Rouen

Rouen (/ʁu.ɑ̃/[1]) est une commune du Nord-Ouest de la France traversée par la Seine. Préfecture du département de la Seine-Maritime, elle est le chef-lieu de la Normandie réunifiée après avoir été, de 1956 à 2015, celui de la Haute-Normandie[2].

Pour les articles homonymes, voir Rouen (homonymie).

Rouen
De haut en bas, de gauche à droite : vue partielle de la ville et de la Seine depuis la côte Sainte-Catherine ; le palais de justice ; la place du Vieux-Marché ; la rue du Gros-Horloge, de nuit ; la cathédrale Notre-Dame ; le musée national de l'Éducation ; des voiliers lors de l'éditions 2019 de l'Armada ; le pont Gustave-Flaubert.

Blason

Logo
Administration
Pays France
Région Normandie (préfecture)
Département Seine-Maritime
(préfecture)
Arrondissement Rouen
(chef-lieu)
Intercommunalité Métropole Rouen Normandie
(siège)
Maire
Mandat
Nicolas Mayer-Rossignol (PS)
2020-2026
Code postal 76000 et 76100
Code commune 76540
Démographie
Gentilé Rouennais
Population
municipale
111 360 hab. (2018 )
Densité 5 209 hab./km2
Population
agglomération
498 822 hab. (2018)
Géographie
Coordonnées 49° 26′ 36″ nord, 1° 06′ 00″ est
Altitude Min. 2 m
Max. 152 m
Superficie 21,38 km2
Type Commune urbaine
Unité urbaine Rouen
(ville-centre)
Aire d'attraction Rouen
(commune-centre)
Élections
Départementales Cantons de Rouen-1, Rouen-2 et Rouen-3
(bureau centralisateur)
Législatives 1re et 2e circonscriptions
Localisation
Géolocalisation sur la carte : Normandie
Rouen
Géolocalisation sur la carte : Seine-Maritime
Rouen
Géolocalisation sur la carte : France
Rouen
Géolocalisation sur la carte : France
Rouen
Liens
Site web www.rouen.fr

    Comptant 111 360 habitants intra-muros appelés Rouennais, la ville est la trente-sixième commune la plus peuplée de France et la deuxième de Normandie après Le Havre. Elle n'en demeure pas moins la capitale administrative (préfecture) de la région Normandie tandis que la capitale politique est Caen (siège du conseil régional) ; la Normandie détient donc la particularité d'avoir une gouvernance bicéphale. Au , son agglomération compte 498 822 habitants[3]. Elle est la commune la plus densément peuplée du Grand-Ouest français avec 5 218 hab./km2. De plus, avec 658 285 habitants au [4], son aire urbaine est la première de la région normande, la douzième de France et la deuxième du Bassin parisien après celle de Paris[5]. Sa zone d'emploi, qui est la première du territoire régional, comprend 829 210 habitants[6]. Par conséquent, la ville est un pôle économique national important.

    Rouen est le centre d'une intercommunalité, la Métropole Rouen Normandie, qui est, en nombre d'habitants, la sixième métropole de France et la deuxième du Grand Ouest français, après Nantes Métropole, avec 488 630 habitants en 2012[7].

    L'histoire très riche de cette cité normande, qui se confond avec celle de la France, témoigne de sa dimension politique et économique. Entre 911 et 1204, elle fut la capitale du duché de Normandie. Terre de pouvoirs, elle accueillit l'Échiquier puis le Parlement de Normandie. À partir du XIIIe siècle, la ville connaît un essor économique remarquable, notamment grâce au développement des manufactures de textile et au commerce fluvial. Revendiquée aussi bien par les Français que par les Anglais durant la guerre de Cent Ans, c'est sur son sol que Jeanne d'Arc a été provisoirement incarcérée, jugée puis brûlée vive le . Très endommagée par la vague de bombardements de 1944, elle a retrouvé son dynamisme économique dans l'après-guerre grâce à ses sites industriels et à son grand port maritime, qui est de nos jours le cinquième port français.

    Dotée d'un prestige hérité principalement de l'ère médiévale et d'un patrimoine architectural pluriel que mettent en valeur ses nombreux monuments historiques, Rouen est une importante capitale culturelle. Plusieurs établissements jouissant d'une renommée certaine y sont installés, comme le musée des Beaux-Arts – l'un des principaux de France – ou le musée national de l'Éducation. Célèbres sont ses maisons à colombages. Les édifices religieux se trouvant en grand nombre à Rouen justifient son surnom de « Ville aux cent clochers ». La cathédrale Notre-Dame, bien connue par-delà la région, est l'une des plus hautes du monde. Labellisée ville d'art et d'histoire en 2002, elle est candidate au titre de capitale européenne de la culture pour 2028.

    Siège de l'archidiocèse de Rouen et de la primatie de Normandie, elle accueille également une cour d'appel et une université. Tous les quatre à six ans, Rouen devient la vitrine d'un grand rassemblement de voiliers baptisé « L'Armada » ; cet événement fait de la ville une capitale occasionnelle du monde maritime.

    Rouen fait partie des rares villes décorées de la Légion d'honneur et de la Croix de guerre 1939-1945.

    Géographie

    Localisation

    Le matin au port de Rouen, tableau de Camille Pissarro, peint en 1896.

    Rouen se trouve à 136 kilomètres au nord-ouest de Paris, capitale de la France.

    À l'origine, la ville se situait sur la rive droite de la Seine. Aujourd'hui, elle inclut la rive gauche (quartier Saint-Sever en particulier, au sud du fleuve) et l'île Lacroix. Le Nord de la ville (« Hauts de Rouen »), très vallonné, est dominé par un plateau sur lequel se trouve une partie des villes de l’agglomération.

    La Seine couvre 179 hectares de la superficie de la ville. On compte 306 hectares d'espaces verts, 210 kilomètres de voies dont 16 kilomètres de pistes cyclables et 8 kilomètres de rues piétonnes, dont la rue du Gros-Horloge, qui fut en France la première rendue aux piétons, en 1971.

    Le port de Rouen a été l'un des plus importants ports français d'importation d'agrumes et de fruits tropicaux. Dans la deuxième moitié du XIXe siècle, à la suite de la destruction de la quasi-totalité des vignobles français par le phylloxéra, l'activité portuaire a fortement augmenté avec l'importation de la production vinicole de l'Algérie.

    La transformation du port en a fait le premier port européen exportateur de céréales ; c'est aussi le premier port céréalier français. Un terminal pour conteneurs a aussi trouvé place dans l'activité portuaire.

    De grands armateurs ont marqué l'histoire portuaire. Des rues et des avenues de l'agglomération portent d'ailleurs leurs noms. Il en est de même également pour les anciennes activités maritimes avec l'Afrique du Nord. Jusqu'au début des années 1960, le port étendait son emprise au cœur même de la ville et les navires de commerce accostaient jusqu'au pont Jeanne d'Arc, presque en face de l'ancienne gare routière (rue Saint-Éloi).

    L'abbatiale Saint-Ouen, contiguë à l'hôtel de ville, est l'aboutissement de la Route des Abbayes de la vallée de la Seine, sur laquelle se trouvent les abbayes de Saint-Wandrille, de Jumièges et de Saint-Georges de Boscherville.

    Représentations cartographiques de la commune
    Carte OpenStreetMap
    Carte topographique

    Communes limitrophes

    Rouen et ses communes limitrophes font toutes partie de la Métropole Rouen Normandie ; aussi, la capitale normande est-elle délimitée par douze communes dont les six situées au nord que sont Mont-Saint-Aignan, Déville-lès-Rouen, Bois-Guillaume, Bihorel, Saint-Martin-du-Vivier et Darnétal ; une autre, Canteleu, se trouve à l'ouest tandis que Saint-Léger-du-Bourg-Denis se trouve à l'est ; enfin, les quatre dernières communes  Le Grand-Quevilly, Le Petit-Quevilly, Sotteville-lès-Rouen et Bonsecours  se trouvent au sud de Rouen.

    Climat

    Vue aérienne de l'agglomération rouennaise.

    Le climat est de type océanique, avec des pluies réparties sur l'année (133,6 jours >mm par an en moyenne au Boos-METAR) le climat de Rouen est assez similaire à celui de Seattle. Les hivers sont doux et neigeux avec des températures relatives entre −5 °C et 0 °C. Et les étés sont chauds et humides avec des moyennes intensives entre 22 °C et 29 °C avec l'influence maritime de la Manche distante d'une soixantaine de kilomètres. Le flux directeur principal à Rouen est de secteur sud-ouest à ouest, avec de fréquents coups de vent, voire tempêtes en hiver (en moyenne 2,8 jours >28 m/s, soit 100,8 km/h par an à Boos-METAR).

    Relevé météorologique de Rouen
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    Température minimale moyenne (°C) 2,3 2,1 4,3 5,9 9,4 12,3 14,3 14 11,4 8,8 5 2,8 7,7
    Température moyenne (°C) 5,2 5,7 8,6 11 14,7 17,7 19,8 19,6 16,9 12,9 8,3 5,6 12,1
    Température maximale moyenne (°C) 8,1 9,2 12,9 16,1 20 23,1 25,4 25,2 21,8 17 11,6 8,3 16,6
    Record de froid (°C) −17 −12,2 −6,1 −3 0 2,3 7,5 6 3,1 −3,5 −8,3 −6,6 −17
    Record de chaleur (°C) 16,5 22 26 28,5 33,5 38,3 40,9 40,2 35 31 22,5 17,2 40,9
    Nombre de jours avec gel 11,3 11,2 6,5 2,6 0,1 0 0 0 0 0,5 5,1 11,4 48,7
    Ensoleillement (h) 58,6 74,5 117,4 158 182,8 202,2 199,2 191,8 156,1 107,8 60 49,2 1 557,6
    Précipitations (mm) 72 58,6 61 56 69,8 59,1 63,2 58,4 65 79,7 72,4 90 805,2
    Nombre de jours avec précipitations 13 10,3 11,9 10,7 11,8 9,5 9,4 9 9,7 12,4 13 13 133,7
    Nombre de jours avec neige 2,9 3,8 1,9 0,9 0 0 0 0 0 0 0,8 2,5 12,8
    Nombre de jours d'orage 0,2 0,3 0,4 1,3 2,8 3 2,7 2,2 1,7 0,6 0,2 0,3 15,7
    Nombre de jours avec brouillard 7,3 6 4,7 3,3 3,3 2,6 3,4 4,8 8,3 6,1 7,6 8,2 62,6

    Urbanisme

    Typologie

    Rouen est une commune urbaine, car elle fait partie des communes denses ou de densité intermédiaire, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 1],[9],[10],[11]. Elle appartient à l'unité urbaine de Rouen, une agglomération inter-départementale regroupant 50 communes[12] et 467 575 habitants en 2017, dont elle est ville-centre[13],[14].

    Par ailleurs, la commune fait partie de l'aire d'attraction de Rouen, dont elle est la commune-centre[Note 2]. Cette aire, qui regroupe 317 communes, est catégorisée dans les aires de 200 000 à moins de 700 000 habitants[15],[16].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires artificialisés (89,4 % en 2018), en augmentation par rapport à 1990 (86,9 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : zones urbanisées (56,9 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (29,3 %), eaux continentales[Note 3] (7,7 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (3,2 %), forêts (2,4 %), prairies (0,6 %)[17].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[18].

    Morphologie urbaine

    Rouen, à l'image de Paris, est traversée par la Seine en son milieu ; la ville est par conséquent divisée en deux rives :

    • la rive droite, sur laquelle se trouve le centre historique de Rouen ;
    • la rive gauche, sur laquelle se trouve le quartier Saint-Sever.

    Il existe également une vaste île, l'île Lacroix, qui sépare la Seine en deux bras. Les deux rives sont reliées par six ponts routiers et un pont ferroviaire.

    Quartiers

    Plan de Rouen et de ses quartiers.

    Rouen est divisée en douze quartiers, répartis sur les deux rives de la ville séparée par la Seine ; neuf quartiers sont situés rive droite, généralement considérée comme le cœur historique de la capitale régionale, tandis que les trois autres se trouvent rive gauche.

    Les quartiers rouennais sont ainsi nommés :

    Rive droite
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    L'un des principaux quartiers s'avère être Gare Jouvenet[pourquoi ?][non neutre], où se trouve, comme son nom l'indique, la gare de Rouen-Rive-Droite ; situé au nord de la ville et délimité par les boulevards de la Marne et de l'Yser au sud, l'on y trouve aussi le cimetière monumental. Plusieurs artistes, peintres ou écrivains, y ont vécu plus ou moins longtemps, d'où les raisons pour lesquelles ce quartier est souvent considéré comme le point d'origine de l'École de Rouen[19]. Le projet de construction, sur la rive gauche, d'une nouvelle gare rouennaise, devrait amener la municipalité à travailler sur un renouveau prochain de ce quartier emblématique du centre-ville[20].

    Vue panoramique de la place Saint-Marc.

    Véritable centre historique de Rouen, le quartier Vieux-MarchéCathédrale, ainsi nommé en référence à deux des plus grandes traces patrimoniales du passé rouennais, comprend plusieurs autres monuments emblématiques de la « ville aux cent clochers », comme le Palais de Justice ou encore le Gros-Horloge. La concentration d'un nombre important de musées, parmi les plus prestigieux, tels que le musée des Beaux-Arts ou celui de la Céramique, ainsi que de galeries d'art, généralement situées rue des Bons-Enfants, en font l'une des places les plus attractives de la ville[21]. Beauvoisine, si ce n'est pas à proprement parler un quartier, en est un espace typique[En quoi ?]. Dans son prolongement, le quartier Saint-Marc – Croix de Pierre – Saint-Nicaise est, pour sa part, animé par des manifestations régulières comme le marché de la place Saint-Marc, l'une des plus réputées de Rouen; les Rouennais et touristes peuvent notamment déambuler dans la rue Damiette, connue pour ses nombreux magasins d'antiquités, ou la rue Eau-de-Robec[22].

    Mêlant architectures classique et contemporaine, le quartier Pasteur-Madeleine est notamment connu pour accueillir, en son sein, la faculté de droit de l'université de Rouen et le siège de la préfecture. En outre, l'église Sainte-Madeleine, dernier édifice religieux bâti avant la Révolution française de 1789, et son parc constitué d'allées sont très appréciés des promeneurs. De nos jours, le quartier concentre un nombre important d'activités touristiques, économiques et politiques puisqu'elle accueille le Panorama XXL, les sièges de plusieurs entreprises ainsi que la préfecture de région[23]. Les quais, désormais piétons, font du quartier un lieu investi par les promeneurs ou sportifs amateurs. La ZAC Luciline, un « écoquartier », y a été aménagé[24]. De plus, le palais des sports, dit Kindarena, s'y trouve.

    Alors que les Coteaux Ouest, naguère haut lieu pour l'activité commerciale et agricole, ont longtemps été marqués par l'activité maraîchère et comptent désormais comme un quartier plutôt bourgeois de la ville, le quartier Sapins – Châtelet – Lombardie, situé à l'opposé des premiers, a été l'un des premiers ouvrant la voie à l'urbanisation de Rouen, essentiellement au lendemain de la Seconde Guerre mondiale. C'est également le cas du quartier dit du Mont-Gargan, considéré comme le « plus vert » de Rouen[25]. Ces deux derniers quartiers forment, avec Grieu – Vallon Suisse – Saint-Hilaire, les « Hauts-de-Rouen », lot de quartiers populaires réputés difficiles[non neutre] malgré de nombreuses aides sociales apportées à leurs structures[26]. Les difficultés sociales se répercutent également sur le quartier de la Grand'Mare, classé « zone de sécurité prioritaire » en 2013[27].

    Rive gauche

    Le principal quartier de la rive gauche est aussi connu sous le nom de quartier Saint-Sever ; il comprend aussi l'île Lacroix. Il accueille notamment le conseil départemental de la Seine-Maritime, la cité administrative et la tour des Archives.

    Le quartier est notamment doté d'une piscine, d'une patinoire et d'un club d'avirons[28]. Le quartier Grammont, qui jouit d'un parc doté d'une superficie de 29 000 m2, accueille le pôle culturel Grammont, qui comprend une partie des archives départementales et, surtout la bibliothèque Simone-de-Beauvoir ; il a fait l'objet d'importants aménagements urbains destinés à le moderniser et l'imposer comme une zone commerciale importante[29].

    Le quartier Saint-Clément – Jardin des Plantes, comme son nom l'indique, est surtout connu pour le Jardin des Plantes, l'un des espaces verts les plus vastes et les plus connus de Rouen[30]. Cependant, le quartier ne se résume pas à ce seul jardin faisant sa réputation : l'Atrium, la maison d'arrêt « Bonne Nouvelle », la Direction régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement ou encore la Chambre de métiers de la Seine-Maritime animent le quartier.

    Logement

    Rouen comptait 70 985 logements pour une population de 110 169 habitants selon les chiffres officiels de l'INSEE en . La proportion de résidences principales (86,3 %) est largement supérieure à celle des résidences secondaires (1,8 %) mais la part de logements vacants s'avère assez importante (11,9 %)[31]. Le nombre de logements n'a cessé de progresser en dix ans, passant de 61 702 en 1999 à 67 558 en 2009[32].

    En , 56 413 logements sur un total de 67 558 étaient des appartements, soit 83,5 % desdits logements. Le centre-ville, où se concentre essentiellement le patrimoine historique, est essentiellement composé de logements de ce type. Les 10 687 maisons recensées cette année-là ne constituent que 15,8 % des habitations.

    Plaque apposée sur la façade de l'immeuble des Petits Logements.

    À Rouen, la part d'habitants propriétaires de leur domicile est faible (28,4 %) et même très inférieure à la moyenne nationale (58 %). De plus, 19,9 % des résidences sont des logements HLM.

    Le confort des résidences principales est variable : en , 15 756 logements sur 60 271 (26,1 %) sont pourvus de deux pièces tandis que 15 336 autres logements (25,5 %) comptent trois pièces. Enfin, 10 575 logements (17,5 %) sont dotés de quatre pièces alors que 9 888 autres (14,4 %) n'en ont qu'une. Ces derniers logements sont généralement occupés par des personnes aux revenus modestes ou des étudiants. S'agissant des résidences principales comptant cinq pièces ou plus, elles sont minoritaires sur l'ensemble de la commune (8 686, soit 14,4 %).

    Dès la fin du XIXe siècle, la problématique du logement est apparue comme un véritable enjeu social et politique : le souci d'une salubrité garantie aux petits employés ainsi qu'aux ouvriers poussa plusieurs patrons à acquérir un terrain pour y bâtir un parc de « petits logements » regroupés dans un grand immeuble situé au croisement des actuelles rues Alsace-Lorraine et Victor-Hugo. Ces habitations bon marché[33], gérés par la « Société anonyme immobilière des Petits Logements », n'étaient pas négligeables pour l'époque puisque les occupants jouissaient d'un accès à l'eau courante, d'une cave et d'un grenier tout en bénéficiant d'un vide-ordures.

    Après la Seconde Guerre mondiale, il a fallu reconstruire une ville dévastée par de nombreux bombardements. C'est au cours de cette période que 2,9 % des logements actuels ont été construits[34]. Malgré les dommages et les destructions causés par ce conflit, une partie du patrimoine architectural de la ville a été préservée. La reconstruction rendue nécessaire par les besoins de la population locale a laissé place à de nouveaux édifices capables d'accueillir plusieurs logements contemporains.

    Projets d'aménagement

    D'importants projets de réaménagements urbains sont programmés ou en cours de réalisation dans la ville, afin de se réapproprier des territoires oubliés (friches industrielles et portuaires). C'est le cas notamment dans la zone portuaire rive droite, avec le projet Luciline - Rives de Seine destiné à accueillir 1 000 logements neufs, ainsi que des activités tertiaires d'ici 2020[35]. Il en va de même pour la zone portuaire rive gauche, avec l'écoquartier Flaubert, qui devrait accueillir quant à lui 10 000 habitants (une partie sur la commune de Rouen, l'autre sur la commune du Petit-Quevilly), d'ici 2024[36]. Un autre îlot urbain est en reconversion depuis 2015 principalement autour de la rue de Constantine (rive droite) en remplacement de nombreux bâtiments de type "entrepôts".

    Transports routiers

    Rouen ne dispose pas de périphérique, les principales routes menant directement aux abords du centre-ville, près de la Seine. Cette particularité amène à une circulation souvent difficile sur les routes de l'agglomération. Un contournement Est est projeté depuis de nombreuses années pour remédier à cette situation, ainsi que pour améliorer le cadre de vie des habitants. Cependant, la date de réalisation de ce contournement n'est pas précisée, les procédures administratives préalables engagées n'étant pas encore (2016) achevées.

    • Rocade Sud III (RN338) : voie rapide entre l'A13 et le pont Gustave-Flaubert.
    • Rocade Sud (ouverte en 2008) : voie rapide entre la Sud III et la RD 18E.
    • Pont Gustave-Flaubert : liaison entre l'A150 et la Sud III (raccordements définitifs construits ultérieurement).
    • L'A150 : reliant Barentin au pont Gustave-Flaubert.
    • La RN28 : rocade Est reliant l'A28 vers Abbeville au boulevard de l’Europe par le pont Mathilde et le tunnel de la Grand'Mare.
    • Rocade Nord : projet reliant la RN 28 au nord du tunnel de la Grand'Mare à La Vaupalière (autoroute A150 vers Barentin) ; un viaduc est nécessaire pour traverser la vallée du Cailly.
    • Rocade Ouest (entre l’A151 de Dieppe et l’A28 vers Le Mans et Tours) : en projet mais nécessite la construction d'un ouvrage majeur, un pont à haubans proche de Duclair.
    • Contournement Est : en projet de liaison Est entre l’A28 au nord et l’A154 au Sud (section Val de Reuil à Évreux) ; avec un possible barreau (dénommé A134) qui relierait la future liaison Est (A133) à la rocade Sud III en direction du Port de Rouen (contraintes Natura 2000) ; ouverture prévisible en 2027 maximum selon les scénarios de financement retenus et l'importance des recours faisant suite à la DUP publiée en novembre 2017.
    • Création d'une ZFE en 2020 [37]

    Réseaux cyclables

    Une station Cy'clic.

    Rouen a un retard en matière de réseaux cyclables. De nouveaux aménagements cyclables voient le jour, notamment avec la nouvelle piste cyclable sur le pont Boieldieu qui permet de traverser la Seine sans être mêlé au reste du trafic.

    La ville se caractérise par l'interdiction faite aux cyclistes d'emprunter certaines voies TEOR[38].

    Le Cy'clic est un système de vélopartage ouvert de 5 h à 1 h, installé en décembre 2007 par la mairie en partenariat avec la société JCDecaux et qui facilite les déplacements en centre-ville. En 2013, 251 vélos sont accessibles dans les 21 stations en ville.

    Rouen est également une étape du projet de la véloroute du Val de Seine en cours d'aménagement[39]. Des pistes cyclables supplémentaires (provisoires ?) suite au confinement du printemps 2020 ont été créées.

    Transports autoroutiers

    Rouen est à la convergence d'axes autoroutiers, dont l'autoroute A13 Paris-Caen (mise à 2 fois 3 voies entre Pont-Audemer et Caen en plusieurs phases), l'autoroute A28 Abbeville-Tours (section de l’Axe Nord-Sud Atlantique européen ou A.N.S.A.) et l'autoroute A150 Rouen-Yvetot (barreau de raccordement à l’A29 entre Barentin et Yvetot).

    Transports fluviaux

    Le navire de croisière Viking Rolf sur la Seine, en 2016.

    Avantageuse est la situation géographique de Rouen, puisque la ville est traversée par la Seine.

    Le port de plaisance ouvert depuis le compte en 2016 environ 150 à 180 anneaux sur des pontons totalement équipés. La ville connaît une explosion de son trafic de croisières fluviales avec près d'une vingtaine d'escales par semaine en haute saison.

    Transports aériens

    Rouen est desservie par l’aéroport Rouen Vallée de Seine situé à Boos, km à l'est de la ville. Depuis l'été 2017, il est relié à Bastia en ligne saisonnière. La liaison vers Lyon Saint-Exupéry de façon quotidienne avec HOP !) a été arrêtée en juin 2019. D'autres lignes régulières et des destinations touristiques devraient prochainement desservir la métropole rouennaise dans le cadre d'un projet de développement dont l'aéroport fait actuellement l'objet[40].

    Transports ferroviaires

    Avant la Seconde Guerre mondiale, Rouen comptait quatre gares : celles de Rouen-Rive-Droite (encore en service de nos jours), de Rouen-Orléans, Rouen-Martainville et Saint-Sever. La ville n'étant actuellement desservie que par une seule gare, il a été question de réaménager la gare de Rouen-Rive-Gauche pour alléger celle de Rouen-Rive-Droite, laquelle ne peut être agrandie ; la mise en service d'une telle nouvelle gare n'est toutefois pas prévue avant 2030, au mieux.

    Actuellement, la ville possède une gare principale, la gare de Rouen-Rive-Droite, fréquentée par près de sept millions de voyageurs en 2015. Elle est reliée au réseau TGV et Intercités Normandie, ainsi qu'aux réseaux TER Normandie et TER Hauts-de-France et offre, en outre, un accès direct au « métro » par le biais de la station Gare-Rue Verte. Jusqu'au mois de , la gare a fait l'objet d'importants travaux de modernisation impliquant aussi bien l'accessibilité que les commerces proposant des services aux usagers.

    Comme l'ensemble de la Normandie, Rouen souffre d'un matériel ferroviaire vieillissant et de l'engorgement quasi permanent du réseau Île-de-France (sillon) à partir de Mantes-la-Jolie. Si la liaison avec Paris prend en théorie une heure, la vétusté du réseau l'allonge en moyenne de trente minutes. Cela reste beaucoup au regard de la proximité géographique entre les deux villes, alors que certaines villes comme Reims, bien que plus éloignées de la capitale, s'en trouvent parfois à moins de quarante-cinq minutes par le train. Consciente de cette anomalie, la SNCF s'est engagée à moderniser cette partie de son réseau.

    Rouen est raccordée quotidiennement à Amiens par cinq allers-retours en moyenne, à la métropole lilloise par trois allers-retours ainsi que par un aller-retour en TGV pour Lyon et Marseille. De nouvelles rames Bombardier remplaçant l'ensemble des trains dits « corail » seront déployées entre fin 2019 et 2022 (40 unités) sur l'ensemble de la Normandie qui gère dorénavant la totalité de ses lignes ferroviaires. D'autres rames neuves complèteront cette série initiale de 2022 à 2025.

    Transports en commun

    Une rame du Tramway près de la station Théâtre des Arts.

    L'autorité organisatrice de la mobilité, chargée de son développement et de son financement à Rouen et dans son agglomération, est Métropole Rouen Normandie. Le réseau comprend :

    • deux lignes de tramway sur un axe nord-sud de l'agglomération comprenant 27 rames en circulation ;
    • quatre lignes TEOR avec des bus à haut niveau de service sur un axe est-ouest et nord-sud dans l'agglomération avec 79 véhicules articulés ;
    • trente-quatre lignes régulières de bus et quatre lignes de taxis avec 219 bus (161 véhicules standards et 58 véhicules articulés) ;
    • quarante-deux lignes de transports scolaires, accessibles aux non-scolaires.

    Ces lignes sont exploitées par les transports en commun de l'agglomération rouennaise (TCAR), les transports de l'agglomération d'Elbeuf (TAE), KEOLIS et la société VTNI.

    Au total, dix-sept parcs relais, pour un total de 1 500 places sont accessibles, soit gratuitement, soit sur présentation d'un titre de transport validé.

    Bus de la ligne T1 à l'arrêt Théâtre des Arts.

    Le tramway assure la liaison entre les deux rives de la Seine depuis 1994. Il dessert quatre autres communes de l'agglomération (Saint-Étienne-du-Rouvray, Sotteville-lès-Rouen, Le Petit-Quevilly et Le Grand-Quevilly). Une importante rénovation du réseau a été effectuée en 2012 en vue du remplacement des vingt-huit rames Alsthom TFS par vingt-sept rames Alstom Citadis 402 de plus grande capacité de juin 2012 à mars 2013. Les stations Saint-Sever et Théâtre des Arts ont été modernisées en 2014 et 2016-2017. Les cinq stations souterraines du réseau sont relookées en 2018 pendant l'été principalement (revêtements muraux intérieur / extérieur, éclairage LED, etc.).

    Le transport est-ouest rouennais (TEOR), en service depuis 2001, assure la liaison entre l'est et l'ouest de l'agglomération, en traversant le centre-ville sur un tracé en site propre. Les trois lignes de 39 km sont en correspondance avec le métro à la station Théâtre des Arts. TEOR dessert environ 175 000 habitants de huit communes de l'agglomération : Rouen, Déville-lès-Rouen, Bihorel, Mont-Saint-Aignan, Darnétal, Canteleu, Notre-Dame-de-Bondeville et Maromme. Une quatrième ligne (TEOR) Nord - Sud (Boulingrin - Parc Expo / Zénith) est ouverte au mois de pour l'Armada ; cette ligne T4 sera prolongée fin 2021 jusqu'au CHU de Rouen.

    Toutes les lignes du Réseau Astuce ne sont pas exploitées seulement par la TCAR. La TAE a la charge des lignes régulières A, B, C, D1, D2, E, F et 32 ainsi que des lignes scolaires 100 à 107 et le 311. D'autres lignes sont sous-traitées par la VTNI, notamment les lignes régulières 9, 26, 27, 29, 30, 33, 42, 43 et 88. La VTNI exploite aussi l'ensemble des lignes scolaires de 300 à 364. Les lignes scolaires de 201 à 229 sont assurées par les Cars Hangard dans les secteurs de Duclair, Jumièges et Le Trait. En ce qui concerne le réseau Filor, il est entièrement à la charge de Keolis jusqu'en septembre 2019 et détient aussi les lignes régulières 34, 38 et 39 assurées en minibus. Le réseau astuce compte quatre lignes taxi : t35, t53, t54 et le t57, des lignes où y circulent des véhicules assurés par la société des Taxis jaunes.

    Des pôles ont été mis en place afin de garantir un service en continu lors des changements de conducteur à l'Hôtel de Ville de Sotteville-lès-Rouen, à Champlain, au Théâtre des Arts, à l'Hôtel de Ville de Rouen, au Mont Riboudet et au Boulingrin.

    Réseau de Nuit

    Une ligne Noctambus reliant La Pléiade de Mont-Saint-Aignan à les Cateliers de Saint-Étienne-du-Rouvray circule du lundi au samedi de 00 h 10 à 04 h 55 et le dimanche de 00 h 10 à 02 h 55. Cette ligne prend le relais des lignes de soirée (METRO, TEOR et FAST) qui effectuent leurs derniers départ au centre-ville de Rouen à minuit (sauf dimanche). À noter que le T1 effectue des rotations entre le CHU Charles Nicole et le Mont aux Malades du lundi au samedi jusqu'à 02 h 05 et le dimanche à 01 h 20.

    Réseau à la demande sur réservation

    Les communes qui ne sont pas reliées à une ligne régulière de la TCAR possèdent un réseau FILO'R de 29 véhicules avec 561 arrêts. Le FILO'R est destiné à tous, particulièrement aux habitants des 37 communes de la Métropole directement concernées. Les véhicules (des minibus de 7, 20 ou 22 places) sont accessibles aux Personnes à Mobilité Réduite. Le service Filo’r fonctionne de 6 h 30 à 19 h 30 (heure de dernière prise en charge), du lundi au samedi (hors dimanche et jours fériés), en complément des lignes régulières et scolaires existantes.

    Pour les autres communes qui ne bénéficient pas de passages d'une ligne TAE, le réseau a mis en place un moyen de transport à la demande appelé Allobus qui se compose de cinq lignes desservant La Londe, Orival, Freneuse, Bédanne, Saint-Pierre-lès-Elbeuf. Pour pouvoir utiliser l'une de ces cinq lignes, vous devez faire une réservation, au moins 1 heure avant le passage du véhicule, par téléphone au 02 32 96 51 51 du lundi au vendredi de 7 h 30 à 19 h le samedi de 7 h 30 à 12 h 30.

    Des lignes de pédibus sont par ailleurs structurées.

    Réseau Astuce numéroté

    • Métro : M ;
    • TEOR : T1, T2, T3 et T4 ;
    • FAST : F1, F2, F3, F4 et F5 ;
    • Lignes régulières TCAR : 5, 6, 8, 9, 11, 13, 20, 22, 26, 27, 29, 30, 32, 33, 34, 38, 39, 40, 41, 42, 43 et 88 ;
    • Lignes régulières TAE : A, B, C, D1, D2, E et F ;
    • Lignes taxis : t35, t53 et t54 ;
    • Lignes de nuit : N2, TEOR.

    Les nouveautés en vigueur depuis septembre 2019

    • Lignes TEOR : mise en service de deux véhicules articulés sur la ligne T1 assurant un passage toutes les 3,5 minutes et d'un véhicule sur la ligne T2 assurant un passage toutes les 5 minutes ;
    • Ligne F1 : prolongation de la ligne avec un terminus à Isneauville, station Plaine de la Ronce, la station « Prévotière » devient « Parc Andersen » ;
    • Ligne 5 : le terminus du Collège Jules-Verne est assuré systématiquement à chaque passage ;
    • Ligne 11 : terminus définitivement reporté au Collège Léonard-de-Vinci à Bois-Guillaume ;
    • Ligne 32 : renforcement des passages en période bleue avec une cadence de 30 minutes en heure creuse et de 20 minutes en heure de pointe ;
    • Ligne 40 : la station « Saint-Alban » devient « Max-Pouchet » ;
    • Ligne t57 : cette ligne assurée habituellement par un véhicule taxi est désormais remplacée par deux minibus de la société V.T.N.I. et numérotée en ligne 37 faisant la liaison entre le nouveau terminus du F1 pour desservir le centre d'Isneauville ;
    • FILO'R : extension du réseau à Bois-Guillaume et Amfreville-la-Mivoie ;
    • Suppression de trois lignes scolaires : la ligne 214 dû à une fréquentation trop faible, la ligne 304 qui est désormais desservie par la ligne T4 active au service depuis mai 2019 et la ligne 321 puisque le nouveau tracé du 11 est identique à la ligne scolaire. Pour la ligne 305, elle voit son nombre de passages augmenter considérablement avec trois cars circulants sur son tracé le matin et en fin d'après-midi ;
    • Pour le réseau de la T.A.E. : le terminus de la ligne E est reporté à la Mairie de Cléon et le terminus de la ligne A est reporté à l'arrêt de la ligne C à Mairie de Caudebec-lès-Elbeuf.

    Toponymie

    Le nom de la localité est attesté sous les formes Ratumacos (monnayage des Véliocasses), Ρατό-μαγοϛ (Ratomagos, Ptolémée), Ratomagos (Itinéraire d'Antonin, Peutinger), Rotomagus (Ammien Marcellin, Notitia dignitatum)[41], in Rodomo en 779, Rodomo, Rodom, Rothom au Moyen Âge, Ruëm vers 1130, Roüan sous l'Ancien Régime, etc.

    François de Beaurepaire note une alternance des formes en Rato- et en Roto-[42]. L'élément Roto- se retrouverait en Normandie dans Le Vaudreuil (Eure, jadis Rotoialum, Rothoialensis villa 584 ; avec gaulois *ialon « lieu défriché, clairière » cf. gallois tir ial[43]). Quant à Rato-, on l'observe dans Reviers (Calvados, Radaverum 1077, avec gaulois var- / ver- « eau, rivière »[44]).

    Xavier Delamarre considère implicitement Rato- dans ce cas, comme une variante de Roto-, tout en ajoutant à propos du Ratumacos inscrit sur les pièces de monnaie des Véliocasses : « Mais il s'agit peut-être d'un autre mot »[45]. Le sens de *roto- est restitué d'après le vieil irlandais roth « course » et le gallois rhod « course, roue, objet rond » (cf. latin rota « roue », allemand Rad « roue »), issus de l'indo-européen *ret(h) « courir, aller en char »[46], d'où la signification déduite en gaulois de « roue » ou « course de char ». L'interprétation du second élément est plus assurée : il est issu du gaulois *magos « champ », puis « marché » cf. vieil irlandais mag « plaine, champ », vieux breton ma « lieu, endroit »[47]. Le sens général de *Rotomagos serait donc celui de « marché de la roue » ou plutôt de « champ de courses » au regard de la passion qu'éprouvaient les Celtes pour les courses de chars[46].

    L'historien Patrice Lajoye, rappelant que les formes les plus anciennes du nom sont en rato-, penche davantage pour une étymologie en « fortune, grâce » et pour une interprétation en « marché de la (bonne) fortune », lieu désignant une place commerciale[48]. Cependant, ni les toponymistes Albert Dauzat et François de Beaurepaire, ni le linguiste Xavier Delamarre n'envisagent cette hypothèse. Ce dernier, dans l'entrée de son Dictionnaire consacrée à rato-, ratu- « fortune, grâce », n'émet pas l'hypothèse qu'un nom de lieu ait pu être créé à partir de cet élément[49].

    On trouve en France de nombreux homonymes : Ratomagos (ancien nom de Senlis), Pondron (Oise, Rodomo 920), les différents Ruan, Rouans (Loire-Atlantique, Roem 1134), Rom (Deux-Sèvres, Rodom 961)[50],[51].

    La langue islandaise est la seule langue scandinave à avoir conservé le nom de Rúðuborg qui est l'adaptation par les Vikings du nom médiéval de la ville.

    Histoire

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    Vue de Rouen, en 1525, par Jacques Le Lieur dans son Livre des fontaines.

    Préhistoire et Antiquité

    L’occupation celte du site de Rouen est attestée entre autres par la découverte archéologique d'une pirogue monoxyle datée d'environ 900 avant J.-C. (fin de l'Age du Bronze).

    Un établissement s'est développé à l'époque gallo-romaine pour devenir la capitale de la tribu des Véliocasses, peuple celte de Gaulle, dont le territoire s'étendait dans la vallée de la Seine sur une région s'étendant peut-être de Caudebec-en-Caux actuel à Briva Isarae (Pontoise). La cité proprement dite a été fondée sur la rive droite de la Seine pendant le règne d’Auguste, et elle était la deuxième ville la plus importante de la Gaule derrière Lugdunum (Lyon).

    Traditionnellement, une ville romaine est quadrillée en cardo (axe nord-sud) et decumanus (axe est-ouest). Le cardo maximus et le decumanus maximus sont les deux axes principaux de la ville à la croisée desquels se trouvait généralement le forum, la place publique où les Romains traitaient des grandes affaires. Il y au total 9 cardo et 6 decumanus pour Rouen, sans savoir vraiment lesquelles étaient précisément les maximus. La plupart de ses axes corroborent, avec quelques mètres de décalage, les rues actuelles.

    Une communauté juive s'installe à Rothomagus au moment de la colonisation romaine dans la terra judaeorum, quartier de 3 ha autour de l'actuelle rue aux juifs[52]. Cette installation est encouragée par le pouvoir romain qui veut conforter la conquête militaire de la Gaule par une implantation démographique. La communitas judaeorum se maintient de manière continue pendant un millénaire, malgré plusieurs massacres et jusqu’à l’expulsion des juifs de France ordonnée par Philippe le Bel en 1306 où les 5 000 Juifs rouennais sont chassés de la ville[53],[54].

    Le cardo maximus de Rotomagus (principal axe nord-sud) est marqué dans le tracé actuel de la ville par la rue Beauvoisine, la rue des Carmes et la rue Grand-Pont. Le tracé du decumanus maximus (principal axe ouest-est) est moins assuré : une hypothèse propose qu'il parte du débouché de la voie venant de Juliobona (Lillebonne) par la cavée Saint-Gervais, la rue Cauchoise[55], la place du Vieux-Marché, la rue du Gros-Horloge. Vers l'est, c'est très incertain. Un autre tracé plus septentrional passe par la rue des Bons-Enfants et la rue Ganterie.

    Au IIIe siècle ap. J.-C., la ville gallo-romaine a atteint son plus fort développement. Un amphithéâtre et de grands thermes y avaient été bâtis.

    Des vestiges du rempart du IVe siècle sont visibles rues des Vergetiers, de la Poterne et des Fossés-Louis-VIII. C'est également durant ce siècle que la premier groupe cathédrale paléochrétien a été construite et qu'un premier évêque a été nommé, saint Victrice. Ce dernier relate en effet dans son De laude sanctorum (396) la construction d'une basilique pour abriter les reliques qu'il a reçues d'Ambroise de Milan. Il faisait référence à l'église Saint-Étienne qui était alors en construction.

    Moyen Âge

    La statue de Rollon, à Rouen.

    À partir de 841, les Vikings effectuent de fréquentes incursions en vallée de Seine et en ravagent Rouen[56].

    La Chronique de Fontenelle rapporte brièvement : « L’an de l’incarnation du Seigneur 841, les Vikings arrivèrent avec leur chef Oscherus[57] et brûlèrent la ville de Rouen le  ». Oscherus correspond probablement à Asgeirr, chef viking du IXe siècle.

    Un autre manuscrit, narrant également les événements de 841, mentionne Rouen sous le nom de Rotunum, ce qui serait le nom de la ville au Haut Moyen Âge[58].

    En 843, Rouen est attaquée à nouveau par les Nortmanni.

    En 876, Rollon, chef viking, s'en empare et à la suite du traité de Saint-Clair-sur-Epte en 911, elle devient la capitale d'un territoire compris entre l'Epte et la Dives, correspondant approximativement aux diocèses de Rouen, Évreux et Lisieux, concédé par le roi des Francs Charles III. Rollon est fait comte de Rouen, au sens carolingien du terme, mais les textes de l'époque parlent plus fréquemment de « prince » (princeps). À cette date le Cotentin et Bayeux sont encore bretons[59].

    Vers 934, au cours d’une bataille ayant lieu dans un pré aux portes de la ville[60], Guillaume Longue-Épée chassa Riouf, comte du Cotentin, avec trois cents hommes, bien inférieur en nombre. Encore aujourd’hui, une rue à l'emplacement supposé de la bataille est appelée « rue du Pré-de-la-Bataille »[61],[62]».

    En 942, après l'assassinat de Guillaume Longue-Épée à Pîtres, le roi de France Louis IV d'Outremer s'installe à Rouen en « protecteur » du jeune Richard Ier, héritier du duché de Normandie, à peine âgé de 10 ans. Le roi l'enferme à Laon d'où il parviendra à s'évader[63].

    En 947[64], le duc de Normandie Richard Ier, dit « Sans Peur », enfermé dans Rouen, doit affronter une grande coalition réunissant le roi de France Louis IV d'Outremer, l'empereur germanique Othon le Grand et le comte de Flandre venus mettre le siège[65] devant la ville. Après que Louis et Othon aient levé le siège, Richard les poursuit et les bat à Rougemare. Cette victoire a été décisive pour l'avenir de la Normandie ; une plaque est apposée sur une maison de la place de la Rougemare, en souvenir de cet événement sanglant[réf. nécessaire].

    En 1007, un pogrom décime une partie de la population juive de Rouen[66].

    L'œuvre de Guillaume le Conquérant permet à la Normandie de devenir la province la plus puissante d'Europe. S'il installe la capitale politique à Caen, Rouen reste la capitale économique et religieuse. C'est d'ailleurs à Rouen que Guillaume mourra en 1087[réf. nécessaire].

    Au Xe siècle, Ibrahim ibn Ya'qub, marchand arabe envoyé par le calife Omeyyade de Cordoue, a décrit ainsi la ville :

    « Rudhûm (Rouen). Ville dans la terre des Francs, construite en moellons de réemploi, sur le fleuve Shaqana (la Seine). La vigne et le figuier n'y réussissent absolument pas, en revanche elle est fertile en blé et en seigle. On pêche dans le fleuve un poisson qu'ils appellent salmûn (saumon) et un autre, plus petit, dont le goût et l'odeur rappellent ceux du concombre. On dit que ce poisson existe également dans le Nil où il s'appelle al-'ayr [mulet]. J'ai vu à Rouen un jeune homme dont la barbe atteignait les genoux. Quand il la peignait, elle les dépassait de quatre doigts. Il avait peu de poils aux joues et jura que six ans auparavant il était imberbe. Il paraît qu'à Rouen, en hiver, lorsqu'il fait très froid, une espèce d'oie blanche au bec et aux pattes rouges qui s'appelle gânsh (germanique gans), fait son apparition[67]. »

    Dès la période viking, la ville était devenue un port de commerce en rapport avec la région parisienne et un marché d’esclaves.
    Le , les juifs de Rouen, qui formaient la plus grande communauté au nord de la Loire, furent massacrés lors de « pogroms » dus à la flambée d'hostilité à leur égard suscitée par l'appel à la première Croisade lancé par le pape Urbain II fin 1095[68] puis la communauté restante fut chassée de France par Philippe Auguste en 1181[réf. nécessaire].

    Le , Rouen capitule devant la puissante armée du duc de Normandie, Geoffroy Plantagenêt[69].

    L'acte de capitulation de Rouen (1204).

    Les ducs de Normandie ont résidé à Rouen, cependant, Guillaume le Conquérant préféra développer Caen comme capitale du grand duché de Normandie, ville dans laquelle se trouve sa sépulture. En revanche, le cœur d'un de ses descendants, Richard Ier d'Angleterre dit « Cœur de lion », sera conservé dans le tombeau à gisant que l'on peut voir dans le déambulatoire de la cathédrale. Rouen redevient la capitale de la Normandie[réf. nécessaire].

    Lettre de Philippe le Bel qui reconnaît devoir à son frère Charles de Valois 20 000 £t pour les juifs de tous ses comtés qu’il a vendus (1299).

    En 1150, Rouen obtient une charte communale ; la ville est alors administrée par les « Cent Pairs » et les habitants sont regroupés en corporations et confréries de métiers. Rouen était un centre de commerce important, exportant du sel et du poisson vers Paris et du vin vers l'Angleterre[réf. nécessaire].

    En 1200, la cathédrale de Rouen doit être reconstruite à la suite d'un incendie qui a ravagé la ville ; ce chantier va durer plusieurs siècles[réf. nécessaire].

    Le , le roi de France Philippe Auguste, après quarante jours de siège, prend la ville. Le capitaine et gouverneur Pierre de Préaux signe l'acte de capitulation en constatant que le secours de Jean n'arrive pas. La même année, la Normandie est rattachée au domaine royal. Le roi maintient les privilèges communaux mais fait détruire le château ducal. Il fait construire le château de Rouen pour surveiller la cité. Celui-ci est édifié sur l’ancien site de l’amphithéâtre romain ; il a pris le nom de château Bouvreuil.
    Il sera détruit à la fin du XVIe siècle[70] et servira de carrière ; seul le célèbre donjon, dit tour Jeanne d'Arc, restauré par Viollet-le-Duc, subsiste. Malgré son nom, cette tour n'a pas été le lieu de l’emprisonnement de Jeanne d'Arc en 1431, même s’il semble que celle-ci y résida (il ne reste, de la tour où fut emprisonnée la Pucelle d’Orléans, que les soubassements visibles dans la cour intérieure d’une propriété privée au 102 rue Jeanne-d'Arc, ouverte au public)[réf. nécessaire].

    Des manufactures de textiles se développent à Rouen et dans sa région (Elbeuf, Darnétal, Barentin, Pavilly, Villers-Écalles, Saint-Pierre-de-Varengeville, Maromme, Le Houlme, Malaunay, Montville), les marchands achetant la laine en Angleterre et revendant les draps dans les foires de Champagne[réf. nécessaire].

    La prospérité de Rouen reposait principalement sur le commerce fluvial de la Seine. Les marchands rouennais détenaient depuis Henri II le monopole de la navigation sur la Seine en aval de Paris. Ils expédiaient en Angleterre des vins et du blé et importaient de la laine et de l’étain. Les troubles liés aux impôts se multiplièrent à Rouen, avec des émeutes en 1281, l’assassinat du maire et le pillage des maisons nobles. Devant l’insécurité, Philippe IV le Bel supprima la commune et retira aux marchands le monopole du commerce sur la Seine. Mais les Rouennais rachetèrent leurs libertés en 1294[réf. nécessaire].

    En 1306, Philippe le Bel décida d’expulser la communauté juive de France et Rouen perdit 5 000 à 6 000 habitants reconnaissables à leur rouelle[71] et installés dans la rue aux Juifs (vicus judaeorum) ou plus largement dans la juiverie rouennaise (terra judaeorum)[54].
    Dans un document promulgué à Pacy en , le roi cède aux maire, jurés et commune de Rouen, toutes les terres, maisons, cours, jardins, tous les biens et toutes les propriétés immobilières ainsi que le cimetière (« cimetière as Juieulz »[72]) appartenant précédemment aux juifs de la ville « et dans la banlieue »[54].

    Jeanne d'Arc sur le bûcher, d'après Stilke.

    En , la peste noire touche Rouen[73] qui perd 70 % de sa population. Comme ailleurs, les juifs furent accusés de la propager. Une famine s'ensuit[réf. nécessaire].

    Après 1350, les murs d'enceinte de la ville de Rollon et ceux de saint Louis sont abattus et remplacés par une vaste enceinte s'étendant jusqu'au faubourg Saint-Hilaire (de nos jours les boulevards intérieurs reprennent exactement son tracé). Les finances royales étant exsangues, les travaux traînèrent en longueur mais, en 1415, la défaite d'Azincourt, avec des contributions extraordinaires en argent et en corvées imposées à la population permet en hâte son achèvement[74].

    En 1382, une révolte urbaine importante éclate, la révolte de la Harelle, qui est cruellement réprimée par les troupes royales. Les impôts sont augmentés et les privilèges de Rouen pour le commerce sur la Seine abolis[réf. nécessaire].

    En , en plein affrontement entre Armagnacs et Bourguignons, le parti du duc de Bourgogne, Jean sans Peur reprend la place[74]. Le roi d'Angleterre, Henri V, débarque le sur les côtes françaises, après avoir fait dans un premier temps la conquête de la Basse-Normandie, dès . Il rassemble ses troupes à Bernay et entreprend, après avoir isolé la ville en direction de Paris et de la Picardie, sa marche sur Rouen, capitale de la Normandie et deuxième ville du royaume après Paris avec 60 000 habitants[74].
    Le siège est long ; la ville est défendue par une garnison de 1 500 hommes d'armes, bourguignons et étrangers, commandés par Guy le Bouteiller et ses lieutenants : Jean de Neufchâtel, Antoine de Toulongeon, le Bâtard de Thian, le Bâtard d'Arly, le Grand Jacques condottiere lombard, la milice bourgeoise avec à leur tête Alain Blanchard et un détachement de canonniers aux ordres de maître Jean Jourdain[74]. Elle est prise le par Henri V qui rattache la Normandie conquise, à l’exception du Mont-Saint-Michel, à la couronne anglaise[75]. Jean Jouvenel des Ursins, contemporain de ces événements, rapporte :

    « Le siège fut longuement devant Rouen, ne jamais ne l’eussent eu sinon par famine, car il y avoit vaillantes gens tenans le party du duc de Bourgogne ; mais la famine fut si merveilleuse et si grande, qu’ils furent contraints de se mettre en obeyssance du roy d'Angleterre, car d’un costé et d’autre ils n’eurent aucun secours. Le dix-neuviesme jour de janvier le roy d’Angleterre entra à Rouen. »

    Henry V meurt en 1422, la même année que le roi de France Charles VI, et son frère Jean de Lancastre, duc de Bedford, assure la régence, essayant de gagner les Rouennais à sa cause, ce qu'il réussit en partie. Devenu chanoine de la cathédrale Notre-Dame, il y est enterré à sa mort en 1435[réf. nécessaire].

    C'est à Rouen, capitale du pouvoir anglais et normand dans le royaume de France, que Jeanne d'Arc est jugée, et brûlée par le bourreau Geoffroy Thérage le , à l'instigation du duc de Bedford et du parti bourguignon, majoritaire à Rouen même dans la population. Cette année-là, le jeune Henri VI est couronné roi de France et d'Angleterre à Paris, avant de venir à Rouen où il est acclamé par la foule.

    En 1449, le roi de France Charles VII reprend la ville, défendue par John Talbot[76] à l'issue d'un siège de 10 jours, 18 ans après la mort de Jeanne d'Arc et après 30 ans d'occupation anglaise[réf. nécessaire].

    Renaissance

    Vue de Rouen en 1526, d'après le Livre des Fontaines, de Jacques Le Lieur.

    Les chantiers, ralentis par la guerre de Cent Ans, se développent à nouveau. Ainsi, l'église Saint-Maclou, commencée sous l'occupation anglaise, finira par être achevée à l'époque de la Renaissance. La nef de l'église abbatiale Saint-Ouen est enfin terminée, sans toutefois être complétée par une façade flanquée de deux tours. On construit la salle des pas perdus de l'actuel palais de justice. Le tout s'érige dans un style flamboyant, où se mêlent les premiers éléments décoratifs propres à la Renaissance dès le début du XVIe siècle. À cette époque, la cité était la plus peuplée du royaume après Paris, Marseille et Lyon.

    Rouen a été l'un des foyers normands de la Renaissance artistique, grâce en particulier au mécénat des archevêques (Georges d'Amboise et son neveu, Georges II d'Amboise) et des financiers. Artistes et architectes comme Roulland Le Roux ont orné les maisons et les palais de décors italianisants, comme sur le Bureau des Finances, faisant face au portail de la cathédrale. On attribue au célèbre sculpteur Jean Goujon les vantaux de l'église Saint-Maclou.

    La joyeuse entrée du roi Henri II à Rouen le .

    En novembre 1468, par ses lettres patentes, le roi Louis XI autorisa la prolongation de la foire de Rouen, le Pardon Saint-Romain, jusqu'à six jours de durée, de sorte que la ville s'accroisse[77].

    L'essor économique de la ville à la fin du XVe siècle est dû essentiellement aux draperies[78], mais aussi à la soierie et à la métallurgie. Les pêcheurs de Rouen allaient jusqu'à Terre-Neuve pêcher la morue et en Baltique pêcher le hareng. Le sel venait du Portugal et de Guérande. Les draps étaient vendus en Espagne, qui fournissait alors la laine, et les Médicis ont fait de Rouen le principal point de revente de l'alun romain.

    Au début du XVIe siècle, Rouen est devenue le principal port français de commerce avec le Brésil, principalement pour les colorants de draperies. En effet, les manufactures de Rouen utilisent des teintures directement importées du Nouveau Monde, le rouge tiré de l'essence du bois-brésil, le bleu issu de la culture et la transformation de l’indigo. Cette fonction teinturière de la ville est confirmée par la présence des Florentins qui en font la plaque tournante de l'alun romain dans le Nord de la France. L'alun est un minéral permettant la fixation des pigments sur les textiles. Son exploitation est monopolisée par la papauté durant toute la période (Moyen Âge, Renaissance et époque moderne). La naumachie organisée en faveur de Henri II le montre que le royaume de France veut se doter d'un empire colonial en Amérique du Sud, avec comme centre d'impulsion les dynamiques ports normands. En 1500, dix imprimeries étaient installées en ville, seize ans après la première installation.

    Guerres de religion

    Dans les années 1530 et suivantes, une partie de la population rouennaise se tourne vers la religion réformée, c'est-à-dire le protestantisme sous la forme prêchée par Jean Calvin.

    Les Réformés, qui ne représentent qu'un quart à un tiers du nombre d'habitants de la ville, se trouvent donc en situation de minorité.

    Dès 1560, les tensions entre communautés protestantes et catholiques se sont exacerbées. Le massacre de Wassy force les protestants à prendre les armes, c'est le déclenchement de la première guerre de religion.

    Le , la population protestante entre dans l’hôtel de ville et chasse le bailli. En mai, les troubles iconoclastes ont gagné la campagne. Le , les parlementaires catholiques quittent Rouen. Le , la population demande son aide au comte de Montgommery, chef militaire des protestants en Normandie. Celui-ci fortifie et protège la ville avant l'arrivée de l'avant-garde royale, le .

    Après avoir subi des pertes considérables, les catholiques s'emparent des redoutes du mont Sainte-Catherine qui domine la ville. Les deux camps utilisaient la terreur. Des messagers rouennais demandent alors l’aide de la reine d'Angleterre. Les Anglais envoient, en vertu du traité d'Hampton Court signé le avec Condé, des troupes pour soutenir les protestants et occupent Le Havre. Le , les troupes royales, en présence de Charles IX et de Catherine de Médicis, prennent Rouen et pillent la ville pendant trois jours[79],[Note 4]

    La nouvelle du massacre de la Saint-Barthélemy est parvenue à Rouen fin  : Hennequier a essayé d'éviter le massacre aux protestants en les enfermant. Mais, entre le et le , la foule a forcé les portes des prisons et égorgé les protestants qui s'y trouvaient[81]. La ville a été plusieurs fois assaillie par Henri IV mais a résisté, notamment lors du siège de décembre 1591 à mai 1592, avec l'aide de l'armée espagnole du duc de Parme[82].

    Âge classique

    Plan de Rouen en 1634.

    L'échiquier permanent de Normandie, installé à Rouen en 1499 par Georges d'Amboise, a été transformé en parlement par François Ier en 1515 et a été, jusqu'à la Révolution française, le lieu de pouvoir de la province. Il avait des compétences judiciaires, législatives et exécutives sur les affaires normandes, n’ayant au-dessus de lui que le Conseil du Roi. Il avait également compétence sur la gestion du Canada français.

    Les XVIe et XVIIe siècles sont prospères avec le commerce du textile et l'activité du port. Rouen demeure la deuxième ville la plus peuplée du royaume et compte environ 75 000 habitants, mais à partir du milieu du XVIIe siècle, sa population stagne et la ville perd progressivement de son dynamisme[83].

    Maisons du XVIIIe siècle.

    Les oratoriens[84] ont construit une église à partir de 1659, à la place de l'église sainte Barbe qu'ils occupaient. Charles de La Fosse a préparé pour cette église un décor constitué d'un ensemble de cinq tableaux relatant l'enseignement du Christ. Le Musée des Beaux-Arts de Rouen en conserve une esquisse Jésus parmi les docteurs (vers 1707)[85]. Quelques vestiges de l'église sont restés visibles jusqu'au milieu du XXe siècle au revers d'un immeuble de la rue de l'Hôpital.

    En 1703 est créée la Chambre de commerce de Normandie.

    Bien que dépourvue d'université, Rouen a eu un fort rayonnement intellectuel avec des écoles renommées. En 1734, une école de chirurgie, la deuxième de France après Paris (1724), a été fondée. En 1758, a ouvert le nouvel Hôtel-Dieu à l'ouest de la ville, qui remplaçait l'ancien situé au sud de la cathédrale, devenu trop petit.

    À partir de 1767 et pendant une vingtaine d'années, sous l'impulsion d'un intendant dynamique Louis Thiroux de Crosne, la périphérie de la ville subit des transformations importantes : comblement des fossés, arasement des bastions d'entrée des murailles remplacés par des grilles, création d'un boulevard extérieur planté d'arbres, édification de casernes et création d'une place d'armes, le Champ de Mars[86].

    Révolution française et Empire

    Ville très modérée pendant la Révolution, Rouen est considérée comme fidèle au régime monarchique[réf. nécessaire].

    À l'été 1792, alors que la royauté vit ses dernières semaines, un certain nombre de ministres fidèles au régime, dont Molleville, Malouët et La Porte, investissent Rouen et y mettent en place toutes les structures nécessaires pour accueillir Louis XVI qui, éloigné de Paris et de l'Assemblée nationale, aurait pu restaurer son pouvoir et organiser un véritable gouvernement contre-révolutionnaire. Mais Louis XVI, éternel indécis, préférera rester à Paris sous l'influence de l'Assemblée, anéantissant ainsi les dernières chances qu'il avait de briser la Révolution[réf. nécessaire]. Le drapeau rouge arboré à la Commune y fut remplacé par le drapeau blanc le 6 septembre 1792 bien que la suppression de la taxe du pain amena un conflit où plusieurs personnes furent tuées. Le 12 janvier 1793, fut signée sur la place de la Rougemare une pétition pour que le sort de Louis XVI fût l'objet d'un appel à la Nation : une rixe étant survenue, les cocardes tricolores furent arrachées, et l'arbre de la liberté scié et brûlé. La pétition destinée à la Convention, au sujet de la condamnation de Louis XVI, ne fut signée le 20 février que du maire et du greffier[87].

    La réaction en faveur de l'ordre se manifesta le  : la statue de Marat et le bonnet rouge furent renversés et jetés à la Seine : le 21, le représentant Duport mit en liberté un grand nombre de religieuses. En février, Gratien, l'évêque constitutionnel des Cotes-de-la-Manche (nom imposé par le schisme au diocèse de Rouen), rentra à la Cathédrale. Le 9 mars, le conseil de la commune déclara qu'aucun culte ne serait troublé, et dès la fin du même mois on rouvrit quelques églises[87]

    En 1813, l'impératrice Marie-Louise posa solennellement la première pierre du pont de pierre (actuel pont Corneille)[87].

    Époque contemporaine

    Le quai de Paris à Rouen, peint en 1839 par Johannes Bosboom.

    Pendant la monarchie de Juillet, le grand compositeur Frédéric Chopin a donné à Rouen un concert public. Rouen compte ainsi parmi les très rares cités où Chopin s'est produit dans un cadre « officiel ».

    L'hiver de 1829-1830 fut très rigoureux ; la Seine resta gelée quatre mois. Le choléra de 1832 fit à Rouen de grands ravages[87].

    Symbolisée par une statue signée Jean-Pierre Cortot installée en 1838, Rouen fait partie des huit plus grandes villes françaises représentées par des statues sur la place de la Concorde à Paris.

    Combat de rues à Rouen, peinture d'Alexandre Defaux, 1859.

    Lors de la Révolution de 1848, Rouen est partiellement insurgée. Les troupes déployées sont menées par le maréchal Castellane. Les barricades, dressées dans la rue Saint-Julien ainsi que dans le quartier Martainville par les émeutiers, sont réprimées par l'usage de canons[87].

    Pendant la guerre de 1870, le lundi 5 décembre 1870, l'armée prussienne entra à Rouen, sous les ordres du comte de Manteuffel ; ils furent remplacés par le corps du duc de Mecklembourg[Lequel ?]. Rouen est alors occupée par les Prussiens, qui se composaient, au , de 16 bataillons et 16 escadrons sous le commandement du général Ferdinand von Bentheim. Rouen a été l'une des rares villes de province qui aient conservé leur garde nationale jusqu'en 1871[87]. Les troupes d'occupation ne quittèrent la ville que le 22 juillet. Ces dernières se livrèrent à des pillages sans l'intervention du Cardinal-archevêque auprès de l'empereur Guillaume[87].

    Au mois de mai 1885, sur un quai du port a lieu l'embarquement, sur le bâtiment de transport militaire Isère commandé par Gabriel Lespinasse de Saune, des caisses contenant les pièces de la Statue de la Liberté. Le 20 mai, le navire quitte le port à destination de New York[88].. Il est salué par le maire Louis Ricard.

    En 1896, Rouen accueille l'Exposition nationale et coloniale. L'exposition a lieu entre le Champ-de-Mars et la côte Sainte-Catherine. Elle est inaugurée le en présence des ministres Henry Boucher et André Lebon, du général Giovanninelli, du préfet Hendlé et de l'adjoint au maire Marcel Cartier. Le président de la République, Félix Faure, fait l'honneur aux exposants d'une visite officielle en s'y rendant les 14 et 15 août.

    L’une des principales attractions de l’exposition était le « village nègre », installé sur le Champ de Mars. «Tout ce monde de races si diverses et de pays si lointains se trouve réuni autour d'un petit lac sur lequel flottent des pirogues faites d'un seul tronc d'arbre et où, tout le jour durant, la multitude des négrillons plonge à la recherche des "petits sous" que leur jettent les visiteurs. »[89] Le public et la presse sont fascinés et 600 000 visiteurs s'y précipitent.

    Le sculpteur et médailleur Oscar Roty a pu frapper une médaille commémorant l'événement qui fit honneur à la cité normande.

    Première Guerre mondiale

    La rue Grand-Pont, entre 1905
    et 1908.

    Lors de la Première Guerre mondiale, Rouen a servi de base à l'armée britannique[90]. Le , les gens y attendent la mobilisation générale. En effet, une dépêche est affichée à la porte de la recette principale des postes, rue Jeanne-d'Arc. « La nouvelle de la mobilisation générale a été apprise à Rouen à quatre heures, elle se répand en ville avec une rapidité incroyable. Partout elle est accueillie avec le même calme, le même sang-froid. C'est admirable et réconfortant au plus haut point[91]. » L'ordre de mobilisation est lancé presque à la même minute dans tout le département, il est porté à la connaissance des populations grâce aux cloches et aux tambours. Le Journal de Rouen note qu'au Petit-Quevilly : « Les affiches de mobilisation ont vivement impressionné la population ouvrière[91]. » La compagnie des tramways assure le transport gratuit des mobilisés.

    La mairie de Rouen met en place des mesures de recensement pour les jeunes nés en 1895 ; c'est la « formation des classes de 1915 »[92]. Les inscriptions se feront en mairie en personne, sauf cas de maladie ou d'absence, auquel cas les déclarations seront faites par leurs représentants. Les hommes appartenant aux classes antérieures par leur âge et qui ne se sont pas inscrits doivent également demander leur inscription. Dans le cas contraire, ils seront annotés comme devant être incorporés dans les troupes coloniales et pourront ensuite être envoyés aux colonies. À ce moment, tous les employés des tramways et des trains sont remplacés par des femmes.

    De nombreux Belges se réfugient à Rouen pour échapper aux Allemands. Un comité central des réfugiés est créé afin de récolter des dons : chaussons, chaussures, pour hommes, femmes et enfants[92]. La mairie de Rouen a décidé d'attribuer le nom de boulevard des Belges au boulevard Cauchoise, afin de leur rendre hommage. Beaucoup de jeunes Belges cherchent du travail en ville et passent des annonces dans le Journal de Rouen[93].

    Un hôpital militaire basé à Rouen.

    Le Journal de Rouen note également que les familles des soldats rouennais envoient beaucoup de paquets aux militaires au front. Le Journal de Rouen du 31 janvier 1915 note des difficultés de ravitaillement des grands magasins en raison de la guerre. C'est ainsi que les ventes et les journées « vente de blanc » ont été bloquées et que certains magasins souffrent de pénurie (en particulier le Sans Pareil)[94]. En juillet 1916, et particulièrement le 14, on note une série de manifestations en soutien aux blessés soignés par la Société française de secours aux blessés militaires, des concerts militaires à Dieppe, ou encore une manifestation patriotique au Grand-Quevilly. Le maire demande à ses habitants de « pavoiser leurs maisons » et d'assister à la manifestation de l'Association des anciens combattants à l'occasion de la Fête nationale[95].

    En 1916, Rouen est le 1er port de France et son trafic atteint 9 millions de tonnes par an, l’objectif est de 14 millions de tonnes pour 1930[96].

    Le Journal de Rouen du 6 mars 1917 annonce un symbole de mémoire et d'espoir : le timbre postal du « tricot du soldat » a pour but de créer des ressources nouvelles. Il représente un poilu casque en tête dans la tranchée, tendant les mains pour recevoir un paquet ; derrière lui se trouve une silhouette de la ville de Rouen. Nous pouvons d'ailleurs y apercevoir une inscription patriotique : « Tricot du soldat, Rouen-1914 jusqu'à la Victoire. Secourez les combattants. » Ce timbre est utilisé pour envoyer des lettres sur le front ; ainsi les soldats comprennent qu'à l'arrière on ne les oublie pas[97].

    En juillet 1917, la reine consort du Royaume-Uni, Mary de Teck, entreprend une visite à Rouen. Le Journal de Rouen du 17 juillet établit le compte-rendu de cette même visite durant laquelle la reine et le prince de Galles, futur Édouard VIII, effectuent un parcours en automobile dans le centre de Rouen : « Le public, très nombreux sur le parcours, a respectueusement salué, applaudi et acclamé la reine. […] Elle y a visité un hôpital australien, les salles militaires de l'Hôtel-Dieu, l'institut belge de Bonsecours pour la fabrication des membres artificiels. Ensuite, elle a visité les établissements anglais et installations de la rive gauche, des hôpitaux au Madrillet, puis s'est rendue à l'hôpital de la Croix-Rouge. […] La reine a employé la journée du jeudi à visiter les ruines de Jumièges et Saint-Wandrille ; elle est allée au Havre. La dernière journée du séjour de la souveraine anglaise dans notre région a été consacrée par elle à la visite du mémorial de Jeanne d'Arc, place du Vieux-Marché […] »[98].

    L'armistice est déclaré le 11 novembre 1918. Le Journal de Rouen du 12 novembre relate ainsi cet évènement : « L'armistice, c'est la paix, mais il faut la réaliser. » Les Rouennais se réjouissent ; le journal décrit les manifestations d'enthousiasme, un concert organisé ainsi que des concours de musique[99].

    Seconde Guerre mondiale

    Incendie partiel de la cathédrale, en .

    Pendant la Seconde Guerre mondiale, après avoir été héroïquement défendue par le 5e Groupe franc motorisé de cavalerie, Rouen a été occupée par l'armée allemande du [100] au . Le 9 juin 1940, au 11 rue de Bihorel, les Allemands massacrent à la mitrailleuse des civils et soldats noirs et des soldats algériens[101]. En début de matinée de ce dimanche 9 juin 1940, le Corps blindé allemand Hoth, avec les 5e et 7e divisions de Panzer de Lemelsen et de Rommel, amorçant une double manœuvre de débordement de Paris, arrive à Rouen. Ce secteur défensif appuyé sur la Seine, de plus d’une centaine de kilomètres entre l’embouchure du fleuve et Vernon, avait été constitué à la hâte le 28 mai aux ordres du général Duffour, commandant la 3e Région militaire, la défense de la ville de Rouen proprement dite et de ses quatre ponts étant sous la responsabilité du général Lallemand. Sur la rive droite de Rouen, des barricades sont établies devant chaque pont, et elles sont couvertes par le feu des armes présentes. Au pied du pont Corneille, les troupes sont disparates. Toutes celles descendant du plateau de Bonsecours se trouvent postées à Rouen par le coordonnateur de la défense de Rouen, le commandant Lalande, de l’État-major du général Duffour. Au pied du pont Corneille donc, on trouve une quantité d’hommes appartenant à des unités différentes : 31e Régiment régional, un peloton antichars de cavalerie qui vient de prendre à partie les blindés de Rommel à Boos, un char Somua S35, deux chars Ft17 de 1918, le Groupe Franc N°5 avec deux automitrailleuses de découverte, des groupes de gardes mobiles des 1re et 3e Légions de Grade républicaine mobile, des sapeurs du 3e Génie qui doivent faire exploser le pont. Après un combat avec les Panzer qui descendent la rue de la République, le tablier sud du pont Corneille saute, bientôt suivi par le tablier nord. Devant le pont, on recueille de nombreux cadavres ; on ignore le nombre des victimes projetées dans la Seine en raison du souffle de l’explosion. L’adjudant Louis Cartron, qui aussi le grand-père du général Jullien, figure parmi les défenseurs tués à l’ennemi.

    Pendant ce conflit, Rouen a subi, en juin 1940, un important incendie qui a détruit tout le quartier ancien entre la cathédrale et la Seine, ainsi que de violents bombardements de 1942 à 1944 visant notamment les ponts sur la Seine et la gare de triage de Sotteville-lès-Rouen.

    Les deux bombardements ayant fait le plus de victimes et de dégâts ont été celui du par la Royal Air Force, qui fit 816 morts et 20 000 sinistrés dans la ville[102] et endommagea fortement la cathédrale et le Palais de justice, puis celui de la « semaine rouge », mené par les Américains du 30 mai au et au cours duquel une partie de la cathédrale et son quartier sud ont à nouveau brûlé.

    Le , les Allemands battent en retraite et les canadiens de la 3e Division d'infanterie libèrent la ville.

    Après-guerre

    Après la guerre, le centre-ville a été reconstruit selon le plan Gréber et sous la direction de Jean Demarest, François Herr et Jean Fontaine[103],[104].

    Du à sa mort en 1993, le centriste Jean Lecanuet occupe le fauteuil de maire de Rouen. Il marque profondément son époque en dotant la ville d'un réseau de tramway, inauguré peu après sa mort ; de plus, il contribue à la singularité de la capitale haut-normande en faisant d'elle la première ville de France étant pourvue d'une voie exclusivement piétonne en 1971.

    La ville connait une effervescence durant les événements de Mai 1968[105]. Plusieurs mois auparavant, dès le , vingt militants du mouvement nationaliste Occident, venus de Paris, attaque les comités Viêt Nam devant le restaurant universitaire du Panorama à la Cité universitaire de Mont-Saint-Aignan. Un militant de gauche, Serge Bolloch[106], est frappé à coups de clé anglaise[105], puis laissé dans le coma[107]. Il deviendra journaliste au Monde[105] puis directeur adjoint de cette rédaction en 2007[108]. Quelques mois plus tard, Gérard Longuet, Alain Madelin et Patrick Devedjian et dix autres militants d'Occident sont condamnés pour « violence et voies de fait avec armes et préméditation[109] ». La même année, une manifestation contre la Réforme Fouchet des universités rassemble 2 000 personnes au lieu des 300 espérées[105] et la pièce d’Armand Gatti, V comme Vietnam rencontre un certain succès à l'issue de sa représentation au centre culturel Voltaire de Déville-lès-Rouen[105]. Une manifestation de 3 000 personnes a lieu dès le 7 mai suivant. Quatre jeunes ayant tenté de rejoindre la Nuit des barricades de Mai 68 l'évoquent dans un amphi bondé le lendemain tandis plus de 30 000 personnes défilent à Rouen le 13 mai[105]. Un comité de grève est ensuite élu en assemblée générale : ses membres sont Gérard Filoche, Michel Labro, futur journaliste à L'Express et au Nouvel Observateur, Jean-Marie Canu, ou encore Jean-Claude Laumonier, futur cadre infirmier au centre hospitalier du Rouvray[105].

    En février 1977, après la prise de contrôle de Paris-Normandie par Robert Hersant, six journalistes démissionnaires ont fondé un nouvel hebdomadaire, la Tribune, diffusé sur l'agglomération rouennaise et tiré à quinze mille exemplaires, comportant vingt-quatre pages dont seize en couleurs[110].

    Le , l'explosion de l'usine Lubrizol provoque un immense incendie. Les répercussions et la gestion de cette crise font l'objet de controverses, relayées notamment par les réseaux sociaux.

    Le mardi 9 juin 2020, les généraux Thomas et Jullien, ainsi que Mamadou Diallo, élu de la ville de Rouen, les porte-drapeaux, officiels et quelques particuliers se sont retrouvés à la pointe de l’île Lacroix, afin de commémorer le sacrifice des soldats français tués à l’ennemi le 9 juin 1940, lors de la défense des ponts enjambant la Seine. À l’issue de cette cérémonie, un bouquet de fleurs a été symboliquement lancé dans la Seine en souvenir des douze militaires tués et identifiés.

    Le 29 septembre 2020, une plaque pour saluer la mémoire des civils et militaires tués en raison de leur couleur de peau par les Allemands, le 9 juin 1940, a été posée sur les lieux du massacre, au no 6 de la rue de Bihorel.

    Politique et administration

    Rattachements administratifs et électoraux

    La caserne Jeanne d'Arc, siège de plusieurs services régionaux.
    Rattachements administratifs

    La ville est le chef-lieu de l'arrondissement de Rouen et du département de la Seine-Maritime. De 1801 à 1982, la ville est divisée entre 6 cantons ; Rouen-1, Rouen-2, Rouen-3, Rouen-4, Rouen-5 et Rouen-6. En 1982, ce découpage est modifié et un canton de Rouen-7 est créé[111]. Dans le cadre du redécoupage cantonal de 2014 en France, cette circonscription administrative territoriale a disparu, et le canton n'est plus qu'une circonscription électorale.

    Dès que l'idée d'une fusion entre les régions Haute et Basse-Normandie a été évoquée s'est posée la question de la ville devant être le chef-lieu de cette nouvelle région Normandie[112] ; la prépondérance a été revendiquée tour à tour par Rouen, préfecture de la Seine-Maritime, et Caen, préfecture du Calvados. Finalement, le , quelques mois après l'approbation d'une loi réformant l'organisation territoriale de la République ayant notamment donné naissance à la région Normandie, née de la fusion des deux entités régionales normandes, un décret promulgué par le Premier ministre, Manuel Valls, confère à Rouen le statut de préfecture (capitale administrative) de la nouvelle région Normandie, tandis que Caen, pour sa part, en devient la capitale politique puisque accueillant le siège du nouveau conseil régional[113],[114],[115]. Cette décision finale confirme la situation de Rouen, jusqu'alors désignée comme chef-lieu provisoire de la région à partir du mois de [116].

    La ville de Rouen accueille, sur son territoire, une cour d'appel. S'y trouvent également un tribunal de grande instance[117], qui siège au sein d'une annexe du Palais de Justice, monument de style gothique emblématique de la ville ; un tribunal d'instance ; un tribunal correctionnel ; un tribunal de police ; un tribunal administratif ; un tribunal des affaires de sécurité sociale ; un tribunal de commerce ; et enfin, un conseil de prud'hommes.

    Étant une des deux capitales régionales normandes, plusieurs structures administratives détiennent leur siège principal ou au moins une antenne régionale à Rouen :

    Rattachements électoraux

    Pour les élections départementales, la commune est depuis 2014 le bureau centralisateur de trois cantons :

    Pour l'élection des députés, ses habitants votent dans la première ou la deuxième circonscription de la Seine-Maritime.

    Intercommunalité

    La ville était le siège de communauté d'agglomération de Rouen, un établissement public de coopération intercommunale (EPCI) à fiscalité propre créé en 1974 sous le statut de SIVOM, devenu en 1999 un district puis en 1999 une communauté d'agglomération.

    Cette intercommunalité fusionne le avec :
    - La communauté de l’agglomération d’Elbeuf (10 communes) ;
    - La communauté de communes Seine-Austreberthe (14 communes) ;
    - La communauté de communes du Trait-Yainville (2 communes) ;
    pour créer la communauté d'agglomération Rouen-Elbeuf-Austreberthe (CREA)[119].

    La CREA est transformée en Métropole Rouen Normandie le , devenant ainsi une métropole, la forme la plus intégrée des intercommunalités françaises, et dotée à ce titre de très nombreuses compétences. Rouen en est le siège.

    Vie politique

    Jean Lecanuet, maire emblématique de Rouen pendant vingt-quatre ans.

    Après la fin de la Seconde Guerre mondiale, le paysage politique rouennais n'a cessé d'évoluer en faveur, successivement, de la droite, du centre et de la gauche, et cela dans le cadre des élections municipales et législatives. Par le passé, Rouen a généralement été considérée comme une ville centriste, surtout durant « l'ère Lecanuet », entre 1968 et 1993[120],[121].

    Ainsi, entre 1945 et 1968, la ville est dirigée par deux maires issus du Centre national des indépendants et paysans (CNI), Jacques Chastellain et Bernard Tissot. Celui-ci, malade, laisse l'hôtel de ville à Jean Lecanuet, figure de proue du centre et candidat à l'élection présidentielle de 1965, lors de laquelle il conquiert la troisième place, concourant alors à la mise en ballottage du général de Gaulle. Sans délaisser ses fonctions municipales, qu'il assumera jusqu'à sa mort, Jean Lecanuet aura été par deux fois ministre au sein du gouvernement, entre 1974 et 1977, sous la présidence de Valéry Giscard d'Estaing. Réélu à quatre reprises, il demeure le maire emblématique de la cité normande jusqu'à sa mort en 1993[122]. Il sera resté vingt-quatre ans à la tête de la municipalité rouennaise, œuvrant à la promotion du patrimoine historique et à la modernisation de la ville entreprise avec la construction du tramway de Rouen tout en s'imposant, sur la scène politique nationale, comme l'un des fondateurs de l'Union pour la démocratie française (UDF), grande formation politique centriste qui aura son influence dans le paysage politique français jusqu'à sa dissolution, en 2007.

    L'un de ses adjoints, François Gautier, lui succède à la mairie[123], sans parvenir à garder Rouen dans le giron du centre, deux ans plus tard : lors des élections de 1995, les divisions de la majorité municipale consécutives à la mort de Lecanuet, qui n'avait jamais désigné son propre successeur parmi son entourage[124],[125],[126], se traduisent dans les urnes par une victoire de l'opposition de gauche, conduite par Yvon Robert ; celui-ci devient le premier édile socialiste de la ville depuis l'après-guerre. Proche de Laurent Fabius, lui-même éminente figure politique locale, il dirige une large coalition baptisée « Union de la gauche » et comprenant, outre le Parti socialiste, le PCF, le PRG, le MDC et Les Verts[127].

    À l'issue des élections municipales de 2001, le centre conquiert de nouveau la capitale normande avec la désignation, comme premier édile, de Pierre Albertini, membre de l'UDF, député de Seine-Maritime et précédemment maire de Mont-Saint-Aignan. Candidat à sa propre succession dans la perspective des élections municipales de 2008, le maire sortant pâtit néanmoins de la contestation de sa politique municipale et de la forte impopularité du président Nicolas Sarkozy, auquel il a publiquement apporté son soutien personnel au cours de la campagne présidentielle de 2007. La socialiste Valérie Fourneyron, désignée maire après la victoire d'une coalition de gauche, lui succède[128],[129],[130].

    Nommée ministre de la Jeunesse et des Sports après la victoire du socialiste François Hollande à l'élection présidentielle de 2012 face à Nicolas Sarkozy, Valérie Fourneyron cède la place de maire à son premier adjoint Yvon Robert, qui retrouve cette fonction pour la seconde fois de sa carrière[131],[132] ; il est le premier, depuis le radical Georges Métayer, à redevenir maire de Rouen une seconde fois non-consécutive. Deux ans plus tard, les élections municipales reconduisent la majorité de gauche[133], qui perd cependant des voix, au profit de la droite, et du Front national, lequel entre pour la première fois au conseil municipal de Rouen[134].

    En 2018, Yvon Robert annonce qu'il ne compte pas solliciter un nouveau mandat de maire à l'occasion des élections municipales, prévues en 2020[135] ; dans un contexte de renouvellement politique initié en 2017, la question de sa succession se pose immédiatement, entre une gauche en pleine recomposition, une droite désunie et un camp centriste désireux de reconquérir la capitale normande[136].

    Les élections municipales de 2020, marquées par une forte abstention à Rouen comme dans le reste du pays (70,33 % au second tour), renforce la gauche aux commandes de la ville. Le Parti socialiste demeure la première force de gauche et le premier parti de la ville suivi par Europe Écologie Les Verts qui réalise une importante percée. Le centre part divisé, et le candidat de La République en marche se retire au second tour ; l'autre candidate divers centre choisissant de se rallier au candidat divers droite. Malgré une alliance stratégique avec le centre, la droite rouennaise s'effondre, en n'obtenant que 32,87 % des voix au second tour (contre 41,48% en 2014), face à la coalition des gauches qui obtient 67,12 % des voix. De plus, le Rassemblement national ne parvient pas à conserver ses élus municipaux, passant de 13,38 % des suffrages exprimés en 2014 à 6,77 % en 2020[137]. L'ancien président du conseil régional de Haute-Normandie, Nicolas Mayer-Rossignol, devient ensuite le nouveau maire de Rouen.

    Tendances politiques et résultats

    Longtemps fief des centristes, Rouen est devenue une ville clairement marquée à gauche ; en effet, élection après élection, le total des voix de gauche a toujours été majoritaire depuis 2007.

    Les résultats de l'élection présidentielle de 2017 semblent montrer un léger regain centriste à Rouen : en effet, le candidat Emmanuel Macron (En Marche !), qui tout au long de sa campagne s'est affirmé comme une personnalité n'étant « ni de droite ni de gauche », est arrivé en tête du premier tour du scrutin présidentiel, avec 27,5 % des voix, même s'il s'est trouvé talonné par le candidat de La France insoumise, Jean-Luc Mélenchon, de la gauche radicale, arrivé deuxième à Rouen avec 25,9 % des suffrages exprimés, devançant le candidat François Fillon, soutenu par Les Républicains (18,9 %).

    Ces résultats tendent à montrer que si Rouen place, de peu, en tête un candidat « centriste », même si Macron ne s'est jamais qualifié ainsi, les électeurs de la ville, en plaçant Mélenchon en deuxième position, paraissent séduits par les propositions émises par sa coalition de gauche radicale. De plus, les faibles résultats recueillis par le socialiste Benoît Hamon (9,4 %) et la candidate du Front national, Marine Le Pen (12 %), montrent d'une part le profond déclin du Parti socialiste à Rouen et, d'autre part, la marginalité politique de l'extrême droite dans la capitale normande malgré une campagne active de ses militants[138].

    Pourtant, lors des précédentes élections présidentielles, les candidats de gauche étaient généralement favorisés par les électeurs rouennais : aussi, le , à l'issue du second tour de l'élection présidentielle, Ségolène Royal (PS) a été préférée à Nicolas Sarkozy (UMP) par 53,9 % des voix contre 46,1 % ; le taux de participation s'avérait très important, tout comme au niveau national, puisque 83,6 % des citoyens inscrits sur les listes électorales de Rouen ont voté lors de ce second tour[139]. Cinq ans plus tard, le , François Hollande, candidat désigné par la primaire socialiste de 2011 et lui-même natif de Rouen, battait là aussi le président sortant Sarkozy avec un écart plus important entre les deux concurrents, puisque Hollande avait recueilli 59,4 % des voix contre 40,5 % pour son adversaire, avec un taux de participation légèrement inférieur à celui de 2007 (79,8 %)[140].

    S'agissant des élections législatives, la 1re circonscription de Seine-Maritime a eu pour députée Valérie Fourneyron, élue du PS et maire de la ville entre 2008 et 2012 ; élue députée une première fois en 2007 avec 55,1 % des voix[141], elle est réélue cinq ans plus tard, dans la foulée de l'élection de Hollande à la présidence de la République, avec 59,1 %[142]. En 2017, après l'élection d'Emmanuel Macron à l'Élysée, Damien Adam (En marche !) bat Valérie Fourneyron au second tour et devient député à vingt-sept ans[143] avec 53,8 % des voix à Rouen[144]. Concernant la 3e circonscription de Seine-Maritime, Rouen a accordé la victoire de très peu au candidat de la gauche radicale, Hubert Wulfranc, face au candidat centriste[145].

    Lors des élections européennes de 2014 est arrivée en tête la liste UMP menée par Jérôme Lavrilleux (19,4 %), devançant celle du socialiste Gilles Pargneaux (17,3 %), même s'il faut noter un faible taux de participation (42,6 %)[146]. Les élections régionales de 2010 avaient été largement remportées par le président (PS) sortant du conseil régional de Haute-Normandie, Alain Le Vern (58,9 % des voix contre 31,2 % pour celle de Bruno Le Maire, UMP)[147], les élections régionales suivantes, en 2015, qui concernaient le conseil régional de la nouvelle région Normandie, ont été largement remportées, à l'issue du second tour, par la liste d'union de la gauche menée par Nicolas Mayer-Rossignol (49,6 % des voix) face à la liste de centre-droit menée par Hervé Morin (35 %)[148].

    Enfin, s'agissant des référendums, si les Rouennais ont largement approuvé, en 2000, l'instauration du quinquennat présidentiel l'occasion du référendum convoqué sur cette question (72,4 % pour le « oui » ; 27,5 % pour le « non »), dont il faut souligner qu'il a suscité peu d'intérêt parmi les électeurs (30,1 % de participation)[149], les résultats ont été nettement plus serrés lorsque a été posée la question d'un traité établissant une Constitution pour l'Europe, en 2005 : 49,5 % des électeurs ont approuvé ce projet, tandis que 50,4 % d'autres l'ont rejeté[150] ; la participation a, cette fois-ci, été significative, puisque 69,4 % des citoyens inscrits sur les listes électorales ont accompli leur devoir civique.

    Récapitulatif de résultats électoraux récents

    Scrutin 1er tour 2d tour
    1er % 2e % 3e % 4e % 1er % 2e % 3e %
    Régionales 2015 PS 32,51 UDI-UMP 26,50 FN 17,56 FG 8,23 PS-EELV 49,60 UDI-UMP 35,02 FN 15,38
    Présidentielle 2017 EM 27,53 LFI 25,92 LR 18,90 FN 12,02 LREM 80,04 FN 19,96 Pas de 3e
    Européennes 2019 LREM 25,58 EELV 18,20 RN 13,26 PS 8,47 Tour unique
    Municipales 2020 PS 29,51 EELV 23,15 LREM 16,78 DVD 10,16 PS-EELV 67,12 DVD-DVC 32,87 Pas de 3e
    Évolution partisane au premier tour des élections à Rouen



    Administration municipale

    Compte tenu de l'importance de la population de la ville, le conseil municipal est composé de cinquante-cinq membres, dont le maire et ses adjoints.

    Il est issu des élections municipales des et .

    Le maire de Rouen élu le est Nicolas Mayer-Rossignol, membre du Parti socialiste et précédemment président du conseil régional de Haute-Normandie (2013-2015). Il dirige une coalition de gauche rassemblant notamment le PS, Europe Écologie Les Verts, Génération.s et le Parti communiste.

    Liste des maires

    Liste des maires successifs depuis 1968
    Période Identité Étiquette Qualité
    avril 1968 février 1993[151] Jean Lecanuet[152] CD (1966-1976)
    UDF (1978-1993)
    Conseiller d'État
    Député de la Seine-Inférieure puis de la Seine-Maritime (1951 → 1955 1973 → 1974, 1986 → 1986)
    Député européen (1979 → 1988) , sénateur de la Seine-Maritime (1959 → 1973, 1977 → 1993)
    Secrétaire d'État aux Relations avec les États associés (1955-1956)
    Garde des Sceaux, ministre de la Justice (1974 → 1976)
    Ministre d'État, ministre du Plan et de l'Aménagement du territoire (1976 → 1977)
    Conseiller général de Rouen-2 (1958 →1993)
    Président du conseil général de Seine-Maritime (1974 → 1993)
    Présidents du SIVOM de l'Agglomération rouennaise (1974 → 1989)
    Décédé en fonction.
    mars 1993 juin 1995[153] François Gautier UDF Énarque, Administrateur civil
    Secrétaire général adjoint de la Compagnie générale des eaux (1982 → 1993)
    Adjoint au maire chargé des Finances (1989 → 1993)
    Sénateur de la Seine-Maritime (1994[154] → 1995)
    Conseiller régional de Haute-Normandie
    juin 1995[155],[156] mars 2001 Yvon Robert PS Énarque, Inspecteur général de l'administration de l'Éducation nationale et de la Recherche
    Président de la communauté d'agglomération de Rouen (2000 → 2001)
    mars 2001 mars 2008[157] Pierre Albertini UDF (jusqu'en 2007)
    Indépendant (2007-2008)
    Professeur d'université
    Maire de Mont-Saint-Aignan (1980 → 2001)
    Député de Seine-Maritime (1993 → 2007)
    mars 2008 juin 2012 Valérie Fourneyron[158] PS Médecin du sport
    Première adjointe au maire (1998 → 2001)
    Ministre des Sports, de la Jeunesse, de l'Éducation populaire et de la Vie associative (2012 → 2014)
    Députée de Seine-Maritime (2007 → 2012 ; 2014 → 2017)
    Conseillère générale de Rouen-5 (2004 → 2008)
    juillet 2012 juillet 2020 Yvon Robert PS Premier adjoint au maire (2008 → 2012)
    Président de la Métropole Rouen-Normandie (2019 → 2020)
    juillet 2020[159] En cours
    (au 31 décembre 2020)
    Nicolas Mayer-Rossignol[160] PS Ingénieur du Corps des Mines
    Président du conseil régional de Haute-Normandie (2013 → 2015)
    Président de la Métropole Rouen-Normandie (2020 → )

    Politique de développement durable

    La ville a engagé une politique de développement durable en lançant une démarche d'Agenda 21 en 2003[161].

    Comme développé sur le site de la ville[162], cette initiative se traduit par diverses actions sur le plan politique ayant pour finalités principalement, la lutte contre le dérèglement climatique, la protection de l'environnement et une responsabilisation des modes de consommation et de production. Ces actions avaient été planifiées pour la période 2011-2014 et incluaient notamment la prise en compte d'un critère « développement durable » dans l'élaboration des politiques municipales, les dons de la ville aux associations. Avait également été prise en compte l'assurance de la durabilité des projets municipaux, d'appels à projets en lien avec le développement durable. La ville s'était enfin engagée à inclure le développement durable dans sa communication – à travers Rouen Magazine, par exemple –, à ce qu'une évaluation objective du respect de ces politiques soit réalisée et tendre vers une éco-responsabilité des services de la ville.

    Dans un communiqué de presse datant de décembre 2018[163], le conseil municipal rappelle « l'engagement précoce » de la ville de Rouen sur les questions de la transition énergétique et de développement durable et la politique « ambitieuse » qui s'en est suivie sur ses questions. Toujours d'après ce texte, parmi les actions menées dans ce sens, la municipalité de Rouen a engagé « une rénovation énergétique exemplaire de l'hôtel de ville », encouragé « le développement du jardinage urbain » et accompagné « des clubs sportifs dans une démarche éco-responsable », entre autres choses.

    Jumelages

    Population et société

    Évolution démographique

    La ville de Rouen est au centre d'une aire urbaine estimée en 2011 à 655 013 habitants[169]. De 1990 à 2011, la progression de la population de Rouen a été de près de 9 000 habitants, soit une croissance annuelle moyenne de près de 0,7 %.

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de plus de 10 000 habitants les recensements ont lieu chaque année à la suite d'une enquête par sondage auprès d'un échantillon d'adresses représentant 8 % de leurs logements, contrairement aux autres communes qui ont un recensement réel tous les cinq ans[170],[Note 5]

    En 2018, la commune comptait 111 360 habitants[Note 6], en augmentation de 0,55 % par rapport à 2013 (Seine-Maritime : +0,1 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1836 1841 1846 1851
    84 32380 75586 67286 73688 08692 08396 00299 295100 265
    1856 1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896
    103 223102 649100 671102 470104 902105 906107 163112 352113 219
    1901 1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954
    116 316118 459124 987123 712122 898122 957122 832107 739116 540
    1962 1968 1975 1982 1990 1999 2006 2011 2016
    120 857120 471114 834101 945102 723106 592107 904111 553110 117
    2018 - - - - - - - -
    111 360--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[111] puis Insee à partir de 2006[171].)
    Histogramme de l'évolution démographique

    Pyramide des âges

    Pyramide des âges en 2014 en nombre d'individus.
    HommesClasse d’âgeFemmes
    10 657 
    55 et +
    15 717 
    22 328 
    25 à 54
    21 865 
    11 619 
    15 à 24
    12 636 
    7 419 
    0 à 14
    7 112 

    Immigration

    En 2017, la ville de Rouen comptait 12 733 immigrés sur une population totale de 110 145 habitants soit 11,6 % (dont 1,7 % nés en Europe et 9,9 % nés Hors d'Europe)[172].

    Entre 1975 et 2015, la proportion des jeunes de moins de 18 ans immigrés d'origine extra-européenne ou vivant avec au moins un parent immigré d’origine extra-européenne est passée de 4 % à 29 %[173].

    Manifestations culturelles et festivités

    Rouen a accueilli ou accueille encore plusieurs manifestations culturelles dont certains contribuent à sa réputation comme la célèbre foire Saint-Romain, grande fête foraine, deuxième après la foire du Trône à Paris, qui a lieu chaque année entre les mois d'octobre et novembre sur l'esplanade Saint-Gervais ; c'est également le cas de l'Armada, grand rassemblement de voiliers géants et navires de guerre convoqué tous les quatre à six ans et qui fait de Rouen la vitrine des plus beaux bâtiments navals du genre.

    Plusieurs festivals prennent place à Rouen, comme le Festival du cinéma nordique (entre 1988 et 2010), le Festival Regards sur le cinéma du monde ainsi que les diverses éditions du festival Normandie Impressionniste en 2010, 2013 et 2016.

    Au cours du mois de juillet, une série de concerts gratuits, Les Terrasses du jeudi, mettant parfois en avant de jeunes artistes rouennais, sont organisés chaque jeudi du mois de juillet.

    La foire Saint-Romain sur les quais.

    La foire Saint-Romain est une fête foraine annuelle durant environ un mois entre octobre et novembre. Elle se déroule depuis l'année 2016 sur les quais de la Seine au niveau du bassin Saint Gervais. C'est la première fête foraine de province par sa taille et la deuxième, derrière la foire du Trône, au niveau national. C’est la plus ancienne de France, car elle est vieille de plus de 500 ans.

    Avant d'être déplacée sur les quais bas rive gauche (Sud), elle occupait les boulevards depuis la place Saint-Hilaire à la place Beauvoisine en passant par la place du Boulingrin. Le Boulingrin était à l'époque occupé par un cirque de style circulaire où se produisaient des artistes de variété, des combats de boxe et de catch et où se produisait le cirque qui animait chaque année la grande foire Saint-Romain. Depuis 2 ans, la Foire Saint Romain a été déplacée sur la presqu’île de Waddington, a l’ouest de Rouen, à proximité des Docks 76.

    Sur l'île Lacroix se tenait la foire-exposition avant que soit créé le parc des Expositions près de la forêt du Rouvray au sud de l'agglomération. Cet actuel parc des Expositions se trouve sur un ancien terrain d'aviation et de parachutisme. Boos a repris l'aérodrome, mais l'activité parachutiste s'est répartie sur Dieppe et Le Havre. Le parc aquatique Océade prenait place également sur l'île Lacroix de 1989 à 1991[174].

    Depuis 1989, Rouen organise un rassemblement mondial réunissant les plus grands voiliers, vieux gréements et autres navires de guerre (voir plus haut, le port). La dernière édition de ce rassemblement, appelé l'Armada 2019, a eu lieu du 6 au .

    Enseignement

    Rouen est le siège de l'Académie de Rouen, circonscription éducative dirigée par un recteur madame Christine Gavini-Chevet (depuis le ), qui administre le réseau éducatif de Normandie.

    Enseignement supérieur

    L'université de Rouen-Normandie compte près de 24 000 étudiants.[Quand ?]

    Le campus Saint-Marc[175] de Rouen regroupe sept écoles dont :

    Iscom[176] (communication) ; Formavenir[177] (école tertiaire) ; Pigier Création[178] (école de coiffure et d'esthétique) ; Comptexpert[179] (école de comptabilité) ; Berlitz Rouen[180] (école de langue étrangère) ; CPES Rouen et Med'sup[181] (préparatoire paramédicaux et sociaux, préparatoire de médecine).

    Parmi les grandes écoles rouennaises :

    Collèges et lycées

    Liste des établissements scolaires
    CollègesLycées

    Collèges publics :

    • Collège Barbey-d'Aurevilly
    • Collège Boieldieu
    • Collège Camille-Claudel
    • Collège Camille-Saint-Saëns
    • Collège Fontenelle
    • Collège Georges-Braque
    • Collège Jean-Lecanuet

    Collèges privés :

    Lycées publics :

    Lycées privés :

    Écoles élémentaires et maternelles

    • Maternelle

    École maternelle Camille-Claudel ; école maternelle Elisabeth-et-Marguerite-Brière ; école maternelle Maurice-Nibelle ; école maternelle Thomas-Corneille ; école maternelle Marie-Houdemare ; école maternelle Anatole-France ; école maternelle Louis-Henri-Brévière ; école maternelle Jules-Ferry ; école maternelle Catherine-Graindor ; école maternelle Pauline-Kergomard ; école maternelle Achille-Lefort ; école maternelle Marguerite-Messier ; école maternelle Louis-Pasteur ; école maternelle Pierre-de-Ronsard ; école maternelle Les Sapins ; école maternelle Guillaume-Lion ; école maternelle Jeanne-Hachette ; école maternelle Jean-de-La Fontaine ; école maternelle Claude-Debussy ; école maternelle Jean-Philippe-Rameau ; école maternelle Clément-Marot ; école maternelle Honoré-de-Balzac ; école maternelle Marie-Pape-Carpantier ; école maternelle Pépinières-Saint-Julien ; école maternelle Hameau-des-Brouettes ; école maternelle Marcel-Cartier.

    • Primaire

    École primaire privée Notre-Dame ; école élémentaire Jean-Philippe-Rameau ; école primaire privée Saint-Léon ; école élémentaire Marthe-Corneille ; école élémentaire Victor-Le Gouy ; école élémentaire Clément-Marot ; école élémentaire Théodore-Bachelet ; école élémentaire Jean-de-La Fontaine ; école élémentaire Benjamin-Franklin ; école élémentaire Jules-Michelet ; école élémentaire Louis-Ezéchiel-Pouchet ; école élémentaire François-Villon ; école élémentaire Marie-Houdemare ; école élémentaire Laurent-de Bimorel ; école élémentaire André-Pottier ; école élémentaire Louis-Pasteur ; école élémentaire Anatole-France ; école primaire privée Beauvoisine ; école primaire privée Sacré-Cœur ; école primaire privée Saint-Dominique ; école primaire privée Saint-Joseph ; école primaire privée Sainte-Marie ; école élémentaire Claude-Debussy ; école primaire privée Saint-Vivien ; école primaire privée Jean-Baptiste-de La Salle ; école élémentaire Guy-de-Maupassant ; école élémentaire Jules-Ferry ; école élémentaire Les Sapins ; école élémentaire Honoré-de-Balzac ; école élémentaire Pépinières-Saint-Julien ; école élémentaire Jean-Mullot ; école primaire Rosa-Parks.

    Santé

    Le principal établissement est le Centre hospitalier universitaire de Rouen.

    Il existe aussi des cliniques : clinique de l'Europe, clinique Mathilde et clinique Saint-Hilaire.

    Le centre Henri-Becquerel est le Centre régional de lutte contre le cancer.

    Sports

    Équipements sportifs
    • onze stades ;
    • douze salles de sport ;
    • vingt-et-un courts de tennis ;
    • quatorze gymnases ;
    • quatre piscines ;
    • deux patinoires (une tous publics, une aux normes olympiques : surface de glisse) ;
    • depuis l'automne 2012, un Palais des sports (6 000 places assises avec gradins amovibles).

    Nombre de licences sportives : 20 000.

    Principales disciplines
    • Athlétisme : ASPTT Rouen Athlétisme.
    • Baseball : les Huskies du Rouen Baseball 76 sont champions de France Élite 2003, de 2005 à 2019, champions d’Europe (groupe B) 2004 et 2006 et finalistes de la Coupe d'Europe de baseball 2007.
    • Basket-ball : le Rouen Métropole Basket évolue en Élite (Pro B). L'équipe féminine a aussi connu les honneurs au milieu des années 1990.
    • Boxe anglaise : Ali Chebah, boxeur rouennais, champion du monde junior WBC et champion des Amériques des super-légers.
    • Canoë-kayak : Canoë Club Normand.
    • Cyclisme : Véloce Club Rouen 76 (VC Rouen 76), fondé en 1880.
    • Football : le FC Rouen évolue en National 2. Le club Rouennais compte 19 saisons en Division 1 à son actif, 36 saisons en Division 2 ainsi que plusieurs participations en Coupe d'Europe. L'équipe féminine est en Régional 1.
    • Football américain : les Léopards de Rouen évoluent en D2.
    • Floorball : L'équipe de Rouen Floorball évolue au niveau N1 élite et en championnat D3
    • Gymnastique : Élan Gymnique Rouennais.
    • Handball : le Rouen HB est en Nationale 3 ; l'équipe féminine est en Nationale 3.
    • Hippisme : la Société des Courses Rouennaises, renommée Société des Courses Hippiques de Mauquenchy–Pays de Bray, organise des courses de trot sur l’hippodrome de Rouen-Mauquenchy qui a remplacé en 2005 l’hippodrome des Bruyères de Rouen. Des courses ont aussi lieu à l'hippodrome des Trois Pipes à Bihorel.
    • Hockey sur gazon : l'équipe masculine de l'ASRUC Hockey sur gazon évolue en Nationale 1 (D2) ; il a organisé en janvier 2010 les Championnats d'Europe femmes et hommes de hockey en salle.
    • Hockey sur glace : les Dragons de Rouen joue en Ligue Magnus. Ils ont remporté 15 fois le Championnat de France de Ligue Magnus (Elite) et ont gagné 2 titres européens. C'est en outre l'une des équipes les plus titrées de France.
    • Lutte : l'ASPTT Lutte de Rouen évolue actuellement au gymnase Pélissier.
    • Motonautisme : le Rouen Yacht Club organise tous les ans au mois de mai, autour de l'île Lacroix, une manifestation internationale, les 24 Heures motonautiques. En 2010, a eu lieu la 46e édition de la course comptant pour le Championnat du Monde d’endurance. L'événement attire entre 300 000 et 350 000 personnes chaque année sur les bords de Seine.
    • Natation : les Vikings.
    • Patinage : le Rouen Olympic Club a remporté plusieurs titres nationaux ; il est par ailleurs l'organisateur de la compétition internationale de patinage artistique synchronisé « La French Cup ».
    • Roller hockey : les Spiders du Rouen Hockey Club évoluent dans l’Élite française (Ligue Élite).
    Le stade Jean-Mermoz en .

    Rouen a été candidate aux Jeux olympiques de la jeunesse d'été 2014[183], mais le Comité national olympique a préféré défendre une candidature aux Jeux d'hiver en 2018.

    Presse écrite

    Le logo de Paris-Normandie, l'un des quotidiens normands.

    Le principal quotidien régional est Paris-Normandie, qui couvre les départements de la Seine-Maritime et de l'Eure depuis la fusion des trois principaux journaux de l'après-guerre, Liberté-Dimanche, Le Havre libre et Le Havre Presse. Trois journaux gratuits sont distribués : Côté Rouen, Tendance Ouest (hebdomadaires régionaux) et 20 Minutes (quotidien national). Metronews a également été distribué de 2012 à sa disparition en 2015[184],[185].

    En outre, plusieurs journaux, consultables sur Internet, sont basés à Rouen, tels que Normandie-actu[186] et infoNormandie[187].

    Toutes les collectivités territoriales distribuent également chacune leur magazine d'informations : Rouen Mag (journal de la municipalité), Métropole Rouen Normandie Le Mag (journal de Métropole Rouen Normandie), Ma région (journal de la région Normandie) et Seine-Maritime Le magazine (journal du département de la Seine-Maritime).

    L'actuelle culturelle locale est relatée par d'autres bulletins gratuits, comme Aux Arts, Bazart et L'Agenda rouennais

    Télévision

    Antenne régionale de la troisième chaîne de télévision française, France 3 Normandie propose chaque jour l'actualité régionale ainsi qu'un journal d'actualités locales, diffusé à midi, puis à dix-neuf heures. Entre 2009 et 2011, l'actualité de la ville, alors préfecture de Haute-Normandie, faisait l'objet d'une émission spéciale d'une dizaine de minutes, Rouen métropole, qui mettait en avant les nouveautés culturelles et les initiatives locales retenant l'attention de la rédaction normande de France 3. Cette rédaction régionale traite aussi la politique locale de façon régulière, par le biais de plusieurs émissions diffusées de façon périodique, comme La Voix est libre, ou par des éditions spéciales comme le débat télévisé opposant les têtes de listes qualifiées pour le second tour des élections municipales et diffusé sur la chaîne, depuis le musée des Beaux-Arts, le 28 mars 2014[188]. Depuis , le bâtiment abritant la rédaction normande se trouve dans un hangar neuf situé sur les quais de la rive droite, près du pont Gustave-Flaubert.

    La Chaîne normande a été créée en octobre 2011. Il s'agit de la première télévision partiellement privée régionale[189] émettant en Haute-Normandie. D'autres chaînes de télévision n’émettant pas en Haute-Normandie sont ou étaient accessibles en streaming. Parmi elles, TVNormanChannel, une chaîne de télévision privée régionaliste animée principalement par le Mouvement normand.

    Radios

    Plusieurs stations de radio ou antennes locales ont leurs propres bureaux dans la capitale normande ou y sont à tout le moins associées : s'agissant des antennes purement locales, peuvent être citées notamment Radio Cristal (90.6) ; Radio La Sentinelle, radio associative de l'église adventiste de Rouen (97.9) ; Radio RC2, radio associative marommaise (94.4) ; Radio HDR, radio association proposant des programmes multiculturels (99.1) ; Horizon FM, radio associative siégeant à Barentin (100.9) ; R2R, radio étudiante rouennaise (92.9) ; Tendance Ouest, radio régionale provenant de Saint-Lô (103.7)…

    Quelques radios nationales, diffusant encore ou désormais disparues ont ou avaient une structure établie à Rouen, comme RCF Haute-Normandie (88.1), Chérie FM Rouen (97.5), Beur FM Rouen (98.7), France Bleu Haute-Normandie (100.1), NRJ Rouen (100.5), Virgin Radio Rouen (104.1) ; Nostalgie Rouen (105.3)… Toutes ces stations décrochent du programme national à certains horaires pour proposer des émissions locales.

    Quelques radios en ligne existent également comme TST Radio[190].

    Catholicisme

    • Archidiocèse de Rouen, avec saint Mellon de Rouen comme premier évêque de Rouen. L'archevêque de la ville est primat de Normandie. Depuis l'époque carolingienne, les chrétiens de Rouen chantent aux principales fêtes le Christus Vincit dans la cathédrale, pour demander en particulier la paix sur leur ville.
    • Église Catholique Saint-Maclou, Place Barthélémy.[191]
    • Église Saint-Gervais.
    • Église Sainte-Jeanne-d'Arc.
    • Église Saint-François d'Assise.
    • Abbatiale Saint-Ouen.

    Orthodoxie

    • Paroisse Saint-Silouane de l'Athos, chapelle Saint-Victrice sur l'île Lacroix.

    Protestantisme

    Anglicanisme

    • Église norvégienne Saint-Olaf[192].

    Judaïsme

    • L'ancienne synagogue de Rouen, jadis église catholique Sainte-Marie La Petite, de style gothique, a été détruite par les bombes en 1944. Une synagogue moderne a été construite à son emplacement. Inaugurée en 1950, elle a été le premier lieu d'accueil de public reconstruit après guerre.

    Islam

    • Quatre salles de prières et la mosquée El Kaouthar sur la rive gauche.

    Autres confessions

    Économie

    Activité textile

    Pays calcaire, couvert de forêts de chênes et de hêtres, mais aussi parsemé de vallées traversées de cours d’eau, Rouen fut très vite connue pour ses diverses productions. La plantation de lin étant facilitée par une terre souvent humide, Rouen produisit très tôt du tissu et cette production textile, véritable fleuron de la ville durant tout le Moyen Âge et la Renaissance, se poursuivit intensément jusqu’au XXe siècle. On y produit aussi des rouenneries, cotonnades de Rouen.

    Les draps de Rouen sont connus dans toute l’Europe à partir du XIIIe siècle, comme en témoigne les nombreuses références qui y sont faites à cette époque comme dans La Farce de Maître Pathelin, anonyme du XVe siècle par exemple. Lors de son procès en , Jeanne d'Arc dira, quand on lui demande si elle sait bien coudre comme sa mère le lui a appris, qu’elle « ne crain[t] dame de Rouen pour ce qui est de coudre et de tître (tisser). »

    Aujourd'hui

    Rouen est le siège de la Chambre de commerce et d’industrie territoriale Seine-Mer Normandie (ex-Chambre de commerce et d'industrie de Rouen) et de la Chambre régionale de commerce et d’industrie de Normandie.

    Pour son développement économique, Rouen dispose de l'Agence de développement économique de l'agglomération rouennaise (ADEAR Rouen Développement[199]) dont les principales missions sont la promotion et le développement du territoire. Cette association est financée par l'Agglomération de Rouen, le Département de la Seine-Maritime, la CCI de Rouen, le Grand Port Maritime et l'université.

    À partir de la fin des années 1970, Rouen se distinguait des autres grandes villes de France par un important taux de chômage consécutif à une série de délocalisations. La ville comptait 7,8 % de personnes sans activité professionnelle en [200].

    Rouen est une grande ville de mutuelles : elle abrite les sièges de la Matmut, de la Mutuelle assurance de l'éducation (MAE), de Lubrizol France, de Rapid'Flore et d'Astera. Se trouvent dans l'agglomération les sièges de Ferrero France, Novandie (Mamie Nova), Cap Seine, Segafredo-Zanetti France, Huis-Clos, Turtle Wax France (Abel Bonnex), Le Mutant (supermarché), Eismann France, Maxim's SAPP, Daiwa France et le siège historique des Anciennes Mutuelles devenues Axa.

    Rouen est également le siège de la préfecture de région et de la plupart des services régionaux de l'État (DIRECCTE, DREAL, DRFiP, DRJSCS, Pôle emploi, Banque de France, etc.) et conserve quelques compétences de la Région (notamment les transports). Même si le siège du conseil régional est à Caen, Rouen, chef-lieu de la région Normandie, est par conséquent la capitale administrative de la Normandie.

    Monnaie locale

    Une monnaie locale, l'agnel[201], a été lancée en novembre 2015.

    Activité portuaire

    Quai du port de Rouen.

    Depuis le Moyen Âge, et même avant, le port a eu une place prépondérante dans l'activité de la ville, en raison de sa position stratégique entre Paris et la mer, dont les marées y sont perceptibles.

    Bien qu'il soit à 80 km de fleuve de l'estuaire (6 heures de navigation), le port est à la fois fluvial et maritime car pouvant accueillir des navires (jusqu'à 280 m de long et 150 000 tonnes). En aval, les ponts sur la Seine ont 50 mètres de tirant d’air et des dragages permanents maintiennent un tirant d’eau de 10 mètres minimum.

    Tous tonnages, Rouen n’est que le 28e port européen et le 5e français, derrière Marseille (3e européen), Le Havre (5e), Dunkerque (13e), Saint-Nazaire (18e), mais c'est le 1er port européen de céréales, le 1er français pour la farine et les engrais. Le trafic pétrolier est bien moindre qu'au Havre mais non négligeable avec la raffinerie de Petit-Couronne. Rouen accueille plus de 40 000 croisiéristes fluviaux en 2014, plus de 20 000 croisiéristes maritimes.

    Enfin, les plus grands voiliers du monde se rassemblent à Rouen tous les 4 à 5 ou 6 ans[202]. L'événement a été appelé Voiles de la liberté en 1989, Armada de la liberté en 1994 et Armada du siècle en 1999, avec six millions de visiteurs. L'édition Armada 2003 a accueilli cinquante navires, six mille marins de vingt nationalités, dix millions de visiteurs, des dizaines de manifestations et d’animations. L'Armada 2008 a eu lieu du 5 au 14 juillet. La dernière Armada a eu lieu en juin 2019.

    Culture locale et patrimoine

    Patrimoine historique

    Rouen détient le label français officiel Villes et Pays d'art et d'histoire.

    Stendhal l’a surnommée « l'Athènes du genre gothique »[203]. De nombreux édifices religieux et civils ont été endommagés ou détruits par les bombardements et les incendies de la Seconde Guerre mondiale, mais, heureusement, la plupart des monuments les plus importants et les plus emblématiques de la cité ont été restaurés ou rebâtis.

    Cathédrale Notre-Dame
    La cathédrale Notre-Dame.

    La cathédrale primatiale Notre-Dame, d'architecture gothique, inspira particulièrement Claude Monet qui l'a immortalisée dans la série des « Cathédrales ». Elle est dotée d'une « tour-lanterne » sur la croisée du transept, n'ayant pas fonction de clocher, surmontée d’une flèche en fonte culminant à 151 mètres (la plus haute de France). Elle est de 5 mètres plus haute que la pyramide de Khéops initiale (la flèche est en rénovation jusqu'en 2025).

    L'histoire du vitrail du XIIIe siècle à nos jours peut se lire à l’intérieur de l’église.

    Dans le chœur se trouvent des sépultures d'anciens ducs de Normandie, comme celle de Rollon, le fondateur du duché, et de Richard Cœur de Lion qui a fait déposer son cœur dans la cathédrale en « remembrance d'amour pour la Normandie ».

    Outre ses vitraux, la statuaire de sa façade est remarquable, avec 70 figures sculptées entre 1362 et 1421 installées entre 20 et 30 mètres de hauteur. Les anges et saintes femmes sont au niveau supérieur et, dessous, les apôtres dominent les archevêques, au dernier rang mais uniquement à gauche de la façade (nord).

    La tour Saint-Romain, haute de 77 m, encadre la façade au nord. Elle tire son nom d'un archevêque de Rouen du VIIe siècle qui, selon la légende, vainquit la « gargouille », un dragon vivant dans les marécages près de la Seine. La tour relève du gothique primitif du XIIe siècle pour les premiers étages et du gothique flamboyant pour le dernier, couronné de son fameux « toit en hache ». Elle a brûlé en 1944.

    La tour de Beurre, haute de 80 m, encadre la façade au sud. Construite avec l’argent des indulgences de carême, elle est un chef-d’œuvre du gothique flamboyant.

    Abbatiale Saint-Ouen
    L'abbatiale Saint-Ouen.

    L'abbatiale Saint-Ouen est de style gothique rayonnant et flamboyant. L'ancienne « abbaye de Saint-Ouen » a été l'un des monastères bénédictins les plus puissants de Normandie. Les travaux de l'église abbatiale, commencés en 1318, ont été ralentis par la guerre de Cent Ans et n'ont été achevés qu'au XVIe siècle. En 1800, la municipalité s’est installée dans l'ancien dortoir des moines, devenu l'hôtel de ville, contigu à l'église abbatiale, qui mesure environ 137 mètres de long du chevet à l'entrée de la nef, avec une hauteur sous voûte de 33 mètres. Elle abrite les grandes orgues du facteur romantique Aristide Cavaillé-Coll.

    La « Couronne de Normandie » est le surnom de la tour de croisée surplombant l'abbatiale et haute de 87 mètres.

    Gros-Horloge

    Symbole de la puissance de Rouen, le Gros-Horloge est un monument emblématique de la ville. Le Gros-Horloge, horloge astronomique avec un mécanisme du XIVe siècle et un cadran du XVIe siècle, est situé dans un pavillon enjambant la rue du Gros-Horloge sur une arche Renaissance et qui est contigu à un beffroi gothique. Sur le double écran, l'aiguille unique pointe l'heure. Il apparaît aussi un « semainier » et les phases de la lune sont indiquées dans l'œil-de-bœuf supérieur. L'agneau pascal, dans un écusson au centre de l'arcade, représente les armes de la ville et symbolise le commerce et l'industrie de la laine. À voir, sur la face droite du Gros-Horloge, des anges gravés sur la pierre, dont l'un est sculpté à l'envers en signe de mécontentement des ouvriers lors de la construction de l'horloge.

    Il a été intégralement restauré à partir de 1997, mis en lumière en 2003 par l'entreprise Neo Light et rouvert au public en décembre 2006.

    Hôtel de ville

    L’hôtel de ville de Rouen évolue avec l’importance de la ville.

    Façade arrière de l'actuel hôtel de ville.

    Au XIIe siècle, les « établissements de Rouen », ancêtres de la municipalité, sont installés à la halle aux Marchands

    Début XIIIe siècle, il s’installe rue du Gros-Horloge.

    En 1758, le projet de l'architecte Le Carpentier prévoit un nouveau bâtiment place du Vieux-Marché. Ce projet sera abandonné dès 1765 et, en 1791, c’est l'hôtel de la Première Présidence qui accueille la Municipalité.

    En 1800, l’hôtel de ville s’installe dans les dortoirs de l’ancienne abbaye Saint-Ouen. L'actuel hôtel de ville y est toujours, adapté aux exigences modernes.

    Bureau des finances
    L'ancien Bureau des finances, actuel office de tourisme.

    Le Bureau des finances, construit de 1509 à 1540 à la demande du cardinal Georges d'Amboise, est le plus ancien monument Renaissance subsistant à Rouen[204].

    Il a peu souffert des bombardements de la Seconde Guerre mondiale. Il est occupé depuis 1959 par l’Office de tourisme de Rouen. L'ancien Bureau des finances, constitué des façades sur rue et sur cour et toitures, fait l’objet d’un classement au titre des monuments historiques depuis le [205].

    Il est aussi connu pour avoir servi de lieu à Claude Monet pour peindre une partie de sa série des « Cathédrales », à savoir onze toiles.

    Palais de Justice

    Le Palais de justice de Rouen est l'ancien Parlement de Normandie. Il figure l'une des quelques réalisations de l'architecture gothique civile de la fin du Moyen Âge en France.

    Une partie du palais de justice.

    Il a été construit sur les vestiges de l'ancien quartier juif de Rouen dit « Clos aux Juifs » qui se situait entre l'actuelle rue du Gros-Horloge et la rue des Cannes, avant sa destruction et l'expulsion des juifs de France en 1306 par Philippe le Bel, dont celle des quelque 5 000 juifs rouennais installés à Rouen depuis l'époque romaine[53],[206],[54]

    Seule l'aile en retour à gauche de la façade, dans la cour d'honneur, est gothique, construite entre la fin du XVe siècle et le début du XVIe siècle. On y relève des pinacles, gargouilles et une balustrade flamboyante à la base du toit. L'escalier attenant a été reconstruit par l'architecte Paul Selmersheim en style néogothique champenois au début du XXe siècle, et ce après l'« affaire de l'escalier », avec le démontage de celui réalisé en style néogothique par l'architecte Lucien Lefort, apôtre de l'historicisme à Rouen.

    Le corps central est un mélange de styles gothique et Renaissance, dont la construction embrasse presque tout le XVIe siècle. Le décor est plus riche que sur l'aile gothique et la balustrade est radicalement différente.

    L'aile en retour de droite est un pastiche néogothique, datant du XIXe siècle et remplaçant une ancienne partie de style classique. Également néogothique est la partie donnant sur la rue Jeanne-d'Arc, avec sa tour d'horloge.

    L'édifice abritait auparavant l'Échiquier de Normandie, devenu Parlement de Normandie au XVIe siècle. Il serait partiellement l’œuvre de Roulland Le Roux, architecte du Bureau des finances (actuel Office de tourisme).

    Il a été endommagé deux fois en 1944 : lors du bombardement du 19 avril, l'aile gothique a été détruite et, le 26 août, la partie centrale gothico-Renaissance a aussi été fortement touchée. Les murs en pierre sont restés debout mais les pinacles et les imposantes charpentes en bois de chêne ont été anéanties. Les intérieurs ont été ravagés (dont la magnifique salle des Assises avec son plafond à caissons, restauré depuis). Les charpentes ont été remplacées par des carènes de béton. Les parties néogothiques ont échappé à la destruction.

    Maison sublime
    La Maison sublime, mur Nord intérieur.

    La « Maison sublime »[206] est le monument juif sous l'escalier de droite de la cour d'honneur. Il date du début du XIIe siècle et ses murs préservés de faible hauteur présentent des graffitis en hébreu, dont l'inscription issue du Livre des Rois[207] : « Que cette maison soit (toujours) sublime ! ». On y voit aussi un lion de Juda sculpté. Après quelques hésitations sur sa destination, les historiens y reconnaissent une école rabbinique dite yeshivah (dont une synagogue)[54],[53].

    Malgré sa découverte en 1976, elle a été en partie détruite en 1982 pour y construire des bureaux et un parking pour le Tribunal de Grande Instance[54],[208].

    Actuellement en travaux, il est prévu que l'association de « la Maison Sublime » (LMSR) organise des visites publiques du monument, qui seront assurées par l'Office de Tourisme de Rouen en 2019[206].

    Hôtels particuliers

    La ville possède un grand nombre d'hôtels particuliers du XIIe au XIXe siècle, témoignages de son importance et de sa prospérité.

    En 1982, est découvert dans la rue aux Juifs l'hôtel de Bonnevie que l'historien Norman Golb - qui s'était déjà penché sur la Maison sublime - identifie comme un bâtiment qui appartenait à un puissant Juif normand du XIIe siècle, à la fin du règne des Plantagenêt[54],[209].

    Façade de l'hôtel d'Étancourt

    L'hôtel de Bourgtheroulde, un hôtel particulier situé place de la Pucelle, présente les influences conjointes du gothique flamboyant et de la Renaissance. Il a été bâti dans la première moitié du XVIe siècle par Guillaume Le Roux, conseiller de l'Échiquier de Normandie et seigneur de Bourgtheroulde. Vendu en , il est devenu, quatre ans plus tard, un grand hôtel de luxe. Outre ses chambres, l'hôtel comprend un spa avec piscine, un restaurant gastronomique, une brasserie et un bar lounge[210].

    Certains sont connus par un nom spécifique, voire plusieurs : hôtel Bésuel, hôtel d'Étancourt, hôtel de l'État-Major et du Conseil de Guerre, hôtel Jubert de Brécourt, hôtel Levavasseur, hôtel de Miromesnil, hôtel de Girancourt, hôtel de Franquetot, hôtel d'Hocqueville, hôtel de Sacy, hôtel de Senneville ou hôtel d'Aligre, etc. La plupart sont construits en pierre de taille, mais certains y mêlent le colombage et la brique.

    Église Saint-Maclou
    L'église Saint-Maclou.

    L'église dédiée à saint Maclou est un joyau de l’art gothique flamboyant construit entre 1437 et 1517. Elle a une façade ornée d'une rose. Devant cette façade s'ouvrent cinq porches disposés en arc de cercle. Ils sont surmontés de gables très richement décorés. Trois d'entre eux abritent des portails, dont deux sont fermés par des portes en bois sculptées, œuvre des huchiers (ébénistes, sculpteurs sur bois) de la Renaissance.

    Le plan de l'église présente un transept non saillant par rapport aux chapelles latérales. Elle conserve, comme la cathédrale, la tradition normande de la tour-lanterne, qui en plus y fait office de clocher. La flèche date du XIXe siècle et est l'œuvre de l'architecte Jacques-Eugène Barthélémy. La sacristie à l'est est un pastiche néo-Renaissance dont les colonnes de marbre authentiques viennent d'Italie.

    Elle a subi des dommages lors de la Seconde Guerre mondiale, atteinte par deux bombes entraînant destructions et incendies. En outre, elle a souffert des aléas du climat et de la pollution.

    L'intérieur du sanctuaire, conçu pour recueillir le maximum de lumière, est très clair. C'est une des raisons de l'absence de chapiteaux sur les piliers de la nef et du chœur. On remarque également la grande dimension des baies qui occupent tout l'espace entre les travées. Le chœur, rénové, n'a pas retrouvé ses belles boiseries baroques d'avant-guerre et seule une chapelle en a conservé. Une des chapelles au sud du déambulatoire n'a pas été reconstruite.

    Peu de vitraux anciens ont subsisté et ceux qu'on peut observer, sont souvent mêlés à des éléments modernes. À noter, cependant, l'arbre de Jessé du XVe siècle au-dessus du portail nord, avec un Jessé assis selon une habitude née en Flandres, et au-dessus du portail sud, une Crucifixion. Sur le revers de la façade occidentale, subsiste un buffet d'orgue Renaissance, dont les qualités à la fois plastiques et sonores sont reconnues.

    Aître Saint-Maclou
    L'aître Saint-Maclou.

    L'aître Saint-Maclou est un ancien ossuaire, constitué de quatre ailes en pierre et en colombage, entourant une cour de forme carrée. Son histoire remonte à la Grande Peste noire de 1348 qui tua une grande partie de la population. Le cimetière autour de l'église Saint-Maclou devenant trop petit, l'aître, qui n'était alors qu'un parvis, a été transformée en nécropole. En 1526, une nouvelle épidémie conduisit à la construction de trois galeries en colombage.

    Ces trois édifices avaient un aspect sensiblement différent de l'actuel. Les charpentes étaient plus élevées et plus pentues. Le premier étage n'avait pas de fenêtres. Entre les deux sablières sculptées, l'espace était ajouré. Le premier étage servait d'ossuaire et des ossements humains y étaient entassés de manière plus ou moins organisée, les ouvertures entre les colombages devant assurer séchage et dissolution des os jusque réduction en poussière et chute sur le sol comme écrit dans la Bible. Le rez-de-chaussée était une galerie de circulation, analogue à celle d'un cloître, où de riches personnages prirent l'habitude de se faire inhumer. Sur les sablières de l'étage furent sculptés des crânes, des tibias et des objets relatifs à la destination funéraire du lieu. Au XVIIe siècle fut ajoutée une quatrième aile copiant imparfaitement les trois autres mais qui ne servit jamais d'ossuaire. En effet, elle fut construite par les prêtres de la paroisse Saint-Maclou pour servir d'habitation et d'école. Après l'interdiction des inhumations en centre-ville et la destruction des cimetières intra-muros au XVIIIe siècle, l'intégralité des bâtiments fut transformée en école.

    Aujourd'hui, une partie des lieux est occupée par le service du Patrimoine et une galerie d'exposition artistique.

    Place du Vieux-Marché
    La place du Vieux-Marché.

    La place du Vieux-Marché a été le théâtre, en pleine guerre de Cent Ans, du supplice de Jeanne d'Arc, brûlée vive le . Au milieu de la place, les vestiges de l'église Saint-Sauveur ont été dégagés et la place est entourée d'un ensemble de maisons à pans de bois.

    • L'ancien musée Jeanne d'Arc.
    • La Croix Jeanne d'Arc est une grande croix élevée près de l’emplacement du bûcher.
    • L'église Sainte-Jeanne d'Arc a été édifiée sur le lieu même du martyre. Église moderne, construite par Louis Arretche en 1979, elle a une triple mission : église pour honorer sainte Jeanne d’Arc, mémorial civil pour commémorer l'héroïne et lieu de conservation des vitraux de l’ancienne église Saint-Vincent détruite en 1944.
    Donjon du château de Rouen, dit tour Jeanne-d'Arc
    La tour Jeanne-d'Arc.

    La tour Jeanne-d'Arc faisait partie du château de Rouen construit en 1204 par Philippe Auguste sur les ruines de l'amphithéâtre gallo-romain de Rotomagus. C'est dans ce château que Jeanne d’Arc a été emprisonnée et que se déroula son procès.

    Fierte Saint-Romain
    Fierté Saint-Romain, accolée à la halle aux Toiles.

    C'est un des seuls vestiges de cet ancien quartier proche de la Seine, détruit par l'incendie de 1940 et les bombardements de 1944. Il est situé place de la Haute-Vieille-Tour. Il s'agit d'une sorte de podium construit en 1524 et constitué de deux étages en loggia, dans un pur style Renaissance, avec colonnes corinthiennes, pilastres, frontons et clochetons en lanterne. Sans certitude, son architecte serait Jean Goujon. Il est classé monument historique[211] et se trouve adossé à la seule façade ancienne[212] de la halle aux Toiles, dont les autres parties ont été reconstruites en style moderne et qui sert de salle de congrès ou de spectacle. Jadis, on accédait à la place de la Haute-Vieille-Tour par un passage voûté situé sous la fierte à travers la halle.

    Fierte est un mot d'ancien français signifiant châsse, issu du latin feretrum « brancard, civière pour les morts », à rapprocher de la cérémonie dite levée de la fierte, c'est-à-dire de la châsse contenant les reliques de saint Romain, évêque mythique de Rouen au VIIe siècle. En effet, à cet endroit s'achevait la grande procession annuelle des reliques de saint Romain, patron de la ville. Cette manifestation s'appuyait sur le privilège de Saint-Romain, tradition très ancienne attestée en 1210. Un condamné à mort choisi par le chapitre de la cathédrale, juché dans la loge de l'édifice, devait soulever trois fois la châsse contenant les reliques du saint évêque. Après la manifestation, le criminel était gracié par les chanoines qui jouissaient du privilège de pouvoir libérer un condamné à mort le jour de l'Ascension. L'origine de ce privilège prend sa source dans la légende de la gargouille, sorte de dragon qui hantait les terres marécageuses du bord de Seine et qui fut vaincu par saint Romain avec l'aide d'un condamné à mort. Cette tradition prit fin en 1790[213].

    Ancien Hôtel-Dieu

    À Rouen, l'Hôtel-Dieu est attesté depuis 1127 dans une charte le citant comme « hôpital Notre-Dame », même s'il existait avant sous la tutelle des archevêques et du clergé. Situé au sud de la cathédrale, il a été déplacé à l'ouest de la ville. Il resta un lieu de soins jusqu'en 1988, date à laquelle les derniers services ont été transférés dans l'ancien hospice général devenu l'hôpital Charles-Nicolle. Il est depuis cette date le siège de la préfecture de la Région Normandie, préfecture de la Seine-Maritime.

    Églises secondaires
    • L'église Saint-Paul (XIXe siècle), à l'est de la ville, conserve à usage de sacristie contiguë l'abside de la plus ancienne église de la ville, datant de la fin du XIe siècle.
    • L’église Saint-Laurent, de style gothique flamboyant, dont la tour est remarquable. Vendue à la Révolution, elle a été réaménagée et accueille le musée Le Secq des Tournelles, qui renferme une importante collection de ferronnerie.
    • L'église Saint-Godard de style gothico-Renaissance, réputée pour ses vitraux.
    • L’église Saint-Patrice, construite pendant la Renaissance, de style transitoire gothico-Renaissance, reconnue pour ses vitraux, caractéristiques de l’époque.
    • L'église Saint-Vivien, de style gothique rayonnant et flamboyant.
    • La chapelle du lycée Pierre-Corneille, dite « Chapelle Corneille », troisième église de Rouen pour ses dimensions, œuvre à la fois classique et baroque, abritant l'auditorium de région[214].
    Vestiges d'églises gothiques
    Vestige du portail sud de l'église Saint-Vincent.
    • La tour Saint-André (XVIe siècle), rue Jeanne-d'Arc, unique élément subsistant de l'église Saint-André de la Porte aux Febvres, détruite lors du percement de la rue en 1861.
    • Tour et élément de l'église Saint-Cande-le-Jeune, détruite à la Révolution, intégrée dans la cour d'un immeuble moderne et de l'hôtel Asselin, rue aux Ours.
    • Substructions de l'église Saint-Sauveur, place du Vieux-Marché, transformée en carrière de pierre en 1793.
    • Pilier et mur de l'église Saint-Nicolas, détruite à la Révolution. Son clocher a été remonté à Cottévrard.
    • Ruines de l'église Saint-Pierre du Châtel, détruite pendant la Seconde Guerre mondiale.
    • Porche sud du transept (1515) de l'église Saint-Vincent, détruite pendant la Seconde Guerre mondiale, rue du Général-Giraud. Une partie des vitraux orne la nouvelle église Sainte-Jeanne d'Arc, une autre la chapelle de la Vierge de la cathédrale Notre-Dame et d'autres sont au musée des Beaux-Arts.
    • Le chœur de l'église Saint-Nicaise, gothique flamboyant. La nef et le clocher ont été reconstruits en béton à la suite d'un incendie qui s'est produit dans la nuit du 9 au .
    • Le mur est du chœur de l'église Notre-Dame-de-la-Ronde, rue du Gros-Horloge, détruite après la Révolution, subsiste entre deux immeubles.
    • L'église Saint-Jean-sur-Renelle, disparue.
    Vestiges d'abbayes, couvents et prieurés
    Maisons anciennes
    A l'angle des rues Martainville et Damiette.
    Maison de l'Œuvre, XIVe siècle, sur la rue Saint-Romain, dernière maison canoniale.

    La ville est remarquable pour la diversité et la richesse du tissu urbain : on y trouve des maisons d'époques variées, du XIIIe siècle à l’époque contemporaine. Rouen est ainsi une des villes les plus hétérogènes de France sur le plan architectural : hétérogénéité des époques mais aussi des matériaux (pans de bois, pierre, brique, ou béton pour les immeubles de la reconstruction), des formes ou des couleurs. Rouen a su incarner le modèle de la ville romantique, célébré par Victor Hugo dans un célèbre poème (Les Feuilles d’automne). Cette variété aurait pu être anéantie par les destructions de la Seconde Guerre mondiale, avec la disparition de quartiers parmi les plus appréciés des touristes. Dans l’ensemble, la reconstruction a tenté de respecter les particularités de la vieille ville et essayé de proposer une certaine irrégularité des tracés et des formes. Cependant, beaucoup[Qui ?] critiquent le caractère très disparate entre les maisons à colombages et les tours des années 1970, et la différence entre la rive droite où se trouvent les quartiers historiques préservés et la rive gauche[réf. nécessaire].

    La ville garde près de 2 000 maisons à colombages (contre environ 4 000 en 1939), dont un millier restaurées [réf. nécessaire] : les rues du Gros-Horloge, Saint-Romain, Damiette, des Faulx ou Eau-de-Robec sont ainsi remarquables. Moins restaurés et moins fréquentés par les touristes, les quartiers Saint-Vivien ou Beauvoisine méritent la visite.

    Patrimoine détruit pendant la Seconde Guerre mondiale et non reconstruit

    Édifices détruits par la guerre et non reconstruits par la suite.

    Patrimoine religieux
    • Église Saint-Vincent XVe siècle, XVIe et XVIIe siècles, gothique flamboyant (il n'en reste que le porche sud du transept construit en 1515 et un pan de mur).
    • Église Saint-Pierre-du-Châtel XIVe et XVe siècles, gothique rayonnant et flamboyant (d'importantes ruines post-bombardements subsistent encore aujourd'hui).
    • Église Sainte-Marie la Petite (utilisée comme synagogue) XVIe siècle, gothique flamboyant. Aucun vestige.
    • Église Saint-Denis XVIe siècle, gothique flamboyant et Renaissance. Aucun vestige.
    • Église Saint-Étienne-des-Tonneliers, fin XIVe - XVe siècle, gothique rayonnant et flamboyant (il subsistait l'essentiel avant les bombardements, malgré son état de délabrement). Aucun vestige.
    • Chapelle des Augustins XIVe et XVe siècles, gothique rayonnant et flamboyant, porche de style classique. Il ne reste que quelques baies remontées dans un square.
    Patrimoine civil monumental
    • Palais des Consuls XVIIIe et XIXe siècles, architecture classique et néo-classique. Un fronton de l'ancien bâtiment orne un petit jardin derrière l'actuel Palais des Consuls.
    • Ancienne caserne du Pré-aux-Loups, siège du Conseil régional : aussi connue sous le nom de caserne Martainville, datant de la fin du XVIIIe siècle et aujourd'hui le siège du Conseil régional à Rouen, le bâtiment a été agrandi dans les années 2000 par une immense extension moderne ; la façade, les toitures et les guérites d’entrée sont inscrites à l’inventaire supplémentaire des monuments historiques[217].
    • Pôle régional des Savoirs : l'ancien manoir de Hauteville, renommé Saint-Yon en 1604, où Jean-Baptiste de la Salle a fondé en 1705 une école de charité pour garçons ; en 1879, y est construit l’École normale des garçons ; dans les années 2000, le bâtiment a été acquis et restauré par la Région Haute-Normandie pour devenir le Pôle régional des Savoirs[218].
    • Hôtel Romé XVIe siècle, style Renaissance (seuls les deux étages d'une façade sont conservés dans la cour intérieure du moderne Espace Claude-Monet).
    • Hôtel de la Première présidence ou des Sociétés savantes XVIIIe siècle, architecture classique (il ne subsiste qu'un portail).
    • Hôtel des Douanes début XIXe siècle (il ne reste qu'un portail - monument aux victimes de la Seconde Guerre mondiale - et deux statues de David d'Angers).
    • Théâtre des Arts fin XIXe siècle. Aucun vestige.
    • Les halles médiévales (seule une façade des trois halles a été reconstituée).
    • La Bourse du Travail 1903, Art nouveau (endommagée et détruite après-guerre). Aucun vestige.
    • L'Alambra, puis l'Omnia, théâtre puis cinéma, style Art nouveau, rue de la République. Aucun vestige.
    Autre patrimoine

    Patrimoine portuaire

    Château d'eau-marégraphe no 1, la « tour Eiffel ».

    Malgré les destructions engendrées par la Seconde Guerre mondiale, qui ont surtout concerné le port et les quartiers situés autour de ce dernier, la ville conserve certains éléments de son patrimoine liés à l'activité portuaire.

    • La « façade maritime » : les édifices bâtis le long de la Seine rive droite constituaient un alignement qui faisait dire que Rouen avait « la plus belle façade maritime de France après Bordeaux ». Il n'en reste quasiment rien : les trois monuments emblématiques qui la constituaient — à savoir le Palais des Consuls, le Théâtre des Arts et la Douane — ont été totalement détruits. Il ne subsiste que quelques hôtels particuliers, de facture plus modeste, dont le plus remarquable, dit Hôtel des Sauvages, du début du XIXe siècle, est classé à l'inventaire supplémentaire des monuments historiques.
    • Les châteaux d'eau-marégraphes sont deux tours de taille modeste en brique, silex et pierre calcaire construits fin XIXe, début XXe siècle, qui étaient surtout destinés à servir d'accumulateur pour l'eau nécessaire au fonctionnement des grues hydrauliques. Ils sont classées monuments historiques depuis 1997.
    • L'ancienne centrale électrique, les docks et les hangars.

    Tour des Archives et ponts

    Le Belem sous le pont Gustave-Flaubert, lors de l'Armada 2008.

    Inaugurée en 1965, la tour des Archives est située dans l’enceinte de l'ancienne préfecture dans le quartier Saint-Sever, locaux abritant l'hôtel du Département de la Seine-Maritime. Ce bâtiment, de conception moderne, peut accueillir 37 kilomètres linéaires de documents incluant les archives départementales. La tour compte 27 étages pour 104 mètres de hauteur, le tout en béton armé, ce qui en fait le deuxième bâtiment le plus haut de Rouen après la cathédrale. En 2007, le conseil général de Seine-Maritime a fait réaliser par l'entreprise Neo Light la mise en lumière de la tour qui a obtenu une mention spéciale au concours city.people.light 2007 et le premier prix du concours Lumières 2008. Tous les ponts de Rouen à la mer (ponts de Brotonne, de Tancarville, de Normandie) peuvent laisser passer des navires de fort tonnage.

    Rouen est la ville où les ponts empêchent les gros navires de remonter la Seine vers Paris. Ils permettent cependant le passage des caboteurs fluvio-maritimes desservant les ports de Limay et de Gennevilliers.

    Le premier pont de pierre dont on a trace a été construit au IXe siècle. Les ponts suivants furent reconstruits plusieurs fois. Tous les ponts actuels datent de l'après-guerre, sauf le pont ferroviaire dit viaduc d'Eauplet, qui a pu être remis en état, les trois autres ponts ayant été complètement détruits pendant la Seconde Guerre mondiale. L'un d'entre eux était un pont transbordeur. Trois ponts supplémentaires sont venus s'ajouter depuis aux trois rebâtis, dont deux sur leur emplacement d'origine.

    Ces ponts sont, de l’aval vers l’amont :

    • le pont Gustave-Flaubert, mis en service en septembre 2008, pont levant ;
    • le pont Guillaume-le-Conquérant ;
    • le pont Jeanne-d’Arc, traversé par le tramway (réseau Métrobus) ;
    • le pont Boieldieu orné des sculptures monumentales de Jean-Marie Baumel représentant les Vikings voguant sur une esnèque (drakkar) et le navigateur et explorateur rouennais Cavelier de La Salle[221] ;
    • le pont Pierre-Corneille, qui s'appuie sur l'île Lacroix et la dessert ;
    • le pont Mathilde, au-dessus de l'île Lacroix sans la desservir ;
    • le viaduc d'Eauplet, dit aussi « pont aux Anglais », pour le trafic ferroviaire, au-dessus de l'île Lacroix.

    Espaces verts

    Le square Verdrel.

    Si Rouen détient une forte composition urbaine, dominant essentiellement le centre-ville, plusieurs parcs, jardins et autres espaces verts verdissent toutefois la capitale normande, qui compte vingt-quatre espaces du genre. Les deux plus connus, s'ils ne sont pas forcément les plus importants en superficie, sont d'une part le square Verdrel et, d'autre part, le jardin des Plantes ; le premier est situé rive droite, au cœur même du centre-ville, tandis que le second se trouve rive gauche.

    Situé rive droite, dans le centre-ville, à proximité directe de la gare et longeant deux des plus grands musées rouennais que sont le musée des Beaux-Arts et celui de la Céramique, le square Verdrel – du nom de Charles Verdrel, maire de Rouen de 1858 à 1868 et présenté comme le « baron Haussmann rouennais » – est doté d'une superficie de 9 000 m2[222].

    Inauguré en 1863, le site accueille une zone de jeux pour enfants et un petit plan d'eau sur lequel voguent des cygnes blancs ; les statues ou bustes de quelques illustres personnalités associées à la commune et son histoire ou son patrimoine, tels que les frères Bérat ou Jean Revel, peuvent être contemplés par les promeneurs. Le square, fermé à partir du mois d'[223],[224], est rouvert quelques mois plus tard après avoir fait l'objet d'un important réaménagement[225].

    Vue panoramique du jardin de l'Hôtel de Ville.

    Le jardin des Plantes, jardin botanique, se trouve sur la rive gauche, ou « rive sud » de la Seine. Il compte 5 600 espèces de végétaux et s'étend sur dix hectares dont huit ouverts au public ; s'y trouve aussi une orangerie, construite entre 1895 et 1896, une roseraie de 670 m2 et un pressoir. Acheté par la commune en 1832, il est ouvert au public huit ans plus tard et est classé parmi les Jardins botaniques de France et des pays francophones depuis 2004 ; la serre centrale est d'ailleurs inscrite des monuments historiques depuis 1975[226].

    Deuxième parc de la ville par sa superficie (25 000 m2), le parc Grammont, situé quant à lui dans le quartier du même nom, sur la rive gauche, est placé sur le site des anciens abattoirs de Rouen. Sa conception a été pensée dans le cadre d'un grand projet de ville financé par la municipalité, et l'espace, fort notamment de cinq aires de jeux thématiques, trois grandes pelouses accessibles au public et un bassin orné de plantes aquatiques, a été inauguré en 2005[227].

    Dans le quartier Croix de Pierre, le square Marcel-Halbout est d'envergure plus modeste puisqu'il est doté d'une superficie de 5 240 m2. Il s'agit cependant d'un espace riche en faune et en flore. Enfin, parmi les espaces verts les plus réputés de Rouen, le jardin de l'Hôtel de Ville, aménagé à la fin du XIXe siècle et s'étendant sur 27 789 m2, a la particularité de lier le centre-ville au quartiers Saint-Nicaise et à la place Saint-Vivien ; les promeneurs peuvent apercevoir tout un pan de l'abbaye Saint-Ouen et découvrir une pluralité de styles mise en exergue par les jardins et les sculptures y prenant place[228].

    Culture rouennaise

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    La culture rouennaise est le fruit de plusieurs siècles de culture de la terre et de ses fruits à Rouen et dans ses environs, mais aussi elle est aussi le fruit des échanges humains qui s’y déroulèrent et imprégnèrent les habitudes et mémoire communes des habitants. Ville normande, ayant hérité de certains traits gallo-romains locaux (comme le plan quadrillé de son centre-ville, sa construction à pans de bois, vraisemblablement issue d’un mélange entre l’architecture romaine en pierre et parement en torchis et celle gauloise plutôt en bois, ou sa langue puisque la base du normand – et donc du normand rouennais – étant le latin, comme pour toutes les langues d'oïl – voir plus bas pour ce qui concerne le parler rouennais), Rouen hérita aussi des Northmen venus de Scandinavie une culture de la taille de bois et de la construction navale qui explique en partie le maintien d’un port important dans une ville aussi éloignée de la côte. Le droit normand, installé dans l’Échiquier de Normandie qui fut itinérant entre Rouen et Caen, avait aussi hérité beaucoup des Northmen, mais celui-ci fut aboli par Napoléon en 1804.

    Rouen est en outre située sur la Seine et, en tant que grand port du Royaume de France, fut toujours très influencée par la culture du bassin parisien (c’est à Rouen que l’architecture gothique, inventée à Saint-Denis avec la découverte de l’ogive en 1145, va se propager d’abord, dès 1150 avec la fondation de la tour Saint-Romain de l’actuelle cathédrale). Le catholicisme, très pesant dans la société rouennaise jusqu’au XXe siècle, eut une grande influence dans la formation d’une culture rouennaise puisque le calendrier s’articulait jusqu’au XIXe siècle autour des fêtes religieuses (la culture culinaire rouennaise en fut très influencée) et que des saints étaient honorés localement comme saint Romain, saint Léger ou encore saint Sever (ces saints donnèrent leur nom à plusieurs lieux dans la toponymie rouennaise).

    Gastronomie

    Canard à la sauce rouennaise.

    La gastronomie rouennaise s'inscrit profondément dans le cadre de la cuisine normande. Le canard au sang, le sucre de pomme[229] et les mirlitons sont les principales spécialités culinaires de la ville.

    Le mouton, représenté sur le blason de la commune, est un animal essentiellement constitutif de la culture locale puisque les vallées du territoire sont entourées de pâturages à flanc de colline en pente douce, propices au séjour de ces bêtes chassées par des loups au Moyen Âge. Le nom de la commune de Canteleu – le « loup qui chante » en langue normande de Rouen – fait précisément référence à ce prédateur.

    Le restaurant gastronomique La Couronne.

    Omniprésent dans ce pays traversé par des mares et des rivières comme l'Aubette et le Robec, le canard fait l'objet de plusieurs recettes traditionnelles comme le canard au sang, dit aussi « canard à la rouennaise ». Ce plat est devenu l'une des spécialités du restaurant parisien La Tour d'Argent, où la recette du « caneton Tour d'Argent » a été codifiée au XIXe siècle[230].

    S'agissant des fruits, la pomme est couramment utilisée pour des boissons qui font la réputation de la Normandie comme le pommeau, le cidre ou le calvados. Une autre spécialité régionale, le Douillon d'Elbeuf, consiste en la préparation d'une pomme entourée d'une fine pâte feuilletée. Depuis quelques années, des efforts sont fournis pour asseoir la place de cette recette dans le patrimoine gastronomique français[231].

    La production de bière s'est accrue récemment dans les environs de Rouen grâce à l'ouverture de plusieurs brasseries dans un rayon de 30 kilomètres autour de la ville, si bien qu’il est possible de parler d’une culture de la bière naissante à Rouen[232],[233].

    Fondé en 1345 et situé sur la place du Vieux-Marché, le restaurant gastronomique La Couronne est la plus vieille auberge de France et l'une des tables les plus réputées de Rouen[234].

    En , la ville compte deux restaurants étoilés au Guide Michelin[235].

    Patrimoine culturel

    Capitale régionale, Rouen possède un patrimoine culturel très important. La ville est notamment réputée pour la diversité de ses monuments historiques et de ses musées. Plusieurs événements notables participent à la vie culturelle locale, comme le Festival du Livre Jeunesse[236] ou la triennale d'art urbain Rouen impressionnée qui constitue l'une des étapes occasionnelles du Festival Normandie impressionniste[237].

    Théâtres et salles de spectacle

    Plusieurs salles de spectacle et de concert se trouvent à Rouen[238].

    Le Théâtre des Arts, plus grande scène de Normandie.

    Le complexe le plus connu de la ville est toutefois le Théâtre des Arts. Doté d'une jauge de 1 350 places, c'est l'une des plus grandes scènes de province[239] et la plus grande de Normandie[240]. L'Orchestre de l'Opéra de Rouen, créé en , et le Chœur de chambre Accentus y résident[241]. Inauguré en , l'actuel édifice a remplacé deux précédents bâtiments d'un autre style successivement ravagés par des incendies puis par les bombardements de la Seconde Guerre mondiale[242].

    Deux chapelles rouennaises sont dorénavant des salles de spectacles : la première, qui siège dans le prieuré Saint-Louis-de-la-Rougemare, abrite l'actuel théâtre de la Chapelle Saint-Louis[243] depuis tandis que la seconde est la chapelle Corneille, aménagée pour accueillir un public de 600 places à partir de [244].

    Ouvert en , le théâtre des Deux Rives occupe les anciens locaux d'un amphithéâtre de la faculté des sciences de Rouen[245]. C'est l'une des résidences du Centre dramatique national de Normandie-Rouen.

    Les musiques actuelles sont au cœur de la programmation du 106, une salle située sur les quais de la rive gauche qui propose à la location cinq studios de répétition et d'enregistrement[246],[247].

    Plusieurs salles de cinéma se trouvent à Rouen et dans son agglomération mais trois complexes sont particulièrement connus des Rouennais : le premier est situé aux Docks 76, c'est le multiplexe Pathé (14 salles dont une est équipée du concept technologique « Dolby Cinéma ») ; le deuxième, « L'Omnia » (7 salles ; rénovation de 2020 à fin 2021), se trouve rue de la République et propose régulièrement des festivals et des rencontres entre cinéphiles ainsi que la rediffusion, sur grand écran, de quelques classiques du cinéma français et étranger[248] ; le troisième, dénommé « Kinepolis » (multiplexe de 14 salles ; rénovation totalement finalisée fin 2020), est situé rive gauche.

    Au sud de Rouen, au Grand-Quevilly, se trouve un parc des expositions, lui-même situé à proximité directe du Zénith de Rouen, conçu par l'architecte Bernard Tschumi, inauguré en 2001 et doté d'une capacité d'accueil allant jusqu'à 8 000 places, dont 7 500 assises, ainsi que d'une scène de 450 m2.

    Bibliothèques

    Le pôle culturel Grammont.

    Le réseau « Rouen Nouvelles Bibliothèques » (Rn’Bi) comporte une bibliothèque patrimoniale classée, une bibliothèque virtuelle et six bibliothèques de proximité.

    Instituée en , la bibliothèque Villon est la plus ancienne de la ville. Depuis , elle est située dans le bâtiment contigu à celui du musée des Beaux-Arts. Consacrée à la conservation et à la consultation de documents patrimoniaux, son fonds ancien est le troisième de France[249]. Plus de 100 fonds patrimoniaux, constitués de 500 000 documents, sont à la disposition de son public[250].

    Six bibliothèques de proximité agrémentent le réseau municipal, comme la bibliothèque des Capucins qui est établie dans une ancienne chapelle du couvent des Ursulines depuis .

    En , l'inauguration d'un pôle culturel de 800 m2 dessiné par l'architecte Rudy Ricciotti et situé à proximité du parc Grammont complète l'offre culturelle municipale : la bibliothèque Simone-de-Beauvoir, l'une des six du réseau Rn’Bi, y est installée[251] tout comme une partie des Archives départementales[252]. Dans un espace multimédia spécialement aménagé, un fonds de 3 500 DVD (documentaires et fictions confondus) est proposé au public[253].

    Rouen accueille également les bibliothèques universitaires de ses facultés de médecine[254], de droit, d'économie et de gestion[255].

    Musées

    Les musées de Rouen sont pour la plupart d'entre eux gérés par la Réunion des musées métropolitains Rouen Normandie, créée à l'instigation de la Métropole Rouen Normandie en [256].

    Le musée des Beaux-Arts.

    Le musée des Beaux-Arts est le principal établissement muséographe de la ville. Ouvert en 1801, il est désormais installé dans un vaste bâtiment de 14 500 m2 situé face au square Verdrel et conçu par l'architecte Louis Sauvageot. Il compte une variété d'œuvres impressionnistes réputée exceptionnelle qui fait de lui l'un des établissements les plus réputés du genre en France[257]. Outre des peintures et des dessins, le musée contient un cabinet d'art graphiques ainsi qu'une galerie de sculptures[258].

    Unique en son genre, le musée Le Secq des Tournelles est consacré aux arts du fer[259],[260]. Son siège est l'ancienne église Saint-Laurent, située à l'arrière du bâtiment du musée des Beaux-Arts.

    Installé dans un ancien couvent depuis son ouverture en , le muséum se distingue par la richesse de ses collections car il possède en ses murs environ 800 000 objets[261].

    Le musée de la Céramique met notamment en valeur cette production locale qu'est la faïence de Rouen[262] tandis que le musée départemental des Antiquités regorge de pièces exceptionnelles provenant du territoire régional et de contrées bien plus lointaines comme la Grèce et l'Égypte[263]. Cette institution se trouve dans l'ancien couvent de la Visitation Sainte-Marie qui accueille aussi le muséum d'histoire naturelle.

    Créé par Jules Ferry en , le musée national de l'Éducation se trouvait à Paris jusqu'en . Le nouvel établissement, installé à Rouen, a ouvert ses portes cinq ans plus tard. Entièrement consacré à l'histoire de l'éducation, il est doté d'un centre d'expositions. Depuis , un centre de ressources lié au musée est établi dans une autre structure et accueille des visiteurs ainsi que des chercheurs[264].

    L'historial Jeanne d'Arc[265], le musée Pierre-Corneille[266] et le musée Flaubert[267] rendent hommage à des figures historiques associées à la ville.

    Arts plastiques

    Au XVIIIe siècle, Rouen a inspiré Bonington et Turner. Claude Monet y a peint la série des Cathédrales de Rouen. Camille Pissarro a peint plusieurs tableaux de Rouen, surtout autour du pont Boieldieu, dont Le Pont Boieldieu à Rouen, temps mouillé.

    Bernard Mandeville, célèbre peintre rouennais, n'a pas manqué de faire siens ces paysages, maintes fois repris sur le motif, entre le pont Pierre-Corneille et le pont Boieldieu, entre Croisset et Eauplet.

    Dans la deuxième moitié du XXe siècle, plusieurs sculptures de l'artiste Jean-Yves Lechevallier ont été placées dans les lieux publics, notamment la fontaine-sculpture Fleurs d'eau sur le front de Seine et Voile dans l'île Lacroix.

    Cinéma

    Télévision

    Littérature

    Oceanic bar de André Renaudin ; Rouen dévasté texte d'André Maurois, eaux-fortes et lithographies d'Émile-Henry Tilmans, 1947.

    Plusieurs romans policiers se déroulent à Rouen : Oncle Charles s'est enfermé de Georges Simenon, Où sont les diamants du Roi ? de Françoise Kermina, Un chien du diable de Fabienne Ferrère, Le fond de l'âme effraie de Guy Langlois, Mon cadavre s'enroue à Rouen de Jean Calbrix, Hurler avec les loups à Canteleu de Michel Giard, Mourir sur Seine de Michel Bussi, Seine de crimes de Philippe Feeny, Pour ta pénitence de Nadine Mousselet.

    Il ne faut pas oublier Madame Bovary de Gustave Flaubert. Charles Bovary a fait ses études au lycée Pierre Corneille puis à la faculté de médecine de Rouen. Emma Bovary a été éduquée dans un couvent rouennais. Emma et Charles Bovary allaient au théâtre à l'opéra à Rouen, ils y ont rencontré Léon Dupuis le futur amant d'Emma (qui prétexta bientôt des cours de piano pour aller rendre visite à Léon chaque semaine à Rouen)[réf. souhaitée].

    Nombre de philosophes ont résidé à Rouen : Nicole Oresme, Montaigne, Blaise Pascal, Fontenelle, Voltaire, Alain, Simone de Beauvoir.

    Vie militaire

    Unités en garnison à Rouen :

    Personnalités liées à la commune

    Pierre Corneille et Gustave Flaubert, deux grands auteurs de la littérature française nés à Rouen.

    C'est à Rouen que sont nés de nombreux artistes ayant profondément marqué la France. Parmi ceux-là, Pierre Corneille a vu le jour dans une maison située rue de la Pie, non loin de la place du Vieux-Marché ; l'édifice est désormais un musée consacré au dramaturge, qui a aussi laissé son nom à l'un des établissements scolaires les plus réputés de la cité normande. Auteur et membre de l'Académie française comme son compatriote Corneille, le scientifique Bernard Le Bouyer de Fontenelle naquit aussi dans une maison rouennaise au XVIIe siècle. Un autre homme de lettres célèbre, Gustave Flaubert, a contribué par sa naissance au prestige de Rouen ; sa dépouille repose d'ailleurs au cimetière monumental de la commune. Créateur de l'élégant cambrioleur Arsène Lupin, l'auteur Maurice Leblanc y est né lui aussi.

    Ville natale d'écrivains, Rouen fut aussi le berceau de peintres et de décorateurs comme Jean Jouvenet, Théodore Géricault ou encore Marcel Duchamp qui y a été enterré. Plusieurs acteurs comme Victor Boucher, Philippe Torreton et Arnaud Ducret y sont nés tandis que les comédiennes Anny Duperey, Valérie Lemercier et Karin Viard y ont passé une partie de leur jeunesse ou de leur scolarité. À la fin du XXe siècle, la ville a vu naître les chanteurs Keen'V et Amaury Vassili ainsi que le disc jockey Petit Biscuit.

    Plusieurs scientifiques éminents sont Rouennais de naissance tels que le prix Nobel de médecine Charles Nicolle, qui a donné son nom au principal hôpital de la ville, et le spationaute Thomas Pesquet.

    Capitale du territoire normand, Rouen a vu naître plusieurs personnalités politiques de premier plan comme le dirigeant centriste Jean Lecanuet, l'ancien président de la République François Hollande ou encore l'ex-Premier ministre Édouard Philippe.

    Les journalistes Charles-Louis Havas, Armand Carrel et Élise Lucet sont natifs de Rouen.

    Sobriquets

    Vue de Rouen, par Constance Lézurier de La Martel, 1806.

    Rouen a été désignée sous le nom de « ville aux cent clochers » par Victor Hugo[268]. Ce chiffre est assez proche de la réalité, puisqu'on peut arriver au nombre d'environ cent clochers avant la Révolution française[269]. Surnom que portent aussi les villes de Caen, Dijon, Poitiers, Troyes, Liège, Prague et Montréal (Canada).

    Stendhal l'a qualifiée d'« Athènes du genre gothique »[270], ce qui signifie qu'elle constitue une référence en matière d'architecture gothique, comme Athènes en matière d'architecture classique.

    Elle est surnommée irrévérencieusement « le pot de chambre de la Normandie »[271], à cause de sa réputation, erronée, d'être la plus pluvieuse des villes normandes, et cela a figuré sur des cartes postales à partir de 1902[réf. nécessaire]. Rouen est parfois désignée comme « la ville la plus polluée de France »[272],[273].

    Locutions

    • « Aller à Rouen » signifie être sifflé, en jargon de comédiens. Le public de Rouen avait la réputation d’être fort exigeant[274].
    • « Les ar'morqueurs d'aRouen » (les remorqueurs de Rouen) est la locution patoisante censée figurer le « parler rouennais » (issu en partie du normand rouennais, le « purin ») ou son accent. Dans ce cas, il s'agit d'un [a] prothétique qui se développe devant le [r]. Cette particularité est commune à la vallée de la Seine[réf. nécessaire].

    Blason

    Armes de la ville de Rouen : « De gueules à l'agneau pascal d'argent, la tête nimbée et contournée, portant une bannerette du même chargée d'une croisette d'or, au chef cousu d'azur semé de trois fleurs de lys d'or ». Au frontispice de la grand-poste de Rouen (rue Jeanne-d'Arc), l'agneau porte une bannerette chargée d'un lion-léopardé passant[275], sceau officiel de la ville de Rouen au début du XIIe siècle.

    Évolution historique des armoiries

    Le blason de Rouen.

    Les maires de Rouen ont bénéficié du droit d'avoir un sceau aux XIIe, XIIIe et XIVe siècles. Selon Chéruel[276], « leur sceau a d'abord représenté un lion de face ou léopard ; puis un agneau portant un guidon » (comprendre un guidon au sens d'un petit drapeau ou banderole).

    Alfred Canel cite plusieurs exemples de ce premier sceau de Rouen remontant aux premières années du XIIIe siècle[277]. Selon Chéruel, le dernier exemplaire connu de ce premier sceau date de 1309[278].

    Léopold Delisle donne deux exemples du sceau avec l'agneau daté de 1355 et de 1364, et considère que ce sceau de la ville n'est pas antérieur à 1266[279]. Auparavant, il était déjà utilisé par des corporations, avant que la ville de Rouen le retienne pour ses armoiries. Les archives du département de la Seine-Maritime possèdent des empreintes de ce sceau avec l'agneau datant du XIIIe siècle, dont une de 1238 venant de l'abbaye de Jumièges, une des Jacobins de Rouen de 1246 et une de 1293 venant du Chapitre[278].

    Les deux types de sceaux de Rouen ont donc été employés simultanément pendant une certaine période. Une charte d'un maire de Rouen de 1362 les présente réunis dans un même cadre. Canel en décrit un agneau avec un « guidon posé en pal et chargé d'un léopard »[277]. De même, au frontispice de la grand-poste de Rouen (rue Jeanne-d'Arc), l'agneau porte une bannerette chargée d'un lion-léopardé passant[275].

    Le léopard disparut ensuite du guidon, et fut parfois remplacé par une croix ou les mots Agnus Dei. Selon Canel, les trois fleurs de lys auraient été ajoutées à partir de la première moitié du XVIe siècle[278].

    Annexes

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes

    1. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    2. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    3. Les eaux continentales désignent toutes les eaux de surface, en général des eaux douces issues d'eau de pluie, qui se trouvent à l'intérieur des terres.
    4. Bernard Beck dit que les pillages durèrent huit jours[80].
    5. Par convention dans Wikipédia, le principe a été retenu de n’afficher dans le tableau des recensements et le graphique, pour les populations légales postérieures à 1999, que les populations correspondant à une enquête exhaustive de recensement pour les communes de moins de 10 000 habitants, et que les populations des années 2006, 2011, 2016, etc. pour les communes de plus de 10 000 habitants, ainsi que la dernière population légale publiée par l’Insee pour l'ensemble des communes.
    6. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.

    Références

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    257. Amis ! c'est donc Rouen, la ville aux vieilles rues,
      Aux vieilles tours, débris des races disparues
      La ville aux cent clochers carillonnant dans l’air
      Le Rouen des châteaux, des hôtels, des bastilles
      Dont le front hérissé de flèches et d'aiguilles
      Déchire incessamment les brumes de la mer

       Victor Hugo, À mes amis L. B. et S.-B., in Les Feuilles d’automne, 1831.

      .
    258. François Lemoine et Jacques Tanguy, Rouen aux 100 clochers : dictionnaire des églises et chapelles de Rouen, avant 1789, Rouen, PTC, , 200 p. (ISBN 2-906258-84-9, OCLC 496646300, lire en ligne).
    259. « Au reste, je rentre accablé de fatigue; je viens de me donner le plaisir de revoir Rouen, comme si j'y arrivais pour la première fois. Par des raisons que je dirai, Rouen est la plus belle ville de France pour les choses du Moyen Âge et l'architecture gothique. À l'époque où régnait la mode du gothique, Rouen était la capitale de souverains fort riches, gens d'esprit, et encore tout transportés de joie de l'immense bonheur de la conquête de l'Angleterre qu'ils venaient d'opérer comme par miracle. Rouen est l'Athènes du genre gothique […]. Ce qui est admirable à Rouen, c'est que les murs de toutes les maisons sont formés de grands morceaux de bois placés verticalement à un pied les uns des autres: l'intervalle est rempli par de la maçonnerie. Mais les morceaux de bois ne sont point recouverts par le crépi; de façon que, de tous les côtés l'œil aperçoit des angles aigus et des lignes verticales. »

       Stendhal, Mémoires d'un touriste, vol. II, Paris, Michel Lévy frères, , p. 83

      .
    260. Alfred Canel, Blason populaire de la Normandie comprenant les proverbes, sobriquets et dictons relatifs à cette ancienne province et à ses habitants, vol. II, Rouen et Caen, A. Lebrument et Le Gost-Clérisse, , p. 103.
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    262. Yves Guermond, « Quelle métropolisation ? », Études Normandes, vol. 59, no 4, , p. 65–72 (DOI 10.3406/etnor.2010.1829, lire en ligne, consulté le ).
    263. Le public de théâtre à Rouen sous la Monarchie de juillet
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    265. Adolphe Chéruel, Histoire de Rouen pendant l'époque communale, 1843-1844, tome 1er, page 353.
    266. Alfred Canel, Armorial des Villes et Corporations de la Normandie, , p. 218 et 219.
    267. Jean-Eugène Decorde, Les Armoiries de la ville de Rouen, Rouen, , 16 p. (lire en ligne), page 2.
    268. Alfred Canel, Armorial des Villes et Corporations de la Normandie, , p. 220.
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