Église Saint-Pierre-du-Châtel de Rouen

L'église Saint-Pierre-du-Châtel est une ancienne église catholique, aujourd'hui en ruines, située à Rouen, en France[1]. Elle a été très gravement endommagée en 1944.

Localisation

L'église Saint-Pierre-du-Châtel est située dans le département français de la Seine-Maritime, sur la commune de Rouen, rue Camille Saint-Saëns, au sud-est du Gros Horloge. Son entrée principale se trouve dans la rue des Cordeliers qui disparaît après le . Par la suite, un square y est aménagé en partie sud[2].

Histoire

L'église en 1871, sa statuaire et sa charpente

L'église Saint-Pierre tirerait son déterminant du Châtel de l'emplacement du château du premier comte des Normands, Rollon. Châtel est l'équivalent du mot « château » en ancien français.

Reconstruite de nombreuses fois avant d'être refaite dans sa forme actuelle au XVe siècle, l'église est un remarquable exemple de gothique flamboyant. Parmi les éléments sculptés de qualité préservés en partie, on trouve huit statues de la tour-clocher.

Cette église possède deux nefs et une toiture avec voûte finement sculptée en bois (ce qui en fait l'unique église rouennaise à voûte en bois). Après l'incendie de , seules les travées et la charpente de l'est vers l'abside survivent au souffle des bombardements et aux flammes. Ces travées et poutres de charpente, très bien conservées et d'un grand intérêt pour leurs sculptures du XVe siècle en bon état, sont conservées par la commune de Rouen qui a fait procéder en 2016 à un remontage de l'ensemble sur site.

En 1775, François-Adrien Boieldieu y est baptisé.

L'église est vendue comme bien national le à un négociant, Jean-Baptiste Payenneville. Elle sert ensuite de magasin puis d'écurie.

En 1922, les éléments de sculptures de la tour-clocher sont sciés et démontés à la suite des plaintes du voisinage concernant leur état de délabrement qui les aurait rendus dangereux. Ce démontage peu scrupuleux est suivi d'une vente des pièces (dont les huit statues de prophètes du dernier étage). Une souscription publique est lancée qui réunit en à peine un mois assez d'argent pour le rachat des pièces retrouvées, c'est-à-dire cinq des huit statues. Elles sont exposées dans le jardin du musée départemental des Antiquités à Rouen.

L'église est inscrite au titre des monuments historiques en 1926[1].

Lors des bombardements alliés sur Rouen pendant la semaine rouge, le , le mur ouest est soufflé, entraînant l'effondrement d'une partie de la charpente et de la voûte de la nef principale. La charpente restante est mise à l'abri. L'effort de reconstruction est long, le quartier environnant change totalement, la rue des Cordeliers disparaît. L'église n'est pas reconstruite sur le moment.

En 1951, pendant un percement de la voirie rue Saint-Saëns par le service des ponts et chaussées, certaines pierres de l'abside sont endommagées et toute l'abside doit être démontée. Malgré la reconnaissance des responsabilités par le service, le remontage de l'abside n'a jamais été entrepris, cependant que les pierres demeurent entreposées.

En 2019, l'église, achetée par la Ville de Rouen en 1958, est mise en vente[3],[4] avec comme condition pour l'acquéreur de remettre l'église en état et avec l'obligation d'utiliser la charpente et les travées conservées pour refaire la toiture et la voussure des nefs. Le , la Ville de Rouen a dévoilé le lauréat de l'appel à projet lancé en mai. Ce projet, porté par la société spécialisée La Métropolitaine, comporte la rénovation des ruines actuelles pour y incorporer un restaurant, trois chambres d'hôtel de charme et un toit-terrasse au sommet de la tour-clocher. Dans le projet, les architectes reconstituent la charpente d'origine[5] et ils imaginent un bâtiment en verre et en acier construit à l'intérieur des murs existants afin de soutenir ce qu'il reste de l'église[6].

Architecture

La contretable se trouve dans l'église de Saint-Arnoult (Seine-Maritime).

Les statues rescapées de la tour à la suite de leur rachat sont conservées au musée départemental des Antiquités à Rouen.

Deux toiles d'Adrien Sacquespée (Le Christ ressuscité apparaissant à saint Pierre et Dieu le Père) sont conservées au musée des Beaux-Arts de Rouen.

Des vitraux sont conservés au Victoria and Albert Museum de Londres (trois panneaux de la vie de saint Pierre), au Philadelphia Museum of Art à Philadelphie, ainsi qu'au musée départemental des Antiquités à Rouen.

Annexes

Bibliographie

  • Albert Sarrazin, Églises supprimées de Rouen : Saint-Pierre-du-Chatel, Saint-Vigor, Sainte-Croix-des-Pelletiers, Saint-Denis, Rouen, A. Le Brument,
  • Guy Pessiot, Histoire de Rouen 1850-1900, éd. du P'tit Normand, , 249 p., p. 48
  • Daniel Lavallée, « L'Église de Saint-Pierre-du-Châtel, description et historique », dans Églises, hôtels, vieilles maisons de Rouen, Société des amis des monuments rouennais, , 518 p. (OCLC 758618632), p. 489-501
  • François Lemoine et Jacques Tanguy (préf. Guy Pessiot), Rouen aux 100 clochers : Dictionnaire des églises et chapelles de Rouen (avant 1789), Rouen, Éditions PTC, , 200 p. (ISBN 978-2-906258-84-6, lire en ligne).
  • Rouen réinvente son patrimoine

Articles connexes

Notes et références

  1. « Ancienne église Saint-Pierre-du-Châtel », notice no PA00100826, base Mérimée, ministère français de la Culture
  2. Rouen. Le square Saint-Pierre-du-Chatel rénové.
  3. Pascale Bertrand, « La Ville de Rouen en quête d'acquéreurs pour quatre des églises dont elle est propriétaire », Paris Normandie, (lire en ligne, consulté le )
  4. Les quatre anciens édifices religieux sont, outre Saint-Pierre du Châtel, Sainte-Croix-des-Pelletiers, Saint-Nicaise et Saint-Paul.
  5. « Nous sommes Rouen - L'époque de la renaissance », ROUEN Votre ville, votre magazine, 8 janvier au 5 février 2020, p. 10, 11
  6. « Rouen réinvente ses clochers », Le Mag - Métropole Rouen Normandie - 51, , p. 14
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