Cardo maximus

Le cardo maximus est la voie d'axe nord-sud la plus importante d'une ville romaine (des termes latins cardo pour « pivot » ou « gond de porte », employé en termes d'orientation géographique pour désigner l’axe nord-sud autour duquel semble pivoter la voûte céleste[1] et maximus pour « le plus grand » : superlatif de magnus). Dans la centuriation romaine, le cardo maximus était l'axe nord-sud qui structurait la cité dès sa création. Ensuite, le cardo était une des voies principales au cœur de la vie économique et sociale de la ville. À la croisée du cardo et du decumanus (axe est-ouest) d'une cité, on trouvait généralement le forum.

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Le cardo maximus de Jerash, en Jordanie.

À noter que dans l'expression « points cardinaux », l'adjectif « cardinal » provient étymologiquement du mot cardo, avec toujours cette notion de pivot.

Cardo de Jérusalem

Le cardo de Jérusalem.

Un exemple de cardo est celui de l'antique Jérusalem. Après la répression de la révolte juive de 70 par les troupes de Titus, l'empereur Hadrien entreprit la reconstruction de Jérusalem sur le modèle romain en la renommant Ælia Capitolina, et les nouveaux plans de la ville incorporaient un cardo avec colonnades allant du nord au sud. Ce cardo fait encore aujourd'hui partie de la ville de Jérusalem. La partie sud, byzantine, a été restaurée après la guerre des Six Jours.

La mosaïque de Madaba, plus vieille représentation cartographique de la Terre sainte et en particulier de Jérusalem, donne une représentation schématique de la ville, vue du ciel, les bâtiments couchés sur le flanc afin de présenter leur façade, avec pour axe le cardo.

Cardo de Volubilis

La ville de Volubilis se situant en hauteur, le cardo n'était pas aussi droit et perpendiculaire au decumanus que les habituels. Il tournait légèrement en courbe.

Cardo de Bordeaux

Créé en 52 av. J.-C., le cardo de Burdigala est formé par la longue rue Sainte-Catherine. Le decumanus est constitué par les rues Porte Dijeaux et Saint Rémy.

Cardo de Metz

Le cardo maximus de Divodurum Mediomatricorum était la via Scarponensis (qui a laissé son nom à la rue Serpenoise), voie menant à Scarponne (Dieulouard), au nord de Nancy.

Cet axe romain nord-sud correspond aux actuelles rues des Trinitaires, Taison, rue Serpenoise, avenue Robert-Schumann, avenue du Général-Leclerc, rue de Verdun, etc.

Cardo de Paris

Le forum de Lutèce, maquette (musée Carnavalet).

Le cardo maximus de Paris, ou plus exactement de Lutèce, était l'axe nord-sud qui descendait de la montagne Sainte-Geneviève par la rue Saint-Jacques, bordé d'une série de bâtiments antiques étagés parmi lesquels, au bas de la colline, les thermes de Cluny. Le cardo maximus franchissait ensuite une première fois la Seine par le Petit-Pont, traversait l'île de la Cité par la rue de la Cité, puis enjambait une seconde fois le fleuve par le pont Notre-Dame, pour emprunter un double cardo constitué par la rue Saint-Martin.

L'autre cardo de Paris est celui correspondant au boulevard Saint-Michel, sur la rive gauche, et la rue Saint-Denis, sur la rive droite.

Un troisième cardo sur la rive gauche suivait également la rue Valette.

Au sommet de la montagne Sainte-Geneviève, ces deux premiers cardo encadraient le bâtiment central de la Lutèce romaine : le forum[2].

Cardo de Reims

Le cardo de la ville gallo-romaine de Reims passait par ce qui est grossièrement aujourd'hui l'axe formé par l'avenue de Laon jusqu'à Saint-Remi, il reliait la porte de Mars avec la porte Bazée (rue de l'Université).

Au XVIIIe siècle, la construction de la place Royale à la croisée des deux axes romains (cardo et decumanus) a engendré un glissement du cardo. Aujourd'hui, il est donc divisé en deux parties, la première est toujours formée par l'avenue de Laon jusqu'à la place Royale, et la deuxième par la rue Chanzy et la rue Gambetta.

Cardo de Toulouse

Le cardo maximus[3] de Toulouse est une voie qui traverse la ville de la porte nord, la Porterie retrouvée sous la place du Capitole, par les rues Saint-Rome, des Changes, des Filatiers et Pharaon pour aboutir, au sud, à la place du Salin et la porte Narbonnaise. Ce cardo est le premier axe devenu piéton à Toulouse au milieu des années 1980[4].

Notes et références

  1. Pierre Grimal, Les Villes romaines, PUF, coll. « Que sais-je ? », no 657, 1954 ; 1990, 7e édition (ISBN 2130433685), p. 18.
  2. Présentation de Lutèce sur Paris, ville antique.
  3. archeo-rome.com.
  4. « Piétonnisation du centre de Toulouse : stop ou encore ? », sur La Dépêche, (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

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