Yvon Robert (homme politique)

Yvon Robert, né le à Fort-de-France (Martinique), est un haut fonctionnaire et homme politique français, membre du Parti socialiste.

Pour les articles homonymes, voir Yvon Robert.

Yvon Robert

Yvon Robert en 2013.
Fonctions
Président de la Métropole Rouen Normandie

(10 mois et 5 jours)
Élection
Prédécesseur Frédéric Sanchez
Successeur Nicolas Mayer-Rossignol
Maire de Rouen
[N 1]
(8 ans et 6 jours)
Élection
Réélection
Prédécesseur Valérie Fourneyron
Successeur Nicolas Mayer-Rossignol

(5 ans, 9 mois et 1 jour)
Élection
Prédécesseur François Gautier
Successeur Pierre Albertini
Premier adjoint à la maire de Rouen

(4 ans, 3 mois et 21 jours)
Maire Valérie Fourneyron
Prédécesseur Élisabeth Boudier
Successeur Christine Rambaud
Conseiller général de la Seine-Maritime

(6 ans, 11 mois et 26 jours)
Élection
Circonscription Canton de Rouen-4
Président Didier Marie
Groupe politique Socialiste
Prédécesseur Bertrand Bellanger
Successeur Caroline Dutarte
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Fort-de-France (Martinique)
Nationalité française
Parti politique Parti socialiste
Diplômé de ENA
Profession Professeur
Haut fonctionnaire
Religion Catholicisme

Maires de Rouen

Entré en politique dans le sillage de Laurent Fabius, il est élu maire de Rouen après la victoire d'une alliance de gauche en mais est battu six ans plus tard par le centriste Pierre Albertini.

Devenu premier adjoint de Valérie Fourneyron en , il est de nouveau désigné maire de Rouen après la nomination de celle-ci au gouvernement en . Réélu en , il est aussi président de la Métropole Rouen Normandie de à .

Situation professionnelle

Après l'obtention de son baccalauréat en 1966, Yvon Robert suit des études de lettres classiques : il est licencié en 1970. Élevé dans une famille MRP, il milite à la CIR de François Mitterrand, et adhère avec lui au Parti socialiste en 1971. Il commence à enseigner comme maître auxiliaire de lettres en 1968, puis comme professeur certifié de lettres classiques après l'obtention du CAPES en 1972.

En 1978, il quitte l'enseignement pour entrer, par le concours interne, à l'ENA (promotion Voltaire), promotion de François Hollande. En sortant, en 1980, il devient chef de bureau à la direction des affaires financières du ministère de l'Éducation nationale, puis, à la victoire de François Mitterrand à la présidentielle de 1981, est appelé par le ministre de l'Éducation nationale, Alain Savary, comme conseiller, avant d'être nommé en 1983 directeur des personnels enseignants lycées et collèges au sein du même ministère[1].

En 1987, il est nommé inspecteur général de l'administration de l'Éducation nationale, jusqu'à la fin de la première cohabitation[2].

À la suite de la seconde victoire de François Mitterrand, il devient conseiller du Premier ministre Michel Rocard (1988-1989), d'abord chargé des questions d'éducation, puis chargé de la modernisation du service public. Il est l'initiateur et le rédacteur de la circulaire du sur le Renouveau du Service Public[3].

Tout au long de sa carrière, Yvon Robert a gardé une activité d'enseignement. Chargé de cours à l'université du Mans de 1978 à 1980, puis maître de conférences à l'ENA de 1987 à 1989, il est professeur associé en droit public à l'IPAG de Rouen de 1992 à 2008[2]. Il prend sa retraite professionnelle au mois de pour se consacrer, dit-il, entièrement à son mandat de maire[4].

Parcours politique

Débuts en Seine-Maritime

Il rejoint ensuite le président de l'Assemblée nationale Laurent Fabius (1989-1992), qui lui demande de participer à l'équipe municipale sortante au Grand-Quevilly pour l'élection de 1989, après quoi il devient premier vice-président au SIVOM de l'agglomération de Rouen, chargé en particulier de la mise en œuvre du métro de Rouen[5].

Membre du cabinet du Premier ministre Pierre Bérégovoy de 1992 à 1993[2], il retrouve l'inspection générale de l'administration de l'Éducation nationale lors de la deuxième cohabitation.

Premier mandat

Aux élections municipales de 1995, il est le candidat socialiste à Rouen et, malgré une triangulaire au second tour, il emporte à la majorité absolue (50,96 %) la mairie sur le dauphin de Jean Lecanuet, François Gautier.

En 1995, il transforme le SIVOM de l'Agglomération de Rouen en District, dont il est premier vice-président, puis le District en communauté d'agglomération fin 1999. En , il devient président de la Communauté d'agglomération de Rouen, à la suite de la démission de Laurent Fabius lorsque ce dernier devient ministre de l'économie et des finances dans le gouvernement de Lionel Jospin.

De 1998 à 2001, il est conseiller sur la politique de la Ville auprès du ministre Claude Bartolone[6], puis de 2001 à 2004 il retourne au ministère de l'Éducation nationale en tant que chef de l'Inspection générale de l'Administration de l'Éducation Nationale et de la Recherche (IGAENR).

Aux municipales de 2001, il est battu par Pierre Albertini avec un score de 48,75 % au second tour[réf. nécessaire].

Deuxième et troisième mandats

Après avoir été nommée ministre dans le gouvernement de Jean-Marc Ayrault, Valérie Fourneyron démissionne le et laisse son fauteuil de maire à son premier adjoint Yvon Robert, qui assume l'intérim jusqu'à sa désignation formelle par le conseil municipal le suivant. Seul candidat, le socialiste recueille 40 voix sur 55 contre deux votes nuls et deux votes blancs[7].

Il est le premier maire rouennais réélu de façon non-consécutive depuis Georges Métayer, sous la IIIe République.

Investi par le PS, il annonce sa candidature à un nouveau mandat de maire le et prend la tête d'une liste de gauche sans bénéficier du soutien du parti Europe Écologie Les Verts, qui préfère constituer sa propre liste emmenée par Jean-Michel Bérégovoy. La ministre Valérie Fourneyron, qui l'a précédé à la mairie, et le sportif Kader Chékhémani lui apportent leur soutien en figurant sur la liste socialiste[8],[9]. Plusieurs sondages indiquent l'avance d'Yvon Robert sur les listes concurrentes malgré une situation nationale difficile pour la gauche, au pouvoir depuis . Toutefois, les adversaires du maire sortant dénoncent la gestion financière de la ville par l'équipe socialiste depuis 2008[10],[11].

Frédéric Sanchez, président de la Métropole Rouen-Normandie (à gauche), et Yvon Robert, le 5 octobre 2018.

Le , la liste socialiste arrive en tête du premier tour des élections municipales avec 30,2 % des voix devant celle de l'UMP dirigée par Jean-François Bures[12]. Les écologistes se rallient aussitôt au maire sortant qui remporte le second tour une semaine plus tard dans le cadre d'une triangulaire, par 46,8 % des suffrages contre contre la droite et le Front national, qui fait son entrée au conseil municipal de la capitale régionale. Le , ce même conseil reconduit Yvon Robert à la fonction de maire de Rouen.

Après la mort de treize jeunes personnes dans l'incendie du bar « Au Cuba Libre », survenu dans la nuit du , le contrôle de la sécurité des établissements de ce type par la mairie est critiqué et le premier édile est mis en cause par des familles de victimes même si celui-ci réfute toute responsabilité politique dans ce drame[13],[14].

D'abord candidat possible à sa succession pour les élections municipales de 2020[15], Yvon Robert annonce renoncer à briguer un nouveau mandat[16]. C'est le socialiste Nicolas Mayer-Rossignol, considéré comme son « dauphin », qui lui succède en tant que maire de la capitale normande.

Autres mandats

Lors des cantonales de 2004, il bat le conseiller général UMP sortant du canton de Rouen-4, avec 56,6 % des suffrages, et devient premier vice-président du conseil général de la Seine-Maritime, chargé des solidarités. À ces mêmes élections cantonales, Valérie Fourneyron, son ancienne première adjointe à la mairie de Rouen, remporte elle aussi la victoire dans le canton de Rouen-5 face à un adjoint au maire de Rouen UMP. Yvon Robert ne se représente pas aux cantonales de 2011, pour laisser son siège à une femme, Caroline Dutarte, qui est élue et devient à son tour vice-présidente du conseil général de la Seine-Maritime.

Lors des élections législatives de 2007, il est suppléant de Valérie Fourneyron dans la première circonscription de la Seine-Maritime, qui remporte la victoire au second tour avec 55,16 % face à Bruno Devaux (UMP, 44,84 %)[17], adjoint au maire de Rouen.

Aux municipales de 2008 à Rouen, il est 6e de la liste d'union de la gauche conduite par Valérie Fourneyron. Il devient premier adjoint au maire à la victoire de celle-ci, obtenue dès le premier tour avec 55,79 %[18] face à la liste conduite par le maire sortant, Pierre Albertini, qui recueille 38,10 %. Il est chargé de l’urbanisme, de la politique de la ville et du logement.

Distinctions

Chevalier de la Légion d'honneur (1999)

Commandeur des Palmes académiques

Officier de la Légion d'honneur ()[19]

Notes et références

Notes
  1. Assume l'intérim du au .
Références
  1. Yvon Robert, présentation sur le site de la CREA.
  2. Yvon Robert, présentation sur le site de la CREA.
  3. Chaty Lionel, L'administration face au management, L'Harmattan, 1997
  4. « Yvon Robert : “J'ai choisi les Rouennais” », Paris-Normandie, .
  5. « Yvon Robert (Rouen): la victoire d'un "techno" du PS »
  6. « Lettre de mission du ministre de la ville à Yvon ROBERT sur l'évolution du rôle et de l'organisation des collectivités territoriales », sur i.ville.gouv.fr (consulté le ).
  7. « Rouen: le socialiste Yvon Robert élu maire en remplacement de Valérie Fourneyron », Le Point, .
  8. « Yvon Robert se présente à Rouen aux élections municipales de 2014 », France 3 Normandie, .
  9. « Municipales 2014 : Yvon Robert présente sa liste pour Rouen », France Bleu Normandie, .
  10. « Municipales à Rouen: la gauche dans un fauteuil? », dossier consacré aux élections municipales de 2014 à Rouen, L'Express.
  11. « Municipales à Rouen : le maire PS Yvon Robert réélu selon un sondage », Le Parisien - Aujourd'hui en France, .
  12. « Municipales à Rouen : Yvon Robert en bonne position, la droite et le centre sont distancés », L'Express, .
  13. « Un an après l’incendie mortel dans un bar de Rouen, le maire pris à partie », Le Monde, .
  14. « Drame du Cuba Libre : le maire de Rouen balaye toute responsabilité », Tendance Ouest, .
  15. « A mi-mandat, le maire de Rouen Yvon Robert fait le point », Paris Normandie, .
  16. « A Rouen, un futur maire recomposé », Paris Normandie, .
  17. http://www.lexpress.fr/resultats-elections/legislatives-2012-rouen-1ere-circonscription-76000_270274.html
  18. « Résultats des élections municipales 2008 », sur interieur.gouv.fr (consulté le ).
  19. , Paris Normandie, 5 janvier 2013

Voir aussi

Sources

  • Yvon Robert [note biographique], Témoin et acteurs des politiques de l'éducation depuis la Libération, Tome 2 - Inventaire des soixante-six entretiens, Publications de l'Institut national de recherche pédagogique Année 2000 1-2 pp. 149-150
  • « Bio express : Yvon Robert », Le Point, no1185,
  • Aides aux Profs, , Interview d'Yvon Robert
  • cafepedagogique.net, "Seconde Carrière", Yvon Robert,
  • « Yvon Robert : vie privée, vie pudique », Tendance Ouest,
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