Union pour la démocratie française

L’Union pour la démocratie française (UDF) est un parti politique français composé de différents partis de centre droit et de droite non gaullistes, d'inspiration démocrate-chrétienne, libérale et laïque. Fondée en 1978 en soutien au président Valéry Giscard d'Estaing (chef de l'État de 1974 à 1981), l'UDF revient au pouvoir de 1986 à 1988, puis de 1993 à 1997 en s'alliant avec le RPR. Depuis le , et la création du Mouvement démocrate (MoDem) dont elle est le principal membre fondateur, elle ne conserve qu'une existence légale.

Pour les articles homonymes, voir UDF.

Union pour la démocratie française

Logotype officiel.
Présentation
Fondation
Disparition (de facto)
Fusionné dans MoDem
Positionnement Centre droit[1],[2],[3]
(centre à droite)
Idéologie Social-libéralisme[4]
Libéral-conservatisme[5]
Démocratie chrétienne[6],[7]
Europhilie[8]
Affiliation européenne Parti populaire européen (1978-2004)[9]
Parti démocrate européen (2004-2007)
Couleurs Bleu puis orange
Site web www.udf.org

Histoire

Historique des mouvements centristes et libéraux

Sur cette chronologie, les barres jaune représentent l'adhésion à l'UDF.

Les CentristesMouvement démocrate (France)Adhérents directs de l'UDFDémocratie libérale (parti politique)Parti républicain (France)Fédération nationale des républicains indépendantsParti social-démocrate (France)Parti radical (France)Convention démocrate – Fédération des Clubs Perspectives et RéalitésConvention démocrate – Fédération des Clubs Perspectives et RéalitésConvention démocrate – Fédération des Clubs Perspectives et RéalitésCentre national des indépendants et paysansForce démocrate (France)Centre démocratie et progrèsCentre des démocrates sociauxCentre démocrate (France)Mouvement républicain populaire

Origines

L'UDF est fondée le par Michel Poniatowski sur l'idée de Jean Lecanuet et de Jean-Jacques Servan-Schreiber pour aider le président Valéry Giscard d'Estaing à disposer d'un parti le soutenant en vue des élections législatives de 1978, qui s'annoncent difficiles pour la droite. Pour le journaliste Laurent de Boissieu, l'objectif de l'UDF à sa création est de « faire pièce au RPR chiraquien, lancé en 1976 »[10]. Une liste de candidats pouvant se réclamer de l'appartenance à l'Union pour la démocratie française est publiée le . Le nom de l'UDF provient du titre du livre de VGE, Démocratie française, vendu à plusieurs centaines de milliers d'exemplaires.

Elle réunit six composantes, du centre et de la droite non-gaulliste, qui demeurent chacune des partis politiques indépendants :

Le , l'UDF se dote d'une structure provisoire : Michel Pinton (Parti républicain) en devient délégué général et un comité exécutif et un conseil national, composés de personnalités issues des différentes mouvances, sont créés.

Selon les termes de Laurent de Boissieu, l'UDF regroupe « des familles idéologiques que beaucoup d'éléments opposent. Certaines pouvant par ailleurs être placées à la gauche du RPR, et d'autres à la droite du RPR »[10].

Le centrisme

L'UDF connaît le succès dès les législatives de mars 1978, avec 21,37 % des voix et 123 sièges. Elle permet au 3e gouvernement Raymond Barre d'avoir une majorité à l'Assemblée nationale, le RPR étant le partenaire obligé de cette coalition. Les élections européennes de juin 1979 sont un nouveau succès pour l'UDF qui arrive en tête avec 27,61 % des voix devant le PS, le PC et le RPR.

L'UDF passe dans l'opposition en , à la suite de la défaite de Valéry Giscard d'Estaing, battu par François Mitterrand, lors de l'élection présidentielle, et de la défaite aux législatives de juin 1981, où elle obtient 19,17 % des voix. Dirigée par Jean Lecanuet (jusqu'en 1988), elle apparaît surtout comme un « syndicat » d'élus locaux et de notables, dès les cantonales de mars 1982 où la coalition UDF-RPR-divers droite dépasse de nouveau la coalition PS-PC-MRG.

En , Olivier Stirn, cadre de l'UDF, estime que celle-ci « doit éclater en ses deux tendances naturelles — libérale et sociale-démocrate — pour que chacune établisse, selon ses convictions propres, sa conception de la société »[10].

L'engagement européen reste une valeur fédératrice forte. Simone Veil dirige ainsi aux européennes de juin 1984 une liste UDF-RPR qui obtient 43,01 % des voix et 41 sièges sur 81. Sur le plan national, et faute sans doute d'un dirigeant d'envergure malgré le retour progressif à la vie politique de Valéry Giscard d'Estaing qui en prend la présidence en 1988 (il la conserve jusqu'en 1996), l'UDF laisse au RPR et à Jacques Chirac la direction de la coalition de droite et de centre droit aux législatives de mars 1986, où le scrutin proportionnel départemental impose un certain nombre de listes d'union. Avec à l'Assemblée nationale 114 sièges et 17 apparentés, l'UDF est alors le partenaire minoritaire du 2e gouvernement Chirac auquel participent notamment André Giraud, François Léotard, Alain Madelin, Pierre Méhaignerie ou René Monory.

Lors de l'élection présidentielle de 1988, Raymond Barre, candidat officiel de l'UDF, obtient 16,55 % des suffrages exprimés, derrière François Mitterrand et Jacques Chirac[11]. Réélu au second tour, François Mitterrand, privé d'une majorité socialiste absolue lors des législatives de juin 1988, mène une politique d'« ouverture » qui permet au gouvernement Rocard, puis aux gouvernements Édith Cresson et Pierre Bérégovoy d'obtenir le soutien ponctuel d'un groupe centriste spécifique à l'Assemblée nationale (Union du centre) et la participation de plusieurs membres historiques de l'UDF, notamment Jean-Pierre Soisson. PS et centristes de la « majorité présidentielle » sont également alliés lors des élections cantonales et régionales de , le plus souvent face à des listes d'union RPR-UDF qui globalement remportent le scrutin[12].

L'UDF est l'alliée du RPR aux élections législatives de 1993, au sein de l'Union pour la France, et participe aux gouvernements d'Édouard Balladur (1993-1995)[13] puis d'Alain Juppé (1995-1997)[14]. En 1995, l'ancien Premier ministre Raymond Barre devient maire et président de la communauté urbaine de la deuxième agglomération de France, Lyon.

L'UDF commence à se désagréger avec la perte d'influence de son fondateur qui ne réussit plus à surmonter les divergences des courants de pensée au sein du mouvement. Il n'y eut d'ailleurs pas de candidat UDF aux présidentielles de 1988 et 1995 : Raymond Barre, candidat en 1988, n'est qu'apparenté, et l'UDF -comme d'ailleurs le RPR- se déchire en 1995 entre partisans d'Édouard Balladur (CDS et une partie du PR) et de Jacques Chirac (comme Alain Madelin, Charles Millon, et l'ensemble du PPDF derrière Hervé de Charette).

Les élections régionales de 1998 entraînent une scission. Alors que plusieurs présidents de région avaient été élus avec les voix de l'extrême droite, François Bayrou, alors président de Force Démocrate et Alain Madelin, président de Démocratie libérale, se divisent sur la condamnation de ces accords. La position de François Bayrou, qui s'oppose aux alliances avec le Front national (FN), l'emporte finalement, et Démocratie libérale choisit de quitter l'UDF quelques semaines plus tard. Quelques dissidents de DL comme Gilles de Robien et François Léotard décident de rester à l'UDF, au sein d'un Pôle républicain indépendant et libéral (PRIL).

La « Nouvelle UDF » de 1998

Élu président de l'UDF la même année, François Bayrou décida d'unifier les différentes composantes de l'UDF pour créer un nouveau parti, marqué au centre. En , au congrès fondateur de Lille, les adhérents approuvèrent le principe de la fusion entre FD, le PRIL et l'UDF-AD, tandis que le Parti radical (PR) et le PPDF conservaient leur autonomie : la Nouvelle UDF était née.

Rapidement, François Bayrou affirma sa volonté de prendre ses distances vis-à-vis du RPR, menant lui-même une liste UDF aux élections européennes, face à la liste RPR-DL. Mais cette stratégie suscita des oppositions au sein des élus UDF qui furent nombreux à choisir, lors de l'élection présidentielle de 2002, de soutenir Jacques Chirac plutôt que François Bayrou. Malgré son relatif succès, François Bayrou, arrivé en quatrième position avec 7 % des voix, ne put s'opposer à la création de l'UMP, lancée par Jacques Chirac et Alain Juppé dès le lendemain du dimanche pour unifier les partis de la droite et du centre.

Une grande partie des élus UDF quittèrent le mouvement pour rejoindre l'UMP. Toutefois, aux élections législatives de 2002, l'UDF parvint, avec 29 députés, à conserver un groupe politique à l'Assemblée nationale. Cette tribune lui permit d'affirmer sa différence en s'opposant à plusieurs reprises au gouvernement de Jean-Pierre Raffarin.

En 2003, après une campagne électorale dirigée par Benjamin Ferniot, directeur de cabinet de François Bayrou, Christian Blanc, apparenté radical de gauche, ancien PDG d'Air France puis de la RATP, étant présenté par Anne-Marie Idrac, députée UDF sortante, remporta au premier tour le siège de député de la troisième circonscription des Yvelines.

L'UDF retrouva un niveau de 12 % des suffrages exprimés au premier tour des élections régionales de 2004 et aux élections européennes de . Ce succès est en partie dû à l'alternative qu'elle propose aux électeurs de droite et du centre mécontents de la politique du gouvernement, notamment sur les questions sociales ; en partie à son engagement européen, qui lui permet de séduire au-delà de sa sphère d'influence traditionnelle. Lors des élections régionales 2004 le président de l'UDF François Bayrou, tête de liste UDF dans la région Aquitaine, a décidé, au second tour des élections régionales de 2004, de se désister en faveur du candidat UMP Xavier Darcos. Au cours de ce scrutin, aucun candidat de l'UDF ne s'est désisté au second tour au profit d'un candidat du Parti socialiste.

Après les élections européennes, l'UDF a quitté le Parti populaire européen (historiquement le parti des Démocrates-chrétiens, mais désormais élargi à toutes les formations de droite), prenant pour prétexte l'euroscepticisme croissant du parti, pour fonder avec le centre gauche italien de La Marguerite un nouveau parti pro-européen, le Parti démocrate européen qui forme avec les libéraux le groupe de l'Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe (ADLE-ALDE) au Parlement européen.

Le , pour la première fois depuis 2002, l'UDF a refusé de voter la confiance au premier gouvernement Dominique de Villepin, à la suite du discours de politique générale que ce dernier a prononcé devant l'Assemblée nationale. La moitié du groupe des députés UDF a ensuite voté contre le projet de budget 2006 présenté par ce gouvernement ; les sénateurs Union centriste se sont abstenus.

L'« UDF libre et indépendante »

Les et , lors du congrès extraordinaire de Lyon, les adhérents de l'UDF (91,1 % des votants) ont apporté leur soutien à la motion unique de François Bayrou définissant l'UDF comme un « parti libre et indépendant », au centre, séparé des majorités et opposition de droite comme de gauche et garant d'une démocratie pluraliste. Les partisans d'une alliance pré-électorale avec l'UMP, menés par le ministre Gilles de Robien sont marginalisés au sein du parti. Gilles de Robien avait été suspendu de ses fonctions exécutives au sein du parti à la suite de son entrée au gouvernement Villepin, contraire à la décision de non-participation de l'UDF.

Tout en soutenant la ligne défendue par François Bayrou, un certain nombre d'élus locaux de l'UDF et de parlementaires avaient exprimé leurs réserves quant à son application trop radicale. Ils mettaient en avant que l'UDF participait à de nombreux exécutifs de collectivités territoriales (communes, départements, régions) aux côtés de l'UMP, ce qui la place toujours comme un allié naturel de la droite. Il est d'ailleurs à noter qu'il existe une collectivité territoriale de taille importante qui est cogérée par l'UDF et un parti de gauche, le Grand Lyon, géré par une coalition PS-Verts-PCF-UDF. Mais il en existe d'autres, à des échelons plus locaux, à Nice notamment.

Les députés UDF n'ont voté ni la confiance au gouvernement Villepin, ni la motion de censure déposée contre ce gouvernement Villepin le par les députés socialistes.

Le , dans le cadre de l'affaire Clearstream 2, François Bayrou et dix autres députés UDF votent la motion de censure déposée par l'opposition (Parti socialiste) contre le gouvernement Villepin. C'est la première fois depuis la création du parti en 1978 qu'un dirigeant centriste se rallie à un texte de cette nature. Toutefois, la position de François Bayrou est restée relativement minoritaire au sein du groupe parlementaire de l'UDF qui comptait alors 29 membres (dont les apparentés).

En réaction, Gilles de Robien, seul ministre UDF du gouvernement Villepin, a lancé, le , le cercle Société en mouvement, favorable à l'appartenance de l'UDF à la majorité, et qui est resté sans lendemain, à défaut d'être soutenu par la dominante sarkozyste de l'UMP.

Le , depuis Issy-les-Moulineaux, fief de l'UDF historique André Santini, Bayrou lance son appel à une « révolution civique », en présence de Gilles de Robien, venu reconnaître « la légitimité de François Bayrou en tant que président de l'UDF candidat à l'élection présidentielle ». Celui-ci est néanmoins chahuté par une très grande partie des conseillers nationaux UDF présents et quittera l'assemblée au motif d'un agenda chargé.

Le , François Bayrou arrive en troisième position à l'élection présidentielle avec un score de 18,57 % , derrière Nicolas Sarkozy (UMP avec 31,18 % des voix) et Ségolène Royal (PS avec 25,87 % des voix).

Sévèrement attaqué par l'UMP pour avoir accepté de participer à un débat télévisuel proposé par la candidate présente au second tour Ségolène Royal et relevant que de son côté le candidat Nicolas Sarkozy refuse comme « non légitime » tout débat officiel et démocratique avec lui, François Bayrou ne donne pas de consigne et indique à titre personnel « ne pas vouloir voter pour Nicolas Sarkozy ». En , il confiera avoir voté blanc[15].

En opposition à cette position, 24 députés UDF ayant pour la plupart appelé à voter pour Nicolas Sarkozy au second tour – et également soucieux d'être réélus aux législatives de juin 2007 sans désorienter leur électorat habituel de centre droit et avec le soutien de l'UMP – publient le dans Le Figaro une tribune intitulée « Pour un centre libre dans la majorité présidentielle »[16]. Ils y déclarent entrer en dissidence avec les positions de François Bayrou et appellent pour la plupart (MM. Albertini et de Courson reviendront sur cet appel) à la constitution d'un nouveau parti politique de centre droit, partenaire de l'UMP, ce qui sera fait avec la fondation du Nouveau Centre.

En réponse, lors du conseil national UDF du suivant, les 1 500 conseillers nationaux UDF présents décident à l'unanimité moins quatre voix d'appeler la constitution d'un nouveau parti politique dénommé Mouvement démocrate et que l'UDF présentera des candidats aux législatives sous la bannière UDF - MOUVEMENT DÉMOCRATE.

La liste des candidats du MoDem, arrêtée le , comporte 535 candidats à la députation sur 577 circonscriptions, plus que le Parti socialiste et le record dans l'histoire de l'UDF.

L'UDF sur le plan international

Le Parti démocrate européen, de tendance réformiste et centriste, est un parti politique européen créé le par le Français François Bayrou et l'Italien Francesco Rutelli qui sont ses deux premiers coprésidents, Romano Prodi en étant le président d'honneur. Le chef de l'UDF a créé dans la foulée, fin avec la New Democrat Coalition américaine, composante parlementaire du Parti démocrate, une « internationale », ou plutôt une Alliance mondiale des démocrates. En Italie, un important Parti démocrate, réunissant la gauche ex-communiste et le centre gauche chrétien, a vu le jour dans un congrès convoqué en .

La marque UDF

Selon le journaliste Laurent de Boissieu[17], la marque UDF aurait été déposée plusieurs fois auprès de Institut national de la propriété industrielle (INPI). En effet, lors du dépôt d'une marque, l'INPI rappelle les exigences de droit antérieur[18] mais ne les contrôle pas lui-même. Hervé de Charette, ancien membre de l'UDF ayant rejoint l'UMP en 2002, aurait déposé le la marque « Union pour la démocratie française UDF » au nom de la Fédération nationale des Clubs Perspectives et Réalités, elle-même ayant été renommée le Parti populaire pour la démocratie française, puis en 2002 « Convention démocrate » lors de son adhésion à l'UMP. La personne morale UDF aurait ensuite déposé, entre 2006 et 2008, les marques suivantes : « Nouvelle UDF », « UDF », « Union pour la Démocratie française », « Parti démocrate - UDF », « UDF LE PARTI LIBRE ».

En , Hervé de Charette revendique la propriété de la marque UDF au titre de l'antériorité. La direction de l'UDF - intégrée au MoDem - annonce de son côté vouloir « engager des poursuites judiciaires contre ceux qui avaient frauduleusement déposé le nom de l'UDF et sans en avoir ni droit ni qualité pour procéder à un tel dépôt », invoquant l'intention de nuire du déposant. En , Hervé Morin annonce pour le Nouveau Centre son intention de vouloir utiliser le sigle UDF. L'association UDF menace alors le Nouveau Centre de poursuites judiciaires[19]. En , Hervé Morin indique sa décision de « ne pas se lancer dans un combat inutile », « compte tenu de la complexité juridique du droit des marques »[20].

L'UDF, parti fondateur du Mouvement démocrate (MoDem)

Le , Le président de l'UDF François Bayrou annonce la création d'un nouveau parti, le Mouvement démocrate (MoDem) regroupant les formations politiques et les militants souhaitant la constitution d'une force politique centriste indépendante de la droite et de la gauche. Ce parti est créé le . Les membres fondateurs du Mouvement démocrate sont : François Bayrou, Marielle de Sarnez, Michel Mercier et Jacqueline Gourault. Le Mouvement démocrate est dans ses statuts un mouvement politique unitaire.

François Bayrou propose au vote, lors du conseil national le , le principe de la création du Mouvement démocrate. L'UDF est devenue, lors de son dernier congrès, le à Villepinte, membre fondateur du Mouvement démocrate, dont les statuts, déposés en préfecture le , sont très proches de ceux de l'UDF et ne permettent pas l'appartenance à deux partis politiques. Le siège de l'UDF (133 bis, rue de l'Université, à Paris) est devenu le siège du MoDem.

Formellement et selon le droit des associations[21], l'existence juridique de l'UDF subsiste pour une période transitoire de trois ans. L'UDF délègue aux instances du Mouvement démocrate la « responsabilité de l'action et de l'expression communes », les autres instances nationales et locales de l'UDF devant « s'intégrer aux instances correspondantes du Mouvement démocrate ». Pendant cette période transitoire, « les intérêts juridiques, matériels et moraux » de l'UDF doivent être « garantis et administrés par un bureau de vingt à trente membres désignés par le Congrès, sur proposition du président dont le mandat est prorogé ».

Selon certains médias et observateurs situés plus à droite, ce montage juridique  dont l'un des objets est sans conteste de garantir provisoirement la continuité des financements publics  marque la « mort de l'UDF »[22].

Afin de marquer immédiatement son existence politique, le Mouvement démocrate présente des candidats aux élections législatives de juin 2007 sous l'étiquette « UDF-Mouvement démocrate », le financement de ces candidats étant assuré par l'UDF[réf. nécessaire]. Cette dénomination « UDF-Mouvement démocrate » n'est pas reprise lors des élections suivantes: municipales de mars 2008 (sauf en de rares exceptions), européennes de juin 2009 (« Démocrates pour l'Europe »[23]) et régionales de mars 2010 (« Centre-MoDem »[24]).

Le , la majorité du parti refuse définitivement un retour à l'UDF[25].

Cependant, l'UDF n'a jamais été formellement dissoute et reste dirigée par un bureau politique, dont Bayrou est le président. Elle garde également un siège social de 900 m2, loué par le Modem[26].

Nouveau Centre, Alliance centriste et autres députés UDF opposés à la création du MoDem

En , une large majorité (23 sur 29 en prenant en compte les apparentés) des députés de l'UDF n'ont pas suivi François Bayrou dans son intention de création du Mouvement démocrate (MoDem), reprenant la ligne défendue par Gilles de Robien d'une alliance des centristes dans la majorité présidentielle, qui maintiendrait l'UDF au centre droit. Cette position a été notamment défendue par des personnalités comme Hervé Morin, président sortant du groupe UDF à l'Assemblée nationale, Maurice Leroy, vice-président de l'UDF. D'autre part, Jean-Louis Bourlanges, député européen exprimait des réserves sur la stratégie.

La plus grande partie du groupe des députés UDF sortants, en désaccord avec la ligne politique de François Bayrou, a pris l'initiative de fonder le Nouveau Centre, en présentant des candidats sous cette étiquette aux élections législatives de 2007.

Une autre partie des cadres et militants ont créé l'Alliance centriste ou encore Avenir démocrate, tandis que d'autres ont rejoint le Forum des républicains sociaux, parti associé à l'UMP, ou sont devenus « centristes sans étiquette ».

Liste des présidents

Représentation électorale

À l’Assemblée nationale

Évolution des effectifs du groupe UDF
  • 1978-1981 : 108 membres et 15 apparentés (sur 491)
  • 1981-1986 : 51 membres et 11 apparentés (sur 491)
  • 1986-1988 : 114 membres et 17 apparentés (sur 577)
  • 1988-1993 : 81 membres et 9 apparentés (sur 577)

dont le groupe Union du centre : 34 membres et 7 apparentés (sur 577).

  • 1993-1997 : 213 membres et 2 apparentés (sur 577).
  • 1997-2002 : 107 membres et 7 apparentés (sur 577)

30 membres ont fondé le groupe Démocratie libérale et indépendants en 1998.

  • 2002-2007 : 27 membres et 3 apparentés (sur 577) - 1 Pierre-Christophe Baguet radié le 09/10/06 pour avoir publiquement annoncé son soutien à Nicolas Sarkozy, pour l'élection présidentielle.

Députés européens

La délégation UDF au Parlement européen, présidée par Marielle de Sarnez, comprenait 11 députés européens au sein de l'Alliance des démocrates et des libéraux pour l'Europe. Trois députés l'ont quittée en pour former la délégation de l'Alliance citoyenne pour la démocratie en Europe de Jean-Marie Cavada (ELDR) d' à 2009.

Présidents du Parlement européen

Conseils généraux

Avant la création du MoDem, huit conseils généraux avaient des présidents UDF (entre parenthèses leur éventuelle nouvelle étiquette à la suite de la création du MoDem) : Calvados, Loir-et-Cher (Nouveau Centre), Mayenne (Union centriste-UDF), Morbihan (MoDem), Pyrénées-Atlantiques (MoDem), Haut-Rhin (UMP), Rhône (MoDem), Somme (Nouveau Centre).

Conseils municipaux

Avant la création du MoDem, plusieurs maires étaient UDF (entre parenthèses leur éventuelle nouvelle étiquette à la suite de la création du MoDem) : Annecy (Nouveau Centre), Amiens (Nouveau Centre), Arras (MoDem), Biarritz (MoDem), Blois (Nouveau Centre), Deauville (centriste indépendant), Drancy (Nouveau Centre), Issy-les-Moulineaux (Nouveau Centre), Le Plessis-Trévise (MoDem), Meudon (Nouveau Centre), Montrouge (Nouveau Centre), Noisy-le-Sec (MoDem), Redon (divers droite), Reims (divers droite), Rouen (centriste indépendant), Saint-Brieuc (MoDem), Talence (MoDem), Ville-d'Avray (MoDem).

Résultats électoraux

Élections présidentielles

Année Candidat 1er tour 2d tour
% Rang % Rang
1981 Valéry Giscard d'Estaing 28,32 1er 48,24 2e
1988 soutien à Raymond Barre 16,55 3e soutien à Jacques Chirac
1995 soutien à Édouard Balladur 18,58 3e
2002 François Bayrou 6,84 4e
2007 18,57 3e soutien à aucun candidat

Élections législatives

Année 1er tour Sièges Rang[28] Gouvernement
Voix %
1978 6 007 383 21,5
123  /  491
3e Barre III
1981 4 830 833 19,2
65  /  491
3e Opposition
1986 2 330 167 21,4
127  /  577
3e Chirac II
1988 4 519 459 18,5
129  /  577
3e Opposition
1993 4 731 013 18,6
215  /  577
2e Balladur, Juppé I, II
1997 3 601 279 14,2
114  /  577
4e Opposition
2002 1 226 462 4,9
29  /  577
4e Raffarin I, II, III, de Villepin
2007 1 981 121 7,7
3  /  577
3e Opposition

Élections européennes

Année  % Sièges Rang Tête de liste Groupe(s)
1979 27,61
25  /  81
1er Simone Veil PPE et LD
1984[n 1] 43,02
21  /  81
1er Simone Veil PPE et LD
1989[n 2] 28,88
11  /  81
1er Valéry Giscard d'Estaing PPE et LD
1994[n 3] 25,58
14  /  87
1er Dominique Baudis PPE et ELDR
1999 9,28
9  /  87
5e François Bayrou PPE-DE
2004 11,96
11  /  74
3e ADLE
  1. Liste commune avec le RPR qui a obtenu 20 sièges.
  2. Liste commune avec le RPR (13 sièges) et le CNIP (deux sièges).
  3. Liste commune avec le RPR qui a obtenu 14 sièges.

Élections cantonales

Année Premier tour Second tour Conseillers Présidents
Voix % Rang Voix % Rang
1979 2 265 939 21,14 3e 1 627 866 22,43 2e
366  /  1847
 /  101
1982 2 344 221 18,64 2e 1 176 309 22,62 3e
470  /  2014
43  /  101
1985 2 078 627 18,09 2e 1 387 129 17,77 3e
525  /  2044
 /  100
1988 1 537 847 16,92 2e 1 081 829 18,12 3e
436  /  2043
 /  100
1992 1 840 939 14,83 2e 1 622 761 19,08 3e
497  /  1945
46  /  100
1994 1 653 118 15,16 3e 1 455 888 18,19 3e
357  /  1922
43  /  100
1998 1 499 180 13,21 3e 1 279 640 15,05 3e
292  /  2038
20  /  100
2001 1 122 055 9,19 4e 850 821 11,28 3e
231  /  1997
18  /  100

Jeunes UDF

Fondés en 1998, lors de l'unification de l'UDF, les Jeunes UDF regroupent les adhérents de l'UDF de 16 à 34 ans inclus. Présents dans toutes les instances de l'UDF, ils prennent activement part au débat interne au parti et font valoir leurs positions. Chaque année, ils organisent l'Université d'été de l'UDF, moment fort de la vie du mouvement.

Contrairement à de nombreux mouvements politiques jeunes, les Jeunes UDF disposent de leurs propres structures et choisissent eux-mêmes leurs responsables :

  • un président national : Jean-Yves de Chaisemartin, élu pour deux ans au suffrage universel des adhérents ;
  • un bureau national élu en même temps que le président et chargé de l'animation quotidienne du mouvement ;
  • un conseil national formé de membres élus au sein de chaque fédération, qui tient régulièrement des réunions thématiques.

Au niveau de chaque département existe une fédération des Jeunes UDF organisée de manière similaire :

  • le président fédéral est élu pour deux ans par l'ensemble des adhérents de la fédération ;
  • le bureau fédéral est élu en même temps que le président et chargé de l'animation de la fédération.

Si la fédération départementale compte moins de 10 adhérents, un délégué fédéral nommé par le président national tient le rôle du président et du bureau.

Les Jeunes UDF se retrouvent divisés avec la scission de l'UDF en 2007, une partie, participant à la transition de l'UDF vers le MoDem, est remplacé par les Jeunes Démocrates lors de sa création, le , l'autre partie entrant en dissidence, crée les Jeunes Centristes le .

Congrès

  •  : 1er congrès de Paris
  •  : congrès de Pontoise
  •  : congrès de Lille
  •  : congrès d'Angers
  •  : congrès d'Amiens
  •  : 2e congrès de Paris
  • au  : 3e congrès de Paris
  • et  : congrès extraordinaire de Lyon
  •  : congrès extraordinaire de Villepinte, approuvant l'intégration de l'UDF dans le Mouvement démocrate.

Identité visuelle

Alors que depuis sa fondation, sa couleur était le bleu, le parti passa à l'orange à partir de 2004[29].

Notes et références

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  2. (en) Peter Merkl et Weinberg LEONARD, Right-wing Extremism in the Twenty-first Century, Routledge, , 161– p. (ISBN 978-0-203-49791-3, lire en ligne).
  3. (en) William J. Roberts, France : A Reference Guide from the Renaissance to the Present, Infobase Publishing, , 714 p. (ISBN 978-0-8160-4473-3, lire en ligne), p. 485.
  4. (en) Nicolò Conti, Party Attitudes Towards the EU in the Member States : Parties for Europe, Parties against Europe, Routledge, , 216 p. (ISBN 978-1-317-93656-5, lire en ligne), p. 25.
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  7. (en) Nick Startin, Maastricht, Amsterdam and beyond : The troubled evolution of the French right, Routledge, , p. 64.
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  29. « Partis centristes : orange du Modem contre bleu-blanc-rouge du Nouveau centre et de République solidaire » (consulté le ).

Articles connexes

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