Gouvernement Raymond Barre (3)
Le troisième gouvernement Raymond Barre est le 14e gouvernement de la Ve République française.
Pour les articles homonymes, voir Gouvernement Raymond Barre.
Président | Valéry Giscard d'Estaing |
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Premier ministre | Raymond Barre |
Formation | |
Fin | |
Durée | 3 ans, 1 mois et 16 jours |
Coalition | UDF - RPR - CNIP |
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Ministres | 19 |
Secrétaires d'État | 18 |
Femmes | 4 |
Hommes | 33 |
VIe législature |
277 / 491 |
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Cet article présente la composition du gouvernement français sous le Premier ministre Raymond Barre du au , pendant la présidence de Valéry Giscard d'Estaing. Il s’agit du troisième gouvernement de Raymond Barre.
Contexte de formation
Contexte politique et économique
La majorité présidentielle remporte les élections législatives, en faisant, à ce jour, la dernière législative à avoir renouvelé la majorité sortante. Le binôme formé par le Président et son Premier ministre étant harmonieux, le Président décide de le confirmer à son poste.
Le chômage continue d'augmenter, étant passé de 3,8% en 1976 à plus de 4,5% en 1978.
Profil sociologique
La majeure partie des ministres (36 %) provient de la haute fonction publique 16 % sont issus des grands corps de l'État, et 10 % sont issus de la préfectorale et de la diplomatie. Enfin, 18 % sont issus des autres administrations de la haute fonction publique[1].
Le corps enseignant est peu représenté : 2 % des ministres sont des anciens enseignants du supérieur, et 4 % sont des enseignants du secondaire. 8 % ont occupé anciennement une profession intellectuelle[1].
Les industriels et gros commerçants comptent pour 4 % des ministres, les professions libérales pour 14 %, et les cadres supérieur du privé, 18 %[1].
Composition initiale
Raymond Barre est nommé Premier ministre par un décret du (JO du )[2], les ministres du gouvernement par un décret en date du (JO du )[3],[4] et les secrétaires d'État par un décret en date du (JO du )[5],[4].
Premier ministre
Image | Fonction | Nom | Parti | |
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Premier ministre | Raymond Barre | DVD | ||
Ministres
Secrétaires d'État
Féminisation du gouvernement
Le gouvernement compte quatre femmes ministres : Simone Veil, ministre de la Santé, Alice Saunier-Seïté, ministre aux Universités puis ministre déléguée à la Famille, Nicole Pasquier, secrétaire d’État à l'Emploi féminin et Monique Pelletier, secrétaire d’État auprès du ministre de la Justice puis ministre déléguée chargée de la Famille et de la Condition féminine).
Modifications
Remaniement du
Ce remaniement du [6] est constitué de trois nominations :
- Monique Pelletier (UDF-PR) est nommée ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Condition féminine ;
- Jean-Paul Mourot est nommé secrétaire d’État auprès du Garde des Sceaux, ministre de la Justice (en remplacement de Monique Pelletier) ;
- Pierre Bernard-Reymond (UDF-CDS) est nommé secrétaire d’État auprès du ministre des Affaires étrangères.
Remaniement du
Ce remaniement du [7] est liée à la démission de Louis de Guiringaud ministre des Affaires étrangères en lien probablement avec sa gestion ou ses propos sur la crise libanaise[8] :
- Jean François-Poncet entre au gouvernement et est nommé ministre des Affaires étrangères (en remplacement de Louis de Guiringaud).
Remaniement du
Ce remaniement du [9] est liée à la démission de Simone Veil, ministre de la Santé et de la Famille qui devient présidente du Parlement européen le [10] :
- Jacques Barrot (UDF-CDS), jusqu'alors ministre du Commerce et de l'Artisanat, est nommé ministre de la Santé et de la Sécurité sociale (changement d'intitulé du ministère de la Santé et de la Famille) ;
- Maurice Charretier entre au gouvernement et est nommé ministre du Commerce et de l’Artisanat (en remplacement de Jacques Barrot) ;
- Jean Farge entre au gouvernement et est nommé secrétaire d’État auprès du ministre de la Santé et de la Sécurité sociale.
De fait, Daniel Hoeffel (UDF-CDS) devient secrétaire d’État auprès du ministre de la Santé et de la Sécurité sociale (changement de l'intitulé du ministre de tutelle).
Remaniement du
Ce remaniement du [11] est lié à la nomination d'un nouveau secrétaire d'État :
- Michel Debatisse entre au gouvernement et est nommé secrétaire d’État auprès du Premier ministre, chargé des Industries agricoles et alimentaires.
Remaniement du
Du fait du décès le de Robert Boulin (voir affaire Robert Boulin), il est procédé au remaniement du [12] :
- Jean Mattéoli, FT entre au gouvernement et est nommé ministre du Travail et de la Participation.
Remaniement du
Ce remaniement du [13] est relatif au changement d'attribution de Monique Pelletier :
- Monique Pelletier (UDF-PR) , jusqu'alors ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Condition féminine devient ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Famille et de la Condition féminine.
Remaniement du
Ce remaniement est lié aux démissions enregistrées le de Yvon Bourges, Marc Bécam, Marcel Cavaillé et Jacques Pelletier :
- Joël Le Theule (RPR), jusqu'alors ministre des Transports est nommé ministre de la Défense (en remplacement d'Yvon Bourges) ;
- Daniel Hoeffel (UDF-CDS), jusqu'alors secrétaire d'État auprès du ministre de la Santé et de la Sécurité sociale, est nommé ministre des Transports (en remplacement de Joël Le Theule) ;
- Rémy Montagne entre au gouvernement et est nommé secrétaire d'État auprès du ministre de la Santé et de la Sécurité sociale (en remplacement de Daniel Hoeffel) ;
- Jean-François Deniau (UDF-PR), jusqu'alors ministre du Commerce extérieur, est nommé ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Réformes administratives ;
- Michel Cointat entre au gouvernement et est nommé ministre du Commerce extérieur (en remplacement de Jean-François Deniau) ;
- Jacques Legendre, jusqu'alors secrétaire d'État auprès du ministre du Travail et de la Participation, chargé de la formation professionnelle est nommé secrétaire d'État auprès du Premier ministre, chargé de la formation professionnelle (changement de ministre de tutelle) ;
- Marc Bécam n'est pas remplacé et le poste de secrétaire d’État auprès du ministre de l’Intérieur, chargé des collectivités locales est supprimé ;
- Marcel Cavaillé n'est pas remplacé et le poste de secrétaire d’État auprès du ministre de l’Environnement et du Cadre de vie, chargé du Logement est supprimé ;
- Jacques Pelletier n'est pas remplacé et le poste de secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale est supprimé.
Remaniement du
Ce remaniement du [14] est relatif au changement d'attribution de Norbert Ségard :
- Norbert Ségard, jusqu'alors secrétaire d'État aux Postes et Télécommunications, est nommé ministre délégué auprès du Premier ministre ;
- Pierre Ribes entre au gouvernement et est nommé secrétaire d’État aux Postes et Télécommunications et à la Télédiffusion (en remplacement de Norbert Ségard et avec un changement d’intitulé).
Remaniement du
Ce remaniement du [15] est lié au décès de Joël Le Theule le :
- Robert Galley, jusqu'alors ministre de Coopération, est nommé ministre de Coopération et ministre de la Défense (en remplacement de Joël Le Theule).
Modification du
Norbert Ségard, ministre délégué auprès du Premier ministre, décède le [16]. Son poste est de fait supprimé.
Remaniement du
Ce remaniement du [17] est lié aux démissions de Monique Pelletier, Jean-François Deniau et Jean-Philippe Lecat directement impliqués dans la campagne de Valéry Giscard d'Estaing pour l'élection présidentielle[18] :
- Raymond Barre, Premier ministre, reprend les attributions de Jean-François Deniau, ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé des Réformes administratives ;
- Alice Saunier-Seïté, ministre des Universités, reprend les attributions de Monique Pelletier, ministre délégué auprès du Premier ministre chargé de la Famille et de la Condition féminine,
- Michel d'Ornano, ministre de l'Environnement et du Cadre de vie, reprend les attributions de Jean-Philippe Lecat, ministre de la Culture et de la Communication.
Modification du
Le il est pris acte de la démission de Jean Farge, secrétaire d’État auprès du ministre de la Santé et de la Sécurité sociale[19].
Actions
Politique économique
Raymond Barre poursuit son action à la tête du gouvernement, mais le deuxième choc pétrolier affaiblit à nouveau l'économie française et remet en cause les résultats obtenus depuis 1976. Le prix du pétrole étant multiplié par 2,5 entre mi-1976 et la démission du gouvernement, l'inflation due aux importations bondit, et la hausse des prix atteint 13,6% en 1980.
Le diagnostic du gouvernement est le suivant : l'économie française souffre d'un excès de demande, confirmée par le déficit extérieur, ainsi que des ridigités dans le système de production qui ne permettent pas de créer l’offre à même d’absorber cet excès de demande. Barre considère donc que le défaut fondamental de l'économie française est une trop grande rigidité dans la formation des salaires, qui a pour conséquence d’en déconnecter l’évolution de celle de leur productivité. Il faut donc fluidifier le marché du travail[20].
Barre durcit la politique monétaire française à partir de 1979 par une augmentation significative des taux courts (le taux à 3 mois passe de 8,2% en 1978 à 9,5% en 1979, avec un passage à 12,2% en fin d'année)[20].
Politique industrielle
Le gouvernement doit faire face à la destruction progressive des emplois dans la sidérurgie après la récession de 1975. La demande d'acier mondiale chute de 16% ; en France, les installations tournent à 70% de leur capacité ; un sidérurgiste français produisant 175 tonnes d'acier par an, contre 250 pour un sidérurgiste américain ou 360 pour un sidérurgiste japonais, les destructions d'emploi commencent.
En 1978, Raymond Barre décide d'un nouveau plan sur la sidérurgie, qui prévoit la réduction des effectifs à 100 000 en 1980 et la recapitalisation des entreprises concernées par l’État. Lorsque le gouvernement Barre 3 est remplacé en 1981, un nombre significatif de salariés de la sidérurgie sont partis en préretraite à 55 ans faute de retrouver un travail.
Gestion des finances publiques
L'objectif affiché de Raymond Barre de maîtrise de l'inflation est un échec, mais le Premier ministre réussit à stabiliser les finances publiques. En 1980, elles sont quasiment à l'équilibre, avec un déficit de 0,1% du PIB. Le budget de l'Etat est certes en déficit de 30 milliards de francs (1,1% du PIB), mais cela est compensé par les excédents, notamment, de la Sécurité sociale (le régime général étant en excédent de 0,5% du PIB).
Le Premier ministre crée la Commission des comptes de la Sécurité sociale en 1979, dont la mission est de fournir aux pouvoirs publics un suivi régulier de la situation de la Sécurité sociale. Il considère qu'il faut anticiper le vieillissement de la population en dégageant des excédents dans les régimes de retraite.
Pour parvenir à maintenir l’équilibre des finances publiques, le gouvernement augmente fortement les prélèvements. Leur taux, qui était de 33,6 % l’année de l’élection de Valéry Giscard d’Estaing, est de 40,1 % en 1980. La majeure partie de cette augmentation est due à l'augmentation du poids de la Sécurité sociale (de 13% du PIB à 17,4%). Certains impôts ont en revanche été réduits (la TVA ayant été abaissée de 20 % à 17,6 % en 1977).
Ce quasi-équilibre permet une semi-stabilité de la dette, qui, sous les trois gouvernements de Raymond Barre, reste à 21% du PIB. Cette stabilité est aidée par l'inflation, qui éponge mécaniquement un certain pourcentage de la dette chaque année. Le déficit structurel français est quasiment nul (-0,5% du PIB). La France aborde donc les années 1980 avec un endettement public faible.
Analyse de la popularité
A partir de 1980, la popularité du gouvernement pâtit de l'impopularité du Président de la République. Un sondage de la SOFRES de février 1981 montre Giscard perdant face à François Mitterrand pour la première fois, avec 48% contre 52% pour le socialiste[21].
Démission
La démission de ce Gouvernement est publiée au JO du , à la suite de la victoire de François Mitterrand à l'élection présidentielle de la même année. Le successeur de Raymond Barre, Pierre Mauroy, forme alors le Gouvernement Pierre Mauroy 1.
Notes et références
- Birnbaum, Pierre., Les Elites socialistes au pouvoir : les dirigeants socialistes face à l'Etat, 1981-1985, Presses universitaires de France, (ISBN 2-13-039351-9 et 978-2-13-039351-1, OCLC 13459377, lire en ligne)
- Décret du 3 avril 1978 portant nomination du Premier ministre
- Décret du 5 avril 1978 portant nomination des membres du gouvernement
- Composition du gouvernement sur le site gouvernement.fr
- Décret du 6 avril 1978 portant nomination des membres du gouvernement
- Décrets du 11 septembre 1978 relatifs à la composition du gouvernement (JO du )
- Décrets du 29 novembre 1978 relatifs à la composition du gouvernement (JO du )
- Christophe de Nantois, « La solidarité gouvernementale sous la Ve République : se soumettre, se démettre ou disparaître », sur juspoliticum.com, Jus Politicum (consulté le )
- Décret du 4 juillet 1979 relatif à la composition du gouvernement (JO du )
- Maxime Fayolle, « Mort de Simone Veil : la vie à bras-le-corps », sur franceculture.fr, France Culture, (consulté le )
- Décret du 22 octobre 1979 relatif à la composition du gouvernement (JO du )
- Décret du 8 novembre 1979 relatif à la composition du gouvernement (JO du )
- Décret du 18 février 1980 relatif aux attributions du ministre délégué auprès du Premier ministre, chargé de la Famille et de la Condition féminine (JO du )
- Décret du 5 novembre 1980 relatif à la composition du gouvernement (JO du )
- Décret du 22 décembre 1980 relatif à la composition du gouvernement (JO du )
- « Norbert Ségard, ministre courage, annonce qu’il a un cancer du poumon », sur lavoixdunord.fr, La Voix du Nord, (consulté le )
- Décret du 4 mars 1981 relatif à la composition du gouvernement (JO du )
- « Les démissions de MM. Deniau, Lecat et de Mme Pelletier n'entraînent pas de remaniement ministériel », sur abonnes.lemonde.fr, Le Monde, (consulté le )
- Décret du 12 mai 1981 mettant fin aux fonctions d'un membre du gouvernement (JO du )
- Daniel, Jean-Marc, (1954- ...), Le gâchis français : 40 ans de mensonges économiques, Paris, Tallandier, dl 2015, ©2015, 265 p. (ISBN 979-10-210-0287-6, OCLC 924058241, lire en ligne)
- Favier, Pierre, 1946-, La décennie Mitterrand, Seuil, ©1990-©1999 (ISBN 2-02-014427-1, 978-2-02-014427-8 et 2-02-010329-X, OCLC 23766971, lire en ligne)
Voir aussi
Bibliographie
- Serge Berstein, René Rémond et Jean-François Sirinelli, Les années Giscard : institutions et pratiques politiques, 1974-1978, Paris, Fayard, coll. « Nouvelles études contemporaines », , 279 p. (ISBN 978-2-213-61737-4, présentation en ligne).
- Serge Berstein et Jean-François Sirinelli, Les années Giscard : Valéry Giscard d'Estaing et l'Europe, 1974 -1981, Paris, Armand Colin, , 272 p. (ISBN 978-2-200-34583-9, présentation en ligne).
- Serge Berstein et Jean-François Sirinelli, Les années Giscard : les réformes de société, 1974-1981, Paris, Armand Colin, , 296 p. (ISBN 978-2-200-35036-9, présentation en ligne), [présentation en ligne].
- Serge Berstein, Jean-Claude Casanova et Jean-François Sirinelli, Les années Giscard : la politique économique, 1974-1981, Paris, Armand Colin, , 192 p. (ISBN 978-2-200-35468-8, présentation en ligne).
- Serge Berstein et Jean-François Sirinelli, Les années Giscard : 1978-1981 : les institutions à l'épreuve ?, Paris, Armand Colin, , 136 p. (ISBN 978-2-200-24644-0, présentation en ligne).
- Samy Cohen et Marie-Claude Smouts, La politique extérieure de Valéry Giscard d'Estaing, Paris, Presses de la Fondation nationale des sciences politiques, , 436 p. (ISBN 2-7246-0515-2, présentation en ligne).
- Les gouvernements et les assemblées parlementaires sous le Ve République, Paris, Assemblée nationale, , 203 p. (lire en ligne) [PDF]
Liens externes
- « Tous les gouvernements depuis 1958 », sur assemblee-nationale.fr, Assemblée nationale (consulté le ).
- « La base de données de la politique française », sur politiquemania.com (consulté le ).
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