Jacques Barrot

Jacques Barrot, né le à Yssingeaux (Haute-Loire) et mort le à Neuilly-sur-Seine, est un homme politique français.

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Jacques Barrot

Jacques Barrot en 2008.
Fonctions
Membre du Conseil constitutionnel français

(4 ans, 8 mois et 21 jours)
Président Jean-Louis Debré
Prédécesseur Pierre Joxe
Successeur Lionel Jospin
Vice-président de la Commission européenne
chargé de la Politique régionale puis des Transports puis de la Justice, de la Sécurité et des Libertés

(4 ans, 11 mois et 9 jours)
Président José Manuel Durão Barroso
Gouvernement Commission Barroso I
Successeur Viviane Reding
Président du groupe UMP de
l'Assemblée nationale

(1 an, 10 mois et 15 jours)
Législature XIIe
Prédécesseur Création du groupe
Successeur Bernard Accoyer
Ministre du Travail et des Affaires sociales
Portefeuille de la Participation jusqu'au

(2 ans et 15 jours)
Président Jacques Chirac
Gouvernement Alain Juppé I et II
Prédécesseur Michel Giraud (Travail)
Simone Veil (Affaires sociales)
Successeur Martine Aubry
Président de la Commission des Finances
de l'Assemblée nationale

(2 ans, 2 mois et 10 jours)
Législature Xe
Prédécesseur Jean Le Garrec
Successeur Pierre Méhaignerie
Président de la Commission des Affaires culturelles, familiales et sociales
de l'Assemblée nationale

(2 ans, 2 mois et 6 jours)
Législature VIIIe
Prédécesseur Claude Evin
Successeur Jean-Michel Belorgey
Ministre de la Santé et de la Sécurité sociale

(2 ans, 10 mois et 9 jours)
Président Valéry Giscard d'Estaing
Gouvernement Raymond Barre III
Prédécesseur Simone Veil
Successeur Edmond Hervé
Ministre du Commerce et de l'Artisanat

(1 an, 3 mois et 3 jours)
Président Valéry Giscard d'Estaing
Gouvernement Raymond Barre III
Prédécesseur René Monory
Successeur Maurice Charretier
Secrétaire d'État chargé du Logement

(3 ans, 10 mois et 4 jours)
Président Valéry Giscard d'Estaing
Gouvernement Jacques Chirac I
Raymond Barre I et II
Prédécesseur Christian Bonnet
Successeur Marcel Cavaillé
Député français

(7 ans, 6 mois et 3 jours)
Circonscription 1re de la Haute-Loire
Législature XIe et XIIe (Cinquième République)
Prédécesseur Serge Monnier (UDF)
Successeur Laurent Wauquiez (UMP)

(14 ans et 4 jours)
Circonscription 1re de la Haute-Loire
Législature VIIe (Cinquième République)
Prédécesseur Roger Fourneyron
Successeur Serge Monnier

(1 mois et 23 jours)
Circonscription 1re de la Haute-Loire
Législature Ve (Cinquième République)
Prédécesseur Roger Fourneyron
Successeur Roger Fourneyron

(7 ans, 3 mois et 26 jours)
Circonscription 1re de la Haute-Loire
Législature IIIe, IVe et Ve (Cinquième République)
Prédécesseur Jean Prunayre
Successeur Roger Fourneyron
Président du conseil général de la Haute-Loire

(28 ans, 1 mois et 22 jours)
Prédécesseur Jean-Claude Simon (RI)
Successeur Gérard Roche (DVD)
Conseiller général de la Haute-Loire

(37 ans, 7 mois et 12 jours)
Circonscription Canton d'Yssingeaux
Prédécesseur Noël Barrot (CD)
Successeur Madeleine Dubois (UMP)
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Yssingeaux (France)
Date de décès
Lieu de décès Neuilly-sur-Seine (France)
Nationalité Français
Parti politique CD
CDP
UDF-CDS
UDF-FD
UMP
Père Noël Barrot
Enfants Jean-Noël Barrot
Diplômé de IEP de Paris

Ancien secrétaire général du Centre des démocrates sociaux (CDS), composante de l'UDF, il a longtemps été une des principales figures de la démocratie chrétienne en France.

Il occupe plusieurs fonctions ministérielles, dont celles de ministre du Commerce, de la Santé, du Travail. Jacques Barrot est aussi vice-président de la Commission européenne de 2004 à 2009, initialement chargé des Transports, puis de la Justice et des Affaires intérieures.

De 2010 à sa mort, il est membre du Conseil constitutionnel.

Il fut condamné pour « recel d'abus de confiance » en raison du financement illégal du CDS, mais fut amnistié par le président de la République.[pertinence contestée]

Biographie

Fils du résistant démocrate-chrétien Noël Barrot[1], député MRP de Haute-Loire, Jacques Barrot effectue ses études secondaires à Yssingeaux, avant de les poursuivre à Aix-en-Provence par une licence de droit et un certificat de sociologie. Diplômé par la suite de l'Institut d'études politiques de Paris (IEP), il est aussi titulaire du Certificat d'aptitude à la profession d'avocat (CAPA), mais ne plaidera jamais[2]. Il fut membre de la Conférence Olivaint durant sa jeunesse.

Il épouse le en premières noces Florence Cattani, avec laquelle il aura trois enfants : Jean-Noël, Hélène et Marie.[3]

Le , il épouse Béatrice Barrot.

Il est le père de Jean-Noël Barrot, élu député des Yvelines en 2017.

Parcours politique

Peu après la mort de son père à l'Assemblée nationale, alors qu'il n'est encore que conseiller municipal d'Yssingeaux, il est élu député de la Haute-Loire en  : porté par le souvenir de Noël Barrot (CD), il défait le candidat de la fidélité au général de Gaulle, le Républicain indépendant Jean Proriol, et conservera ce siège jusqu'en 2004. Démocrate-chrétien comme son père, il refuse cependant de soutenir la candidature Poher en 1969 et rejoint le Centre Démocratie et Progrès (CDP) de Jacques Duhamel qui, dira-t-il, « a éclairé toute ma vie politique[4]. »

Partisan du président Georges Pompidou comme le ministre des Finances Valéry Giscard d'Estaing, il se rapproche de ce dernier, qui le nomme secrétaire d'État au Logement lorsqu'il accède à la présidence de la République en 1974[5]. À ce poste durant près de quatre ans, il lance le premier programme de rénovation de grands ensembles en France (« Habitat et vie sociale »[6]). Raymond Barre l'appelle alors au ministère du Commerce puis au ministère de la Santé et de la Sécurité sociale. À ce titre, il soutient le développement d'une information indépendante au service des médecins, en accordant une subvention à La revue Prescrire[7].

Après l’échec de 1981, il se consacre essentiellement à ses fonctions locales et devient maire de sa commune natale en 1989, mairie que son père avait eu de grandes difficultés à conquérir. Président du conseil général de la Haute-Loire après le décès de son ami le docteur Simon (1976), il se montre un ardent défenseur du désenclavement, et notamment de l'aménagement de la RN 88 ; il inaugure ainsi en 1994 le viaduc du Lignon qui rapproche la Haute-Loire de Rhône-Alpes. Par la suite, il lance le projet de restauration de l'hôpital général du Puy-en-Velay, où s'installe l'hôtel du département en 2001.

À l'Assemblée nationale, il s'impose comme une des figures principales du centre, même s'il ne parvient pas à obtenir la présidence du Centre des démocrates sociaux (CDS) face à Pierre Méhaignerie. Soutien de Raymond Barre lors de l'élection présidentielle de 1988, il préside par la suite le groupe parlementaire de l'Union du centre, élément de l'ouverture voulue par Michel Rocard, entre 1988 et 1993[8]. C'est au titre de ses fonctions de secrétaire général du CDS qu'il sera condamné, aux côtés de Pierre Méhaignerie et de Bernard Bosson, pour « recel d'abus de confiance », en raison du financement irrégulier du CDS (s'agissant de faits antérieurs à la loi de 1990 sur le financement des partis politiques, sa peine sera aussitôt annulée du fait de l'amnistie du )[9].

Soutien de Jacques Chirac, il est ministre du Travail et des Affaires sociales entre 1995 et 1997 (et doit défendre le très contesté plan Juppé de 1995 pour les retraites) puis président du nouveau groupe UMP à l'Assemblée nationale, de 2002 à 2004.

Jacques Barrot est l'un des membres fondateurs, avec Jean-Pierre Raffarin, Michel Barnier et Dominique Perben, du club Dialogue & Initiative, créé en 1999. Il a aussi été vice-président du Cercle de l'industrie, de sa création en 1993 à 2004.

En 2004, il est nommé vice-président de la Commission européenne, présidée par José Manuel Durão Barroso, et abandonne son siège de député à son jeune suppléant, Laurent Wauquiez. Chargé des transports à Bruxelles (DG TREN), il signe avec les États-Unis un accord d'ouverture des relations aériennes transatlantiques, et doit trouver des financements pour le projet Galileo.

En , il remplace Franco Frattini au poste de commissaire à la Justice, à la Liberté et à la Sécurité, mais ne poursuit pas ses fonctions au sein de la Commission Barroso II, qui prend ses fonctions en .

Conseil constitutionnel

Il est nommé, le , au Conseil constitutionnel par le président de l'Assemblée nationale Bernard Accoyer[10], succédant à Pierre Joxe.

Il meurt subitement le , après un malaise dans le métro, à la station Les Sablons, à Neuilly-sur-Seine[11].

Distinction

Il est promu au grade d'officier de la Légion d'honneur le .

En , une plaque commémorative avec son nom est apposée dans l'hémicycle de l'Assemblée nationale.

Postérité

La première promotion (2012) de la European School of Political and Social Sciences (ESPOL) de l'université Catholique de Lille, dont la création avait été largement soutenue par Jacques Barrot, porte son nom.

Détail des mandats et fonctions

Mandats locaux

Mandats parlementaires

Député de la Haute-Loire

- - - - - - - - - -  :

Fonctions gouvernementales

Début Fin Fonction Gouvernement

1974

1976
Secrétaire d'État auprès du ministre de
l'Équipement, chargé du Logement
Jacques Chirac I

1976

1977
Secrétaire d'État auprès du ministre de
l'Équipement, chargé du Logement
Raymond Barre I
1er avril
1977

1978
Secrétaire d'État auprès du ministre
de l'Équipement et de l'Aménagement du territoire,
chargé du Logement
Raymond Barre II

1978

1979
Ministre du Commerce et de l'ArtisanatRaymond Barre III

1979

1981
Ministre de la Santé et de la Sécurité socialeRaymond Barre III

1995

1995
Ministre du Travail, du Dialogue social
et de la Participation
Alain Juppé I

1995

1997
Ministre du Travail et des Affaires socialesAlain Juppé II

Notes et références

  1. Voir sur assemblee-nationale.fr.
  2. Voir sur lexpress.fr.
  3. « Généalogie de Jacques BARROT », sur Geneanet (consulté le )
  4. Voir sur journalextimerecherchespoir.
  5. Faure Michel, « Jacques Barrot: ministre de la sérénité sociale », L'Express, (lire en ligne, consulté le ).
  6. Voir sur polville.lyon.fr.
  7. Voir sur sudouest.fr.
  8. Jacques Attali, Verbatim III : chronique des années 1988-1991, Paris, Librairie générale française, (ISBN 2-253-14409-6 et 9782253144090, OCLC 496064040, lire en ligne), 1988-1989.
  9. « Jacques Barrot estime avoir été diffamé », LeMonde.fr (avec AFP et Reuters), 19 novembre 2004.
  10. « Sarkozy nomme Charasse au Conseil constitutionnel », Le Figaro, 23 février 2010.
  11. « L’homme politique français Jacques Barrot est mort », sur www.lemonde.fr,

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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