Le Figaro

Le Figaro est un journal quotidien français fondé en 1826, sous le règne de Charles X. Il est à cet égard le plus ancien titre de la presse française encore publié. Il est nommé d'après Figaro, le personnage de Beaumarchais, dont il met en exergue la réplique : « Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur. »

Pour les articles homonymes, voir Figaro (homonymie).


Une du Figaro le 4 août 1914, au lendemain de la déclaration de guerre de l’Allemagne à la France.

Pays France
Langue Français
Périodicité Quotidienne
Format Berlinois
Genre Généraliste, journal d'opinion
Prix au numéro 3 €
5,30 € (vendredi et samedi[alpha 1])
Diffusion 329 462[1] ex. (2019)
Date de fondation
Éditeur Robert Mergui
Ville d’édition Paris (9e)

Propriétaire Famille Dassault
via Groupe Figaro et Société du Figaro[2]
Directeur de publication Marc Feuillée
Directeur de la rédaction Alexis Brézet
ISSN 1241-1248
ISSN (version électronique) 1638-606X
OCLC 473539292
Site web lefigaro.fr

Sa ligne éditoriale est de droite gaulliste, libérale et conservatrice, selon le spectre politique français habituellement utilisé. Il est principalement lu par des sympathisants de droite ou de centre droit.

Présentation

Devise figurant à la une

Premier numéro, daté des « 1er à 14 » janvier 1826.

« Sans la liberté de blâmer, il n'est point d'éloge flatteur. »

 Beaumarchais, Le Mariage de Figaro

Figaro est un des personnages de Beaumarchais, héros du Barbier de Séville, du Mariage de Figaro et de la Mère coupable.

Le Figaro comporte d'autres références au personnage dont il tire son nom, comme « Figaro-ci, Figaro-là », Le Barbier de Séville.

À une époque, cette devise fut remplacée par : « Loué par ceux-ci, blâmé par ceux-là, me moquant des sots, bravant les méchants, je me presse de rire de tout… de peur d'être obligé d'en pleurer... », puis la devise initiale fut restaurée, un temps discrètement, puis de nouveau en première page depuis la dernière maquette.

Ligne éditoriale

Le Figaro, d'après son directeur, se considère comme un journal de droite et de centre droit[3]. Le journal est le point de jonction de plusieurs grands courants d'idées ancrés à droite ou au centre droit. Il s'agit principalement du libéralisme classique ou l'éclectisme libéral[4] jumelé avec un conservatisme social. Il est aussi souvent classé comme gardien de l’éclectisme culturel de la droite française par ses oppositions à la Commune de Paris, au communisme, ou par ses sympathies gaullistes[5], ou encore par son attachement au système républicain. L'un des slogans de sa campagne publicitaire de 2005 était « en matière d'économie nous sommes pour le libre-échange. En matière d'idées aussi. »

En , un texte de la Société des journalistes du Figaro dénonce la ligne éditoriale de son journal, qu'elle considère comme étant un soutien important aux différents gouvernements de droite qui se sont succédé dans les années 2000[6],[7],[8]. La rédaction du Figaro est très attachée au principe de protection des sources d'information des journalistes[réf. nécessaire].

En , son directeur général, Alexis Brézet, définit ainsi l’esprit du quotidien qu’il dirige : « libéral mais pas dogmatique, conservateur mais pas passéiste, européen mais pas eurobéat, attaché à défendre la culture française mais ouvert sur le monde » tout en se revendiquant d’une « indépendance d’esprit »[9].

Lectorat

Le Figaro réunit une majorité de lecteurs de droite et de centre droit[10],[11].

Identité visuelle

Histoire du journal

Aîné de la presse française avec la Revue des deux Mondes, Le Figaro fait partie des plus vieux journaux du monde. Il naît en 1826 sous la forme d’un petit hebdomadaire satirique, devient quotidien en 1866 sous l’impulsion d’Hippolyte de Villemessant, et connaît son âge d'or à la Belle Époque ; des chroniques littéraires aux petites annonces, la bourgeoisie française et l'aristocratie étrangère se reconnaissent dans Le Figaro comme les milieux populaires se retrouvent dans les colonnes des « quatre grands » de l’époque (République du Croissant). En 1944, Le Figaro est ramené vers le libéralisme modéré de la droite classique par la reprise en main de Pierre Brisson qui fait du Figaro un journal triomphant de la Libération. La prospérité de la « maison Figaro » accompagne celle des Trente Glorieuses : le Figaro reste le journal qui a choyé de « grandes plumes ».

Premier Figaro : un journal satirique atypique (1826-1854)

Le Figaro en 1826 (numéro 6).

Le , sous la Restauration, paraît Le Figaro, un hebdomadaire satirique à Paris, sous l'impulsion d'un chansonnier, Maurice Alhoy, ainsi que d'un écrivain et homme politique, Étienne Arago. Le « journal satirique, spirituel et batailleur » est baptisé du nom d'un personnage de Beaumarchais pour faire un pied-de-nez à la censure monarchique. Il se présente sous un format de quatre pages, petit-folio et est publié avec de nombreuses interruptions.

Auguste Le Poitevin de L'Égreville [12] devient directeur de publication en  ; il lui donne du 22 au le nom Le Nouveau Figaro, avant de reprendre le nom Le Figaro[13]. il vend le journal en 1827 pour la somme de 30 000 francs à Victor Bohain. Parmi ses premiers rédacteurs, on trouve Félix Davin, Léon Gozlan, Michel Masson, Auguste Jal, Jules Janin, Alphonse Karr, Nestor Roqueplan, George Sand, Jules Sandeau. Le journal littéraire aux discours satiriques manie le rire et l’allusion politique afin de « faire la barbe » aux royalistes : ainsi la devise « La vérité, quand même !... », toujours mentionnée en bas à droite dans les premiers numéros est particulièrement provocante car elle détourne celle des ultras du début de la Restauration, « Vive le roi quand même ». De fait, Le Figaro est un journal royaliste mais qui se pose en adversaire des ultra-royalistes qui appuient Charles X[14].

Après la chute de Charles X, il accueille favorablement la révolution de Juillet[15] parce que le vieux titre a contribué au renversement du régime[16]. Son directeur Victor Bohain y gagne alors une place de préfet de la Charente. Le journal garde cependant son indépendance d'esprit et, sous la direction d'Henri de Latouche, se montre ensuite très critique envers la Monarchie de Juillet[17].

En 1832, les éléments républicains du vieux titre étant neutralisés et écartés, Le Figaro est racheté par les monarchistes pour contrer un front satirique mené par La Caricature. Il perd son inventivité satirique à cette occasion[18]. Fin 1833, jusqu'en 1854, l'« ancien Figaro » essuie neuf échecs lors des différentes tentatives de relance.

Émile Gaboriau, auteur d'un ouvrage sur les premiers « Figaro » en 1861, rappelle les raisons de ses succès ou de ses échecs[19] :

« Malheureusement pour le petit journal, les causes de sa vogue sont aussi celles de sa décadence. Un jour il ne donne plus juste la note de l’opinion, de ce moment il est perdu. Lui, si fort pour démolir, il est impuissant à édifier. L’essaie-t-il, il devient grotesque, ridicule même. Il brille dans l’opposition ; mais qu’il passe au pouvoir, il s’éteint et meurt »

Peut-être l'épilogue est-il pour cette publication de devenir un journal respecté et de restaurer sa position d’électron sur l’échiquier politique.

Résurrection du journal : Le Figaro de Villemessant (1854-1879)

Hippolyte de Villemessant a fait du Figaro une nouvelle force dans le champ littéraire.

En , sous l'impulsion d'Hippolyte de Villemessant, Le Figaro est repris[20]. Le journal est surtout parisien et littéraire. Hippolyte de Villemessant sait d'emblée s'entourer de rédacteurs talentueux (Charles Baudelaire, frères Goncourt) et innove : il crée des rubriques permanentes, dans lesquelles les lecteurs se retrouvent, et insère des brèves, une rubrique nécrologique et un courrier des lecteurs. Il est aussi l'instigateur de la rubrique « Échos », qui fait le succès du journal, avec force calembours, anecdotes, indiscrétions et potins, qui donnent aux lecteurs l'impression d'appartenir à un public de privilégiés mis dans la confidence. Le succès du Figaro est tel qu'Hippolyte de Villemessant décide de doubler la fréquence de parution de son hebdomadaire dominical le . Le journal devient bihebdomadaire et paraît alors le jeudi et le dimanche[21].

Dès la parution des Fleurs du Mal en 1857, Gustave Bourdin réagit avec virulence dans les colonnes du Figaro du  : « Il y a des moments où l'on doute de l'état mental de M. Baudelaire, il y en a où l'on n'en doute plus ; - c'est, la plupart du temps, la répétition monotone et préméditée des mêmes choses, des mêmes pensées. L'odieux y côtoie l'ignoble ; le repoussant s'y allie à l'infect… ce livre est un hôpital ouvert à toutes les démences de l’esprit, à toutes les putridités du cœur ; encore si c’était pour les guérir, mais elles sont incurables[22]. » Cette appréciation totalement négative deviendra le jugement dominant de l'époque et l'article sera à l'origine des ennuis judiciaires de Baudelaire, de la censure et de la condamnation des Fleurs du mal[23].

Des chroniques littéraires aux petites annonces, la bourgeoisie française se reconnaît dans Le Figaro comme les milieux populaires se retrouvent dans les colonnes des « quatre grands » de l’époque. Le Figaro se positionne aussi comme l’un des principaux journaux du monde parisien[24]. Ainsi Alphonse Daudet a écrit dans ses célèbres Mémoires, en 1891, que le Figaro avait « comme clients, le Tout-Paris, c’est-à-dire cet infiniment petit morceau de Paris qui mène son train entre le Gymnase et l’Opéra, Notre-Dame-de-Lorette et la Bourse, et s’imagine exister seul : des coulissiers, des comédiens, des journalistes ; sans compter la légion agitée, affairée, des bons boulevardiers qui ne font rien »[25]. Il est « un journal conçu par le boulevard pour le boulevard »[26].

Pierre-Auguste Renoir, Madame Monet lit Le Figaro (vers 1872-1874), Lisbonne, musée Calouste-Gulbenkian.

Durant l'année 1863, un concurrent quotidien apparaît : Le Petit Journal. En réaction, Hippolyte de Villemessant crée L'Événement, quotidien lui aussi, refusant d'engager Le Figaro dans la bataille. Le Petit Journal sort vainqueur de cette confrontation et L'Événement disparaît peu de temps après, à la suite d'un article sur le droit des pauvres, qui aurait déplu au gouvernement de Napoléon III.

Le , Le Figaro devient un quotidien[27]. Il connaît aussitôt du succès grâce à des contenus variés et de qualité. À cette époque, Le Figaro est l'un des premiers journaux à publier des grands reportages réalisés sur place, en France ou à l'étranger, par ses propres journalistes. En effet, en imposant une complicité malicieuse entre journaliste et lecteur, et une critique en matière de vie culturelle, de la littérature (poésie, roman naturaliste, théâtre), de la chronique mondaine à la vie musicale (il organise même des concerts de musique et au début des années 1920 ; Stravinsky compose pour Le Figaro), le journal assume un véritable magistère, pas seulement critique, mais également créateur. Son style alerte et animé se démarque aussi du style terne de la presse de l'époque. Le tirage atteint alors les 56 000 exemplaires, dont 15 000 abonnés. Le Figaro politique paraît en 1867. Il participe aux grandes affaires politiques du XIXe siècle, dans lequel Henri Rochefort laisse libre cours à son talent de satiriste. L'apparition d'un tel journal s'explique par la libéralisation de l'Empire. Cependant, Henri Rochefort frise la censure. Hippolyte de Villemessant crée alors un journal pour lui : La Lanterne.

Lors de la Commune de Paris, le journal prend position contre celle-ci. Il est le premier journal supprimé par la Commune, mais reprend ses publications lorsque celle-ci est finalement vaincue. Il avait appelé à la répression du mouvement : « Il reste à M. Thiers une tâche importante : celle de purger Paris. Jamais occasion pareille ne se présentera. […] Allons, honnêtes gens, un coup de main pour en finir avec la vermine démocratique et sociale, nous devons traquer comme des bêtes fauves ceux qui se cachent »[28]. Le Figaro se crée ainsi un public d'aristocrates et de bourgeois. Il s'affirme comme « conservateur-monarchique » dans son édition du , après une suspension de quinze jours due à un éditorial antiparlementaire et pro-Mac Mahon rédigé par Saint-Genest. Des photographes de grandes renommée comme Nadar, Braun, ou Truchelut collaborent aux illustrations[29], à une période où la photographie devient un argument concurrentiel.

Hippolyte de Villemessant se fait vieux et songe à l'avenir du Figaro ; il passe le relais à une direction collégiale composée de Francis Magnard, rédacteur en chef (célèbre pour la verve de son petit éditorial, le « Magnard », qui témoigne de l'émergence du journalisme professionnel), Fernand de Rodays, administrateur, et Antonin Périvier, directeur littéraire[30].

Le , Le Figaro paraît encadré de noir : Hippolyte de Villemessant est mort la veille à Monte-Carlo. De nombreuses personnes se rendent à ses funérailles. Des auteurs comme Alphonse Daudet ou Gustave Flaubert laissent un témoignage de la perte alors ressentie par le monde littéraire et politique.

Le Figaro et la Belle Époque : un journal entre deux France (1879-1914)

La Belle Époque est l'âge d'or de la presse en France. Après la loi sur la liberté de la presse du 29 juillet 1881, le journal bénéficie du développement technique des machines de presse et de l'alphabétisation de la population française. Les écrivains deviennent des journalistes courtisés. Cette période marque également l’introduction des suppléments, en commençant en 1882 par le supplément littéraire. En même temps, Le Figaro organise des soirées littéraires. Cette initiative durera plus d’un quart de siècle et réunit les premiers jeudis de chaque mois un cercle étroit de privilégiés qui prennent connaissance des nouveautés de la littérature. Parallèlement, Le Figaro s’investit vivement dans l’affaire de Panama. Le succès du Figaro se confirme et ses tirages dépassent 80 000 exemplaires entre 1879 et 1895, ce qui en fait un titre majeur de la presse de la période.

Le directeur du titre, Fernand de Rodays, est persuadé de l'innocence de Dreyfus et laisse publier nombre d'articles en faveur du capitaine Dreyfus. Le est publié le dossier de Scheurer-Kestner qui présente le capitaine comme une victime d’une erreur judiciaire. C'est aussi dans Le Figaro que Mathieu Dreyfus, le frère d'Alfred Dreyfus, désigne Ferdinand Walsin Esterhazy comme le vrai coupable. Le , les deux pistes se rejoignent, à l'occasion d'une rencontre entre Scheurer-Kestner et Mathieu Dreyfus. Ce dernier obtient enfin la confirmation du fait qu'Esterhazy est bien l'auteur du bordereau. Le , sur ces bases, Mathieu Dreyfus porte plainte auprès du ministère de la Guerre contre Walsin Esterhazy[31].

Le mouvement dit dreyfusard, animé par Bernard Lazare, Mathieu Dreyfus, Joseph Reinach et Auguste Scheurer-Kestner, est né au sein de la rédaction du Figaro. Émile Zola, informé mi- par Scheurer-Kestner du dossier[32], est convaincu de l'innocence de Dreyfus et s'engage officiellement. Dans les colonnes du Figaro, Émile Zola écrit trois articles avant la parution du célèbre « J'accuse…! » dans les colonnes de L'Aurore. Un des dessins les plus célèbres de l'affaire est le raccourci que Caran d'Ache fit, le , dans les colonnes du Figaro, d'une querelle familiale concernant l'affaire Dreyfus pour illustrer la profonde division de la société française à ce sujet au tournant des XIXe et XXe siècles. Par ailleurs, Anatole France et Zola sont les principaux journalistes aux rubriques de critique littéraire et artistique de cette époque pour le titre.

Gaston Calmette est nommé directeur du journal en 1902. Il réorganise très vite Le Figaro : il rachète le contrat d’impression et les machines de l’imprimerie, modernise l’immeuble, amortit les dettes et réussit à faire remonter les tirages[33] par le retour à l’ancien programme du journal « non politique » visant surtout des milieux aristocratiques, « de la bourgeoisie la plus riche, du grand commerce, de la haute industrie, de l’armée, de la société étrangère la plus élégante. »[34]

Caricature d'Édouard VII en visite à Paris, le Figaro à la main.

En 1904, Le Figaro relaye les « fiches[35] » des services militaires (voir affaire des fiches). Cette opération de fichage politique et religieux dans l'armée française visait les officiers, généralement issus de familles catholiques, qui ont été souvent écartés des postes importants de l'armée quelquefois au profit de carriéristes médiocres issus des loges ou de la clientèle des partis de gauche.

À partir de 1908, Marcel Proust écrit un certain nombre d'articles dans Le Figaro (Pastiches et mélanges) et il reprend même certains de ses articles dans À la recherche du temps perdu. D'un autre côté, plusieurs articles de politique étrangère et sportives publiés en une du Figaro par Pierre de Coubertin entre et (puis réunis en 1909 chez Plon-Nourrit sous le titre Pages d’histoire contemporaine), participent à convertir les Français aux sports collectifs, selon le Daily Telegraph, le Times, et le New York Herald Tribune[36].

Entre les lignes de front : les Années folles et Le Figaro en guerre (1914-1942)

Action de la Société du Figaro, 13 juin 1923.

Pour plaire à son lectorat mondain, le directeur du journal, Gaston Calmette, va jusqu’à publier les vices privés des personnalités politiques. Il lance une campagne de presse contre le ministre des Finances Joseph Caillaux, l'accusant entre autres d'avoir cumulé ses fonctions politiques avec la présidence du conseil d'administration d'une banque étrangère, tout en le menaçant de publier ses lettres privées. Gaston Calmette est assassiné le par Henriette Caillaux, la femme du ministre incriminé[37].

Cette période coïncide avec la censure, réhabilitée dans plusieurs pays durant la Première Guerre mondiale, au nom de l'intérêt national. En France, elle prend la forme d’une loi du , votée dans l'urgence, interdisant tout article apte à révéler des informations à l'ennemi ou à décourager les Français (notamment en révélant la réalité des conditions de vie au sein des tranchées). La Grande Guerre prive temporairement Le Figaro de son identité mondaine et littéraire. La direction suivante d’Alfred Capus et de Robert de Flers n'apporte pratiquement pas de changements et en 1920, à la suite d’un conflit interne, ils quittent Le Figaro. Louis Latzarus en prend la rédaction en chef pour la courte période qui suit.

Durant l'entre-deux-guerres, le journal renoue avec un certain esprit mondain[38], surtout dans ses chroniques[39], où la conversation s'adresse à un public encore très féminin ; seul en a subsisté de nos jours le Carnet mondain[40].

En 1922, le journal, étant devenu société par actions, le parfumeur François Coty rachète la majorité des parts, il modernise et relance le journal (20 000 exemplaires en 1921 ; 50 000 en 1928)[41], puis le renomme Figaro[42]. Il installe le nouveau siège au rond-point des Champs-Élysées, dans l'ancien hôtel particulier du banquier Henri Bamberger, et l'équipe d'un matériel d'imprimerie moderne[42].

François Coty absorbe, à la mort d'Arthur Meyer, Le Gaulois et délaisse le journal en 1928 pour L'Ami du peuple. Figaro redevient Le Figaro en 1929, date à laquelle les premiers mots croisés apparaissent. Durant les années Coty, la politique, les informations financières et économiques qui existaient déjà, prennent de l’importance dans la maquette du journal. La rubrique sportive est développée, la place accordée aux jeux, à la radio, avec une chronique TSF, au cinéma et aux annonces s'étend, la multiplication des suppléments thématiques et l’ouverture sur les autres pays connaitront plus tard un franc succès[43]. En 1931, Coty finance, à hauteur de trois millions, la caisse des retraites de la presse française[44]. Cependant, thuriféraire du Duce, xénophobe et anti-communiste, Coty fait mener dans son journal des campagnes contre les impôts, la franc-maçonnerie et le communisme international : ce ton populiste, antiparlementaire et proche de l'extrême droite éloigne le journal de sa ligne modérée[45]. De à , Maurice Feuillet fonde et dirige un nouveau supplément hebdomadaire, Le Figaro artistique, consacré à l'art.

En 1925, Coty nomme l'éditorialiste politique Lucien Romier rédacteur en chef, il le restera jusqu'en 1927 lorsqu'il quitte le journal à la suite d'un conflit avec son propriétaire. La veuve de François Coty, Mme Cotnareanu, en devient la nouvelle propriétaire à la mort de son mari en . Lucien Romier revient alors à la direction du journal tandis que Pierre Brisson y prend progressivement des responsabilités importantes et devient directeur littéraire[46]. Le journal, un temps compromis, retrouve une brillante équipe de rédacteurs à partir de 1935. Ainsi François Mauriac, Georges Duhamel, Jean Giraudoux, Tristan Bernard et André Maurois vont en devenir membres[47]. Cependant, le Figaro ne retrouve pas une ligne politique modérée. Lucien Romier conservant au journal un ton antiparlementaire, très hostile au Front populaire et épousant les positions du maréchal Pétain, dont il sera ministre à Vichy. Ainsi le , à la une du journal, les prises de position éditoriales sont sans ambiguïté. Allant des franquistes qualifiés de « héros » tandis qu'ils reprennent la ville de Tolède pendant la guerre d'Espagne, jusqu'à l'homme politique Philippe Henriot, élu de la Fédération républicaine qui deviendra un des importants soutiens du régime de Vichy, « chaudement félicité » pour sa réélection. Avec le temps, le journal se replie sur le libéralisme et les journalistes « munichois sans enthousiasme[47] », s'opposent au nazisme à la fin des années 1930.

Les textes rédactionnels sont souvent accompagnés de pages entières d’illustrations et les premières photographies font en outre leur apparition dans Le Figaro, qui les utilise alors abondamment. Grâce aux efforts de la nouvelle équipe, les tirages remontent : ils atteignent 50 000 exemplaires en et 80 000 en 1939[48]. Le quotidien couvre par de grands reportages les conflits de l'époque, comme la guerre d'Éthiopie, la guerre sino-japonaise ou la guerre d'Espagne.

À la veille de la Seconde Guerre mondiale, le journal subit à nouveau la censure. Sous la plume de Maurice Noël apparaît pour la première fois l’expression de la « drôle de guerre »[49]. Devant la progression allemande en , Le Figaro, comme le gouvernement, se replie à Bordeaux puis à Clermont-Ferrand[alpha 2]. Le Figaro est publié après coup à Lyon, en zone libre, grâce au versement de 4 469 504,50 F par le gouvernement de Vichy à François Mauriac[51], jusqu'à l'Occupation allemande de 1942. À la suite des éditoriaux de Pierre Brisson, la censure de Vichy, notamment de la part du ministère de l’Information, se fait plus pressante.

Pierre Brisson décide dans ces conditions d’arrêter le journal le , le lendemain de sa suspension[52], et publie un éditorial dont la parution est empêchée sauf pour les abonnés :

« Les consignes impératives qui viennent de nous parvenir ne nous permettent plus de poursuivre notre tâche sans offenser nos sentiments les plus intimes et sans trahir la confiance du public. Il s'agit de mentir ou de se démettre. Notre choix est fait. Je remercie les lecteurs de leur attachement, de leur compréhension, de l'estime qu'ils marquent à ce journal fait par des hommes de cœur dans des situations difficiles. Je leur donne l'assurance qu'ils retrouveront au premier jour Le Figaro, fidèle à ses devoirs et conforme à ses vœux. »

Développement du quotidien

Raymond Aron, qui a fourni plus de 2 300 articles.

À la Libération Le Figaro reparaît, avec l'appui de Louis Aragon[53], à Paris avec un éditorial de François Mauriac sur Charles de Gaulle, le . Il est confronté aux débats sur les modalités de l’épuration. Il devient ainsi le journal du MRP face aux communistes et aux socialistes.

Aidé par Maurice Noël, Pierre Brisson relance en un hebdomadaire littéraire. Publié en dehors du quotidien, Le Littéraire (qui devient Le Figaro littéraire en 1947) est créé en réponse à la mainmise du Parti communiste français sur de nombreux journaux culturels et pour défendre la théorie de l'art pour l'art face à l’engagement idéologique et politique des intellectuels[54]. L’hebdomadaire a alors défendu des écrivains critiques du communisme ou transfuges du bloc de l'Est (Arthur Koestler, Victor Kravtchenko). Le Littéraire ou Le Figaro littéraire a réuni différents écrivains ou intellectuels, tels que Paul Claudel, Léon-Paul Fargue, Colette, Julien Green, Rousset, Rougemont, etc. Il se présente comme défenseur des valeurs culturelles de la droite française.

Pierre Brisson ramène Le Figaro vers le libéralisme modéré de la droite classique. Le journal incarne la défense de la démocratie parlementaire, de la réconciliation avec l'Allemagne, en vue de l'unité européenne, mais aussi de l'alliance atlantique[55]. Ces convictions font que Raymond Aron rejoint Brisson en 1947 et écrit dans son journal près de 2 300 articles.

Le Figaro double ses ventes entre 1945 et 1950[43], sur fond de couverture équilibrée du procès Kravtchenko[43].

Création d'une société fermière

Après la guerre, Yvonne Cotnaréanu, veuve de François Coty, effectue son retour en France et souhaite récupérer le contrôle du journal, mais se heurte au directeur Pierre Brisson[43]. Ce dernier demande au gouvernement de son ami de l'époque, le MRP Georges Bidault[56], une mesure législative taillée sur mesure : l'article 2 de la loi du , dite Lex brissonis[57] qui précise en substance que demeurent sans effet tous les actes qui porteraient atteinte aux droits de ceux qui détiennent une autorisation de faire paraître un journal et en assurent la direction et la rédaction[58].

Dans un premier temps, malgré cette nouvelle loi, la veuve Coty réalise les transferts d'actions qui lui permettent de faire élire le 20 juin 1947 un nouveau conseil d'administration du Figaro. Mais la procédure est immédiatement contestée par Pierre Brisson, ce qui déclenche deux procès, intentés par chacune des parties. Le tribunal de commerce de Paris tranche en faveur de Brisson. Il déclare, en août 1948, nulle l'élection du nouveau conseil d'administration, estimant que la loi de février 1947 obligeait à maintenir le statu quo dans les journaux reparus depuis la libération.[59]

Fort de ce succès en Justice, Pierre Brisson menace de faire voter une autre loi qui pourrait avoir pour conséquence l'expropriation d'Yvonne Cotnaréanu. Cette dernière fait alors appel à de nouveaux actionnaires. Elle consent à un accord comprenant trois clauses principales[56] :

  • elle renonce à tout droit de regard sur la gestion et la rédaction[56];
  • elle cède 50 % de ses parts au groupe Prouvost-Béghin[56] pour seulement 150 millions de francs et lui consent un droit de préemption étendu à la succession[56] ;
  • la gestion est confiée une « société fermière d'indépendance », dotée d'un conseil de sept membres dont seulement deux représentants des propriétaires[60]. Cette société garantit l'indépendance de la rédaction[61],[56] et n'a pas le droit faire appel à un capital extérieur, les cessions de parts étant réglementées[56]. La société fermière compte parmi ses administrateurs l'écrivain François Mauriac, André Siegfried, premier président de la Fondation nationale des sciences politiques, et Jacques de Lacretelle. L'équipe de rédaction du journal détient 75 % des parts[62].

Yvonne Cotnaréanu accepte ainsi de céder la moitié de ses parts[61],[43] à une nouvelle association entre la famille Béghin et Jean Prouvost. L'accord est trouvé à l'hiver 1949-1950 mais signé seulement en mai 1950[43] par les nouveaux actionnaires. Pierre Brisson écrit ensuite au publicitaire Marcel Bleustein-Blanchet le 24 juin 1950 pour regretter de ne pas avoir formalisé par écrit ces accords dès janvier, et tenter de les rectifier sur la gestion de la publicité [63],[64]. Envisageant de faire appel du jugement de 1948, Jean Prouvost s'est en effet battu pour améliorer l'accord en sa faveur avant de signer, refusant que la régie publicitaire soit confiée à Marcel Bleustein-Blanchet[63], comme l'accord avec Pierre Brisson le stipulait pourtant[63],[64], et comme un télégramme des Cotnaréanu l'entérinait[63],[64].

Malgré sa loyauté à Jean Prouvost, Pierre Brisson se méfie, estimant qu'il « ne se contentera pas de regarder le journal comme une poupée dans la vitrine » et que « tôt ou tard, il voudra prendre la poupée sur ses genoux »[63]. Soucieux d'éviter une « presse au service d'intérêts capitalistes », incarnée avant-guerre par François Coty, « unique propriétaire du Figaro, comme Boussac par la suite avec L'Aurore », Pierre Brisson mise sur la pluralité d'actionnaires, jouant « habilement avec ou contre » eux selon les moments [65], mais aussi d'annonceurs. Huit ans après, la publicité assure 70 % des recettes du Figaro, loin devant France-Soir (39,5 %) et Le Monde (38,3 %)[66].

Assez rapidement, face à la fermeté de Pierre Brisson, Jean Prouvost vit très mal de n'avoir aucun pouvoir au Figaro[63], d'autant qu'il a pris soin de séparer ses deux métiers, l'industrie et la presse, selon Hervé Mille, directeur général honoraire de Paris-Soir, Paris-Match et Marie-Claire[63]. Il envisage de faire appel des décisions de justice de 1948[67], mais y renonce, jugeant ses chances trop faibles[67]. Pour remettre en cause les accords de 1950, à durée déterminée[67], il attend finalement le décès de Pierre Brisson, qui ne survient qu'en 1964, suivi par la vente des parts d'Yvonne Cotréanu à Jean Prouvost.

Concours de châteaux de sable

L'année 1950 voit aussi le lancement des « concours de plage du Figaro », qui seront organisés pendant un quart de siècle dans de nombreuses stations balnéaires, les photos des différents châteaux de sable vainqueurs étant ensuite départagées chaque saison par un classement national, généreusement doté de cadeaux. La première édition réunit plus de 10 000 enfants de six à quinze ans sur les plages de France et d'Afrique du Nord et un total de 200 000 participants. Le directeur local du concours est neuf fois sur dix un professeur de sport et chaque année un thème nouveau est imposé[68], parmi lesquels un concours de créativité dans des panneaux décoratifs utilisant le mot Figaro via des slogans[68],[69].

De cinq au départ, leur nombre s’est ensuite réduit, un concours de peinture s'y ajoutant. Ils opposaient des enfants répartis en trois classes d'âge de trois années, en plus d'une catégorie « adultes » créée dès en 1952 avec pour thème « les églises de France ». Par exemple, en 1962, année des XVe jeux[70], les catégories correspondaient aux enfants nés en 1948 à 1950 (3e), 1951 à 1953 (2e) et 1954 à 1956 (1re catégorie). Le vainqueur du 1er prix était déclaré « Hors-concours » pour celui de la saison suivante.

Décolonisation

Le Figaro littéraire passe à dix pages en novembre 1950[71] et son équipe de rédaction se renforce[71] pour en faire une concurrent prestigieux de l'hebdomadaire communiste de Louis Aragon, Les Lettres françaises[71], fragilisé par la Guerre froide[71]. Aux premiers signes de la décolonisation qui surviennent peu après, la rédaction du Figaro assume une pluralité de points de vue sur la guerre d'Indochine, s'appuyant sur un statut d'autonomie négocié en 1950, alors que le concurrent L'Aurore, racheté en 1951 par Marcel Boussac est très peu critique sur la politique coloniale[72],[73].

François Mauriac écrit dans Le Figaro des articles contre la guerre d'Indochine, accusant le pouvoir démocrate-chrétien de ne provoquer que « ruines », « décomposition » et « décombres », notamment dans sa politique coloniale[74], mais apportant des pistes d'explications plus complexes que les thématiques du PCF, qui présente la guerre comme « menée pour les intérêts des Américains et de Michelin »[75] et œuvre à une grève des dockers s'y opposant. Thierry Maulnier exprime au contraire à l'automne 1950 dans les colonnes du Figaro sa sympathie appuyée pour l'armée française, malgré la douloureuse défaite militaire de Lạng Sơn.

Mauriac s'indigne aussi quand il est informé des émeutes des 7 et 8 décembre 1952 à Casablanca, au moment où il obtient le prix Nobel de littérature[76] : il y consacre un article retentissant à son retour, le 13 janvier, citant longuement les prises de position de Louis-Amédée Lefèvre, vicaire apostolique de Rabat, qui avait dénoncé dès mars 1952 l'exploitation coloniale[77]. Il s'indigne à nouveau quand le sultan Mohammed V est exilé du Maroc en Corse, peu avant d'être déporté le 5 février 1953 à Madagascar[78]. En décembre 1952, il fait entrer au quotidien Jean-Marie Domenach et un journaliste malgache, qui suivent de près les suites des émeutes de 1947 à Madagsacar, et fait rappeler le journaliste du Figaro sur place, qui avait refusé d'employer un ton moins favorable aux autorités coloniales[79] vérifier].

Pour en avoir le cœur net sur le Maroc, Pierre Brisson envoie deux grands reporters, chevronnés et réputés pour leur modération, effectuer une « grande enquête » de plusieurs mois, ce qui suscite l'espoir des milieux colonialistes[80], mais cet espoir est déçu : Jean-Marie Garraud et François Mennelet publient leur enquête du 12 au 23 mars 1953, sous la forme d'un « démenti des thèses officielles »[81], en évoquant non pas des affaires « tribales »[82] mais « un conflit moderne, ouvert et omniprésent »[82], une « mentalité profondément raciste et inconsciemment raciste » des colons français[81]. Ils donnent surtout la parole à diverses personnalités selon lesquelles, « si on ne changeait pas de politique, tout était perdu »[81] en plus de reprendre les avertissements de Monseigneur Lefèvre en mars 1952[81]. Jean-Marie Garraud deviendra l'éditorialiste écouté, y compris à gauche, du Figaro sur les questions coloniales[83].

Malgré ce soutien[81], les articles de François Mauriac lui valent des lettres d'insultes[84],[85] et des désabonnements, comme celui de l'épouse du maréchal Juin, annonçant qu'elle préfère L'Aurore[81], amenant Mauriac à rejoindre L'Express, fondé en mai 1953 par des proches de Pierre Mendès France sur une ligne résolument anticolonialiste[85].

Malgré ce départ, Pierre Brisson maintient le ton critique sur les conflits dans les colonies. Lors du discours de Carthage, prononcé le par le président du conseil Pierre Mendès France, reconnaissant l'autonomie interne à la Tunisie[86], la presse de droite se divise dans ses commentaires, entre L'Aurore, qui dit : « Pas d'accord », et Le Figaro qui veut bien y voir une évolution intéressante mais sous certaines conditions[87],[88].

La croissance du Figaro s'est poursuivie tout au long des années 1950[71], le tirage moyen passant de 233 000 en 1945 à 397 000 exemplaires en 1949 puis 487 400 en 1959[71], grâce à un doublement de la pagination[71], la publication de pages entières de petites annonces[71] et quatre éditions quotidiennes, s'étalant de 16 heures à 4 heures du matin[71].

Résultat de cette expansion des années 1950, l’augmentation des effectifs les portent à 795 personnes en 1960, dont 185 rédacteurs mensualisés[71], contre 517 personnes en 1950 et 24 collaborateurs en 1944[71].

À l'avènement de la Ve République en 1958, l'hostilité de Pierre Brisson envers le RPF cesse et il se rallie à De Gaulle, se rapprochant aussi de François Mauriac, alors gêné car L'Express est devenu antigaulliste[85] par crainte qu'il ne soit « prisonnier des militaires » dirigeant la guerre d'Algérie[85]. Mauriac démissionne de L'Express mais conserve son « Bloc-notes ». Pierre Brisson relance le Figaro littéraire, qui a subi la concurrence de L'Express[71]. François Mauriac lui conseille d'embaucher le jeune Michel Droit, rédacteur en chef de l'Actualité télévisée à la RTF et « déjà connu pour son gaullisme »[71], puis envisage de retirer son « Bloc-notes » de L'Express et s'y résout quand Jean-Jacques Servan-Schreiber présente le général de Gaulle comme une « canaille »[89].

Rôle de Raymond Aron et Mai 68

Après la mort de Pierre Brisson, le 31 décembre 1964, Raymond Aron décide de jouer un rôle nouveau au sein du journal car Jean Prouvost veut diriger la rédaction[90]. Dans les années qui suivent ce décès, l’autorité de l’éditorialiste sur la rédaction ne va faire que se confirmer[90].

Il prend tout d'abord l’initiative d’un texte intitulé « Pétition des collaborateurs de Pierre Brisson », dont le ton et l'idée vont constituer la ligne de conduite des journalistes du Figaro vis-à-vis du propriétaire du titre pendant les années de lutte de la rédaction contre les abus éventuels des différents propriétaires[90].

Peu avant Mai 68, lors des événements de la résidence universitaire de Nanterre, Claude Gambiez et Jean Papillon suivent pour Le Figaro les questions de la vie étudiante et la réforme de l’université, soulignant l’agitation qu’elles provoquent[90]. En février 1968, Claude Gambiez écrivent que les parents des étudiants eux-mêmes sont favorables à un assouplissement des règles[90], même si son acolyte Jean Papillon estime deux semaines plus tard que « Peyrefitte gère admirablement le début de crise provoqué par le boycott par l’UNEF et la MNEF des réunions du Centre national des œuvres universitaires, qui discute des réformes possibles de ce règlement »[90].

Dès le 13 mai, l'éditorialiste André François-Poncet considère que la colère étudiante est justifiée, tandis que le journaliste Jean Papillon dit son admiration pour Daniel Cohn-Bendit et ajoute : « Si le Mouvement du 22 Mars a pu prendre naissance en milieu estudiantin, c’est en partie parce que les organisations syndicales étaient en perte de vitesse »[90].

Le fleuron de l'empire Hersant : un journal dans la tourmente (1975-2004)

En 1975, le journal est racheté par Robert Hersant, directeur d'un groupe de publications périodiques qui avait commencé son ascension dix ans plus tôt en fusionnant deux journaux régionaux de Brive-la-Gaillarde, et avait dès ce moment été remarqué par le magazine Presse-Actualité comme un éventuel « nouvel Axel Springer ».

Le journal est acheté pour la somme de 7,3 millions de francs, qu’il a payée en plusieurs fractions, dont la dernière n'a été réglée qu'en [91].

Robert Hersant est alors le directeur politique du journal et impose pour les positions-clefs ses proches et amis : son fils Jacques Hersant devient le codirecteur de la publication, son autre fils Michel Hersant est membre du conseil de surveillance, dont le président est André Audinot, proche collaborateur de Robert Hersant. N’étant pas « un homme à transiger sur l’exercice du pouvoir »[92], Robert Hersant se sépare d’un groupe des journalistes. Parmi eux, le vice-président du directoire Jean Griot, le président de la Société des rédacteurs Denis Perier Daville, un membre du conseil de surveillance Maurice Tillier, plusieurs rédacteurs en chef, chefs des services, chefs de rubrique, rédacteurs. De même, Jean d'Ormesson quitte son poste du directeur général, mais accepte une chronique régulière dans le nouveau supplément, Le Figaro Magazine.

Le supplément du week-end Le Figaro Magazine, lancé en 1978, est violemment attaqué par la gauche (Le Canard enchaîné l'appelle Le gai FroMage nazi, anagramme très polémique), en raison selon eux de la présence de nombreuses plumes proches de l'extrême droite intellectuelle[93], bien que l’influence de la Nouvelle Droite sur la ligne du magazine ne soit pas démontrée[94].

Robert Hersant rachète dans ce début des années 1980 ce qui subsiste du groupe Boussac : le quotidien L'Aurore. Le nom de ce journal, puissant dans les années 1950-1970, figure toujours associé à celui du Figaro. En 1985, L'Aurore est en effet complètement intégré dans Le Figaro. Ce titre survit un temps dans celui de l'édition sans supplément du samedi Le Figaro - L'Aurore. Ce second titre disparaît pour cette édition, au moins depuis 2012[réf. nécessaire].

À l’approche des élections de 1986, Le Figaro appelle à l’élection de Jacques Chirac, puis pendant la cohabitation et les deux campagnes présidentielles suivantes, tirant la conclusion des critiques de la partie la plus libérale et centriste et la plus jeune de son public, Le Figaro souhaite se rapprocher d’une formule plus proche de celle d’un « Washington Post à la française » ou celle de l'époque de Pierre Brisson, ce qui implique une ouverture politique plus large[pas clair][95]. Le pluralisme est le bienvenu au sein de la rédaction. La place allouée aux vues libérales devient peu à peu supérieure à celle réservée aux idées conservatrices.

Si l’équipe de Max Clos continue toujours la ligne politique d’un quotidien libéral, soutenue surtout par Franz-Olivier Giesbert qui « fait la chasse aux idées à l’emporte-pièces[96] », son but est de créer un journal « avec des bonnes idées de tous les jours[96] », informatif et au sein duquel les faits seront séparés des opinions. Giesbert veut contourner de cette façon l’impasse qui sépare aujourd’hui le journaliste de l’information. Celui qui se rend sur les lieux pour y faire lui-même les enquêtes nécessaires. Pour Giesbert, « le journalisme consiste à sortir des informations… et non pas à attendre que la dépêche de l’agence tombe, pour préparer son petit commentaire[96] ».

Le , Le Figaro publie pour la première fois sa page une en couleurs à l'occasion de la victoire française en finale lors de la Coupe du monde de football de 1998.

Le , Jean de Belot succède à Franz-Olivier Giesbert à la direction de la rédaction. Avec les Grands Débats, le journal entame une des phases d'ouverture idéologique et fait venir dans ses colonnes des signatures nouvelles. La diffusion progresse alors même que le journal est offert gratuitement sur le net. Le groupe lance le supplément Hors Série et créée l'édition du lundi du Figaro Économie.

Le Figaro aujourd'hui : l'arrivée du groupe Dassault (2004)

Ancien siège du Figaro, au 37, rue du Louvre, dans le 2e arrondissement de Paris (photographie de 2004).
Siège du Figaro, au 14, boulevard Haussmann, dans le 9e arrondissement de Paris.

En , le groupe Dassault (GIMD) est autorisé à prendre le contrôle de la Socpresse, maison mère du Figaro [97] . En octobre, l'inquiétude des syndicats sur l'indépendance du journal est vive[98], allant jusqu'au départ volontaire de 268 journalistes du groupe Socpresse (soit 10 % de l'effectif total)[99] ; alors que Serge Dassault remanie la direction du journal, en licenciant Jean de Belot avec lequel il a eu une série de conflits sur la couverture de l'actualité politique. Yves de Chaisemertin quitte également le groupe le même jour. Le Figaro est désormais dirigé par Nicolas Beytout et Francis Morel[100]. Les chiffres de diffusion du journal quotidien vont rapidement se ressentir de l'arrivée de Serge Dassault comme le montrent les tableaux ci-dessous.

Le Figaro quitte le 37 rue du Louvre pour s'installer au 14 boulevard Haussmann en .

Le , Le Figaro change de format pour la première fois depuis plus de trente ans. Le titre apparaît désormais dans un cartouche bleu[101],[102]. En outre, au cahier économie créé en 1985 vient s'ajouter un cahier loisirs intitulé Et vous. Cette nouvelle formule est officiellement censée permettre à l'entreprise de proposer à la vente davantage d'espaces publicitaires en une et en quatrième de couverture. En dépit de ces investissements, les plus importants dans l'histoire du journal, la diffusion payée continue de reculer.

Nicolas Beytout quitte la direction du Figaro et rejoint le pôle médias de LVMH[103]. Certains journalistes y voient la raison des tensions qui ont opposé la rédaction à son directeur depuis son arrivée. Le grand reporter Patrick de Saint-Exupéry, parle de « blocages permanents » de la part de Nicolas Beytout.

Étienne Mougeotte devient alors directeur des rédactions du groupe Figaro en . En , un plan d'économies de 12 millions d'euros est annoncé. Le quotidien doit supprimer entre 10 et 13 % de ses effectifs. Le déficit du journal s'élève officiellement à 10,5 millions d'euros pour l'année 2007 [104].

Le Figaro augmente le prix de son journal le , passant de 1,20 euro à 1,30 euro[105]. Il augmente une nouvelle fois fin et passe ainsi à 1,40 euro[106]. Selon le directeur général du journal et le président du syndicat de la Presse quotidienne nationale, Francis Morel, le prix de vente du Figaro, qui n'avait pas évolué depuis , augmente en raison des augmentations qu'imposent les producteurs de matières premières aux journaux[107].

Le Figaro lance une nouvelle formule () avec une nouvelle maquette (systématisation de la couleur notamment) et un nouveau format (format berlinois). Cette nouvelle formule est produite dans une nouvelle imprimerie à Tremblay-en-France[108].

À partir du , l'édition du vendredi est accompagnée d'un cahier de 8 pages qui propose une sélection d'articles du New York Times[109].

Le Figaro s'installe sur les tablettes tels l'iPad ou la Samsung Galaxy Tab. L'application « Le Figaro » permet ainsi de suivre toute l'actualité en continu et de profiter de tous les contenus du journal (moyennant un abonnement) et de son site Internet.

En , Alexis Brézet devient directeur de la rédaction du journal en remplacement d'Étienne Mougeotte[110]. Depuis, la diffusion payée du Figaro est repartie à la hausse.

En , Le Figaro propose une offre de rachat au Groupe CCM Benchmark, qui possède les sites Comment ça marche, Le Journal du Net, L’Internaute et Copains d'avant. « Cette acquisition nous permet de changer de dimension et de nous battre directement contre Facebook ou Orange en France », se félicite Marc Feuillée, directeur général du Figaro, qui revendique, avec CCM Benchmark, la place de « leader français des médias numériques »[111].

Une indépendance éditoriale qui suscite un débat

L'indépendance éditoriale du Figaro est un sujet polémique depuis sa prise de contrôle par Serge Dassault en . Les critiques se focalisent sur quelques déclarations de ce dernier : Mon groupe doit « posséder un journal ou un hebdomadaire pour y exprimer son opinion. »[112] ; un journal « permet de faire passer un certain nombre d’idées saines. »[113] ; « par exemple, les idées de gauche sont des idées pas saines. »[114]. Fin , le directeur de la rédaction, Jean de Belot, est démis. À la suite, la Société des rédacteurs du journal vote à 93 % une motion réaffirmant l'indépendance éditoriale de la rédaction[115].

Dès , un article relatant la rencontre entre le président algérien Abdelaziz Bouteflika et le président français Jacques Chirac est en partie censuré : la partie faisant allusion à une éventuelle commande de Rafale, pourtant déjà rapportée dans l'édition de la veille du Monde, est supprimée sur demande directe de Serge Dassault. Cet événement prenant place peu après la publication d'un article critiquant l'Eurofighter, concurrent direct du Rafale de Dassault Aviation, des questionnements émergent au sein de la rédaction[116]. En , un entretien avec Andrew Wang dont le journal avait l'exclusivité, dans le cadre de l'affaire des frégates de Taïwan, est écarté sur demande de Serge Dassault ; ce qui déclenche des troubles pendant quelques mois au sein de la rédaction[117].

En , le Syndicat national des journalistes (SNJ) publie un communiqué dans lequel il s'inquiète de l'absence d'indépendance au sein de la rédaction, et dénonce l'alignement du journal sur la politique du Gouvernement et de Nicolas Sarkozy, ainsi que sur les intérêts des entreprises de Serge Dassault en France et à l'étranger[118].

En 2009, Le Figaro est cité dans l'affaire des sondages de l'Élysée. Il apparaît en effet que le journal aurait publié des sondages payés par le budget de la présidence de la République, sous Nicolas Sarkozy[119]. En réponse, la société des rédacteurs du titre demande au directeur de la rédaction, Étienne Mougeotte, de « mettre immédiatement un terme à ce type de « coproduction » qui nuit gravement à la crédibilité des titres du groupe »[120].

En , l'hebdomadaire satirique Le Canard enchaîné publie et diffuse sur son site les enregistrements pirates de Patrick Buisson, conseiller de Nicolas Sarkozy lorsqu'il était président de la République française[121]. On peut notamment y entendre, lors d'une réunion au palais de l'Élysée avant un discours important, Nicolas Sarkozy demander si « on peut faire plaisir à Mougeotte [alors directeur du Figaro] en lui envoyant le texte ». On peut ensuite entendre Patrick Buisson appeler Étienne Mougeotte et lui lire la quasi-intégralité de l'allocution de Nicolas Sarkozy. Il conseille aussi fortement au patron du Figaro de « faire passer dans le titre l'idée de la nécessité de s'adapter aux circonstances nouvelles », ajoutant « c'est ça l'idée ». Le lendemain, Le Figaro titrait en une : « Un gouvernement fortement remanié : la stratégie de Sarkozy face aux défis du monde arabe »[122].

Le même hebdomadaire publie en des extraits d'une conversation entre l'homme d'affaires proche de Nicolas Sarkozy Alexandre Djouhri et le conseiller pour les activités médias du groupe Dassault, Rudi Roussillon, ayant eu lieu en . À propos de l'Affaire Sarkozy-Kadhafi, Alexandre Djouhri, lui-même impliqué dans cette affaire, suggère à Rudi Roussillon de « faire faire un édito sur ce sujet » dans Le Figaro et lui propose le nom de Yves Thréard. Rudi Roussillon accepte la proposition[123].

Le , pendant le débat télévisé organisé par France 2 dans le cadre de l'élection présidentielle française de 2017, le candidat Nicolas Dupont-Aignan a dénoncé « la censure » dont il serait victime au Figaro. Il a notamment dévoilé un échange de SMS avec le propriétaire du journal. Serge Dassault : « Le boycott de mon journal n'est que la conséquence de ton attitude contre Fillon et ce n'est pas restant dans ton coin que tu y arriveras mais en étant dans une équipe gouvernementale. Il vaut mieux manger une soupe que du pain rassis. » Nicolas Dupont-Aignan : « Je suis scandalisé que tu assumes ce boycott. » Serge Dassault : « Cela n'arrivera plus quand tu cesseras de combattre Fillon. » Nicolas Dupont-Aignan : « C'est de la censure. » Serge Dassault : « Si tu changes d'avis, il n'y aura plus de censure je te le promets[124]. »

L'absence d'indépendance éditoriale au sein de la rédaction du Figaro, réelle ou supposée, est régulièrement pointée par des médias tels que Le Canard enchaîné[125],[126], Le Monde diplomatique[127],[128], Mediapart[129], Arrêt sur images[130],[131] ou encore Acrimed[132],[133].

Après l'élection d'Emmanuel Macron, Marianne pointe du doigt l'accueil « bienveillant » que le journal réserve au nouveau président qui accorde au seul Figaro son premier entretien exclusif à la presse écrite française[134]. Ce soutien affiché ne serait pas sans susciter des réactions hostiles d'une partie de son lectorat, une autre partie désignée comme aisée et libérale, elle, n'étant pas hostile à ce rapprochement[134].

Après le scandale lié à la Ligue du LOL, Guillaume Roquette, directeur de la rédaction du Figaro Magazine demande à Libération, le sur Twitter, de « laver son linge sale en famille » sans « mouiller » les autres médias après une de leur part. À la suite de cette remarque, Checknews, le service de Libération spécialisé dans la vérification des faits révèle, le , que Le Figaro ne serait pas épargné par le sexisme et les violences sexuelles, se basant sur des témoignages anonymes de journalistes dénonçant « une rédaction machiste », le fait qu'« à chaque fois qu’une femme est nommée à un poste de responsabilité, ça fait jaser », un « sexisme à l’ancienne ». Le département journalisme d’une université française dissuaderait les étudiantes à faire un stage dans un des services du Figaro à cause des « remarques sur le physique et les propositions déplacées du chef du service en question ». En réponse, le directeur des rédactions Alexis Brézet communique qu'aucune plainte n'a été reçue par la direction et qu'aucun fait n'a été porté à sa connaissance par les institutions représentatives du personnel. L'élu Patrick Bele du SNJ admet que « Le Figaro n’est pas une entreprise hors sol. On n’a jamais été épargné par ce phénomène ». Pour un autre élu, « on ne va pas s’arrêter au tweet de Roquette pour dire il n’y a pas de ça chez nous ». Entre-temps le , le journal a nommé une référente en charge d’accompagner les salariés en matière de harcèlement sexuel et agissements sexistes, comme la loi l'exige depuis le [135].

En , il est rapporté dans les médias que la direction du Figaro souhaite se séparer de trente à quarante journalistes en 2019 pour économiser des postes dans un contexte économique tendu en raison d'une chute des recettes publicitaires[136],[137]. La direction espère économiser trois millions d'euros et a indiqué que les départs s'effectueront dans le cadre du volontariat avec notamment un plan seniors pour encourager à partir ceux qui ont déjà cumulé leurs trimestres pour la retraite[138]. L'objectif du Figaro est de recruter plus de profils spécialistes du numérique[139].

Début mai 2020, Le Figaro est accusé par la société de sécurité informatique Safety Detective d'avoir exposé sur un serveur sans aucune sécurité les données personnelles de milliers de lecteurs[140]. Ces données impliquent des noms, des mots de passe, des courriels ou encore des adresses postales et IP pour un total de huit téraoctets de données librement accessibles car protégées par aucun code d'accès[141]. Aucune donnée bancaire n'était en revanche présente sur ce serveur et, a priori, aucune opération malveillante n'a été réalisée à partir de ces données, selon la direction du journal[142]. Le Figaro explique que cette fuite est due à la migration d'un serveur lors d'une opération de maintenance et, qu'une fois identifiée, elle a été très vite colmatée[143].

Début octobre 2020, le directeur général Marc Feuillé annonce qu'il prévoit la suppression de 60 postes pour atteindre une économie salariale de quatre millions d'euros par an[144]. Six journalistes sont concernés mais ces départs concernent essentiellement la direction industrielle, la documentation, la syndication, la communication et la diffusion. Par ailleurs, 17 postes vont être créés pour le développement du numérique, dont 12 de journalistes[145].

Activité, rentabilité, effectif

[146]
2011 2012 2013 2014 2015 2016 2017 2018 2019
Chiffre d'affaires en millions d'euros 349 315 308 300 nc 351 nc nc
Résultat net en millions d'euros - 16 - 36 - 8 + 1 nc + 8 nc nc
Effectif moyen annuel 964 947 930 934 nc 907 nc nc

Organisation

Direction générale

  • Directeur de la rédaction : Alexis Brézet
  • Directeur adjoint de la rédaction (Politique, Société, Sciences) : Paul-Henri du Limbert (décédé en [147])
  • Directeur adjoint de la rédaction (Économie) : Gaëtan de Capèle
  • Directeur adjoint de la rédaction (Culture, Figaroscope, Télévision): Bertrand de Saint Vincent
  • Directeur adjoint de la rédaction (Débats et Opinions, Littéraire) : Étienne de Montety
  • Directeur adjoint de la rédaction (Étranger) : Philippe Gelie
  • Directeur adjoint de la rédaction (Sports, Opérations Spéciales) : Yves Thréard
  • Directrice adjointe de la rédaction (Mode, Tourisme, Loisirs, Automobile) : Anne-Sophie Von Claer
  • Directrice adjointe de la rédaction (secrétariat de rédaction, photo) : Anne Huet-Wuilleme
  • Rédacteur en chef photo : Stéphane Correa

Les journalistes actuels du Figaro

Directeurs et dirigeants

PortraitNomPériode
Hippolyte de Villemessant1854-1875
Francis Magnard1876-1894
Fernand de Rodays1879-1894
Antonin Périvier1894-1901
Jules Cornély1897-
Gaston Calmette1902-1914
Alfred Capus1914-
Robert de Flers1921-
François Coty1922-1933
André Chaumeix1926-1930
Lucien Romier1925-1927
1934-1940
Pierre Brisson1934-1942
1944-1964
Jean Prouvost1964-1975
Robert Hersant1975-1996
Yves de Chaisemartin1996-2004
Serge Dassault2004-2018

Célèbres figarotiers

Le Figaro est souvent considéré comme le « journal des académiciens », du fait du grand nombre d'« immortels » qui y ont écrit[148].

Dessinateurs

Sièges

Le groupe Figaro

Logo du Groupe Figaro à partir de 2009.

Le Figaro constitue le Groupe Figaro (filiale du Groupe industriel Marcel Dassault). L'ancienne société Socpresse démantelée en 2005 devient officiellement Dassault media, (Groupe Figaro) en 2011[149].

Le quotidien Le Figaro et ses suppléments

Logo de la marque Figaro à partir de 2009.

Tous les jours, le quotidien est accompagné d'un supplément imprimé sur papier saumon, Le Figaro Économie, ainsi que d'un troisième cahier, Le Figaro et vous.

En outre :

Autres suppléments, rubriques et titres

  • Le Figaro Patrimoine est un supplément du Figaro publié mensuellement.
  • Le Figaro Étudiant, est un supplément du Figaro publié mensuellement.
  • F, l'art de vivre (préalablement Almaviva) [150] est un supplément du Figaro publié six fois par an (septembre, octobre, novembre, mars, avril, mai) depuis .
  • Figaro plus, est un supplément thématique (sport ou autre) publié irrégulièrement ;
  • Le Figaro demain[151], est un supplément publié irrégulièrement ;
  • Paris Chic est un cahier d'une trentaine de pages qui propose une sélection d'articles du cahier “Et vous”, consacré à l'art de vivre et du Figaroscope, destiné aux Chinois aisés en visite à Paris.
  • Le groupe Figaro relance le titre Jours de France, spécialisé sur l'actualité des célébrités et les familles royales européennes, il apparait d’abord sous forme de site internet en 2011, puis en magazine papier, édité chaque trimestres depuis le [152].
  • Chaque semaine, un tome des « essentiels » de l'Encyclopædia Universalis, a été vendu en supplément le mardi, le premier tome étant gratuit. Cette encyclopédie contenait 6 000 articles, 17 000 notices et 200 000 liens.

Édition en ligne, lefigaro.fr


Adresse lefigaro.fr
Type de site Journal en ligne
Langue Français
Inscription  Oui (Figaro Premium)
Siège social Paris, Île-de-France
France
Propriétaire Le Figaro
Lancement 1999

L'adresse du journal en ligne est lefigaro.fr depuis 1999.

En , lefigaro.fr s'est doté de fonctionnalités réservées aux abonnés[153]. L’accès aux articles en archive est également payant. En , le quotidien lance un magazine du vin en ligne. En est lancé FigaroVox, une plate-forme de débats d'idées[154],[155].

Le Figaro est en 2008 le premier site d'information sur Internet selon les données d'audience d'Internet publiées par Nielsen Médiamétrie/NetRatings[156]. Le , le site se voit attribué une seconde fois le titre de « meilleur média sur mobile » lors des Trophées Internet Mobile 2011[157]. En , il est toujours classé comme étant le premier site de presse française en ligne[158]. En novembre de la même année, il bat le record des 11 millions de visiteurs uniques sur un site Internet d'information français[159].

Le , est lancé Figaro Premium, une offre payante (9,90 par mois au départ, 15 euros à terme ; accessible gratuitement pour les abonnés du journal). Elle donne accès à tous les articles du Figaro et de ses magazines dérivés dans une version de lecture plus confortable et avec peu de publicité et ce dès 22 heures la veille au soir de la parution en papier. À ce stade, les activités numériques représentent 25 % du chiffre d'affaires du groupe et 22 % des revenus publicitaires. Diverses plates-formes sont en parallèle créées : le Scan Politique, le Scan Sport, le Scan TV, le Figaro Immobilier, le Figaro Jardin et récemment, le Scan Éco[160].

L'évolution du nombre d'abonnés numériques est rapide. En 2017, Le Figaro en compte 80 000, chiffre auquel il faut alors rajouter 70 000 abonnés à la fois au papier et au numérique[161]. En 2019, il figure parmi les 50 sites les plus visités en France[162] et compte 130 000 abonnés numériques[163]. La barre des 200 000 abonnés au site web est franchie en novembre 2020[164].

Une étude réalisée début 2020 par une société de sécurité informatique indique que les données personnelles d'abonnés au site du journal ont été exposées sur un serveur non protégé[165]. En juillet 2021, la Commission nationale de l'informatique et des libertés condamne Le Figaro à une amende de 50 000 euros pour avoir installé des cookies tiers à l'insu des utilisateurs et en violation du RGPD[166].

FigaroVox

FigaroVox est une rubrique du figaro.fr qui se veut un lieu de débats d'idées. Il s'agit du prolongement sur Internet des pages « débats et opinions » du quotidien papier, également dirigées par Vincent Trémolet de Villers[167]. Voulue par Alexis Brézet sur le conseil de Patrick Buisson[168], cette plateforme entend s'inscrire dans le sillage de Marianne, Atlantico ou Causeur, précurseurs en la matière[167].

Le FigaroVox est créé par Vincent Trémolet. Depuis 2019, la rubrique est dirigée par Guillaume Perrault ; Alexandre Devecchio en est le rédacteur en chef adjoint. En 2020, la rubrique compte six chroniqueurs réguliers, Bertille Bayart, Nicolas Baverez, Renaud Girard, Mathieu Bock-Côté, Luc Ferry, Ivan Rioufol, auxquels il faut ajouter les contributeurs invités[167].

Le FigaroVox est considéré par Nolwenn Le Blevennec de Rue89 comme la « plateforme de la droite dure du Figaro »[169]. D'après Causeur, FigaroVox publie des auteurs qui signent également dans des publications comme Valeurs actuelles et Boulevard Voltaire, ce qui aurait pu faire craindre que la rubrique devienne un « ghetto » de « néo-réacs »[167]. Mais selon Causeur, la rubrique ouvre ses portes à des auteurs aussi bien de gauche que de droite[167]. Vincent Trémolet de Villers assure « veiller au respect de l’équilibre et à la variété des points de vue sur le site ». D'après Nolwenn Le Blevennec, cependant, le FigaroVox affiche une ligne éditoriale plutôt conservatrice et souverainiste, et demeure une plate-forme où « on peut lire le FN dans le texte ou lier islam et Daech ». Les personnalités de gauche, comme Gaël Brustier, Jean-Luc Mélenchon, Thomas Guénolé[167], y sont invitées « parfois »[169].

Participations et filiales

En , Le Figaro rachète le site d'information et de contenu sportif sport24.com qui gérait déjà depuis 2004 la rubrique sport du Figaro.fr ; c'est la première fois que le Figaro fit une acquisition de ce type[170]. En , Le Figaro achète le site culturel evene.fr, qui trouve rapidement des synergies avec Le Figaroscope[171], puis en c'est au tour de la billetterie spectacles Ticketac.com d’être acheté par le groupe[172]. En 2008, le groupe reprend la société Météo Consult, qui comprend La Chaîne Météo[173] et en , il acquiert La Banque Audiovisuelle, la société éditrice de vodeo.tv, via sa filiale The Skreenhouse Factory, dédiée à la télé et à la vidéo sur Internet. Le , il rachète Particulier et Finances Éditions, comprenant Le Particulier, Le Particulier pratique, Le Particulier Immobilier et La Lettre des Placements, ainsi qu'une trentaine de guides pratiques et le site leparticulier.fr[173]. En , il reprend Adenclassifieds, après une OPA amicale ; la filiale devient Figaro Classifieds[174], elle regroupe notamment Cadremploi, Keljob.com, kelformation, kelstage, kelsalaire.net, CVmail, Explorimmo, CadresOnline, OpenMedia, Seminus, Microcode, achat-terrain.com[175]. Les sites achat-terrain.com et constructeurs-maisons.com, créés en 2005, sont rachetés en [176]. Campus-Channel, une plateforme vidéo pour étudiants lancée en 2011, est acquise par le Figaro Classifieds en [177]. En 2015[178], CCM Benchmark Group est racheté à 100 %, avec dans l'escarcelle des sites internet comme L'Internaute, Journal du Net, Le Journal des femmes, Droit-finances.net… L'acquisition de ces sites leader permet au Figaro de passer de la quinzième place dans le Web hors-mobile à la quatrième place, avec 24 millions de visiteurs uniques, derrière Google (41 millions), Microsoft (35 millions), et Facebook (26 millions)[179].

Partenariats du groupe

Le Figaro commandite la course à la voile, la Solitaire du Figaro depuis sa création en 1970.

Le journal et le Centre de recherches politiques de Sciences Po (CEVIPOF) présentent leurs « Etudes politiques ».

Le Figaro remplace Le Monde comme partenaire de l'émission Le Grand Jury ().

En partenariat avec Dargaud Benelux, le journal lance en 2010 une collection en 20 tomes de XIII en édition « prestige »[180] et une prépublication des derniers tomes de la série tout l'été de la même année dans le Figaro Magazine. Par ailleurs, le quotidien a aussi proposé un florilège de bande dessinée, de Largo Winch à Blake et Mortimer en passant par Gaston, Tintin, Lucky Luke et Spirou et Fantasio.

Diffusion

Le lectorat

Le lectorat est majoritairement francilien (55 %) tandis que le taux de lecteurs à l’étranger ne dépasse pas les 7 %. Ces caractéristiques influencent le style de communication et pousse la rédaction à parler plus souvent des événements franciliens.

La classe moyenne, les cadres supérieurs et les petits patrons représentent l'essentiel du lectorat du Figaro. Tenant compte de l’appartenance de ce lectorat, le journal accorde plus de place aux nouveaux changements sociaux et culturels à travers les suppléments thématiques (Fig-Eco, Figaroscope, Madame Figaro, Figaro littéraire, etc.)

Diffusion et audience

Ce titre souscrit aux déclarations déposées mensuelles de l'Alliance pour les chiffres de la presse et des médias (ACPM)[181].

La diffusion gratuite (universités, cabinets médicaux, compagnies aériennes, entreprises, etc.) est de 5 004 exemplaires en 2013. Pour comparer avec la diffusion des autres quotidiens nationaux français, voir l'article consacré à la presse en France.

Subventions

Comme la plupart des titres de presse français, le journal Le Figaro perçoit des subventions publiques importantes directes ou indirectes de l'État. Ainsi, il a perçu 3,85 millions d’euros d'aide du fonds d'aide à la modernisation de la presse de 2003 à 2010[186] notamment pour réduire les coûts de fabrication et de distribution. Le montant de l'aide accordée au Figaro, par exemplaire diffusé et payé (frais postaux inclus), en 2008, est de 0,19 , soit moins que Le Monde (0,23 ) ou L'Humanité (0,54 )[187]. Selon un rapport de l'Assemblée nationale, Le Figaro reçoit en aides directes près de 15 millions € par an[188]. En 2014, il devient le titre français le plus subventionné, juste devant Le Monde, avec 16 millions d'euros d'aides directes[189].

Revenus publicitaires

En 2013, les revenus publicitaires représentent près de 50 % du chiffre d'affaires total[190]. En 2016, les revenus publicitaires réalisés sur internet sont de 70 millions d'euros. Le , Le Monde et Le Figaro annoncent une alliance commerciale dans la publicité sur internet, baptisée Skyline, qui leur permettra d'éviter les intermédiaires, et aussi que les annonceurs soient assurés que leurs publicités s'affichent bien sur les sites des deux médias, ce qui n'est pas forcément le cas lorsqu'ils passent pas des offres par lot[161].

Résultat financier

En 2016 le chiffre d'affaires de la Société du Figaro a été de 351 M€, le résultat net de M€ pour un effectif de 907 salariés[191].

Les comptes 2017 ne sont pas disponibles[192].

Notes et références

Notes

  1. Avec Le Figaro Magazine et ses suppléments du week-end.
  2. Lors de son repli à l'été 1940, Le Figaro est hébergé par des journaux locaux, à La Petite Gironde à Bordeaux et à L'Avenir du Plateau central à Clermont-Ferrand[50].

Références

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  11. En 2002, 73 % de lecteurs de droite et 11 % d'extrême droite ; cf. Angélina Peralva et Éric Macé, Médias et violences urbaines : débats politiques et construction journalistique, Paris, La Documentation française, , p. 36.
  12. Fiche d'Auguste Le Poitevin de L'Égreville dans la BNF.
  13. Fiche du Figaro dans la BNF.
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  20. Cette reprise sucitera, 30 ans plus tard, cette raillerie d’Octave Mirbeau qui écrira, dans Les Grimaces, le  : « Il avait fait deux fois faillite. Cela peut arriver aux plus honnêtes. Il n’avait plus à choisir qu’entre le suicide et la police correctionnelle. Il en était à cette minute de suprême angoisse où l’homme, qui se sent perdu, risque tout, même un crime. Il risqua plus qu’un crime, il risqua Le Figaro ».
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  33. Voir, Bellanger, 1969, t. 3, p. 350.
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  47. Voir, Bellanger, 1969, t. 3, p. 544.
  48. Ibid, p. 54.
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Annexes

Bibliographie

  • Le Figaro. Deux siècles d'histoire, par Claire Blandin, Armand Colin, 2007.
  • Le roman du Figaro : 1826-2006, par Bertrand de Saint-Vincent, Plon-Le Figaro, (ISBN 978-2259205832) (le texte de ce livre a été publié dans le Figaro du au ).
  • Figaro-ci, Figaro-là (revue Médias, no 11, hiver 2006) : L'Histoire du Figaro de Hippolyte de Villemessant à Serge Dassault.
  • Fils de quelqu'un : Pierre Brisson et les trente glorieuses du Figaro, par Jean-François Brisson, Paris, Éd. de Fallois, 1989.
  • Face à l'événement : Le Figaro 1826-1966, par Jacques de Lacretelle, Paris, Hachette, 1966.
  • Vingt ans de Figaro, par Pierre Brisson, Paris, Gallimard, 1959.
  • Le premier Figaro, 1826-1833, par Frédéric Segu, Paris, 1932
  • Mémoires d’un journaliste, troisième série : à travers le Figaro, par Hippolyte de Villemessant, Paris, E. Dentu, 1867-1878, p. 16.
  • L’Ancien « Figaro », par Émile Gaboriau, Paris, Dentu, 1861, p. 22.
  • L'association Acrimed (acronyme d'« Action critique Médias ») consacre de nombreux articles à la critique des médias depuis les années 2000 notamment concernant le Figaro
  • Jean Lacouture, François Mauriac : un citoyen du siècle, t. II, Le Seuil, , 497 p.

Articles connexes

Liens externes

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