Gaston (bande dessinée)

Gaston est une série de bande dessinée franco-belge humoristique créée en par André Franquin. La série met en scène un employé de bureau nommé Gaston Lagaffe travaillant au Journal de Spirou, un grand paresseux qui commet chaque semaine de nombreuses gaffes (913 au total[1]).

Pour les articles homonymes, voir Gaston.

Gaston
Série

Portrait de Gaston Lagaffe dans la station de métro Janson à Charleroi, Belgique.

Scénario André Franquin
Dessin André Franquin
Jidéhem
Genre(s) Franco-Belge
Humour

Personnages principaux Gaston Lagaffe
Fantasio
Prunelle

Éditeur Dupuis
Marsu Productions
Nb. d’albums 1re série (1960-1967) : 6
2e série (1968-1996) : 15
3e série (1997-1999, 2013) : 19
4e série (2018) : 22 (du tome 0 à 21)
Peinture murale de Gaston Lagaffe dans la Rue des Wallons à Louvain-la-Neuve en Belgique.

La série est d'abord publiée chaque semaine dans le Journal de Spirou, puis éditée en albums chez Dupuis jusqu'en 1992. Depuis lors, elle est publiée par Marsu Productions, maison monégasque d'édition de bandes dessinées. L'ordre de publication, chronologiquement illogique, de la série originale des albums (0, 2, 3, 4, 1, 5, 6, 7, 8, R1, 9, R2, 10, R3, 11, R4, 12, 13, 14, R0, R5, 15) est dû à la non-réédition des premiers albums de la série sortis au format à l'italienne. Cette décision amènera la série à ne pas avoir de no 5 (au format standard) pendant 20 ans ; ce sera là l'origine de la légende de l'album fantôme. En 1997, les planches ont été triées chronologiquement et publiées dans 18 albums (plus un 19e sorti plus tard et inédit dans l'édition originale), constituant ainsi l'édition définitive.

Le supérieur de Gaston est d'abord Fantasio, qui disparaîtra de la série quand Franquin arrêtera de dessiner les aventures de Spirou et Fantasio. Il est remplacé par Prunelle jusqu'à la fin de la série. Parmi les gags récurrents de la série, il y a le gaffophone, les contrats non signés avec M. de Mesmaeker, le Gaston-Latex-Géant, sa voiture, les appeaux pour animaux (et autres créatures) ou encore la « chimie amusante ». Bricoleur et inventeur remarquable, Gaston conçoit de nombreuses dispositifs et machines qui échouent la plupart du temps, souvent à la suite d'une gaffe de son auteur.

En 2018, Dupuis publie une nouvelle version de la série Gaston rangée complètement dans l'ordre de parution des planches dans le journal, accompagnée de nombreux gags inédits, expliquant les 21 tomes que comprend la série (plus le tome 0 présentant les premiers dessins de Franquin avant les premiers gags parus dans le tome 1).

Historique

Titre de la série dans le Journal de Spirou no 985 au no 988
Titre de la série dans le Journal de Spirou no 989 au no 1024 (Sauf no 1000)
Titre de la série dans le Journal de Spirou no 1238 au no 1435
Titre de la série dans le Journal de Spirou no 1472 au no 1565.
Titre de la série dans le Journal de Spirou no 1850 au no 2091 + 2106 et 2107, qui est la reprise d'anciens gags.
Autre titre de la série dans le Journal de Spirou.
Autre titre de la série dans le Journal de Spirou.
Autre titre de la série dans le Journal de Spirou.

Chronologie

  • , Spirou no 985 : première apparition de Gaston Lagaffe dans le journal de Spirou.
  • , Spirou no 1000 : premier gag de Gaston dans le journal de Spirou.
  • , Spirou no 1025 : annonce de Fantasio sur la publication hebdomadaire de Gaston Lagaffe sous forme de gag en bas de page. Première planche dès la semaine suivante.
  • , Spirou no 1037 : Gaston présente la série phare sur la couverture et, pour la première fois, dit sa célèbre phrase : « C'est la dernière fois que je présente une première page ! »
  • , Spirou no 1144 : première apparition de M. De Mesmaeker.
  • , Spirou no 1175 : début du feuilleton de la vache.
  • , Spirou no 1238 : les gags de Gaston font la couverture du journal et passent en demi-planche.
  • , Spirou no 1249 : première apparition de Longtarin.
  • , Spirou no 1266 : première apparition de Prunelle et Lebrac.
  • , Spirou no 1270 : première apparition de Jules-de-chez-Smith-en-face.
  • , Spirou no 1283 : première apparition de Mademoiselle Jeanne.
  • , Spirou no 1325 : premier gag de la série Le bal à Gaston.
  • , Spirou no 1436 : premier rédactionnel de la série En direct de la rédaction.
  • , Spirou no 1474 : premier gag pleine page.
  • , Spirou no 1536 : début de la guerre des boîtes.
  • , Spirou no 1659 : 600e planches de Gaston.
  • , Spirou no 1721 : dernière apparition de Fantasio dans « Gaston ».
  • , Spirou no 1850 : premier ancien gag repris dans la série Coin des classiques.
  • , Spirou no 2168 : début de la guerre des parcmètres.
  • , Spirou no 2776 : dernière planche inédite.
  • 1999 : Quatre planches inédites (dont une inachevée) dans Gaston 19.
  • 2018 : Dupuis sort tous les gags de Gaston triés par planche dans l'ordre de parution dans le journal Spirou, accompagnés de nombreux inédits, en 22 albums allant du tome 0 au 21. Le tome 0 (Les archives de Lagaffe) ne comporte que les premiers dessins de Gaston, tandis que les premiers gags en demi-planche apparaissent dans le tome 1 (Premières gaffes).

Naissance

André Franquin donna naissance à Gaston Lagaffe au cours de l'année 1957[2]. Il était alors le dessinateur de la série Spirou et Fantasio dans le Journal de Spirou, et aussi le dessinateur du rédactionnel automobile Starter ainsi que de la plupart des couvertures du magazine[3]. De plus, il dessinait aussi chaque semaine une planche de la série Modeste et Pompon dans le Journal de Tintin[4].

Il eut l'idée de créer un personnage de bande dessinée qui n'en serait pas un, un personnage qui n'aurait aucune qualité, qui serait bête, pas fort et moche. Ce serait un « héros sans emploi »[5]. Il soumit l'idée à Yvan Delporte, alors rédacteur en chef du Journal de Spirou, qui la trouva excellente[6]. À cette époque, Delporte encourageait les membres de son équipe à collaborer. Dès qu'un auteur comme Franquin, Peyo, Will ou Roba était bloqué dans une histoire, il faisait appel aux autres membres de l'équipe. Delporte se retrouvait au centre de cette collaboration et ses avis étaient toujours très importants[C.Œ 1]. Ce personnage qui émergea de la tête de Franquin était au départ uniquement là pour faire de l'animation « à la petite semaine »[7] dans le Journal de Spirou.

La forme graphique de Gaston fut élaborée par Franquin, alors que sa personnalité fut créée avec l'aide d'Yvan Delporte. Le nom de Gaston fut, lui aussi, trouvé par Delporte, d'après un de ses amis, un certain Gaston Mostraet qui était gaffeur lui aussi[8]. Ce que Franquin oublia, c'est que son beau-père portait le même prénom : ce choix lui posera plus tard quelques problèmes familiaux[C.Œ 2].

Les débuts dans le journal de Spirou

Gaston apparut le dans le no 985 de Spirou. Cette première apparition n'est accompagnée d'aucun mot d'explication ou de titre, ce n'est qu'un dessin en noir et blanc dans un quart supérieur de la page, entouré de traces de pas, où il se tient timidement devant une porte ouverte sur laquelle est écrit « Spirou rédaction ». Il porte des cheveux courts et lisses, un pantalon noir à revers, une veste, une chemise blanche et un nœud papillon qu'il réajuste nerveusement. Il a la bouche légèrement ouverte, ce qui sera effacé par erreur dans les publications en albums, les correcteurs pensant qu'il s'agit d'une tache d'encre[A 1],[C.Œ 1].

La semaine suivante, toujours un seul dessin, un titre Gaston et les traces de pas l'accompagnant. Plus détendu, il se tient les mains dans les poches devant la porte fermée de la rédaction. S'il garde le même costume que la semaine précédente, sa veste par contre est déboutonnée. Il regarde autour de lui, un petit sourire aux lèvres[A 2].

Sept jours plus tard, dans le Spirou no 987, il laisse tomber le costume pour ses légendaires vêtements. Seules les espadrilles manquent, il a pour l'instant gardé les chaussures des semaines précédentes. Assis sur une chaise, l'air nonchalant, il allume sa première cigarette[A 3].

Les semaines suivantes, le mystère s'épaissit. Dans le Spirou no 989, un communiqué de Fantasio (écrit par Yvan Delporte[C.Œ 2]) met en garde contre ce personnage « Attention ! Depuis quelques semaines, un personnage bizarre erre dans les pages du journal. Nous ignorons tout de lui. Nous savons simplement qu'il s'appelle Gaston. Tenez-le à l'œil ! Il m'a l'air d'un drôle de type[A 4]. » Puis, la semaine suivante, c'est le célèbre dialogue entre Gaston et Spirou[A 5] :

– Qui êtes-vous ?
– Gaston.
– Qu'est-ce que vous faites ici ?
– J'attends.
– Vous attendez quoi ?
– J'sais pas… J'attends…
– Qui vous a envoyé ?
– On m'a dit de venir…
– Qui ?
– Sais plus…
– De venir pour faire quoi ?
– Pour travailler…
– Travailler comment ?
– Sais pas… On m'a engagé…
– Mais vous êtes bien sûr que c'est ici que vous devez venir ?
– Beuh…

Gaston devient cependant partie intégrante du journal, où il est présenté comme une sorte de personnage surnuméraire (le « héros sans emploi ») que l'on ne parviendrait à intégrer dans aucune série. Avant d'avoir sa propre série officielle, il est représenté dans le journal sous forme de dessin dans les marges, ou bien rajouté dans diverses rubriques dont il bouleverse parfois la mise en page. Les gaffes commencent dès le numéro suivant son dialogue avec Spirou (no 991) : sur un dessin en deux pages, Gaston renverse de l'encre sur le courrier de la semaine[A 6].

Les semaines suivantes voient Gaston exercer plusieurs travaux au sein de la rédaction. Dans le Spirou no 992, il est coursier à vélo mais, victime de trois accidents, il rentre à pied et couvert de bleus[A 7]. Dans le no 994, il travaille aux rotatives où il arrive à fourrer son doigt entre deux cylindres[A 8]. La semaine d'après, il perturbe pour la première fois le journal, où il sape la rubrique rédactionnelle le Fureteur en glissant sa tête au moment de la photographie de la page[A 9]. Et ce n'est que le début : il remplace ensuite le nom du journal par le sien[A 10], il tache plusieurs chroniques ou les fait même exploser, grâce à la boite de chimie amusante[A 11]. Dans le no 1003, il laisse échapper les souris blanches de son élevage, qui se retrouvent alors sur presque toutes les pages du journal[A 12].

La première planche de gag de Gaston fut publiée dans le no 1000 de Spirou[A 13] : sur la couverture de ce numéro, Franquin avait dessiné 999 têtes de Spirou et une seule de Gaston[A 14]. À l'époque, Franquin dessinait le personnage et trouvait les idées de gag avec Yvan Delporte, mais quand ils arrivèrent au bout des fantaisies qu'ils pouvaient mettre dans le journal, ils se décidèrent à mettre Gaston dans une bande dessinée[9].

Jidéhem

L'annonce de l'apparition en bande dessinée de Gaston intervint dans le no 1025 du Journal de Spirou, et ce fut Fantasio qui s'en chargea[A 15]. Dès le commencement de la série, Jidéhem, qui venait d'arriver à l'atelier de Franquin, aida beaucoup ce dernier avec le dessin. Alors âgé de vingt-deux ans seulement, Jidéhem était arrivé à l'atelier envoyé par Charles Dupuis. Il avait auparavant travaillé avec Greg et Maurice Tillieux dans le journal Héroïc-Albums, jusqu'à ce que ce dernier fasse faillite[C.Œ 3].

Pour les dessins, Franquin faisait un crayonné assez poussé, voire très poussé pour le personnage, et Jidéhem encrait presque toute la page[10]. Dans l'esprit de Franquin, Gaston était une série destinée à être reprise par Jidéhem[10], mais celui-ci avoua un jour à Franquin que « Gaston, finalement, je ne le sens pas : il est trop souple pour moi ! »[10]. Franquin a alors gardé Gaston pour lui-même, Jidéhem se contentant de dessiner les décors[10]. Les idées étaient entièrement trouvées par Franquin, sauf pour un unique gag trouvé par Jidéhem[11].

Jidéhem inspira quelques traits de caractères de Gaston : les « Bof » et « M'enfin » venaient de la façon de parler de Jidéhem à l'époque, et, quand Franquin racontait les gags de Gaston, il prenait la voix de son assistant[C.Œ 4]. Il donna également son nom à un des personnages de la série, puisque Jidéhem est l'acronyme des initiales de son vrai nom, Jean De Mesmaeker.

Après deux années passées dans les bas de pages du journal de Spirou, Gaston passe en demi-planche dans le no 1119 du [C.Œ 5]. Mais dans le no 1183 du , coup de théâtre, Gaston est licencié et disparaît du journal de Spirou[A 16].

La vache et le Gaston

Tout commence sur la couverture du no 1175 du journal de Spirou daté du . Gaston fait entrer une vache dans la rédaction, en disant : « Avec ça, je serai vite le champion des brigadiers M ». Il s'agit-là en fait d'une campagne pour le lait en Belgique[A 17], à laquelle participent beaucoup de personnalités belges comme Hergé, Jacques Brel ou le père Dominique Pire (prix Nobel de la paix en 1958) et, bien sûr, Franquin[A 18]. Les lecteurs français, non concernés par la campagne, trouvent eux la phrase : « Elle est bien, hein ! Et comme laitière, il paraît qu'elle est championne[A 19]. »

« Inouï ! il y a une vache dans les bureaux de la rédaction ! », commente le journal. Pas si incroyable que ça, l'histoire est tout à fait authentique. Sur une proposition de Franquin, Dupuis acheta une vache qu'il garda un an et demi, l'artiste ne se décidant pas à la dessiner. La vache eut même un veau, et Dupuis finit par les vendre tous deux. Il dut pourtant en racheter une seconde quand, quelques mois plus tard, Franquin se décida enfin à la dessiner. La vache fut gagnée peu après lors d'un concours[12].

Après plusieurs semaines dans la rédaction (et de nombreux gags), le pire arriva. M. Dupuis, qui est de retour d'un voyage d'affaires tombe nez à nez avec la vache dans ses locaux. Il congédie Gaston sur-le-champ. L'éditorial est signé Yvan Delporte, sous la plume de Fantasio : « Après avoir hâtivement rassemblé ses objets personnels, Gaston Lagaffe s'en est allé, l'oreille basse, son Gaston géant en latex sous le bras avec le sentiment profond d'être la victime d'une monstrueuse incompréhension[C.Œ 6]. » Gaston disparut un court temps du journal. Quelques nouvelles furent données par Fantasio dans le no 1185, où il dit « l'avoir croisé dans la rue tout triste[A 20]. » Dans le numéro suivant, Fantasio prend les choses en main et demande aux lecteurs du journal de Spirou d'écrire à l'éditeur pour « sauver Gaston[A 21]. » La semaine suivante, on apprend que « des milliers de lettres en faveur de Gaston » sont déjà arrivées à la rédaction du journal[A 22].

Finalement, dans le numéro suivant, le no 1188, l'éditeur cède et réembauche Gaston. La nouvelle est publiée sous forme d'un faire-part de décès[A 23]. Le retour de Gaston se fait dès le numéro suivant, annonce faite sur la couverture, avec un Gaston qui promet à Fantasio de ne plus jamais être en retard pour le courrier[A 24]. Le premier boulot de Gaston est justement de répondre aux sept mille[C.Œ 7] lettres de soutien envoyées à la rédaction[A 25]. Dans le no 1190, Gaston lui-même déclare qu'il répondra personnellement aux milliers de lecteurs qui ont écrit pour réclamer son retour[A 26].

Le Gaston-Latex géant

Dans l'album Les Gaffes d'un gars gonflé, dans la planche no 118, Gaston emporte dans son bureau une réplique de sa propre personne en latex de grandeur nature. Le principe des gags est de faire passer la figurine en latex pour son modèle.

Une série qui s'étoffe

La série se développe de plus en plus, et de nouveaux personnages font leur apparition. M. De Mesmaeker apparaît dans le gag 109 : c'est Greg qui a soufflé à Franquin l'idée de créer un homme d'affaires. Mais c'est au cours de l'année 1962 que seront créés les personnages qui deviendront plus tard des piliers de la série[13].

L'agent Longtarin (Lontarin au début) est créé dans le gag 191[14], il ne porte à ce moment-là pas encore de nom, et il faudra attendre plusieurs années avant qu'il ne devienne un personnage récurrent de la série. Viennent ensuite Yves Lebrac et Léon Prunelle, créés en même temps dans le gag 207[15],[16] : ce ne sont au départ que de simples membres de la rédaction, et il faudra attendre le départ de Fantasio, quelques années plus tard, pour qu'ils jouent un véritable rôle dans la série. Après eux, c'est Jules-de-chez-Smith-en-face qui est créé, bien qu'il ne soit pas visible pour sa première apparition : c'est en effet à ses débuts un personnage qu'on ne voit jamais, aidant à commettre des gaffes par téléphone ou en communiquant d'une fenêtre à l'autre. Sa première apparition visible se fera dans le gag 458, lors de sa cinquième intervention[17]. Enfin, dans le gag 224[18], c'est au tour de Mademoiselle Jeanne d'apparaître dans la série, presque par hasard, juste pour les besoins d'un gag : Gaston avait besoin de sa queue de cheval pour son costume de bal costumé[C.Œ 8].

Dans le Spirou no 1312, Franquin et Delporte inventent une rédaction fictive dans un rédactionnel intitulé « Spirou, comment c'est fait ? », où sont présentés tous les personnages de la série travaillant pour le journal, avec leur nom complet et leur fonction dans la rédaction. Ce rédactionnel est, pour certains personnages de la série, le seul endroit où l'on découvrira leur véritable nom, prénom ou fonction. On y apprend d'ailleurs que la fonction de Gaston est « ... ? »[19].

En 1963, Franquin tombe malade. En repeignant la cabane de son jardin, il utilise sans aérer la pièce un produit dont l'inhalation est nocive. L'hépatite va se doubler d'une remise en question professionnelle. Alors que QRN sur Bretzelburg (QRM sur Bretzelburg à l'époque de la publication dans Spirou) disparaît du sommaire du journal, Gaston est, lui, toujours au rendez-vous chaque semaine, malgré les recommandations des médecins qui conseillent à Franquin un repos complet. Mais celui-ci aime trop son métier pour l'arrêter définitivement[C.Œ 9].

Un album no 1 en fait no 5 et début de la pagaille

Fiat repeinte aux couleurs de celle de Gaston exposée au salon de l'automobile de Bruxelles en 2006.

En 1966, les services commerciaux de Dupuis sortent un album no 1 de Gaston, Gare aux gaffes, censé être une réédition de l'album Gaston sorti six ans auparavant. Il contient en fait des gags plus récents, publiés les semaines précédentes dans Spirou. Cette décision anodine, prise pour donner une cohérence commerciale à la série, sera à la base d'une belle anarchie dans la numérotation des futurs albums[C.Œ 10].

Cet album constitue pourtant une étape importante de la série. Pour la première fois dans une bande dessinée destinée à la jeunesse, un sentiment amoureux est sous-entendu entre deux personnages[C.Œ 11]. C'est aussi l'arrivée de la Fiat 509, rapidement redécorée par Gaston avec des grilles de mots croisés pour lui donner un air plus sport, voiture qui permettra aussi une exploitation plus poussée du personnage de Longtarin apparu peu avant. Gaston adopte un nouvel animal, un homard sauvé de l'ébouillantage[C.Œ 12].

Le véritable album no 5, Les gaffes d'un gars gonflé, sort l'année suivante. Gaston sort de plus en plus de la rédaction pour découvrir le monde extérieur. C'est aussi la période de la contre-culture de la jeunesse dont Gaston, apparu dix ans plus tôt, semble être un précurseur[C.Œ 13].

Le gag 414 sera le dernier en demi-planche avant une dizaine d'années, où désormais les gags font une page entière à quelques exceptions près. Il faudra attendre le gag 794 pour voir le retour en gag en demi-planche.

La disparition de Fantasio

Le passage de Gaston au format standard pleine page est vite suivi par l'abandon de Spirou et Fantasio par Franquin. Ce dernier éprouve en effet de plus en plus de lassitude à animer Spirou, dont il n'est pas le créateur (il a été inventé, entre autres, par Jean Dupuis et Rob-Vel) et auquel il ne peut pas faire faire ce qu'il souhaite car le héros-groom appartient légalement aux éditions Dupuis. Parallèlement, Franquin s'enthousiasme de plus en plus pour le personnage de Gaston, avec lequel il a toute sa liberté[C.Œ 14].

La dernière histoire de Spirou et Fantasio par Franquin s'intitule Panade à Champignac. Le début de l'aventure se situe dans l'univers de Gaston, ce dernier étant même la cause du départ de Fantasio pour Champignac. La seconde aventure de l'album, intitulée Bravo les brothers, se déroule entièrement dans l'univers de Gaston[20].

Lorsque Franquin décide d'abandonner définitivement la série Spirou et Fantasio à Fournier en 1969, Fantasio cesse d'apparaître régulièrement dans Gaston. L'auteur ne souhaite pas que deux versions du même personnage par deux dessinateurs coexistent dans le journal de Spirou[21]. Pour le remplacer, Franquin met au premier plan un personnage apparu depuis longtemps dans la série mais jusqu'ici confiné à un second rôle, un certain Léon Prunelle. Désormais, le rôle de Fantasio est réduit à celui de touriste, jusqu'à disparaître définitivement de la série. La couverture de l'album no 6 Des gaffes et des dégâts illustre parfaitement ce changement : Gaston, en touchant une corde d'un Gaffophone miniature, fait tomber du mur un portrait de Fantasio dont le sous-verre se brise en touchant le sol, comme s'il n'était déjà plus qu'une image du passé[C.Œ 15].

Jidéhem, l'assistant de Franquin depuis les débuts de Gaston, prend son envol pour animer sa propre série, Sophie, dont il est le créateur. Franquin se retrouve seul face aux décors de Gaston, alors que cela faisait longtemps qu'il ne les dessinait plus lui-même. Que ce soit pour Gaston ou Spirou et Fantasio, ses assistants, Roba, Will ou Jidéhem le secondaient. Franquin avait été obligé de mettre ce système en place à cause des contraintes et des délais de production. Ce retour aux sources lui permet de s'exprimer totalement dans le dessin : le décor n'est désormais plus fonctionnel, il participe au gag[C.Œ 16].

Franquin, débarrassé de Spirou, peut donner libre cours à son imagination.

L'âge d'or de la série

Franquin, désormais libre de tout autre engagement, peut se consacrer entièrement à Gaston et cela se traduit notamment par les inventions loufoques du personnages, déjà présentes du temps de Fantasio, mais qui prennent davantage d'importance. Parmi les créations les plus marquantes signées par le célèbre gaffeur tout au long de sa carrière se trouve le gaffophone, instrument de musique dont la puissance est source de nombreux soucis au sein de la rédaction. Il y a également le cosmo-coucou L'horloge en avance sur son temps »), inventé en pleine guerre de l'espace entre Américains et Soviétiques, qui est une horloge murale sous forme de réplique exacte de la capsule Apollo dont le cosmonaute sort toutes les heures comme un coucou-suisse ; il permet à Gaston et M. De Mesmaeker de signer un contrat pour une fabrication en série. Mais aussi le Mastigaston permet de mâcher sans se mordre les joues, la piste de ski pour escalier, la machine à jouer du bilboquet et qui finit par se suicider ou encore l'insecticide qui fait fondre les vêtements. « Je suis un bricoleur refoulé. Je bricole donc par Gaston interposé », dit Franquin. Gaston lui permet de toucher à toutes les disciplines scientifiques ou technologiques. Franquin est un perfectionniste, il invente par l'intermédiaire de Gaston des machines complètement loufoques, mais des machines qui pourraient quand même fonctionner. « J'aime bien la crédibilité, le gag porte mieux. Si Gaston invente une machine, je dois l'étudier pour que le lecteur n'y puisse rien détecter qui devrait l'empêcher de marcher, sinon je ne serais pas content. » Une des plus loufoques de ces inventions, la « main-fauteuil », est née des lectures de jeunesse de Franquin, en l'occurrence la bande dessinée américaine Smokey Stover, où les personnages s'asseyaient dans de grandes mains[C.Œ 17].

Une autre créativité de Franquin est le renouvellement de l'onomatopée. Traditionnellement pour contourner la censure, les auteurs de bande dessinée utilisaient des injures purement graphiques, un nuage noir traversé d'un éclair, une tête de mort, un singe ou un cochon. Franquin lui invente le juron-onomatopée, le premier est poussé par Prunelle dans la planche 564 « Grrdidjiiii ! ». Cette première tentative est suivie à la planche 569 du désormais légendaire « Rogntudju ! » qui reste comme le juron préféré de Prunelle. Devenant ainsi le premier personnage de bande dessinée à jurer ouvertement sans que la censure ne puisse s'y opposer[C.Œ 18].

La ménagerie de Gaston s'agrandit de deux nouveaux pensionnaires qui deviennent récurrents dans la série, le chat dingue et la mouette rieuse. Apparus ensemble lors de la planche 613[22], ils ne veulent plus quitter Gaston, le chat depuis qu'il a goûté la cuisine de Gaston, la mouette après avoir passé l'hiver dans la rédaction. Pour ce qui est du graphisme du chat, Franquin s'est inspiré de son propre chat, César, avec quelques influences de chats de dessins animés comme le chat de la Metro-Goldwyn-Mayer ou Grosminet. Le chat César a même inspiré plusieurs gags, comme le gag de la ficelle déroulée dans toute la pièce : c'est l'épouse de Franquin qui en rentrant un jour découvrit que César, en jouant avec un rouleau cylindrique de ficelle, l'avait déroulé et noué dans tous les pieds de tables, chaises et fauteuils. Le choix du second animal de Gaston est plus surprenant, c'est en se promenant aux Étangs d'Ixelles que Franquin opta pour une mouette ; cet animal capable de déprimer les gens uniquement avec son air de mauvaise humeur et piquant des crises de colère en piquant tout le monde sur la tête fut une source récurrente de gags. Graphiquement, Franquin, bien qu'y prenant un certain plaisir, eut toujours du mal à la dessiner correctement. Contrairement aux animaux précédents (hérisson, perroquet, vache, lionceau, homard) qui disparurent au bout de quelques gags, la mouette et le chat restèrent jusqu'à la fin, Franquin pensa que leur aspect trop banal serait remarqué en cas de disparition soudaine de la série et la personnalité de Gaston pourrait s'en trouver changée[C.Œ 19].

Nouvelle révolution dans la bande dessinée à la planche 658, la signature de l'auteur participe désormais pleinement au gag. Gaston teste une nouvelle invention, la cigarette-alcootest qui finit par lui exploser à la figure. Sous la dernière case, à la place de la signature, se trouve une espadrille de Gaston brûlée. Un premier essai avait déjà eu lieu lors de la planche 644 où Franquin avait signé « Franqrrrheuh ». Cette signature spéciale, Franquin en a l'idée depuis l'époque de Jidéhem, où Franquin avait imaginé donner vie à leurs deux signatures qui se battent jusqu'à s'esquinter mutuellement. Cette idée de signature-gag vient du fait que Franquin craignait toujours de ne pas faire rire : il rajoutait en conséquence des gags pour être sûr. De même, dans le décor, il rajoute parfois un nom comique en arrière-plan (une moto qui s'appelle « Sapetoku » ou un petit chien). Franquin pensant toutefois cette trouvaille trop facile avait peur que le lecteur se lasse rapidement et avait cherché en vain une idée pour la remplacer, mais il ne la trouva jamais[C.Œ 20].

La vie en dehors de la rédaction

Franquin balade Gaston de plus en plus en dehors de la rédaction. L'album Gaffes, bévues et boulettes compte vingt-et-une planches qui se déroulent à l'extérieur sur les quarante-trois que compte l'album. Franquin qui était un perfectionniste veut un monde qui se rapproche le plus possible de la réalité. Ainsi quand la planche 726 se déroule dans une poissonnerie, Franquin décide d'aller prendre comme modèle une poissonnerie au sud de Bruxelles. Armé de son crayon et de son carnet il dessine assis dans le fond de la boutique l'étalage sous les yeux du poissonnier flamand qui ne parlait pas bien le français et qui n'avait pas compris le but de l'opération[23].

Les amis prennent de plus en plus d'importance dans la série, Jules-de-chez-Smith-en-face apparu depuis longtemps dans la série devient un personnage principal. Bertrand Labévue est lui apparu un jour le temps d'une demi-planche pour remplacer Gaston qui ne peut pas venir au bureau, il ne lui faut pas longtemps pour renverser sur Fantasio une bouteille d'encre de Chine. Il a par la suite un rôle mineur celui de profiter des talents de bricoleur de Gaston, comme le jour où il lui construit une boite aux lettres aspirante. Mais c'est dans l'album no 11 qu'il a un véritable rôle en formant avec Jules et Gaston le gang des gaffeurs. Contrairement à Jules, Franquin a donné une véritable personnalité à Bertrand : celui d'un éternel déprimé au point que Franquin dit qu'il est une des facettes de sa personnalité[C.Œ 21].

Gaston s'évade aussi de la rédaction en rêvant : un paquebot en pleine mer fait naufrage, parmi les passagers Mademoiselle Jeanne et Gaston qui, après avoir affronté un banc de requins avec une lime à ongle, dompte l'un d'entre eux pour échouer avec sa belle sur une île déserte, tous deux se voyant déjà comme les « Robinsons de l'amour ». Malheureusement, Prunelle cherchant les contrats ou amenant un sac de courrier en retard le fait revenir à la réalité. Jamais la relation Jeanne-Gaston ne fut aussi explicite, Gaston ne cachant plus son amour pour sa collègue. Franquin la dessine maintenant beaucoup moins laide voire carrément sexy, quand elle sort de l'eau elle est même « appétissante » selon Franquin[C.Œ 22].

Gaston sur le déclin

L'album Le Gang des gaffeurs fut le dernier publié régulièrement. Depuis 1965 un album de Gaston sort chaque année. Ce silence s'explique par les différents projets de Franquin en cette période. Le Trombone illustré, supplément pirate du Journal de Spirou fabriqué dans la cave de la rédaction que Franquin anime, lui permet de montrer sa désapprobation avec le contenu du journal de l'époque. Ainsi le gag 827 montre la violence de la critique, un avion miniature allemand de la Seconde Guerre mondiale monté par Gaston n'hésite pas à bombarder le bureau du rédacteur en chef incarné par Prunelle. Ce gag vient du fait que Franquin n'aimait pas la rubrique « Mister Kit » consacrée aux maquettes et qui, sous pression des lecteurs, présentait le plus souvent des engins militaires allemands[C.Œ 23].

À cette période, Franquin prenait des libertés sur le rythme de parution. Le rédacteur en chef de l'époque avait donc trouvé une solution pour faire paraître infailliblement un gag chaque semaine : lorsque Franquin ne parvenait pas à livrer de planche, un gag ancien réapparaissait dans le journal sous le titre Le coin des classiques. Comme Franquin détestait voir d'anciens trucs « parce que le dessin avait vieilli » il était obligé de faire des efforts pour en fournir un nouveau. Des libertés, Franquin en prend aussi sur le format des gags, ainsi le gag en demi-planche ou en strips fit son retour, mais aussi le gag en un seul dessin apparut[C.Œ 24].

Franquin reprit du poil de la bête à la suite d'un festival de bande dessinée d'Angoulême où il rencontra des élèves d'une école de onze à quatorze ans. Ils dessinent ensemble et très vite ils racontent des gags vieux de dix ou quinze ans qui les amusaient toujours. Franquin revint d'Angoulême avec la nouvelle motivation de faire plaisir aux gens et de sortir au moins un quatorzième album[C.Œ 25].

Gaston engagé politiquement

Rue Gaston Lagaffe à Bruxelles.

Franquin avait une véritable haine pour les parcmètres ; il ne supportait pas qu'en ville, où les trottoirs sont très étroits, soient placés ces appareils qui en plus de prendre une grande place sont là pour soutirer de l'argent[24]. Franquin exprime son mépris de ces appareils à travers Gaston, qui va soit éviter de payer, soit ridiculiser ou détruire les parcmètres, à la grande colère de l'agent Longtarin. Plus d'une quinzaine de gags de l'album 14 sont consacrés à cette guerre.

Le journal Spirou suit le mouvement : le numéro 2169 du annonce la mobilisation générale, des autocollants « T'as payé pour rouler, maintenant paie pour t'arrêter... » sont offerts, les lecteurs sont invités à photographier des parcmètres déguisés en œufs de Pâques et un parcmètre est promis en cadeau à l'auteur de la photo la plus drôle, un gag dans Boule et Bill et dans Germain et nous... porte aussi sur le sujet. Les semaines suivantes, la lutte continue avec des gags de Gaston en couverture du journal avant de retomber jusqu'au numéro 2177 où une trêve de Noël est annoncée. Ce fut en fait la dernière annonce de la guerre des parcmètres dans Spirou.

Cette lutte montre une nouvelle dimension de Gaston, celui de l'engagement sur une certaine vision du monde. Dans quelques gags précédents, Gaston avait montré ses idées écologistes et pacifistes en s'en prenant à des chasseurs et des militaires, mais désormais il passe à l'activisme politique. Ainsi dans le gag 866, il participe à une manifestation contre les armements, et dans le gag 870 à une manifestation écologiste. Dans le gag 890 sur deux pages, il part (oniriquement) en guerre contre les chasseurs de baleine, qu'il bombarde à l'aide d'une bombe composée d'une super-colle. Le même équipage de baleinier sera mis en échec dans le gag où Greenpeace engage Gaston pour éloigner les baleines à l'aide de son gaffophone. Ce militantisme en faveur des baleines reflète l'opinion de Franquin, qui trouvait les baleines magnifiques et ne supportait pas qu'on les massacre. L'organisation Greenpeace utilisa Gaston pour mettre en lumière ses propres actions de sauvegarde. Plus tard, ce fut pour les organisations UNICEF et Amnesty International que Franquin dessina une planche de Gaston[C.Œ 26] (inédite en album jusqu'à Gaston 19).

La fin de carrière

Les lecteurs durent attendre quinze ans avant de voir un nouvel album de Gaston : le numéro 15, Gaffe à Lagaffe !, sort en décembre 1996, sous le label Marsu Productions qui a racheté les droits de Gaston auprès de Franquin. C'est le dernier triomphe de Franquin, qui s'éteint le à l'âge de 73 ans. Il avait déjà abandonné la production régulière de Gaston, la dernière planche inédite dans Spirou étant parue le dans le numéro 2776. Franquin se contente de tenter de dessiner une planche de temps en temps. Longtemps, le dessinateur a eu le désir d'atteindre le millième gag de Gaston ; mais à la sortie de l'album, il doit admettre qu'il n'atteindra probablement jamais ce chiffre[C.Œ 27].

Peu après le décès de l'auteur, à l'occasion des quarante ans de Gaston, les éditions Dupuis publient une édition dite définitive de dix-huit albums. Il s'agit d'une réédition destinée à remplacer la collection originale, afin de mettre de l'ordre dans les planches de la série (voir plus bas, notamment la question de l'album no 5). Deux ans plus tard, une surprise s'affiche aux devantures des librairies : un nouvel album de Gaston. Il est constitué d'inédits, du Bal à Gaston et de planches publicitaires publiés avec l'accord de Liliane Franquin, l'épouse du maître[C.Œ 28]. En 2013, cette série ressort avec chacun un titre et une couverture, remplaçant le gag d'aperçu en demi-planche.

En 2018, Dupuis décide de publier une nouvelle série Gaston remastérisé, triée par planche selon l’ordre de parution dans le journal, et augmenté de planches inédites non parus en album. Cette série se compose de 22 tomes (de 0 à 21).

Les personnages

Gaston Lagaffe

Statue de Gaston Lagaffe et de son chat à Bruxelles, Belgique.

Gaston Lagaffe est engagé comme garçon de bureau à la rédaction de Spirou. Il est à la fois inventeur, chimiste, bricoleur, musicien et cuisinier. Sa principale occupation est pourtant la sieste, due à sa très grande paresse.

Gaston est aussi un grand ami de la nature : il possède plusieurs animaux et plantes en tout genre (chat, mouette rieuse, souris, poisson rouge, hérisson, grand cactus). C'est enfin un anti-parcmètre qui le conduira à mener la guerre des parcmètres.

La rédaction de Spirou

La rédaction du Journal de Spirou, qui présente la série, est entièrement née de l'esprit de Franquin. Elle ne repose sur rien de réel[25]. Franquin passait d'ailleurs rarement à la rédaction du journal[26] et il regrettera plus tard de ne pas avoir fait une satire de la véritable rédaction du journal[27]. La rédaction se situe entre la Belgique et la France. Les éditions Dupuis qui souhaitaient toucher un public français avaient demandé à Franquin de dessiner une ville française, Franquin quant à lui préférait une ville belge ce qui explique que la ville de la rédaction ressemble à un peu des deux pays[28]. L'immeuble de la rédaction est organisé en six étages, plus le rez-de-chaussée et les caves[29] ainsi qu'un grenier de belle taille.

Gaston est d'abord subordonné à Fantasio, qui tente de le faire travailler sans succès et est la victime récurrente de ses gaffes. Plus tard dans la série, Fantasio sera remplacé par Léon Prunelle qui tiendra sensiblement le même rôle. Mais Gaston a de nombreux autres collègues : Lebrac le dessinateur, Mademoiselle Jeanne la secrétaire dont il est épris…

Le gang des gaffeurs

Gaston a une bande de copains (Jules, Bertrand, Manu, Lapoire...) qui se nomme Le gang des gaffeurs. Ensemble, ils font les quatre cents coups (« Non, pas quatre cents, SIX CENTS ! »). Ils forment également plusieurs groupes de musique :

  • Les Moon Module Mecs, groupe où joue le premier gaffophone électrique[30] ;
  • Les Rois des Sons qui tente de se spécialiser dans les sonorités nouvelles[31] ;
  • Un orchestre qui joue des bulles de savon où se trouvent enfermés les notes de musique[32].

Ils se réunissent souvent pour inventer des tas de jeux loufoques comme du tennis avec une poubelle[33] ou inventer de nouvelles formes de jokari comme le jokari avec élastique et super-balle, mais aussi le JSV (Jokari sans visibilité)[34]. Ensemble ils mènent aussi la guerre des parcmètres contre l'agent de police Longtarin.

Les « victimes »

Les gaffes de Gaston font, involontairement de la part de ce dernier, des « victimes » récurrentes : Prunelle et M. De Mesmaeker qui ne parviennent pas à signer les fameux « contrats », les collègues de bureau gênés dans leur travail, les pompiers, concierge et femme de ménage qui doivent réparer les dégâts… Mais Gaston s'en prend aussi volontairement à l'agent Longtarin, policier zélé qui surveille les parcmètres que Gaston a en horreur.

Les albums

Dos des bandes dessinées de la collection Gaston (dos carrés).

Les albums de Gaston Lagaffe sont très particuliers. En effet, quinze albums principaux ont été édités entre 1963 et 1996, et en 1997 a eu lieu une réédition complète, en dix-neuf albums, de tous les gags parus dans le journal de Spirou, classés par ordre chronologique. En 2006, les albums EO sont réédités par les éditions Dupuis et Marsu Productions.

En 2018, une nouvelle série regroupant l'intégralité des gags de Gaston est publiée en 21 albums accompagné du tome 0 (soit un total de 22 albums).

Il existe aussi de nombreux hors-séries (albums pirates, parodies de Gaston Lagaffe ou encore albums commémoratifs) et albums publicitaires.

La légende du numéro 5

La première édition des albums de 1 à 5 étaient en petits formats. C'est à partir du numéro 6 que le format A4 fut adopté. Des albums A4 reprenant les gags des albums 1 à 5 parurent ensuite, avec des numéros commençant par R comme « rétrospective » ou « réédition », si bien que le numéro R1 est paru après le numéro 2 et le numéro 0 vingt ans plus tard. Comme le matériel présent dans les cinq albums petit format était insuffisant, il fallut compléter par des gags en texte pour publier quatre albums, et il n'existait pas de recueil R5, laissant un trou dans la collection. Ce fut la base de diverses spéculations et de nombreux gags, ainsi que d'une page explicative présentée par Prunelle dans l'édition originale de Lagaffe mérite des baffes expliquant qu'il n'y aura jamais de Gaston no 5. Même quand un album fut consacré à la genèse du personnage (reprenant des textes et dessins parus uniquement dans le journal Spirou), il fut numéroté 0 et non 5 ou R5.

Cette légende du no 5 a même été la source d'une histoire de Spirou et Fantasio par Tome et Janry (Vilain faussaire !) présente dans l'album La Jeunesse de Spirou où l'on voit un trafiquant tentant de vendre aux collectionneurs un faux numéro 5 de Gaston, le nom du faux no 5 dans l'histoire étant Lagaffe plein le paf[35].

À cause de ce trou, l'album parodique Baston Labaffe est numéroté 5 (Baston Labaffe no 5 : La Ballade des baffes). Il comprend une page explicative parodiant celle de Gaston, expliquant « qu'il n'y aura jamais de Baston no 1, 2, 3, 4 et 6 ».

Cependant, en 1986, les éditions Dupuis ont publié Le lourd passé de Lagaffe, un album de gags de Gaston jusque-là jamais recueillis en album. À ce moment-là le problème s'inverse : le journal de Spirou doit régulièrement expliquer aux lecteurs que l'album est authentique, malgré les nombreux avertissements « il n'existe pas de Gaston no 5 » qu'ils trouvent dans les anciennes éditions.

La nouvelle collection d'albums, employant simplement des numéros, comprend un numéro 5 sans qu'aucun gag n'ait été fait à son sujet.

La collection originale

Gaston chez Rombaldi.

Les six premiers albums (première série, no 0 à no 5, 1960-1967) sont au format « à l'italienne ». À partir de 1970, les albums à l'italienne sont remplacés par des rééditions.

La deuxième série se compose d'une réédition des albums de la première série (albums R1 à R5, 1970-1986), ainsi que des albums originaux nos 6 à 15 (1996).

La troisième série est une réédition en 18 tomes des albums précédents, auxquels s'ajoute un album no 19 inédit. Elle est publiée par Marsu Productions entre 1997 et 1999. Cette série est ressortie en 2013 avec un titre et une couverture, remplaçant la demi-planche d'aperçu.

La collection complète et originale de Gaston, c'est-à-dire sans tenir compte des rééditions ou réorganisations postérieures, se compose ainsi :

  • Les six albums de la première série, du no 0 au no 5 (1960-1967) ;
  • Les albums nos 6 à 15 de la deuxième série (1968-1996) ;
  • Le tome 19 inédit, paru aux éditions Marsu Productions après le décès de Franquin.

Toutefois, cette collection devient obsolète en 2018 avec la publication de la nouvelle série composée de 22 albums allant du tome 0 (Les archives de Lagaffe)  comportant les premiers dessins de Gaston avant le premier gag en planche qui apparait dans le tome 1 (Premières gaffes)  au tome 21 (Ultimes bévues). En effet, ici, les planches sont toutes remastérisées et triées selon l’ordre de parution dans le journal (et non selon les albums des autres séries), accompagnées d'inédits. Par exemple, le gag 13 (provenant du tome 19 des autres séries et non du 1) est présent entre les gags 12 et 14 de l'album Premières gaffes.

La fabrication d'une planche

  • La première étape est le crayonné, il permet de mettre en place les personnages et les principaux éléments du décor dans la case. En cas d'hésitation sur l'attitude ou l'expression d'un personnage, Franquin peut faire des dessins préparatoires sur une feuille blanche.
  • Les textes sont placés, et des portées sont dessinées afin d'empêcher que les textes soient écrits de travers.
  • Seconde étape du crayonné : après la mise en place des personnages et des décors, il est poussé plus loin. Les décors sont redessinés généralement avec l'aide de documentation. Franquin en profite pour placer une expression qu'il trouve rigolote aux personnages afin de ne pas l'oublier plus tard.
  • La mise à l'encre : Franquin en profite pour dessiner une nouvelle fois sa planche.
  • La mise au propre avec une gomme : effaçage de tous les défauts. Franquin peut parfois gouacher une petite tache ou un trait en trop. Il peut parfois enlever un personnage à l'aide d'une lame de rasoir et le redessiner, seulement évidemment si le papier le permet.
  • La mise en couleur : Franquin pose sur sa planche un film lisse d'un côté et mat de l'autre. Avec des crayons de couleurs il colorie sur le côté mat du film. Il envoie ensuite le tout à Vittorio Leonardo, créateur du Studio Leonardo et coloriste des Éditions Dupuis, qui reproduit les couleurs au format de parution[36].

Le matériel de Franquin[37] :

  • papier Shoellers fin grain ;
  • porte-mine + mine graphite HB ;
  • gomme caoutchouc ;
  • plume à dessin ou pinceau ;
  • encre de Chine ;
  • lame de rasoir neuve.

Succès et postérité

Le Gaston des autres en BD

Dans le Journal de Spirou no 2560, cinq planches qui se déroulent dans l'univers de Gaston, attribuées à Lebrac sont publiées [38]. Elles parurent à l'occasion de la sortie du Journal de Gaston numéro spécial du Spirou no 2560 dans lequel se trouvaient aussi des séries comme Les gaffes des autres ou plusieurs articles rédactionnels sur Gaston[39].

Parodie et pastiche

Dans les numéros parus aux alentours du premier , les journaux Tintin et Spirou s'échangent des poissons d'avril, la première page de Spirou représentant Gil Jourdan, Libellule et Crouton poursuivis par une voiture remplie de héros du journal Tintin, tandis que la première page de Tintin est à demi occupée par un gag de « Tonton Lagace », une parodie de Gaston.

En 1980 dans un album de Roger Brunel publié chez Glénat appelé simplement Pastiches 1 qui mettait en scène plusieurs héros de bande dessinée traditionnelle, Gaston est le seul à bénéficier de deux planches nommées Gafton Lagasse ; ces deux pastiches ont une orientation sexuelle[40]. En 1989 dans l'album Pastiches 5 du même auteur qui est cette fois une histoire de 44 planches où interviennent beaucoup de héros de bande dessinée traditionnelle, Gaston fait une apparition dans la planche no 1[41]. Il est aussi parodié dans l'album Parodies 3 : vingt ans après qui met en scène les héros de bande dessinées plus âgés de vingt ans. La parodie de Gaston qui se nomme Othon Lagraffe, est signée Serge Carrère et Arleston[42]. Gaston est aussi parodié par Al Voss dans son album Parodies qui regroupe toutes les parodies publié dans le magazine Métal hurlant[43]. Un album collectif Baston Labaffe n°5 : La Ballade des baffes fut également écrit (comme de rigueur, seul le tome 5 existe).

Sacarino

Francisco Ibañez auteur de bande dessinée espagnol créateur notamment de la série Mortadelo y Filemón a créé dans les années 1970 un personnage en partie inspiré de Gaston. Son personnage du nom de Sacarino est habillé en groom (comme Spirou) son visage est une copie conforme de celui de Gaston (à la différence que Sacarino est chauve) comme Gaston il commet des gaffes dans un bureau, comme Gaston il a un chat, comme Gaston il ne fait que manger. Les gags sont les mêmes que ceux de Franquin (expédition d'un fromage de chèvre à New York, Sacarino latex, la boule de bowling, le bilboquet, la guerre des boites de conserves, ...). La différence entre Gaston et Sacarino est la violence des gags de ce dernier qui rappelle plus le cartoon que la véritable bande dessinée franco-belge. Ce plagiat s'explique en partie par le fait que dans l'Espagne des années 1970 la plupart des séries de bande dessinée franco-belge étaient inconnues ; Gaston ne fut traduit que plus tard[44].

Dans sa série phare Mortadelo y Filemón, Francisco Ibañez copie aussi un gag de Gaston, le gag no 215 est ainsi quasiment le même que la planche parue dans la revue Pulgarcito le [45].

Gastoon

Le , Marsu Productions, propriétaire des droits sur Gaston Lagaffe[46], lance les aventures de Gastoon, neveu de Gaston. Réalisée par Jean Léturgie, Yann et Simon Léturgie[47], la série provoque la polémique chez les fans de Gaston, avant même sa sortie[48].

Hommages et clins d'œil

Gaston Lagaffe est un personnage très populaire qui a fait plusieurs apparitions dans des bandes dessinées d'autres auteurs.

  • Dans le magazine Métal hurlant, il fera une courte apparition dans une planche publicitaire de Chaland pour l'émission de télévision Les enfants du rock, diffusée à l'époque sur Antenne 2[49].
  • Gaston fait une apparition dans la série Germain et nous… de Frédéric Jannin publiée en dans le Spirou+ no 6[50].
  • Il apparaît en 1979 dans la bande dessinée spéciale pour les vingt ans de Boule et Bill : « Bill a disparu ». Cette bande dessinée collective fut commencée et terminée par Roba et contenait 44 planches de différents auteurs du Journal de Spirou, qui se la transmettaient de mains en mains.
  • Gaston est dessiné par Jijé dans les planches de Jerry Spring[51].
  • François Walthéry rend hommage à Gaston en le dessinant en agent de police chargé d'archiver les contraventions dans Atoll 66, le tome 20 des aventures de Natacha (2007).
  • Gaston apparaît dans l'album Achille Talon a un gros nez, le tome 30 des aventures d' Achille Talon par Michel Greg (planche 'C'est Parti' - un des journalistes).
  • Gaston apparaît aussi dans le tome 16 des 4 As, les 4 As et le vaisseau fantôme de Francois Craenhals et George Chaulet en page 15 dans une "embarcation originale et ingénieuse..." pour participer à la Grande Course Transatlantique.
  • Dans une histoire courte de Buck Danny Une incroyable histoire en deux pages publiée pour la première fois dans le journal Spirou no 1648 le , Buck Danny est occupé et est remplacé par Gaston aux commandes d'un avion de chasse.

Adaptations

Au cinéma : la bande dessinée a été adaptée en 1981 dans un film live français intitulé Fais gaffe à la gaffe ! Il fut réalisé par Paul Boujenah et comprenait Roger Mirmont dans le rôle du personnage de Gaston, ainsi qu'une jeune Lorraine Bracco (Les Soprano). Le film fut un échec critique et commercial. Il est de nouveau adapté - cette fois officiellement, sous le nom Gaston Lagaffe - par Pierre-François Martin-Laval, en 2018 ; Théo Fernandez y interprète le rôle titre.

En musique : en 1983 sort un livre-disque Gaston Lagaffe contenant deux chansons et vingt pages de bandes dessinées. Les chansons de Gaston chantées par Henri Seroka sont Petite souris qui m'sourit et Ça casse tout le rock à Gaston[52].

En émission télévisée : en 1989 est diffusé sur RTL-TVI et Antenne 2, la série Merci Gaston ! faisant partie de l'émission Croque-Matin. Des gags de Gaston sont adaptés par des acteurs portant des masques, costumes et prothèses pour ressembler de plus près aux personnages originaux.

Adaptation animée : la série Gaston a été diffusée à partir du sur France 3 en 78 épisodes au format 7 minutes. Cette adaptation réalisée par les studios Normaal est basée sur les dessins originaux et les dialogues de Franquin : les dessins ont été repris puis animés, ce qui donne l'impression de voir les BD prendre vie. Chaque épisode est thématique, regroupant environ 5 extraits de bande dessinée évoquant un domaine précis (chimie, boule de bowling, noix, animaux…).

Traductions des albums

Les albums de Gaston ont été traduits dans plusieurs langues, dépassant parfois les frontières de l'Europe.

En langue étrangère

Les albums de Gaston Lagaffe ont été traduits et édités dans différents pays, soit par les éditions Dupuis (Croatie, Danemark, Espagne, Italie, Pays-Bas, Pologne, Portugal et Serbie) soit par d'autres éditeurs.

Gaston Lagaffe change de nom dans certaines langues :

  • Allemagne : Gaston (sans nom de famille. Dans les premières traductions : Jo-Jo) - Gaffophone = Gastophon

Entre 1968 et 1978 dans les revues de Rolf Kauka, les planches de Gaston furent publiées. Gaston avait pour nom Jo-Jo. Gaston fit aussi la couverture de ces revues et certains dessins ne sont pas de la main de Franquin[53].

Entre 1980 et 1983 une édition de Gaston Lagaffe par les éditions Semic. Avec une couverture souple et rose elle existe en huit volumes[54].

L'édition allemande de Gaston Lagaffe est assurée par Carlsen Comics. Publiée en dix-huit volumes, certaines des couvertures n'existent pas dans l'édition francophone[55].

L'édition danoise de Gaston Lagaffe existe en dix-huit albums, certaines couvertures d'albums sont les mêmes que l'édition en français tandis que d'autres sont inédites. Comme dans l'édition francophones l'ordre des gags est incompréhensible. En février 2007 pour les 50 ans de Gaston Lagaffe, est sortie une édition spéciale en sept albums[56].

  • Espagne : Tomás Elgafe - Gaffophone = ?

Dans les années 1980, certains albums français de Gaston furent traduits par les éditions Grijalbo Mondadori. En février 2006 les éditions Planeta d'Agostini traduisent les dix-neuf albums de Gaston de l'édition définitive en français en changeant quand même les couvertures[57].

Quelques planches traduites par Fantagraphics[59].

Les gags de Gaston furent publiés dans le journal de bande-dessinées finlandais Non Stop, puis publiés en album. La version finnoise est semblable à l'édition danoise[60].

  • Grèce : Gaston
  • Islande : Viggó Viðutan - Gaffophone = Steinaldarharpan

Semblable aux autres éditions scandinaves[61].

Traduction en italien des éditions en français[62].

Publiée en dix-huit volume elle est semblable aux éditions en langue danoise et finlandaise[63].

  • Pays-Bas : Guust Flater - Gaffophone = Flaterfoon

L'édition néerlandaise est assuré par les éditions Dupuis et est identique à l'édition en français[64].

L'édition polonaise est une traduction de l'édition définitive en français[65].

  • Portugal : Gastão Dabronca (Gaston Lagaffe dans les premières éditions.) - Gaffophone = Encrencofone

La première édition de Gaston en portugais est une traduction de l'édition en français, son nom est alors Gaston Lagaffe[66].

Dans la deuxième édition de Gaston Lagaffe, le nom a changé et il s'appelle désormais Gastão Dabronca[67]..

  • Suède : Gaston - Gaffophone = Elefantofon

L'édition suédoise est semblable aux autres éditions scandinaves. Une édition de poche fut publiée chez Carlsen Comics dont le contenu est semblable à l'édition française, J'ai lu[68].

  • Serbie : Гаша шепртља (Gaša šeprtlja)

Plusieurs albums publiés en serbe, sur la couverture il est écrit Gaston, or dans la bande-dessinée le héros est appelé Gaša šeprtlja[69].

  • Turquie : Chapchal Gazi (Şapşal Gazi)

Langues régionales

Les éditions Grijalbo Mondadori ont publié, dans les années 1980, six albums de Gaston traduits de l'édition en français[70].

Après avoir édité un premier « Gaston » en breton, l'éditeur Yoran Embanner a signé un contrat avec Dupuis afin de traduire l'album no 10 de la nouvelle collection en sept langues : le wallon, l'alsacien, le basque, le breton, le corse, l'occitan et le savoyard.

L'album no 10 reprend des gags des albums Un gaffeur sachant gaffer, Lagaffe nous gâte et En direct de la gaffe.

Il a été édité à 4 000 exemplaires en wallon, à 1 500 exemplaires en corse et à 2 000 exemplaires dans les autres langues. La version wallonne, dont le traducteur est Yannick Bauthière, est la première BD éditée en Wallon unifié.

Bibliographie

  • Philippe Quéveau, Presque tout Franquin, Paris, Comset Éditions, , 116 p. (ISBN 2-9506309-1-X)
  • Patrick Gaumer, « Gaston Lagaffe », dans Dictionnaire mondial de la BD, Larousse, (ISBN 978-2035843319), p. 355-356.

Entretiens

  • Numa Sadoul, Et Franquin créa la gaffe, Distri BD / Schlirf, , 208 p. (ISBN 2-87178-000-5)

Études

  • Le livre de Bernard Demory La Créativité contient une analyse en détail de Gaston première manière et deuxième manière, en indiquant les relations qui existent souvent entre les deux dans la vie également.
  • José-Louis Bocquet et Éric Verhœst, Le Monde de Franquin, catalogue de l'exposition, Marsu Productions, , 120 p. (ISBN 2-912536-47-2)
  • Xavier Chimits et Pedro Inigo Yanez, Le Garage de Franquin, Marsu Productions, , 160 p. (ISBN 978-2-912536-81-5)
  • José-Louis Bocquet et Éric Verhœst, Franquin : Chronologie d’une œuvre, Marsu Productions, , 192 p. (ISBN 978-2-35426-010-1)
  1. p. 63
  2. p. 64
  3. p. 88
  4. pp. 88-89
  5. p. 87
  6. p. 93
  7. p. 94
  8. p. 96
  9. p. 102
  10. p. 103
  11. pp. 103 et 104
  12. pp. 104 et 105
  13. pp. 106 et 107
  14. p. 109
  15. p. 112
  16. pp. 109-110
  17. pp. 121-122-123
  18. p. 123
  19. pp. 125-128
  20. p. 129
  21. pp. 138-139
  22. pp. 140-141
  23. pp. 150-151
  24. p. 152
  25. p. 168
  26. pp. 169-170-171
  27. pp. 183-184
  28. p. 187

Notes et références

Notes

Références

  1. Bibliophilweb.wordpress.com: "Même les gaffes de Gaston ont une fin"
  2. L'année 1957 sur le site d'André Franquin.
  3. L'année 1957 de Franquin dans le journal de Spirou
  4. L'année 1957 de Franquin dans le journal de Tintin
  5. « Contrairement aux héros, il n'aurait aucune qualité, il serait con, pas beau, pas fort. Ce serait un héros sans emploi, un héros dont on ne voudrait dans aucune bande dessinée tellement il serait minable. » Et Franquin créa la Gaffe, page 157
  6. « Yvan a sauté d'enthousiasme. » Et Franquin créa la Gaffe, page 157
  7. « Uniquement de l'animation […] nous n'avions pas d'autres intentions. » Et Franquin créa la Gaffe, page 157
  8. « Moi j'ai inventé la première idée et je lui ai donné une forme graphique. Yvan m'a aidé à trouver la personnalité. C'est lui qui a baptisé le personnage, se rappelant un de ses copains […] qui était gaffeur et s'appelait Gaston. » Et Franquin créa la Gaffe, page 157
  9. « […] jusqu'au moment où nous avons eu l'impression d'avoir épuisé les possibilités de fantaisie dans le journal et où nous nous sommes quand même décidés à mettre cette andouille dans une bande dessinée » Et Franquin créa la gaffe, page 157
  10. Et Franquin créa la gaffe, page 157
  11. « Je crois que durant toutes ces années-là, il n'a donné qu'un seul gag ! » Et Franquin créa la gaffe, page 157
  12. Les Cahiers de la bande dessinée no 10
  13. M. De Mesmaeker sur le site lagaffemegate.free.fr
  14. Longtarin sur le site lagaffemegate.free.fr
  15. Prunelle sur le site lagaffemegate.free.fr
  16. Lebrac sur le site lagaffemegate.free.fr
  17. Jules-de-chez-Smith-en-face sur le site lagaffemegate.free.fr
  18. Mademoiselle Jeanne sur le site lagaffemegate.free.fr
  19. Gaston l'intégrale 1963-1964, p.60-61
  20. Panade à Champignac sur le site Lagaffemegate.free.fr
  21. Et Franquin créa la Gaffe, page 158
  22. La mouette sur le site Lagaffemegate.free.fr
  23. Et Franquin créa la Gaffe, page 179
  24. Franquin, José-Louis Bocquet et Éric Verhoest, Franquin: chronologie d'une œuvre, Marsu Productions, coll. « Beaux livres », , 192 p. (ISBN 9782354260101, lire en ligne) :
    « Je hais les parcmètres !... Mais d'un autre côté, les gags me viennent si facilement, grâce à eux ! Ce que je ne supporte pas, c'est qu'en ville, on a parfois des trottoirs très étroits, et qu'ils parviennent malgré tout à te mettre un parcmètre au milieu ! Et puis, c'est un appareil tellement fait pour soutirer le fric ! »
    .
  25. « La rédaction dans Gaston, est tout à fait artificielle, elle ne doit qu'à mon imagination. », Et Franquin créa la Gaffe, page 158
  26. « J'étais rarement à la rédaction et je dessinais tout chez moi, par cœur. », Et Franquin créa la Gaffe, page 158
  27. « C'est même curieux et un peu dommage, que je ne me sois pas rapproché de la vie du bureau, pour la connaitre mieux et donc en faire une satire qui aurait pris de la dimension. », Et Franquin créa la Gaffe, page 158
  28. « Quand je dessinais Spirou chez Jijé, je me suis fait engueuler parce que je dessinais des maisons bruxelloises. « Tu vas emmerder toute l'Europe » me disait-il. Quelque temps plus tard, l'éditeur qui visait le public français me disait de ne pas faire trop belge non plus. Aussi, peu à peu, a-t-on francisé notre truc. En venant en France, j'ai trouvé des régions qui étaient jolies : à Laon (Aisne) par exemple, à Paris également. J'ai fait des photos. Ça ressemblait à une ville de chez nous mais avec un certain exotisme en plus ; la forme des feux rouges, l'uniforme des flics, etc. » Interview au fanzine Ratatouille en septembre 1986.
  29. Gaston no 10 Le géant de la gaffe, p. 36.
  30. Gaston 8 Lagaffe nous gâte, p. 58.
  31. Gaston no 6 Des gaffes et des dégâts, p. 49.
  32. Gaston 10 Le géant de la gaffe, p. 13.
  33. Gaston 12 Le gang des gaffeurs, p. 27.
  34. Le jokari dans la BD.
  35. L'album no 5 de Gaston sur le site BD oubliées.
  36. l'année de la BD 81-82
  37. Comment Franquin dessine-t-il ? sur Gastonlagaffe.com
  38. Les planches de Lebrac dans Spirou.
  39. Le Journal de Spirou no 2560 sur le site BD oubliées.
  40. Présentation de Pastiches 1.
  41. Présentation de Pastiches 5.
  42. Présentation de Parodies 3.
  43. Présentation de l'album Parodies de Al Voss.
  44. Sacarino sur le site Lagaffe me gâte.
  45. Le gag de Mortadelo y Filemón pompé sur Gaston.
  46. « Gastoon (le neveu de Gaston) : Nouvelle série chez Marsu », BD Gest' (consulté le )
  47. Morgan Di Salvia, « Gastoon, la gaffe ? », sur Actua BD, (consulté le )
  48. « Gastoon, le buzz sur internet », sur Graphivore, (consulté le )
  49. « Gaston par Chaland », Lagaffe me gâte (consulté le )
  50. « Gaston dans la série Germain et nous », Lagaffe me gâte (consulté le )
  51. « Gaston est apparu dans une histoire de Jerry Spring dessinée par Jijé », Lagaffe me gâte (consulté le )
  52. Le rock à Gaston
  53. Jo-Jo le premier Gaston allemand.
  54. Gaston allemand par Semic.
  55. Gaston allemand par Carlsen.
  56. Le Gaston danois.
  57. Le Gaston espagnol.
  58. Le Gaston en espéranto.
  59. Le Gaston américain.
  60. La version finlandaise.
  61. Le Gaston islandais.
  62. Le Gaston italien.
  63. Le Gaston norvégien.
  64. Le Gaston néerlandais.
  65. Le Gaston polonais.
  66. Le premier Gaston portugais.
  67. Le second Gaston portugais.
  68. Le Gaston suédois.
  69. Le Gaston serbo-croate.
  70. Le Gaston catalan.

Liens externes

  • Portail de la bande dessinée francophone
  • Portail de l’humour
  • Portail de Spirou
La version du 26 janvier 2009 de cet article a été reconnue comme « bon article », c'est-à-dire qu'elle répond à des critères de qualité concernant le style, la clarté, la pertinence, la citation des sources et l'illustration.
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.