Cabu

Jean Maurice Jules Cabut, dit Cabu, est un caricaturiste, dessinateur de presse et auteur de bande dessinée français, né le à Châlons-sur-Marne (aujourd'hui Châlons-en-Champagne) et mort assassiné le à Paris 11e lors de l'attentat terroriste contre la rédaction de Charlie Hebdo.

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Créateur des personnages du Grand Duduche et du Beauf, participant aux équipes de journaux satiriques comme Hara-Kiri, Charlie Hebdo ou Le Canard enchaîné, il collabore en outre à plusieurs émissions de télévisions aussi bien de débat  avec Droit de réponse  que pour enfants  avec Récré A2  qu'il illustre en direct.

Biographie

Jeunesse châlonnaise

Lycée Pierre Bayen de Châlons.

Né le de parents professeurs[1], Jean Cabut passe son enfance et son adolescence à Châlons-sur-Marne dans une famille catholique de la petite bourgeoisie. Son père Marcel Cabut (1913-2007), professeur de forge à l’École nationale supérieure d'arts et métiers et peintre amateur[1], l'éduque à coups de martinet[2]. Il fait ses études au lycée Pierre Bayen, ainsi qu'au lycée nationalisé mixte, avenue de Champagne à Épernay[3]. Ce lycée est visible dans un ouvrage de Cabu, bâtiment très reconnaissable avec ses deux cours, inférieure et supérieure, la salle de gym et l'amphithéâtre. Jean a 14 ans, en 1952, lorsqu'il remporte le premier prix d'un concours de dessin organisé par le magazine Cœurs vaillants pour les stylos Meteore, il gagne une bicyclette et voit son dessin publié dans la revue Publimondial[4]. Inspiré par le dessinateur Dubout, il continue donc à dessiner sous le nom de J.K-Bu dans le journal du lycée « Le Petit Fum's » tiré à trois cents exemplaires[5].

À l'âge de 16 ans, il publie ses premières illustrations dans le quotidien régional L'Union de Reims grâce à Jean-Marie Boëglin, alors chef de l’agence de Châlons, qui lui met le pied à l’étrier en publiant ses dessins dans les pages locales[5].

Découverte de Paris

En 1956, Cabu monte à Paris pour travailler comme apprenti dans un studio de dessin spécialisé dans les emballages alimentaires situé au-dessus du Crazy Horse Saloon[6].

Il s'émerveille devant le jazz de Cab Calloway, qui joue pendant les intermèdes des Harlem Globe Trotters en tournée de démonstration de basket-ball à Paris. C'est le début d'une passion pour le jazz et le swing, qui ne quittera jamais le dessinateur. Il y consacrera plusieurs ouvrages et préfacera un livre sur les 60 ans du Caveau de la Huchette. Sa passion le conduira à réaliser de véritables reportages sur le jazz, à arpenter les salles de concert et les festivals pour rencontrer Cab Calloway, Lionel Hampton, Count Basie, Duke Ellington et à devenir chroniqueur radio sur TSF Jazz avec Laure Albernhe dans le « Jazz qui déménage »[7].

Il s’inscrit en 1956 comme « élève de complément » à l’école Estienne et, le samedi, va croquer des nus à l’académie Julian[5],[8].

Son premier dessin parisien est pris dans l'hebdomadaire Paris Match, le  ; Cabu a dix-neuf ans, et illustre la vie des collégiens et collégiennes[9].

Guerre d'Algérie

Cabu doit interrompre sa vie parisienne lorsqu'il est mobilisé comme conscrit pour la guerre d'Algérie en mars 1958. Il est incorporé pendant vingt-sept mois jusqu'en juin 1960, au 9e régiment de zouaves basé à Bougie à 180 km à l'est d'Alger[5]. Le 2e classe y développe une conscience politique décisive en étant confronté à la violence et la cruauté qu'il découvre pendant son service[10]. Cette période forge chez lui un antimilitarisme farouche[1].

Dix mois avant la fin de son service militaire, il est affecté à Bled, hebdomadaire militaire d'information. Il s'agit du journal de la propagande militaire française distribué gratuitement aux soldats et tiré à 350 000 exemplaires[11]. La rédaction est basée à Constantine, et Philippe Labro et Francis Veber y signent également des articles[12]. Le deuxième classe Cabut y dessine notamment la série La Fille du colonel et des historiettes brocardant la vie de la caserne et des jeunes appelés. Il garde de cette période un antimilitarisme militant et une vision un peu anarchiste de la société qu'il transpose dans ses dessins. Son personnage de l'adjudant Kronenbourg est inspiré des sous-officiers rencontrés pendant cette période où il signe déjà sous le nom de Cabu. Il collabore également au magazine Paris Match pendant son incorporation militaire[13].

Aventure d'Hara-Kiri

Démobilisé en 1960, Cabu dessine dans différents journaux et soumet ses dessins dans de nombreuses rédactions qui en publient, dont Ici Paris et France Dimanche. En juin 1960, il rencontre le dessinateur Fred qui lui propose de rencontrer une équipe qui était en train de se monter[14][réf. incomplète]. C'est le groupe du futur Hara-Kiri, avec François Cavanna et Georges Bernier, surnommé professeur Choron[15]. Il y trouve une ambiance qui correspond à ses idées et rencontre d'autres dessinateurs de talent : Gébé, Fred, Wolinski, Reiser… Il publie son premier dessin pour le numéro 3 d'Hara-Kiri, de décembre 1960.

Le Grand Duduche

Hara-Kiri étant provisoirement interdit par le ministère de l'Intérieur, en 1961, pour outrage aux bonnes mœurs, Cabu travaille avec René Goscinny qui le prend dans son équipe pour la nouvelle formule du journal Pilote. Il y crée son personnage fétiche Le Grand Duduche, lycéen lymphatique et maladroit inspiré par ses souvenirs de lycéen à Châlons. Ce personnage apparaît dans le premier numéro de l'année 1963.

« […] Une chevelure hirsute, d'étranges petites lunettes à monture d'acier, un accoutrement qui doit plus à la fantaisie personnelle qu'aux exigences de la mode, des yeux candides, un sourire de cancre malicieux, c'est le grand Duduche… et c'est aussi Cabu[16]. »

Cabu crée également le personnage à succès du « Beauf »[5],[17].

C'est à cette époque qu'il rencontre Isabelle Monin, une jeune institutrice de 23 ans, mère de quatre enfants, en poste à Châlons-sur-Marne[18]. Ils ont un garçon ensemble, Emmanuel (le chanteur Mano Solo), né le et s'installent à Ozoir-la-Ferrière[19] en 1968.

Charlie Hebdo

Logo de Charlie Hebdo.

Cabu se lance dans le reportage dessiné pour Paris Presse avant de couvrir, en 1966, le procès Ben Barka pour Le Figaro[20]. Il publiera également dans L’Enragé, journal éphémère de Mai 68 ne publiant que des caricatures. Il reçoit en 1969 le Crayon d'or du dessin de presse, qui lui est remis par Pierre Dac[21]. La même année, il fait partie du groupe de dessinateurs de Hara-Kiri hebdo[22], jusqu'à l'interdiction du journal, pour sa couverture satirique « Bal tragique à Colombey : 1 mort » dans son n° 94, daté du lundi . Il rejoint une semaine plus tard, le tout nouveau Charlie Hebdo à raison de deux pages par semaine jusqu'en 1981.

En novembre 1972, il participe à la création du mensuel écologiste militant La Gueule ouverte aux côtés de Pierre Fournier, pacifiste convaincu et journaliste à Charlie Hebdo, avec la participation d'Émile Prémillieu, de Cavanna, de Georges Wolinski et de Reiser[23]. À la mort de Pierre Fournier, un an plus tard, c'est Isabelle Monin, la femme de Cabu, qui le remplace à la tête du journal.

Cabu quitte le journal Pilote en 1974 avec le départ de René Goscinny.

Antimilitariste

Militant pacifiste, auteur de centaines de dessins antimilitaristes, Cabu a été condamné six fois pour insultes à l’armée ou atteinte à son moral[24],[25],[26]. En mars 1975, lors d’une campagne pour l’abolition de la justice militaire, menée par de nombreuses associations[27], il illustre une affiche et la plaquette La justice militaire, ce qu’il faut savoir[28] éditée par le mensuel Cité nouvelle[29]. Dans plusieurs villes, en 1976 et 1977, l’affiche fait l’objet d’une série de condamnations[30],[31],[32] des colleurs, du dessinateur, du directeur de Cité nouvelle[33] et de celui du journal Lutte antimilitariste qui publie l’affiche en couverture[34]. Cabu illustre le livre Les Juges kaki de Mireille Debard, secrétaire du Groupe d’action et de résistance à la militarisation, et Jean-Luc Hennig. Il réalise de nombreux reportages sur des procès de réfractaires à l’armée. À bas toutes les armées ! et Adjudant Kronenbourg sont des anthologies de ses dessins antimilitaristes. Après son assassinat, l’Union pacifiste publie Merci Cabu !, recueil des dessins offerts, de 1975 à 1993, par l’auteur pour les Unes du journal de l’association.

Droit de réponse et Récré A2

L'animatrice Dorothée.

Engagé par Jacqueline Joubert, Cabu apparaît également dans l'émission télévisée Récré A2, l'émission jeunesse phare des années 1980 dont la devise était : « Apprendre en s'amusant ». Il crée des planches en direct et fait partie de l'équipe d'animateurs aux côtés de Dorothée à partir de 1978. « Je venais de Charlie Hebdo. On s’étonnait de ma présence chez Dorothée. Mais pour un dessinateur, c’est le public idéal. Tous les enfants dessinent jusqu’à 12 ans[35]. »

En 1982, il travaille pour les trois chaînes de télévision française FR3, Antenne 2 et TF1.

Il participe activement à l'émission Droit de réponse, présenté par Michel Polac de 1981 à 1987[36]. Accompagné de Siné, Wiaz et de Wolinski, Cabu illustre en direct les débats de l'émission sur une palette graphique. Un dessin de Wiaz, « Une maison de maçon, un pont de maçon, une télé de m... », brandi à l'antenne par l'animateur serait à l'origine de la fin de la programmation de l'émission, le . Le sujet était la corruption dans le monde de la construction, et n'épargnait pas le nouveau propriétaire de TF1, l'entrepreneur Francis Bouygues[37],[38].

En 1986, il publie Le Nez de Dorothée, sélection de ses dessins pour Récré A2. Il ne suivra pas Dorothée lors du départ de celle-ci sur TF1 en 1987 et participera à l'ultime saison de Récré A2 matin avec Marie Dauphin et Charlotte Kady. Toujours sur Antenne 2, à l’invitation du producteur Daniel Patte, il participe quotidiennement à partir de 1987 à Télématin, réagissant en direct par ses dessins au contenu de l'émission et à l'actualité. Sa notoriété lui vaut une notice biographique dans le Petit Robert des noms propres dès 1985[39].

Le Canard enchaîné

Cabu rencontre un grand succès dans les années 1970-1980 et publie de nombreux albums. Il oriente alors son art vers la caricature politique en dessinant pour Le Canard enchaîné, à partir de 1982. Il y transpose le Beauf, qui connaît une actualisation en 1995[39]. Il rencontre Véronique Brachet attachée de presse des Éditions Dargaud, à l'époque où il travaille pour le magazine Pilote[40]. Il décide de s'installer dans le quartier Saint-Germain-des-Prés en 1975 pour se rapprocher des clubs de jazz qu'il aime, et divorce d'Isabelle en 1976.

Résurrection de Charlie Hebdo

En 1991, Cabu est de l'aventure de La Grosse Bertha jusqu'à ce qu'il démissionne du journal, avec Philippe Val, à la suite d'un différend avec le directeur de publication Jean-Cyrille Godefroy. Ils désirent avoir leur propre hebdomadaire et décident de ressusciter Charlie Hebdo dont ils financent le premier numéro avec Renaud et Gébé[41].

Le premier numéro sort le avec succès. Il est tiré à 120 000 exemplaires[42]. Charlie Hebdo retrouve l'ancienne maquette et une bonne partie de la rédaction historique du journal avec Cavanna, Delfeil de Ton, Siné, Gébé, Willem, Wolinski, Cabu et de nouvelles signatures : Charb, Oncle Bernard, Renaud, Riss et Tignous.

Outre ses travaux pour le Canard enchaîné et Charlie Hebdo, Cabu effectue des reportages dessinés à New York, en Chine et en Inde  en compagnie du journaliste de l'Agence France-Presse Pierre-Antoine Donnet  d'où il rapporte des livres de croquis.

Jean-Luc Godard l'a qualifié de « plus grand journaliste de France »[43].

Vie privée

Cabu a été marié en premières noces à Isabelle Monin, rédactrice en chef du magazine écologiste La Gueule ouverte, avec laquelle il a eu un fils, le chanteur Mano Solo (Emmanuel Cabut), mort le [44].

Il s'est marié en secondes noces à Véronique Brachet[45], directrice de la communication au service presse de Radio-France, après avoir exercé les mêmes fonctions à Air France et auprès de Dominique Strauss-Kahn, au ministère de l'Économie et des Finances[46].

Assassinat

Tombe de Cabu au cimetière de l'Ouest de Châlons-en-Champagne.

Cabu meurt le , assassiné par les frères Kouachi, lors de l'attentat contre la rédaction de Charlie Hebdo[47].

Il est inhumé dans l'intimité familiale, le , au cimetière de l’Ouest de Châlons-en-Champagne.

Par arrêté du 11 mars 2015, la mention « Victime du terrorisme » est inscrite sur son acte de décès[48].

Il reçoit, le 31 décembre 2015, les insignes de chevalier de la Légion d'honneur à titre posthume[49].

Son œuvre

En plus des journaux cités précédemment, Cabu a aussi collaboré épisodiquement au Monde libertaire, à Ici Paris, Jazz Hot, Rallye, Rock & Folk, Candide, Le Journal du dimanche, France-Soir, Paris-Presse, Le Figaro, Le Figaro littéraire, La revue de médecine, Le Nouvel Observateur, Le Monde, Ciné Revue, Action, Jours de France, Pariscope, CFDT syndicalisme, 20 ans, Le Journal de la Maison, Journal des messageries maritimes, La Gueule ouverte, Charlie Mensuel, Politique hebdo, La Grosse Bertha, Télé Poche, Mon quotidien… Il a également participé au journal municipal de Paris sous la mandature de Bertrand Delanoë, avec une pleine page de BD. Il s'est préoccupé aussi d'éducation aux images, dessinant sur un scénario de Laurent Gervereau le livre Le Monde des Images. Comprendre les images pour ne pas se faire manipuler, publié en 2004 chez Robert Laffont. Il a accompagné depuis 2005 le Musée du Vivant (museeduvivant.fr), premier musée international sur l'écologie, en réalisant son logo, en participant au prix de la communication équitable et en donnant un fonds de plus de 500 dessins originaux couvrant toute sa carrière depuis 1954 (faisant l'objet du livre de Laurent Gervereau Cabu à la ville, Cabu aux champs en 2014). Ce fonds sert pour de nombreuses expositions prêtées gratuitement, dont celle diffusée avec la Ligue de l'Enseignement (decryptimages.net) depuis mars 2015 à la suite de son assassinat : Cabu, dessinateur citoyen.

Cumulant une grande virtuosité d'exécution mise en exergue lors de ses interventions en direct à la télévision, dont il fut après Tac au tac l'un des pionniers, une économie et fluidité de trait, un sens audacieux et spontané de l'humour et une capacité de créer de nombreux personnages types célèbres, comme de croquer les hommes politiques avec une aisance et une acuité particulièrement reconnaissables, il est en effet sollicité par un grand nombre de publications et considéré, par le public comme par ses pairs, comme l'un des caricaturistes français les plus doués et les plus populaires du XXe siècle, reconnu de son vivant par plusieurs expositions comme l'un des Daumier de son époque.

Il a illustré de nombreux livres, et la pochette de Saltimbanque (parfois aussi appelé Caricature à cause de sa pochette), le 3e album de Maxime Le Forestier[50]. Il a illustré également la série de double CD Cabu chez Nocturne, anthologies consacrées à quelques grands musiciens de jazz : Ellington, Basie, Gillespie, Peterson, Kenton, Bechet… Dès 1982, il intervient sur les pochettes des albums et 45 tours de Dorothée. Il illustre les pochettes des deux albums Hou ! La menteuse (1982) et Pour faire une chanson (1983). Ensuite, et jusqu'en 1987, il y a toujours une Dorothée dessinée par Cabu sur les pochettes de disques de la chanteuse (sa dernière participation sera pour le 45 tours Où se cache l'Amour en 1987). Il illustre également les pochettes de divers albums, par exemple ceux de Font et Val des années 1980.

Il participe à de nombreuses expositions de ses dessins. Notamment, l’exposition La caricature entre à l’Assemblée qui s'est tenue en janvier et février 2004 à l’Assemblée nationale (avec également les dessins de Plantu, Pétillon, Wiaz et Calvi) .Et Cabu et Paris à l’hôtel de ville de Paris du 21 septembre au 27 janvier 2006.

Réception, influence et postérité de Cabu

En 1979, Cabu reçoit le prix Saint-Michel du meilleur dessinateur étranger pour À bas toutes les armées !.

De septembre 2006 à janvier 2007, une exposition-hommage, Cabu et Paris, a lieu à l'Hôtel de ville de Paris et d'octobre 2006 à février 2007, France Culture en 2007 diffuse dans son émission À voix nue des entretiens avec Patrice Tourne[51] qui seront co-éditiés en 2008 par France Culture et les éditions de l'Aube, la Médiathèque Georges Pompidou de Châlons-en-Champagne, sa ville natale, lui consacre pour la première fois une rétrospective. Un documentaire, Cabu, politiquement incorrect !, écrit par Bernard Fournier et réalisé par Jérôme Lambert et Philippe Picard, a été consacré à Cabu et diffusé sur France 5 en septembre 2006. Une exposition « Hommage au Grand Duduche » a été organisée du 12 décembre 2008 au 10 janvier 2009 à la Librairie Goscinny. La mort de Cabu a ému des millions de personnes dans le monde. Dans les écoles, le métro, les bureaux une minute de silence a été dédiée à Charlie Hebdo, le 8 janvier 2015.

Selon Jean-Pierre Bouyxou de Paris Match : « Ce doux anarchiste n’a pas son pareil pour dénoncer le conformisme et la bêtise d’une époque qu’il exècre littéralement [...] Ses cibles préférées ne sont pas seulement les militaires et les dignitaires religieux, mais aussi les racistes, les chasseurs, les pollueurs, les riches profiteurs, tous ceux qu’il appelle « les beaufs » et dont il ne se lasse pas de fustiger l’égoïsme. »[52]

En mars 2015, l'école Estienne, où il avait étudié, décide d'apposer une plaque en son hommage. La mairie du 13e arrondissement propose également que le nouvel amphithéâtre de l'école soit nommé « Amphi Charlie »[53].

En octobre 2015, une gargouille a été créée à son effigie, un crayon dans les cheveux, sur la tour de la Lanterne à La Rochelle, à la suite de la réfection de cette dernière. Une seconde gargouille est à l'effigie de Georges Wolinski[54]. Sa dernière affiche a été dessinée pour les Rencontres-Promenades d'Argentat sur Dordogne (histoiresdepassages.com) de juillet 2015. La municipalité a alors fait créer en hommage pour l'édition du 21 au 24 juillet 2016 par un sculpteur sur bois, Guillaume Andelot, une statue reproduisant son dessin (le buste du Grand Duduche avec un chapeau à fleurs).

En novembre 2018 est annoncée l'ouverture d'une « Duduchothèque » à Chalons-en-Champagne, espace culturel dédié à l'œuvre de Cabu[55].

Du 9 octobre au 19 décembre 2020, à l'initiative de Véronique Cabut, sa veuve, est organisée à l'Hôtel de Ville de Paris, l'exposition « Le rire de Cabu » qui regroupe plus de trois cent cinquante dessins de Cabu.

Œuvres complètes de Cabu

Les titres d'œuvres sont suivis de leurs premières éditions ainsi que de leurs années de parution

Le Grand Duduche

Cabu dessinant le Grand Duduche au Salon du livre de 2008.
  • Le Grand Duduche, Paris, Dargaud,
  • Le Grand Duduche : Il lui faudrait une bonne guerre !…, Paris, Dargaud,
  • Le Grand Duduche : L’Ennemi intérieur, Paris, Éditions du Square,
  • Le Grand Duduche en vacances, Paris, Éditions du Square, , 74 p. (ISBN 978-2-205-01806-6)
  • Passe ton bac, après on verra !, Paris, Éditions du Rond-Point,
  • Cabu et Wiliam Leymergie, Maraboud’ficelle, Paris, Dargaud, , 40 p. (ISBN 978-2-205-01695-6)
  • Le Grand Duduche : À bas la mode !, Paris, Dargaud, , 74 p. (ISBN 978-2-205-01863-9)
  • Le Grand Duduche et la fille du proviseur (1982, Dargaud)
  • Le Grand Duduche : L'Intégrale (préf. René Goscinny), Paris, Vents d'Ouest, , 640 p. (ISBN 978-2-7493-0435-9)

Catherine

  • Le Journal de Catherine, Paris, Éditions du Square,
  • Le Journal de Catherine, Paris, Folio, , 160 p. (ISBN 978-2-07-036529-6)
  • Catherine saute au Paf !, Paris, Éditions du Square,

Mon beauf

  • Mon Beauf' (préf. François Cavanna), Paris, Le Square, , 72 p.
  • La France des beaufs, Paris, Le Square, , 78 p.
  • Mitterrand et son beauf, Paris, Albin Michel, , 68 p. (ISBN 2-226-01412-8)
  • Rôti de Beauf (préf. François Cavanna), Paris, Le Cherche midi, , 141 p. (ISBN 978-2-86274-066-9)
  • À consommer avec modération, Paris, Albin Michel, , 57 p.
  • Les nouveaux beaufs sont arrivés, Paris, Le Cherche midi, , 63 p. (ISBN 2-86274-231-7)
  • L’Intégrale Beauf (préf. Eric Emptaz), Paris, Michel Lafon, , 320 p. (ISBN 978-2-7499-2342-0)

Tonton

Albums divers

  • Les Aventures de madame Pompidou, Paris, Le Square, , 63 p.[56]
  • Cabu, Paris, Glénat, coll. « Carton », , 64 p.
  • A bas toutes les armées ! (1977, Éditions du Square), 113 p.[57],[58]
  • Cabu et Didier Convard, Inspecteur la Bavure, Paris, Albin Michel, , 41 p. (ISBN 2-226-01105-6)[59]
  • Bien dégagé sur les oreilles, Paris, La Découverte, , 139 p. (ISBN 2-7071-1568-1)
  • Le Nez de Dorothée (1986, Flammarion)
  • Le Gros Blond avec sa chemise noire (1988, Albin Michel)
  • Les Interdits de Cabu (1989, Albin Michel)
  • Mort aux vieux ! (1989, Albin Michel)
  • Cabu au Canard enchaîné (1989, Albin Michel)
  • Les abrutis sont parmi nous (1992, Albin Michel)
  • Responsables mais pas coupables ! (1993, Albin Michel)
  • Secrets d’État (1994, Albin Michel)
  • Cabu, Adjudant Kronenbourg, Éditions Mille et une nuits, coll. « Les petits libres », , 64 p. (ISBN 978-2-910233-12-9)
  • Les Aventures épatantes de Jacques Chirac (1996, Albin Michel)
  • Vas-y Jospin ! (1999, Albin Michel)
  • À gauche toute ! (2000, Albin Michel)
  • C’est la faute à la société (2008, 12 bis)
  • Mai 68 (collectif, 2008, Michel Lafon)
  • Dessins cruels, Paris, Le Cherche midi, , 128 p. (ISBN 978-2-7491-3483-3)
  • Cabu, Merci Cabu ! : Les Unes du journal Union pacifiste, Paris, Union pacifiste, , 104 p.
  • Cabu s'est échappé !, 1000 dessins pour les échappées de Charlie Hebdo, 1969-2015, préface de Bertrand Delanoë, (2017, Les échappés)

Ouvrages collectifs

  • Élevons le débat, recueil de dessins parus dans Charlie Hebdo en 2009-2010, éditions Les Échappés
  • Plus belle la crise !, recueil de dessins parus dans Charlie Hebdo en 2008-2009, éditions Les Échappés
  • Liberté Égalité Fraternité, recueil de dessins parus dans Charlie Hebdo en 2007-2008, éditions Les Échappés
  • Les Brèves de Charlie Hebdo (3 tomes), 2008-2009-2010, éditions Les Échappés
  • Où vas-tu petit soldat ? - A l’abattoir ! , 1989, Éditions du Monde libertaire

Reportages dessinés

  • Cabu et David Alain (préf. Daniel Cohn-Bendit), Cabu reporter-dessinateur : Les années 70, Issy-les-Moulineaux, Vents d'Ouest, , 205 p. (ISBN 978-2-7493-0277-5)
  • Cabu et David Alain (préf. Michel Polac), Cabu reporter-dessinateur : Les années 80, Issy-les-Moulineaux, Vents d'Ouest, , 205 p. (ISBN 978-2-7493-0446-5)
  • Cabu et Jean-Christophe Tournebise, Cabu au Japon, Éditions du Seuil, , 214 p. (ISBN 978-2-02-020642-6)
  • Cabu et Pierre-Antoine Donnet, Cabu en Chine, Éditions du Seuil, , 240 p. (ISBN 978-2-02-036175-0)
  • Cabu et Pierre-Antoine Donnet, Cabu en Inde, Éditions du Seuil, , 251 p. (ISBN 978-2-02-048344-5)
  • Cabu à New-York, Paris, Les Arènes, , 296 p. (ISBN 978-2-35204-271-6)

Illustrations

  • Claude-Marie Vadrot (ill. Cabu), Plutôt Russe que mort !, Seuil, , 251 p. (ISBN 978-2-02-012248-1)
  • Les Archets de Paris, Monsieur de Saint-George (1739-1799), 4 Concertos pour violon (ill. Cabu), CD, Arpège et Calliope 2007, CAL 9373 (EAN 794881-84602-3)
  • Jean-Yvon Lafinestre et Yann Couëdel (ill. Cabu), Le guide de l'enseignant : Gérer sa classe de primaire, Nantes, Editions du Temps, , 89 p. (ISBN 978-2-84274-456-4)
  • Didier Varrod et Nicolas Preschey (ill. Cabu), Charles Trenet, Paris, Flammarion, , 224 p. (ISBN 978-2-08-129566-7)
  • Mireille Debard et Jean-Luc Hennig (préf. Michel Foucault, ill. Cabu), Les juges kaki, Paris, Alain Moreau, 4e trimestre 1977, 297 p.

Exposition

  • Cabu et Paris à l’hôtel de ville de Paris du 21 septembre au 27 janvier 2006.
  • Bibliothèque d'Alexandrie (Egypte) 2005

Écrits divers

  • La Potachologie - Histoire naturelle du potache, avec un texte de René Goscinny, Denoël, 1963.
  • Cabu et Jean-Marie Boëglin, Ouvrez le massacre, Le Sagittaire, (ISBN 978-2-7275-0028-5)[60]
  • Cabu in Jazz, Paris, Éditions du Layeur, , 132 p. (ISBN 978-2-915118-13-1)
  • Cabu, l'observateur engagé, entretiens avec Patrice Tourne, France Culture-Éditions de l'Aube, 2008
  • Cabu et Laurence Garcia, Cabu 68, Arles, Acte Sud, , 223 p. (ISBN 978-2-7427-7522-4)
  • Peut-on encore rire de tout ?, Paris, Éditions du Cherche Midi, , 125 p. (ISBN 978-2-7491-1821-5)
  • Cabu Swing, souvenirs et carnets d'un fou de jazz, Paris, Les échappés, , 224 p. (ISBN 978-2-35766-067-0)

Préfaces

  • Dany Doriz et Christian Mars (préf. Cabu), 60 Ans de jazz au Caveau de la Huchette, Paris, L'Archipel, , 157 p. (ISBN 978-2-8098-0033-3)
  • Michel Dixmier et Henri Viltard (préf. Cabu), Jossot caricatures : De la révolte à la fuite en Orient (1866-1951), Paris, Paris bibliothèques, , 183 p. (ISBN 978-2-84331-175-8)

Affiche

  • Non à la " justice " militaire[29], Campagne pour l'abolition de la " justice " militaire, 1975.

Cinéma et télévision

Cabu a joué dans deux films :

Annexes

Bibliographie

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Cabu, études bibliographiques ou critiques

  • Carton, les cahiers du dessin d'humour, Glénat, no 4, 1975.
  • Jean-Paul Tibéri, Cabu dessinateur pamphlétaire, Michel Fontaine, , 159 p. (ISBN 978-2-904237-06-5)
  • Jean-Paul Tibéri, Cabu passe aux aveux, Jean-Cyrille Godefroy Editions, , 255 p. (ISBN 978-2-86553-081-6)
  • Robert Belleret, « Cabu, l'enragé volontaire », Le Monde, no 18655, , p. 12 (ISSN 0395-2037)
  • Frédéric Potet, « Cabu, un coup de crayon sans égal », Le Monde, , p. 2 (ISSN 0395-2037)
  • Jean-Pierre Bouyxou, « Mort de Cabu - Un dessinateur contre tous les fanatismes », ParisMatch.com, (lire en ligne).
  • Numa Sadoul, Dessinateurs de presse : entretiens avec Cabu, Charb, Kroll, Luz, Pétillon, Siné, Willem et Wolinski, Glénat, Grenoble, 2014, 215 p. (ISBN 978-2-344-00016-8)
  • Christian Marmonnier, Entretien avec Cabu (1998), Bananas n°8 (2016) (ISSN 1261-9507)
  • José-Louis Bocquet, Je suis Cabu. Opuscule tiré à 365 exemplaires et envoyé comme carte de vœux aux amis de l’auteur en janvier 2015.
  • Jean-Luc Porquet, Cabu, une vie de dessinateur, Gallimard, 2018, 384 p. (ISBN 978-2-072-72919-5)

Catalogue d'exposition

Documentaire

Ouvrages et articles critiques en langues étrangères

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

  1. Stéphane Mazurier, Bête, méchant et hebdomadaire : une histoire de Charlie hebdo, 1969-1982, Buchet-Chastel, , p. 37.
  2. Jean-Marie Pasquier, « "Tu t'es vu sans Cabu ?" sur Paris Première: je l'ai filmé 2 ans. Il était "Charlie Hebdo" », sur nouvelobs.com, .
  3. Comédie Française, « Cabu : Vive les comédiens ! », sur comedie-francaise.fr
  4. Interview sur KTO TV, VIP, 9 octobre 2005.
  5. Robert Belleret, « Cabu, l'enragé volontaire », Le Monde, no 18655, , p. 12 (ISSN 0395-2037, lire en ligne).
  6. Cabu, Cabu croque Paris, À Paris, septembre 2006, pp. 28-29.
  7. Cabu, Cabu swing, Les Échappes, 2013, préface.
  8. sur le site de l'école Estienne.
  9. lesdurocasseriesdepierlouim.blog50.com.
  10. Cabu le grand Duduche assassiné sur telerama.fr.
  11. Bled, in Les Mots de la guerre d'Algérie, Benjamin Stora, Presses universitaires du Mirail, 2005, p. 25.
  12. sur servicehistorique.sga.defense.gouv.fr.
  13. « Cabu : Dessinateur et caricaturiste de presse », France Inter, .
  14. Interview KTO TV, VIP, 9 octobre 2005.
  15. Car Hara-Kiri était à l'époque dans la rue Choron.
  16. sur babelio.com.
  17. Jean-Sébastien Stehli, « Les nouveaux beaufs », L'Express, .
  18. Née le 19 août 1937, à Toulon, Var, et morte dans la même ville le 26 décembre 2012.
  19. sur parolesdozoir.free.fr.
  20. « Cabu : L'Affaire Ben Barka devant les assises », sur bnf.fr.
  21. Cabu et Laurence Garcia, Cabu 68, Actes Sud, , p. 220.
  22. « Cabu n'est pas près de prendre sa retraite », France Info, 2 mars 2011.
  23. sur dj.joss.free.fr.
  24. « Des incidents provoquent le renvoi du procès de quatre collaborateurs de " Charlie-Hebdo " », Le Monde, .
  25. Bruno Frappat, « L'armée, les injures, les brocards », Le Monde, .
  26. « " Charlie-Hebdo " condamné, L'armée lavée de ses injures », Le Monde, .
  27. « Quatorze organisations lancent une " campagne nationale " pour la suppression des tribunaux militaires », Le Monde, .
  28. FICEDL, « Placard. Non à la « justice » militaire... Les tares de la justice plus les tares de l’armée, ça fait beaucoup ! », sur placard.ficedl.info (consulté le ).
  29. Collectif (ill. Cabu), « La justice militaire, ce qu’il faut savoir », Cité nouvelle, no 571, .
  30. François Simon, « Les tribunaux d'exception n'ont jamais été, en France ou ailleurs l'honneur de la justice, déclare le représentant du ministère public », Le Monde, .
  31. « Le journal " Cité nouvelle " à nouveau condamné. », Le Monde, .
  32. « Injures envers l'armée : le dessinateur Cabu relaxé en appel. », Le Monde, .
  33. François Simon, « Les tribunaux d'exception n'ont jamais été, en France ou ailleurs l'honneur de la justice, déclare le représentant du ministère public », Le Monde, .
  34. Mireille Debard et Jean-Luc Hennig, Les juges Kaki, Paris, Alain Moreau, , 297 p., p. 21.
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  41. Olivier Le Bussy, « "Charlie Hebdo", férocement indépendant », La Libre Belgique, (lire en ligne).
  42. « Cabu et Val écrivent à l'Obs ».
  43. (en) sur telegraph.co.uk.
  44. « Mano Solo nous “laisse le pire” », AFP, .
  45. Véronique Brachet est née en 1947. Elle est la fille légitime d'André Brachet, et d'Elisabeth Henry ; sur bertrand.auschitzky.free.fr.
  46. « Les couples d'influence », sur lepoint.fr, (consulté le ).
  47. « Charlie Hebdo : Charb, Cabu, Tignous et Wolinski, morts dans la fusillade », Le Point, .
  48. Arrêté du 11 mars 2015 portant inscription de la mention « Victime du terrorisme » sur un acte de décès, JORF no 62, 14 mars 2015, p. 4862, texte no 47, NOR JUST1505582A.
  49. Décret du 31 décembre 2015.
  50. sur discogs.com.
  51. « France Culture, émission "A voix nue" ».
  52. Jean-Pierre Bouyxou, « Mort de Cabu : Un dessinateur contre tous les fanatismes », sur parismatch.com, .
  53. « L'hommage de l'École Estienne à Cabu », Le Figaro, encart « Le Figaro et vous », samedi 24 / dimanche 25 janvier 2015, page 36.
  54. Luc Bourriane, « La Rochelle : Cabu et Wolinski immortalisés sur la tour de la Lanterne », sur sudouest.fr, (consulté le ).
  55. « Cabu : une "Duduchothèque" ouvre à Châlons-en-Champagne en hommage au dessinateur », sur rtl.fr, .
  56. Fit l'objet d'un procès en 1973.
  57. Pour ce livre, Cabu et son éditeur sont condamnés chacun à une amende de 2 500 francs le 22 mars 1979, (Le Monde, 24 mars 1979).
  58. Philippe Murray, « Cabu : À bas toutes les armées », (À SUIVRE), no 1, , p. 105.
  59. Novelisation du scénario du film Inspecteur la Bavure.
  60. Ouvrez le massacre énumère les exactions foncières des années 1970 dans la ville de Châlons-sur-Marne, ouvrage critique vis-à-vis de la politique d'urbanisme de Jean Degraeve qui entraîna notamment la disparition d'un théâtre du XVIIIe siècle et d'une partie du quartier médiéval. Ouvrage richement illustré par de nombreux dessins, des reproductions photographiques, des plans d'urbanismes, et d'extraits de journaux.
  61. Site imdb, page sur la fiche du film L'an 01.
  62. Site imdb, page sur la fiche du film Tire-au-flanc 62.
  63. Vidéo sur LCP.
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