Eugénie Bastié

Eugénie Bastié, née le à Toulouse, est une journaliste, polémiste et essayiste française.

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Eugénie Bastié

Eugénie Bastié en 2017.

Naissance
Toulouse (Haute-Garonne, France)
Nationalité Française
Profession Journaliste
Spécialité Journaliste politique
Polémiste
Essayiste
Médias
Pays France
Média Presse écrite, Radio, Télévision
Presse écrite Causeur
Le Figaro
Télévision CNews
Autres médias Limite

Journaliste au Figaro, elle participe au lancement de la revue Limite et intervient régulièrement comme chroniqueuse éditorialiste sur CNews. Elle fait partie d'une jeune génération d'intellectuels se revendiquant de la droite conservatrice.

Biographie

Origines et formation

Issue d'une famille catholique[1], Eugénie Bastié est la fille d'un paysagiste et d'une mère médecin spécialiste en médecine nucléaire ; elle a quatre frères et sœurs. Elle grandit à Pibrac, en Haute-Garonne[2].

Après une scolarité en pension dans le lycée privé catholique de Lectoure[3], dans le Gers, elle entre à l'Institut d'études politiques de Paris (Sciences Po) en 2009. Elle sort diplômée en 2014 après avoir suivi un master en affaires publiques. Elle obtient également une maîtrise de philosophie[4] à la Sorbonne Paris-IV.

Carrière

Elle participe en 2013 à La Manif pour tous[5]. Elle collabore de 2013 à 2015 à Causeur[6], site internet et mensuel dirigé par Élisabeth Lévy. Après un stage au Figarovox, site de débats et d'opinion du Figaro (considéré par Nolwenn Le Blevennec, dans L'Obs, comme la « plateforme de la droite dure du Figaro »[4]), elle est embauchée au Figaro en 2015[7], sur la recommandation d'Alexis Brézet[4].

Elle devient rédactrice en chef du service politique de la revue d'« écologie intégrale »[note 1] Limite, qu'elle a créée en 2015 avec Gautier Bès de Berc, Marianne Durano, Camille Dalmas et Paul Piccarreta, qui se définit comme « une revue de combat culturel et politique, d’inspiration chrétienne »[8], considérée par le quotidien de gauche Libération comme « la jeune garde ultraconservatrice catholique »[9].

En , invitée sur le plateau de Ce soir ou jamais, elle engage avec Jacques Attali une joute oratoire à propos de la crise dite des migrants, au cours de laquelle elle lance : « Le vieux monde est de retour, Monsieur Attali ! » ; sa réplique provoque un buzz médiatique sur internet[5].

Le , elle assiste avec plus de 5 000 personnes, dont certaines célébrités, à la cérémonie de l'anneau de Jeanne d'Arc au Puy du Fou, à la suite de l'acquisition de celui-ci à une vente aux enchères par le fondateur Philippe de Villiers[10].

En paraît son premier essai Adieu, Mademoiselle. La défaite des femmes aux éditions du Cerf. Elle y dénonce certains travers du féminisme et y critique les dérives du libéralisme, mais refuse l'étiquette de « réac »[11]. Elle croit à la notion d'« héritage » mais pas à celle de « progrès ». L'essayiste royaliste Gérard Leclerc écrit sur cet essai dans la revue Royaliste : « surtout dialectiquement ciselé, très informé et portant le fer au cœur même d’un des débats les plus cruciaux de l’époque[12]. » Ses opposants lui reprochent d'avoir écrit un « livre entier sur le féminisme en occultant spectaculairement les violences sexuelles sauf pour parler de Cologne et stigmatiser les musulmans »[2]. Elle émerge avec cet essai, aux côtés de Marianne Durano et Thérèse Hargot, comme une étoile montante de l'antiféminisme selon Mediapart, aussi appelé alterféminisme[13].

En septembre 2016, elle tient une chronique dans le magazine Actuality, sur France 2. Elle quitte toutefois l'émission dès le mois suivant[1],[14]. À partir de la rentrée 2016, elle tient une chronique dans l'émission Historiquement show présentée par Jean-Christophe Buisson sur la chaîne Histoire.

Elle est, depuis avril 2017, journaliste au service « débats et opinions » du Figaro. En juin 2017, elle est reçue au palais de l'Élysée par Emmanuel Macron, avec Alain Finkielkraut et Régis Debray[15],[16]. Elle participe à l'émission de LCI 24 h Pujadas entre 2017 et 2018, et au Club de la presse sur Europe 1 en 2017.

En octobre 2018 paraît son deuxième essai, Le Porc émissaire : terreur ou contre-révolution, aux éditions du Cerf, ouvrage qui entreprend une critique du mouvement #MeToo. Alors qu’elle est invitée par France inter à l'occasion de cette publication, Léa Salamé cite une phrase de son livre : « Je crois qu'une main aux fesses n’a jamais tué personne ». Face au tollé provoqué par cette phrase, Eugénie Bastié déclare plus tard : « Si je devais refaire le livre aujourd'hui, je n'écrirais plus cette phrase[3] ».

Durant la saison 2019-2020, elle est chroniqueuse de l'émission Et en même temps sur BFM TV (présentée par Apolline de Malherbe) le dimanche soir ; tous les jeudis, elle participe en outre à la deuxième partie de l'émission 19 h Ruth Elkrief pour un débat sur l'actualité face à Alain Duhamel.

En juillet 2020, elle est recrutée par CNews en tant qu'éditorialiste[17]. À partir de mai 2021, elle anime sur la chaîne sa propre émission, Place aux idées, tous les samedi à 19h, aux cotés de la journaliste Clélie Mathias[18].

Points de vue

Sans être ouvertement affiliée à un parti politique[19], Eugénie Bastié est proche de La Manif pour tous (notamment Les Veilleurs) et indique avoir voté pour Nicolas Dupont-Aignan au premier tour de l'élection présidentielle française de 2012[2],[19]. « Alterféministe »[20], elle revendique comme mentors Élisabeth Lévy et Natacha Polony[21], mais de nombreux analystes la comparent à Éric Zemmour[1],[5],[22]. Après un vif échange avec elle, l'économiste Jacques Attali affirme qu'elle est « la petite Zemmour, en pire »[23].

Opposée philosophiquement à l'avortement, Eugénie Bastié affirme ne pas être opposée à sa légalisation. Elle estime également qu'en France certaines femmes sont « poussées à avorter » et déplore qu'aucune alternative ne leur soit proposée[1].

Le , dans Le Supplément de Canal+, en réponse à Ali Baddou  lui demandant si elle pourrait voter pour Marine Le Pen lors de l'élection présidentielle de 2017 , elle déclare « refuse[r] d'exclure ni d'adouber quiconque »[22],[24].

Lors de l'attaque terroriste du 23 mars 2018 où le lieutenant-colonel Arnaud Beltrame est mort en sauvant un otage, Eugénie Bastié écrit un tweet : « Ne jugeons pas trop vite cet homme en héros, il a peut-être mis des mains aux fesses à Saint-Cyr. » Il s’agit d'un écho ironique au scandale du harcèlement sexuel dans le lycée militaire où Arnaud Beltrame fit sa corniche[25],[26]. Son commentaire provoque de sévères condamnations contre la journaliste et son journal Le Figaro. Eugénie Bastié le retire le jour même. Le lendemain, après l'annonce du décès du héros[27], la journaliste publie un tweet présentant ses excuses[28].

Elle se déclare favorable à l'économie de marché et à la liberté d'entreprendre mais émet des réserves quant à la croissance exponentielle[29].

Ouvrages

  • Adieu mademoiselle : La Défaite des femmes, Paris, Le Cerf, , 224 p. (ISBN 978-2-204-10489-0, notice BnF no FRBNF45084868).
  • Le Porc émissaire : Terreur ou contre-révolution, Paris, Le Cerf, , 175 p. (ISBN 978-2-204-12838-4, notice BnF no FRBNF45603742).
  • La Guerre des idées : enquête au cœur de l'intelligentsia française, Paris, Robert Laffont, , 312 p. (ISBN 978-2221252949)

Notes et références

Notes

Références

  1. Audrey Kucinskas « Qui est Eugénie Bastié, la chroniqueuse déjà comparée à Éric Zemmour ? », L'Express, 3 septembre 2016.
  2. Johanna Luyssen, « Eugénie Bastié, déjà croisée » sur Libération, 18 mai 2016.
  3. Fabrice Valery, « De Toulouse à l’anti #MeToo, itinéraire d’Eugénie Bastié, essayiste conservatrice et “féministe sceptique” », sur france3-regions.francetvinfo.fr, .
  4. Nolwenn Le Blevennec, « FigaroVox : rech. jeune plume qui vomit son époque », sur tempsreel.nouvelobs.com, .
  5. Meddy Mensah, « Qui est Eugénie Bastié, la « fille spirituelle » d'Éric Zemmour ? » sur planet.fr, 29 avril 2016.
  6. Fiche sur Eugénie Bastié sur Causeur, consulté le 20 mai 2016.
  7. Fiche sur Eugénie Bastié sur Le Figaro, consulté le 20 mai 2016
  8. Henri de Begard, « Eugénie Bastié : « Faites des enfants, pas des courses ! » » sur lerougeetlenoir.org, 4 septembre 2015.
  9. Bernadette Sauvaget, « « Limite », des réacs en vert et contre tous », sur liberation.fr, .
  10. [vidéo] Flashtalk, «Portrait d'Eugénie Bastié - Le Supplément» sur Dailymotion, 17 avril 2016.
  11. Sirine Azouaoui, « Qui est Eugénie Bastié, le nouveau visage de la droite réac ? » sur Les Inrocks, 18 avril 2016.
  12. « La défaite des femmes » [PDF], article de Gérard Leclerc paru dans Royaliste page 9, 18 juin 2016.
  13. Lucie Delaporte, « Entre alterféminisme et antiféminisme, la droite tâtonne », sur Mediapart (consulté le )
  14. « Eugénie Bastié : souriez, votre redevance subventionne la nouvelle it girl d'extrême droite », sur brain-magazine.fr, .
  15. « https://www.vice.com/fr/article/zmggde/il-y-a-un-revival-de-laction-francaise »
  16. « https://www.lesinrocks.com/2018/03/21/actualite/actualite/alain-finkielkrault-regis-debray-eugenie-bastie-comment-lelysee-tente-damadouer-les-conservateurs/ »
  17. « INFO OBS. La journaliste conservatrice Eugénie Bastié arrive sur CNews », sur L'Obs (consulté le )
  18. « Place aux idées : CNEWS lance ce samedi à 19h une émission de décodage de l'actualité », sur cnews.fr, .
  19. « Eugénie Bastié : qui est cette anti-féministe qui fait tant parler d'elle? », sur terrafemina.com.
  20. Daoud Boughezala, « Osez l’alterféminisme ! », Causeur, (lire en ligne, consulté le ).
  21. Théo Chapuis, « Eugénie Bastié, une jeune réac' dans le vent en access prime time sur France 2 », sur konbini.com.
  22. Catherine Delvaux, « La petite Zemmour, mais en pire », qui est donc Eugénie Bastié ? », sur 7sur7.be, .
  23. « Qui est Eugénie Bastié, la "fille spirituelle" d’Eric Zemmour ? », sur planet.fr, (consulté le ).
  24. « Émission », sur canalplus.fr.
  25. « Mort du gendarme Beltrame : les propos haineux d'un ex-candidat de LFI font scandale », sur midilibre.fr, (consulté le ).
  26. « Polémique : le gendarme “a peut-être mis des mains aux fesses” », sur Le Matin, (consulté le ).
  27. « Marc-Olivier Fogiel s'en prend à Eugénie Bastié après son tweet ironique sur Arnaud Beltrame », Closermag.fr, (lire en ligne, consulté le ).
  28. « La journaliste qui avait fait une blague de très mauvais goût sur Arnaud Beltrame a présenté ses excuses », sur Sudinfo, (consulté le ).
  29. « Place aux Idées du 05/06/2021 », sur cnews.fr, (consulté le ).

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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