Agression sexuelle

Une agression sexuelle (ou violence sexuelle) désigne tout acte de nature sexuelle, non consenti. Dans la plupart des pays la législation indique que l'agression doit être imposée par une contrainte physique ou psychologique pour être considérée comme un crime, ce qui n'est pas le cas notamment au Canada, où la contrainte n'est pas un critère pour caractériser l'acte d'agression sexuelle[1].

Agression sexuelle
Scène d'agression, La Grande Danse macabre des vifs, gravure par Martin Van Maele, 1905.
Spécialité Médecine d'urgence
CIM-9 E960.1
MedlinePlus 001955
MeSH D011902

Mise en garde médicale

Certaines juridictions traitent de façon distincte l'agression impliquant une pénétration, spécifiquement désignée comme un viol et constituant un crime sexuel.

Méthodes utilisées

Manipulation mentale

Certaines victimes peuvent avoir subi une manipulation mentale qui les ont soumises à une agression sexuelle. Ces méthodes présentent l'avantage pour les agresseurs de réduire le risque de plainte judiciaire des victimes. Ces manipulations provoquent et laissent un sentiment de culpabilité chez certaines victimes, bien qu'elles n'aient rien à se reprocher.

Certaines agressions sexuelles peuvent être commises sous couvert de médecine, par exemple en réalisant des examens génitaux ou mammaires sans le consentement du patient, par abus d'autorité, abus de confiance, abus de faiblesse ou par surprise, ou encore lorsque l'examen médical librement consenti est détourné par son auteur de son objectif médical dans un but sexuel. La loi du précise qu'« aucun acte médical ni aucun traitement ne peut être pratiqué sans le consentement libre et éclairé de la personne et ce consentement peut être retiré à tout moment ». Des lois antérieures à celle du devaient elles aussi probablement donner des droits similaires[évasif].

Violences sexuelles et drogues

Certaines drogues et médicaments, appelés « drogue du viol », sont parfois utilisés pour commettre des agressions sexuelles, par exemple pour endormir la victime, provoquer une amnésie ou supprimer la volonté. Ces drogues et médicaments incluent notamment le GHB, le GBL (se transformant en GHB une fois dans l'organisme), le rohypnol et différents somnifères.

Ces drogues sont généralement diluées dans de l'alcool ou des boissons sucrées. Le mélange avec l'alcool peut empêcher la victime d'avoir des soupçons après son réveil, car un sommeil ou une amnésie peuvent passer pour un effet de l'alcool.

L'alcool est en outre un désinhibiteur qui peut d'une part faciliter le passage à l'acte chez l'agresseur et d'autre part diminuer les moyens de défense chez l'agressé[2].

Statistiques

Affiche de prévention contre les agressions sexuelles dans le métro parisien, novembre 2017.

En France

En 2016, les premiers résultats de l'enquête Virage montrent que près de 580 000 femmes et 197 000 hommes de 20 à 69 ans sont victimes de violences sexuelles chaque année en France (y compris viols et tentatives de viol, mais hors harcèlement sexuel et exhibitionnisme). Une femme sur sept (14,5 %) et un homme sur vingt-cinq (3,9 %) déclarent avoir vécu au moins une forme d’agression sexuelle au cours de leur vie (hors harcèlement et exhibitionnisme). Cette enquête précise le contexte (famille, études, couple, travail, espace public) et l'âge où se produisent les agressions[3],[4]. La majorité des violences se produisent dans l'enfance ou l'adolescence.

L’enquête de victimation réalisée dans la région Île-de-France depuis 2001 montre une stabilité globale (autour de 0,8 % des personnes interrogées déclarent avoir été victime d’une agression sexuelle au cours des trois années précédant l’enquête), avec toutefois une augmentation inédite en 2017 dans le contexte de l'affaire Weinstein et du mouvement MeToo, qui ont favorisé une libération de la parole. La majorité des victimes connaissait l'auteur de l'agression. Concernant les agressions hors ménage, les victimes sont plus souvent jeunes et assez pauvres[5].

Droit par pays

Droit français

En droit français, « constitue une agression sexuelle toute atteinte sexuelle commise avec violence, contrainte, menace ou surprise »[6].

Le Code pénal distingue le « viol », crime caractérisé par un acte de pénétration sexuelle (et en tant que tel jugé par la cour d'assises), objet du paragraphe premier de la section III du code pénal, et les « autres agressions sexuelles », objets du paragraphe second et qui sont les faits d'agression sexuelle stricto sensu, délit jugé par le tribunal correctionnel.

Droit canadien

En droit pénal canadien, l'agression sexuelle est une infraction criminelle en vertu des articles articles 271 à 273 du Code criminel. La loi pénale distingue entre agression sexuelle, agression sexuelle grave et agression sexuelle armée. L'arrêt R. c. Ewanchuk[7],[1] est l'arrêt de principe de la Cour suprême sur la règle de consentement en ce qui concerne l'agression sexuelle.

Droit japonais

Au Japon, les femmes sont particulièrement victimes des Chikan, terme utilisé fréquemment au Japon pour désigner les auteurs d'attouchements sur les femmes et les jeunes filles dans les transports en commun.

Concernant la législation, la loi de 1907 relative aux délits sexuels était restée inchangée jusqu’en 2017. Le Parlement l’a réformée, au lieu de trois ans de prison les agresseurs encourent désormais cinq ans. La définition du viol a été élargie. En outre les autorités pourront lancer des enquêtes sans dépôt de plainte au préalable.

Notes et références

  1. INSPQ Code criminel Canadien En ligne
  2. (en) Antonia Abbey, Tina Zawacki, Philip O. Buck, A. Monique Clinton et Pam McAuslan, « Alcohol and sexual assault », Alcohol Research & Health, vol. 25, no 1, , p. 43-51 (PMID 11496965).
  3. Christelle Hamel, Alice Debauche, Elizabeth Brown, Amandine Lebugle, Tania Lejbowicz, Magali Mazuy, Amélie Charruault, Sylvie Cromer et Justine Dupuis, « Viols et agressions sexuelles en France : premiers résultats de l’enquête Virage », Population et Sociétés, Ined, no 538, (présentation en ligne, lire en ligne [PDF]).
  4. Virginie Ballet, « Violences sexuelles, les maux durent », Libération, (lire en ligne).
  5. (en) Laurent Mucchielli, « « L’insécurité », un épouvantail électoral à déminer », sur The Conversation,
  6. « Code pénal », sur legifrance.gouv.fr (consulté le )
  7. [1999] 1 RCS 330

Annexes

Articles connexes

Liens externes

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