Lectoure

Lectoure (en gascon graphie classique, Leitora[1]) est une commune française située dans le département du Gers en région Occitanie.

Lectoure

Statue du Maréchal Lannes
et cathédrale Saint-Gervais-Saint-Protais.

Blason
Administration
Pays France
Région Occitanie
Département Gers
Arrondissement Condom
Intercommunalité Communauté de communes de la Lomagne gersoise
Maire
Mandat
Xavier Ballenghien
2020-2026
Code postal 32700
Code commune 32208
Démographie
Gentilé Lectourois
Population
municipale
3 665 hab. (2018 )
Densité 43 hab./km2
Géographie
Coordonnées 43° 56′ 07″ nord, 0° 37′ 19″ est
Altitude Min. 68 m
Max. 223 m
Superficie 84,93 km2
Type Commune rurale
Unité urbaine Lectoure
(ville isolée)
Aire d'attraction Lectoure
(commune-centre)
Élections
Départementales Canton de Lectoure-Lomagne
(bureau centralisateur)
Législatives Deuxième circonscription
Localisation
Géolocalisation sur la carte : région Occitanie
Lectoure
Géolocalisation sur la carte : Gers
Lectoure
Géolocalisation sur la carte : France
Lectoure
Géolocalisation sur la carte : France
Lectoure
Liens
Site web http://www.lectoure.fr/fr.html

    Ses habitants sont appelés les Lectourois.

    Géographie

    Localisation

    La commune de Lectoure se situe dans le canton de Lectoure et dans l'arrondissement de Condom, dans la vallée du Gers. C'est la deuxième commune la plus vaste du département du Gers après Condom[2]. Elle se trouve en Lomagne à 22 km à l'est de Condom, à 35 km au sud d'Agen et 35 km au nord d'Auch. La ville actuelle s'élève sur un éperon calcaire, siège de l'ancien oppidum, orienté est-ouest, délimité au nord et au sud par deux vallées débouchant sur la plaine du Gers. La ville antique s'étendait dans la plaine, au sud.

    Communes limitrophes

    Géologie et relief

    La superficie de la commune est de 8 493 hectares ce qui en fait la deuxième plus grande superficie du département ; son altitude varie de 68 à 223 mètres[4].

    Lectoure se situe en zone de sismicité 1 (sismicité très faible)[5].

    Hydrographie

    Lectoure est traversée par le Gers qui coule à ses pieds dans la direction sud-nord. Le lobe de plateau où se trouve la ville est découpé par deux ruisseaux, le Saint-Jourdain au nord qui alimentait plusieurs moulins, dont le plus important, fortifié, la Mouline de Belin ; et le Canéron au sud.

    Dans la campagne environnante, de petits ruisseaux, bien que de faible débit, ont permis la création de retenues collinaires destinées à l’irrigation agricole, mais aussi aux loisirs (lac des Trois Vallées).

    La ville est riche en nappes phréatiques qui alimentaient les puits et de nombreuses sources : au sud, la Fontaine Diane, la source de Saint-Clair vers l’ancienne tannerie d’Ydrone ; la fontaine Saint-Esprit, au nord. Certaines ne sont plus apparentes, comme celle qui jaillissait à l’est de la ville, devant l’extrémité du Bastion (visible sur les documents anciens).

    Enfin, grâce à des forages à grande profondeur, des eaux chaudes ont permis à Lectoure de devenir une ville thermale.

    Voies de communication et transports

    Lectoure se situe sur la route nationale 21. Depuis la fermeture de la ligne de chemin de fer entre Agen et Auch, remplacée par un service d’autocars, tous les transports se font par route. L’aéroport le plus proche est celui de Toulouse-Blagnac et les aéroports secondaires sont à Agen et Auch.

    La ligne 932 du réseau liO relie la commune à Auch et à Agen.

    Climat

    Le climat qui caractérise la commune est qualifié, en 2010, de « climat du Bassin du Sud-Ouest », selon la typologie des climats de la France qui compte alors huit grands types de climats en métropole[6]. En 2020, la commune ressort du type « climat océanique altéré » dans la classification établie par Météo-France, qui ne compte désormais, en première approche, que cinq grands types de climats en métropole. Il s’agit d’une zone de transition entre le climat océanique et les climats de montagne et semi-continental. Les écarts de température entre hiver et été augmentent avec l'éloignement de la mer. La pluviométrie est plus faible qu'en bord de mer, sauf aux abords des reliefs[7].

    Les paramètres climatiques qui ont permis d’établir la typologie de 2010 comportent six variables pour les températures et huit pour les précipitations, dont les valeurs correspondent aux données mensuelles sur la normale 1971-2000[8]. Les sept principales variables caractérisant la commune sont présentées dans l'encadré ci-après.

    Paramètres climatiques communaux sur la période 1971-2000[6]

    • Moyenne annuelle de température : 13,3 °C
    • Nombre de jours avec une température inférieure à −5 °C : 2,2 j
    • Nombre de jours avec une température supérieure à 30 °C : 7,2 j
    • Amplitude thermique annuelle[Note 1] : 15,8 °C
    • Cumuls annuels de précipitation : 737 mm
    • Nombre de jours de précipitation en janvier : 10 j
    • Nombre de jours de précipitation en juillet : 6,2 j

    Avec le changement climatique, ces variables ont évolué. Une étude réalisée en 2014 par la Direction générale de l'Énergie et du Climat[9] complétée par des études régionales[10] prévoit en effet que la température moyenne devrait croître et la pluviométrie moyenne baisser, avec toutefois de fortes variations régionales. La station météorologique de Météo-France installée sur la commune et mise en service en 1984 permet de connaître l'évolution des indicateurs météorologiques. Le tableau détaillé pour la période 1981-2010 est présenté ci-après.

    Statistiques 1981-2010 et records LECTOURE (32) - alt : 179m, lat : 43°55'54"N, lon : 00°38'12"E
    Statistiques établies sur la période 1984-2010 - Records établis sur la période du 01-10-1984 au 31-12-2015
    Mois jan. fév. mars avril mai juin jui. août sep. oct. nov. déc. année
    Température minimale moyenne (°C) 2,2 3 5 7 11 14 16 16 13,2 10,4 5,6 3 8,9
    Température moyenne (°C) 5,8 7,3 10,2 12,3 16,6 19,8 22,1 22,2 19,1 15,2 9,4 6,5 13,9
    Température maximale moyenne (°C) 9,4 11,7 15,3 17,6 22,2 25,5 28,1 28,3 25 19,9 13,2 9,9 18,9
    Record de froid (°C)
    date du record
    −17
    16.01.1985
    −10
    09.02.12
    −9
    01.03.05
    −2
    04.04.1996
    2
    08.05.1997
    6,4
    06.06.1986
    9
    04.07.1990
    5,5
    30.08.1986
    4,5
    25.09.02
    −2
    25.10.03
    −7,5
    23.11.1988
    −9,5
    17.12.01
    −17
    1985
    Record de chaleur (°C)
    date du record
    19,6
    02.01.03
    24
    24.02.1990
    27,6
    21.03.1990
    31
    30.04.05
    35,5
    30.05.01
    39,8
    21.06.03
    39,6
    13.07.03
    42,5
    04.08.03
    36,5
    05.09.06
    32,3
    04.10.04
    24,8
    01.11.14
    20,5
    05.12.06
    42,5
    2003
    Ensoleillement (h) 142,9 168,1 220,9 227 263,9 312,4 339,7 298 241,5 168,6 148,8 136,5 2 668,2
    Précipitations (mm) 63,7 52 51,2 74,4 66,4 63,7 46,8 53,1 59,9 64,6 71,5 58,9 726,2
    Source : « Fiche 32208002 », sur donneespubliques.meteofrance.fr, edité le : 06/07/2021 dans l'état de la base

    Urbanisme

    Typologie

    Lectoure est une commune rurale, car elle fait partie des communes peu ou très peu denses, au sens de la grille communale de densité de l'Insee[Note 2],[11],[12],[13]. Elle appartient à l'unité urbaine de Lectoure, une unité urbaine monocommunale[14] de 3 665 habitants en 2018, constituant une ville isolée[15],[16].

    Par ailleurs la commune fait partie de l'aire d'attraction de Lectoure, dont elle est la commune-centre[Note 3]. Cette aire, qui regroupe 13 communes, est catégorisée dans les aires de moins de 50 000 habitants[17],[18].

    Occupation des sols

    Carte des infrastructures et de l'occupation des sols de la commune en 2018 (CLC).

    L'occupation des sols de la commune, telle qu'elle ressort de la base de données européenne d’occupation biophysique des sols Corine Land Cover (CLC), est marquée par l'importance des territoires agricoles (93,8 % en 2018), une proportion sensiblement équivalente à celle de 1990 (94,5 %). La répartition détaillée en 2018 est la suivante : terres arables (70,7 %), zones agricoles hétérogènes (17,7 %), prairies (3,8 %), forêts (2,2 %), zones urbanisées (2,1 %), cultures permanentes (1,6 %), milieux à végétation arbustive et/ou herbacée (1 %), zones industrielles ou commerciales et réseaux de communication (0,7 %), espaces verts artificialisés, non agricoles (0,4 %)[19].

    L'IGN met par ailleurs à disposition un outil en ligne permettant de comparer l’évolution dans le temps de l’occupation des sols de la commune (ou de territoires à des échelles différentes). Plusieurs époques sont accessibles sous forme de cartes ou photos aériennes : la carte de Cassini (XVIIIe siècle), la carte d'état-major (1820-1866) et la période actuelle (1950 à aujourd'hui)[Carte 1].

    Toponymie

    Le nom de Lectoure vient de celui de la cité antique Lactora, attesté au IIe siècle [20]. On n’a aucune certitude sur les origines de ce nom, vraisemblable latinisation d’un toponyme celtibère antérieur. Pour Jean-Édouard Dugand[21], il pourrait s’agir d’un nom celtique du IIe siècle avant notre ère, Laccodoron, « la forteresse de Laccos », un anthroponyme gaulois, qui aurait évolué sous l’influence romaine en Lactora.

    Histoire

    L'occupation du site est constante depuis l'époque préhistorique, comme en témoignent les nombreux vestiges retrouvés lors de fouilles. La situation géographique en « éperon barré » du site a toujours favorisé l'occupation humaine. Oppidum aquitain, puis occupée pacifiquement par les Romains, la cité de Lactora s'étend alors dans la plaine et connaît une longue période de prospérité. Les invasions barbares successives obligent les habitants à revenir sur la hauteur, à élever des remparts et à faire de Lectoure une place forte pendant plusieurs siècles. Sa réputation est fermement établie. Victor Hugo, dans Notre-Dame de Paris, fait dire à l'un des gueux lancés à l'assaut de Notre-Dame : – Par les moustaches du pape ! (...) voilà des gouttières d'églises qui vous crachent du plomb fondu mieux que les mâchicoulis de Lectoure.

    Capitale du comté d'Armagnac, elle connaît pourtant plusieurs sièges, notamment celui de 1473 qui voit la capitulation et la mort de Jean V d'Armagnac, et une destruction presque totale.

    Réunie à la couronne de France, Lectoure renaît de ses cendres. Elle subit de nouveaux sièges lors des guerres de religion : alors possession des rois de Navarre, protestante, elle doit capituler devant Blaise de Monluc. Les XVIIe et XVIIIe siècles sont une période calme où s'épanouit une société bourgeoise et de petite noblesse. À la Révolution, de nombreux volontaires s'enrôlent et deviendront des figures marquantes de l'Empire : le maréchal Jean Lannes, et une pléthore de généraux dont les portraits ornent la salle des illustres. Les XIXe et XXe siècles voient une évolution qui n'est guère différente de celle des autres petites villes : lent déclin de la population, avec la rupture brutale due aux guerres mondiales (surtout celle de 1914-1918), qui épargnent cependant Lectoure, de par sa situation géographique éloignée des opérations militaires, qui lui vaut en revanche un afflux de réfugiés (les Alsaciens de Saint-Louis en 1940).

    Politique et administration

    Jumelages

    Population et société

    Démographie

    L'évolution du nombre d'habitants est connue à travers les recensements de la population effectués dans la commune depuis 1793. À partir de 2006, les populations légales des communes sont publiées annuellement par l'Insee. Le recensement repose désormais sur une collecte d'information annuelle, concernant successivement tous les territoires communaux au cours d'une période de cinq ans. Pour les communes de moins de 10 000 habitants, une enquête de recensement portant sur toute la population est réalisée tous les cinq ans, les populations légales des années intermédiaires étant quant à elles estimées par interpolation ou extrapolation[22]. Pour la commune, le premier recensement exhaustif entrant dans le cadre du nouveau dispositif a été réalisé en 2008[23].

    En 2018, la commune comptait 3 665 habitants[Note 4], en diminution de 1,74 % par rapport à 2013 (Gers : +0,53 %, France hors Mayotte : +1,78 %).

    Évolution de la population  [modifier]
    1793 1800 1806 1821 1831 1841 1846 1851 1856
    5 5035 4536 3606 1096 4956 2626 3526 2256 098
    1861 1866 1872 1876 1881 1886 1891 1896 1901
    5 9146 0865 7335 5075 5425 2724 9944 7364 495
    1906 1911 1921 1926 1931 1936 1946 1954 1962
    4 3104 1663 7264 0404 2184 4073 9554 1343 908
    1968 1975 1982 1990 1999 2006 2007 2008 2013
    3 9503 7903 9234 0343 9333 7973 7713 7463 730
    2018 - - - - - - - -
    3 665--------
    De 1962 à 1999 : population sans doubles comptes ; pour les dates suivantes : population municipale.
    (Sources : Ldh/EHESS/Cassini jusqu'en 1999[24] puis Insee à partir de 2006[25].)
    Histogramme de l'évolution démographique
    Évolution du rang de la commune
    selon la population municipale des années : 1968[26] 1975[26] 1982[26] 1990[26] 1999[26] 2006[27] 2009[28] 2013[29]
    Rang de la commune dans le département 8 7 7 6 5 6 6 6
    Nombre de communes du département 466 462 462 462 463 463 463 463

    Enseignement

    Lectoure possède les établissements scolaires suivants :

    • Enseignement élémentaire :
      • école maternelle La Ribambelle ;
      • école élémentaire Gambetta ;
      • école élémentaire Jean-François Bladé ;
      • école privée maternelle et élémentaire Immaculée Conception.
    • Secondaire :
      • cité scolaire Maréchal-Lannes : collège, section professionnelle, BTS, lycée d'enseignement général et technologique[30] ;
      • CFA agricole ;
      • collège Saint-Joseph : collège d'enseignement catholique, privé sous contrat d'association avec l'Etat. Internat pour filles et pour garçons[31] ;
      • lycée Saint-Jean : lycée d'enseignement catholique, privé sous contrat d'association avec l'Etat. Lycée d'enseignement général. Internat pour filles et pour garçons[32].

    Manifestations culturelles et festivités

    • Le festival philo, organisé par l'association Le 122 et le café philo de Lectoure, au mois de mai.
    • Le festival pyrotechnique « Les nuits de feu », le dernier week-end d'août.
    • Fête du Melon, en août.
    • La poésie en Europe de l'Est organisée par l'association Dialoguer en poésie, au mois d'août.
    • L'Été photographique de Lectoure a lieu chaque année, en juillet-août. Organisé par le Centre d'art et de photographie de Lectoure, à l'initiative du photographe François Saint-Pierre, il s'agit d'une importante manifestation qui regroupe de nombreuses expositions dans divers lieux de la ville : Centre photographique de Lectoure, Halle aux grains, maison de Saint-Louis, école Jean-François Bladé, etc., avec des rencontres avec les artistes, des performances, des projections, des ateliers, des visites commentées. On y retrouve les meilleurs photographes contemporains.
    • Les Rencontres avec les Métiers d'Art, en novembre.
    • La foire de la Saint-Martin, le 2e week-end de novembre. Elle remonte au Moyen Âge.
    • Le festival Clin d'Œil, le dernier week-end de mai. Organisé par l'association ART vivant, le festival Clin d'Œil est un événement « enfance et famille » où pratiques amateurs (Ateliers d'Expression Créative menés à l'année par l'association) et professionnelles se rencontrent.
    • Rencontres en Lecture, organisé depuis 2015 par l'association Lectoure à Voix Haute, accueille début juillet auteurs, comédiens professionnels et lecteurs bénévoles.

    Santé

    Hôtel Goulard (thermes de Lectoure), cour intérieure.
    Hôtel Goulard, façade sur la place Boué de Lapeyrère.
    • Hôpital[33] local, créé au XVIIIe siècle sur l'emplacement de l'ancien château des comtes d'Armagnac. Il a également acquis les bâtiments voisins de l'ancien collège-lycée Maréchal-Lannes. Il offrait 227 places, ainsi qu'un service de soins de longue durée de 80 places, et un service de soins infirmiers à domicile (SSIAD). Désaffecté en 2014, il abrite maintenant le Village des Brocs, brocanteurs et antiquaires.
    • Maison de retraite, avenue du Maréchal-Lannes (route de Tané), 79 places.
    • Complexe thermal, installé dans l’ancien hôtel particulier de la famille de Goulard. L’ancien collège et lycée Maréchal-Lannes, bâti au XVIIIe s. sur l’emplacement du collège des Doctrinaires, est en voie d’aménagement (2018) en une résidence hôtelière, l’Hôtel des Doctrinaires, relié au complexe thermal par un tunnel.

    Équipements de sports et loisirs

    • La piscine, installée en plein centre-ville, sur une des terrasses des remparts, offre une vue étendue sur la plaine du Gers et la chaine des Pyrénées, visible dans sa quasi-totalité lorsque les conditions atmosphériques le permettent.
    • Le stade Ernest-Vila (Ernest Vila [1898-1950], enseignant et sportif, était un des principaux chefs de la Résistance dans le Gers), situé avenue de la Gare, au bas de la ville, offre des terrains de rugby et de football, des terrains d’entraînement, des courts de tennis, un skate park, un terrain motocross enfant.
    • Le lac des Trois Vallées est un ensemble de loisirs autour d’une retenue collinaire, semblable à celles qui ont été créées dans le Gers dans les années 1960 pour permettre l’irrigation des terres agricoles. Le lac est au cœur d’un ensemble d’équipements de 140 hectares comprenant camping, bungalows, piscine, espaces de jeux, etc.[34]

    Club sportif

    Club de rugby à XV l'Union Sportive Lectouroise, évoluant dans le Championnat de France en honneur.

    Cultes

    La cité de Lactora était un centre de culte des religions romaines, mais surtout aux IIIe et IVe siècles du culte de Cybèle importé d’Orient, supplanté ensuite par le christianisme. Alternativement protestante et catholique au cours des Guerres de religion, Lectoure est majoritairement de culte catholique. Au XVIIe siècle, elle est fortement impliquée dans l’épisode janséniste. La ville a accueilli en ces murs de nombreuses communautés religieuses : carmes, capucins, cordeliers, jacobins, clarisses. Deux congrégations existent à Lectoure au début du XXIe siècle : Les sœurs de la Providence et une communauté de carmélites.

    Une petite communauté orthodoxe serbe occupe la chapelle Saint-Gény.

    Les lieux de culte en activité sont l’église Saint-Gervais-Saint-Protais, l’église Saint-Esprit, les chapelles de la Providence et des Carmélites pour le culte catholique ; la chapelle Saint-Gény pour le culte orthodoxe.

    La ville est située sur la via Podiensis du pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle. On vient de Miradoux, la prochaine commune est La Romieu, et la collégiale Saint-Pierre.

    L'hôpital léproserie du Pont de Pile, les quatre hôpitaux Sainte-Catherine, Saint-Jean-Baptiste au faubourg est, Saint-Jacques, Saint-Antoine et Saint-Esprit près de l'église de ce nom, ainsi que les corps de saint Clair d'Aquitaine (conservé à la cathédrale) et de saint Gény (au couvent bénédictin de Saint-Gény), firent de Lectoure une halte majeure des pèlerins.

    Économie

    Pendant longtemps, l’économie a été essentiellement agricole. Les agriculteurs pratiquaient une « polyculture vivrière » qui assurait à peu près toutes les ressources alimentaires : céréales, vignes, maraîchage, élevage (volailles, oies et canards), porcs, chevaux (Lectoure possédait un haras national). L’élevage bovin fournissait des animaux de travail (vache gasconne) et de boucherie, très peu de production laitière. De rares industries étaient liées à l’agriculture (fabrication de machines agricoles).

    • Important centre de production de melon (le Melon de Lectoure)
    • Ail blanc de Lomagne
    • Le chimiste belge Henri Lambert (mort en février 2010[35]) s'est installé à partir de 1995 dans une ancienne tannerie au bord du Gers pour relancer la culture du pastel et produire, grâce à de nouvelles méthodes, des teintures et des pigments. Le Bleu de Lectoure acquiert une grande renommée. Poursuivie par son épouse Denise, l’activité de l’entreprise a été reprise en 2016 par une nouvelle équipe dans de nouveaux locaux.
    • Depuis 2003, avec l'exploitation d'eaux captées à une grande profondeur (le forage fut réalisé en 1979), Lectoure est devenue une station thermale. Les eaux sulfatées, chlorurées, sodiques, ont une température de 42 °C. L'établissement thermal est installé dans un hôtel particulier du début du XVIIIe siècle, l'hôtel de Goulard, le plus vaste de la ville.

    Culture locale et patrimoine

    Lieux et monuments

    Lectoure est labellisée ville d'art et d'histoire. Elle a obtenu le label Station classée de Tourisme en septembre 2011.

    Depuis 2005, la municipalité a créé une Zone de protection du patrimoine architectural, urbain et paysager (ZPPAUP). En 2018, Lectoure compte 10 immeubles classés au titre des Monuments historiques ; mais une politique d’investigation systématique menée depuis 2009 par Gaëlle Prost, chargée de mission à l’Inventaire du Patrimoine[36] a permis d’amener le nombre de bâtiments inscrits à plus d’une centaine[37].

    Vieille ville

    Hôtel de ville.
    L'escalier de l'hôtel de ville.
    La salle des Illustres.

    L’axe principal est constitué par la rue Nationale, ancienne rue Royale et rue Impériale, où se trouvent plusieurs hôtels particuliers des XVIIe et XVIIIe siècles, la tour d'Albinhac du XIIIe siècle, dernière des « maisons fortes » subsistant du Moyen Âge, le portail des Cordeliers, l’église des Carmes ou du Saint-Esprit du XVIe, l'hôpital du XVIIIe élevé par l'évêque Mgr de Narbonne-Pelet, sur l'emplacement du château des comtes d’Armagnac. Au Nord et au Sud, les boulevards suivent le tracé des anciens remparts de la ville, encore présents bien que portes fortifiées et tours aient disparu : le boulevard du Nord à la base des remparts, et le boulevard du Midi établi sur l’ancien chemin de ronde. La seule tour conservée est, à l’angle nord-est, la tour du Bourreau du XIVe siècle. L’ancien bastion défendant la partie est de la ville a été aménagé en promenade publique.

    Fontaine Diane

    La fontaine Diane

    Au sud, la fontaine Diane, Hountélie en gascon, d’origine romaine, habillée de trois arcades du XIIIe siècle. L’origine de son nom est sujette à caution : si elle était probablement bâtie sur un lieu de culte gallo-romain, l’appellation Hountélie a été interprétée comme « fontaine d’Élie », ou comme hount Délios, Délios représentant Diane, et ce nom est resté.

    Non loin de là se trouve l'ancienne tannerie royale d'Ydrone, bel exemple d'architecture industrielle du XVIIIe, où travaillaient une centaine d'ouvriers.

    Bastion

    La promenade du Bastion, ancien bastion sud défendant l'entrée principale, à l'est de la ville, transformé en promenade plantée d’ormeaux au XVIIIe siècle, puis de marronniers, avec un kiosque à musique, offre aussi une vue dégagée vers le sud. On y accède à l'est par un large escalier monumental (1839) que surmonte la statue en marbre blanc du maréchal Lannes, par Jean-Pierre Cortot (1834). Le bastion nord, dit « petit bastion », également aménagé en promenade, fut remplacé plus tard par des habitations et une place. Sérieusement endommagés par la tempête Klaus en 2009, les arbres centenaires du Bastion ont été arrachés en 2010 et de nouvelles plantations ont été réalisées, en même temps qu’un nouvel éclairage était mis en place.

    Monument aux morts

    Le monument aux morts, inauguré le 11 novembre 1923, qui s'élevait devant la cathédrale Saint-Gervais et qui a été déplacé récemment square Gambetta, est une œuvre du sculpteur Carlo Sarrabezolles, second grand prix de Rome en 1914, en granit gris de Bretagne, haute de 7,60 m. Il représente une Victoire ailée tenant deux couronnes de lauriers, devant un obélisque.

    Halle aux grains

    La halle aux grains ou halle aux blés, aujourd’hui halle polyvalente, est un édifice construit entre 1842 et 1846 sur l’emplacement de l’ancienne halle et maison commune construite en 1591 et détruite par un incendie en 1840.

    Hôtels particuliers

    Hôtel de Bastard-Castaing
    Hôtel Ducasse

    La plupart de ces hôtels, demeures de nobles ou de bourgeois aisés, furent construits aux XVIIe et XVIIIe siècles dans une architecture classique d’une grande sobriété. Beaucoup ne sont visibles extérieurement que par leur grand portail d’entrée. Leurs noms, qui étaient plus souvent précédés de « maison » plutôt qu’« hôtel », ont beaucoup varié dans le temps selon leurs propriétaires successifs et peuventt donner lieu à des confusions.

    • Hôtel des Trois Boules, presbytère

    Bâtie au XVIIe siècle au plus près de la cathédrale par Pierre Ducasse, juge-mage et président au Présidial d’Armagnac, cette demeure se signale par son grand portail classique sommé de trois boules de pierre. Après avoir été la propriété de Joseph Dupin, frère du général d’Empire, et à ses descendants, cet hôtel est aujourd’hui le presbytère.

    • Hôtel de Bastard-Castaing

    Situé dans la rue Lagrange, cet hôtel bâti à la fin du XVIIIe siècle fut successivement la propriété des familles de Castaing, puis de Bastard. Durant tout le XIXe siècle, la baronne douairière de Bastard y tint un brillant salon, de tendance royaliste, jusqu'à sa mort en 1867. L'hôtel fut racheté par les Dufour, qui possédaient également le château de Crabé, non loin de Lectoure. Par alliance, l'hôtel échut à la famille Touzet qui en fit son garde-meuble, et le vendit en 1948.

    • Hôtel Subervie

    Situé dans la rue Subervie, cet hôtel de deux étages fut la demeure de Jacques-Gervais Subervie, général d’Empire puis député du Gers. On ignore par qui il fut construit. Il présente une façade classique, une porte cochère avec un arc en anse de panier jouxtant un portail marqué par deux pilastres et un entablement droit, maintenant remplacé par une fenêtre. L’intérieur présente un escalier avec une rampe de ferronnerie. La maison s’ouvre largement vers le vallon au Nord. Le peintre Charles Naillod (1876-1941) y installa son atelier les dernières années de sa vie.

    • Hôtel de Saint-Géry

    Situé rue Dupouy, cet hôtel XVIIIe possédait d’importantes dépendances dont il fut amputé en 1883 pour construire l’école primaire de filles (aujourd’hui école Jean-François Bladé).

    • Hôtel Ducasse

    Cette maison, 41 rue Nationale, n’est plus connue sous ce nom : elle appartenait en 1682 au juge-mage Pierre Ducasse. Construite au XIIe ou XIIIe siècle, elle conserve deux salles couvertes de voûtes en berceau brisé ornées de peintures murales du début du XIVe siècle, classées aux Monuments historiques.

    • Hôtel de Bastard

    Peut-être construit, rue Nationale, sur l’emplacement d’une maison forte, l’hôtel appartenant à Michel Bordes, homme de loi, fut vendu en 1809 à Jean-Baptiste de Bastard.

    • Hôtel Descamps

    Situé au 91 de la rue Nationale, et rejoignant à l’arrière la rue de l’Abbé-Tournier, cet hôtel fut construit après 1767. Il est acheté en 1799 par Bernard Descamps, avocat à la sénéchaussée puis député. Il possède entre autres des plafonds dont les poutres sont peintes[38]. Propriété de la famille Touzet par héritage. Vendu en 2007.

    • Hôtel Guilhon

    Anciennement appelé hôtel de Longpré, du nom de la famille Reynard de Longpré qui l'a possédé de 1763 à la fin du XIXe, époque où, par mariage, l'hôtel était possédé par la famille Descamps, qui possédait l'hôtel du même nom et bâti juste à côté. Bâti sur une parcelle étroite, l’hôtel Guilhon ne présente rue Nationale guère plus que la largeur de son portail classique en plein cintre, surmonté d’un fronton triangulaire et flanqué de deux ailerons. Après une longue cour, l’hôtel établi dans une partie plus large présente une aile sur la gauche. Il communique au sud avec la rue de l’Abbé-Tournier. Il est depuis 2017 aménagé en chambres d’hôte.

    • Hôtel de Goulard

    L’hôtel de Goulard, longtemps appelé maison Gardeil, étend sa longue façade sur un côté entier de la place Boué de Lapeyrère, ancienne place d’Armes. Abritant maintenant les thermes de Lectoure, on y accède par le portail et la cour donnant sur la rue Nationale.

    Ancien collège

    Ancien collège des Doctrinaires, puis collège et lycée Maréchal-Lannes, construit à partir de 1630, puis reconstruit en 1741, il est en voie de rénovation pour devenir l’Hôtel des Doctrinaires en liaison avec l’hôtel Goulard et les thermes de Lectoure.

    Ancien hôpital, ancien château des comtes d’Armagnac

    L’ancien château des comtes d'Armagnac, un des mieux fortifiés en son temps, occupait l’éperon ouest à l'extrémité de la ville, dont il était séparé par des ouvrages fortifiés visibles sur le plan de Mérian, aujourd’hui disparus. Progressivement démantelé, sur son emplacement, au XVIIIe siècle, l’évêque Claude-François de Narbonne-Pelet fit construire un hôpital, bel exemple d’architecture classique, s’ouvrant sur une cour carrée bordée d’arcades sur trois côtés. Sur l’arrière, du côté ouest, des vestiges de l’ancien château sont encore visibles. Au pied des remparts se trouvent les allées Montmorency, ainsi nommées selon une légende fermement établie : en 1632, Henri II de Montmorency, gouverneur du Languedoc, a comploté contre le pouvoir royal de Louis XIII afin de conquérir l'indépendance de sa province. Battu et fait prisonnier à la bataille de Castelnaudary, il fut emmené au château de Lectoure, assez loin du Languedoc où il était soutenu par la population. Mais la population lectouroise était aussi en sa faveur. Selon la légende, les dames de Lectoure décidèrent de lui donner une occasion de s'évader. Elles firent passer au prisonnier un gâteau, dans lequel était cachée une échelle de soie. Malheureusement, l'échelle était trop courte : le duc chuta et se blessa. Il fut repris, et connut le destin que l'on sait, condamné à mort, il fut décapité dans la cour du Capitole de Toulouse[39]. Il est possible qu’une tentative d’évasion moins romantique, où un gardien complice fut démasqué et tué, ait eu lieu[40].

    Non loin de l'Hôpital, le cimetière Saint-Esprit comprend un petit carré militaire avec les tombes de soldats coloniaux (principalement sénégalais) stationnés à Lectoure durant la Première Guerre mondiale et décimés par la « grippe espagnole ».

    Tour du Bourreau

    Châteaux et tours-salles

    • Chartreuse de Vacquier

    Maison à un niveau comprenant chapelle, communs, cour et pigeonnier, construit vers 1784 pour M. de Paris, sur un domaine ayant appartenu à Vaquier, sénéchal d’Armagnac.

    • Salle de Lesquère

    Tour-salle du XIIIe ou XIVe siècle, remanié à la fin du XVe et au début du XVIe siècles. Adjonction de cage d'escalier au XVIIe siècle. Construction de corps de logis au XVIIIe siècle.

    • Château-salle noble de Tulle

    Mentionnée en 1491 et en 1597 dans le Terrier de Lectoure comme salle noble. Possédé par le dernier évêque de Lectoure à la Révolution, Mgr Louis-Emmanuel de Cugnac. Il ne subsiste que le logis du XVIIe, partiellement détruit et remanié en 1824. Propriété de l’avocat et écrivain Alcée Durrieux, puis de l’amiral Boué de Lapeyrère.

    • Château d'Aurignac

    Possédé par la famille Chastenet de Puységur au XVIIIe siècle, puis vendu à Joseph Monbrun, procureur du présidial de Lectoure en 1782. Le château actuel date du XVIIIe siècle, reconstruit sur la base d'une tour-salle.

    • Chartreuse d'Arton

    Reconstruite sur un édifice antérieur vers 1870. De nombreux éléments architecturaux proviennent du château d'Aurignac. Possédé par la famille Montal.

    • Salle du Castaing

    Tour-salle du XIIIe ou XIVe siècle ; adjonction d'une tour d'escalier au XVIIe.

    • Château-salle de Combarrau

    L'actuel corps d'entrée est une salle du XIIIe ou XIVe siècle, considérablement agrandie au cours des XVIe ou XIXe siècles.

    • Château-salle de Crabé

    Ancienne salle du XIIIe ou XIVe siècle, remaniée au XVe siècle. Adjonction de corps de logis en 1817. Aménagements intérieurs à partir de 1856 pour la famille Dufour. Propriété de la famille Touzet.

    • Château-salle de la Cassagne

    Salle fortifiée au XVIe siècle pour Mademoiselle de Bordis, agrandie au XVIIe siècle pour Mademoiselle de Cère.

    • Château de la Coupette

    Construit à la fin du XVIe ou au début du XVIIe siècle. Ferme actuelle.

    • Château de Cujon

    Édifice du XVIIe siècle, remanié au XIXe.

    • Château de Hustarrau

    Ancienne salle, agrandie pour Jean-François Pérès, sieur de Hustarrau, au XVIIe siècle ; remaniée au XIIIe ou XIVe.

    • Château de Lasserre

    Construit entre 1846 et 1852 pour Henri et Guillaume Courrent

    • Château de Castel-Picon

    Salle du XIVe siècle mentionnée dès 1491, avec son seigneur Michel de Lisle. Reconstruite au XVIe siècle, puis au XVIIe. Possédée par la famille Chastenet de Puységur. Remaniée aux XIXe – XXe siècles

    Édifices religieux

    Clocher, vu de l'est
    • Cathédrale Saint-Gervais et Saint-Protais, rue Fontelie.

    La cathédrale occupe l'emplacement présumé d'un temple gallo-romain de Cybèle.

    La nef, à l'origine romane et probablement faite pour une série de coupoles, fut rebâtie en 1325 en ogives, puis en 1540, le chœur en style flamboyant.

    La tour de plan carré à cinq niveaux, élevée en 1488 par le maître d'œuvre tourangeau Mathieu Reguaneau, possédait un étage supplémentaire octogonal et une flèche qui en faisaient un des plus hauts clochers de France. Elle fut détruite juste avant la Révolution sur l’ordre du dernier évêque, Emmanuel-Louis de Cugnac. Elle aurait, selon une légende locale non fondée, attiré la foudre jusqu’à la cave de l’évêché, causant ainsi le bris de milliers de bouteilles épiscopales.

    Des retables du XVIIe siècle, du XVIIIe siècle, et du XIXe siècle ; des portraits d'évêques, des ornements sacerdotaux, un lutrin du XVIIe siècle, 36 stalles, une Assomption de marbre blanc d'origine italienne (XVIIIe siècle) constituent l'essentiel du riche mobilier de la cathédrale. Elle conserve aussi les reliques de saint Clair d'Aquitaine, évangélisateur et hypothétique premier évêque de Lectoure, après avoir été celui d'Albi. Il subit le martyre avec ses compagnons au pied des remparts. Transférées à Bordeaux, ses reliques furent ramenées à Lectoure, en grande pompe, le 12 octobre 1858[41]. Un musée d'Art sacré a été installé dans l'ancienne sacristie.

    • Église du Saint-Esprit, rue du 14 Juillet.

    L'église paroissiale du Saint-Esprit est le seul vestige de l'ancien couvent des Carmes dont elle constituait la chapelle. Vendue comme bien national à la Révolution, elle fut rendue au culte au XIXe siècle et subit de nombreux remaniements. Elle abrite un beau retable avec une Assomption de l'école espagnole, et plusieurs toiles religieuses qui ne manquent pas d'intérêt.

    L'église est répertoriée à l'Inventaire général Région Midi-Pyrénées[42].

    • Chapelle des Carmélites, rue Montebello.

    La chapelle du Carmel est comprise dans l'enceinte du couvent qui abrite encore quelques religieuses carmélites. Le maréchal Antoine de Roquelaure, qui fut gouverneur de la ville, l'avait comblée de bienfaits, à commencer par l'offre de la maison et du jardin où s'installa le couvent. Au XVIIIe siècle, le couvent est un foyer de défense et de propagation du jansénisme. De l'extérieur, la chapelle ne se signale que par la porte classique, rue Marès, surmontée d'une niche contenant une statue de la Vierge, entre deux ailerons, elle-même sommée d'un fronton triangulaire à trois boules. Sous la niche, figure le blason du Carmel. La nef est divisée en trois travées. La partie réservée aux fidèles est séparée du chœur par un large escalier de dix marches.

    Le chœur, donc très surélevé, est construit sur une sacristie, devenue une crypte en clôture. L'autel, encore surélevé de trois marches, est en marbre blanc et rouge et présente un retable où figurent des statues de Saint-Jean de la Croix et de saint Joseph, encadrant une peinture de la Vision de sainte Thérèse (XVIIIe s.). Sur la gauche s'ouvre une petite chapelle de N.-D. du Sacré-Cœur, et du côté opposé, un grand arc grillagé marque la tribune réservée aux religieuses, où des stalles auraient été offertes par Louise de France, fille de Louis XV et elle-même Carmélite.

    Les murs de la nef sont couverts de douze peintures en camaïeu à sujets religieux. Le plus remarquable est le plafond, à nervures dorées à peine cintrées, qui reprennent un plan de croisées d'ogives à liernes et tiercerons, avec des clés pendantes portant le blason du Carmel. Les peintures originales de 1684 furent restaurées au XIXe siècle par le peintre lectourois Paul Noël Lasseran. L'ensemble n'est pas sans évoquer la chapelle des Carmélites de Toulouse.

    Ancienne église des Cordeliers, rue Nationale.

    L'église des Cordeliers ne subsiste que par son portail gothique, très altéré. Orientée sud-nord, elle présentait un vaste volume où se voient encore une grande fenêtre murée, à l'Est, et des enfeus. Au XIXe siècle, à l'intérieur de la nef dépourvue de voûtes, on a construit un solide bâtiment avec des salles voûtées, qui était la prison.

    Les vestiges de l'église de l'ancien couvent et de l'ancienne maison d'arrêt sont inscrits à l'inventaire des monuments historiques depuis 1999[43].

    • Chapelle Saint-Gény, Nationale 21.

    La chapelle Saint-Gény, au sud de la ville, dans la plaine, est un édifice très ancien. Il est supposé être le tombeau de Huginius, plus connu sous le nom de saint Gény, ermite introducteur du christianisme à Lectoure à la fin du IIIe siècle. Probablement bâti sur l'emplacement de la première église antique, encore qu'il n'y en ait aucune preuve formelle, le monastère avait été fondé au Xe siècle. En 1059 il brûla entièrement et en 1074 les ruines furent confiées à l'abbaye Saint-Pierre de Moissac, puis à Cluny, qui dans une construction nouvelle fonda l'actuelle église de Saint-Gény. Les parties visibles datent de la reconstruction au XVIe siècle.

    L’église, à l’abandon depuis la Révolution, fut rachetée au XIXe siècle par l’abbé de Cortade qui en entreprit la restauration. La nef se présente comme une construction de style gothique méridional. La façade à fronton galbé flanquée de deux tourelles à poivrières, qui peut rappeler le XVIIIe siècle, date de 1876 et est l’œuvre de l’abbé de Cortade. Il retrouva dans la crypte un sarcophage, supposé être celui de saint Gény, très abîmé, qu’il fit restaurer avec quelque excès. Après sa mort, la chapelle retourna à l’abandon, à part dans les années 1930 où ses nouveaux propriétaires, la famille Soulès, lui redonnèrent un peu de vie.

    Des moines français, rattachés à l'Église orthodoxe serbe, en Europe occidentale, ont repris le flambeau. La réouverture s'est faite à Noël 2000, en présence de Monseigneur Luka Kovasevic. On peut y voir le sarcophage et le reliquaire du saint ermite et de ses compagnons martyrs au IVe siècle. Le monastère a un musée d’icônes.

    • Église de Tané, route de Tané.
    • Chapelle du cimetière nord, chemin du Ruisseau.
    • Chapelle de la Providence, cours Gambetta.
    • Chapelle du couvent de Dominicains, des sœurs de la Providence de Lectoure.

    Musées

    Un des 20 autels tauroboliques du musée
    • Musée Eugène-Camoreyt

    L'hôtel de ville abrite le musée Eugène-Camoreyt, composé de quatre parties distinctes : au rez-de chaussée, une pharmacie ancienne reconstituée autour d'une cheminée Renaissance, une salle consacrée au maréchal Lannes, et une autre à l’amiral Boué de Lapeyrère.

    Au sous-sol voûté, le musée lapidaire et archéologique, avec les 20 autels tauroboliques (commémorant un sacrifice de taureaux au sang purificateur), dédiés aux cultes de Cybèle et de Mithra, et trouvés en 1540, pendant les travaux de la reconstruction de la cathédrale. Les consuls de l'époque ayant décidé d'en constituer une collection publique, on peut considérer que ce musée, qui présente également des monnaies et vestiges archéologiques (dont un sarcophage en marbre blanc de l'école d'Aquitaine) de la cité gallo-romaine établie sur la plaine du Gers, est un des plus anciens de France.

    • Musée de peinture : la ville possédait aussi un musée de peinture, constitué par les dépôts de l’État à partir du XIXe siècle, dont les œuvres sont réparties dans diverses salles de l’hôtel de ville. Installé à l’origine dans une salle voisine de la salle des Illustres, ce local s’avéra trop petit et les toiles, dont certaines de grandes dimensions, furent déplacées dans les locaux du tribunal ou stockées dans des couloirs, et dispersées. Ce musée fut constitué à partir de 1880 à l’initiative du maire et député Albert Descamps. Le musée comprenait notamment, outre des gravures, des peintures d’Alfred Garcement (1842-1927), Maxime Dastugue (1851-1909), Étienne Fournès, Poelleux Saint-Ange, Charles Perrandeau (1865-1903), Alphonse Stengelin (1852-1938), Marie-Paule Carpentier (1876-1915), Clémentine-Hélène Dufau (1869-1937), etc., un ensemble de peintres représentatifs de l’École française du XIXe et du début du XXe siècles et du style « Salon » qui ne manquent pas d’intérêt[44].

    Le jardin des Marronniers, ancien jardin de l'évêché, possédait un théâtre de verdure qui accueillait régulièrement la troupe de la Comédie-Française (une plaque rappelle que la tragédienne Madeleine Roch joua ici pour la dernière fois, et une allée porte le nom du Comédien français Albert Lambert). Il domine une terrasse où se trouve la piscine municipale et offre une vue sur la plaine du Gers vers le sud jusqu'aux Pyrénées. La table d’orientation en lave émaillée qui s’y trouve actuellement, prévue pour la promenade du Bastion voisine, n’y fut jamais installée car on s’était aperçu au dernier moment qu’elle comportait des erreurs.

    Personnalités liées à la commune

    Antiquité- XVIIIe siècle

    Révolution-Empire

    XIXe siècle

    XXe siècle

    Héraldique

    Blasonnement :
    De gueules à deux béliers d’argent, passant l’un au-dessus de l’autre.

    Voir aussi

    Bibliographie

    • Georges Courtès (dir.), Communes du département du Gers, vol. II : Arrondissement de Condom, Auch, Société archéologique et historique du Gers, , 469 p. (ISBN 2-9505900-7-1, notice BnF no FRBNF39919209)
    • Paul Tierny, La sénéchaussée d'Armagnac. Lectoure, siège de la sénéchaussée, Auch, 1893.
    • Histoire de Lectoure, sous la direction de Maurice Bordes et Georges Courtès, Lectoure, 1972.
    • Sites et monuments du Lectourois, sous la direction de Maurice Bordes, Lectoure, 1974 (OCLC 1623101)
    • Deux siècles d'Histoire de Lectoure (1780-1980), Syndicat d'initiative, Lectoure, 1981.

    Articles connexes

    Liens externes

    Notes et références

    Notes et cartes

    • Notes
    1. L'amplitude thermique annuelle mesure la différence entre la température moyenne de juillet et celle de janvier. Cette variable est généralement reconnue comme critère de discrimination entre climats océaniques et continentaux.
    2. Selon le zonage des communes rurales et urbaines publié en novembre 2020, en application de la nouvelle définition de la ruralité validée le en comité interministériel des ruralités.
    3. La notion d'aire d'attraction des villes a remplacé en octobre 2020 l'ancienne notion d'aire urbaine, pour permettre des comparaisons cohérentes avec les autres pays de l'Union européenne.
    4. Population municipale légale en vigueur au 1er janvier 2021, millésimée 2018, définie dans les limites territoriales en vigueur au 1er janvier 2020, date de référence statistique : 1er janvier 2018.
    • Cartes
    1. IGN, « Évolution de l'occupation des sols de la commune sur cartes et photos aériennes anciennes. », sur remonterletemps.ign.fr (consulté le ). Pour comparer l'évolution entre deux dates, cliquer sur le bas de la ligne séparative verticale et la déplacer à droite ou à gauche. Pour comparer deux autres cartes, choisir les cartes dans les fenêtres en haut à gauche de l'écran.

    Références

    1. Carte du Gers en occitan sur le site du Conseil général
    2. Georges Courtès (dir.), Communes du département du Gers, vol. II : Arrondissement de Condom, Auch, Société archéologique et historique du Gers, , 469 p. (ISBN 2-9505900-7-1, notice BnF no FRBNF39919209).
    3. Carte IGN sous Géoportail
    4. Répertoire géographique des communes, publié par l'Institut national de l'information géographique et forestière, [lire en ligne].
    5. Plan séisme
    6. Daniel Joly, Thierry Brossard, Hervé Cardot, Jean Cavailhes, Mohamed Hilal et Pierre Wavresky, « Les types de climats en France, une construction spatiale », Cybergéo, revue européenne de géographie - European Journal of Geography, no 501, (DOI https://doi.org/10.4000/cybergeo.23155, lire en ligne, consulté le )
    7. « Le climat en France métropolitaine », sur http://www.meteofrance.fr/, (consulté le )
    8. « Définition d’une normale climatologique », sur http://www.meteofrance.fr/ (consulté le )
    9. « Le climat de la France au XXIe siècle - Volume 4 - Scénarios régionalisés : édition 2014 pour la métropole et les régions d’outre-mer », sur https://www.ecologie.gouv.fr/ (consulté le ).
    10. « Observatoire régional sur l'agriculture et le changement climatique (oracle) Occitanie », sur occitanie.chambre-agriculture.fr, (consulté le )
    11. « Typologie urbain / rural », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    12. « Commune rurale - définition », sur le site de l’Insee (consulté le ).
    13. « Comprendre la grille de densité », sur www.observatoire-des-territoires.gouv.fr (consulté le ).
    14. « Unité urbaine 2020 de Lectoure », sur https://www.insee.fr/ (consulté le ).
    15. « Base des unités urbaines 2020 », sur www.insee.fr, (consulté le ).
    16. Vianney Costemalle, « Toujours plus d’habitants dans les unités urbaines », sur insee.fr, (consulté le ).
    17. « Base des aires d'attraction des villes 2020. », sur insee.fr, (consulté le ).
    18. Marie-Pierre de Bellefon, Pascal Eusebio, Jocelyn Forest, Olivier Pégaz-Blanc et Raymond Warnod (Insee), « En France, neuf personnes sur dix vivent dans l’aire d’attraction d’une ville », sur insee.fr, (consulté le ).
    19. « CORINE Land Cover (CLC) - Répartition des superficies en 15 postes d'occupation des sols (métropole). », sur le site des données et études statistiques du ministère de la Transition écologique. (consulté le )
    20. Sur une inscription latine.
    21. Jean-Édouard Dugand, Les mentions antiques de Lactora, l’étymologie probable du toponyme, Bulletin de la société archéologique du Gers, 2e trimestre 1981 Gallica
    22. L'organisation du recensement, sur insee.fr.
    23. Calendrier départemental des recensements, sur insee.fr.
    24. Des villages de Cassini aux communes d'aujourd'hui sur le site de l'École des hautes études en sciences sociales.
    25. Fiches Insee - Populations légales de la commune pour les années 2006, 2007, 2008, 2009, 2010, 2011, 2012, 2013, 2014, 2015, 2016, 2017 et 2018.
    26. INSEE, « Population selon le sexe et l'âge quinquennal de 1968 à 2012 (1990 à 2012 pour les DOM) », sur insee.fr, (consulté le ).
    27. INSEE, « Populations légales 2006 des départements et des collectivités d'outre-mer », sur insee.fr, (consulté le ).
    28. INSEE, « Populations légales 2009 des départements et des collectivités d'outre-mer », sur insee.fr, (consulté le ).
    29. INSEE, « Populations légales 2013 des départements et des collectivités d'outre-mer », sur insee.fr, (consulté le ).
    30. Site de la cité scolaire Maréchal-Lannes.
    31. Site du collège Saint-Joseph.
    32. Site du lycée Saint-Jean.
    33. http://etablissements.fhf.fr/annuaire/hopital-fiche.php?id_struct=753
    34. Site du Lac des Trois Vallées
    35. La Dépêche du Midi, 23/02/2010
    36. La Dépêche du Midi, 2009. La mission prévue pour 3 années, se poursuit encore en 2018.
    37. Lectoure sur la base Mérimée
    38. Patrimoine Midi-Pyrénées
    39. Eugène Trutat, Le Midi pittoresque, Limoges, Marc Barbou et Cie, 1875, p. 132
    40. Histoire de Henri II, dernier duc de Montmorency, 1699 Google books
    41. Ch. Biermann, Translation solennelle des reliques de Saint Clair à Lectoure, Auch, Librairie catholique de E. Falières, 1858 ; reprint Lacour, Nîmes, 1992.
    42. « Recherche: base de données - Eglise du Saint-Esprit - Lectoure - Gers : patrimoines.laregion.fr », sur patrimoines.laregion.fr (consulté le ).
    43. « Ancien couvent des Cordeliers », sur www.pop.culture.gouv.fr (consulté le ).
    44. Léo Barbé, Le musée de peinture de Lectoure, Bulletin de la Société archéologique du Gers, 1985, p. 406 Gallica
    45. « Yad-Vashem France ».
    • Portail des communes de France
    • Portail de la Gascogne
    • Portail du Gers
    Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.