Royaume de Navarre
Le royaume de Navarre[1] (en basque : Nafarroako Erresuma, en gascon : Reiaume de Navarra, en castillan : Reino de Navarra) est un royaume médiéval fondé en 824 par les Vascons, dont le premier roi est Eneko Arista, premier d'une lignée de seize rois basques qui régneront sur le royaume jusqu'en 1234[2]. Attaquée depuis trois siècles au nord des Pyrénées, dans le duché de Vasconie par les Francs, et au sud par les Wisigoths, puis les Omeyyades (musulmans), la Vasconie est réduite au petit royaume de Pampelune, terres ancestrales du Saltus Vasconum[3].
Pour les articles homonymes, voir Navarre.
Nafarroako Erresuma
Reiaume de Navarra
Reino de Navarra
avant 1212 |
Blason de 1234 à 1580 |
Statut | Monarchie |
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Capitale | Pampelune |
Langue(s) | Basque, gascon, navarro-aragonais, castillan, français |
Religion | Catholicisme |
Superficie (–) | 12 100 km2 (Sonsierra comprise) |
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824 | Eneko Arista est nommé roi de Pampelune |
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1200 | À la suite de la conquête castillane, le royaume de Navarre se trouve désormais totalement enclavé |
1512 | Conquête de la Haute-Navarre par la Monarchie catholique espagnole en 1512. Le territoire indépendant est réduit à la Basse-Navarre. |
1589 | Le roi de Navarre hérite du royaume de France |
1620 | Édit d'union de la France et de la Navarre |
1790 | Abolition des institutions de la Basse-Navarre et inclusion dans le département des Basses-Pyrénées |
1830 | Fin de l'usage du titre de « Roi de France et de Navarre » |
Abolition des institutions de la Haute-Navarre, réduite en simple province |
Entités précédentes :
Entités suivantes :
La Haute-Navarre fut conquise en 1512 par le royaume d'Aragon — et fut annexée en 1516 dans l'actuel royaume d'Espagne — et l'autre partie (Basse-Navarre), restée indépendante, fut unie à la couronne de France à partir de 1589 — d'où le titre de « roi de France et de Navarre » inauguré sous le règne de Henri IV.
La langue vernaculaire de la majorité des Navarrais était généralement le basque. La Navarre historique s'étire de part et d'autre de la chaîne pyrénéenne. Elle était divisée en six mérindades (circonscriptions administratives et judiciaires) : Pampelune, Tudela, Estella, Olite, Sangüesa et Saint-Jean-Pied-de-Port, cette dernière n'ayant pas en réalité bénéficié du statut de mérindade.
Ses habitants se nomment les Navarrais ou Navarrans[4] (nafarrak en basque et navarros en castillan).
Histoire
Fondation
La Navarre était peuplée par les Vascons. Cette contrée fut successivement envahie par les Romains, dont elle resta longtemps la fidèle alliée, par les Suèves, les Wisigoths, et menacée par le califat de Cordoue. Au VIIIe siècle, la Navarre était sous le contrôle des Banu Qasi (Wisigoths convertis à l'islam). L'avènement du premier roi de Navarre ou roi de Pampelune ne s'est pas fait sans heurts, tant sur le plan intérieur, en raison de l'opposition d'une partie de la population chrétienne (minoritaire) à l'alliance avec les musulmans, qu'extérieur, la Navarre étant menacée d'un côté par l'émirat de Cordoue (en 781, 'Abd al-Rahmān Ier s'était emparé de Pampelune) et de l'autre par l'Empire carolingien, avec les interventions de Charlemagne d'abord, puis de son fils Louis le Débonnaire. En 778, Charlemagne la soumit ainsi que tous les pays voisins jusqu'à l'Èbre. La Navarre s'étendait à cette époque sur les deux versants des Pyrénées.
Le royaume de Navarre (également nommé Royaume de Pampelune), est né d'une alliance entre les musulmans et les chrétiens qui ont désobéi à l'autorité religieuse pour défendre leur indépendance nationale. Il faut préciser que le Banu Qasi Musa ibn Musa, surnommé le troisième roi d'Espagne, était le demi-frère et le gendre d'Eneko Arista (Eneko Aritza en basque), premier roi de Navarre, et que d'autres mariages ont renforcé l'alliance des deux dynasties.
Louis le Débonnaire, alors roi d'Aquitaine, donna la Navarre au comte Aznar. Devenu empereur, il dut faire face à plusieurs soulèvements des Vascons. En 824, les Vascons d’Eneko Arista écrasent une seconde fois l’armée franque lors de la troisième bataille de Roncevaux. Après cette victoire, Eneko Arista est proclamé roi de Pampelune. Son fils García Íñiguez voit son titre de roi de Navarre confirmé en 860. L'indépendance de la Navarre est proclamée à la diète de Tribur (887), et le titre de roi reconnu à García et à ses successeurs.
- Fondation du Royaume de Navarre
- Le royaume de Navarre de 814 à 875
- Le royaume de Navarre de 875 à 900
- Le royaume de Navarre de 900 à 929
- Le royaume de Navarre de 929 à 961
- Le royaume de Navarre de 961 à 1002
- L'unification des royaumes sous Sanche III
À la mort de Sanche III le Grand (1035), ce royaume, qui comprenait alors tout le nord-est de l'Espagne (sauf les terres de Catalogne, qui seront rattachées à la couronne aragonaise en 1134 avec le mariage de Raimond-Bérenger IV de Barcelone) se partage en trois royaumes : Navarre, Castille, Aragon.
En 1076, Sanche IV de Navarre est détrôné par Sanche Ramirez, roi d'Aragon, son cousin, qui réunit les deux couronnes et les transmit à ses successeurs. À la mort d'Alphonse Ier (1134), la Navarre redevient un royaume indépendant avec la proclamation de García Ramírez.
Sanche VI est entraîné dans la lutte entre les rois de France et d’Angleterre au XIIe siècle, et y perd Bayonne et le Labourd. En 1177, Richard Cœur de Lion intervient contre les vassaux du roi de Navarre, en guerre contre lui. Sanche VII participe à la grande victoire des chrétiens sur les musulmans à Las Navas de Tolosa (1212), et meurt sans héritier.
- La Navarre de 1037 à 1065
- La fin du royaume de Pampelune en 1085
- La renaissance de la Navarre en 1148
- La Navarre en 1157
- Les guerres contre la Castille en 1195
- La perte de la Biscaye en 1224
Maison de Champagne
En 1234, Thibaut de Champagne, fils de la sœur du dernier roi, Blanche de Navarre, commence une nouvelle dynastie. Il lutte contre les Anglais sur sa frontière nord. À la mort de Henri Ier de Navarre, la régente Blanche d'Artois se réfugie en France, et le roi de France prend la régence, et soumet en 1276 ses vassaux révoltés.
Union avec la France
Le mariage de Jeanne Ire de Navarre avec Philippe le Bel (1284) unit de facto provisoirement la couronne de Navarre et celle de France.
À la mort de Charles IV le Bel, son cousin Philippe de Valois lui succède sur le trône de France. Mais la règle de primogéniture masculine ne s'appliquant pas à la Navarre, celle-ci est restituée à la petite-fille de Jeanne Ire. Jeanne II de Navarre hérite du royaume, qui ne partage plus le même souverain avec la France : la maison d'Évreux (capétienne), dont est issu Philippe, le mari de Jeanne II, sera à la tête du royaume pendant un siècle.
Nouvelle indépendance
À la mort de Jeanne II (1349), Charles II (1332-1387) reprend fermement les rênes du royaume. L'époque de Charles II marque l'apogée militaire de la Navarre : il s'implique dans les guerres espagnoles, notamment entre la Castille et l’Aragon lors de la guerre des deux Pierre[5], et entre en conflit à plusieurs reprises contre les rois de France Jean II et Charles V. Ce dernier finit par le déposséder de ses biens en Normandie[6]. En 1376, Charles II envoie même des troupes en Albanie, dont avait hérité par mariage son frère Louis de Navarre[7] puis, en 1383-1385, il intervient au Portugal[8]. Son fils Charles III (roi de 1387 à 1425) revient à la paix avec ses voisins.
La Navarre passe ensuite aux maisons d'Ivrée (ou de Trastamare), de Grailly (ou de Foix) et d'Albret.
Guerre civile navarraise
De 1451 jusqu'à 1461, une querelle successorale conduit à une guerre civile. Charles III meurt sans fils en 1425. Sa fille Blanche Ire de Navarre est mariée à l’héritier d’Aragon Jean. Le contrat de mariage prévoit que les deux royaumes ne fusionneront pas et que le premier fils hérite du royaume de Navarre. À la mort de Blanche Ire en 1441, Jean d'Aragon conserve la Navarre, spoliant son fils Charles, prince de Viane.
Charles de Viane est soutenu par les Beaumont et les Luxe, qui s’opposent aux Gramont, alliés aux vicomtes de Béarn et aux vicomtes de Dax. Après la mort de Charles de Viane, la guerre est temporairement résolue par l’arbitrage de Louis XI de France et d’Henri IV de Castille à l’entrevue du pont d'Osserain, en 1462. Jean d'Aragon conserve la Navarre jusqu’à sa mort ; ensuite, le royaume va à sa seconde fille Éléonore de Navarre, qui meurt la même année. La couronne passe à la maison de Grailly (qui possède Foix et Béarn depuis 1412).
La solution ne satisfait que partiellement les deux parties, qui guerroient sporadiquement jusqu’au début du XVIe siècle.
- L'usurpation aragonaise en 1441.
- La guerre civile navarraise de 1451 à 1451.
Conquête de la Navarre par la Castille
En 1512, Ferdinand le Catholique, roi d'Aragon et régent de Castille, et fils de Jean II, envahit la Navarre où règnent Catherine Ire (de Grailly) et son mari Jean III (d'Albret), et conquiert rapidement la Haute-Navarre, et une partie de la Basse-Navarre d’outre-Pyrénées. Jean d’Albret tente de reconquérir le royaume de sa femme, une première fois en 1512, mais échoue malgré l’aide française, et une deuxième fois en 1516, date à laquelle il meurt.
En 1518-19, le royaume est touché par une épidémie de peste. Profitant de la Guerre des Communautés de Castille, Henri II de Navarre entreprend, avec l’aide française, une reconquête rapide de son royaume. Il est reconnu comme roi par les représentants de la ville de Pampelune le . Après quelques succès, il est battu à Noain le , et perd à nouveau pratiquement toute la Navarre. La résistance navarraise se focalise à Amaiur (1521-1522) et Fontarrabie (1521-1524).
Dernière période d'indépendance
Henri II installe sa capitale à Saint-Palais (Pyrénées-Atlantiques) et y réunit en 1523 les États généraux de Navarre. La Chancellerie de Navarre est également restaurée. En 1524, Charles Quint envoie Philibert de Chalon envahir la Guyenne et la Basse-Navarre.
Henri II et François Ier sont faits prisonniers à Pavie le . Henri II parvient à s'évader quelques mois plus tard. En 1527 il épouse la sœur de François Ier. Une nouvelle campagne permet la reconquête de la Basse-Navarre avec la reprise de Saint-Jean-Pied-de-Port le .
La Paix des Dames ayant mis fin en 1529 à la guerre entre Charles Quint et François Ier, ce dernier épousant la sœur du premier, le sort de la Navarre est scellé. Charles Quint abandonne l’idée de reconquérir la Basse-Navarre dont doit désormais se contenter Henri II. La Haute-Navarre et Pampelune restent espagnoles.
En 1548, Jeanne d'Albret, héritière du royaume, épouse Antoine de Bourbon. Craignant de nouvelles revendications sur la Haute-Navarre, Charles Quint fait proclamer son fils Philippe roi de Navarre à Pampelune par les États de Navarre.
En , Antoine de Bourbon tente lui aussi de reconquérir la Haute-Navarre, mais il échoue.
Henri III de Navarre, fils d'Antoine de Bourbon et de Jeanne d'Albret, héritier de la maison capétienne de Bourbon, monte sur le trône de France en 1589, sous le nom de Henri IV, roi de France et de Navarre. En 1595 il déclare la guerre au roi d'Espagne. En 1598, à la paix de Vervins il refuse toutefois à entériner l'annexion de la Navarre « espagnole ». Par un édit de , il cède et réunit ses possessions mouvantes de la Couronne de France au domaine royal, à l'exception de ses possessions souveraines de la Navarre, du Béarn et du Donezan.
Son fils Louis XIII (Louis II de Navarre) décide de l'union de la couronne de Navarre à celle de France par l'édit de Pau (). Cet édit, bien que non ratifié par les États de Navarre, marque l'établissement de la loi salique dans la succession au trône du royaume de Navarre.
Louis XIII et ses successeurs ajoutèrent le titre de roi de Navarre à celui de roi de France[9].
Enjeu des luttes franco-espagnoles
La Navarre est dès lors séparée en deux entités : la Haute-Navarre, occupée depuis 1512, où un vice-roi représente le roi d’Espagne, et la Basse-Navarre, où le roi de France et de Navarre ne possède qu’un ensemble de petites vallées.
La guerre franco-espagnole (1635-1659) va maintenir ces territoires en alerte et entraîner une occupation militaire permanente. Le traité des Pyrénées, signé le sur l'île des Faisans, aux confins de la Navarre, non seulement ne met pas fin à la division du royaume de Navarre mais marque l'instauration officielle de la frontière entre l'Espagne et la France.
Les guerres suivantes (guerre de Dévolution, guerre de Hollande, guerre des Réunions, guerre de la Ligue d'Augsbourg) maintiennent la tension et la militarisation sur la "frontière" entre Haute et Basse-Navarre.
Réunification avortée
En 1700 le roi d'Espagne (et de Haute-Navarre) Charles II meurt sans postérité. Le dauphin Louis de France, fils de Louis XIV, roi de France et de (Basse-)Navarre et de Marie-Thérèse sœur ainée de Charles II, est alors susceptible de réunir sur sa personne les royaumes de France et d'Espagne et incidemment de réunifier le royaume de Navarre. Le dauphin reste cependant en retrait de la succession d'Espagne, se réserve pour le trône de France et cède ses droits sur l'Espagne à son second fils qui devient Philippe V d'Espagne. Le dauphin ne régnera finalement nulle part. Il meurt avant son père Louis XIV en 1711 et n'aura donc pas l'occasion d'envisager le futur de la Navarre avec son fils Philippe.
La guerre de Succession d'Espagne (1701-1714) qui assure le trône à Philippe V n'a que peu d'incidence en Navarre. La Haute-Navarre et les provinces basques (Alava, Biscaye et Guipuscoa) sont en effet des soutiens fidèles de Philippe V tout le temps du conflit. Pour récompenser cette fidélité Philippe V maintient expressément le régime foral basque et navarrais alors qu'il supprime tous les autres par les décrets de Nueva Planta.
Division définitive
À la mort de Louis XIV en 1715, la division du royaume de Navarre est définitive. Il y a désormais deux royaumes de Navarre : le royaume espagnol de Haute-Navarre, et le royaume de Navarre en Basse-Navarre. Les souverains français et espagnols, tous issus de Louis XIV, sont alliés et aucun n'a de prétention sur le territoire navarrais de l'autre. Mais les rois de France ne reconnaissent pas[10] le titre de roi de Navarre que se donnent les rois d'Espagne.
Annexion
La Révolution française entraîne en 1790 l'abolition des fors basques et navarrais, la dissolution de l'organisation territoriale et des institutions du royaume de (Basse-)Navarre et l'annexion de la Navarre à la France, avec la création d'un département des Basses-Pyrénées[N 1].
À la Restauration, le souverain prend bien le titre de roi de France et de Navarre mais ne prend aucune mesure "effective" concernant le territoire ou les institutions navarraises. Cette fiction navarraise prend fin avec la révolution de Juillet (1830).
En Haute-Navarre, les institutions navarraises sont restaurées de manière effective après la guerre contre Napoléon, mais le courant centralisateur voit d'un mauvais œil cette autonomie. La crise dynastique de succession au trône d'Espagne en 1833 et le début de la Première Guerre carliste (1833-1839) vont entrainer la Haute-Navarre dans le conflit. Les Navarrais soutiennent en masse le prétendant don Carlos qui installe sa cour à Estella-Lizarra et règne "en" Navarre. La victoire finale des libéraux centralisateurs de Madrid va entraîner l'abolition du régime foral et la réduction du royaume de (Haute-)Navarre en simple province espagnole (1841).
Institutions
Chancellerie de Navarre
Les rois de Navarre avaient un chancelier particulier depuis les anciens rois. Thibaut VI, roi de Navarre, avait un vice-chancelier, suivant des lettres de l'an 1259. Lorsque ce royaume fut joint à la France par le mariage de Philippe IV le Bel, avec Jeanne reine de Navarre et comtesse de Champagne, on conserva la chancellerie de Navarre.
Cette chancellerie était distincte et séparée de celle de la France ; mais l'émolument qui en provenait, tournait également au profit du roi, suivant une ordonnance de Philippe V dit le Long, du mois de ; et lorsqu'il n'y avait point de chancelier de Navarre, le chancelier de France recevait quelquefois l'émolument de la chancellerie de Navarre : témoin un compte du , suivant lequel Philippe V, étant en son grand-conseil, fit don au chancelier Pierre de Chappes des émoluments du sceau de Champagne, Navarre, et des Juifs, qu'il avait reçus sans en avoir rendu compte.
Jeanne, fille de Louis X dit le Hutin, ayant hérité de la Navarre, et l'ayant portée dans la maison d’Évreux, il y eut encore alors des rois particuliers de Navarre qui avaient leurs chanceliers. Philippe, comte d’Évreux et roi de Navarre par Jeanne sa femme, signa des lettres en 1328, à la relation de son chancelier.
La reine Jeanne ayant survécu à son mari, avait son chancelier : il en est parlé dans des lettres de Charles VI du mois de , qui font mention que « les francs bourgeois de la tour du château d’Évreux avoient été approchés, c'est-à-dire mandés devant le chancelier de la reine de Navarre, et quelques autres personnes pour les obliger de contribuer aux tailles qui avoient été ordonnées pour la guerre ».
Guy du Faur, seigneur de Pibrac, président au parlement de Paris, était chancelier de Marguerite de France, reine de Navarre : il avait son hôtel à Paris.
Il y a apparence que le chancelier de Navarre fut supprimé après l'avènement d'Henri IV, roi de Navarre, à la couronne de France[17].
- Les chanceliers de Navarre ont été : Pierre de Biaix (vers 1525-26)[18],[19], Nicolas Dangu († 1567), Nicolas Compain († 1571), Henri de Mêmes[20], Michel Huraut de l'Hopital (†1592)[21], Soffrey de Calignon (1593 † 1606)[22], Nicolas Brûlart de Sillery (1607).
- La maison de Navarre comprenait outre le chancelier, également un surintendant, parfois distinct de son chef de conseil. Les surintendants ont été : Jacques de Ségur de Pardaillan (1583-1588)[23], durant sa mission en Angleterre, c'est Philippe Duplessis-Mornay (1583, 1594[24], 1611), et Claude-Antoine de Vienne, seigneur de Clervant[25], qui le remplacent, à son retour la charge de surintendant est partagé entre les trois en 1585 ; Claude de Bullion (1612)[26], Nicolas Chevalier, Claude Bouthilier (1632)[27].
- En 1607, les affaires et finances de Navarre furent réunies avec celle de France[28].
Langues
La langue vernaculaire de la majorité des Navarrais était généralement le basque. De façon restreinte, l'occitan dans sa variante gasconne (au nord) et l'aragonais (à l'est) étaient également usités. Par contre le castillan dans l'extrême sud (Tudela) de la Navarre actuelle fut la langue principale. Les langues utilisées par la chancellerie étaient une forme d'occitan standardisé, notamment dans la partie qui donnera par la suite la Basse-Navarre ainsi que l'ancien aragonais (lequel sera progressivement remplacé par le castillan dans la partie méridionale du royaume à la fin du Moyen Âge).
Notes
- Annexion de la Navarre par la France : le , l'Assemblée nationale française décrète que la Navarre est « réuni[e] au Béarn pour former un seul Département »[11] – appelé le , département du Béarn[12], puis le , département des Basses-Pyrénées[13]. Ces décrets entrent en vigueur par lettres-patentes du roi des François [sic][14] le . Tout cela avait été précédé dès le , par un décret portant constitution des assemblées primaires et des assemblées administratives[15] ; et le , avait été lue à l'Assemblée une adresse « par laquelle la Navarre adhère au décret qui l'a confondue avec la France »[16].
Références
- Navarra en castillan et Nafarroa en basque, Reino de Navarra et Nafarroako Erresuma dans son nom entier.
- Jean-Louis Davant (préf. Lorea Uribe Etxebarria), Histoire du peuple basque, Bayonne; Donostia, Elkar argitaletxea, coll. « Collection Histoire », , 11e éd. (1re éd. 1970), 352 p. (ISBN 9788497835480 et 8497835484, OCLC 49422842).
- Manex Goyhenetche, Histoire générale du Pays basque : Préhistoire-Époque Romaine-Moyen-Âge, t. 1, Donostia / Bayonne, Elkarlanean, , 492 p. (ISBN 2913156207 et 8483314010, OCLC 41254536), p. 125-158.
- Terme employé par des historiens espagnolistes émérites, tels Bartolomé Bennassar.
- Ramirez de Palacios 2015, p. 259-296.
- Ramirez de Palacios 2015, p. 345-382.
- Ramirez de Palacios 2015, p. 333.
- Ramirez de Palacios 2015, p. 430.
- Marie-Nicolas Bouillet et Alexis Chassang (dir.), « Royaume de Navarre » dans Dictionnaire universel d’histoire et de géographie, (lire sur Wikisource).
- Pinoteau 2004, p. 889-890.
- Décret du .
- Décret du .
- Décret du « qui ordonne de présenter à la sanction et à l'acceptation du roi, la rédaction générale des décrets sur la division de la France en 83 départemens ».
- Lettres-patentes du Roi : sur décrets de l'Assemblée nationale des , et , qui ordonnent la division de la France en quatre-vingt-trois départements, Imprimerie nationale, (lire en ligne).
- Décret portant Constitution des Assemblées primaires & des Assemblées administratives.
- Gazette nationale, ou Le Moniteur universel, No 130, mercredi , lire en ligne.
- Denis Diderot et Jean D'Alembert, Encyclopédie Ou Dictionnaire Raisonné Des Sciences, Des Arts et Des Métiers, 1753, p. 102.
- Gustave Bascle de Lagrèze (1851), p. 342. .
- Gustave Bascle de Lagrèze (1851), p. 347. .
- Clément Plombeux et Henri Agasse, Encyclopédie méthodique, 1784, t. 3, p. 547.
- Philippe Huraut de Cheverny, Mémoires de Messire Philippe Hurault, Comte de Cheverny, 1789, p. 48.
- Nicolas Chorier, Artus Prunier de Saint André universelle, 1880, p. 13.
- Alexandre Teulet, Relations politiques de la France et de l'Espagne avec l'Écosse au XVIe s. 1515-1603, 1862, p. 331.
- Hugues Daussy, Les huguenots et le roi : le combat politique de Philippe Duplessis-Mornay, 2002, p. 574.
- Mémoires et Documents. Société d'Histoire et d'archéologie de Genève, t. 25, 2e série, t. 5, p. 246.
- Louis de Saint-Simon, Mémoires, par A. de Boislile. 1879, p. 104.
- Marie-Catherine Vignal-Gouleyrau, Le trésor pillé du roi : correspondance du cardinal de Richelieu, 2013, t. 1, p. 131.
- Michaud Poujalat, Mémoires de Sully, 1837, 2e série, p. 211.
Voir aussi
Sources et bibliographie
- (de) Joxe Azurmendi, « Die Bedeutung der Sprache in Renaissance und Reformation und die Entstehung der baskischen Literatur im religiösen und politischen Konfliktgebiet zwischen Spanien und Frankreich. » Dans Wolfgang W. Moelleken, Peter J. Weber (Hrsg.), Neue Forschungsarbeiten zur Kontaktlinguistik. Dümmler, Bonn 1997 (ISBN 978-3-537-86419-2).
- Gustave Bascle de Lagrèze, Le Trésor de Pau, Archives du Château d'Henri IV, avec des Fac-Simile., Pau, 1851 [lire en ligne].
- Gérard Folio, « La citadelle et la place de Saint-Jean-Pied-de-Port, de la Renaissance à l’Époque Contemporaine », Cahier du Centre d’études d’histoire de la défense, no 25, « Histoire de la fortification », 2005, p. 18-28, (ISBN 2-11-094732-2). [lire en ligne] [PDF]
- Hervé baron Pinoteau, « Les armes de Navarre au nord des Pyrénées et quelques considérations annexes », Anales de la Real Academia Matritense de Heráldica y Genealogía, vol. VIII/2 : « Homenaje a Don Faustino Menéndez Pidal », , p. 889-916 (ISSN 1133-1240, lire en ligne).
- Bruno Ramirez de Palacios, Charles dit le Mauvais : Roi de Navarre, comte d'Evreux, prétendant au trône de France, Le Chesnay, Éditions la Hallebarde, , 530 p. (ISBN 978-2-9540585-3-5).
Articles connexes
Liens externes
- (es) Présentation historique, géographique,… de la Navarre sur le site institutionnel de la Comunidad (en espagnol).
- Histoire du royaume.
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