Nicolas Brulart de Sillery
Nicolas Brulart de Sillery[1], né en 1544 et mort le , est un homme d'État français, garde des sceaux puis chancelier de France.
Pour les articles homonymes, voir Brûlart et Brûlart de Sillery.
Biographie
Issu d'une famille de magistrats, Nicolas Brulart de Sillery est le fils aîné de Pierre III Brûlart, seigneur de Berny, conseiller au parlement, puis président de la troisième chambre des enquêtes, et de Marie Cauchon, dame de Sillery et de Puisieux[2]. Il devient conseiller au parlement de Paris reçu le , Conseiller du Roi en Ses Conseils le [3],[4], puis maître des requêtes en 1574[3], président en la chambre des enquêtes le [2], 6éme président à mortier au parlement de Paris le après la mort du président Jean Le Maistre, pour la somme de 16 000 écus[2].
Parallèlement, il mène une carrière diplomatique à la demande de Henri III qui le charge d'une mission en Suisse en 1589. Sous Henri de Navarre il retourne négocier avec les Suisses et les Grisons en 1595 et 1602[3]. En 1598, il assiste le chancelier de Bellièvre aux négociations de la paix de Vervins entre la France, l'Espagne et la Savoie. Il obtient du pape l'annulation du mariage d'Henri IV et de Marguerite de Valois et conclut le remariage du roi avec Marie de Médicis. Avec le Président Jeannin, il négocie le traité de Lyon qui met fin au conflit franco-savoyard le .
Il est nommé garde des sceaux en , prête serment le , par Lettres vérifiées le , puis chancelier de Navarre en 1605, il succède à Calignon et chancelier de France par Lettres du , succédant pour ce dernier poste à Pomponne de Bellièvre. Il est rappelé en 1616 après la mort de Concini. Proche de Marie de Médicis, et partageant avec elle l'opinion de la nécessité d'un rapprochement avec l'Espagne, il essaye d'en convaincre le roi Henri IV, mais en vain. En 1610, juste après l'assassinat par Ravaillac, il fait déclarer régente Marie de Médicis, et écarte le prince du sang Henri II de Bourbon-Condé. Cependant, il entre en conflit avec Concino Concini qui finit par obtenir qu'il rende les sceaux le , à Tours[5]. Il reste chancelier, charge tenue à vie, mais sans les sceaux il n'a plus aucun moyen d'action sur le gouvernement. Les sceaux sont donnés à Guillaume du Vair, puis Luynes, Méry de Vic, et Lefèvre de Caumartin, avant que Brulart de Sillery ne les récupère le [3]. Richelieu, inspiré par La Vieuville, les lui retire le [2],[6] pour les confier à Étienne Ier d'Aligre. Il se retire dans sa terre de Sillery, qui a été érigé en marquisat en 1619[3].
Il meurt le mardi et est inhumé à Marines près de Pontoise[2].
Mariage et descendance
Il épouse le Claude Prudhomme, fille puînée de Louis, seigneur de Fontenay-en-Brie, Trésorier de France à Rouen, et de Marie de Lhuillier de Boullencourt. De cette union naissent deux fils et cinq filles[2] :
- Pierre IV Brûlart de Sillery, secrétaire d'État
- Henry (v.1586-1602), mort à Paris, à l'âge de seize ans au collège de Navarre
- Nicolas mort à six mois
- Marie, religieuse aux Filles-Dieu de Paris, morte en 1628
- Isabeau, mariée le à Gaspard Dauvet des Marêts
- Claude, mariée en 1605 avec Nicolas de Bellièvre
- Charlotte et Magdeleine, mortes jeunes
Armoiries et titre
Les armes de la famille Brulart se blasonnent ainsi : « De gueules, à la bande d'or, chargée d'une traînée tortillée de sable, et de cinq barils de même, trois d'un côté et deux de l'autre, alternés. »[7]. Il est chevalier, marquis de Sillery, vicomte de Puisieux et de Ludes, baron de Boursault, seigneur de Marines, de Breauçon, de Versenay, d'Atilly et de Berni[2]. Il était petit-cousin de Pierre Brulart de Genlis.
Références
- Son nom se trouve écrit Bruslart ou Brûlart.
- Michel Popoff, Prosopographie des gens du parlement de Paris, Paris, 2003, tome 1, pages 53 à 61.
- Pillorget, France baroque, France classique, Dictionnaire, Paris, 1995, pages 173 et 174.
- Une date différente pour l'accession à la fonction de conseiller est donnée dans la Prosopographie des gens du parlement de Paris, à savoir le 18 juin 1568.
- Roland Mousnier, L'homme rouge, Paris, 1992, page 115.
- Le mois d'octobre est indiqué par Pillorget, mais la biographie d'Aligre montre que c'est au mois de janvier.
- Recueil d'armoiries des maisons nobles de France par Henri Gourdon de Genouillac, 1860, page 93.
Bibliographie
- Bernard Barbiche & Ségolène Dainville-Barbiche, Sully, Paris, 1997.
- Gédéon Tallemant des Réaux, Historiettes, Paris, 1960, édition révisée et annotée par Antoine Adam.
- Pierre Chevallier, Louis XIII, page 690.
- Phillipe Tamizey de Larroque, Lettres de Peiresc aux frères Dupuy, paris, 1888, tome 1, page 804.
- Suzanne et René Pillorget, France baroque, France Classique, Dictionnaire, Paris, 1995, pages 173 et 174.
Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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