Collège de Navarre

Le collège de Navarre a été fondé en 1304 à Paris grâce à Jeanne Ire de Navarre. Épouse de Philippe le Bel, elle lègue son hôtel de la rue Saint-André-des-Arts pour établir rue de la Montagne-Sainte-Geneviève un collège destiné à recevoir des étudiants de sa province.

Histoire

Collège de Navarre sur le plan de Truschet et Hoyau, vers 1550.
Collège de Navarre (illustration du XIXe siècle).

Aussitôt après le legs de Jeanne Ire de Navarre, épouse de Philippe le Bel, il fut décidé de vendre l'hôtel de la rue Saint-André-des-Arts et de construire un nouveau bâtiment rue de la Montagne-Sainte-Geneviève (site de l'ancienne École polytechnique). La première pierre fut posée le .

L'entrée en était ouverte, sans condition de naissance, de famille ou d'âge, à tout Français pauvre qui se destinait à l'étude de la grammaire, de la logique ou de la théologie (à l’exclusion de la médecine et du droit).

L’établissement est dirigé, dès les origines, par un grand maître supervisant les études des pensionnaires. Il conservait la protection royale. Ainsi, en , Louis XI lui octroya 2 000 livres tournois de rente par ses lettres patentes[1]. Il y avait également établi en une bourse pour un des enfants de chœur de la cathédrale de Paris[2].

En 1732, les grands maîtres, proviseur principal et officiers du collège, demandent la permission de faire couper 22 arpents et 50 perches de bois mis en réserve dans la commune de Septvaux sur laquelle le collège possédait des bois, afin de restaurer une partie des édifices de l'établissement.

Sa chapelle servait pour les offices et services de la Nation de France de la faculté des arts. Y était conservé la moitié d'une côte de saint Guillaume de Bourges, qui fut donnée en 1407 par Jean Ier de Berry à Jean Archer, procureur de la Nation de France.

Supprimé à la Révolution, c'est dans les locaux désaffectés du collège de Navarre, rue de la Montagne-Sainte-Geneviève et du collège de Boncourt que s'est installée l'École Polytechnique en 1804. Les bâtiments furent démolis les uns après les autres, en particulier l'entrée en 1811 et le bâtiment médiéval de la bibliothèque dans la seconde moitié du XIXe siècle, tous détruits dans l'indifférence générale.

Cambriolage de 1456

Aux alentours de noël 1456[3], le poète François Villon et plusieurs de ses complices malfaiteurs  dont Guy Tabarie , s'introduisent de nuit dans le collège de Navarre, en y escaladant ses murs, pour dérober 500 écus d’or[4] conservés dans les coffres de la sacristie. Le vol n’est découvert qu’en mars de l'année suivante[5].

Une enquête est ouverte sans que les auteurs soient identifiés. Mais en juin Guy Tabarie, trop bavard, est arrêté sur dénonciation[6]. Torturé au Châtelet, il y dénonce ses complices dont Villon, qui fuit alors la capitale.

Maîtres et régents

Chapelains

  • 1543[11]-1561 : Jean Bellair, ou Belair[12].

Élèves célèbres

(classés par année de naissance)

Notes et références

  1. Lettres patentes de Louis XI, Candé, le [lire en ligne].
  2. Lettres patentes de Louis XI, Paris, (1474 avant Pâques) [lire en ligne].
  3. « Frères humains… Petite biographie de François Villon », tdnuit.net.
  4. « Louis XI, le peuple - François Villon, voyou et poète », chrisagde.free.fr.
  5. « Biographie de François Villon (vers 1431-1463 ?) », alalettre.com.
  6. Auguste Longnon, François Villon, Paris, Henri Menu Libraire, 1877, Annexe X, Interrogatoire de maître Guy Tabarie par devant l’official de Paris (22 juillet 1458), p. 169.
  7. Nicole Lemaître, Le mariage dans les sermons de Jean Raulin (1513). In: Revue d'histoire de l'Église de France, tome 77, no 198, 1991 (voir en ligne, p. 152.
  8. Entrée Pinelle, Louis, dans la base de données numelyo de la bibliothèque numérique de Lyon
  9. François Grudé de La Croix du Maine, Antoine du Verdier, Les Bibliothèques Françoises de La Croix Du Maine et de Du Verdier ..., nouvelle édition revue, corrigée & augmentée ... de Bernard de la Monnoye, Jean Bouhier de Savigny, Camille Falconet et Conrad Gessner, t. 5, chez Saillant & Nyon et Michel Lambert, Paris, 1773 (voir en ligne), pp. 155-156.
  10. Archives nationales de France,
  11. Archives nationales de France, Cote : MC/ET/XXXIII/24 ; MC/ET/XXXIII/33 ; MC/ET/XXXIII/28.
  12. Archives nationales de France, Cote : MC/ET/XXXIII/44 ; MC/ET/XXXIII/53 ; MC/ET/XXXIII/46.

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean de Launoy, Regii Navarræ gymnasii Parisiensis historia, Paris, 1677 (2 vol., le second contenant les éloges des plus célèbres docteurs sortis de cet établissement depuis sa fondation).
  • Nathalie Gorochov, Le collège de Navarre de sa fondation (1305) au début du XVe siècle (1418) : histoire de l'institution, de sa vie intellectuelle et de son recrutement, Paris, Honoré Champion, 1997.

Liens externes

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