Jean-François de Hercé

Jean-François de Hercé, né le à Mayenne et mort le à Nantes, est un dignitaire de l'Église catholique et homme politique français, maire de Laval puis évêque de Nantes.

Jean-François de Hercé

Buste de Mgr de Hercé. Chapelle de l'Immaculée-Conception à Nantes.
Biographie
Naissance
Mayenne (Mayenne)
Ordination sacerdotale
Décès
Nantes
Évêque de l’Église catholique
Consécration épiscopale par Mgr Joseph-Michel-Jean-Baptiste-Paul-Augustin Micolon de Guérines
Évêque de Nantes
Évêque coadjuteur de Nantes
Autres fonctions
Fonction laïque
Maire de Laval (1814-1829)

(en) Notice sur www.catholic-hierarchy.org

Biographie

Origine

Petit-fils de Jean de Hercé et de Françoise[1] Tanquerel, fils de Jean-François-Simon de Hercé et d'Anne du Bois[2] de la Bas-Maignée, il est issu d'une ancienne et noble famille mayennaise. Il est né à l'hôtel de Hercé à Mayenne.

Père, maire, évêque

Remarqué de bonne heure par son oncle Urbain-René de Hercé, évêque de Dol, pour son intelligence précoce, il passe son enfance près de lui, avec l'abbé François-Jean Zerelli comme précepteur. Pendant que son père siège aux États généraux à Versailles, il continue ses études à Paris au collège de Navarre du au , puis revient à Mayenne retrouver son premier maître.

À l'âge de 16 ans ½, dans une simple barque de pêcheur, il part pour Jersey le pour retrouver l'évêque de Dol et son frère qui lui avaient refusé la permission de les accompagner, puis passe en Angleterre. Il lisait déjà l'anglais, le parle en quelques semaines, se fait professeur et parvient à subvenir aux besoins de ses proches, soit à Jersey, soit à Bath où il suit son père.

Parti lui aussi pour l'expédition de Quiberon (juin-juillet 1795), il ne débarque pas, non plus qu'à la tentative sur l'Île d'Yeu, au mois de novembre 1795.

La paix le ramène en France. Revenu en Mayenne avec l'intention de devenir prêtre, il cède aux instances maternelles et épouse le Marie de la Haie de Bellegarde (° Laval - † , dont il aura une fille unique, Marie-Lucie); il vient habiter la même année le château de la Roche-Pichemer, dont sa femme a hérité, et devient maire de Saint-Ouën-des-Vallons.

Dix ans plus tard, il devient maire de Laval ( - ). Pendant quinze ans, la ville connaîtra un beau développement sous son mandat[3].

Après le décès de sa femme fin 1820 et le mariage de sa fille Marie-Lucie avec Guillaume-François d'Ozouville en 1825, il est de nouveau attiré par le sacerdoce.

II rentre au séminaire de la Congrégation de Saint-Pierre à Malestroit à l'âge de 54 ans, reçoit tous les ordres dans l'année 1830 y compris le sacerdoce, en la cathédrale de Rennes, le . Désigné d'avance pour devenir curé de l'église de la Trinité à Laval, il est installé le [4].

Il refuse les évêchés de Saint-Brieuc, d'Orléans, de Vannes, mais cède aux instances de l'évêque de Nantes qui le demande pour coadjuteur. Sacré à Nantes le , il commence la visite du diocèse à pied, bravant la pluie et le soleil ("je suis fils d'Apollon", disait-il), s'attirant l'enthousiasme des populations. Polyglotte, il confessait dans plusieurs langues les étrangers que le commerce attirait à Nantes.

La mort, le , de l'évêque Mgr de Guérines, le laisse titulaire du siège de Nantes.

Plus que jamais il se dépense, réorganise les fabriques, et la caisse de retraites des ecclésiastiques, rétablit les conférences, allant prêcher jusqu'en Angleterre, où il convertit nombre de protestants. Il crée de nouvelles paroisses, fonde trois établissements de Frères des écoles chrétiennes, achète, pour en former un collège de plein exercice, le pensionnat de Saint-Stanislas, et préside aux travaux d'achèvement de la cathédrale. Sa popularité parmi les paroissiens n'empêche pas une partie de la population nantaise de se ruer sur l'évêché en février 1848. Sentant ses forces défaillir, Jean-François de Hercé démissionne de son poste le après avoir obtenu comme successeur l'abbé Jaquemet, vicaire général, qui avait accompagné l'archevêque de Paris Mgr Denys Affre sur les barricades à Paris.

Il meurt le , au terme d'une vie durant laquelle il aura pleinement réalisé sa triple vocation de père, de maire et d'évêque[5].

  • Mgr de Hercé avait par ailleurs vivement encouragé son gendre Guillaume-François d'Ozouville à se faire le promoteur (de 1842 à 1851) d'un évêché à Laval. Il entretenait dans le même sens une correspondance suivie avec Madame de Vaufleury, à laquelle il adressa le journal de son dernier voyage à Rome en 1846. Grâce à l'impulsion de Jean-François de Hercé et à l'opiniâtreté de Guillaume-François d'Ozouville, ce nouvel évêché fut créé en 1855.

Notes et références

  1. ou Renée.
  2. ou Dubois (ref. État civil, registre paroissial Notre-Dame de Mayenne, 18 février 1776.
  3. L'achèvement du Pont-neuf; la place de la Préfecture, l'hôtel de ville, le théâtre, place de Hercé, datent de son administration. Il prêta aussi un concours actif aux établissements des Frères des écoles chrétiennes, des Jésuites et des Sœurs de la Miséricorde.
  4. "Ses paroissiens qu'il avait tant édifiés comme maire l'admirèrent encore plus comme curé". Son dévouement pendant le choléra de 1832 fut héroïque (Abbé Angot).
  5. Il ne voulut pas qu'on fît son oraison funèbre. Je souhaite, disait-il, que ma biographie se résume en ces seuls mots : « Il fut un saint ». Sa vie avait été en effet inspirée par ce sentiment unique (Abbé Angot).

Voir aussi

Bibliographie

  • « Jean-François de Hercé », dans Alphonse-Victor Angot et Ferdinand Gaugain, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, Laval, Goupil, 1900-1910 [détail des éditions] (lire en ligne)
  • Vie de Monseigneur Jean-François de Hercé, évêque de Nantes. Abbé Maupoint (qui fut le premier évêque de La Réunion). Rennes, 1856. Y est inclus : "Voyage d’Italie de Mgr de Hercé 1846-1847".
  • Père, maire, évêque. Autobiographie de Jean-François de Hercé d'après sa correspondance, par Hélène d'Ozouville et Bruno Marie de Cacqueray-Valmenier.

Liens externes

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