Collégiale Saint-Michel de Laval

La collégiale Saint-Michel de Laval ou collégiale Saint-Michel du Cimetière-Dieu était située à Laval en Mayenne. Après le rétablissement du culte en 1800, les jésuites acquirent les bâtiments en 1816 par souscription publique. La collégiale fut démolie en 1968, pour établir un supermarché. Suivant Charles Maignan, sa désignation provient soit d'une référence au Mont-Saint-Michel, ou encore de l'archange Saint-Michel, l'ange de la victoire. Ses armes étaient d'azur à un Saint Michel d'or, terrassant un diable de même.

Pour les articles homonymes, voir Saint-Michel.

Collégiale Saint-Michel
Présentation
Culte Catholique romain
Dédicataire Saint Michel
Type Collégiale
Rattachement Ordre des Jésuites
Début de la construction 1421
Date de démolition 1968
Géographie
Pays France
Région Pays de la Loire
Département Mayenne
Ville Laval

Histoire

Chapelains du XIVe siècle

À la fin du XIIIe siècle, un terrain est affecté sous le nom de Cimetière-Dieu aux sépultures des pauvres de la Maison-Dieu Saint-Julien. Ce terrain est sur le fief de Jean Ouvrouin, seigneur de Poligné. Les Ouvrouin sont une famille puissante originaire de Laval. L'éloignement des cimetières de Notre-Dame de Pritz et de Saint-Melaine et le voisinage du terrain que Jehan Ouvrouin concédait, rendit bientôt ce dernier commun à toute la ville. Sa destination première pour l'usage seulement des pauvres défunts de l'Hôtel-Dieu, lui avait fait donner le nom de Cimetière-Dieu.

L'éloignement de l'église paroissiale de Saint-Melaine engagea Jehan Ouvrouin à construire dans ce lieu une chapelle dans laquelle on pût célébrer la messe. Le terrain est mentionné dans un mémoire du juge de Laval (XVIIe siècle) comme ayant fondé à la fin du XIIIe siècle la première chapelle de Saint-Michel. Pour que le public pût en profiter, il la fit édifier en dehors de l'enceinte de sa demeure, dans le cimetière même, sur le bord du chemin qui conduisait à Saint-Melaine. Il la mit sous l'invocation de l'archange Saint- Michel, nom qu'elle conserva même lorsqu'elle fut élevée au titre de collégiale. Il la dota d'un revenu suffisant pour l'entretien d'un chapelain.

Guillaume Ouvrouin, évêque de Rennes, demande à être enterré dans la chapelle du Cimetière-Dieu, construite par son père et dotée par lui de quatre chapellenies. Guillaume Ouvrouin, évêque de Léon, fonde deux autres chapellenies, dont il paye, en 1366, au roi Charles V de France, l'indemnité due pour le fonds du premier et des deux derniers de ces bénéfices[1].

Jean Ouvrouin, frère aîné et exécuteur testamentaire de l'évêque de Léon, laisse, par son testament et en exécution de celui de Guillaume, 70 livres de rente pour que les sept chapelles soient érigées en autant de canonicats, et la chapelle elle-même en église collégiale. Le fils de ce Jean Ouvrouin, nommé en quelques titres René, laisse, aussi par testament, 30 livres de rente.

Fondation de la Collégiale

Jeanne Ouvrouin, dame des Hoches et de Poligné, fille de Jean et sœur de René, leur principale héritière, fut appelée à son accomplissement, « désireuse, elle-même, d'accroître le service divin dans la ville de Laval, où il n'y avait qu'un collège et une grande multitude de peuple »[2].

Par lettres du , Jeanne Ouvrouin convertit les quatre chapellenies « ordonnées être desservies en la chapelle Saint-Michel, construite par révérendère en Dieu Ouvrouin, évêque de Rennes et les deux ordonnées par Mgr Ouvrouïn, évêque de Léon, pour être desservies dans la même église, ainsi que celle fondée par son père, en autant de prébendes » auxquelles elle en ajouta une huitième[3]. Jeanne obligea les chanoines à être continuellement sur les lieux, « et au cas qu'ils n'y feront résidence continuelle et perpétuelle L'espace de deux mois, ils perdront incontinent leurs chanoineries et seront privés de leurs prébendes et Le patron ourra ou présenter d'autres. » [4]. Elle met à exécution la volonté de ses aïeux en établissant, par acte du , une huitième chapelle, et en présentant requête à Adam Châtelain, évêque du Mans, pour l'érection des huit chapelles en canonicats pour huit prêtres séculiers, dont la présentation était, par l'acte de fondation[5], réservée au seigneur et propriétaire du fief et manoir de Poligné, et le droit de collation au seigneur évêque du Mans.

Le suivant, Adam Chastelain, évêque du Mans, après une enquête faite sur les lieux par Jacques de Vernay, licencié es lois, qu'il qualifie de son fidèle conseiller, érigea par décret obtenu le l'église de Saint-Michel en collégiale et les chapelains reçurent le titre de chanoines. Il s'agit de la deuxième collégiale crée à Laval, après la Collégiale Saint-Tugal de Laval. Les chapelains obtinrent, en 1446, du roi Louis XI de France, étant à Orléans, des lettres-patentes de confirmation : on lui paya pour indemnité la somme de 200 écus d'or[7].

Jeanne imposa aux chapelains de Saint-Michel de nombreuses constitutions en les érigeant en collégiale. Avec les devoirs qu'elle leur imposa, l'acte contient une longue énumération des rentes et biens fonds dont cette pieuse dame les dota pour leur entretien et leurs honoraires, pour obéir aux volontés qui lui ont été laissées par ses aïeux Le revenu se montait à cent livres par an[8]. Jeanne Ouvrouin augmenta, par un testament du , la fondation de Saint-Michel d'une nouvelle chapellenie, qu'elle chargea de trois messes par semaine[9]. Jeanne Ouvrouin meurt avant le . Dans son testament[10], elle demande à être inhumée près de Guillaume Ouvrouin dans l'église qu'elle voulait estre accrue et allongée.

Conflits

C'est à cette même époque, vers 1413, que les chanoines du nouveau chapitre firent construire l'église en remplacement de la chapelle. Elle se trouvait sur le chemin que les habitants du Pont-de-Mayenne avaient à parcourir pour se rendre à leur église paroissiale de Saint-Melaine, et partageait à peu près la route en deux parties égales. Bientôt ils s'habituèrent aux offices des chanoines ; plusieurs y choisissaient le lieu de leur sépulture. Les chanoines exerçaient presque tous les droits de curé ; ils recevaient des offrandes, des legs étaient faits en leur faveur, au grand détriment de la paroisse. De vifs démêlés s'élevèrent à ce sujet entre le chapitre et le prieur de Saint-Melaine ; ce dernier réclamait, comme lui appartenant de droit commun, les honoraires dont il était privé par suite des empiétements des chanoines dans les limites de l'église confiée à ses soins[11].

Développement de la Collégiale

Le chœur est reconstruit en 1423. Le pape Nicolas V approuve et reconnait pour collégiale l'église du Cimetière-Dieu de Laval, et accorde des indulgences à perpétuité à ceux qui la visiteraient à certains jours de fête et contribueraient de leurs aumônes à sa décoration et à son entretien. Les chanoines étaient canonici conventatores collectantes, vivant sous une règle commune sans faire de vœux et sans être attachés à une cathédrale. Il n'y avait point de dignitaires. Une des prébendes avait été annexée à la cure de Saint-Melaine.

Martin Berruyer, évêque du Mans, vient, à la prière des chanoines, faire la dédicace de cette église le [12]. Les indemnités dues pour tous les biens associés à la Collégiale sont payées aux particuliers et au roi Louis XI, qui autorise cette érection par lettres patentes données à Orléans le .

Suivant un registre de comptes des recettes et dépenses, à partir du jeudi absolu (Jeudi Saint) 1477 au jeudi absolu de 1478, les chanoines de Saint-Michel tenaient en ce temps à ferme, de Jehanne Auvre veuve Olivier de Feschal, les terres et seigneuries de la Coconnière, Lavaïère, Autherive, Beloloiseau, Pontpré, la Brochardière et Havart.

Un chanoine nommé André le Gay[a 1], s'employa activement à ce premier agrandissement. Au dire de Guillaume le Doyen, ce chanoine fut un grand amateur de constructions. Il avait fait bâtir dans toute la rue du Manoir[13] des maisons jusqu'au Cimetière-Dieu. Il mourut dans un âge fort avancé[14] et vit, de son temps, compléter l'église de Saint-Michel par la construction de la nef qui fut bâtie entre 1480 et 1489 ainsi que par le revestuaire en 1487.

La Sacristie

Jean Bourré est un des trois personnages, portant chapeau sombre, se tenant derrière Louis XI (œuvre de Jean Fouquet)

Les chanoines augmentent leur église d'une sacristie, en 1490. Les paroissiens de Saint-Melaine, déjà jaloux d'une église qui portait préjudice à l'église paroissiale, en attirant les habitants du Pont-de-Mayenne, ou par tout autre motif, prétendirent avoir la propriété du terrain où l'église était construite. Ils démolissent les travaux du chapitre[a 2]. Cette affaire violente fut portée devant le Parlement de Paris. Un arrêt débouta les habitants de leurs prétentions et les obligea à reconnaître que l'emplacement de l'église et de la sacristie ne leur appartenait point, mais bien aux chanoines, et que ces derniers avaient tous droits sur ces lieux, pour y bâtir ou faire ce que bon leur semblerait. En outre, ils furent condamnés à remettre ce qu'ils avaient démoli dans le même état qu'avant, et à payer dix livres d'amende aux chanoines et dix livres à René de Feschal, seigneur de Poligné et de Marbouë. Jean Bourré, seigneur du Plessis-Bourré et de Jarzé, conseiller maître des comptes, seigneur de la châtellenie d'Entrammes, les servit en soutenant leurs droits auprès du roi. En 1495, une sacristie est ajoutée, et reconstruite en 1500.

Famille de Feschal

René de Feschal, en digne héritier de deux nobles familles, confirme les précédentes donations et donne, par acte du , au chapitre le pain, mais a la charge de l'office divin, au moyen de rentes[15]. Il dépend en outre du chapitre de Saint-Michel 8 maisons prébendales, à la charge de l'office divin, dont six, avec le cimetière et la cour communale, relevaient censivement du fief de Poligné, sous le devoir d'un denier chaque déclaration. Il meurt le et est enterré suivant ses dernières volontés dans le chœur de l'église de Saint-Michel.

Jean de Feschal, petit-fils de René, soutint contre le chapitre un procès au sujet des legs de son aïeul. Les chanoines obtinrent contre lui des lettres royales[16].

Position et obligations

Des droits de préséance soulevaient souvent des contestations avec les membres du clergé de la ville. Un concordat réglait en 1597 les rangs que devaient occuper aux sépultures les chanoines de Saint-Tugal et ceux de Saint-Michel, de même que les curés de la Sainte-Trinité et celui de Saint- Vénérand. Les chanoines de Saint-Michel prétendaient avoir le pas sur les curés de la Trinité et marcher après les chanoines de Saint-Tugal.

Saint-Tugal n'était point un chapitre royal ; il n'était pas très riche, et ses prébendes étaient moins productives que celles de Saint-Michel[17]. Sans parler des services et messes hautes qu'ils devaient célébrer, les chanoines de Saint-Michel chantaient tous les jours la messe et les vêpres, et aussi les obits exigés par l'acte de fondation de René de Feschal[18]. Le tous les ans, les chanoines solennisaient, avec une grande pompe, la dédicace de leur église. Ils conservèrent cet usage jusqu'en 1763[19]. Une autre cérémonie avait lieu en cette église le de chaque année, jour fixé, en faveur de cette collégiale, pour la célébration de la fête de l'apparition de saint Michel[20].

Le chapitre n'avait point le droit de conserver le Saint-Sacrement dans son église. Les chanoines font, le , une requête à l'évêque du Mans, pour qu'il leur soit permis de jouir de ce privilège[21]. Le Saint-Sacrement, depuis ce temps était exposé dans l'église de Saint-Michel à la vénération des fidèles au moyen d'une suspension. Julien Ixoseau, chanoine, comparait pour représenter le chapitre du Cimetière-Dieu de Laval, le à l'assemblée réparatoire du clergé qui se réunit au Mans, au manoir épiscopal, sous la présidence de l'évêque, pour la nomination des députés aux États généraux du royaume.

En 1676, d'après une bulle du Pape et l'autorisation de l'évêque du Mans, le service des Quarante-Heures, pendant les jours du Carnaval, s'établit en les églises de Saint-Michel et de Saint-Vénérand. Le résultat en est heureux, et, pour en conserver la mémoire et perpétuer en même temps les effets produits par la sanctification de ces jours, les chanoines de Saint-Michel et le clergé de Saint-Vénérand passent, le , devant Me Pottier, notaire et tabellion royal à Laval, un compromis par lequel ils s'engagent réciproquement, les chanoines à venir processionnellement chanter une grand'messe à Saint-Vénérand le lundi de Carnaval, et le clergé de cette paroisse à faire aussi processionnellement une station à Saint-Michel et à y chanter une grand'messe le de chaque année, jour d'une fête de saint Michel.

Protestantisme

Comme fondateurs du chapitre du Cimetière-Dieu, les seigneurs de Poligné avaient la disposition des prébendes et chapelles. Le droit de litre et de ceinture avec écussons, à l'intérieur comme à l'extérieur de l'église de Saint-Michel, leur appartenait.

Le protestantisme qu'ils professèrent pendant plus d'un siècle ne les priva pas complètement de ces privilèges. Le Parlement de Paris, par deux arrêtés des et , ordonna d'ôter et reblanchir les litres et ceintures funèbres que le seigneur de Poligné, faisant profession de la religion prétendue réformée, avait fait apposer en l'église du Cimetière-Dieu de Laval, avec défenses d'en plus mettre, tant qu'il serait de la R. P. R.. Les litres et les ceintures reparurent car Poligné possédait des seigneurs revenus à la religion catholique.

XVIIIe siècle

Les chanoines voulurent, en 1713, innover une procession de la Fête-Dieu à la chapelle de la Coconnière. M. le prieur-curé sans employer les moyens d'assignation, leur remontra seulement que ce serait empiéter sur les droits de sa cure. Le chapitre se désista et la procession n'eut pas lieu.

Parmi les chanoines, on distingue Julien Baudoin, auteur de plusieurs dissertations sur quelques points assez délicats de la liturgie.

Dans une assemblée du bureau de charité de l'année 1739, les députés du chapitre de Saint-Michel voulurent signer après MM. de Saint-Tugal et avant les curés de la Trinité. Ces derniers voulurent maintenir leur droit el signèrent les premiers. MM. du Cimetière-Dieu refusèrent leur signature et se retirèrent.

L'église de Saint-Michel possède alors un chœur avec autel à la romaine, entouré de stalles et séparé de la nef par de superbes balustrades, orgue au bas de l'église. Des chapelles latérales sont ajoutées en 1763[22]. Ces deux chapelles sont terminées dans la même année et sont bénies le par M. Étienne Couanier, curé de la Trinité et doyen rural de Laval, qui avait été chargé par l'évêque de présider en son lieu et place à cette cérémonie[23].

En , le cimetière de Saint-Michel portait des traces d'une profanation[24]

Le droit de présentation aux prébendes vacantes du chapitre de Saint-Michel avait été réservé, par Jeanne Ouvrouin, au seigneur et propriétaire du fief et manoir de Poligné, en sa qualité de seigneur de Poligné et de patron fondateur et dotateur dudit chapitre de Saint-Michel de Laval. Le présentateur est par exemple Jean-Baptiste Joachim Colbert, qui meurt en 1777. À l'occasion de la mort des seigneurs de Poligné, patrons du chapitre de l'église collégiale de Saint-Michel, les chanoines leur font d'imposants services. Mais en 1772, compte tenu de la misère existante, ils convertissent en aumônes, pour le bureau de charité de Saint-Vénérand, les sommes destinées au catafalque de la marquise de Colbert de Croissy, épouse de Jean-Baptiste Joachim Colbert.

La mort de Louis XV fait l'objet d'une délibération capitulaire de la part des chanoines de Saint-Michel en assurant un service funèbre, qui fait l'objet sous-jacent d'une lutte entre les deux collégiales.

Le service funèbre célébré pour Jean-Baptiste Joachim Colbert reste cependant un des plus imposants[25]. Les chanoines de Saint-Michel rendaient aussi parfois les honneurs de la sépulture aux défunts qui avoisinaient leur chapitre et décédaient dans une de leurs maisons[26].

Cependant le décès de Jean-Baptiste Joachim Colbert, en 1777, laissait sans patron-présentateur le chapitre de l'église collégiale de Saint-Michel. Les chanoines présentèrent eux-mêmes le à Louis XVI une requête à l'effet d'obtenir son acquiescement à la nomination d'un chanoine pour desservir une semi-prébende vacante en régale. Louis XVI, agréant leur demande, confirme, par acte royal donné à Versailles le , la nomination de l'abbé François Duchesne[27].

Vers la Révolution française

En 1781, Jean-Baptiste Duchemin de Mottejean[28], riche propriétaire de Laval, devient seigneur de Poligné. Lui appartient désormais la présentation à l'évêque des chanoines nommés aux prébendes vacantes de Saint-Michel. Il se met en devoir de remplir cette obligation[29].

Le chapitre de l'église collégiale de Saint-Michel, signifié par assignation de Hureau, huissier[30] pour la convocation et assemblée des États généraux du royaume[31], pour assister à l'assemblée des Trois-États qui sera tenue au Mans le , de concourir, avec les autres Députés du même ordre, à la rédaction des cahiers de doléances, plaintes et remontrances, et autres objets[32]. Le chapitre de Saint-Michel députa Mathurin Gaultier de Mérolles[33], l'un des chanoines, à l'assemblée du Mans.

Pour obéir aux lettres patentes du roi des et , ordonnant une contribution extraordinaire et patriotique du quart du revenu au-dessus de 400 livres, le chapitre déclare qu'il possède un revenu de 19.723 l. 19 s. 1 d[34]. Les dernières de leurs délibérations datent du 21 et [35].

Quelques mois plus tard, le chapitre était aboli et, le l'église fermée. Un peu plus tard encore, les biens du chapitre, et les ornements et les vases sacrés, et l'église, tout était vendu[45]. Les bâtiments furent affermés séparément el l'église transformée en écurie et en greniers à fourrages. Plus tard, l'église sert de caserne et en même temps d'écurie à des cavaliers passant par Laval.

XIXe siècle

En , Mme Dolse-Garay, avec l'autorisation et sous la direction du chef de l'administration départementale de la Mayenne, loua[46] à une société de catholiques l'ancienne église collégiale de Saint-Michel. Après des réparations exécutées au moyen de quêtes faites parmi les fidèles, elle fut ouverte au culte vers le commencement de 1801, jusqu'au jour où les réparations que l'on faisait à l'église Saint-Vénérand permirent d'y rétablir le culte.

L'église Saint-Michel était à cette époque entièrement dépouillée. Une ordonnance[47] du , avait réglé l'administration spirituelle de la paroisse de Saint-Vénérand, desservie en l'église de Saint-Michel de Laval[48], qui est ouverte au culte en .

L'église Saint-Vénérand de Laval, restaurée à l'intérieur devient définitivement l'église de la paroisse. Celle de Saint-Michel, de nouveau abandonnée, sert, pendant les grandes guerres de l'Empire, d'asile aux prisonniers de guerre[49], dont beaucoup mourront.

Circonstances de l'arrivée à Laval

La venue des Jésuites à Laval est à mettre en relation avec la « nouvelle » Compagnie de Jésus, après sa restauration en 1814 par Pie VII et la volonté de réintégrer les Jésuites dans une société post-Révolution française. Les jésuites agissent discrètement et leur implémentation provient de l'apostolat des missions. Au commencement de 1816, trois prêtres[50] de la Compagnie de Jésus font, le matin avant le jour, des conférences religieuses dans l'église d'Avesnières. Ils rencontrent tout d'abord une certaine indifférence voire une hostilité des fidèles de Laval. Puis, via leurs personnalités, ils rencontrent succès auprès des fidèles. Une Mission est établie dans l'église de la Trinité où, pendant près de deux mois, les jésuites se font écouter par une foule de toutes les classes de la Société ; il en résulte des conversions et deux cérémonies, marquée par l'expiation des crimes révolutionnaires, en présences des autorités civiles et militaires, qui sont à mettre dans le cadre historique de la Seconde Restauration.

La ville de Laval via leur maire Jean-François de Hercé leur demande d'installer une mission.

Installation à Saint-Michel

Après l'arrivée de trois prêtres supplémentaires, l'établissement s'installe à Laval. Via des dons effectués par les fidèles, les Jésuites sous la conduite de l'abbé René Morin[53] acquiert la Collégiale Saint-Michel rachetée à ses propriétaires profanes, ainsi que trois maisons anciennement occupés par les chanoines. L'église de Saint-Michel est réconciliée le . Jusqu'en 1830, la maison de Saint-Michel ne prit pas un grand développement à part l'édification de la chapelle, destinée alors aux réunions des congréganistes des deux sexes. La communauté demeurait dans un statu quo. On installe au maître-autel le tableau du grand archange que l'on voit aujourd'hui dans l'église des Cordeliers de Laval.

Statu quo

De 1816 à 1840, les religieux s'investissent dans les missions intérieures, pour reconvertir les populations et lutter contre la déchristianisation. Ils sont alors demandés dans d'autres régions de France, et l'activité apostolique demeure à Laval via la direction de congrégation mariale, ou encore des retraites ecclésiastiques. Les ordonnances de 1828 sont les premières mesures prises contre les Jésuites depuis leur rétablissement en France. Lors des journées révolutionnaires de 1830, ils sont attaqués à Laval de façon verbale et symbolique[54]. À la suite de la révolution de 1830, malgré les menaces d'un avenir incertain, les RR. PP. Jésuites commencent à édifier le corps de bâtiment à trois étages qui remplace les quatre maisons antérieures. Les évènements de 1832 les contraignent d'accepter comme locataire une partie des troupes en garnison à Laval. Après 1832, les Pères de Saint-Michel restaurent complètement l'intérieur de leur église, l'embellissent par des ornements architecturaux, et y élèvent un autel de marbre blanc derrière lequel apparaît la statue du grand archange, œuvre de Barème d'Ancenis[55].

Maison de formation

À partir de 1840, une maison de formation est installée. Les missionnaires sont devenus très peu nombreux depuis la diminution de leur activité. Un groupe de novices est établi de 1840 à 1845, puis dispersé. Les novices se disséminèrent, à l'exception de quelques-uns qui restèrent à Saint-Michel, entre autres l'abbé Alphonse Ratisbonne, frère de Théodore Ratisbonne, prêtre français d'origine juive converti au catholicisme. Il touchait l'orgue expressif de Saint-Michel, et il a reçu, dans cette église, la prêtrise des mains de Jean-Baptiste Bouvier, évêque du Mans.

Le corps de bâtiment qui relie l'église à celui de l'ancien chapitre était élevé. Il se trouvait sur le bord d'une rue, allant du pont d'Avesnières à la gare, avec une place au-devant de l'église.

Scolasticat

Saint-Michel devient alors un Scolasticat jésuite jusqu'en 1880. Dès 1843, les étudiants peuvent être formés à la théologie. La Deuxième République laisse aux Jésuites la liberté et la latitude au rétablissement de leurs collèges en France.

Le noviciat de Saint-Michel se reconstitue : de futurs peintres, des écrivains, des avocats, des élèves de l’École normale supérieure de Paris, des officiers militaires, des médecins vont peupler la maison des Jésuites. Les novices suivent à Saint-Michel des cours particuliers de littérature, de philosophie, de physique et de théologie, et ont à leur disposition une importante bibliothèque et un cabinet de physique. À partir de 1848, Saint-Michel accueille des étudiants jésuites de l'étranger. En 1854, la Philosophie est ajoutée à la Théologie[56].

Cette communauté des Pères Jésuites de Saint-Michel possèdent alors des prêtres reconnus :

Leur église renferme alors de nombreux tableaux [58].

La communauté est alors en pleine croissance. Un bâtiment d'importance est installé par Frédéric Studer à partir de 1869. Il concentre les Théologiens, et comporte une bibliothèque d'importance.

Expulsion en 1880

Sous la Troisième République, le mouvement anticlérical s'en prend aux congrégations avec vigueur. Le , le président du Conseil Charles de Freycinet promulgue deux décrets sur proposition de Jules Ferry, ministre de l’instruction publique, le premier décret pour expulser de France les jésuites et le second pour imposer aux autres congrégations non autorisées de se mettre en règle dans un délai de trois mois, sous peine de dissolution et de dispersion. À l’issue du court délai, les congrégations non autorisées (franciscains, dominicains, assomptionnistes…) sont expulsées.

Les Jésuites de Laval sont expulsés le . Le scolasticat part alors sur l'île de Jersey avec la bibliothèque[59] : il donne lieu à la création du scolasticat Saint-Louis de Jersey.

Réinstallation

Les Jésuites réinstallent par la suite dans la maison Saint-Michel de Laval leur noviciat en 1897 et leur juvénat en 1898.

Personnalités

On compte parmi les Jésuites notables ayant enseigné ou étudié à Laval :

Destruction

Le terrain est vendu par les jésuites à une société souhaitant édifier un supermarché. La chapelle, le scolasticat et les bâtiments sont détruits du 9 au , avec l'approbation du maire Francis Le Basser et des autorités religieuses. Cette destruction est effectuée malgré le dépôt d'un classement de l'ornementation gothique flamboyant de la chapelle Saint-Michel aux Monuments historiques[60].

Voir aussi

Bibliographie

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article..

  • Mémorial de la Mayenne, 1845, Godbert, Laval, p. 214-217.
  • Étienne-Louis Couanier de Launay, Histoire de Laval 818-1855, Godbert, [détail des éditions]
  • Études sur les communautés et chapitres de Laval. D'après le manuscrit de Louis-Julien Morin de la Beauluère. Publiées et annotées par Louis de La Beauluère. Avec des additions de J.-M. Richard. Laval, Imprimerie L. Moreau, Libr. A. Goupil, 1891.
  • Charles Meignan, Notice historique sur Saint-Michel de Laval, 1856, Feillé-Grandpré, Laval.
  • René Moreau[61], La fondation de Saint-Michel de Laval, Lettres de Jersey, no 42, 1928-1929, p. 387.
  • La Bibliothèque jésuite de Jersey : constitution d’une bibliothèque en exil par Sheza Moledina
  • Jacques Naveau, La Collégiale Saint-Michel du Cimetière-Dieu, La Mayenne, Archéologie, Histoire. no 1, 1979, p. 120-123.
  • Mémoires manuscrits de Maître Touschard, juge des exempts à Laval, sur le chapitre de Saint-Michel. Pierre Touschard, juge royal à Laval, est mort le .

Notes et références

  1. Les quatre chapellenies, dont l'une en l'honneur de la bienheureuse Vierge Marie, pour laquelle il assura un revenu de trente livres, une autre en l'honneur de l'apôtre Saint Pierre, son patron ; la troisième, de l'apôtre Saint André et la dernière pour les défunts. À chacune de ces trois dernières, il assigna un revenu de vingt livres. Il donna à la chapellenie de la Sainte Vierge la prééminence sur les autres, et ordonna que le chapelain célébrât par semaine cinq messes, une de la bienheureuse Vierge, une des anges et les autres pour les morts, lui laissant chaque année « une robe convenable à son état, qui lui sera donnée par son frère ou ses héritiers sur les biens qu'il laissera. » . Le chapelain de Saint-Pierre devait dire par semaine quatre messes en l'honneur du saint apôtre, et une pour les morts ; quant au chapelain de Saint-André, il devait dire quatre messes de ce saint et une du Saint-Esprit. Ces bénéfices ne pouvaient être donnés qu'à des prêtres qui ne jouissaient encore d'aucun autre : « nulla alia bénéficia ecclesiastica obtinentibus » sans pouvoir en faire remplir les charges par d'autres « qui tenebuntur in dictis capellaniis desservire ac personnaliter residere. » Ils ne pouvaient se faire dispenser par L'évoque même, à moins d'affaires de La plus grande importance.
  2. Jeanne aurait eu l'intention de placer dans son château de Poligné le collège qu'elle voulait fonder. Elle en fut empêchée par les guerres qui dans ce temps désolaient la région. Elle préféra le placer près de la ville, où un refuge lui était assuré en cas de surprise, en attendant que des temps plus tranquilles lui permissent de le transférer près d'elle. L'exemple des chanoines des Trois-Maries, chassés de Montsûrs par les Anglais, était tout récent sous ses yeux.
  3. Se réservant comme dame de Poligné, et à ses héritiers à cette terre, « toutes et quantes fois » les prébendes viendront à vaquer, le droit de patronage et présentation, elle en donna la collation à révérend-père en Dieu Mgr l'évêque du Mans et à ses successeurs.
  4. Elle fit construire pour chaque chanoine une maison autour du Cimetière-Dieu, assez près delà chapelle, et donna à chacun une portion de jardin clos de murs, contiguë à la maison qu'ils habitaient.
  5. Les biens affectés à la fondation de ces huit prébendes sacerdotales étaient à charge de l'office divin et consistaient en : 1° Les métairies de la Saulaie en Montflours ; les Onglées, la Chopinière et la Jambelière en Bonchamp ; la Corpochère en Sacé ; la Mautruère et la Noëguin en Louverné ; la Rouabière en la Bazouge-de-Chemeré ; la Réauté et la Chaloperie en Saint-Ceneré ; la Gandonnière en Montigné ; la Brezate en Courbeveille ; le Bas-Besnard en Astillé, le Grand-Etricher en Bazougers ; la Rommeraye en Arquenay ; la Chabossière et Chevaigné ou Grand-Juigné en Changé; le Pinçon et la Haye en Ahuillé; la Cressonnière en Saint-Jean-sur-Mayenne ; Saint-Melaine en Laval, et la Tisonnière en Avesnières. 2° Les closeries de la Fuye en Laval ; la Grange en Bazougers ; la Gaulerie en Cossé; la Bizardière en Bonchamp ; la Trigonnerie en Saint-Germain-le-Fouilloux ; Fresneau en Saint-Germain-de-l'Hommel ; le champ de la Croix-Couverte, les bois et pré du Laurier et le pré de la Blanchardière en Laval. 3° En 33 septiers de seigle (le septier faisait 8 boisseaux) sur les villages des Graveux en Bonchamp, de la Moutonnière, la Carrée et la Fauconnière en Grenoux ; sur le lieu et le village de la Valette en Argentré, le lieu et le moulin du Raffray, et la métairie de la Sellerie en Montigné. 4° Et en 14 boisseaux de froment sur la closerie de la Maison-Neuve en Saint-Berthevin. Le boisseau valait alors 2 sols.
  6. Il s'agit d'une illustre maison de la Mayenne, tirant son nom de la terre de Courceriers (Curia Cesaris) en Saint-Thomas-de-Courceriers. Le plus ancien connu est Cesbron de Courceriers, vivant en 1260. Jeanne, dont il est ici question, était fille d'honneur de Jeanne de Laval femme de Guy XII de Laval. Leurs armes: de gueules à 3 quintefeuilles percées d'or.
  7. Mémoire de Me Touschard.
  8. Titres de fondation. Décret d'Adam Chastelain.
  9. Elle s'en réserva la présentation en donnant la collation à Mgr l'évêque du Mans. Ce chapelain, d'après la volonté de la testatrice, fut chargé de l'office de sacristain ou « ségrétain. » Jean d'Hierray, évêque du Mans, approuva cette nouvelle fondation le 7 janvier 1446. Elle légua au chapitre une somme de quarante livres pour employer en ornements et réparations de la chapelle et pour faire chasubles et dalmatiques, étoles « fanons et chapes, toutes et chacune ses robes de soie qui lui sont demeurées de son très cher et honoré époux Mr des Roches et de son frère le seigneur de Poligné, excepté un dais blanc qu'elle donne à l'église de la Sainte-Trinité de Laval pour être employé en une chapelle. » Elle donna au Cimetière-Dieu « un bréviaire en une colonne, non noté, à être attaché et enchainé en la dite » église et un autre bréviaire noté, un bon et beau, qui est à l'usage de Léon en Bretaigne comme semble, sauf aux bénéficiers en la dite église à le échanger avec un autre et convertir qui soit à l'usage du Mans »
  10. Daté du 1er février 1422.
  11. À la demande de Jean, abbé de Toussaint, d'où dépendait l'église de Saint-Melayine, et de noble homme Jacques de Mascon, procureur du seigneur de Poligné, fondateur du Cimetière-Dieu, Jehan d'Hierray, évêque du Mans, intervint dans ce procès qui était sur le point de commencer, et réussit à rétablir la bonne intelligence entre le prieur et les chanoines. Une transaction eut lieu entre les parties, le 11 avril 1439. Elle reçut ensuite confirmation de Jehan d'Hierray. Pour obvier aux plaintes du prieur, curé de la paroisse de Saint-Melayne, et empêcher toute contestation pour l'avenir, une des prébendes du chapitre collégial de Saint-Michel fut unie et annexée au prieuré, de telle manière que Mr le prieur fût, à perpétuité, chanoine prébende du chapitre, et que le canonicat et le prieuré cure ne fussent plus qu'un seul et même bénéfice. Les fondateurs se démirent de la présentation en faveur de M. l'abbé de Toussaint, et la collation en resta à Mgr l'évêque du Mans. En présentant à la cure, l'abbé présentait en même temps au canonicat. Mais comme les soins continuels et journaliers qu'imposent les charges de pasteur pouvaient empêcher le curé de Saint-Melaine de remplir les devoirs de son canonicat, le prieur-curé eut la faculté de mettre à sa place un chapelain pour acquitter les obligations du chapitre. En abandonnant ses droits de présentation, le seigneur de Poligné, en qualité de fondateur, se réserva certains droits honorifiques comme marque de déférence de la part du prieur. Le curé nouvellement nommé était obligé de lui faire savoir le jour de la prise de possession de la cure. Le jour de son installation au chœur, dans la stalle qui lui était assignée en sa qualité de chanoine, après l'office terminé, il devait immédiatement, comme devoir de soumission et d'hommage, envoyer au château de Poligné un gobelet d'argent du poids d'un marc, plein de vin. Par suite de cette convention, il fut arrêté que, pendant tout le temps que le collège resterait dans ce même lieu, ou s'il était transporté dans le manoir de Poligné, ou dans tout autre lieu, pourvu toutefois que ce fût dans un lieu compris dans les limites de la paroisse de Saint-Melaine, le chapitre continuerait à recevoir tous les dons qui lui seraient faits, et qu'ils seraient distribués par égale portion aux chanoines, y compris le chanoine-curé. Les droits curiaux furent réservés au chanoine prieur-curé ; cependant si des paroissiens demandaient à être inhumés dans l'église du chapitre, les chanoines devaient partager également les droits de sépulture. Le prieur n'eut point de place distinguée de ses collègues : il prenait rang et stalle au chœur, suivant son degré d'ancienneté dans le chapitre.
  12. Il consacra les autels, dont le principal fut dédié à Dieu et mis sous l'invocation de l'archange saint Michel, le deuxième, du côté de l'évangile à saint Jean-Baptiste, le troisième, du côté de l'épître à saint Mathurin, dans la nef, un quatrième fut consacré à la Vierge mère du Sauveur et un cinquième à sainte Anne, il y eut une grande foule de monde à cette dédicace. On y vit entre autres, parmi l'assistance, Blaise Louvel, doyen de Saint-Tugal. La mémoire de cette dédicace fut conservée dans le chapitre. Le 28 mai du chaque année Les chanoines fêtaient avec grande pompe L'anniversaire «lu La dédicace de Leur église. Cet usage se conserva jusqu'à l'année 1763, époque ou Mgr de Froullay, évêque du Mans, remit, la célébration de certaines fêtes au dimanche qui suivrait le jour où elles se rencontreraient. La fête de la dédicace de l'église Saint-Michel fut reportée au dimanche dans l'octave de l'Ascension.
  13. Actuellement, Rue de Paradis.
  14. Aujourd'hui, 11 de juillet maistre Jehan le Jay, doyen de Laval et chanoine, ancien du Cymetière-Dieu et curé de Ruillé-le-Gravelais, recessit ab humants au dit an (1532). — Guillaume Le Doyen
  15. Il affecta au paiement de cette rente 64 fermes, « se retenant fief et seigneurie, sur ses soixante et quatre charges de blé, avec un denier de devoir requérable une fois la vie durant seulement du chanoine qui sera nommé pour homme vivant et mourant. Composition de la charge : 1° De 64 charges de froment (la charge était de 12 boisseaux) dont 7 sur le fief de la Coronnière et le reste sur 27 métairies. 2° De 50 charges de seigle, dont 5 sur le fief de la Coconnière et les autres sur 27 métairies. Ces charges se composaient suivant la mesure adoptée pour le boisseau dans telles ou telles paroisses, c'est-à-dire du poids de 32, 56, 64 livres, etc. Le boisseau valait alors 4 sols. 3° Et de 59 rentes en argent, la plupart sur des maisons de Laval, parmi lesquelles figurait l'auberge de Sainte-Barbe, rue Saint-Michel, pour une rente de 40 sols et qui s'élevaient en totalité à la somme de 261 1. 15 s. 7 d.
  16. Depuis la mort de René, la rente de 64 boisseaux n'avait pas été payée. Jean donna procuration à François de la Pommeraie, qui, le 3 décembre 1524, transigea avec le chapitre en présence de Guillaume Braudin, sieur de la Salle et de François Milliand, bachelier ès-lois. La rente fut assignée sur la Coconnière et d'autres lieux.
  17. La coutume était de dire à Laval que le son était pour Messieurs de Saint-Tugal et la farine pour Messieurs de Saint-Michel.
  18. Ces obligations furent, par une ordonnance de Mgr de Grimaldi, en octobre 1771, commuées en les Petites Heures, ainsi qu'il suit : Primes, Laudes avec lecture du Martyrologe, Tierce avant la messe du chœur, Sexte et Nones. Chaque jour auss était célébrée la messe dite du Pain, suivie du De Profundis avec les versets et les oraisons Inclina, Deus veniat, Fidelium, pour le fondateur. En outre, le dernier jeudi de chaque mois, le chapitre célébrait une messe dite du Saint-Sacrement, avec procession et Subvenite, fondée par Mathurin Huchedé, chanoine (5 octobre 1614), et une messe dite de la Croix, fondation de Jean de Chantepie (9 janvier 1526 ), le premier vendredi de chaque mois. On solennisait ensuite, par acte de fondation, en date du 10 août 1565, de Robert de Dureuil, de l'ordre de Saint-Augustin, prieur de Saint-Melaine sous le nom de Pierre Bloin, les fêtes de saint Robert, sainte Barbe et sainte Geneviève; celle desainte Anne, fondation de Jacques Ravault, chanoine, du 27 novembre 1623 ; de saint Guillaume, fondation de Guillaume Le Breton, chanoine, du 5 février 1604; comme aussi deux messes hautes dusaint nom de Jésus, fondation de René Garnier, chanoine, du 13 mai 1568, étaient chantées le 11 janvier et le 10 novembre de chaque année. Les honoraires d'une messe chantée a cette époque s'élevaient à 2 et 3 sols.
  19. Époque où un mandement de Mgr de Froulay, évêque du Mans, transféra la célébration de certaines fêtes au dimanche le plus rapproché du jour où elles devaient avoir lieu ; et, comme pendant le mois de mai il se trouve plusieurs dimanches privilégiés, la fête de la dédicace de saint Michel fut fixée au dimanche dans l'octave de l'Ascension.
  20. Du rit solennel mineur, sans octave, par Mgr de Grimaldi, de la famille des princes de Monaco, évêque du Mans, suivant une lettre de M. l'abbé de Glandèves, vicaire général, en date du 28 avril 1772.
  21. Ils lui exposèrent : « que leur chapitre étail composé de huit chanoines, quatre chapelains » prêtres el deux choristes, que journellement Le service divin était fait dans leur église: qu'ils ne possédaient aucun ciboire et que pour La plus grande excitation à La dévotion, ils lui demandaient à être autorisés d'en avoir un, attendu, ajoutaient-ils, que aucuns chanoines désirenl y faire fondations de messe de Saint-Sacrement. ». Peslier, prieur de Saint-Vénérand, forma opposition à cette demande du chapitre. Malgré ses réclamations, l'autorisation lion lui fut accordée, sans toutefois porter préjudice aux droits recloriaux de M. le prieur, et pourvu que le Saint-Sacrement fût expose de manière à être vu de tout le peuple et en lieu décemment et convenablement orné.
  22. C'est le 1er mars que la première pierre des deux chapelles consacrées, l'une au Sacré-Cœur de Jésus, l'autre à la mère du Sauveur des hommes, sont posées par haut et puissant seigneur messire Jean-Baptiste Joachim Colbert, marquis de Croissy, Sablé, Bois-Dauphin, comte de la Barre, baron de Princé, seigneur châtelain de Torcé, Précigné de la Géraudière, Poligné, Marboué et autres lieux, lieutenant-général des armées du Roi, capitaine des gardes de la porte de Sa Malesté, gouverneur de Crécy en Brie, et par haute et puissante dame Henriette-Bibienne de Franquetot, son épouse, représentés par Me Joseph-Martin de la Blanchardière, conseiller du Roi, lieutenant au siège de l'élection de Laval, sénéchal des fief et seigneurie de Poligné, et dame Thérèse Leclerc, son épouse.
  23. Il les dédia l'une au Sacré-Cœur de Jésus, et l'autre à la Sainte Vierge, mère du Sauveur
  24. Les barrières, placées l'une devant la rue de Baclerie, l'autre au bas du cimetière, avaient été enlevées. Les chanoines, après en avoir donné avis au juge de police, remplacèrent les barrières par un mur, et firent placarder à la porte de l'église un avis salutaire de leur part et une ordonnance de M. le juge de police. Peu de temps après, en janvier 1764, une brèche considérable était pratiquée dans le mur, l'avis et l'ordonnance biffés et déchirés, et de nouvelles profanations commistoire. Cette décision n'eut pas d'autre suite, et les coupables restèrent inconnus.
  25. Les cloches du chapitre sonnent, le 17 septembre 1777, depuis cinq heures et demie jusqu'à sept heures ; et le lendemain 18, toute la population de la ville, les officiers du siège de Poligné en robes, une députation du chapitre de l'église collégiale de Saint-Tugal, du chapitre des chanoines réguliers de Sainte-Catherine, du clergé des deux paroisses de la ville, des communautés des Dominicains, Cordeliers et Capucins, etc., assistèrent à ce service, rangés autour d'un catafalque orné d'un grand nombre de cierges et décoré d'armoiries. La nef était tendue de noir et le pourtour de l'église ceint à l'extérieur d'une bande blanche portant les armes du défunt. La messe fut chantée à quatre chapes, deux diacres et deux sous-diacres.
  26. Un jour, une demoiselle, Catherine Beaumesnil, vint à décéder dans une maison de la rue Saint-Michel. Les cloches de Saint-Vénérand et du chapitre sonnèrent pour la défunte. Puis, le lendemain, le clergé de Saint-Vénérand se rendit à sa demeure pour faire la levée du corps. La porte de la maison était fermée, et le cercueil de Mlle Beaumesnil au milieu da la nef de Saint-Michel. Le clergé de Saint-Vénérand, fort mécontent, s'en revient à son église, et célèbre quand même un service pour Mlle Catherine Beaumesnil. Pendant ce temps, les chanoines de Saint-Michel transportent le corps de la défunte sur le vieux pont, et là le remettent entre les mains du clergé de la Sainte-Trinité qui achève la sépulture dans le cimetière de cette paroisse, suivant les intentions exprimées par ladite demoiselle dans son testament. C'en était trop : MM. de Saint-Vénérand s'empressent aussitôt de recourir au ministère d'un officier public, et font dresser, le jour même, 28 décembre 1744, en leur nom, sur la tombe du cimetière de Saint-Michel, par Me Jean Sédillier, notaire au comté-pairie de Laval, une protestation de leur part contre le chapitre de Saint-Michel, attendu que les sieurs chanoines n'ont aucun droit de paroisse et ne sont au cimetière de Saint-Michel que par emprunt de territoire, par tolérance, en attendant que le seigneur de Poligné eût un autre lieu pour les placer.
  27. Il fera partie des 14 martyrs de Laval.
  28. Jean-Baptiste Duchemin de Mottejean, écuyer, seigneur du Verger, de l'Epine et de Poligné, naquit le 17 décembre 1716 et mourut en son château de Poligny, le 22 mai 1797. Il avait été capitoul de Toulouse et se maria trois fois: 1. a Marie-Josephe Duchemin de la Frogerie, sa cousine; 2. a Jeanne du Bois de la Blandinière ; 3. à Marie Delphine Chon.
  29. C'est par un acte public qu'il s'en acquitte, suivant a minute d'un procès-verbal dressé par un notaire de Laval. Par-devant nous Jean-Baptiste-Charles Josset, notaire royal apostolique du diocèse du Mans, reçu ès siège présidial et sénéchaussée du Mans, etc., au siège royal de Laval, y demeurant paroisse Saint-Vénérand, soussigné, fut présent messire Jean-Baptiste Duchemin de Mottejean, écuyer, seigneur de la terre, fief et seigneurie de Poligny, demeurant à sa maison de l'Epine, paroisse d'Avesnières, etc.
  30. « à la requête de M. le procureur du Roi au bailliage royal de Laval, en vertu des lettres du Roi données a Versailles le 24 janvier 1789.
  31. joints, et de l'ordonnance de M. le sénéchal du Maine, rendue en conséquence le 1er février 1789, à l'effet de comparoir devant lui.
  32. Exprimés en ladite ordonnance, et de procéder a la nomination des Députés qui seront envoyés aux États généraux. »
  33. Il était fils de Mathurin Gaultier de Mérolles, lieutenaut général à Laval
  34. Que ses charges se montent à 8.758 1. 9 s. Que le reste est de 10.965 1. 10 s. 1 d. Dont le quart est de 2.741 1. 7 s. 6 d.
  35. Elles sont consignés sur leurs registres, et indiquent : « Le chapitre de L'église collégiale de Saint-Michel de Laval, ordinairement assemblé après la grande messe, au son de la cloche, au lieu et manière accoutumée, es personnes Le premier jour on s'est occupé du spirituel et on s'est mutuellement exhorté à l'union et à la charité fraternelle, à l'exactitude à assister à l'office et à la fidèle observation des lois de l'Église dans la célébration du service divin, et on a ensuite fait lecture des statuts. Le second jour, après la lecture des statuts on s'est occupé du temporel ; on a procédé à la distribution des charges.
  36. doyen d'âge. Il était très décrépit d'après Isidore Boullier et ne fut point incarcéré pendant la Révolution française.
  37. Emigré, il passa le temps de la Révolution française en Allemagne. A son retour, sa raison était aliénée et il se croyait évoque de Munster. Il est mort en 1813.
  38. Né à Laval. Il passa le temps de la Révolution française à Paris et continua d'y demeurer ensuite. Revint à Laval, prêtre habitué à Saint-Vénérand. Mort en 1816. Fils de Nicolas d'Avrillé des Essarts et de Nicole Gaultier
  39. Déporté en Angleterre, rentré au Concordat. Desservant de la paroisse de Saint-Isle. Mort en 1806. Né à Laval en 1716, le 16 novembre. Fils de Joseph Frin de Saint-Germain et de Anne Beuscher.
  40. Déporté en Angleterre, rentré avec Nicolas Matagrin, contraint de retourner en Angleterre, où il mourut.
  41. Ancien vicaire de Saint-Vénérand. Né à Laval en 1752. Arrêté dans une émeute en 1791. Déporté en Angleterre, rentré à l'époque du 18 fructidor : obtint la permission de rester chez sa mère avec des gardes. Mort peu après. Fils de Nicolas-Jean-Charles Matagrin, écuyer, et de Duchemin du Clos. Les Matagrin sont originaires de Troyes, où ils étaient consuls et conseillers en la chambre de l'échevinage. Etablis à Laval au commencement du XVIIIe siècle. Leurs armes étaient: d'azur à la fasce d'or accompagné de 3 molettes de même 2 et 1.
  42. Né en 1721.
  43. Né en Bretagne. Chargé de desservir l'église de Saint-Melaine, Déporté et mort pendant la Révolution française.
  44. Né à Laval. Déporté, mort peu de jours après son arrivée à Jersey.
  45. La maison de Saint-Michel fut vendue nationalement et achetée par M. Dolsegaray.
  46. Suivant bail attesté de maître Josset, notaire a Laval moyennant 72 livres, entre l'acquéreur et une réunion de personnes pieuses représentées par MM. Duchemin de Vaubernier et Deschamps de la Bellangerie.
  47. Effectuée par l'abbé Duperrier.
  48. Dont le personnel se composait de l'abbé Grippon, vicaire de Notre-Dame de Sablé, desservant, remplacé plus tard par l'abbé Alexandre-Marie Guérin de la Roussardière, ancien curé de Saint-Vénérand et chanoine de Saint-Michel avant la révolution, des abbés Latour et Danguy, vicaires, et Morin, prêtre-sacristain, auxquels s'étaient joints plusieurs autres ecclésiastiques encore sans destination. M. Duperrier avait fait les nominations le 21 décembre 1800, et l'église n'est ouverte qu'au mois d'avril suivant. Il fut fait des engagements dans cet intervalle : Pierre-Jacques Triquerie fut ajouté aux deux autres vicaires, et M. Roussin fut fait sacristain au lieu de M. Morin désigné d'abord.
  49. Certains sont très jeunes, entre 18 et 19 ans.
  50. Ils proviennent de Sainte-Anne-d'Auray. Ils envisageaint au début de fonder à Auray un centre de missions. Ce projet est supplanté par l'établissement d'un petit séminaire à Laval.
  51. Extraite du Journal de Laval, mai 1816.
  52. Plus tard le 12e léger.
  53. Né à Sablé-sur-Sarthe en 1752, vicaire à Saint-Léger avant la Révolution française, se réfugie à Laval au moment de l'occupation de cette ville par les Vendéens et y reste pendant la Terreur dans le but d'y exercer son ministère. Il est à l'origine de l'établissement des Dames de l'Adoration perpétuelle à Haute-Follis près Laval, et, de l'autre, l'établissement des Pères de la Foi dans la maison de Saint-Michel du Cimetière-Dieu de Laval,
  54. En 1831, la croix des Jésuites est arrachée du sol pour être jetée dans la Mayenne.
  55. Cette restauration avait lieu en 1835, et en 1837 le R. P. Arthur Martin décorait la chapelle de la Congrégation et la transformait en un oratoire, style ogival flamboyant, avec dentelles et découpures
  56. À la suite de l'arrivée d'étudiants de Vals-près-le-Puy qui quittent la Haute-Loire.
  57. Archéologue.
  58. Entre autres les tableaux des quatre Évangélistes ; dans la chapelle de la Sainte-Vierge, les tableaux de Pierre Claver et le Songe de Nabuchodonosor; dans celle du Sacré-Cœur les tableaux de Jean de Britto et de André Bobola; dans la chapelle de Saint-Alphonse, la Conversion de saint Paul renversé sur le chemin de Damas ; dans la chapelle de Saint-Ignace, la statue de ce saint, dont la tête est celle de la statue de leur ancien collège de la Flèche, puis un portrait de saint Stanislas.
  59. La Bibliothèque de Jersey constitue le noyau initial de la Collection jésuite des Fontaines en dépôt depuis 1998 à la Bibliothèque municipale de Lyon.
  60. Le Figaro, 9 juillet 1968. Archeologia, no 25, novembre-décembre 1968.
  61. Il a rédigé une histoire sur Saint-Michel de Laval qui est restée non publiée, et manuscrite, dont l'exemplaire est conservé chez les Jésuites de Vanves.
  • Citations de Guillaume Le Doyen, (° ~ 1460 Laval - † ~ 1540 Laval), notaire, chroniqueur, poète mayennais du XVe siècle :
  1. Le cueur du Cymetière-Dieu
    De ce temps fut faict en ce lieu,
    Edifié par les chanoines
    Et fondeurs qui prindrent peines,
    Dont motif fut l'un d'eulx moult gay
    Nommé messire André Le Gay
    Luy mesme, avant que mourir
    La nef d'église vit bastir
    Chaëres, orgues, plusieurs imaige
    Car avait revenus et gaiges ;
    Cent ans avait le bon seigneur
    Quant l'âme rendit par honneur.
  2. (1492): Et le jour de l'Ascension
    Dont veulx cy faire mension
    D'un exploit qui ne fust pas jeu
    Et fust au Cymetière-Dieu
    Par aulcuns serviteurs de paine
    Qui demouroit à Sainct-Melayne
    Et abatirent, pour mal faire
    La maison du Revaistuère
    Qui estoit comme presque faicte ;
    Ceulx de la ville d'une traicte
    Qui avoint droict au cymetière
    Donnèrent en couraige deffaire
    L'édifice et tomber par terre
    Ce qui fust faict : dont vint grant guerre.
    Puis messieurs envoyèrent quérir
    Un mandement juc à Paris
    Ou firent escripre tel divis
    Que bon leur sembla par le Roy
    Dont fusmes mis en mal arroy.
    Car à tous ceulx de Saint-Melayne
    Mille francs cousta de leur layne
    Par les motifs de Marbouë
    Et aussi maître Jehan Bourré.

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