Méry de Vic
Méry de Vic (ou Merry de Vic, de Vic Sarred, ou Vic de Sarred) est un homme d'État français du XVIIe siècle. Deuxième vicomte d'Ermenonville (à la mort de son frère Dominique, 1610)[1]. Il est mort le , à Pignan.
Il est le fils de Raymond de Vic[2], seigneur de Camarde et de Travers, et de sa seconde femme comtesse de Sarred. Neveu de Pierre Sarred (ou Pierre de Sarred), secrétaire du dauphin, futur François II, il est pourvu de la charge de receveur alternatif de Vannes le , secrétaire du roi en 1563, secrétaire des finances du duc d'Anjou, futur Henri III[3], intendant des finances (1569-1570), puis secrétaire de la chambre du roi Henri III et trésorier de France, général des finances du comté de Blois[4].
Il a pour frère Dominique de Vic (1551-1610), le «capitaine Sarred» ou Farrède, qui a combattu pour les rois Charles IX, Henri III et Henri IV. Il est nommé, en 1598 après le traité de Vervins, gouverneur de Calais, Boulogne, Amiens, premier vicomte d'Ermenonville.
Il s'est marié le avec Anne Bourdineau (décédée en 1610), fille de Jacques Boudineau, seigneur de Boisblandin et Baronville, et d'Anne Garrault.
Biographie
Il est maître des requêtes du duc d'Anjou, le futur roi Henri III, puis maître des requêtes de l'Hôtel du roi. La charge lui est donnée par les lettres du en remplacement de Jean Vetus. Il reçoit le prieuré Notre-Dame de Longpont en 1578.
Le , il est nommé président au parlement de Toulouse, puis conseiller d'État.
En 1588, il est intendant de justice et police à Limoges, puis en intendant en Auvergne pour y maintenir l'ordre et y représenter le roi.
C'est un diplomate apprécié. Il négocie avec les Ligueurs. Le , il arrive à Toulouse où Henri IV l'envoie pour négocier avec les Ligueurs le retour du Languedoc dans l’obédience royale. Le , Méry de Vic, il écrivait au roi qu’il ne devait pas s’attendre à une reconnaissance rapide de son autorité[5]. Il participe aux Commissions de Loudun et de Châtellerault auprès des Assemblées Protestantes en 1596.
En 1597, il est nommé intendant de justice en Guyenne, puis intendant du Lyonnais (1597-1600). Après l'édit de Nantes, enregistré par le parlement de Grenoble, le , il est avec Lesdiguières, Ennemond Rabot d’Illins, premier président du parlement de Grenoble, commissaires de l'édit nommés pour le Dauphiné, qui ont pour mission d'assurer le rétablissement du culte catholique et l’organisation du culte réformé. Ils jouent le rôle de médiateurs[6].
Il est envoyé en ambassade entre et décembre 1605 auprès des cantons de la Confédération suisse où il négocie avec Nicolas Brûlart de Sillery une alliance avec les Suisses (Traité de Soleure signé le ). En 1603, il intervient avec les cantons suisses pour modérer les Genevois dans leurs négociations avec le duc de Savoie, Charles-Emmanuel Ier, qui devait conduire à la signature du traité de Saint-Julien[7]
Il participe aux négociations de l'accord de Poitiers de 1611.
Lui et son frère Dominique sont représentés sur le tableau dit la Vierge de Vic réalisée par Frans Pourbus le Jeune. La chapelle de la Vierge dans l'église Saint-Nicolas-des-Champs (Paris, 3e arr.) est concédée à la famille de Vic ; Dominique de Vic y dépose ce tableau en 1617. Méri occuperait l'extrémité droite et Dominique serait représenté à gauche. Avec La Messe de Saint Gilles, ce tableau est l'un des deux seuls à représenter la couronne de Saint Louis[8].
Méry de Vic est nommé garde des sceaux de France par Louis XIII, du au .
Descendance
Huit enfants connus[9] :
- Dominique de Vic (1588-1661), abbé du Bec Hellouin (), prieur de Longpont[10], conseiller d'État, archevêque d'Auch en 1629. Ne pas confondre avec son oncle paternel Dominique de Vic ;
- Gédéon de Vic († ), comte de Furnes, troisième vicomte d'Ermenonville[11], maréchal de camp ;
- Charles de Vic († ), abbé de Notre-Dame de Gourdon et Froimont ;
- Méry II de Vic († ), seigneur d'Ermenonville ;
- Éléonore de Vic († 1676), prieure de Saint-Michel à Crépy-en-Valois ;
- Diane Claire Denise de Vic, mariée à Pierre Gamin († 1619), seigneur de Vicq et Saint-Péravy, maître des Requêtes, puis à Jean Sevin († 1661), seigneur de Bizay et La Grange, conseiller au parlement de Paris ;
- Charlotte de Vic, mariée en 1612 à Léonard Le Genevois de Blaigny († janv. 1631), chevalier, baron de Blaigny, capitaine de chevau-légers ;
- Denise de Vic († 1676), mariée à François de Grené, baron de Courcelles-en-Brie[9].
Notes et références
- CAIX DE SAINT-AYMOUR (Vte de) Mémoires et documents pour servir à l'histoire des pays qui forment aujourd'hui le département de l'Oise : (Picardie méridionale, nord de l'Ile de France) (1898), p. 6-7.
- Racines et Histoire : Famille de Vic
- Persée : Xavier Martin, Pouvoir royal et finances urbaines au temps des guerres de Religion : deux épisodes de l'histoire angevine, p. 43-63, Annales de Bretagne et des pays de l'Ouest, Année 1974, no 81-1
- Anselme de Sainte-Marie (1625-1694), Honoré Caille Du Fourny, Ange de Sainte-Rosalie (1655-1726), père Simplicien, Histoire généalogique et chronologique de la maison royale de France, des pairs et grands officiers de la couronne et de la Maison du roi, et des anciens barons du royaume, tome 6, p. 539, Paris, 1730
- Cairn Info : Michel de Waele, Autorité, légitimité, fidélité : le Languedoc ligueur et la reconnaissance d’Henri IV
- Laura lasutto, Étude d’un écrit antiprotestant : la Piperie des Ministres & fausseté de la Religion prétenduë, ... par le Sr de Pasthée gentilhomme dauphinois Advocat au parlement de Grenoble..., Lyon, Loys Muguet, 1618
- Sabaudia : Traité de Saint-Julien (1603)
- « La Vierge de la famille de Vic », sur insecula.com (consulté le ).
- Étienne Pattou, « Famille de Vic », sur racineshistoire.free.fr, 2010, mise à jour 2015 (consulté le ), p. 3.
- Chronique du vieux Marcoussis : Dominique de Vic, un enfant devenu prieur de Longpont
- CAIX de SAINT Aymour Comptes-rendus et mémoires / Comité archéologique de Senlis, Société d'histoire et d'archéologie de Senlis. (1897), p. 10.
Voir aussi
Bibliographie
- François-Alexandre Aubert de La Chesnaye-Desbois, Dictionnaire de la noblesse, contenant les généalogies, l'histoire et la chronologie des familles nobles de France, Volume 12, p. 787, Paris, 1778 Texte
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