Fontarrabie

Fontarrabie (nom officiel en basque : Hondarribia[1] ; en espagnol : Fuenterrabía) est une commune du Guipuscoa dans la communauté autonome du Pays basque en Espagne située à la frontière française sur la rive gauche de l'estuaire de la Bidassoa, en face d'Hendaye, avec Irun, Pasaia et Lezo pour voisins.

Elle est baignée au nord par la mer Cantabrique et à l'est par la baie de Txingudi ou Chingoudy que forme l'embouchure de la Bidassoa entre la France et l'Espagne.

La vieille ville fortifiée est édifiée sur un promontoire surplombant l'estuaire, face à la France.

Fontarrabie est traditionnellement un port de pêche. C'est actuellement une station balnéaire appréciée pour sa plage sur l'estuaire et sa montagne plongeant dans la mer, le Jaizkibel.

Sur le territoire de la ville, se trouve le principal aéroport du Guipuscoa, à 20 km de Saint-Sébastien.

Elle forme avec Hendaye et Irun la communauté urbaine transfrontalière Bidasoa-Txingudi.

Hondarribia, qui signifie gué sableux en basque, est connue sous les noms espagnol de Fuenterrabía et français de Fontarrabie ou Fontarabie. La forme basque est stable depuis le Moyen Âge. Les formes romanes de ce nom semblent être une latinisation tardive.

Désignation

Étymologie

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Le nom de la ville est attesté sous diverses formes au cours des siècles : Hundarribia, Ondarribia, Ondarrabia. La plus ancienne mention écrite date du XIIe siècle, tandis que la forme actuelle apparaît pour la première fois dans un document de la fin du XVIIIe siècle. Actuellement, lorsqu'ils parlent en basque (euskara), ses habitants appellent leur ville Honddarbi (prononcer « Onyarbi »), qui est une forme syncopée de Hondarribia. Ce mot signifie en basque « gué de sable », nom qui est parfaitement identifiable par un contemporain bascophone et qui, aux dires des historiens, pourrait avoir une relation avec la configuration géographique de la ville.

Par contre, le nom latinisé de la ville est mentionné un peu plus tard, au début du XIIIe siècle, sous la forme Fontem Rapidum ou Fontem Rapitum dans la lettre de la fondation de la ville. Il évoluera postérieurement en roman vers Fuenterrabía en espagnol et Fontarabie en français, c'est-à-dire "source Rrabya", ce nom étant documenté dès le Moyen Âge. On a beaucoup spéculé sur la signification étymologique du nom castillan : le premier élément "Fuente" - le mot « source » - est, semble-t-il, clairement établi, mais le second élément reste plus obscur. Il y a quelques siècles[Quand ?] l'hypothèse a été émise que le second élément était rabbi, laissant sous-entendre une origine hébraïque de ses habitants. Actuellement, la version la plus répandue parmi les linguistes[Lesquels ?] de l'étymologie du nom romanisé de la ville est une évolution par déformation du nom basque Hondarribia dont la signification originelle aurait été oubliée.

Jusqu'en 1980, le nom officiel de la commune était Fuenterrabía, nom qui est changé cette année-là en Hondarribia par décision du conseil municipal. Depuis 1989, le seul nom officiel de la commune reconnu est Hondarribia. Sur presque tous les panneaux indicateurs de route et sur les documents officiels, documents touristiques et autres, la ville apparaît uniquement sous cette appellation. Mais les Espagnols continuent largement à utiliser le nom Fuenterrabía et les Français Fontarabie ou Fontarrabie.

Les habitants de Fontarrabie sont appelés fuentebirrenses en castillan et hondarribitarrak (hondarribitarra au singulier) en basque. Toutefois le gentilé d'origine basque est actuellement le plus utilisé de manière habituelle en espagnol. Il arrive aussi que les habitants de Fontarrabie reçoivent le surnom de vikingos ; cela serait dû au fait qu'il y aurait davantage de personnes blondes à Fontarrabie que dans les localités voisines, ce qui accréditerait la thèse d'un héritage d'anciennes incursions vikings.

Armoiries

Blasonnement :
Écartelé : au 1 d'or à l'ange d'azur ailé d'argent, tenant en sa main droite une clef de sable ; au 2 d'argent au lion rampant de gueules ; au 3 d'azur au navire au naturel sur une onde de sinople dans laquelle nage une baleine de sable ; au 4 d'or à une sirène tenant un miroir, adossée à un triton tenant une grenade, l'ensemble au naturel sur une onde de sinople. Sur le tout, un écu d'azur au château d'argent accompagné en chef de deux étoiles d'or[2]..
Commentaires : Ces armoiries, respectant peu les règles héraldiques, sont notamment sculptées sur la Puerta de Santa Maria (1694) avec une orle de douze drapeaux et étendards et divers trophées militaires.

Géographie

Géographie physique

Vue aérienne de Fontarrabie et Hendaye.

Fontarrabie est située sur la rive ouest de la baie de Chingoudy ou Txingudi en basque. Cette baie est formée par l'estuaire de la rivière Bidassoa qui prolonge la frontière franco-espagnole déjà marquée par la rivière Bidassoa dans son dernier tronçon. Autour de cette baie sont implantées les localités de Fontarrabie, Irun (pour la partie sud) et la localité basque française d'Hendaye (sur la rive est). Ces trois villes forment ensemble la communauté urbaine transfrontalière de Bidasoa-Txingudi.

Quartiers

Village de pêcheurs.

Fontarrabie a deux quartiers historiques qui forment la partie la plus ancienne et monumentale de son centre urbain :

  • Alde Zaharra ou Vieux Centre qui correspond au centre historique fortifié ; il s'agit d'un ensemble de bâtiments d'un grand intérêt artistique et historique, dans lequel vivent plus de 1 500 personnes ;
  • le quartier Portua ou quartier de la Marine ou du Port, qui est l'ancien quartier des pêcheurs situé hors de l'enceinte et qui présente une architecture à caractère populaire avec des maisons traditionnelles de pêcheurs de couleurs vives.

Les autres quartiers de la ville sont :

Démographie

Évolution démographique
1900 1910 1930 1940 1950 1960 1970 1981 1991
4 3455 1756 1815 9947 3638 58110 47111 27613 524
2000 2005 - - - - - - -
14 94615 955-------

La population augmente considérablement lors de la période estivale.

Économie

Tourisme

L'économie de Fontarrabie est liée principalement au tourisme.

La plage de Fontarrabie est très vaste. Elle se situe entre les ports de plaisance et de pêche.

Pêche

L'activité ancienne et traditionnelle de la pêche a beaucoup perdu de son importance.

Fontarrabie est toujours un port de pêche actif, l'un des plus grands du Guipuscoa avec celui de Getaria. Mais ce secteur économique est en décroissance depuis des décennies et le poids de la pêche dans l'économie locale diminue avec le temps. Les emplois liés directement à la mer avoisinent actuellement 5 % des emplois dans la ville, comme c'est aussi le cas dans l'ensemble de l'économie de la région.

Le port de pêche de Fontarrabie est géré par la Confrérie de Mareantes de San Pedro, confrérie de pêcheurs dont l'origine remonte à 1321. Les installations portuaires sont modernes et disposent d'une salle d'adjudications (marché à la criée), de chambres frigorifiques, de balances de pesage, de plates-formes pour la charge de camions, d'une usine de glace, etc.

La commune fait partie de l'Eurocité basque Bayonne - San Sebastian.

Histoire

La place du Guipuscoa.

Les découvertes archéologiques dans la baie de Fontarrabie attestent que le port existait à l'époque romaine. La ville est citée en 1150 dans la charte de ville accordée à Saint-Sébastien par le roi de Navarre Sanche le Sage. La charte de ville fut concédée à Fontarrabie après sa conquête par le roi de Castille Alphonse VIII en 1203, avec les coutumes de Saint-Sébastien. Unie à la couronne de Castille avec le Guipuscoa, la cité fut fortifiée en 1200 et eut, dans son histoire, à subir de nombreux sièges et assauts, dont les plus célèbres sont l'occupation franco-navarraise (1521-1524) et le siège par les Français en 1638, à la suite de quoi, Fontarrabie reçut le titre de « ville très loyale et très valeureuse », en plus de celui de « ville très noble et très loyale » qu'elle possédait déjà. Le titre actuel de la ville est : « Très noble, très loyale, très valeureuse et toujours très fidèle[2] ».

En 1615, un échange des princesses a lieu sur l'île des Faisans, dans la baie de la Bidassoa, pour les mariages des couronnes de France et d'Espagne.

Ville basque disputée entre la Navarre, la Castille et la France, Fontarrabie a la particularité d'avoir appartenu au diocèse de Bayonne jusqu'en 1566, puis à ceux de Pampelune (1566-1861), Vitoria (1861-1949) et enfin Saint-Sébastien (depuis 1949).

Liste des assauts sur la ville

  • En 1280, les troupes du roi de France Philippe III le Hardi, en guerre avec le roi de Castille, Alfonse X le Sage, essayent de prendre la ville sans succès.
  • En 1476, le roi de France Louis XI envahit le Guipuscoa et assiège Fontarrabie. Cette opération est menée avec l'appui du roi portugais Alphonse V, de sa femme et de sa nièce, Juana la Beltraneja, candidate au trône de Castille.
  • En 1521, le légitime roi de Navarre, avec l'aide du roi de France François Ier, essaye de récupérer son royaume annexé quelques années plus tôt par Ferdinand le Catholique. Une armée commandée par Guillaume Gouffier de Bonnivet s'empare de Fontarrabie le 19 octobre, après un siège de 12 jours. La ville restera aux mains des navarrais jusqu'à leur rédition le 27 février 1524.
  • En 1638, dans le cadre de la guerre de Trente Ans, Fontarrabie subit son siège le plus célèbre. Le prince de Condé, à la tête d’une armée de douze mille hommes, en est chassé par une sortie des sept mille défenseurs de la ville[3]. La fin de ce siège est fêtée chaque année par ses habitants avec l’Alarde. Malgré cela, la ville est à nouveau assiégée et prise l’année suivante, l’ingénieur Pierre de Conty d'Argencour participant au siège côté français.
  • En 1719, la ville est prise, après un siège d'un mois, par les troupes françaises du roi Louis XV le 17 juin commandées par le maréchal de Berwick[4].
  • En 1794, elle est encerclée le 1er août puis prise à nouveau par les troupes républicaines françaises de la Convention commandées par les généraux Moncey et Charles Louis Joseph de Gau de Frégeville pendant la guerre des Pyrénées. Les fortifications côté est, face à la France, sont ensuite rasées.
  • En 1836, la ville est attaquée pendant la Première Guerre carliste, le 11 juillet, par un corps expéditionnaire britannique (légion de volontaires anglais), commandé par le général Evans, envoyé par le roi du Royaume-Uni Guillaume IV en soutien aux troupes loyalistes d'Isabelle II. L'attaque échoue et les britanniques se retirent. La Ville est finalement conquise l'année suivante, le 18 mai 1837, par la légion britannique.

Patrimoine

Monuments

L'église Notre-Dame-de-l'Assomption et le château de Charles Quint.
Fontarabie par Armand Dumaresq (1873).
Le Palacio de Zuloaga.
Fontarabie en 1843, par Eugène de Malbos.

Le centre historique de Fontarrabie a été déclaré Conjunto Monumental (monument historique). Il correspond au périmètre de l'enceinte fortifiée historique de la ville. Aujourd'hui, il subsiste encore une partie importante des murailles et des remparts, comme les deux portes d'accès à la place forte. À l'intérieur de la vieille ville, les rues pavées forment un plan rectangulaire dans lequel se trouvent de belles maisons avec balcons en fer forgé. Sur les hauteurs de la vieille ville, se trouve le château de Charles Quint. Il a été restauré a minima et réhabilité pour être transformé en Parodor (Chaine d'hôtels de luxe espagnols installés dans des monuments historiques) à l'époque franquiste. La légende veut que son fondateur soit le roi de Navarre Sancho Abasco. Il se situe au bord de la Plaza de Armas et près de l'église "Santa Maria de la Asunción" (Sainte Marie de l'Ascension) aussi appelée "Nuestra Señora del Manzano" (Notre-Dame du Pommier). L'ancienne poudrière qui datait du XVIIe siècle a été récemment réhabilitées ; à l'intérieur s'y trouve actuellement le centre d'interprétation de la ville fortifiée.

Festivités et traditions

  • Fête de la Vierge de Guadaloupe : aux environs du 8 septembre on fête l'Alarde (es)célébrant la fin du siège de 1638 dont Fontarrabie est sortie vainqueur contre le Prince (français) de Condé.
  • Lors de la semaine Sainte, une procession du Vendredi saint a lieu dans les rues de la vieille ville. Cette procession est appelée « Procession du Silence », et c'est l'une des dernières processions de la Semaine Sainte qui ont été conservées dans la province du Guipuscoa.
  • Le 25 juillet, lors de la fête de Santiago (Fête de la Saint Jacques) ont lieu les festivités de la Kutxa, qui célèbrent la prise de possession des charges de la Confrérie de Mareantes de San Pedro (confrérie des pêcheurs de Fontarrabie), qui sont annuellement renouvelées le 29 juin. Une procession monte habituellement depuis le siège de la confrérie dans le quartier de la Marine jusqu'à l'église paroissiale Nuestra Señora del Manzano située dans le vieux centre. Un jeune préside le défilé en portant sur sa tête le coffre (en basque kutxa), où sont conservés les actes de la confrérie.
  • Le 15 août ont lieu les festivités du quartier de Jaizubia pour la fête de l'Assomption.
  • Le 4 octobre ont lieu les festivités du quartier d'Amute (à l'occasion de la Saint-François).

Gastronomie

La tradition veut que le 25 avril (jour de la Saint-Marc), les marraines offrent à leurs filleuls une opila de San Marcos (biscuits).

Sports

Fontarrabie possède une équipe de traînières (sorte d'aviron de mer très populaire sur toute la côte cantabrique), le Hondarribia Arraun Elkartea avec sa traînière Ama Guadalupekoa. En 2005, Fontarrabie a gagné la prestigieuse Bandera de la Concha.

Elle possède également une équipe de basket féminine, Irun-Hondarribia dans la Liga Feminina.

Personnalités

Références

  1. (eu) Toponymes officiels du Pays basque de l'Académie de la langue basque ou Euskaltzaindia, avec la graphie académique actuelle ainsi l'équivalent en français ou espagnol. Autres sources: Euskal Herriko udalerrien izendegia [PDF] ou directement sur le site d'Euskaltzaindia (EODA).
  2. Revue d'études basques EKAINA, notamment le no 40 contenant: Hubert Lamant-Duhart, armoiries en Pays basque, 1883-1884
  3. Gérard Folio, La citadelle et la place de Saint-Jean-Pied-de-Port, de la Renaissance à l’Époque Contemporaine, in Cahier du Centre d’études d’histoire de la défense no 25 Histoire de la fortification, 2005 (ISBN 2-11-094732-2), En ligne , consulté le 3 mars 2007 p 38
  4. Gérard Folio. op. cit. p 41
  5. data BNF

Annexes

Bibliographie

  • Guides Diamant, Biarritz, Bayonne, St. Jean de Luz, Hendaye, Fontarabie, Cambo, St. Jean-Piéd-De-Port, Paris, Hachette, , 180 p. (lire en ligne)

Articles connexes

Liens externes

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