Jeanne II de Navarre

Jeanne II () est reine de Navarre de 1328 à sa mort. Elle est la seule enfant de Louis X de France et de Marguerite de Bourgogne.

Pour les articles homonymes, voir Jeanne de France, Jeanne de Navarre et Jeanne II.

Jeanne II de Navarre

La reine Jeanne II de Navarre,
Livre d'heures de Jeanne de Navarre de Jean Le Noir, v. 1336-1340.
Titre
Reine de Navarre

(21 ans, 6 mois et 5 jours)
Avec Philippe III (1328-1343)
Couronnement , en la cathédrale de Pampelune
Prédécesseur Charles Ier
Successeur Charles II
Comtesse d'Évreux et de Longueville

(24 ans, 3 mois et 28 jours)
Prédécesseur Marguerite d'Artois (Évreux)
Alips de Mons (Longueville)
Successeur Charles II
Comtesse d'Angoulême et de Mortain

(7 ans, 11 mois et 13 jours)
Prédécesseur Domaine royal français
Successeur Charles II
Biographie
Dynastie Capétiens
Date de naissance
Date de décès (à 37 ans)
Lieu de décès Conflans
Sépulture Basilique de Saint-Denis
Père Louis X de France
Mère Marguerite de Bourgogne
Conjoint Philippe III de Navarre
Enfants Jeanne de Navarre
Marie de Navarre
Blanche de Navarre
Charles II
Agnès de Navarre
Philippe de Navarre
Jeanne de Navarre
Louis de Navarre

Monarques de Navarre

La paternité de Jeanne reste toutefois douteuse car sa mère a été impliquée dans l'affaire de la tour de Nesle, mais Louis X reconnaît sa fille peu avant sa mort[1]. Cependant, les barons de France sont opposés à l'idée de voir une femme accéder au trône et élisent roi de France Philippe V, frère de Louis X. Les nobles navarrais rendent également hommage à Philippe. La grand-mère de Jeanne, Agnès de Bourgogne, ainsi que son oncle, Eudes IV de Bourgogne, essaient sans succès de récupérer pour Jeanne les comtés de Champagne et de Brie, qui lui reviennent de droit. Après avoir épousé une des filles de Philippe V et reçu les deux comtés en dot, Eudes renonce au nom de Jeanne à ses revendications sur la Champagne et la Brie en échange d'une compensation en . Jeanne épouse Philippe d'Évreux, membre de la famille royale de France.

Décédé en 1322, Philippe V est remplacé sur les trônes de France et de Navarre par son autre frère, Charles IV. À la mort de Charles en 1328, les Navarrais expulsent le gouverneur français et proclament Jeanne reine de Navarre. En France, Philippe de Valois est couronné roi. Il conclut un accord avec Jeanne et son époux où, en échange de la renonciation de Jeanne sur la Champagne et la Brie, il l'accepte comme souveraine de Navarre. Jeanne et son époux sont couronnés ensemble à la cathédrale de Pampelune le . Le couple royal coopère étroitement pendant leur règne conjoint, mais Philippe d'Évreux est plus actif. Cependant, ils résident la plupart du temps dans leurs domaines en France. La Navarre est alors administrée par un gouverneur en leur absence.

Biographie

Soupçons d'illégitimité

Jeanne est la fille unique de Louis X le Hutin, roi de France et de Navarre et de sa première épouse Marguerite de Bourgogne. Elle naît le [2], plus de six ans après le mariage de ses parents[3]. Son père est alors le fils aîné et héritier du roi de France Philippe IV le Bel[4].

Marguerite et ses deux belles-sœurs, Jeanne et Blanche de Bourgogne, sont arrêtées en , sous l'inculpation d'adultère avec les chevaliers Philippe et Gauthier d'Aunay[5]. Après avoir été torturé, l'un des chevaliers confesse qu'ils ont tous deux été amants de Marguerite et Blanche pendant trois ans[5]. Les frères d'Aunay sont exécutés et Marguerite et Blanche incarcérées à Château-Gaillard[5]. Marguerite y meurt un an plus tard, sans doute à cause des mauvaises conditions dans lesquelles elle est détenue[5]. À la suite de ce scandale connu sous le nom d'affaire de la tour de Nesle, la légitimité de Jeanne devient douteuse, parce que sa mère est accusée d'avoir commencé à entretenir des relations adultérines l'année où Jeanne a été conçue[6].

Philippe IV le Bel meurt le et le père de Jeanne accède au trône de France sous le nom de Louis X[7]. Son règne est bref mais lorsqu'il meurt le , il reconnaît Jeanne comme sa fille légitime. Louis laisse enceinte sa seconde épouse, Clémence de Hongrie[3]. D'après un accord conclu lors d'une assemblée des barons de France le , si la reine Clémence donne naissance à un fils, il sera proclamé roi, mais s'il s'agit d'une fille, elle et Jeanne ne pourront hériter que de la Navarre, de la Champagne et de la Brie, terres que Louis détenait de sa propre mère Jeanne Ire de Navarre[8]. Il est également décidé au cours de cette assemblée que Jeanne sera envoyée auprès de sa famille maternelle en Bourgogne mais qu'elle ne pourra se marier sans l'accord des membres de la famille royale[8].

Éviction du trône

Image tirée de l'Arbre de la généalogie des rois des Francs de Bernard Gui. Jeanne y est représentée avec sa famille directe : son père Louis X, sa mère Marguerite de Bourgogne, sa belle-mère Clémence de Hongrie et son demi-frère Jean Ier le Posthume.

Clémence donne naissance à un fils le , qui est proclamé roi sous le nom de Jean Ier le Posthume. Ce nourrisson meurt au bout de quatre jours[9]. L'oncle maternel de Jeanne, Eudes IV de Bourgogne, qui se trouve alors à Paris, entame des négociations avec Philippe de Poitiers, frère cadet de Louis X, afin de protéger les intérêts de Jeanne[8]. Philippe ne répond pas aux requêtes d'Eudes et se fait lui-même sacrer roi de France à Reims le . Les états généraux de 1317, convoqués par Philippe V le suivant, statuent sur les droits de Jeanne à la couronne de France[10]. Cumulant les inconvénients d'être mineure et de ne pouvoir défendre sa cause, d'être une fille et de pouvoir par mariage faire échoir le royaume de France en des mains étrangères, et de légitimité douteuse, Jeanne est évincée de la succession au trône par l'assemblée qui conclut au « principe de masculinité », plus tard formalisé sous le nom de Loi salique. Se faisant reconnaître roi, Philippe fait main basse sur la Champagne et la Brie, lésant les droits de sa nièce Jeanne[11]. Il est également reconnu roi de Navarre par une délégation de nobles navarrais[12].

La grand-mère maternelle de Jeanne, Agnès de Bourgogne, envoie des lettres aux principaux barons de France dans lesquelles elle considère comme illégal le sacre de l'usurpateur mais Philippe V conserve le trône sans grande opposition. Les lettres adressées par Agnès aux seigneurs de Champagne les pressent de refuser de rendre hommage à Philippe et de protéger les droits de Jeanne[13]. Dans une autre lettre, Eudes IV affirme que le déshéritement de sa nièce va à l'encontre du « droit divin législatif, par la coutume, dans l'usage conservé dans des cas similaires dans les empires, les royaumes, les fiefs, dans les baronnies, dans une telle période qu'il n'y a pas de mémoire du contraire »[13]. Leur hostilité à Philippe V est brisée lorsque l'oncle de ce dernier, Charles de Valois, un des plus influents grands féodaux, affirme soutenir les arguments de son neveu[9].

Philippe et Eudes parviennent à un accord le . Philippe offre en mariage à Eudes sa fille aînée Jeanne, à laquelle il accepte de transmettre en héritage les comtés de Bourgogne et d'Artois. Par ailleurs, Philippe V propose le mariage de la jeune Jeanne de Navarre avec son cousin Philippe d'Évreux, pour une dot de 15 000 livres et le droit d'hériter de la Champagne et de la Brie si le roi Philippe vient à mourir sans descendant mâle[13]. Eudes IV accepte enfin que Jeanne renonce à ses droits sur la France et la Navarre à l'âge de 12 ans[14]. Il n'existe pourtant de nos jours aucune preuve que cette renonciation ait eu lieu[15]. Le mariage entre Jeanne de Navarre et Philippe d'Évreux est célébré le [16]. Jeanne est ensuite confiée à la garde de la reine Marie de Brabant, la grand-mère de Philippe d'Évreux qui vit retirée dans son douaire à Mantes[17]. Bien qu'ils vivent alors l'un près de l'autre, Jeanne et Philippe ne sont pas élevés ensemble en raison de leur différence d'âge[18]. Leur mariage n'est consommé qu'en 1324[19].

Profitant des morts successives de Philippe V et de Marie de Brabant en [16], Eudes IV de Bourgogne soustrait sa nièce du pouvoir royal afin de veiller à ses droits. La mort de Philippe V remet l'arrangement de 1318 en question et permet à Jeanne d'entrer en possession de ses biens puisqu'elle n'a pas encore atteint sa douzième année. Toutefois, Philippe V est remplacé sur le trône par son frère Charles IV, qui retient l'apanage de sa nièce[16]. Avec le même argument de la masculinité concernant la Navarre, il est couronné roi de France et de Navarre. En 1323, Charles exige un renouvellement du traité concernant la dévolution de la Champagne et augmente la compensation financière de Jeanne, ce qui la prive définitivement d'une réclamation ultérieure sur la Champagne. Néanmoins, l'arrivée au pouvoir de Charles IV ne satisfait guère les barons de Navarre, qui refusent de lui rendre hommage. En représailles, Charles refuse de leur confirmer les Fueros (libertés).

Extinction de la lignée capétienne directe

Charles IV meurt le , ce qui conduit à une nouvelle crise de succession. La veuve du roi, Jeanne d'Évreux, est enceinte, ce qui précipite la convocation des pairs et des barons du Royaume à Paris pour y élire un régent[20]. La majorité des barons reconnaît que Philippe de Valois détient la meilleure revendication pour obtenir le poste, car il est le plus proche parent mâle de Charles IV[21]. Pendant ce temps, les Cortes de Navarre se rassemblent à Puente La Reina le et remplacent le gouverneur français par deux seigneurs locaux[22].

La veuve de Charles donne naissance à une fille, Blanche, le . La naissance de Blanche provoque la fin de la lignée des Capétiens directs[16]. Jeanne de Navarre et son époux peuvent alors revendiquer le trône de France car ils descendent tous deux de rois de France, mais il existe au moins cinq autres concurrents, dont le régent Philippe de Valois[16]. Les représentants des différents prétendants à la couronne se réunissent à Saint-Germain-en-Laye pour conclure un compromis[16]. L'assemblée générale de Navarre va plus loin que celle de France et décide de franchir le pas : en mai, Jeanne reçoit la visite de représentants navarrais qui lui demandent de se rendre en Navarre et d'y prendre le contrôle du gouvernement, car la couronne lui appartient « par droit de succession et d'héritage ».

Philippe de Valois est couronné roi de France à Reims le [23]. Il n'a aucune revendication sur la Navarre, la Champagne et la Brie car il ne descend pas de la reine Jeanne Ire de Navarre[24]. Pour renforcer sa mainmise sur le trône de France, Philippe VI de Valois reconnaît en juillet à Jeanne et son époux le droit de régner sur la Navarre, déclarant le fief « tombé en quenouille »[25]. Philippe les persuade cependant de renoncer à la Champagne et la Brie en échange des comtés de Longueville, de Mortain et d'Angoulême[26],[27], car il veut contrôler la région stratégique autour des foires de Champagne[28],[29]. Des lettres du roi et de la reine de Navarre confirment cet engagement par le traité de Villeneuve en 1336[30]. Jeanne ne tarde pas à échanger le comté d'Angoulême contre des places dans le Vexin : Pontoise, Beaumont-sur-Oise et Asnières-sur-Oise[31],[32].

Avènement au trône de Navarre

Après la décision prise par l'assemblée générale de Navarre en , Jeanne est considérée comme le monarque légitime de Navarre[33]. Son avènement met fin à l'union personnelle entre la Navarre et la France créée par le mariage en 1284 de Jeanne Ire de Navarre et Philippe IV le Bel[11]. Pendant les mois qui suivent, Jeanne et son époux mènent des négociations avec les Cortes, surtout en ce qui concerne le rôle que va jouer Philippe d'Évreux dans le gouvernement du Royaume[34]. Bien que les Navarrais n'aient reconnu qu'à Jeanne son droit d'hériter du royaume, Philippe revendique le droit de gouverner au nom de son épouse[22]. Pendant l'absence du couple, des pogroms contre les Juifs éclatent dans les villes de Navarre[35].

Jeanne et Philippe d'Évreux envoient deux seigneurs français, Henri de Sully et Philippe de Melun, les représenter en Navarre pendant les négociations[34]. Les Navarrais se montrent d'abord réticents à l'idée d'accepter Philippe comme roi[36]. Les délégués de l'assemblée générale déclarent d'abord que Philippe sera autorisé à prendre part au gouvernement du Royaume au cours d'une réunion à Roncevaux en [37]. Toutefois, ils précisent que les éléments traditionnels du couronnement  dont l'élévation du monarque sur un bouclier et la distribution d'aumônes aux badauds  se feront aux côtés de Jeanne. Pour souligner le droit de Philippe de régner dans le royaume de son épouse, Henri de Sully se réfère à Paul de Tarse, qui avait affirmé que « la tête de la femme est l'homme » dans sa première épître aux Corinthiens[37]. Sully affirme par ailleurs que Jeanne a consenti à renforcer la position de son époux[37].

Jeanne et Philippe se rendent en Navarre au début de l'année 1329[38]. Ils sont couronnés à la cathédrale de Pampelune le [37]. Ils sont tous deux élevés sur un bouclier et jettent de l'argent au cours de la cérémonie[38]. Les deux époux signent le serment du couronnement, qui établit leurs prérogatives royales[37]. La charte souligne que Jeanne est « la véritable et naturelle héritière » de Navarre, mais déclare également que « tout le royaume de Navarre obéira à son consort »[39]. Néanmoins, les Navarrais ajoutent une clause selon laquelle Jeanne et Philippe devront renoncer à la couronne aussitôt qu'ils auront 21 ans, ou ils seront contraints de payer une somme de 100 000 livres[40]. Jeanne paye également une indemnisation à son mari pour ses dépenses liées à l'acquisition de la Navarre[37].

Le royaume de Navarre de 1314 à 1350

Règne conjoint avec son époux

Jeanne de Navarre, représentée en prières. Livre d'heures de Jeanne de Navarre.

Jeanne II et Philippe III de Navarre coopèrent étroitement pendant leur règne[35]. En dehors des 85 décrets royaux préservés pendant cette période, 41 documents ont été promulgués en leurs noms[41]. Pourtant, les sources suggèrent que Philippe était plus actif dans certains domaines du gouvernement, en particulier la législation[35]. Il signe 38 décrets seul, sans en référer à son épouse[42]. Seuls six documents ont été promulgués exclusivement au nom de Jeanne[42].

Après leur couronnement, le couple royal ordonne la prise de sanctions à l'encontre des meneurs des émeutes anti-juives ainsi que le versement d'indemnités aux victimes[43]. Les forteresses royales sont réparées pendant leur règne[35]. Le système d'irrigation dans les champs arides autour de Tudela est construit avec le soutien financier du couple[35]. Jeanne et Philippe veulent également maintenir des relations pacifiques avec les États voisins[44]. Un traité de paix est signé à Salamanque le avec la Castille[45]. Ils entament par ailleurs des négociations autour des fiançailles de leur fille aînée Jeanne avec Pierre, héritier du trône d'Aragon, dès 1329[46]. Pierre IV épouse finalement Marie, sœur cadette de Jeanne qu'il préfère. Pour permettre ce mariage, Jeanne se fait religieuse à l'abbaye de Longchamp en 1337 à l'âge d'onze ans et renonce l'année suivante à ses droits sur le royaume de Navarre au profit de sa sœur. Elle reçoit en dédommagement une rente de 1 000 livres, assise sur la seigneurie de Mantes[47].

Jeanne et Philippe quittent la Navarre en . L'historienne Elena Woodacre remarque que le « couple royal devait équilibrer les besoins de leurs territoires français aux côtés de la gouvernance de la Navarre », ce qui les conduit à alterner les séjours entre leurs différents domaines[48]. Jeanne et Philippe pouvaient difficilement être accoutumés aux « goûts et coutumes des Navarrais, et étaient étrangers à leur langue », selon l'historien José María Lacarra, ce qui explique aussi leurs absences régulières[49]. Pendant leurs séjours en France, des gouverneurs français administrent la Navarre : Henri de Sully occupe ce poste jusqu'à sa mort en 1336, puis Saladin d'Anglure le remplace[50].

Un conflit frontalier éclate avec la Castille en 1335, en ce qui concerne la possession du monastère de Fitero[44]. Pierre IV d'Aragon soutient les Navarrais et un nouveau traité de paix est signé avec la Castille le [44]. Jeanne et Philippe retournent en Navarre en . Cette seconde visite dure jusqu'en . Par la suite, Philippe visite à deux reprises la Navarre, mais sans que Jeanne l'accompagne[48].

Règne solitaire et mort

Buste de la reine Jeanne au Louvre.

Philippe III meurt en [51]. Jeanne remplace rapidement Philippe de Melun, qui a administré quelque temps la Navarre, par Guillaume de Brahe[52]. Elle démet aussitôt Brahe et nomme à sa place Jean de Conflans[52]. Ces changements reflètent selon Elena Woodacre les désaccords avec Philippe concernant l'administration de la Navarre[52]. En 1344, une copie des Fueros de Navarre est réalisée pour la reine en navarro-aragonais, à laquelle est ajoutée une colonne vide pour y apposer la traduction en langue d'oïl[49]. On en déduit ainsi que la reine parlait sans doute le français, même pour s'occuper des affaires concernant la Navarre[49]. Jeanne établit en 1345 le couvent de Saint-François à Olite[35].

Jeanne décide de retourner en Navarre, mais n'accomplit pas son souhait, probablement en raison de la possibilité de l'invasion de ses domaines français pendant la guerre de Cent Ans[51]. Jeanne et son époux avaient initialement soutenu Philippe VI contre Édouard III d'Angleterre, qui a revendiqué la couronne de France au nom de sa mère Isabelle, elle-même tante paternelle de Jeanne[53]. En 1346, toutefois, Jeanne est profondément déçue par les échecs militaires de Philippe VI. En novembre, elle accueille chaleureusement le comte de Lancastre Henri de Grosmont, qui commande l'armée d'Édouard III, et le laisse traverser son comté d'Angoulême en échange de la protection de ses terres[53]. Elle promet par ailleurs de ne pas construire de nouvelle fortification ou d'autoriser l'armée de Philippe à utiliser les siennes[53]. Philippe VI, empêtré dans le siège de Calais, ne peut agir en représailles contre Jeanne[53].

Jeanne meurt de la peste noire le [35]. Dans son testament, elle demande à son fils et successeur Charles II de financer la construction d'une chapelle à Olite[35]. Elle est enterrée à la basilique de Saint-Denis, bien que son cœur soit déposé au couvent des Jacobins de Paris aux côtés de celui de son époux[54],[55].

Mariage et descendance

Le , Jeanne épouse Philippe III d'Évreux, prince de sang royal français, fils de Louis d'Évreux  oncle de Louis X  et de Marguerite d'Artois. Mariée au château du Séjour du Roy à Charenton, elle y habite jusqu'à sa mort[56]. Ils eurent huit enfants :

Ascendance

Notes et références

  1. ed. A. Diverrès, Chronique métrique attribuée à Geoffroy de Paris, Strasbourg, Publications de la Faculté des Lettres de l’Université de Strasbourg, , v. 7711
  2. Gaëlle Audéon, Philippe le Bel et l’Affaire des brus, 1314, Editions L’Harmattan, « Collection Historiques, série Travaux », , 260 p. (ISBN 978-2-34320371-3), p. 36
  3. Woodacre 2013, p. 51.
  4. Woodacre 2013, p. xix, 51.
  5. Bradbury 2007, p. 277.
  6. Woodacre 2013, p. 52.
  7. Bradbury 2007, p. 276, 278.
  8. Woodacre 2013, p. 53.
  9. Bradbury 2007, p. 281.
  10. Woodacre 2013, p. 54.
  11. O'Callaghan 1975, p. 409.
  12. Monter 2012, p. 56.
  13. Woodacre 2013, p. 55.
  14. Woodacre 2013, p. 55-56.
  15. Woodacre 2013, p. 56.
  16. Woodacre 2013, p. 57.
  17. Woodacre 2013, p. 56, 71.
  18. Woodacre 2011, p. 197.
  19. Woodacre 2013, p. 71.
  20. Knecht 2007, p. 1.
  21. Knecht 2007, p. 1-2.
  22. Monter 2012, p. 58.
  23. Knecht 2007, p. 2.
  24. Woodacre 2013, p. 59.
  25. Recueil des anciennes lois françaises tome IV, page 363.
  26. Cazelles, Raymond., La société politique et la crise de la royauté sous Philippe de Valois., Librairie d'Argences, (OCLC 979624418, lire en ligne)
  27. J. R. Strayer, « La Société politique et la crise de la royauté sous Philippe de Valois. Raymond Cazelles », Speculum, vol. 34, no 4, , p. 656–658 (ISSN 0038-7134 et 2040-8072, DOI 10.2307/2850675, lire en ligne, consulté le )
  28. Jules Viard, « Philippe VI de Valois. Début du règne (-) », Bibliothèque de l'école des chartes, vol. 95, no 1, , p. 259–283 (ISSN 0373-6237, DOI 10.3406/bec.1934.449067, lire en ligne, consulté le )
  29. Lehugeur, Paul., Histoire de Philippe le Long, roi de France (1316-1322), Slatkine-Megariotis Reprints, (OCLC 251746991, lire en ligne)
  30. André Lefèvre, Les finances de la Champagne aux XIIIe et XIVe siècles, Bibliothèque de l'école des Chartes.
  31. Le Brasseur, Pierre, 1680?-1730?, Histoire civile et ecclesiastique du comté d'Evreux, Editions culture et civilisation, (OCLC 10664780, lire en ligne)
  32. Secousse, Denis-François VerfasserIn, Mémoire sur l'union de la Champagne et de la Brie à la couronne di France (OCLC 253436672, lire en ligne)
  33. Woodacre 2013, p. 61.
  34. Woodacre 2013, p. 62.
  35. Woodacre 2013, p. 66.
  36. Woodacre 2013, p. 62-63.
  37. Woodacre 2013, p. 63.
  38. Monter 2012, p. 59.
  39. Woodacre 2013, p. 63-64.
  40. Woodacre 2013, p. 64.
  41. Monter 2012, p. 59-60.
  42. Monter 2012, p. 60.
  43. Woodacre 2013, p. 66-67.
  44. Woodacre 2013, p. 69.
  45. Woodacre 2013, p. 69, 198.
  46. Woodacre 2013, p. 68-69.
  47. Marie-Laure Surget, « Mariage et pouvoir : réflexion sur le rôle de l'alliance dans les relations entre les Évreux-Navarre et les Valois au XIVe siècle (1325-1376) », Annales de Normandie, vol. 58, nos 1-2, 2008, p. 34.
  48. Woodacre 2013, p. 65.
  49. González Olle 1987, p. 706.
  50. Béatrice Leroy - Les débuts de la dynastie d’Évreux en Navarre.
  51. Woodacre 2013, p. 72.
  52. Woodacre 2013, p. 73.
  53. Sumption 1999, p. 556.
  54. Hulrs Viard, Les Grandes Chroniques de France, vol. 9, Paris, Librairie Ancienne Honoré Champion, 1927, p. 241.
  55. (en) Sharon Bennett Connolly, Heroines of the Medieval World, Amberley Publishing, , 320 p. (ISBN 978-1-4456-6265-7, lire en ligne).
  56. Jean Emmanuel Charles Nodier, La Seine et ses bords, p. 89.

Voir aussi

Bibliographie

  • Marc Gil, « L’enlumineur Jean Pucelle et les graveurs de sceaux parisiens : l’exemple du sceau de Jeanne de France, reine de Navarre (1329-1349) », dans Marc Gil et Jean-Luc Chassel, éditeurs, Pourquoi les sceaux ? La sigillographie, nouvel enjeu de l’histoire de l’art, (lire en ligne), p. 421-435.
  • Bruno Ramirez de Palacios, Charles dit le Mauvais : Roi de Navarre, comte d’Évreux, prétendant au trône de France, Le Chesnay, Bruno Ramirez de Palacios, , 530 p. (ISBN 978-2-9540585-2-8).
  • Micheline Peyrebonne, La véritable histoire de la loi salique, , 410 p. (ISBN 978-2-912476-64-7).
  • Jim Bradbury, The Capetians : Kings of France, 987-1328, Bloomsbury Academic, , 362 p. (ISBN 978-1-85285-528-4).
  • Fernando González Olle, « Reconocimiento del Romance Navarro bajo Carlos II (1350) », Gobierno de Navarra; Institución Príncipe de Viana, vol. 1, no 182, , p. 705–707 (ISSN 0032-8472, lire en ligne, consulté le ).
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  • (en) William Monter, The Rise of Female Kings in Europe, 1300-1800, New Haven (Conn.), Yale University Press, , 271 p. (ISBN 978-0-300-17327-7, lire en ligne).
  • Joseph F. O'Callaghan, A History of Medieval Spain, Cornell University Press, , 728 p. (ISBN 0-8014-9264-5, lire en ligne).
  • (en) Jonathan Sumption, The Hundred Years War : Trial by Battle, vol. 1, Woodbridge, University of Pennsylvania Press, , 384 p. (ISBN 0-85115-646-0).
  • Barbara W. Tuchman, A Distant Mirror : The Calamitious 14th Century, The Random House Publishing Group, (ISBN 0-345-34957-1).
  • (en) Elena Woodacre, The queens regnant of Navarre : succession, politics, and partnership, 1274-1512, New York, Palgrave Macmillan, , 267 p. (ISBN 978-1-137-33914-0).
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