Pogrom

Le mot pogrom (d'origine russe : погром) signifie détruire, piller. Il est utilisé spécifiquement dans plusieurs langues pour décrire les attaques, accompagnées de pillages et de massacres, contre les Juifs en Russie, perpétrées par la majorité chrétienne, sans réaction des autorités ou avec leur assentiment, entre 1881 et 1921[1],[2]. Il désigne aussi, de façon générale, des violences et des émeutes sanglantes dirigées par une partie de la population contre des minorités ethniques, religieuses ou d'origine différente de cette population.

Entête d'un article du Times de 1903 sur les pogroms de Kichinev.

Concernant les pogroms menés contre les Juifs, des violences similaires, mais d'ampleur plus limitée, surviennent à la même époque en Allemagne, en Autriche, en Roumanie et dans les Balkans[1]. Raul Hilberg définit le pogrom comme « une brève explosion de violence d'une communauté contre un groupe juif qui vit au milieu d'elle-même »[3].

Violences et massacres dans le bassin méditerranéen et en Europe avant 1880

Massacre des Juifs à Barcelone durant les émeutes anti-juives de 1391, J. Segrelles, 1910.
Juifs brûlés vifs à Deggendorf en Bavière et à Sternberg et Mecklenburg (Allemagne) en 1492, Chroniques de Nuremberg, 1493.

Pour Léon Poliakov[4] ou Gerald Messadié[5], le premier pogrom eut lieu en 38 lors des Émeutes antijuives d'Alexandrie.

Le Dictionnaire de la Shoah affirme que les premiers pogroms sont dus aux chevaliers de la première croisade en 1096[6],[7]. Il s'agit en fait du début d'une longue série de massacres qui émaille l'Europe pendant tout le Moyen Âge. Mais des pogroms sur le continent européen ont eu aussi lieu en Espagne, en 1013 à Cordoue[8], en 1066[9] et 1090 à Grenade, deux villes alors musulmanes, en 1391 à Barcelone ou en 1506 à Lisbonne au Portugal[10]2 000 Juifs furent massacrés[11].

− Les historiens estiment qu’entre 100 000 et 200 000 Juifs furent forcés à la conversion ou à l’exil dans la Péninsule Ibérique au cours du XVe siècle[12][réf. incomplète]. Plusieurs milliers furent exécutés par l’Inquisition pour marranisme (réel ou supposé), en particulier sous la direction de Torquemada[13]. D'autres sources indiquent qu'environ 350 000 marranes espagnols furent victimes de l'Inquisition entre 1480 et 1808, dont plus de 30 000 brûlés vifs et 18 000 brûlés en effigie[14].

Dans l'Est de l'Europe

Les Juifs ashkénazes sont présents en grand nombre dans l'Est de l'Europe depuis les XIIIe et XIVe siècles. Ils y ont joui d'un statut relativement favorable jusqu'en 1646, date du soulèvement des Cosaques zaporogues et de la population ruthène conduit par Bohdan Khmelnytsky. De nombreux massacres secouent l'Ukraine pendant deux ans, touchant les populations catholiques et, plus encore, les Juifs. Près de 100 000 Juifs périssent[15].

Les Juifs subissent de nouveaux massacres lors de l'invasion de la Pologne-Lituanie entre 1654 et 1656 par les armées tsaristes. A la suite de la victoire de Bogdan Khmelnitski, les Cosaques et les masses populaires se lancent dans des massacres des Juifs et d'autres populations. L'estimation du nombre de tués reste à plus de 100 000 morts et 300 communautés détruites[16], jusqu'aux travaux en 2003, du démographe israélien Shaul Stampfer (en) qui donne une approximation de 20 000 morts[17]. Nathan ben Moses Hannover (en) témoigne d'une extrême violence : « Certaines femmes avaient le ventre ouvert et des chats vivants y étaient placés. Les ventres ont ensuite été cousus avec les chats vivants restant à l'intérieur. Ils ont coupé les mains des victimes afin de ne pas pouvoir retirer les chats du ventre. Les nourrissons étaient suspendus aux seins de leurs mères. Certains enfants ont été transpercés avec des lances, rôtis au feu puis amenés à leur mère pour être mangés. Plusieurs fois, ils ont utilisé les corps d'enfants juifs comme des ponts improvisés sur lesquels ils ont ensuite traversé. » [18]

Après l'annexion d'une grande partie de la Pologne par la Russie, celle-ci abrite cinq millions de Juifs. Des violences antisémites se déroulent encore à Odessa en 1821, 1859 et 1871 mais on ne parle pas encore de pogroms.

Le , débutent les émeutes Hep-Hep à Wurtzbourg en Bavière. Ces émeutes antijuives se propagent en Allemagne durant l’été 1819, pendant lequel la foule pille les maisons et les magasins des Juifs.

Le massacre des Juifs de Sélestat (Bas-Rhin) en 1349. Illustration de 1628.
Le Pogrom juif de Strasbourg en 1349, peinture de E. Schweitzer, 1894.

En France

L’appel à la croisade d’Urbain II en 1095[19] déclenche une série de persécutions  qu'on n'appelle pas encore pogroms  de la part de milliers de paysans et de barons croisés envers les communautés juives de France et de Rhénanie. Malgré des oppositions de l’Église, ces croisades populaires massacrent et pillent en 1096 en Saxe, Bohême, Prague, Lorraine, Hongrie, Allemagne, puis, en 1146, à Worms, Magenza, Strasbourg et encore en 1194[20] en Angleterre, en France en 1251[21], ou en Aragon (Espagne) en 1320[22]. Ces événements[23] ayant fait des milliers de victimes ont laissé des traces dans les chroniques juives[24] du Moyen Âge.

D'autres attaques de communautés juives auront lieu sporadiquement en France jusqu'au climax de la Shoah : lors de la grande peste de 1348, contre les Juifs de Paris en 1380 et 1382[25], durant la période de l'Inquisition au XVe – XVIIe siècles avec ses auto da fés[26], sous la Terreur où des synagogues d'Alsace sont mises à sac[27].

Le dernier pogrom antisémite en France a eu lieu le à Durmenach[28],[29] et sa région dans le Haut-Rhin. Il est également appelé Juden Rumpel ou Judenrumpell[30]. Un odonyme (Rue du 29-Février) rappelle cet événement.

Les pogroms en Russie

Dans l'Empire russe

Cinq des 49 victimes du pogrom de Chisinau (Moldavie) en 1903.

La première vague de massacres désignés comme « pogroms » eut lieu entre 1881 et 1884. Alexandre III, qui succède à son père Alexandre II assassiné, met fin à la politique libérale de ce dernier. Conseillé par son ancien précepteur, Constantin Pobiedonostsev, devenu procureur du Saint-Synode, il mène dès son avènement une politique réactionnaire et antisémite. Les Juifs sont rendus responsables de l'assassinat de l'empereur précédent. La politique du gouvernement au sujet des Juifs tient dans ce programme : « Un tiers des Juifs sera converti, un tiers émigrera, un tiers périra[15] ». En 1881 éclatent plus de cent pogroms : les principaux sont ceux d'Elisabethgrad le , de Kiev le 26 avril, d'Odessa du 3 au [31], de Varsovie, alors possession russe, entre et , et de Balta le [32], et les mois suivants[33]. Les populations locales chrétiennes, soutenues et souvent incitées par la police du tsar, attaquent les communautés juives de la ville ou du village avec l'approbation des autorités civiles et religieuses. Aux destructions et pillages des biens des Juifs s'ajoutaient les viols et les assassinats[34]. La troupe n'arrive souvent que trois jours après le début du pogrom et il arrive qu'elle y participe. Le gouvernement russe utilise les pogroms pour limiter les droits économiques des Juifs et les expulser des villages.

Les cadavres des victimes du pogrom de 1906 dans la cour de l'hôpital juif de Bialystok (Pologne).

Entre 1903 et 1906, la sécheresse provoque de mauvaises récoltes qui font monter le prix des denrées, et la Russie traverse une grave crise révolutionnaire. Dans ce contexte, une deuxième vague de pogroms frappe les populations juives entre 1903 et 1906. Les plus importants sont ceux de Kichinev le , de Jytomyr en mai 1905 et de Białystok le . À Kichinev, où la presse et les autorités alimentent des rumeurs antisémites depuis plusieurs mois, c'est le meurtre d’un jeune chrétien, Mikhail Rybalenko, qui met le feu aux poudres. Accusés de crime rituel, les Juifs subissent un pogrom de trois jours — le gouverneur ayant donné l'ordre à la police de ne pas intervenir. Après le pogrom d', les Juifs de Kichinev organisent des comités d'autodéfense. C'est l’une des premières tentatives d’autodéfense dans l’histoire moderne des Juifs, mais cela n'empêche pas 19 d’entre eux de périr lors de nouvelles attaques les 19 et [35]. Isaac Babel a décrit le pogrom survenu en 1905 à Moldoveanca (en russe Moldavanka, faubourg d’Odessa peuplé de Juifs, de Moldaves, d'Arméniens, de Pontiques, et qui sera à nouveau le théâtre de massacres en 1941)[36].

Dans la Russie révolutionnaire

L'après-pogrom de Fastiv (Ukraine) en 1919.

Dans cette situation tendue, de nombreux jeunes Juifs rejoignent ce qu’Alain Brossat et Sylvia Klingberg ont appelé le « Yiddishland révolutionnaire »[37], c’est-à-dire des mouvements socialistes comme le « Bund » ou radicaux comme le Parti bolchevik. Ces derniers, en particulier en Pologne orientale, Ukraine, Bessarabie et dans les pays baltes, s’engagent après la Révolution russe de février 1917, du côté communiste, soutiennent la prise du pouvoir par les bolcheviks, combattent dans l’Armée rouge durant la guerre civile russe et certains rejoignent la Tchéka pour défendre la Révolution. Pour leurs adversaires, tous les Juifs de ces régions sans exception sont des ennemis à abattre (on les accuse alors de « judéo-bolchevisme »), et continuent à être persécutés par les anti-bolcheviks de toute obédience : on compte des milliers de victimes de pogroms pendant la guerre civile russe de 1918 à 1921. Des bandes de paysans en lutte contre l’Armée rouge et ses réquisitions, massacrent les familles juives avec l’appui de quelques troupes ukrainiennes. En Russie même, l’Armée blanche de Dénikine est à l’origine de plusieurs pogroms dont celui de Fastiv le [32]. Pour l'année 1919, les historiens ont recensé 6 000 morts dans les pogroms anti-juifs en Russie[38].

Après le pogrom, peinture de M. Minkowski, v. 1910

En tout, l'Empire russe a été pendant cette période le lieu de 887 pogroms majeurs et de 349 mineurs, qui auraient fait plus de 60 000 morts[39].

Les pogroms ont une double conséquence : l’émigration de 600 000 Juifs au cours des vingt dernières années du XIXe siècle, vers les États-Unis majoritairement, vers la Palestine ottomane, et la création du mouvement sioniste.

Entre les deux guerres mondiales

La synagogue de la Herzog Rudolf Strasse à Munich après son incendie lors de la nuit de Cristal en novembre 1938.
Cérémonie de « funérailles » de rouleaux de Torah profanés durant les pogroms de Kichinev.

La montée des idées nationalistes et racistes entre les deux guerres mondiales, en particulier en Allemagne dans les années 1930, attise les tensions envers les communautés juives. Le Parti nazi au pouvoir, conduit par Adolf Hitler, va institutionnaliser les pogroms et autres actes de violences antisémites désordonnés et mettre en œuvre des actes de plus grande envergure. Les lois de Nuremberg promulguées le déclarent les Juifs déchus de la nationalité allemande, mais ceci n'est qu'un prélude à des violences systématiques ; ce sera le cas lors du pogrom de la nuit de Cristal le [Note 1]. C'est l'agression le 7 novembre d'un conseiller de l'ambassade d'Allemagne à Paris, Ernst vom Rath, par un jeune juif polonais qui va donner le prétexte à ce pogrom. Joseph Goebbels, fort du soutien du Führer, qu’il avait rallié à son idée, mobilise dans la nuit du les militants nazis, avec le concours des gouverneurs de régions réunis à Munich. Il jette les militants nazis dans les rues pour un pogrom de très grande ampleur où les sections d'assaut nazies, les SA, fortes de plus d'un million de membres, et les Jeunesses hitlériennes s'en prennent aux synagogues et aux locaux des organisations israélites, ainsi qu'aux magasins et aux biens des particuliers. Les agresseurs sont pour la plupart en tenue de ville pour laisser croire à un mouvement populaire spontané. Près d'une centaine de personnes seront tuées à l'occasion de ce gigantesque pogrom. Une centaine de synagogues sont brûlées et 7 500 magasins sont pillés.

L'Allemagne n'est pas le seul pays à connaître des pogroms après la Première Guerre mondiale. En 1929, 67 Juifs sont assassinés par les Arabes de Palestine à Hébron[40]. Un autre pogrom a lieu du 3 au à Constantine, alors en Algérie française. Près de 1 800 personnes sont touchées par les pillages. La police française laisse faire[41].

Les pogroms pendant la Seconde Guerre mondiale

Le Dictionnaire de la Shoah précise : « La Shoah n'est pas à proprement parler un pogrom. Il y a bien lieu des pogroms pendant la Shoah, c'est-à dire des mouvements populaires et des massacres collectifs de Juifs par les populations locales[41] ».

En Europe de l'Ouest

Le , un pogrom a eu lieu à Anvers, en Belgique. Il est le fait d’organisations flamandes pro-allemandes de la Zwarte brigade, de la SS Vlaanderen et de la ligue anti-juive[41]. Des commerces juifs sont saccagés et deux synagogues sont brûlées.

Dans l'Est de l'Europe

Lviv, Ukraine, 1941.

Au début de la Seconde Guerre mondiale, pendant la période d'application du pacte germano-soviétique, l'engagement de certains membres du « Yiddischland révolutionnaire » (communistes juifs) aux côtés du NKVD stalinien qui procède alors à la déportation d'ex-fonctionnaires ou de notables baltes, polonais, ouest-ukrainiens ou roumains dans les territoires annexés par l'URSS en 1939-40, a décuplé l'antisémitisme dans ces régions envers tous les Juifs sans distinction, de sorte que lors de l'invasion allemande, certains chrétiens locaux ont secondé les nazis dans leur politique d'extermination en Union soviétique[37],[42], coordonnée par les Einsatzgruppen. Ceux-ci reçoivent l'ordre de massacrer les populations juives d'Union soviétique dans le cadre des opérations mobiles de tuerie accompagnant l'invasion de l'URSS. Pour eux, tout Juif est un bolchevik en puissance, et chaque Juif tué dans un pogrom est un Juif en moins à exécuter par leurs soins. Les Einsatzgruppen engagent ainsi leur responsabilité[43], l'armée allemande étant défavorable aux massacres. De plus, les Einsatzgruppen souhaitent que les populations locales prennent part aux pogroms pour des raisons de maintien de l'ordre, les pogroms sont perpétrés dans les zones où l'armée allemande n'avait pas encore établi son autorité.

Les premiers pogroms ont lieu en Lituanie. Dès les premiers jours de l'attaque allemande, des groupes armés anti-communistes lituaniens, dirigés par Algirdas Klimaitis (en), entrent en action contre l'arrière-garde communiste en pleine déroute[44]. La police de sécurité allemande (Sicherheitsdienst ou SD) persuade alors Klimaitis de retourner ses troupes contre les Juifs. Le pogrom de Kaunas, alors capitale de la Lituanie, fait 3 800 victimes. 1 200 autres sont tués dans des localités environnantes. En Lettonie, le pogrom de Riga fait 400 victimes. L'Einsatzgruppe filme les pogroms à des fins de propagande. Après la dispersion des anti-communistes, les pays baltes ne connaissent plus d'autres pogroms[45]. Le , à Jedwabne, au nord-est de la Pologne, 1 600 Juifs sont massacrés par la population locale devant les caméras allemandes qui filment la tuerie. Le pogrom ne laisse que 7 survivants parmi les Juifs[46].

Le a lieu en Roumanie un des pogroms les plus terribles de l'histoire moderne du peuple juif, le pogrom de Iași du  ; il s'est soldé par la mort d'au moins 13 226 Juifs. Le régime fasciste roumain considère alors tous les Juifs indistinctement comme des sympathisants de l'Union soviétique et des ennemis de la nation.

En Galicie, à Lwow, en représailles à la déportation d'Ukrainiens par les Soviétiques, plus de 1 000 Juifs sont livrés à la SD. À Tarnopol, après la découverte de trois cadavres allemands dans les prisons, 70 Juifs sont tués à la dynamite par les Ukrainiens. Un peu plus à l'est à Kremenets, en représailles à l'exécution de 150 Ukrainiens par les Soviétiques, 130 Juifs sont battus à mort par la population locale. Raul Hilberg précise que malgré leurs violences, les pogroms de Galicie n'ont pas fait autant de victimes que les Allemands le souhaitaient[47].

La violence est à chaque fois inspirée voire organisée par les Einsatzgruppen, sauf à Jedwabne, où l'initiative a directement été prise par les chrétiens locaux. Elle intervient toujours peu après leur arrivée. Elle ne s'étale pas dans la durée[42].

Dans le monde arabe

Rue principale du Mellah (quartier juif) après le pogrom de 1912 à Fez (Maroc)[48], connu sous le nom de Tritl[49].
Synagogue et maisons saccagées, Hebron, 1929.

La notion de « pogrom » appliquée au monde arabe et musulman est utilisée par des historiens comme Paul Fenton qui parle aussi d'une « longue série de massacres »[48] ou (en) Joseph Chetrit[50],[51] ou un essayiste comme Albert Memmi qui évoque « l'ensemble des petits pogroms successifs perpétrés dans les pays arabes »[52].

Cette notion est cependant contestée par certains spécialistes comme Ella Shohat : « la terminologie juive européenne ne peut en aucun cas s'appliquer à l'histoire des Juifs des pays d'islam. Le terme même de « pogrom » dérive de l'expérience spécifique des Juifs d'Europe », moins enviable que celle de leurs coreligionnaires orientaux et séfarades[53]. De plus, des universitaires israéliens mizrahi soulignent l'instrumentalisation idéologique, dans une certaine historiographie israélienne, des épisodes de violence qu'ont connus les Juifs orientaux : ainsi, Yehouda Shenhav analyse la façon dont le récit sioniste européocentriste fabrique des équivalences entre l'histoire des Juifs du monde arabe et la Shoah, et finit par réduire des siècles de coexistence entre Juifs et musulmans à une série de persécutions intolérables, afin de justifier l'émigration des Mizrahim en Israël[54] ; « la mémoire des Juifs Mizrahim est de cette façon niée[55] », écrit-il. « L'historiographie sioniste sur les Juifs Mizrahim restitue de façon morbide et sélective une histoire « en pointillés » de pogroms en pogroms afin de renforcer l'image de siècles d'oppression et d'humiliation[56] » critique également Ella Shohat en 2000  siècles d'oppression et d'humiliation qu'exposent notamment en 2010, Fenton et Littman dans L’exil au Maghreb, la condition juive sous l’islam 1148-1912 »[48].

En 1834 à Safed, dans le contexte d'une révolte palestinienne contre le pouvoir égyptien d'Ibrahim Pacha, « la population juive de Safed, attaquée par les révoltés, souffre de plusieurs pertes humaines et de pillages[57] », écrit Henry Laurens  attaque parfois désignée sous le nom de pogrom de Safed.

En , à la suite de l'occupation française de l'Algérie, des « représailles aveugles » visent les Juifs algériens de Mascara en Algérie, dont certains se sont ralliés à la puissance française (ce qui n'est pas le cas « dans le Constantinois et à Laghouat dans le Sud algérien, où les Juifs s'opposent farouchement à l'agresseur français aux côtés des musulmans[58]) ». Valérie Assan souligne le fait que dans cette époque troublée, si les Juifs ont payé un lourd tribut, « d’autres éléments de la population de la région ont été également victimes du conflit, parce qu’ils étaient les adversaires d’Abd el-Kader[59] » qui mène la résistance contre l'armée française.

Après le massacre à Hébron, août 1929.

Au Maroc, ont lieu en ce que l'on a appelé les journées sanglantes de Fès à la suite de la signature du traité de Fès de 1912 qui instaure le protectorat français sur le Maroc, journées au cours desquelles les soldats marocains attaquent les officiers français, puis les quartiers européen et juif de Fès ; le quartier juif est rasé, 42 Juifs et 66 Européens sont tués, puis 600 Marocains quand l'armée française intervient avec l'artillerie sur les centres de l'insurrection[60].

Le , a lieu le massacre d'Hébron dans le contexte du conflit arabo-sioniste en Palestine mandataire. La population juive de la ville d'Hebron est attaquée. Il y 67 morts[61]. Analysant les causes de l'événement, Henry Laurens écrit : « La tension créée par la manifestation du 15 août 1929 a été la cause immédiate des troubles de la semaine suivante » : le , date de célébration de la destruction du Temple, la jeunesse juive s'était mobilisée, en particulier les partisans de Vladimir Jabotinsky, et avait prononcé des discours politiques devant le Mur des Lamentations de Jérusalem. « La cérémonie religieuse se transforme en manifestation nationaliste ». « À la suite d'une rumeur, partout on a été persuadé que les Juifs s'étaient emparés des sanctuaires musulmans[62] ». La violence s'étend à Jérusalem et à Safed. Lors de ce qu'on a désigne comme les émeutes de 1929 en Palestine, au total 133 Juifs et 110 Arabes palestiniens ont été tués[63]  ces derniers l'ayant été pour la plupart, par les soldats britanniques pour réprimer les troubles[64],[65]  ; dans la mesure où un pogrom suppose l'approbation au moins tacite des autorités, le massacre d'Hébron ne doit pas être désigné à strictement parler comme un pogrom[66].

Le , a lieu un massacre en Algérie à Constantine ; « Musulmans et Juifs cohabitaient pacifiquement depuis longtemps à Constantine et on ne saurait invoquer paresseusement une tradition historique séculaire pour expliquer les événements d' », écrit Charles-Robert Ageron[67]. Plusieurs circonstances expliquent l'événement, selon Benjamin Stora : « les Européens désignent les Juifs à la vindicte populaire » pour les écarter de la compétition électorale ; « les Algériens musulmans se sentent victimes d'injustices » ; sentant la menace, « les membres de la communauté juive achètent des armes »[68]. A la suite d'une rumeur de provocation de la part des Juifs, la tension monte ; il y a 23 morts juifs et trois morts musulmans [69]. Les historiens soulignent le rôle de l'armée française qui par son inertie « permet le massacre de la population juive »[69],[70].

Plaque commémorative des victimes juives en Irak de 1941 et 1969, Ramat Gan.

Le , six Juifs sont tués à Gabès en Tunisie. Traduits devant la cour martiale, cinq émeutiers sont condamnés à mort, six autres aux travaux forcés à perpétuité[71].

Pendant la Seconde Guerre mondiale en Irak, et pendant les mois qui précèdent ou suivent la création de l'Etat d'Israël, les violences atteignent un degré d'intensité sans précédent au vingtième siècle dans le monde arabe. Le pogrom le plus sanglant a lieu le  : c'est le Farhoud, dirigé contre les Juifs de Bagdad en Irak, qui entraîne près de 200 morts et 2 000 blessés et lors duquel 900 maisons juives sont pillées puis détruites. Des femmes et jeunes filles sont violées ou kidnappées[41].

En 1945, en rapport étroit avec les événements en Palestine, en Libye à Tripoli, l'anniversaire de la déclaration Balfour se solde par le massacre de 130 Juifs libyens[72].

A Aden au Yemen, le , soit trois jours après le vote du plan de partage de la Palestine par l'Assemblée des Nations Unies, une violente émeute détruit la synagogue et ravage le quartier juif, faisant 82 victimes[73].

Le [74] également, a lieu le pogrom d'Alep en Syrie, où 75 Juifs sont tués et plusieurs centaines blessés[75].

Les et [, soit trois semaines après la création de l'État d'Israël (le ) ont lieu au Maroc deux pogroms, à Oujda puis Jerada[76], faisant une quarantaine de morts[77] et plus de 150 blessés[76] ; « les deux pogroms d'Oujda et Jerada étaient la conséquence quasi directe de la guerre de Palestine », écrit Robert Assaraf[78], qui ajoute que « les autorités policières du Protectorat sont peu promptes à protéger les Juifs ».

Le en Libye a lieu le pogrom de Tripoli où quatorze Juifs et quatre musulmans sont tués, 240 maisons juives sont détruites[79].

Le , cinq jours après l'assassinat par le Lehi (groupe Stern) du médiateur des Nations unies, Folke Bernadotte, dont le plan prévoyait l'attribution à Israël de 20 % de la Palestine, au lieu de 55 %, 19 Juifs sont assassinés au Caire en Egypte.

En 1967, à l'occasion de la guerre des Six jours, plusieurs pogroms anti-Juifs ont lieu, en Libye, faisant 15 victimes, ou des émeutes en Tunisie où le , des Juifs sont blessés, leurs magasins saccagés et des lieux de culte dont la Grande synagogue de Tunis sont incendiés[80].

Depuis 1945 en Europe

Monument sur la tombe des victimes du pogrom de Kielce (Pologne) de 1946. Photo Y. Lieberman.

En 1945-1946, dans les zones contrôlées par l'Armée rouge, de nombreuses attaques ont lieu contre les rescapés juifs[81]. En Pologne, les estimations varient entre 500 et 1 200 victimes. Trois pogroms ont comme cause l'accusation de meurtre rituel contre des enfants chrétiens : à Rzeszow le , à Cracovie le et à Kielce, le . Lors du pogrom de Kielce, quarante-deux Juifs furent tués et environ cinquante blessés. Participent à ce pogrom des nationalistes polonais et quelques communistes[82].

Le pogrom de Kielce est l'un des facteurs qui provoquèrent l'émigration des survivants de la Shoah. Connu sous le nom de Berih'ah, ce mouvement conduit les Juifs de Pologne et d'autres pays d'Europe de l'Est vers les camps pour personnes déplacées en Allemagne, en Autriche et en Italie.

Les 6 et , le pogrom d'Istanbul (ou de Constantinople) parti d'une rumeur visa la communauté grecque de Yeniköy dans le quartier Sarıyer au nord de la ville et fit une douzaine de victimes parmi elle, en lésant également des Juifs et des Arméniens victimes d'exactions. Il provoqua l'émigration d'une grande partie de la communauté grecque[83].

Notes et références

Notes

  1. Les Berlinois donneront à ces premières violences antisémites planifiées en Allemagne le nom poétique de « nuit de Cristal », en référence aux vitrines et à la vaisselle brisées cette nuit-là.

Références

  1. (en) Yehuda Slutsky, « Pogroms », dans Encyclopædia Judaica, vol. 16, MacMillan, , p. 279.
  2. Voir également la définition du Trésor de la langue française (CNRS) : "Sous le régime tsariste, mouvement populaire antisémite, encouragé par les autorités et accompagné de pillages et de massacres", et plus généralement : "Soulèvement violent allant souvent jusqu'au massacre, organisé contre une communauté juive",
  3. Hilberg 2006, t. 1, p. 553.
  4. Léon Poliakov, Histoire de l'antisémitisme, tome 1, p. 16 (collect. Pluriel), utilise le terme de pogrom.
  5. Gérald Messadié, Histoire générale de l'antisémitisme, J.-C. Lattès, 1999) (lire en ligne).
  6. Georges Bensoussan (dir.), Jean-Marc Dreyfus (dir.), Édouard Husson (dir.) et al., Dictionnaire de la Shoah, Paris, Larousse, coll. « À présent », , 638 p. (ISBN 978-2-03-583781-3), p. 406.
  7. Robert Delort, La Vie au Moyen Âge, Éditions du Seuil, « Points Histoire », 1982, p. 226.
  8. Benny Morris évoque un massacre d'approximativement deux mille Juifs. Voir (en) Benny Morris, Righteous Victims : A History of the Zionist-Arab Conflict, 1881-2001, Random House, Inc., , 784 p. (ISBN 978-0-679-42120-7, lire en ligne), page 184.
  9. « Trois mille Juifs furent massacrés à Grenade, en Espagne », Benny Morris, op. cit., p. 24.
  10. BNF, Lisbonne (Portugal) - 1506 (Massacre des Juifs).
  11. BNF, Lisbonne (Portugal) - 1506 (Massacre des Juifs).
  12. Voir par exemple Cecil Roth, Histoire des Marranes, cf. bibliographie..
  13. Voir page 20 in Spinoza Portrait of a Spiritual Hero, Rudolf Kayser & Albert Einstein, Kessinger Publishing, 1946 revu 2004.
  14. « Marrane », in Geoffrey Wigoder (dir.), Dictionnaire encyclopédique du judaïsme, Cerf/Robert Laffont (Bouquins), 1996 (ISBN 978-2221080993).
  15. Gérard Nahon, « Histoire du peuple Juif », Encyclopædia Universalis, DVD 2007.
  16. Martin Gilbert, Jewish History Atlas, London, , p. 530.
  17. Shaul Stampfer, Jewish History, vol 17 : "What Actually Happened to the Jews of Ukraine in 1648?", , 165–178 p..
  18. Nathan Neta Hanover, The Abyss of Despair (Yeven Metzulah) The Famous 17th Century Chronicle Depicting Jewish Life in Russia and Poland during the Chmielnicki Massacres of 1648-1649, Chapitre IV.
  19. Appel lors du concile de Clermont.
  20. Lors de la deuxième croisade.
  21. Dites croisades des pastoureaux.
  22. Henriette Benveniste, « Fierté, désespoir et mémoire : les récits juifs de la première croisade », Médiévales, no 35 « L'adoption. Droits et pratiques », , p. 125-140 (lire en ligne).
  23. C'est Bernard de Clairvaux qui pourra y mettre fin.
  24. Sous le nom de Gezerot Tatnou, c'est-à-dire « Décrets de l'année [hébraïque] (4)856 ».
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Annexes

Bibliographie

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Articles connexes

Liens externes

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