Le Caire
Le Caire (en arabe : القاهرة / al-qāhira, « La Victorieuse ») est la capitale de l'Égypte. Avec une population d'environ dix millions d'habitants, elle est aussi la plus grande ville du pays et l'une des plus peuplées du continent africain[1]. Selon une estimation de 2015, elle serait également la sixième agglomération du monde. Bien qu'Al-Qāhira soit le nom officiel en arabe égyptien, elle est plus souvent appelée Masr (le nom arabe de l'Égypte) ou el-Qahéra. Carrefour du Moyen-Orient et de l'Afrique situé en amont du delta du Nil, sur les rives du fleuve ainsi que sur quelques îles adjacentes, elle se trouve au nord du pays, à 178 km au sud-est d'Alexandrie et 127 km à l'ouest du canal de Suez. Les habitants du Caire sont appelés les Cairotes[2].
« Caire » redirige ici. Pour les autres significations, voir Caire (homonymie) et Gouvernorat du Caire.
Le Caire (ar) القاهرة | |
Drapeau | |
À partir du haut à gauche : centre de la ville, mosquée Ibn Touloun, citadelle de Saladin, felouque sur le Nil, tour du Caire et rue Al-Muizz (en). | |
Administration | |
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Pays | Égypte |
Gouvernorat | Le Caire |
Gouverneur | Abdel Qawi Khalifa |
Démographie | |
Population | 20 901 000 hab. (2020) |
Densité | 11 030 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 30° 02′ 40″ nord, 31° 14′ 44″ est |
Superficie | 189 500 ha = 1 895 km2 |
Superficie de l'agglomération | 149 200 ha = 1 492 km2 |
Localisation | |
La région de Memphis a longtemps été un centre majeur de l'Égypte antique. Vers le IVe siècle, les Romains établirent la cité-forteresse de Babylone le long de la rive est du Nil. Dès la conquête de l'Égypte par les Arabes en 641, Al-Fustat devient un centre administratif et religieux. Les Fatimides et leur troupes composées de Berbères ketamas venus du l'Ifriqiya fondent le noyau urbain actuel, alors nommé Al-Mansûriyyah, pour en faire leur nouvelle capitale. Située sur la route des épices entre l'Europe et l'Asie, la ville connaît une longue période de prospérité : vers 1340, la population du Caire atteint un demi-million d'habitants, ce qui en faisait déjà l'une des plus grandes villes du monde arabe. La peste noire frappe toutefois la cité plus de cinquante fois entre 1348 et 1517. Sous l'Empire ottoman, la ville perd son statut de capitale au profit d'Istanbul. Devenue capitale de l'Égypte moderne en 1922, elle connaît une forte poussée démographique et devient le centre politique et économique de l'Afrique du Nord et du monde arabe, abritant aujourd'hui un grand nombre de compagnies et d'organisations multinationales, dont la Ligue arabe.
La ville actuelle présente une grande diversité urbanistique et architecturale. Le centre historique de la ville comprend le Vieux Caire (quartier copte où se trouvent la forteresse de Babylone et le musée copte) ainsi que le quartier islamique, classé au patrimoine mondial de l'humanité, où se trouvent la citadelle de Saladin et le grand souk (Khân al-Khalili). Le Caire compte également de nombreuses mosquées, dont la mosquée Al-Azhar qui abrite également l'une des plus anciennes universités au monde. Centre névralgique de la ville moderne, la place Tahrir est devenue l'emblème de la révolution égyptienne de 2011. À l'ouest se trouve la ville de Gizeh et la nécropole antique de Memphis, avec ses trois grandes pyramides, dont la pyramide de Khéops. Au sud, se trouve le site de l'antique ville égyptienne de Memphis.
Étymologie
Le Caire est une francisation, à travers l'italien Il Cairo, du terme arabe Al-Qāhira, qui signifie « la conquérante » ou encore « celle qui nargue ou défait ». Ce nom vient du fait que la ville était une place forte qui nargue et défait (narguer = yahqar/ conquérant : al Nacer, ) l'ennemi. Deux autres théories incorrectes veulent l'une que le nom soit issu de Mars en arabe (el Marikh mais aussi connu chez les Arabes sous le nom de l'étoile victorieuse al najm el qahir) qui était à son zénith lors de la fondation de la ville en 969, l'autre, que le nom serait issu de la langue pharaonique, signifiant la terre de Rê. Les fortifications de la ville furent édifiées par le général Jawhar qui avait conquis la ville pour le compte des califes fatimides restés à Mahdia (l'actuelle Tunisie). La famille fatimide vint s'établir en Égypte avec le calife Al-Muizz li-Dîn Allah en 973 et résida à al-Qâhira jusqu'à leur chute en 1171. Cependant fondée par des militaires d'origine berbère Kotama (Ikutamen) de Petite Kabylie, le nom de Al-Qahera dans sa forme arabe classique, correspond plutôt à la tradition berbère de fondation de forteresse au sein d'un promontoire enclos de mur : les Agadir. El-Qahira, qui est effectivement une forteresse, aurait été annotée en arabe classique Al-Qadir, comme on voit souvent cette forme de transcription phonétique du berbère vers l'arabe, en Afrique du Nord, lors de son islamisation : Agadir berbère > Al-Qadir, Al-Qadiria arabes > puis en français el-Kader, Kadiri, Kadiria. La forme el-qahera pour « forteresse » n'ayant eu aucune occurrence aussi bien au Maghreb qu'au Machrek. Cependant les Fatimides ont fondé leur forteresse au nord de Fostat, l'ancienne place forte arabe, sans avoir à la défaire ou la « narguer ». Ne pas perdre de vue que des termes puniques se maintenaient encore dans les parlers citadins nord-africains, sachant le terme de qart (qui donna Carthage de Qart Hadesht) mais aussi qariet, signifie « forteresse ».
Histoire
Premiers peuplements
La région autour du Caire contemporain, particulièrement Memphis, a longtemps été un centre majeur de l'Égypte antique grâce à sa situation stratégique en amont du delta du Nil. Cependant, les origines de la ville moderne sont généralement reliées à une série de peuplements pendant le premier millénaire de notre ère. À l'aube du IVe siècle[3], alors que Memphis perdait continuellement de son importance, les Romains établirent une cité-forteresse le long de la rive est du Nil. Cette forteresse, connue sous le nom de Babylone, reste le plus vieil édifice de la ville. Elle est également située au cœur de la communauté copte orthodoxe d'Égypte, qui se sépara des Églises romaine et byzantine à la fin du IVe siècle.
Les musulmans, venus d'Arabie, dans un grand mouvement de conquêtes, conquirent l'Égypte en 641[4]. Après avoir pris Péluse, au nord-est du delta du Nil, conduits par le commandant Amr ibn al-As, ils firent le siège de la forteresse de Babylone. Dès avant la fin de cette bataille, les musulmans s'installèrent au pied de la forteresse dans un grand campement qu'ils appelèrent Fostat. À la demande du Calife Omar, la capitale égyptienne ne fut plus Alexandrie, comme c'était le cas sous les Byzantins, mais cette nouvelle ville[5]. La première mosquée d'Égypte y fut fondée et prit le nom du commandant : mosquée Amr ibn al-As[6]. Fustât devint un centre régional pour l'islam, sur les plans intellectuel et religieux, mais aussi administratif. Quand les Abbassides renversèrent les Omeyyades en 750, ils déplacèrent la capitale d'Égypte vers le nord et fondèrent Al-Askar (en), une petite ville formée de concessions pour l'armée (Al-Asker signifiant camp militaire en arabe). En 868, un des gouverneurs abbassides, Ahmed Ibn Touloun, fit sécession et fonda sa propre capitale (toujours sur le modèle d'une cité concessionnaire) Al-Qattâ'i (en)[7]. Ce fut le début de la brève dynastie des Toulounides. Cependant, ni Al-Askar ni Al-Qatâ'i‘ n'atteignirent le prestige ou l'importance de Fustât. En effet, Al-Askar et Fustât se fondirent l'une dans l'autre dès la fin du IXe siècle, et, hormis la mosquée d'Ibn Touloun qui existe encore de nos jours, Al-Qata'i‘ fut détruite par les Abbassides quand ils reprirent l'Égypte par conquête en 905. Avec cette deuxième conquête, Fustât (Fostat) redevint la capitale égyptienne.
Fondation et expansion
En 969 la ville d'Al-Fustat (Fustât/Fostat) fut renommé Le Caire.
En 969, menées par le général Jawhar al-Siqilli (littéralement "Le Joyau Sicilien"), les armées de la dynastie chiite des Fatimides composée de troupes berbères originaire de petite Kabylie les Ketamas/Kotama (Ikutamen en berbère et Icutumanii de l'époque romaine), conquièrent l'Égypte et s'établissent dans une nouvelle cité-forteresse (un "agadir" en berbère), en construisant des fortifications autour de trois petits bourgs pré-existants au nord de Fustât (l'ancienne capitale arabe de l'Égypte, fondée en 642). La construction de la forteresse et des remparts dure quatre ans : il est initialement prévu de la nommer al-Manṣūriyyah[8] ("La Victorieuse" en arabe, terme souvent usité dans e monde musulman s'agissant des cités royales ou impériales nouvellement fondées comme "Madinat Al Mansour" pour Baghdad abasside, "Al-Mansourah" pour Tlemcen en Algérie), mais elle sera notée al-Qâhira : Une légende raconte que des cordes munies de clochettes avaient été placées là où les astronomes observaient le ciel pour déterminer le moment le plus favorable pour démarrer les travaux et commencer à édifier la muraille qui délimiterait la nouvelle ville. Malheureusement, des corbeaux se posèrent sur les cordes, firent tinter les clochettes et les travaux démarrèrent alors que la planète Mars (al-Qâhir > mais astre surtout connu en arabe sous le nom coranique d'Al-Marrikh) était à son zénith. Le nom al-Manṣūriyyah, aurait donc été abandonné au profit de al-Qâhira (la Martiale).
Cependant, notons que les premiers Fatimides parlaient berbère, mais leur administration transcrivant en arabe, la langue liturgique de l'Islam. Mais ils avaient conservé dans leur vocabulaire nombre de termes techniques, usuels et d’ingénierie militaire d'origine berbère-kotama. Ainsi en Kabylie (Centre-Nord algérien actuel) et Ifriqya (Tunisie actuelle) de nombreux termes désignant forteresses ou places fortifiées "Agadir", ont été transcrites vers l'arabe dès les premiers royaumes islamisés, par les scribes administratifs et chroniqueurs désormais arabisés par Al-Qadir/Al-Jadir, Al-Qadiryya (aujourd'hui existent de nombreuses villes médiévales trancrites Ajdir, Kadiria, Kadir, Kadira etc) : Al-Qahira aurait pu être la transcritption altérée de Al-Qadira s'agissant effectivement de la fondation d'une forteresse destinée à être baptisée "al mansouryyah / la Victorieuse) plutôt que Al-Qahira pour "Mars", alors que le nom de l'astre le plus répandu en arabe est Al-Merrikh, ou Al-Qahira pour désigner "la victorieuse", au lieu du terme le plus répandu qui est "al mansourah" ou la "narguante"; occurrence en toponymie alors inexistante, sachant la forteresse fatimide "victorieuse", bien plus au nord que l'ancienne capitale arabe Fostat.
Al Qahira devient alors la nouvelle capitale de tout le califat fatimide. Après les murailles, Jawhar fait édifier la mosquée Al-Azhar, une des plus anciennes université au monde. Quand le calife[8] Al-Muizz li-Dîn Allah arrive depuis l'ancienne capitale fatimide Mahdia en 973, la cité abrite la cour dans de somptueux complexes palatins, et les troupes, qui reçurent, par groupes ethniques, des concessions : les hâra-s.
Pendant trois siècles (642–969), de la conquête de l'Égypte par les musulmans jusqu'à l'arrivée des Fatimides, le centre administratif de l'Égypte est Fustât. En 969, le centre de gravité bascule et al-Qâhira qui abrite désormais la cour, l'armée, le gouvernement et ses différents ministères (dîwân-s) alors que Fustât demeure un centre économique qui prospère, les Fatimides y faisant transiter le commerce de la soie depuis la mer Rouge, ré-embarqué via les bras du Nil à proximité vers Alexandrie où les attendent les marchands Européens.
Mais la période est aussi celle des croisades, et Amaury Ier, roi du royaume de Jérusalem, arrive aux portes du Caire (à cette période, l'ensemble Fustât-al-‘Askar-al-Qatâ'i‘-al-Qâhira) en 1168. Pour ne pas risquer de tout perdre sous les coups des croisés, les Fatimides, à l'instigation du vizir Shawar, mirent le feu à Fustât, et la population se réfugia dans la cité-fortersse proprement dit, al-Qâhira[9]. Peu après, en 1169, craignant que les croisés ne reviennent attaquer Le Caire, les Fatimides font appel à Shirkuh, un prince de la famille ayyubide, régnant sur une principauté de Syrie. Les croisés se retirent d'Égypte sans combattre, et Shirkuh devient vizir des Fatimides en 1169[10], mais il est assassiné et son jeune neveu, Saladin, le remplace à ce poste. Lorsque le dernier des califes fatimides, Al-Adid[11], meurt, en 1171, Saladin prend le titre de sultan, c'est le début de la dynastie des Ayyoubides.
Dominant Le Caire, elle fut le siège du pouvoir politique jusqu'au XIXe siècle.
Saladin rétablit le sunnisme en Égypte et fait faire la prière au nom du califat des Abbassides de Bagdad[12].
En 1250, lors de la VIIe croisade, le sultan ayyubide Tûrân Châh, se montra incapable de défendre l'Égypte et ce sont ses esclaves militaires, les Mamelouks, qui remportent la bataille et font Louis IX (Saint Louis) prisonnier. À la suite de ce succès militaire, et à celui qui leur permit de repousser les Mongols de Gengis Khan (1260, bataille d'Aïn Djalout, au nord de la Syrie), ils gardent le pouvoir et établisent le sultanat mamelouk. Continuant l'œuvre architecturale et urbanistique inaugurée par les Ayyubides, sur l'emplacement des anciens palais fatimides, en ruine dès la fin de la dynastie chiite, ils réurbanisent le centre d'al-Qâhira en construisant de nombreux monuments[13]. Tout en développant les infrastructures du centre de la ville (le quartier commercial et artisanal du Khân al-Khalîlî, par exemple, grâce à l'institution musulmane des waqf-s, les Mamelouks développent la ville du Caire dans de nombreuses directions[14]. Le Caire continue à être le grand centre de transmission du savoir, et des étudiants de l'ensemble du monde musulman continuent à fréquenter la madrasa al-Azhar. Le commerce des épices entre l'Europe et l'Asie, qui transitait par l'Égypte assure une période de prospérité et, vers 1340, la population du Caire atteint un demi-million d'habitants, ce qui en fait la plus grande ville du monde, à l'ouest de la Chine[15]. Mais les ravages de la peste noire dans la deuxième moitié du XIVe siècle, conjugués à des années de mauvaises récoltes, à la pénurie du Trésor consécutive aux guerres incessantes (contre les Mongols : Tamerlan ravage Damas en 1400, puis contre les Ottomans : chute de Constantinople en 1453), et aux rentrées insuffisantes du commerce international (les Portugais ont découvert la route maritime de l'Inde en doublant le cap de Bonne-Espérance), permettent aux Ottomans d'anéantir la dynastie mamelouke. La Syrie est prise en 1516, l'Égypte en 1517 et Le Caire redevient une capitale provinciale, la capitale de l'Égypte, province de l'Empire ottoman, gouverné depuis Istanbul.
Stagnation et domination ottomane
Bien que Le Caire soit préservé de la stagnation connue par l'Europe à la fin du Moyen Âge, la ville ne peut éviter la peste noire qui frappe la cité plus de cinquante fois entre 1348 et 1517[16]. Au cours des premières vagues, qui furent les plus meurtrières, près de 200 000 personnes périssent à cause de l'épidémie[17] et, en conséquence, à l'aube du XVe siècle la population du Caire n'est plus qu'entre 150 000 et 300 000 individus[18]. Le statut de la ville est encore plus affaibli après que Vasco de Gama découvre une nouvelle route maritime autour du cap de Bonne-Espérance, évitant ainsi aux commerçants en épices de passer par Le Caire[15].
Le rôle politique du Caire est encore diminué de façon importante après que les Ottomans supplantent les Mamelouks dans la domination de l'Égypte, en 1517. Dirigeant depuis Istanbul, le sultan Selim Ier relégué l'Égypte au rang de simple province, Le Caire demeurant sa capitale[19]. Pour cette raison, l'histoire du Caire sous la domination ottomane est souvent décrite comme insignifiante, surtout par rapport aux autres périodes de son histoire[15],[20]. Cependant, durant les XVIe et XVIIe siècles, Le Caire demeure un centre économique et culturel majeur. Bien que n'étant plus sur la route des épices, la ville facilite les échanges de café yéménite et de textile indien, notamment vers l'Anatolie, l'Afrique du Nord et les Balkans. Les marchands cairotes sont indispensables concernant l'approvisionnement du Hedjaz, surtout pendant le Hajj annuel à La Mecque[20],[21]. C'est à cette époque que l'université al-Azhar atteint un certain prestige – toujours d'actualité aujourd'hui – parmi les universités islamiques[22],[23].
Sous la domination des Ottomans, Le Caire s'étend vers le sud et l'ouest de son cœur, autour de la citadelle[24]. La ville est la deuxième plus grande de l'empire, derrière Istanbul uniquement et, bien que l'immigration ne constitue pas la première source du Caire en termes de croissance démographique, à la fin du XVIIIe siècle, 20 % de sa population est constituée de minorités religieuses et d'étrangers originaires d'espaces méditerranéens[25]. Pourtant, quand Bonaparte arriva au Caire en 1798, la population de la ville est inférieure à 300 000 habitants, soit inférieure de 40 % à ce qu'elle était à l'apogée de la dynastie des Mamelouks au milieu du XIVe siècle[15],[25].
L'occupation française est de courte durée ; en effet, les forces britanniques et ottomanes, comprenant un important contingent albanais, reprennent le pays en 1801[26]. Les Britanniques quittent l'Égypte deux ans plus tard, laissant les Ottomans, les Albanais et les Mamelouks, affaiblis de longue date, se disputer le contrôle du pays[27],[28]. Une guerre civile permet à un Albanais, Méhémet Ali, de prendre le pouvoir en 1805[29].
Jusqu'à nos jours
Jusqu'à sa mort en 1848, Méhémet Ali lance un certain nombre de réformes économiques et sociales importantes, qui lui confèrent le titre de fondateur de l'Égypte moderne[30],[31]. Cependant, bien qu'il soit à l'origine de la construction de nombreux édifices publics au Caire[32], ces réformes ont peu d'impact sur le paysage de la ville[33]. Des changements plus significatifs sont apportés au Caire sous le règne d'Ismaïl Pacha (de 1863 à 1879), qui continue l'effort de modernisation de la ville initié par son grand-père. S'inspirant notamment de Paris, Ismaïl a comme objectif une ville aux larges avenues. Cependant, à cause de contraintes budgétaires, seule une partie des projets qu'il lançe ont abouti, dans ce qui constitue aujourd'hui le quartier d'affaires du Caire[34]. Ismaïl tente également de moderniser la ville en établissant un ministère des Travaux publics et en assurant l'approvisionnement en gaz naturel et l'éclairage de la ville. Il est également à l'origine de la création d'un théâtre et d'un opéra[35],[36].
La dette colossale qui résulte des projets d'Ismaïl procure un prétexte aux Européens pour augmenter leur contrôle, qui culmine en 1882 avec l'invasion britannique[15]. Le centre économique de la ville se déplaçe rapidement vers le Nil, à l'opposé du vieux Caire islamique et vers les quartiers plus européens construits par Ismaïl[37],[38]. À la fin du XIXe siècle, les Européens, qui occupaient par ailleurs la plupart des postes de la haute fonction publique, représentent 5 % de la population cairote[39].
L'occupation britannique, qui était censée être temporaire, dure finalement jusqu'au XXe siècle. Des nationalistes organisent un mouvement massif de manifestations au Caire en 1919[15], cinq ans après que l'Égypte soit déclarée protectorat britannique[40]. Cependant, bien que ceci provoque l'indépendance de l'Égypte en 1922, des troupes britanniques restent dans le pays jusqu'en 1956. Pendant ce temps, la partie urbaine du Caire connait un effort important de construction de nouveaux ponts et de développement de son infrastructure de transport. Entre 1882 et 1937, la population du Caire triple – de 347 000 à 1,3 million –[41] et sa superficie passa de 1 000 hectares à 16 300 hectares[42].
Les Britanniques quittent Le Caire à la suite de la révolution égyptienne de 1952, mais la croissance rapide de la ville ne montre aucune faiblesse. Un contrôle plus rigoureux exercé sur le Nil engendre le développement de l'île de Gezira. La métropole commence à s'étendre dans l'espace fertile du delta du Nil.
Malgré les efforts du gouvernement pour limiter la croissance démographique du Caire, sa population a doublé depuis les années 1960, atteignant désormais près de sept millions d'habitants (auxquels il faut rajouter les dix millions d'individus vivant au sein de son unité urbaine). De plus, Le Caire s'est établi comme le centre politique et économique de l'Afrique du Nord et du monde arabe, abritant aujourd'hui nombre de compagnies et d'organisations multinationales, comme la Ligue arabe.
L'urbanisme des deux dernières décennies du régime d'Hosni Moubarak est largement déficient : la construction de quartiers modernes dans le désert pour les classes aisées est très vigoureusement soutenue, y compris financièrement, par les pouvoirs publics. La construction de logements pour les classes populaires est délaissée, et les quartiers centraux sont abandonnés : la qualité de vie déjà médiocre est encore dégradée par les conséquences délétères de la privatisation des services publics. Les classes populaires, abandonnées, construisent elles-mêmes leurs logements, sur les terres agricoles, en front de Nil, parfois dans des endroits dangereux. Dans ces quartiers, les services urbains sont assurés par les habitants : réseaux d'électricité et d'eau, évacuation des ordures. Les habitants vivent en plus sous la menace constante (au moins jusqu'à la révolution) de la démolition. L'opération Grand Caire 2050 menace ainsi les quartiers d'Imbaba, bordé par le Nil et situé en plein centre du Caire face à l’île de Zamalek, et de Nezlet al Semman, près des pyramides. Leurs habitants sont parmi les premiers à manifester lors de la révolution de 2011[43].
Un projet de nouvelle capitale d'Égypte propose de déplacer la capitale politique d'Égypte à l'est du Caire[44].
Géographie
La ville du Caire se situe sur la rive est du Nil ainsi que sur quelques îles adjacentes, dans le nord de l'Égypte, symbolisant le sud où la rivière quitte la vallée limitrophe du désert pour se diviser en deux bras dans la basse région du delta du Nil.
La plus ancienne partie de la ville se trouve — grossièrement — à l'est du fleuve. D'ici, la ville s'est peu à peu déployée vers l'ouest, englobant les terres cultivables autour du Nil. Ces quartiers ouest, bâtis sur le modèle de la ville de Paris par Ismaïl Pacha le Magnifique au milieu du XIXe siècle, sont caractérisés par de larges boulevards, des jardins publics et de nombreux espaces ouverts. La vieille ville à l'est est très différente : sa croissance plus hasardeuse qu'ordonnée en a fait un endroit riche de petites ruelles et de vieux habitats surpeuplés. Alors que Le Caire de l'ouest concentre les bâtiments officiels et une architecture moderne, la moitié Est se révèle, quant à elle, riche de centaines de vieilles mosquées, véritable patrimoine historique.
Le système d'alimentation en eau étendu de la ville lui a permis de s'ouvrir à l'est, dans le désert. De nombreux ponts relient à la terre ferme les îles de Gezira et de Roda où se trouvent de nombreux bâtiments du gouvernement. D'autres ponts au-dessus du Nil rattachent la ville aux banlieues de Gizeh et d'Imbalah.
À l'ouest, au milieu du désert, se trouve la ville de Gizeh qui tire son nom du plateau sur lequel elle s'étend. Elle englobe l'ancienne nécropole de Memphis, célèbre pour ses trois grandes pyramides dont la grande pyramide de Khéops. Le site de l'antique Memphis se trouve approximativement à 18 km au sud du Caire, à proximité immédiate de la nécropole de Saqqarah et de la banlieue d'Helwan.
Climat
Le Caire possède un climat désertique chaud (classification de Köppen BWh) comme le reste de l'Égypte avec cependant quelques nuances. La mer Méditerranée modère et atténue beaucoup les températures maximales en été et y est responsable d'une humidité abondante tout au long de l'année. Les précipitations moyennes annuelles sont extrêmement faibles, avec environ 25 mm. La sécheresse y est encore plus extrême en été, où l'on enregistre en moyenne 0 mm de précipitations entre mai et octobre. Les très rares pluies tombent en hiver. À cause de l'influence modératrice de la mer, les températures maximales moyennes tournent autour de 42 °C en été mais redescendent à environ 19 °C en hiver alors que les températures minimales moyennes tournent autour de 22 °C en été mais redescendent à près de 9 °C en hiver. Le ciel y est dégagé et clair tout au long de l'année surtout aux intersaisons et en été et les journées couvertes restent rares.
Mois | jan. | fév. | mars | avril | mai | juin | jui. | août | sep. | oct. | nov. | déc. | année |
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Température minimale moyenne (°C) | 9 | 9,7 | 11,6 | 14,6 | 17,7 | 20,1 | 22 | 22,1 | 20,5 | 17,4 | 14,1 | 10,4 | 15,8 |
Température moyenne (°C) | 13,6 | 14,9 | 16,9 | 21,2 | 24,5 | 27,3 | 27,7 | 27,6 | 26 | 23,3 | 18,9 | 15 | 21,38 |
Température maximale moyenne (°C) | 18,9 | 20,4 | 23,5 | 28,3 | 32 | 37 | 40 | 35,1 | 33,6 | 29,2 | 24,8 | 20,3 | 27,8 |
Précipitations (mm) | 5,8 | 3,8 | 3,8 | 1,1 | 0,5 | 0,1 | 0 | 0 | 0 | 0,7 | 3,8 | 5,9 | 24,7 |
Infrastructures
Santé
Le Caire, ainsi que la ville voisine de Gizeh sont considérées comme le plus grand centre de traitement médical d'Égypte, et sauf dans certains cas, possèdent la meilleure qualité de soins du pays. Parmi les établissements hospitaliers, on peut citer l'hôpital international As-Salam, Maadi (le plus grand hôpital privé du pays avec trois cent cinquante lits), l'hôpital universitaire Ain Shams, l'hôpital Dar El Fouad ainsi que l'hôpital Kasr El Aini près du centre-ville.
Enseignement
Le Caire a longtemps été un centre éducatif, non seulement à l'échelle de l'Égypte, mais aussi pour l'ensemble du monde arabe. Aujourd'hui, Le Caire abrite de nombreux services gouvernementaux pour l'éducation et connaît le nombre d'écoles et d'universités le plus haut du pays.
Université | Date de fondation |
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Université al-Azhar | vers 970 |
Université du Caire | 1908 |
Université américaine du Caire | 1919 |
Université de Helwan | 1975 |
Université française d'Égypte | 2002 |
Transports
La ville est reliée par le transport aérien avec l'Aéroport international du Caire.
Les transports du Caire comprennent le métro du Caire, un réseau de tramway, des lignes ferroviaires de banlieues, un large réseau routier, la gare Ramsès et des services maritimes. Les transports routiers sont facilités par les véhicules de tourisme, les taxis, les bus privés ainsi que les minibus.
Le métro est un moyen rapide et efficace de se déplacer au sein du Caire, bien qu'il soit bondé aux heures de pointe. Deux voitures par train (les quatrième et cinquième) sont réservées aux femmes, bien que celles-ci puissent aussi voyager dans n'importe quelle autre voiture.
Un réseau routier intense relie Le Caire aux autres villes et villages égyptiens. Une nouvelle rocade contourne la périphérie de la ville. Les ponts sont nombreux, comme le pont du 6-Octobre, qui permet de traverser la ville rapidement, en dehors des heures de pointe.
Le trafic cairote est réputé pour être oppressant et encombrant[45]. Le deux trains de passagers entrent en collision près de Gizeh, à la sortie du Caire[46]. Les journaux locaux évoquent au moins vingt-cinq morts[47].
En , le ministère égyptien du Transport signe un accord avec les groupes chinois Avic International et China Railway Engineering Corporation pour la construction d’un réseau ferroviaire léger (tramway à grande vitesse) d’un coût total de 1,24 milliard de dollars dans les nouveaux districts qui entourent le Caire[48].
Sports
Le football est le sport le plus populaire en Égypte, et Le Caire possède un certain nombre d'équipes de sport au sein des ligues nationale et régionale. Les plus connues sont Al Ahly Sporting Club et le Zamalek Sporting Club, dont le tournoi annuel est l'un des événements sportifs les plus regardés en Égypte et même en Afrique. Les deux équipes sont réputées comme étant « rivales » du football égyptien et sont les premier et deuxième champions du continent africain et du monde arabe. Elles jouent toutes deux leurs matchs à domicile au stade international du Caire (ou stade Nasser), le plus grand stade du Caire et l'un des plus grands au monde.
Liste des équipes de football du Caire :
Le Caire était la ville-hôte des jeux panarabes pour l'édition 2007.
Plusieurs autres équipes sportives du Caire sont reconnues dans leurs sports respectifs, comme le club sportif el Gezira, le Club Al Shams, le Club el Seid, le Club Heliopolis et d'autres clubs plus petits.
La plupart des fédérations sportives du pays sont également situées dans la banlieue du Caire, y compris la fédération égyptienne de football. Le siège de la confédération africaine de football était auparavant au Caire, avant d'être déplacé un peu plus loin du Caire.
Culture
Le Caire est le site le plus fréquenté d’Égypte, en raison de ses structures d’accueil, de son patrimoine urbain et de la proximité des grandes pyramides de Gizeh. La ville abrite les principales institutions politiques et administratives du pays ; elle est en outre le siège de la Ligue arabe, symbole de son rôle déterminant dans le monde arabe. Ses universités, dont l’université al-Azhar située dans la mosquée éponyme, sont très renommées, et son patrimoine historique est préservé par des institutions prestigieuses — musée égyptien du Caire, fondé en 1857 par l’égyptologue français François Auguste Ferdinand Mariette, musée islamique du Caire, musée copte du Caire ou encore musée national de la civilisation égyptienne.
Depuis 1992, avec plus d'une centaine de monuments restaurés, la capitale de l'Égypte retrouve un héritage longtemps négligé : l'époque fatimide (Xe – XIIe siècle), le rempart de Saladin (XIIe – XIIIe siècle), les mosquées et palais mamelouks (XIIIe – XVIe siècle) ou les caravansérails ottomans (XVIe – XIXe siècle).
La ville organise par ailleurs chaque année le festival international du film du Caire. S'y tiennent également un festival de photo, PhotoCairo, et dans quelques galeries, dont la galerie Townhouse, un festival d'art (musique, art contemporain, théâtre, cinéma, etc.) depuis 2000, entre février et avril, le festival al-Nitaq[49],[50].
Économie
Dotée d’importants pôles d’industries traditionnelles — sidérurgie (usine d’Hélouan), automobile et textile —, la ville s’est adaptée dans la seconde moitié du XXe siècle aux secteurs de pointe et aux nouvelles technologies : aéronautique, électronique et chimie.
Le Caire possède un aéroport international (Cairo International Airport, code AITA : CAI, code OACI : HECA).
Quartiers
Le Caire moderne
- Entrée du palais d'Abedin
- Entrée du musée du Palais d'Abedin
- Entrée du musée du Palais d'Abedin
- Vue depuis le jardin de l'entrée du musée du Palais d'Abedin
- Entrée du Palais Al-Manyal
- Jardin du Palais Al-Manyal
- Jardin du Palais Al-Manyal
- Jardin du Palais Al-Manyal
Le Caire moderne inclut les deux îles de Roda et de Gezira, et au sud-est, Mounira.
Le secteur autour de jardin de l'Ezbekiyya était autrefois un vaste lac qui fut asséché en 1837. Le secteur a été construit selon un plan strict, fait sous les instructions du Khédive, qui aimait les divertissements ; il y avait à l'origine un cirque, un théâtre et un opéra dans les jardins méridionaux, où subsiste de nos jours un théâtre de marionnettes. La poste centrale, place Ataba, comporte un musée postal au 1er étage. À l'est de la place Ataba, la rue Muski mène dans le Khân al-Khalili.
Au nord de la place Ataba s'ouvre la rue Clot Bey (rue Khulud), du nom d'un médecin français, Antoine Clot, qui fut l'un des fondateurs de la médecine moderne en Égypte. Plus au nord, on distingue le minaret de la mosquée Al-Fath. Cette rue passe sous des voûtes en pierre avant d'arriver à la place Ramsès devant la gare, construite en 1856, transformée selon le modèle arabe en 1892 et restaurée pour la première fois en 1955. C'est l'un des quartiers du Caire moderne qui furent urbanisés le plus tôt après la seconde moitié du XIXe siècle. Le secteur est connu sous le nom « Bab el-Hadid » (porte ferroviaire) avec une statue colossale de Ramsès II, laquelle a été déplacée vers le futur Grand Musée égyptien à Gizeh. Dans le musée national égyptien des chemins de fer, à l'extrémité est de la gare, on trouve quelques vieilles locomotives en excellent état de conservation. Vers 1870 le khédive Ismaël fait construire ce qui est appelé aujourd'hui le Centre-ville du Caire à l'imitation du Paris haussmannien.
L'île de Gezira, demeurée inhabitée jusqu'au milieu du XIXe siècle, s'urbanise et Mohammed Ali y construit un palais ; son quartier sud s'appelle maintenant Zamalek. Plus tard, le khédive Ismaïl y construit un grand palais au centre de l'île avec un immense jardin, et une jetée pour en faciliter l'accès. À cette époque, les jardins étaient riches d'une flore exotique et d'une collection d'animaux africains.
Durant l'époque pharaonique, Rhoda faisait partie de l'ancienne Héliopolis. À l'époque romaine, ce fut une forteresse qui resta inchangée jusqu'au VIIe siècle. Après la conquête islamique, les arabes y ajoutèrent des tours et des arsenaux.
Le dernier sultan ayyoubide transféra le siège du gouvernement sur l'île et construisit une nouvelle forteresse avec palais et casernes aux environs de 1240, mais les Mamelouks ramenèrent par la suite le gouvernement à la citadelle.
À l'extrême sud de l'île se trouve le palais Manasterli, construit à côté d'un nilomètre, édifié au VIIIe siècle pour mesurer la crue annuelle du Nil. En remontant vers le nord, on traverse les jardins Manyal qui couvraient la majeure partie de l'île et qui sont désormais un quartier résidentiel. Plusieurs des bâtiments datent d'entre 1925 et 1935, l'époque Art déco.
Au nord de l'île, se trouve le palais Al-Manyal, musée renfermant une collection d'objets ayant appartenu au prince Mohammed Ali Tawfig, l'oncle du dernier roi d'Égypte, Farouk.
Le Vieux Caire (quartier copte)
Cette partie du Caire est le plus ancien quartier de la ville. La forteresse de Babylone, construite par les Romains, est restée une enclave chrétienne et juive. Ce quartier renferme la synagogue Ben Ezra, fondée en 1115, et comptait une vingtaine d’églises dont il n'en subsiste que cinq dont : l’église suspendue consacrée à la Vierge (al-Mu'allaqah), probablement l'église chrétienne la plus ancienne en Égypte, datant du IVe siècle, l’église Saint-Serge construite à la fin du IVe siècle au-dessus d’une crypte où la sainte Famille se serait réfugiée lors de la fuite en Égypte et l’église Sainte-Barbara, du nom d'une jeune fille martyrisée pour avoir essayé de convertir son père au christianisme, reconstruite au XIe siècle. Les églises ne se distinguent pas par leur ornementation extérieure mais par un intérieur très riche.
- Tour de Babylone
- Tour de Babylone
- Tour de Babylone
- Tour de Babylone
- Musée copte
- Entrée du musée copte
- L'église al-Muallaqa
- L'église suspendue (al-Muallaqa) dédiée à la vierge Marie
- Entrée de l'église
Le Caire islamique
Le Caire historique *
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Le Caire, musée de l'Islam. | |
Pays | Égypte |
---|---|
Type | Culturel |
Critères | i, v, vi |
Numéro d’identification |
89 |
Zone géographique | Afrique ** |
Année d’inscription | 1979 (3e session) |
Les monuments islamiques d’Égypte sont presque entièrement concentrés au Caire. Ils sont inscrits sur la liste du patrimoine mondial de l'UNESCO depuis 1979.
Les Fatimides dotent Le Caire de nombreuses mosquées. Après eux, les sultans mamelouks continuent d’en ériger d’autres ainsi que de nombreuses écoles coraniques, les medreseh ; l’amalgame sabil (fontaine) et kottab (écrivain) dans une madrasa peut sembler étrange, mais c'est pour suivre les recommandations du prophète, pour qui l'eau permet la propreté matérielle et spirituelle ; l’école est autour de la fontaine.
Des mausolées sont rassemblés en véritables villes dans la Cité des morts.
Sous la dynastie Mamelouk, la ville s’agrandit considérablement et devient la capitale du monde musulman.
C’est ainsi qu’Ibn Khaldoun pouvait dire :
« Celui qui n’a pas vu Le Caire ne connaît pas la grandeur de l'islam. C’est la métropole de l’univers, le jardin du monde, la fourmilière de l’espèce humaine, le portique de l’islam. »
Citadelle de Saladin
- La citadelle vue depuis le parc Al-Azhar.
- La citadelle dominée par la mosquée Mohamed Ali, vue depuis le parc Al-Azhar.
Le Khân al-Khalili
Le Khân al-Khalili, connu sous le nom de bazar turc pendant la période ottomane, est maintenant habituellement appelé le Khân, est souvent confondu avec le marché de Muski — et inversement. Le souk de Khân al-Khalili, vieux de 600 ans, a été établi en 1382 par l'émir Djaharks au cœur de la ville fatimide. À l'instar du marché Al-Muski à l'ouest, il comporte une des zones d'ateliers d'artisans les plus importantes du Caire. Ces deux marchés sont le symbole de la tradition qui a fait du Caire un centre important de commerce.
Le Khân est situé à un coin du triangle des marchés qui va du sud de la porte Zuwayla à l'ouest à Azbakiyyah. Le Khân est encadré au sud par la rue d'Al-Azhar et à l'ouest par le marché de Muski. Il se compose de passages et de ruelles remplies d’artisans, d’orfèvres, de vendeurs de parfums et d’épices. Sur une rue étroite venant d'Al-Badistand, on trouve le célèbre et pittoresque café el-Fishawi, ou le café des miroirs, qui était par le passé un endroit de réunion pour les artistes locaux, et qui n’a pas changé depuis près de 200 ans. Il fut fréquenté par l'écrivain prix Nobel Naguib Mahfouz, un des auteurs égyptiens les plus connus.
Les consommateurs égyptiens font généralement leurs emplettes dans le nord et l'ouest du secteur d'Al-Badistan, là où les prix sont les plus bas. Les marchés d'or et d'argent sont situés à l'ouest du Khân le long de la rue des orfèvres.
- Explication de l'origine de la Maison es Suhaymi devant celle-ci.
- Cour intérieure, Maison es Suhaymi.
- Salle de réception avec une grande moucharabieh.
- Moucharabieh vues de la cour.
- Parterre au milieu de la cour.
- Détails d'une moucharabieh.
Lieux de culte
Parmi les lieux de culte, il y a principalement des mosquées musulmanes [51]. Il y a aussi des églises et des temples chrétiens : Église copte orthodoxe, Église catholique copte (Église catholique), Église évangélique copte (Communion mondiale d'Églises réformées).
Pollution
La croissance très rapide de la ville a soulevé un certain nombre de problèmes environnementaux. La pollution atmosphérique y est préoccupante. Les niveaux d'hydrocarbures aromatiques relevés au Caire sont supérieurs à ceux de beaucoup de villes similaires[52]. Des tests concernant la qualité de l'air y ont également enregistré des niveaux dangereux de plomb, de dioxyde de carbone, de dioxyde de soufre et de particules en suspension ; ceci est dû à plusieurs décennies d'absence totale de régulation concernant les émissions polluantes des véhicules, les industries urbaines et les déchets. Selon l'Organisation mondiale de la santé, le niveau de pollution de l'air au Caire est près de 12 fois plus élevée que le niveau de sécurité recommandé[53]. Un nuage noir apparaît au-dessus de la ville chaque automne, causant chez les habitants des maladies respiratoires[54].
Il y a également de nombreuses fonderies de plomb et de fer qui sont non déclarées, et polluent fortement la ville. En conséquence, on peut voir en permanence un brouillard flotter au-dessus du Caire. Selon des estimations, entre dix mille et vingt-cinq mille Cairotes meurent chaque année à cause de la pollution atmosphérique. En 1995, les premières lois environnementales ont été votées, et la situation a depuis été améliorée.
La ville souffre également d'un niveau élevé de pollution au sol. Chaque année, Le Caire émet dix mille tonnes de déchets, dont quatre mille ne sont ni collectées ni prises en charge. Cela constitue un risque majeur pour la santé, et le gouvernement égyptien recherche donc des moyens pour le combattre.
Enfin, la pollution de l'eau est un problème très important au Caire ; en effet, les égouts sont souvent défaillants et se déversent dans les rues. Un nouveau système de tout à l'égout, développé par l'Union européenne, est censé répondre à ce risque. L'eau municipale est également contaminée par du mercure, ce qui entraîne des risques sanitaires importants.
Dans la culture populaire
Dans la troisième partie du manga JoJo's Bizarre Adventure, Stardust Crusaders, Dio (l'antagoniste) se cache au Caire et Jotaro (le héros) accompagné de Mohamed Abdul (son compagnon) ainsi que de son grand-père, Joseph Joestar, son ami Kakyoin et leur chien, Iggy, entreprennent un voyage depuis le Japon. La bataille finale a donc lieu dans les rues du Caire.
Jumelages
Le Caire a signé des traités de coopération avec trente six villes[55].
- Athènes (Grèce) depuis 1996
- Chennai (Inde)
- Rome (Italie)
- São Paulo (Brésil)
- Séoul (Corée du Sud) depuis 1997
- Stuttgart (Allemagne) depuis 1979
- Tunis (Tunisie) depuis 2000
- Tokyo (Japon)
- Toronto (Canada)
- Washington (États-Unis)
- Stockholm (Suède)
- Hambourg (Allemagne)
- Kairouan (Tunisie) depuis 1976
- Buenos Aires (Argentine)
- Amsterdam (Pays-Bas)
- Beyrouth (Liban) depuis 1998
- Amman (Jordanie) depuis 1988
- Istanbul (Turquie)
- Djeddah (Arabie saoudite)
- Khartoum (Soudan)
- Bagdad (Irak) depuis 1978
- Damas (Syrie)
- Alger (Algérie) depuis 1985
- Lisbonne (Portugal)
- Londres (Royaume-Uni)
- Madrid (Espagne)
- Rabat (Maroc) depuis 1987
- Ankara (Turquie)
- Moscou (Russie)
- Pékin (Chine) depuis 1990
- New York (États-Unis) depuis 1982
- Paris (France) depuis 1992
- Prague (Tchéquie)
- Oran (Algérie)
- Sétif (Algérie)
- Mahdia (Tunisie)
Istanbul, Séoul et Los Angeles sont les seules villes reconnues comme jumelées avec Le Caire, mais la ville a également signé des « traités d'amitié » avec Stuttgart, Paris, Ottawa et Minsk. Les villes restantes ont signé des conventions similaires indiquant des intentions de coopération, d'amitié ou de compréhension avec Le Caire.
Cairotes célèbres
- Ahmed Hossam Hussein Abdelhamid (Mido) - Ancien footballeur égyptien ;
- Richard Anthony - chanteur français, né en 1938 ;
- Hala El Badry - journaliste et romancière égyptienne, née en 1954 ;
- Farouk El Baz - scientifique qui a travaillé pour la NASA ;
- Malak Hifni Nasif - militante féministe et femme de lettres née en 1886 ;
- Salwa Bakr - femme de lettres née en 1949 ;
- Mohamed el-Baradei - directeur général de l'Agence internationale de l'énergie atomique ;
- Boutros Boutros-Ghali - sixième secrétaire général de l'ONU, de janvier 1992 à décembre 1996 ;
- Inas El-Degheidy réalisatrice ;
- Aminah al-Sa'id, journaliste et féministe née en 1914 ;
- Aisha Rateb - femme politique, avocate et ambassadrice égyptienne, née en 1928 ;
- Ratiba El-Hefny - chanteuse lyrique égyptienne née en 1931 ;
- Dalida - chanteuse et actrice française, née le ;
- Cecil Scott Forester - écrivain britannique, né le ;
- Hossam Ghali - Ancien footballeur égyptien ;
- Nermine Hammam - artiste égyptienne née en 1967 ;
- Salwa Hegazy - femme de lettres et personnalités de la télévision égyptienne ;
- Tarek Heggy - ancien président de la compagnie Shell Égypte, intellectuel et écrivain, lauréat du prix Grinzane Cavour 2008 ;
- Out-el-Kouloub - romancière francophone ;
- Huda Lutfi - artiste cairote ;
- Naguib Mahfouz - romancier et prix Nobel de littérature en 1988 ;
- Joshua M. Mitchell, professeur à l'université de Georgetown ;
- Sam Nessim - acteur et scénariste ;
- Nabil Naoum - écrivain, né en 1944 ;
- Omar Sharif - acteur (Lawrence d'Arabie) ;
- Mohamed Shawky - joueur du Middlesbrough Football Club ;
- Constantin Xenakis - artiste grec, né en 1931 ;
- Guy Béart - chanteur français ;
- Bassem Youssef - médecin et comique ;
- Ahmed Hassan Zewail - chimiste égyptien, prix Nobel de chimie en 1999 ;
- Alaa al-Aswany - écrivain né en 1957.
- Hanan El Tawil (1966-2004), chanteuse et actrice égyptienne transgenre.
Notes et références
Notes
Références
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Voir aussi
Bibliographie
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Article connexe
Liens externes
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- (en) Demographia - Cairo : Central City & Suburban Population & Density.
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