Grand Musée égyptien

Le Grand Musée égyptien (المتحف المصري الكبير, al-Matḥaf al-Miṣrī al-Kabīr, en arabe égyptien, GEM, Grand Egyptian Museum, en anglais) est un musée en cours de construction situé près des pyramides de Gizeh en Égypte

L'étude du projet d'un « Grand Musée égyptien »[1] s'est terminée le . Pour concevoir ce nouveau musée archéologique, un concours international placé sous le patronage de l'UNESCO a été lancé. L'appel d'offres lancé par l'Égypte pour sa construction a été remporté par le cabinet d'architecture Heneghan-Peng en , et la scénographie a été remportée par le bureau d'exposition et d'architecture Atelier Brückner en  ; le coût prévu était de 550 millions de dollars. La construction est réalisée par une coentreprise composée de la société égyptienne Orascom et de la société belge BESIX[2].

Histoire

Le projet du musée naît dans les années 1990, inspiré par le ministre de la Culture Farouk Hosni (vexé par une réflexion d'un expert qui décrivait le Musée égyptien du Caire comme un « vieil entrepôt »), le responsable des Antiquités égyptiennes Zahi Hawass et la Première dame Suzanne Moubarak[3]. Un décret présidentiel officialise le projet en 1992. Un concours d'architecture placé sous l'égide de l'UNESCO amène 1 557 propositions venues de 83 pays. L'Américain d'origine chinoise Shih-Fu Peng remporte l'attribution. La première pierre est posée le . Cependant, le chantier rencontre des difficultés techniques et bureaucratiques, ce qui l'allonge. La révolution de 2011 et l'augmentation des violences font fuir les touristes, ce qui vide les caisses publiques, seules à financer la construction. De huit cents millions de dollars, le coût du chantier est passé à 1,1 milliard. Le Japon a néanmoins consenti un prêt de 765 millions de dollars[4].

Le , BESIX et Orascom Construction Industries (OCI) du groupe Orascom, commencent la réalisation, en association, de la phase III du Grand Musée égyptien. Les travaux ont débuté en pour se terminer en [5]. Cette phase comprend des galeries d’exposition, un centre de conservation ainsi qu’un centre commercial et des restaurants. Le contrat s’élève à US $810 million (+/- EUR 635 millions).[réf. nécessaire]

En , le ministre de l'« Égypte Antique », Mohammed Ibrahim Ali[6], a confirmé la finalisation des travaux du nouveau musée dont l'inauguration est prévue pour . Le ministre espère ainsi remonter l'attrait touristique du pays, actuellement au plus bas[7]. Le projet aura coûté cinq milliards de livres égyptiennes, sachant que le gouvernement japonais a financé une grande partie du projet sous forme de prêt devant être remboursé dans les dix ans de l’inauguration.

Du 4 au , le Conseil international des Musées (ICOM) a rencontré Mohamed Sameh Amr, délégué permanent de l’Égypte auprès de l’UNESCO, Mamdouh Mohamed Gad el-Damaty, ministre des Antiquités de l’Égypte et Tarek Sayed Tawfik, directeur du GEM, pour offrir son assistance aux musées et aux professionnels des musées égyptiens. La directrice générale de l’ICOM, Anne-Catherine Robert-Hauglustaine a également confirmé la participation de l’ICOM dans l’organisation d’un colloque international portant sur le traitement des restes humains, qui se tiendrait au GEM, en 2015.

En , seulement deux parties du musée sont achevées : le bâtiment administratif et celui qui protège les cinq réserves et les dix-sept laboratoires[4].

Un incendie se déclare au Grand Musée égyptien le 29 avril 2018.[8] Aucune victime n'est à déplorer.

En , selon Tarek Tawfik, directeur du Grand Musée égyptien, l'ouverture totale est attendue pour 2020[9] puis reportée en 2021 à la suite de l'épidémie de Covid-19.

Architecture et collections

Ce Grand Musée égyptien a des dimensions hors normes qui en font l'un des plus grands musées du monde[10]:

  • Surface du terrain : 470 974 m2 (47 hectares)
  • Surface du bâtiment principal et du centre de conférence : 133 282 m2 (13,3 hectares)
  • Surface des bâtiments auxiliaires : 34 014 m2 (3,4 hectares)
  • Surface des terrains extérieurs et des jardins : 303 678 m2 (30,3 hectares)

Il est situé à moins de trois kilomètres des pyramides de Gizeh ; afin de ne pas détruire l'harmonie du plateau, il est construit cinquante mètres en contrebas. Il a la forme d'une flèche de cinq cents mètres de long orientée vers les pyramides ; les parois sont en albâtre avec des motifs triangulaires évoquant les pyramides ; en transparence, une animation lumineuse permet de faire changer leur couleur de jour comme de nuit.

Laboratoire du centre de conservation du Grand Musée.

L'édifice comporte un auditorium de mille places, un cinéma équipé en IMAX 3D, une médiathèque/bibliothèque, un centre de recherche et un institut scientifique. Les chercheurs disposent d'un centre de conservation ultramoderne, équipé de cinq laboratoires. Les bâtiments de la conservation, d'une superficie de 22 000 m2, sont reliés au musée par une galerie à trente mètres sous terre, avec une capacité de stockage de 100 000 objets divers, et a commencé à accueillir les objets dès 2010.

Pour résoudre le problème des antiquités entassées dans les dépôts, ce musée devrait comporter près de 130 000 pièces provenant de plusieurs musées, du musée égyptien, de son dépôt[11] et des dépôts de différents sites archéologiques.

Ces objets seront présentés selon cinq thèmes : « Terre d'Égypte », « Parenté et monarchie », « L'Homme, la société et le travail », « Religion et culture », « Scribe et savoir ». Parmi les pièces les plus importantes qui seront exposées, il est prévu d’y transférer la totalité de la collection, unique au monde, du tombeau de Toutânkhamon, dont les éléments déménagés dès 2010 sont nettoyés, traités et étudiés par les conservateurs de ce nouveau musée.

Le colosse de Ramsès II, à l'entrée du musée.

Il est également prévu que ce grand musée accueille les momies royales et le trésor découvert dans les tombes royales de Tanis.

Le colosse de Ramsès II, longtemps exposé sur la place de la gare du Caire, a été transféré vers le Grand Musée le 25 août 2006. Après des soins de nettoyage et de restauration, il a été érigé en 2018 dans le hall d'entrée du musée[12].

On pourra également y voir, à travers des effets visuels, les pièces égyptiennes les plus importantes qui se trouvent dans des musées étrangers, comme le buste de Néfertiti, actuellement à l'Ägyptisches Museum de Berlin, ou la pierre de Rosette qui se trouve au British Museum de Londres.

A priori, l'actuel musée de la place Tahrir sera consacré uniquement à l’historique de l’art égyptien et son évolution au fil des siècles, l’histoire de l’archéologie, et l’histoire du musée lui-même.

Notes et références

Références

  1. Y. Mansour, Le projet du Grand Musée égyptien
  2. La Libre.be, « La quatrième pyramide est née : le Grand Musée égyptien est sorti de terre grâce à une entreprise belge », sur LaLibre.be, (consulté le )
  3. Olivier Michel, « Au cœur du futur palais de pharaon », Le Figaro Magazine, semaine du 8 janvier 2016, p. 44-53.
  4. Anne-Cécile Beaudoin, Paris Match, semaine du 15 au 21 juin 2017, p. 72-79.
  5. Grand Musée du Caire : un projet pharaonique mené par le belge Besix.
  6. Le Dr. Mohamed Ibrahim Ali était le ministre des Antiquités au sein du gouvernement de Kamal al-Ganzouri et de son successeur Hicham Qandil ; professeur d'Antiquités égyptiennes à la Faculté des Lettres de l'université de 'Ayn Shams (Le Caire), il est l'un des experts au sein du Comité de construction du Grand Musée égyptien.
  7. Commentaire sur easyvoyage.com.
  8. « Incendie au Grand Musée égyptien », sur euronews, (consulté le )
  9. « Grand Egyptian Museum pushes full opening to 2020 », sur www.theartnewspaper.com (consulté le )
  10. Grand Egyptian Museum
  11. Ali Radwan, Trésors de collections inconnues
  12. Le voyage de Ramsès II.

Bibliographie

  • Yasser Mansour, « Le projet du Grand Musée égyptien : architecture et muséographie », MUSEUM International, nos 225-226 : Paysages du patrimoine en Égypte, (ISSN 0304-3002)
  • Ali Mahmoud Radwan, « Trésors de collections inconnues : exemples issus du site d’Helwan », MUSEUM International, nos 225-226 : Paysages du patrimoine en Égypte, , p. 87-91 (ISSN 0304-3002, DOI 10.1111/j.1468-0033.2005.00516.x)

Sources

Lien externe

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