Massacre de Babi Yar

Le massacre de Babi Yar est le plus grand massacre de la Shoah ukrainienne par balles mené par les Einsatzgruppen en URSS : 33 771 Juifs[1] furent assassinés par les nazis et leurs collaborateurs locaux, principalement le 201e bataillon Schutzmannschaft, les 29 et 30 septembre 1941 aux abords du ravin de Babi Yar à Kiev.

Massacre de Babi Yar

Ravin de Babi Yar à Kiev.

Date 29 -
Lieu Babi Yar, Union soviétique
Victimes Juifs
Type Shoah par balles
Morts 33 771
Auteurs  Reich allemand
Ordonné par Friedrich Jeckeln
Participants Einsatzgruppen
Ordnungspolizei
201e bataillon Schutzmannschaft
Guerre Seconde Guerre mondiale
Coordonnées 50° 28′ 17″ nord, 30° 26′ 56″ est
Géolocalisation sur la carte : Europe
Géolocalisation sur la carte : Ukraine

D'autres massacres eurent lieu au ravin de Babi Yar dans les mois suivants, faisant entre 100 000 et 150 000 morts (Juifs, prisonniers de guerre soviétiques, communistes, Tziganes, Ukrainiens et otages civils) jusqu'à la mise en place en 1942 du camp de concentration de Syrets.

Babi Yar (« ravin des bonnes femmes »[2] ; en russe : Бабий Яр ; en ukrainien : Бабин Яр, Babyn Yar ; en polonais : Babi Jar) est un lieu-dit de l’ouest de la ville de Kiev (Ukraine) entre les quartiers de Louk'ianivka (Лук'янівка) et de Syrets' (Сирець).

Un contexte particulier : la conquête nazie de l'Union soviétique

Arrivée de la Wehrmacht en Ukraine

Le , plus de trois millions de soldats allemands envahissent le territoire soviétique. En quelques semaines, l’occupation des pays baltes et de la partie orientale de la Pologne est effective. Sur quatre millions de Juifs vivant en URSS au début de l’opération, un million et demi fuient et les autres tombent sous le contrôle des forces nazies. Babi Yar marque une étape importante dans le processus d'extermination des Juifs d'Union soviétique qu'a été la « Shoah par balles ». La Wehrmacht a en effet l'ordre de conduire durant l'été 1941, en cent jours, une guerre contre l'« ennemi judéo-bolchévique ». La population est alors divisée en trois catégories[3] :

  1. les nationalistes ukrainiens, notamment du OUN(B) de Stepan Bandera dont on recherche la collaboration, notamment dans les actions contre les Juifs et les communistes,
  2. les membres du NKVD et les Juifs que l'on cherche à exterminer,
  3. le reste de la population que l'on va chercher à asservir.

C'est au tournant de l'été 1941 que l'extermination des Juifs soviétiques se met en marche notamment par la création des Einsatzgruppen Groupes d’intervention ») qui sont répartis en quatre commandos à l’arrière de l’armée, qui couvrent le front pour « assurer la sécurité des territoires occupés », et qui ont pour mission d’assassiner les Juifs et commissaires politiques communistes de l’URSS. Chaque commando compte entre 500 et 1 000 hommes. Ils sont chargés d’« opération mobile de tuerie » (Hilberg). À Kiev, c’est l’Einsatzgruppe C, rattaché au groupe Sud de la Wehrmacht, qui agit.

Le , le Generalmajor Kurt Eberhard ordonne au Höhere SS- und Polizeiführer Friedrich Jeckeln, qui dirige l’Einsatzgruppe C, d'abattre tous les Juifs d'Ukraine occidentale en suivant la progression des chars allemands. Bien que n'ayant alors pas encore reçu de Jeckeln l'ordre officiel d'extermination, c'est dès le début du mois d' que le Sonderkommandos 4a de l’Einsatzgruppe C se déploie réellement en territoire ukrainien (sous le commandement du SS-Brigadeführer Otto Rasch et de l’Einsatzgruppe 4a du SS-Standartenführer Paul Blobel).

Massacres préliminaires

C'est la pendaison publique de deux Juifs suivie de la fusillade de 400 autres et d'autres civils qui marque le début réel de l'extermination[4]. Aucun secret n’entoure les massacres, contrairement à la discrétion qui prévaudra par la suite[5].

L'entrée à Kiev et le piège soviétique

Le , la Wehrmacht entre dans Kiev, qui compte 900 000 habitants dont 120 000 à 130 000 Juifs[6].

Les Panzergruppen allemands ont encerclé Kiev pour enfermer une forte concentration de soldats russes. Le , Kiev est prise et plus de 665 000 soldats soviétiques sont faits prisonniers[7]. À ce moment, une grande partie des Juifs ont pu quitter la ville[8].

Les forces spéciales du NKVD présentes à Kiev, connaissant la tactique d'occupation des Allemands, ont préparé un gigantesque piège. L'armée allemande a pour habitude d'utiliser les installations officielles comme postes de commandement, symbolisant leur prise officielle de pouvoir en s'établissant dans les sièges locaux du gouvernement soviétique mais aussi dans les locaux du Parti communiste. Ce faisant, le NKVD a dissimulé plus d'une dizaine de milliers de charges explosives et de mines dans la plupart des bâtiments publics et laissé un commando sur place chargé de les faire sauter une fois les Allemands en position dans l'espoir de décimer le commandement de la Wehrmacht de la zone, renouvelant ainsi la longue tradition russe de politique de la terre brûlée.

Les charges sont mises à feu le , déclenchant un gigantesque incendie qui dure cinq jours et tue des milliers de soldats allemands[9].

« C’était le 24 septembre, vers quatre heures de l’après-midi. L’immeuble de la Kommandantur, avec le Monde des enfants au rez-de-chaussée, sauta. […] Une colonne de feu et de fumée jaillit au coin de la rue Proreznaïa. La foule se mit à courir : les uns fuyant le lieu de l’explosion, les autres, au contraire, accourant pour voir. […] La panique s’empara de la foule. L’avenue Krechtchatik était effectivement en train de sauter. »

 Anatoli Kouznetsov, Babi Yar, éditions Robert Laffont, 2011, pp. 83-84

Le général de la Wehrmacht Alfred Jodl témoigne lors de son procès à Nuremberg :

« [...] Nous avions à peine occupé la ville, qu’il y eut une suite d’énormes explosions. La plus grande partie du centre-ville était en feu ; 50 000 personnes se trouvaient sans toit. Des soldats allemands furent mobilisés pour combattre l’incendie ; ils subirent d’énormes pertes, car pendant qu’ils luttaient contre le feu, d’autres bombes explosèrent encore… Le commandant de la place de Kiev pensa d’abord que la responsabilité du désastre incombait à la population civile locale. Mais nous avons trouvé un plan de sabotage qui avait été préparé longtemps à l’avance et qui avait listé 50 à 60 objectifs, prévus pour être détruits. Les techniciens ont immédiatement prouvé que le plan était authentique. Au moins 40 autres objectifs étaient prêts à être détruits ; ils devaient sauter grâce à un déclenchement à distance par ondes radio. J’ai eu en mains le plan. »

 Général Alfred Jodl

Le massacre

Le martyre des Juifs par les nazis

Après les attentats de l’avenue Krechtchatik[10] perpétrés par les agents du NKVD en plein cœur de Kiev à la suite de l'arrivée des troupes allemandes dans la ville, ce sont les Juifs qui seront tenus pour responsables et massacrés à Babi Yar.

Blobel prépare dès le la « grande action », soit la liquidation des Juifs de Kiev, à la suite de ces attentats. L'enquête de Michaël Prazan dans le chapitre XII de son livre Einsatzgruppen permet de comprendre comment l'extermination des Juifs de Kiev a été à la fois un projet porté par l'administration nazie et un événement contingent qui s'est adapté aux circonstances particulières de l'invasion des nazis en Ukraine, et notamment à l'entrée de la Wehrmacht à Kiev.

À la suite de ces actes de sabotage, le , un communiqué ordonne à tous les Juifs de Kiev et des environs de se présenter le lendemain, jour de Yom Kippour[11].

Communiqué du 28 septembre 1941, en russe, ukrainien et allemand.

« Tous les Juifs de Kiev et de ses environs devront se présenter le lundi 29 septembre 1941 à 8 heures du matin à l’angle des rues Melnikovskaïa (près des cimetières). Ils devront être munis de leurs papiers d’identité, d’argent, de leurs objets de valeurs, ainsi que de vêtements chauds, de linge, etc. Les Juifs qui ne se conformeront pas à cette ordonnance et seront trouvés dans un autre lieu seront fusillés. Les citoyens qui pénétreront dans les appartements abandonnés par les Juifs et s’empareront de leurs biens seront fusillés. »

 Anatoli Kouznetsov, Babi Yar, Robert Laffont, 2011, p. 93

Un certain nombre d'habitants de Kiev, juifs ou non, pensent qu'il s'agit d'une réquisition de main-d’œuvre ou d'une déportation[12].

Le déroulement du massacre

Les tueurs sont des SS ou des policiers allemands membres du Sonderkommando, dirigé par Paul Blobel[13], mais aussi des membres de la Waffen SS, de l'Ordnungspolizei. Babi Yar est un ravin aux abords de Kiev creusé par une rivière qui devint en deux jours le lieu d’anéantissement par les nazis de la population juive de la ville, dans sa totalité, à l’exception des hommes jeunes partis au front, et des rares évacués[14]. Des colonnes de Juifs y sont ainsi amenées, brutalisées par les Ukrainiens, forcées de se déshabiller et de s’allonger contre la paroi du ravin de 150 mètres de longueur, 30 mètres de largeur et 15 mètres de profondeur[15]. Dans son ouvrage, Anatoli Kouznetsov recueille le témoignage d’une des survivantes de ce massacre :

« Dina se frayait avec peine un chemin dans la foule, de plus en plus inquiète, et c’est alors qu’elle vit un peu plus loin, tout le monde déposait ses affaires : les vêtements, les paquets et les valises dans le tas de gauche, et toutes les provisions à droite. Les Allemands faisaient avancer les gens par groupe : ils en laissaient passer un, attendaient, puis au bout d’un certain temps en laissaient passer un autre, les comptaient, comptaient … et stop. »

 Anatoli Kouznetsov, Babi Yar, éditions Robert Laffont, 2011, p. 103

Dans son Histoire de la Shoah, George Benssoussan retranscrit le témoignage d’un membre du commando spécial SK4a, Kurt Werner :

« (…) Immédiatement après mon arrivée sur les lieux d’exécution, j’ai dû descendre au fond de ces gorges avec mes camarades. Il n’a pas fallu attendre longtemps avant que les premiers Juifs soient amenés et descendent la pente. Les Juifs devaient se coucher le visage contre la paroi du gouffre. Au fond du gouffre, les tireurs avaient été divisés en trois groupes d’environ douze hommes. Les Juifs étaient tous conduits en même temps aux pelotons d’exécution. Les suivants devaient s’allonger sur les corps de ceux qui venaient d’être exécutés. Les tireurs se mettaient derrière eux et les abattaient d’une balle dans la nuque. Je me souviens encore aujourd’hui qu’ils étaient saisis d’épouvante dès qu’ils arrivaient au bord de la fosse, et apercevaient les cadavres. Beaucoup d’entre eux, terrifiés, ont commencé à crier. »

 Ernst Klee, Willy Dressen, Volker Riess, Pour eux, « c’était le bon temps » la vie ordinaire des bourreaux nazis, Plon, 1990, p. 61

.

Les Juifs de Kiev se rassemblèrent au lieu ordonné, s'attendant à être embarqués dans des trains : « Comme bien des gens, elle avait cru jusque-là qu’un train les attendait. »[16]. La foule était suffisamment dense pour que la majorité ignorât ce qui se passait en réalité :

« Dans la foule, on percevait des bribes de conversation :

  • C’est la guerre, c’est la guerre ! On nous emmène quelque part plus loin où c’est plus tranquille.
  • Et pourquoi seulement les Juifs ? »[17]

Ils furent conduits à travers un corridor formé de soldats, roués de coups de crosse, puis forcés à se déshabiller et conduits au bord du ravin et exécutés. « […] ils pénétrèrent dans un long passage ménagé entre deux rangées de soldats et de chiens. Ce couloir était étroit, d'un mètre cinquante environ. Les soldats se tenaient épaule contre épaule, les manches retroussées, et tous étaient armés de matraques en caoutchouc ou de grands bâtons. Et les coups se mirent à pleuvoir »[18].

22 000 personnes sont tuées dès le premier jour. Fait peu connu, les massacres ont continué pendant plusieurs mois sur le site de Babi Yar[19]. On estime qu'environ 100 000 personnes ont été tuées sur ce qui est devenu un véritable lieu d'extermination. En août et , Paul Blobel à la tête du Kommando 1005 a fait exhumer les corps pour les brûler et les faire ainsi disparaître.

Après Babi Yar : postérité et mémoire

Un massacre dans la durée ?

Dans les mois qui suivirent, 60 000 exécutions eurent lieu au même endroit sur des Juifs, Polonais, Tsiganes, Ukrainiens. Parmi eux se trouvait la poétesse et militante nationaliste ukrainienne Olena Teliha.

Après les exécutions de masse, le camp de concentration de Syrets fut créé à Babi Yar. Les communistes, résistants et prisonniers de guerre y ont été enfermés. Le nombre de victimes du camp est estimé à 30 000.

Durant les deux années qui suivirent, avant que l’Armée rouge ne reprenne Kiev, Babi Yar continua d’être le lieu d’un massacre obstiné de la part des nazis : près de cent quarante mille personnes de nationalités variées y furent abattues à la mitrailleuse ou enterrées vivantes : Juifs, Polonais, Tsiganes, opposants aux nazis, malades mentaux, prisonniers de guerre et tous les habitants de Kiev que le hasard des rafles ou les dénonciations destinaient à une disparition sans trace et sans mémoire[20]. Avant leur retraite, les nazis se hâtèrent de brûler les cadavres et de disperser les cendres avant l’arrivée de l’Armée rouge, afin d’anéantir la sépulture des hommes. D’autres ravins eurent d'ailleurs la même fonction à travers les territoires occupés.

Babi Yar est unique dans la Shoah du fait de son échelle : environ 22 000 victimes en moins de 12 heures, presque 34 000 en 36 heures. Ni avant ni après, même à Auschwitz ou Treblinka, les nazis n'ont pu exterminer autant de Juifs en si peu de temps[réf. nécessaire].

Si Auschwitz désigne, à l’Ouest, le symbole de la catastrophe pour les Occidentaux, c’est Babi Yar qui pourrait être, à l’Est, le symbole de l’extermination des Juifs soviétiques[21].

L'occultation

Les autorités soviétiques préfèrent occulter le caractère antisémite de cette action ; après la libération de Kiev le [20], les victimes juives sont présentées comme des « citoyens soviétiques pacifiques »[22] que l’on a assassinés. Dans l’URSS de Staline et de Khrouchtchev, la singularité de la souffrance juive ou arménienne doit être gommée, noyée dans un vécu partagé avec la totalité du peuple soviétique[23]. Il existe donc peu de témoignages et de mémoires de ce massacre à la suite de la vague d’antisémitisme et de censure que fit déferler Staline dès 1948, la mémoire de l’anéantissement des Juifs officiellement effacée devint un thème tabou jusqu'à la Perestroïka[14].

Mémorial pour les Tsiganes massacrés à Babi Yar.

Le site a été effacé. Une première tentative en 1961 par déversement dans le ravin d'un mélange d'eau et de boue retenu par une digue dans l'espoir que l'ensemble se solidifierait par décantation aboutit à une catastrophe. La rupture de la digue le 13 mars 1961 engloutit plusieurs centaines de personnes. Après cet échec, le ravin fut comblé par des milliers de tonnes de terre. Un quartier résidentiel traversé par une route à grande circulation s'étend à cet emplacement. Le cimetière juif a été détruit pour y établir une station de télévision [24].

La mémoire de Babi Yar

La publication en 1961 de Babi Yar, un poème de Evgueni Evtouchenko (1933-2017). [25], a l’effet d’un électrochoc. En URSS, comme dans le reste du monde, le ravin des bonnes femmes est devenu un symbole. L'impact de ce poème dépasse même les frontières soviétique : en 1963, un récital des poèmes d'Evtouchenko à Maison de la Mutualité de Paris accueille plus de 5 000 spectateurs et Babi Yar y rencontre un grand succès[26]. En 1966, les autorités érigent un monument qui ne mentionne pas les victimes juives et ce n’est qu’en 1991 (après la chute de l'Union soviétique) que le gouvernement ukrainien autorisa la création d'un monument spécifique aux victimes juives, monument qui fut inauguré en . D'autres monuments furent érigés par la suite, quelquefois de simples croix, dédiés aux nationalistes ukrainiens, aux enfants ou à deux prêtres orthodoxes exécutés par les nazis. Un monument fut également mis en place pour rappeler le massacre de nombreux Tziganes après de nombreuses péripéties tant financières qu'administratives. D'ailleurs, depuis 1990, la médaille de « Juste de Babi Yar » récompense les personnes qui ont porté secours aux Juifs condamnés à mort dans l'extermination de Babi Yar. 400 personnes ont reçu cette médaille à ce jour[27].

Babi Yar, sculpture de Valentin Galotchkine (1964), commémorant le massacre.

D'ailleurs, le massacre a profondément marqué la production culturelle soviétique et ex-soviétique qui a cherché à laisser des traces de ce qui a représenté l'horreur de la Shoah au sein de l'URSS.

  • Dès 1945, le compositeur ukrainien Dmitri Klebanov rendait hommage aux victimes du massacre de Babi Yar en leur consacrant sa Symphonie no 1. Mal accueillie par les autorités, cette œuvre, comme la quasi-totalité des suivantes, fut laissée à l'écart du répertoire diffusé et enregistré dans l'ancienne Union soviétique. De plus, les poèmes d'Evgueni Evtouchenko seront repris intégralement dans la 13e symphonie opus 113 de Dmitri Chostakovitch, dite « Babi Yar », pour orchestre, basse et chœur d’hommes, créée à Moscou le sous la direction de Kirill Kondrachine, dans des conditions rocambolesques (la basse initialement retenue ayant été priée de ne pas l'interpréter le jour même et Evgueni Mravinski ayant refusé d'en être le chef d'orchestre). Néanmoins, le régime soviétique trouvait ces poèmes trop crus (et trop « juifs ») et a demandé une révision de la symphonie à Chostakovitch. La partition originale fut mise à l'index jusqu'à la mort du compositeur mais une version « auto-censurée » par Evtouchenko fut néanmoins enregistrée par le même Kirill Kondrachine en 1967[28].
  • En 1966, la revue soviétique Iounost publie le « roman-document » d'Anatoli Kouznetsov, Babi Iar, traduit l'année suivante et publié en France sous ce titre par les Éditeurs français réunis, dirigés par Louis Aragon et Madeleine Braun. Ce récit complété par les passages supprimés par la censure dans la version de 1966 et par des commentaires de l'auteur est traduit en français en 1970 et réédité en 2011.
  • Le début du massacre de Babi Yar est représenté dans l'épisode 2 de la mini-série télévisée Holocauste (1978).
  • En 1981, l'écrivain anglais D. M. Thomas évoque longuement le massacre de Babi Yar dans un chapitre de son roman The White Hotel (L’Hôtel blanc).
  • Jonathan Littell, dans son roman Les Bienveillantes (2006), décrit les réactions de son héros, l’officier SS Max Aue, face à ce massacre[29].
  • En 2009, Thierry Hesse évoque le massacre dans son roman Démon, dans le paragraphe 22 intitulé « Vernichtung » (qui signifie anéantissement, destruction, en allemand)[30].
  • La Femme aux 5 éléphants, documentaire sur Svetlana Geier, traductrice de Fiodor Dostoïevski en allemand. Il est fait mention du massacre dans le film.
  • Dans son roman HHhH, publié en 2010, l'écrivain français Laurent Binet évoque le massacre de Babi Yar.

Notes et références

  1. (en) Georges Bensoussan (dir.), Jean-Marc Dreyfus (dir.), Édouard Husson (dir.) et al., Dictionnaire de la Shoah, Paris, Larousse, coll. « À présent », , 638 p. (ISBN 978-2-03-583781-3), p. 121.
  2. Anatoli Kouznetsov, Babi Yar, éditions Robert Laffont, 2011, p. 7.
  3. Christopher Browning, Politique nazie, travailleurs juifs, bourreaux allemands, Les Belles-lettres, 2002, p. 53.
  4. Richard Rhodes, Extermination : la machine nazie. Einsatzgruppen à l'Est, 1941-1943, éditions Autrement, 2004, p. 202-211.
  5. George Bensoussan, Histoire de la Shoah, collection « Que sais-je ? », PUF, 1996, p. 40-42.
  6. 220 000 d'après le dictionnaire de la Shoah.
  7. John Keegan, La Deuxième Guerre mondiale, collection Tempus, éditions Perrin, 1990, p. 227-268.
  8. Dictionnaire de la Shoah, p. 121.
  9. Robert E. Conot, Justice at Nuremberg, Carroll & Graf, 1983, p. 225.
  10. Anatoli Kouznetsov, Babi Yar, Robert Laffont, 2011, p. 80.
  11. Archives du gouvernement ukrainien.
  12. Ilya Ehrenbourg et Vassili Grossman, Le Livre noir, Arles, Actes Sud, 1995, chapitre « Kiev, Babi Yar ».
  13. Dictionnaire de la Shoah p 121.
  14. Anatoli Kouznetsov, Babi Yar, éditions Robert Laffont, 2011, p. 7-8.
  15. George Bensoussan, Histoire de la Shoah, Collection « Que sais-je ? », PUF, 1996, p. 40-42.
  16. Anatoli Kouznetsov, Babi Yar, éditions Robert Laffont, 2011, p. 102.
  17. Anatoli Kouznetsov, Babi Yar, éditions Robert Laffont, 2011, p. 103.
  18. Anatoli Kouznetsov, Babi Yar, éditions Robert Laffont, 2011, p. 106.
  19. Dictionnaire de la Shoah p 122.
  20. http://www.ushmm.org/wlc/fr/article.php?ModuleId=172.
  21. Florent Brayard, Auschwitz : enquête sur un complot nazi, Seuil, Paris, 2010, p. 26.
  22. Timothy Ssnyder, Terres de sang, : l'Europe entre Hitler et Staline, Gallimard, 2012.
  23. Serge Cordellier (dir.), Le Dictionnaire historique et géopolitique du XXe siècle, La Découverte, 2005, p. 68.
  24. Anatoli Kouznetsov, Babi Yar, Paris, Robert Laffont, , 447 p. (ISBN 978-2-221-12703-2), p. 123
  25. http://www.pulrulczyk.net/mapage12/babi-yar-trad.-j.burko.pdf.
  26. Hervé Hamon et Patrick Rotman, Génération, Tome 1, Les Années de rêve, Paris, Éditions du Seuil, , p. 107-110..
  27. Serge CORDELLIER (dir.), Le dictionnaire historique et géopolitique du XXe siècle, La Découverte, 2005, p. 68.
  28. Frans C. LEMAIRE, Le Destin russe et la musique : un siècle d'histoire de la Révolution à nos jours, collection « Les Chemins de la musique », Fayard, 2005.
  29. Jonathan LITTELL, Les Bienveillantes, collection Folio, Gallimard, Paris, 2006, p. 178 et suiv.
  30. Thierry HESSE, Démon, Éditions de l'Olivier, Paris 2009, p. 148-154.

Sources

Tribunal de Nuremberg

  • Réquisitoire du procureur soviétique au Tribunal de Nuremberg, Procès des grands criminels de guerre devant le Tribunal militaire international, Texte officiel en langue française, t. VII, Nuremberg, 1947. L'édition anglaise Trial of the Major War Criminals before the International Military Tribunal, t. VII, Nuremberg, 1947 (voir p. 555-556) est consultable sur le site de la Library of Congress. Le fichier étant très volumineux, on pourra préférer le site de la Yale Law School.
  • Rapport d'incidents 106 des Einsatzgruppen, en date du , document de Nuremberg R-102, reproduit dans Procès des grands criminels de guerre devant le Tribunal militaire international, Texte officiel en langue française, t. XXXVIII, Nuremberg, 1949, p. 279-303, spéc. 292-293 ; édition anglaise Trial of the Major War Criminals before the International Military Tribunal, t. XXXVIII, p. 292-293, consultable sur le site de la Library of Congress.

Bibliographie

Voir aussi

Articles connexes

Liens externes

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