Ukraine

L'Ukraine[alpha 5] (prononcé en français : /y.kʁɛn/ ; en ukrainien : Україна, Oukraïna /ukrɑˈjinɑ/) est un État d'Europe orientale, le deuxième d'Europe par sa superficie[alpha 6]. Elle est bordée par la mer Noire et la mer d'Azov au sud, frontalière avec la Russie au nord-est et à l'est, avec la Biélorussie au nord, avec la Pologne à l'ouest-nord-ouest, avec la Slovaquie et la Hongrie à l'ouest et avec la Roumanie et la Moldavie au sud-ouest. La capitale et la ville la plus peuplée du pays est Kiev.

Pour les articles homonymes, voir République d'Ukraine.

Ukraine

(uk) Україна / Oukraïna


Drapeau de l'Ukraine.

Armoiries de l'Ukraine.
Hymne en ukrainien : Ще не вмерла України (Chtche ne vmerla Ukraïny, « L'Ukraine n'est pas encore morte »)
Fête nationale
· Événement commémoré Indépendance vis-à-vis de l'URSS ()
L'Ukraine en
Administration
Forme de l'État République parlementaire[2]
Président Volodymyr Zelensky
Premier ministre Denys Chmyhal
Parlement Rada
Langue officielle
Langues régionales
Ukrainien
Capitale Kiev

50° 27′ 02″ N, 30° 31′ 25″ E

Géographie
Plus grande ville Kiev
Superficie totale A[alpha 3] : 603 549 km2
B[alpha 4] : 576 604 km2
Superficie en eau 7 %
Fuseau horaire

UTC + 2 : (EET) ;

heure d'été : UTC + 3 : (EEST)
Histoire
Rus' de Kiev
RSS d'Ukraine
Holodomor
Catastrophe nucléaire de Tchernobyl
Indépendance (de l'URSS)
Adoption de la Constitution
Démographie
Gentilé Ukrainien, Ukrainienne
Population totale (janvier 2019) A[alpha 3] : 44 983 019 hab.[3]
B[alpha 4] : 42 153 201 hab.
(classé 31e)
Densité 75 hab./km2
Économie
PIB nominal (2020)

155,582 milliards de $
+ 1,073 %

[4] (53e)
PIB (PPA) (2020)

545,057 milliards de $
- 2,858 %

[5] (39e)
PIB nominal par hab.

3 726,927 $
+ 1,757 %

[6] (120e)
PIB (PPA) par hab. (2020) 13 056,702 $
- 2,201 % [7] (92e)
IDH (2019) 0,779 (élevé[8] ; 83e)
Monnaie Hryvnia (depuis le 2 septembre 1996, précédemment Karbovanets UAK) (UAH​)
Divers
Code ISO 3166-1 UKR, UA​
Domaine Internet .ua, .укр
Indicatif téléphonique +380
Organisations internationales ONU
APSCO (observateur)

Les origines de la culture ukrainienne remontent à l'État slave oriental médiéval de la Rus' de Kiev. Après la chute de cette dernière à l'issue des invasions mongoles du XIIIe siècle, le territoire fait l’objet de partitions et se voit revendiqué par plusieurs puissances étrangères, dont la République des Deux Nations et l'Empire ottoman. L'Hetmanat cosaque indépendant existe entre le XVIIe siècle et le XVIIIe siècle, avant d’intégrer l'Empire russe.

Pendant la guerre civile russe, la République populaire ukrainienne connaît brièvement l'indépendance avec reconnaissance internationale, mais finit par devenir la République socialiste soviétique d'Ukraine de l'Union soviétique, dans les années 1920. L'Ukraine devient une nouvelle fois indépendante en 1991, avec la chute de l'URSS. À la suite de la révolution de 2014, la Crimée est annexée par la Russie et une guerre civile éclate dans l'est du pays, avec les séparatistes pro-Russes.

La langue officielle est l'ukrainien, mais le russe est aussi beaucoup utilisé, notamment dans le sud et dans l'est du pays, en raison de plusieurs siècles de russification.

Histoire

Origine et expansion des Slaves (VIe et VIIe siècles).

L'Ukraine est le foyer du premier État slave oriental, fondé par des Scandinaves : la Rous' de Kiev (appelée aussi dans les écrits occidentaux Ruthénie), qui durant les Xe et XIe siècles est l'État le plus vaste et aussi, après l'Empire byzantin, le plus puissant d'Europe.

L’État de Kiev

Au IXe siècle, Kiev est prise aux Khazars par les Varègues (Vikings orientaux en russe venant de Suède) d’Oleh le Sage (de Novgorod). Située sur des routes marchandes lucratives, Kiev devient rapidement le centre d'un puissant État slave, appelé « Rus » ou Ruthénie. Selon la tradition, en 988 eut lieu, sous le règne de Vladimir le Beau Soleil, le baptême de ce que seront les peuples russe, ukrainien et biélorusse. Sous le règne de Iaroslav le Sage (1016 – 1054), le prestige de l'État kiévien atteint son apogée : il s'étend alors de la mer Baltique à la mer Noire et du confluent de l'Oka avec la Volga jusqu'aux Carpates septentrionales. Iaroslav est un grand bâtisseur  c'est lui qui fait construire la célèbre cathédrale Sainte-Sophie à Kiev  et un grand législateur. Le droit, l'éducation, l'architecture et l'art kiévien connaissent un renouveau impressionnant sous son règne. En 1051, il marie sa fille Anne de Kiev au roi Henri Ier de France.

Cependant, au XIIe siècle, des conflits éclatent entre différents seigneurs locaux. Ces conflits mènent l'État kiévien au déclin, fractionné en plusieurs principautés rivales. Kiev est saccagée par la principauté de Vladimir (1169) durant la lutte pour le pouvoir entre les princes, et plus tard par les Coumans et les Tatars Mongols aux XIIe et XIIIe siècles. Ces derniers finissent par imposer leur souveraineté dans toutes les principautés ruthènes. La cruauté de l'autorité mongole, notamment en matière pénale, pousse les populations autochtones à fuir vers d'autres pays comme la Pologne, la Hongrie ou la Moldavie.

Période lituano-polonaise au nord-ouest, turco-tatare au sud-est

Les contours du royaume polono-lituanien avec ses vassaux en 1619 superposé aux frontières actuelles. Rose: Pologne. Rose pâle: Borussie ou Prusse orientale. Vert: Lituanie. Jaune: Livonie. Jaune pâle: Courlande.

Durant le XIVe siècle, les Polonais et les Lituaniens combattirent les Mongols et finalement toute l’Ukraine du nord-ouest passa sous l’autorité de la Pologne-Lituanie, qui annexe Kiev en 1362. Les Tatars se maintiennent dans la steppe pontique au nord de la mer Noire et en Crimée ; toutefois, de 1382 à 1484, le grand-duché de Lituanie atteignit la mer Noire du côté d’Oçaq (ou Otchakiv, vers l’actuelle Odessa)[9]. La Lituanie prit le contrôle de la Volhynie au nord-ouest de l’Ukraine (y compris les régions autour de Kiev). Quant à la Pologne, elle prit le contrôle de la Galicie ; plus au sud la principauté de Moldavie était sa vassale (plusieurs citadelles et régions alors moldaves sont aujourd’hui ukrainiennes). Dans ces régions du nord-ouest, outre les Ukrainiens que l’on nommait à l’époque Russyns, Ruthènes, le pays comptait des Polonais, des Moldaves, des Allemands, des Arméniens, des Juifs et des Russes. À mesure que les Tatars perdaient du terrain, nombre de villes et villages furent fondés. La noblesse d’Ukraine occidentale fut souvent « polonisée ». La législation polonaise est introduite en Ukraine occidentale en 1434. Si la Pologne mène une politique relativement tolérante vis-à-vis de l’orthodoxie, elle favorise cependant le catholicisme qui progresse dans les territoires occidentaux de l'actuelle Ukraine.

L’influence polonaise pénètre plus lentement dans les territoires relevant du grand-duché de Lituanie. L’orthodoxie y garde sa prédominance. Pourtant, les rapports de force au sein de l’État polono-lituanien tournent à l’avantage des Polonais. L’Union de Lublin (janvier 1569) consacre le triomphe de la Pologne. La Lituanie perd la plus grande partie de ses possessions ukrainiennes (Podlachie, Volhynie, Podolie, région de Bratslav et de Kiev). La noblesse de ces régions se polonise et se convertit au catholicisme. Une partie du haut-clergé orthodoxe est tentée par le rapprochement avec Rome. Le métropolite de Kiev et une partie du haut-clergé, en réaction contre les interventions réformatrices du patriarche de Constantinople, se rallie à Rome lors du concile de Brešč (Brest-Litovsk) en 1596. L'Union de l'Église de la Rus' de Kiev avec Rome forma l'Église grecque-catholique ukrainienne faisant partie des uniates.

C’est durant cette domination lituano-polonaise, à partir du XVe siècle, que se formèrent les Cosaques, des paysans ruthènes orthodoxes qui refusaient la servitude et l’assimilation aux Polonais catholiques. Le royaume de Pologne les tolère et les utilise contre les Tatars, puis, à partir du XVIe siècle, contre les Turcs ottomans, devenus suzerains des Tatars de Crimée.

Le clivage entre le nord-ouest, orthodoxe mais d'influence polonaise et lituanienne, c'est-à-dire occidentale, et le sud-est soumis aux Tatars et aux Ottomans, puis conquis et colonisé par l'Empire russe, se retrouve jusqu'à aujourd'hui dans la structure politique du pays : le nord-ouest vote plutôt pour les pro-européens et se méfie de l'influence russe, tandis que le sud-est vote plutôt pour les pro-russes, se méfie de l'influence occidentale (souvent assimilée au fascisme depuis la Seconde Guerre mondiale) et peut même se soulever contre le pouvoir de Kiev lorsque ce dernier se rapproche de l'Ouest[10].

L’État cosaque

Cosaque zaporogue.

À la suite de la révolution paysanne anti-féodale (1648-1654), connue dans l'histoire comme Hmelnichina, la partie orientale de l'Ukraine s’émancipe du pouvoir lituanien et se constitue en État autonome de caste cosaque : le Hetmanat cosaque, administré par les chefs cosaques et dirigé par un Hetman élu, est établi et perdure pendant plus d'un siècle malgré la pression des envahisseurs moscovites attirés par les terres riches et fertiles. À la suite du traité d'Androussovo, il est partagé en deux : une partie est placée sous le protectorat de la République des Deux Nations, l'autre sous un protectorat moscovite qui perdure pendant plus d'un siècle. Le territoire des Cosaques Zaporogues de la Sitch est tout d'abord cogéré par les deux souverains.

Les partages entre les empires russe et autrichien

Catherine la Grande, impératrice de Russie, supprime le Hetmanat au milieu du XVIIIe siècle et détruit la Sitch dans le dernier quart du XVIIIe siècle. Le partage de la Pologne lui permet de récupérer pratiquement toute la rive droite  du Dniepr  à l'exception de la Galicie, passée sous administration de l'Autriche, laquelle deviendra en 1867 l'Empire austro-hongrois. Les grandes steppes incultes du sud  en Nouvelle Russie  sont colonisées par des paysans venus de tout l'Empire, mais aussi d'Allemagne  notamment les mennonites  ou de Hollande, appelés par l'impératrice en échange de privilèges fiscaux. Le port d'Odessa (dont le nom a été choisi d’après celui d’Ulysse), gouverné au début par le duc de Richelieu, est fondé à cette époque teintée de retour aux sources grecques (Tauride, Chersonèse).

La flotte russe de la mer Noire dans la rade de Sébastopol en 1846.

La culture ukrainienne connaît une renaissance au milieu du XIXe siècle, en parallèle avec le mouvement régionaliste à la même époque en Europe. Ce mouvement est concentré dans les régions de la Ruthénie, de la Volynie ou de la Podolie et autour de Zaporojié. C'est alors qu'apparaît de plus en plus le terme d'Ukraine  Oukraïna: signifiant « à la marche », terme employé surtout dans la langue ecclésiastique depuis le XVIe siècle  relancé par les intellectuels à la fin du XIXe siècle. Le pouvoir impérial russe officiellement ne connaît pas ce terme d'Ukraine. Il ne forme dans les territoires de l'actuelle Ukraine, comme partout ailleurs dans l'Empire  à l'exception du grand-duché de Finlande traité différemment  que différents gouvernements ou provinces  gouvernement de Kiev, gouvernement de Tchernigov, gouvernement d'Ekaterinoslav, gouvernement de Kherson, etc.  au sein de plusieurs entités : Petite Russie, Nouvelle Russie (correspondant en partie aux territoires enlevés à l'Empire ottoman), parties de la Bessarabie, etc. En 1876, l'Empire interdit la langue ukrainienne dans les écoles, et la limite dans les journaux et la littérature. Cette limitation provoque en retour une revendication idéologique qui permet de comprendre l'opposition linguistique actuelle. Les différentes formes d'ukrainien ne sont plus parlées que par une frange de la paysannerie et certains cercles cultivés de régionalistes : instituteurs, universitaires, ecclésiastiques.

De grandes villes sont fondées sous l'Empire russe, comme Odessa  port cosmopolite à forte minorité juive  mentionné plus haut et Ekaterinoslav, Sébastopol, etc. qui accueillent des migrants de tout l'Empire, et même d'Europe centrale : de la Pologne autrichienne ou d’Allemagne. En 1892, Kiev compte près d'un demi-million d'habitants. En effet, après l'abolition du servage en 1861, l'industrialisation provoque un exode rural de paysans russes, ukrainiens, ruthènes, etc. dans les nouveaux centres industriels. Le négoce se développe parallèlement avec l'extension du chemin de fer et cette « grande marche vers le sud » et l'ouest.

L’Ukraine indépendante (1917-1922)

Édition spéciale du journal Lübeckische Anzeigen, No 139 du 9 février 1918, titrée Paix avec l'Ukraine.

Après la révolution de Février, qui met fin à l’Empire en 1917, l'Ukraine est brièvement indépendante jusqu'en 1920, mais la Rada ne parvient pas à contrôler efficacement le territoire, envahi d'abord par les Allemands puis, à leur retrait, devenu champ de bataille entre le Parti bolchevique, les Russes blancs et les forces de la Triple-Entente.

Le 4 (17) mars 1917, la plupart des partis politiques s’accordent pour former la Rada ukrainienne centrale. Le , alors qu'il est toujours à Moscou, Mykhaïlo Hrouchevsky est élu président de la Rada centrale. Sous son impulsion, l'Ukraine proclame son autonomie le 10 (23) juin 1917. En tant que chef de l'USDRP, Volodymyr Vynnytchenko est choisi comme un des deux vice-présidents de la Rada centrale puis comme le premier président du secrétariat général de la Rada centrale du gouvernement autonome de l'Ukraine.

Le 20 novembre 1917 ( dans le calendrier grégorien), soit treize jours après que le Parti bolchevique russe a renversé le gouvernement social-démocrate de Saint-Pétersbourg  alors capitale de la Russie , la Rada ukrainienne centrale proclame la république populaire d’Ukraine et sa séparation de la Russie. L'indépendance totale de l'Ukraine est confirmée le et Mykhaïlo Hrouchevsky est élu officiellement « président de la République populaire ukrainienne » le .

Le traité de Brest-Litovsk est signé le entre les Bolcheviks russes, les gouvernements des empires centraux menés par l'Empire allemand et la jeune république populaire d’Ukraine, issue de la révolution de Février, dans la ville du même nom, aujourd’hui Brest en Biélorussie. Les 17-, la république socialiste soviétique d'Ukraine est fondée à l'Est du pays avec pour capitale Kharkov.

Pour combattre l'Armée rouge qui contrôle alors une partie de l’Ukraine, la Rada centrale cherche le soutien des Allemands qui organisent un coup d’État et renversent le gouvernement de Vynnytchenko, mettant à sa place Pavlo Skoropadsky qui, le  soit, le jour même de l'élection de Mykhaïlo Hrouchevsky à la présidence de la république ! , est proclamé hetman de l’« État ukrainien » : Ukrayinska Derjava. Mais l’Allemagne perd la Première Guerre mondiale et Skoropadsky, resté sans soutien, est renversé par le mouvement populaire, guidé par Simon Petlioura. Finalement, le , la république populaire d’Ukraine est rétablie avec Vynnytchenko à sa tête.

La période soviétique

Le drapeau conational de la RSS d'Ukraine.

À la fin de 1918, les Alliés interviennent dans le sud de l'Ukraine pour soutenir les Blancs de Dénikine dans la guerre civile russe. Odessa, Sébastopol et d'autres localités côtières sont occupées par les Français, mais l'intervention tourne court en raison du manque de moyens engagés et de l'hostilité de la population (mars-). L'Ukraine est envahie par l'Armée rouge et ramenée dans le giron soviétique. L'ancien « grenier » de l'Empire russe, devenu une république socialiste soviétique, ravitaille les centres urbains soviétiques. Le , l'Union des républiques socialistes soviétiques (URSS) naît du traité qui réunit la RSFSR, la Biélorussie, l'Ukraine et la Transcaucasie[11]. Dans le conflit qui oppose les communistes du centre (Moscou) et les partis communistes nationaux, c'est le centre qui l'emporte et impose une fédération.

Quand Staline déclenche sa révolution industrielle vers la fin des années 1920, l'Ukraine devient l'une des sources indispensables de son financement. Les années d'industrialisation sont marquées par la construction de ce qui est à l'époque la plus grande centrale hydraulique d'Europe sur le Dniepr (le DnieproGuES), ce qui contribue à l'électrification de la République, ainsi qu'une importante mise en valeur du grand bassin minier et métallurgique, le Donbass, déjà exploité depuis la fin du XIXe siècle.

Après une brève période d'ukrainisation  politique dite d'indigénisation (korenizatsia)  dans les années 1920, se traduisant par le retour à l'ukrainien dans les publications, la réouverture des écoles et des universités avec un enseignement en ukrainien et la promotion des cadres nationaux, Staline ne ménage pas les efforts pour réprimer le moindre signe d'un réveil nationaliste ukrainien, interprété comme un rejet du pouvoir bolchevik et une menace à l'intégrité de l'URSS. De plus des oblasts russes, comme celle de Kharkov, sont intégrées à la RSS d'Ukraine pour renforcer le poids des russophones.

Victimes de l'Holodomor à Kharkiv en 1933.

Entre 1931 et 1933, une série de famines et l'intensification de la « dékoulakisation » frappent l'Union soviétique et ravagent particulièrement l'Ukraine, alors que cette région était la plus fertile de toute l'URSS. Entre 2,6[12] et 5 millions[13] de personnes meurent des suites de cette famine. Le Parlement européen a reconnu dans une résolution de 2008 l'Holodomor comme un « crime effroyable perpétré contre le peuple ukrainien et contre l'humanité »[14]. Les Ukrainiens l'appellent « Holodomor » ou « l'extermination par la faim », mais les adversaires de la thèse du génocide affirment que l'État communiste n'a jamais voulu provoquer intentionnellement ces famines qui auraient frappé les peuples soviétiques sans distinction de nationalité et qui sont parfois utilisées aujourd'hui comme instrument idéologique contre le voisin russe. Bien que le gouvernement soviétique ait pris soin de ne jamais écrire qu'il faut « exterminer par la faim » les paysans réticents, les documents déclassifiés montrent qu'il a pour le moins utilisé ces famines, s'il ne les a pas sciemment provoquées, pour briser la paysannerie et le nationalisme ukrainiens[15], même si le peuple russe a lui aussi été victime des mêmes famines.

Des exécutions et des déportations d'Ukrainiens accusés de nationalisme sont organisées durant les purges staliniennes de 1937-1939 : plusieurs millions d'Ukrainiens sont exécutés ou envoyés vers des camps de travail soviétiques, comme le sont aussi tous les suspects de nationalisme dit « bourgeois », les Russes en premier. En outre, le marxisme-léninisme appliqué par le Kremlin prône l'athéisme d'État et s'attaque aux symboles religieux, détruisant les églises et les cathédrales de toute l'URSS et des millions de croyants en majorité orthodoxes, mais aussi d'autres obédiences chrétiennes, sont envoyés au Goulag. De même l'islam est étouffé.

En septembre et , après le partage de la Pologne entre l'Allemagne nazie et l'URSS stalinienne, conformément aux protocoles secrets du pacte germano-soviétique, les régions polonaises à forte minorité ukrainienne (comme la Galicie et Lwow, aujourd'hui Lviv) sont annexées par l'URSS et incorporées au sein de l'Ukraine occidentale. En juin 1940, c'est le tour de la Bucovine du Nord et du Boudjak, pris à la Roumanie.

Kiev en ruine à la fin de la Seconde Guerre mondiale.

À l'été 1941, l'Ukraine est envahie par les armées allemandes. À leur arrivée, les Allemands sont reçus en libérateurs par une partie de la population ukrainienne, surtout par la population de la partie de la Pologne envahie par Staline en 1939 puis intégrée à l'Ukraine. Mais, au fur et à mesure de leur progression vers l'est du pays, et notamment en raison des mauvais traitements infligés à la population[16], les occupants allemands rencontrent une forte résistance de la part de la population locale, laquelle perdure jusqu'au retour des Soviétiques en 1944. En représailles, les Allemands traquent les partisans, et brûlent des centaines de villages et des milliers de maisons avec leurs habitants. La population juive d'Ukraine est anéantie par l'application de la solution finale.

Le , le haut commandement de la Wehrmacht annonce la création de la division SS Galicie constituée de volontaires ukrainiens ; les historiens estiment que plus de 220 000 Ukrainiens se sont engagés aux côtés des forces allemandes durant la Seconde Guerre mondiale pour combattre le régime soviétique (Polizei, U.V.V., Hiwis ou Waffen-SS).

En 1944, l’Armée rouge libère la plus grande partie de l’Ukraine. En juin 1945, la Ruthénie subcarpathique, prise à la Tchécoslovaquie, rejoint à son tour l’Ukraine soviétique, formant l’oblast de Transcarpatie.

À la fin du conflit, le bilan des pertes ukrainiennes est de huit millions de morts dont 1,377 million étaient des militaires.

Quant aux indépendantistes  présents essentiellement dans les régions ouest , ils continuent une résistance locale armée contre l'URSS jusqu'en 1954.

Le , l’Ukraine devient l’un des membres fondateurs de l'ONU, en y obtenant, en soulignement de son rôle dans la victoire sur le nazisme, avec la Biélorussie, une place distincte de l'URSS. Cette disposition particulière permet à l'Union soviétique de bénéficier de voix supplémentaires dans les votes de l'assemblée générale de l'ONU.

En 1954, le 1er secrétaire du Parti communiste d'Union soviétique, Nikita Khrouchtchev qui a passé sa jeunesse en Ukraine, transfère la péninsule de Crimée à la République soviétique socialiste d'Ukraine pour marquer le 300e anniversaire du traité de Pereïaslav marquant l'union entre la Russie et les provinces formant l'Ukraine d'alors. L'Ukraine est considérée comme un modèle des républiques soviétiques. Notamment, Léonid Brejnev, le principal dirigeant de l'URSS pendant 18 ans entre 1964 et 1982, est d'origine ukrainienne.

La sortie de l'Union soviétique

Accord de Minsk : dislocation de l'URSS, 8 décembre 1991.

C'est seulement vers 1989 que la libéralisation du régime soviétique et la libération des détenus politiques permettent aux Ukrainiens de s'organiser pour défendre leurs droits à la souveraineté. En 1989, le Mouvement national ukrainien, Roukh, est créé. Lors des élections de , les partis ukrainiens du bloc démocratique obtiennent alors environ 25 % des sièges au Parlement. Sous l'influence des députés démocrates, le Parlement adopte, le , la Déclaration sur la souveraineté politique de la République d'Ukraine. C'est le premier pas vers l'indépendance complète de l'Ukraine. Celle-ci est proclamée le et confirmée par le référendum du  : 90,5 % des électeurs votent en faveur de l'indépendance.

Le , la dislocation de l'URSS est actée par l'Accord de Minsk, signé par les dirigeants russe, ukrainien et biélorusse.

L'Ukraine devient l'un des membres fondateurs de la Communauté des États indépendants.

Par le Mémorandum de Budapest sur les garanties de sécurité, signé le , l'Ukraine abandonne son arsenal nucléaire en échange de la garantie par les États-Unis, le Royaume-Uni et la Russie de son intégrité territoriale[17].

Crise ukrainienne depuis 2013

À la suite du refus du gouvernement Ianoukovytch de signer des accords de rapprochement avec l'Union européenne, le renforcement du mouvement Euromaïdan provoque un renversement du pouvoir. Très rapidement, une crise éclate entre les territoires majoritairement russophones du sud-est du pays et le nouveau pouvoir central de Kiev.

Le , la Crimée proclame son indépendance, puis à la suite d'un référendum est rattachée à la fédération de Russie le 18 mars. Ce référendum et le rattachement qui a suivi ont été condamnés par l'Ukraine et une large part de la communauté internationale[alpha 2]. Ainsi, le 27 mars 2014, l'Assemblée générale de l'ONU[18] a voté la résolution 68/262 sur « l'intégrité territoriale de l'Ukraine », la majorité des pays condamnant le rattachement de la Crimée à la Russie : 100 pays dont les États-Unis et l'UE[alpha 7].

Une guerre civile, dite guerre du Donbass, éclate ensuite dans l'est de l'Ukraine majoritairement russophone, qui entraîne plus de dix mille morts[19],[20],[21],[22].

L'Ukraine est la cible de cyberattaques[23] dont le but est de réduire la légitimité du pouvoir ukrainien et tester de nouvelles cyberarmes, perturbant également l'économie. Les cyberattaques ont pu notamment arrêter des centrales nucléaires et empêcher les distributeurs de billet de distribuer de l'argent aux citoyens. Parmi les attaques, NotPetya (un logiciel malveillant) aurait affecté 70 à 80 % des ordinateurs des grandes entreprises[23]. Bien que NotPetya ait été utilisé par la suite pour créer des attaques mondiales, d'après Microsoft, la première infection a eu lieu en Ukraine. Lors de l'annonce des résultats de l'élection présidentielle en 2014, la principale chaine de télévision, victime d'un piratage, a annoncé des résultats erronés[23].

En 2016, l'OSCE, une organisation chargée notamment d’observer le cessez-le-feu en Ukraine a été la cible d’une attaque de grande ampleur attribuée à Moscou[24]. L’OSCE est le seul acteur indépendant capable de documenter des exactions ou de vérifier si les promesses faites par Kiev, les prorusses ou le Kremlin sont mises en application[réf. nécessaire].

Alors que le conflit dans la région du Donbass semble se transformer en conflit de « basse intensité », depuis le début des combats près d'un million et demi de personnes ont été déplacées, 850 000 à l'intérieur de l'Ukraine, 600 000 en dehors dont 350 000 vers la Russie et 250 000 vers les pays de l'Union européenne[25].

Géographie

Géographie physique

Carte du relief de l'Ukraine.
Régions historiques de l'actuelle Ukraine.

L'Ukraine est un pays d'Europe orientale. Elle partage ses frontières terrestres avec sept pays limitrophes : à l'ouest la Pologne, la Slovaquie et la Hongrie ; au sud-ouest la Roumanie et la Moldavie ; à l'est et au nord-est la Russie ; au nord la Biélorussie. Le pays mesure 1 316 km d'est en ouest et 893 km du nord au sud, pour une superficie totale de 603 550 km2, ou 576 450 km2 sans compter la superficie de la Crimée.

À l’exception du vaste plateau de Podolie (altitude 472 m) qui occupe l'ouest du pays, c'est un pays relativement plat, avec les terres fertiles du bassin du Dniepr en son centre, ce qui lui permet d'avoir une agriculture productive. Les montagnes ukrainiennes sont principalement constituées des contreforts des reliefs d'Europe centrale et méditerranéenne :

L’Ukraine bénéficie également d'un réseau fluvial étendu, composé principalement par le Dniepr (Dnipro), le Dniester (Dnister), le Boug occidental, le Boug méridional et le Donets à l'est. Le Danube (Dounay) marque la frontière à l'extrême sud-ouest entre l'Ukraine et la Roumanie.

Au sud, l'Ukraine s'ouvre sur la mer Noire, bordée de nombreux « limans », et où s'avance la presqu'île de Crimée.

Le climat de la majeure partie de l'Ukraine est continental avec des hivers froids et des étés chauds ; le climat n'est méditerranéen que sur la côte sud de la Crimée. Les températures moyennes à Kharkov en Ukraine orientale sont d'environ 7 °C en janvier et 20 °C en juillet. Les précipitations vont d'environ 750 mm par an dans le nord à environ 250 mm dans le sud.

Géographie historique

L'Ukraine comporte diverses régions historiques, dont certaines, comme l'oblast de Ruthénie subcarpathique ou la république autonome de Crimée, peuvent correspondre à une subdivision administrative actuelle. Certaines de ces régions historiques, comme la Volhynie et la Galicie  jadis polono-lituaniennes , la Bukovine  autrefois moldave  ou la Méotide  auparavant tatare criméenne  se prolongent également dans les pays voisins. D'autres sont intégralement ukrainiennes : la Podolie  jadis polono-lituanienne  le Boudjak et le Yedisan  autrefois turcs , la Tauride et la Crimée, auparavant tatares sous suzeraineté turque. La plus vaste des régions historiques est la Zaporogue, pays des Cosaques du même nom, héritée des rapides du Dniepr.

Géographie administrative

L'Ukraine découpée en 24 oblasts (régions) (1-3, 5-25) et une république autonome (4).
Kiev, capitale et plus grande ville d'Ukraine.

L'Ukraine est divisée en 24 régions régions administratives  ou oblasti (singulier : oblast)  et une municipalité (misto) avec un statut juridique particulier, Kiev. Par ailleurs, l'Ukraine revendique l'intégralité de la Crimée, autrement dit la ville à statut particulier de Sébastopol et la République autonome de Crimée, qui ont été rattachées en 2014 à la Russie et constituent actuellement le District fédéral de Crimée de la Fédération de Russie.

Régions

Municipalités à statut particulier

Population

Carte ethnique (2001).
Évolution de la population entre 1950 et 2019.
Pourcentage de la population dont la langue maternelle est l'ukrainien (2001). Dans quatre oblasts, ce pourcentage est minoritaire. La langue natale n'est pas forcément la langue parlée à l'âge adulte.

Les données liées à l'évolution du nombre d'habitants sont connues pour la période 1950-2012[27],[28].

D'après le recensement de 2001, la répartition ethnique des citoyens ukrainiens (sur une base déclarative qui ne correspond pas nécessairement à la langue maternelle) est la suivante : « Ukrainiens » : 77,7 % ; « Russes » : 17,4 % ; « Autres » : 4,9 %. La classification « autres » comprend des minorités linguistiques comme les Bulgares, les Roumanophones ou les Gagaouzes du Boudjak, ou bien religieuses comme les Juifs, ou bien les deux comme les Tatars de Crimée (1,5 million, musulmans et turcophones). Les Ruthènes/Houtsoules sont en Ukraine considérés comme Ukrainiens, et ne sont par conséquent pas répertoriés comme une « nationalité » séparée, le mot « nationalité » (національність) signifiant ethnie et non « citoyenneté » (громадянство), comme en France. Il y aurait donc 75,8 % d'Ukrainiens et environ 1 % de Ruthènes, selon les estimations.

Plus d'un million d'Ukrainiens ont quitté leur pays depuis 1991 avec pour destinations privilégiées : l'Australie, les États-Unis, le Canada, Israël, l’Union européenne.

Langues

Pourcentage de la population dont la langue maternelle est le russe (2001).

L'ukrainien est la langue officielle mais treize autres langues minoritaires sont reconnues, dont le russe, qui est très souvent compris par les Ukrainiens. Pour la plupart, ils peuvent parler cette langue couramment en raison de la proximité d'avec l'ukrainien. Cependant, les 17 % de russophones sont surtout présents dans l'Est et le Sud du pays, qui ont fait partie pendant plus de 340 ans de l'Empire russe et plus de 70 ans de l'URSS, alors que l'ukrainien est largement dominant dans l'Ouest de l'Ukraine, qui a fait partie de la Pologne et de l'Autriche-Hongrie[29].

Chez les plus jeunes, surtout dans les grandes villes, le choix de l'anglais en seconde langue devient de plus en plus important. Dans l'Ouest du pays, on trouve des minorités qui parlent le polonais, le hongrois, le biélorusse, le roumain, le grec[alpha 8], le yiddish[alpha 9], ainsi que le tchèque et le slovaque. Déportés sous Staline après 1945, les Tatars de Crimée qui sont rentrés au pays, essentiellement après 1989, parlent surtout le russe. L’allemand qui jadis était une langue minoritaire  celle des Allemands dans le sud de l'Ukraine  a disparu presque complètement après la Seconde Guerre mondiale. Aujourd'hui, la langue allemande est surtout enseignée à l'université ; elle est considérée comme utile dans le monde du commerce, sans doute la troisième langue étrangère enseignée après le russe et l'anglais.

Politique

Résultats de l'élection présidentielle de 2004 lors du « troisième tour ».

La Constitution a été adoptée par le Parlement le , après qu'un accord fut conclu entre le Parlement et le président en 1995.

L'Ukraine est une démocratie parlementaire où les pouvoirs présidentiels sont étendus (quoique réduits au profit du parlement). Le président d'Ukraine est élu au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans, renouvelable une fois. Il nomme le Premier ministre avec l'accord du Conseil suprême.

Le Parlement monocaméral (Verkhovna Rada ou plus simplement Rada) est composé de 450 députés élus au suffrage universel direct pour un mandat de cinq ans (quatre ans avant 2006). Le mode de scrutin est mixte (car il combine à la fois scrutin proportionnel et scrutin majoritaire) jusqu'en 2006 puis uniquement proportionnel.

La Cour constitutionnelle contrôle la constitutionnalité des lois et peut être saisie entre autres par la Cour suprême d'Ukraine, le président ou le Parlement.

Élection présidentielle de 2004 et Révolution orange

Alors que la présidence était assurée par Leonid Koutchma, un ancien apparatchik du Parti communiste, considéré comme corrompu et lié aux groupes mafieux, la dernière élection présidentielle a eu lieu le 31 octobre et . À la suite de soupçons de fraude et de la pression populaire, plus ou moins spontanée, de la Révolution orange, la Cour suprême (en) a annulé le résultat du second tour qui donnait vainqueur l'ancien Premier ministre Viktor Ianoukovytch sur Viktor Iouchtchenko. Finalement, c'est ce dernier, jouant la carte de l'Europe et du libéralisme, qui l'a emporté bien que son adversaire ait maintenu ses solides positions dans l'Est et le Sud du pays, russophones et russophiles. Viktor Iouchtchenko prête serment en janvier 2005.

Il désigne alors comme premier ministre Ioulia Tymochenko, femme d'affaires entrée en politique du temps du président Koutchma. Sur fond d'accusations réciproques de corruption, le le président Viktor Iouchtchenko limogea le gouvernement du Premier ministre Ioulia Tymochenko, nommant à sa place Iouriï Iekhanourov, gouverneur de l'oblast de Dnipropetrovsk.

Des commentateurs comme Jean-Baptiste Naudet, reporter au Nouvel Observateur ont estimé que l'on peut observer, à travers plusieurs élections, une préférence pour les candidats pro-européens en Ukraine du Nord-Ouest jadis soumise à l'influence polono-lituanienne, et pour les candidats pro-russes en Ukraine du Sud-Est jadis soumise à la domination turco-tatare et délivrée de celle-ci par les cosaques et la Russie.

Élections législatives de 2006

Les élections législatives qui suivirent ont eu lieu le . Le Parti des Régions du pro-russe Viktor Ianoukovytch a obtenu 32,12 % de voix (186 élus), le Bloc de Ioulia Tymochenko (BUT) 22,27 % de voix (129 élus) et le Parti présidentiel Notre Ukraine 13,94 % de voix (81 élus).

Les partis qui n'ont pu obtenir un minimum de 3 % des voix ne sont pas représentés à la Rada[30].

La coalition parlementaire « orange » (Notre Ukraine — Bloc de Ioulia Tymochenko (BIT) — Parti socialiste) difficilement constituée après plus de deux mois de débats, a éclaté le , à la suite de la défection surprise du socialiste Oleksandr Moroz élu président du Parlement avec le soutien de l'opposition pro-russe. Cette défection a entraîné le ralliement des socialistes à la formation Parti des Régions – Communistes et à la création d'une nouvelle alliance majoritaire (240 sièges sur 450), cette fois dirigée par l'ex-premier ministre Viktor Ianoukovytch.

À la suite des pourparlers entre Iouchtchenko et Ianoukovytch entamés le 20 juillet 2006, les deux anciens rivaux se sont mis d'accord sur la signature du pacte de l'unité nationale (Universal), qui marque les concessions politiques des deux côtés (entre autres, la soumission au référendum de la question de l'entrée du pays dans l'OTAN). Le groupe du Bloc Ioulia Tymochenko, jadis un allié de « Notre Ukraine », qui a quitté le siège de la Rada le 20 juillet en exigeant la tenue des législatives anticipées, n'a pas signé l'Universal. Il devient donc l'opposition officielle.

Le la Rada a nommé le chef du Parti des régions Viktor Ianoukovytch au poste de Premier ministre ukrainien. La candidature de Ianoukovytch a été appuyée par 271 voix, pour 226 requises.

Élections législatives de 2007

Le , le président Viktor Iouchtchenko dissout le parlement et provoque de nouvelles élections législatives. Elles eurent lieu le 30 septembre 2007, les résultats étaient les suivants :

Lors des élections législatives anticipées du 30 septembre 2007, le bloc dirigé par Ioulia Tymochenko arrive en deuxième position avec 30,7 % des voix, gagnant presque huit points par rapport aux précédentes législatives de mars 2006 (22,9 %). Le parti des Régions de Viktor Ianoukovytch remporte les élections avec 34,4 % des voix. Après les premiers dépouillements, le « Bloc Ioulia Tymochenko » arrivait en tête et l'OSCE avait déclaré que les élections s'étaient déroulées de manière libre et équitable[31],[32]

Nommé Premier ministre par le président Iouchtchenko, elle ne parvient pas, cependant, à obtenir la majorité le 11 décembre, obtenant seulement 225 voix sur les 226 requises.

De nouveau proposée au poste de Premier ministre, la Rada entérine sa nomination à la tête du gouvernement le 18 décembre lors d'un deuxième vote par 226 voix sur les 450[33].

La Rada est dissoute par le président Iouchtchenko le à la suite de la crise parlementaire de septembre 2008 en Ukraine, une élection anticipée d'abord prévue pour le puis le 14 décembre, a été reportée pour début 2009, à une date indéterminée, en raison de la crise financière. Une nouvelle coalition se forme alors entre le parti de Volodymyr Lytvyn, le bloc Ioulia Tymochenko et Notre Ukraine. Volodymyr Lytvyn est élu président du Parlement, et celui-ci annonce que la Rada poursuivra son travail jusqu'en 2012.

Élection présidentielle de 2010

Élections législatives ukrainiennes de 2012

Le premier tour de l'élection présidentielle s'est déroulé le . Le chef de l'opposition Viktor Ianoukovytch obtient 35 % des voix, et la première ministre Ioulia Tymochenko 25 %. Le président sortant Viktor Iouchtchenko réunit environ 5,5 % des voix.

Viktor Ianoukovytch emporte le second tour du 7 février avec 48,95 % des voix contre 45,47 % pour Ioulia Tymochenko. L'OSCE a annoncé que le scrutin avait été « transparent et honnête ».

Mykola Azarov, fidèle du président Ianoukovytch, accède au poste de Premier ministre le , à la suite d'une motion de censure votée le 3 mars contre Ioulia Tymochenko.

Événements de 2013-2014

En novembre 2013, l'Ukraine renonce à signer un accord d'association avec l'Union européenne et « relance un dialogue actif avec Moscou »[34]. Ce revirement entraîne d'importantes manifestations pro-européennes à Kiev rassemblant des centaines de milliers de personnes, l'occupation du Maïdan Nézalejnosti et de la mairie, avec comme mot d'ordre la démission du président Viktor Ianoukovytch[35].

Euromaïdan, Kiev, décembre 2013.

Au fil des jours, la capitale ukrainienne (Kiev) se transforme en champ de bataille. Les deux premiers décès ont lieu le mardi . La légitimité de Viktor Ianoukovytch est d'autant plus remise en cause après la mort de 75 manifestants tués par balle le jeudi [36].

Le 22 février 2014, Viktor Ianoukovytch quitte Kiev pour Kharkiv et le régime politique est renversé. Alors que des rumeurs évoquent sa démission, le président dément, refuse de démissionner, parle d'un « coup d'État » qu'il compare à l'arrivée des Nazis en Allemagne. Quelques heures plus tard, le Parlement vote sa destitution et fixe au 25 mai suivant la prochaine élection présidentielle par 328 voix sur 450. Dans le même temps la libération de l'ancienne Première ministre Ioulia Tymochenko est votée et Oleksandr Tourtchynov est choisi pour diriger pour quelques mois l'Ukraine par intérim[37],[38].

Les manifestants et la presse ont pu entrer facilement dans la Mejyhiria, la résidence de l'ancien président située dans la banlieue de Kiev. Ceux-ci ont été choqués par le train de vie que menait Viktor Ianoukovytch dans celle-ci[39].

En fin de compte, les affrontements ont fait au moins 82 morts chez les manifestants et 16 morts chez les forces de l'ordre (bercoutes)[40].

Après un bref passage par l'Est de l'Ukraine, le président déchu Viktor Ianoukovytch s'est réfugié en Russie. Un mandat d'arrêt est lancé contre lui pour « meurtres de masse[41] ».

Le 11 mars, le Conseil suprême de Crimée proclame l'indépendance de la République autonome de Crimée, indépendance qui sera entérinée à la suite d'un référendum qui s'est tenu le 16 mars, et lors duquel la population a voté à une écrasante majorité pour un rattachement à la Russie. Les conditions de ce rattachement ont été critiquées par la communauté internationale.

Élection présidentielle de 2014

Dirigeants de la Biélorussie, de la Russie, de l'Allemagne, de la France et de l'Ukraine le 11 et 2015 à Minsk.

Les élections sont marqués par une forte abstention, 18 019 417 d’électeurs, soit 50,8 % des votants[42], mais ce résultat inclut la Crimée et les régions sous contrôle séparatiste, où la participation a été très faible.

Lors de cette élection, les électeurs donnent la victoire à Petro Porochenko, à la majorité dès le premier tour avec environ 54,7 % des voix, soit 9 857 118 sur 17 774 827 bulletins valides, alors que Ioulia Timochenko arrive deuxième avec 13 %.

Accord de libre échange avec l'Union européenne

Le , le nouveau président Petro Porochenko, signe un accord de libre échange avec l'Union européenne à Bruxelles[43]

Économie

Billet de 20 hryvnia à l'effigie d'Ivan Franko.
Industrie de Donetsk.
L'An-225, le plus gros avion cargo du monde.

L'Ukraine a une économie diversifiée, mais encore tributaire des industries établies à l'époque soviétique. C'est un libre marché émergent, où la croissance fut à deux chiffres durant ces dernières années, jusqu'à la Révolution Orange. Ses ressources naturelles tournent beaucoup autour de l'agriculture (tournesol, noix, betteraves sucrières). Autre point fort de son agriculture, le pays était aussi septième au palmarès des producteurs mondiaux de céréales au milieu des années 2010, dominé par les États-Unis, grâce à une forte progression. Le secteur agricole est cependant en repli dans d'autres domaines: sur les six premières années de la décennie 2010, le pays n'a jamais regagné place au palmarès des huit plus grands producteurs mondiaux de sucre[44].

Les ressources minières (fer, acier, uranium, potasse, etc.) jouent un rôle également important. L'économie est caractérisée par une forte inflation et des rendements économiques encore un peu faibles.

Du point de vue commercial, son principal partenaire économique reste la Russie, même si l'Ukraine s'efforce de se tourner vers les pays de l'Union européenne géographiquement proches d'elle. Le pays joue un rôle important dans la distribution gazière européenne. En 2015, en dépit de la guerre du Donbass, l'Ukraine reste dépendant de la Russie pour 21 % de ses importations et 12 % de ses exportations[25]

La monnaie nationale, la hryvnia, a été introduite en 1996 et a contribué à réduire l'hyperinflation qui régnait alors.

De 1989 à 1999, le PIB s'est effondré de 60 %, passant de 467 milliards de dollars internationaux à 172 milliards, puis est remonté à 312 milliards jusqu'à la crise de 2008, depuis laquelle le PIB a tendance à diminuer irrégulièrement (PIB en 2012 : 292 milliards de dollars internationaux)[45].

En 2001, le gouvernement prit la décision d'accélérer le processus d'adhésion à l'Organisation mondiale du commerce (OMC), cependant les résultats ne furent pas aussi bons que prévu. L'objectif était d'entrer dans l'OMC en (le seul pays s'y opposant étant le Kirghizistan), entrée qui fut le .

La crise politique de 2006 aurait pu affecter l'économie ukrainienne en raison de la longueur de la désignation du Premier ministre. Les investisseurs ne furent pas vraiment effrayés et l'économie résista bien. La croissance du PIB en était de 9 % comparé à , la production industrielle a augmenté, le secteur bancaire s'est étendu, grâce à l'arrivée de banques européennes. En 2009, à la suite de la crise financière, le PIB ukrainien a chuté de 15 %, l'une des pires performances économiques enregistrées pendant cette période. Grâce aux exportations, la croissance a repris en 2010, mais les conditions extérieures sont susceptibles d'entraver les efforts pour la reprise économique en 2011[46].

Le conflit armé a eu un impact non négligeable sur l'activité économique du pays, le PIB baissant de 6,6 % en 2014, puis de 9,8 % en 2015 pour se redresser légèrement en 2016 (2,3 %). De 2013 à 2017, le PIB a ainsi connu une baisse de 49 % ne totalisant que 93 milliards de dollars en 2017 pour 183 en 2013[25]. L'instabilité politique du pays constitue également un terrain défavorable pour les investisseurs étrangers[25].

Transport

Section de la route européenne 95 - autoroute M05 près de Kiev.

L'Ukraine possède un réseau de transport assez développé, avec 169 495 kilomètres de routes majoritairement en mauvais état, 21 658 km de voies ferrées, et la longueur des voies fluviales ouvertes à la navigation est de 2 155 km.

Le transport ferroviaire international est très développé : le volume d'échanges est, en 2008, le deuxième d'Europe, s'élevant à 164,025 milliards de tonnes-kilomètres (au sens géographique, avec les États de l'Union européenne + la Suisse + la Norvège + les États de la CEI), après la Russie.

Les principaux ports se trouvent sur la mer Noire et la mer d'Azov, ses seules côtes. En 2008, ils ont transporté 132,18 millions de tonnes de marchandises. Le plus important est celui d'Odessa, sur la mer Noire.

La plupart des compagnies aériennes ukrainiennes, agréées par l'IATA, secteur en plein développement, figurent dans la liste des compagnies ukrainiennes.

Réseau routier

Réseau routier ukrainien.

Les routes sont relativement mal entretenues, autour de 51,1 % des routes ne répondent pas aux normes minimales et 39,2 % ont besoin de reconstructions majeures. La vitesse moyenne sur les routes en Ukraine est 2 à 3 fois plus faible que dans les pays occidentaux.

  • Total : 169 477 km
  • Pavées : 164 732 km (dont 15 km de voies rapides) ; ces routes, classés comme « bétonnées », comprennent aussi certaines routes gravillonnées tout temps.
  • Non pavées : 4 745 km (2004)

Autoroutes privées en Ukraine, 193 km (2010) :

Kiev - Boryspil | Kharkiv - Dnipropetrovsk

Autoroutes détenues par l'État, 8 080 km (2009) :

M01 | M02 | M03 | M04 | M05 | M06 | M07 | M08 | M09 | M10 | M11 | M12 | M13 | M14 | M15 | M16 | M17 | M18 | M19 | M20 | M21 | M22 | M23

Aéroports

Voir : Catégorie:Aéroport en Ukraine

Total : 412 (en 2012)

Principaux aéroports : Kiev Boryspil, Dnipropetrovsk, Lviv, Donetsk, Odessa, Simferopol.

Tourisme

L’Ukraine occupait en 2012 la neuvième place en Europe par le nombre de visiteurs[47]. Les principales villes visités sont Kiev, Lviv, Odessa, Kamianets-Podilskï et Yalta sur la mer Noire. Les Sept merveilles d'Ukraine ainsi que les « sept merveilles naturelles d’Ukraine » sont des endroits principalement fréquentés par les touristes étrangers. Depuis 2005, les citoyens de l'Union européenne, de l'AELE, des États-Unis, du Canada, du Japon et de la Corée du Sud n'ont plus besoin de visa pour visiter l'Ukraine. Les Russes avaient ce droit avant 2005.

L'industrie touristique du pays a besoin d'investissement pour se moderniser, mais elle continue de contribuer stratégiquement à l'économie de l'Ukraine. En 2012, la part du tourisme dans le PIB s'est montée à 28,8 milliards de UAH, soit 2,2 % du PIB, tout en procurant directement 351 500 emplois (1,7 % des emplois totaux)[48]. En 2012, plus de 23 millions de visiteurs étrangers ont visité l'Ukraine.

Le centre historique de Lviv.

Nombreux sites touristiques

L'Ukraine possède de très nombreux sites touristiques dans tout le pays, un littoral sur la mer Noire avec des plages nombreuses et très populaires, des châteaux historiques, des parcs, des sites viticoles et un nombre important de musées répartis dans l'ensemble du pays, et notamment dans les grandes villes de Kiev, Odessa, Donetsk et Lviv. L'un des symboles les plus connus reste la cathédrale Sainte-Sophie et le monastère Saint-Michel avec ses toits dorés à Kiev, ainsi que le site antique de Chersonèse à Sebastopol (Crimée). Le massif des Carpates, dans l'Ouest, offre des stations de ski ainsi que des sentiers pédestres pour faire de la randonnée.

Environnement

Le pays a été marqué par la catastrophe de Tchernobyl, même si les retombées ont essentiellement concerné la Biélorussie.

En tant que centre nodal énergétique pour l'Europe de l'Est, le risque d'accident lié à une infrastructure énergétique reste élevé[49].

Les problèmes d'environnement en Ukraine provoquent une baisse de l'espérance de vie[50]. L'environnement du pays serait très bien préservé depuis des années grâce à un réseau de très nombreuses réserves naturelles et le programme de Kiev pour préserver l'environnement et la mer Noire[51][source insuffisante]. Le journaliste Dmytro Kouzoubov note en 2019 que le pays est confronté à d’importants défis environnementaux : fragilité de la protection des nappes phréatiques, qui pourraient être victimes d'une pollution massive en provenance des mines, importante pollution (soufre, plomb, cadmium, etc.) liée aux armes utilisées pendant les combats, destruction des forêts et des sols pour l'extraction clandestine de l'ambre, abattage clandestin des forêts, absence de gestion des ordures ou encore menaces sur le niveau et la qualité du Dniepr[52].

L'Ukraine a connu dans le courant de l’été 2010 de nombreux feux de forêts, tout comme sa voisine russe.

Culture

Enseignement

L'université d'État Tarass-Chevtchenko, l'Institut polytechnique de Kiev et Université nationale de commerce et d'économie de Kiev sont les principales universités ukrainiennes.

Littérature ukrainienne

Jusqu’au début du XIXe siècle, la langue écrite diffère significativement de la langue parlée. La littérature ukrainienne moderne nait au XIXe siècle. Des écrivains de la nouvelle génération commencent alors à écrire en langue du peuple, cherchant la codification qui refléterait la prononciation.

Cette vague commence avec Ivan Kotliarevsky qui en 1798 publie le poème Eneyida (ukrainien : Енеїда), qui est considéré comme la première œuvre en ukrainien moderne. Sa pièce de théâtre Natalka Poltavka est devenue un classique de la littérature ukrainienne. Elle est jouée encore aujourd’hui dans de nombreux théâtres de l’Ukraine.

Mais c’est l’œuvre de Taras Chevtchenko, fils de paysans serfs qui a eu la chance d’être libéré et de recevoir de l’éducation, qui marque véritablement la renaissance littéraire ukrainienne. Parmi d'autres écrivains ukrainiens : Ivan Franko et Lessia Oukraïnka.

D'autres écrivains ukrainiens ont par ailleurs influencé la littérature russophone dont le plus célèbre Nikolaï Gogol, est sujet de dispute entre Ukrainiens et Russes.

Sujet des interdictions et de la censure tsariste, la littérature de la langue ukrainienne vécut une brève période de renaissance dans les années 1920 que l’on appelle la « renaissance fusillée » car beaucoup de ses représentants furent exécutés lors des purges staliniennes et d’autres emprisonnés dans des camps du Goulag. [réf. nécessaire]

Après la fin de l’URSS et l’indépendance de l’Ukraine, la littérature ukrainienne connaît une nouvelle renaissance, limitée par la crise économique et par la russification des grandes villes de l’Est de l’Ukraine.

Parmi les écrivains modernes les plus connus, on trouve Iouri Androukhovitch, Serhiy Jadan, Andreï Kourkov, Oksana Zaboujko, Ihor Pavliouk.

Cinéma

Principaux réalisateurs 1896-1955

  • Petr Cardynin (1873-1934) : Boyard Orcha (1909)
  • Alexandre Dovjenko (1894-1956)
  • Dziga Vertov (1896-1954)
  • Ivan Kavaleridze (1887-1978) : L'averse (1929)
  • Arnold Kordjum (1890-1969) : Djalma (1928), Mirabeau (1929), Le vent des rapides (1930), La flamme de la montagne (1931), Le Dernier Port (1933), Azamat (1939)
  • Leonid Loukov (1909-1963)
  • Igor Savchenko (1906-1950)

Principaux réalisateurs 1955-1980

  • Genrih Gabaj (1923-)
  • Samvel Gasparov (1938-)
  • Jurij Il'enko (1936-)
  • Boris Ivchenko (1941-)
  • Viktor Ivchenko (1912-1972)
  • Timofej Levcuk (1912-)
  • Georgij Lysenko (1910-)
  • Nikolaj Mshcenko (1929-)
  • Evgenij Matveev (1922-)
  • Léonide Ossyka (1940-)
  • Sergueï Paradjanov (1924-)
  • Evgenij Serstobitov (1928-)
  • Artur Vojteckij (1928-)
  • Larisa Shepitko (1938-1979)

Principaux réalisateurs depuis 1981

Religions

Les principales confessions du pays sont chrétiennes, essentiellement orthodoxes et dans une moindre mesure catholiques.

Il existe principalement deux églises orthodoxes en Ukraine :

D'autres confessions chrétiennes issues du protestantisme ou encore l'Église apostolique arménienne sont aussi représentées mais en très petit nombre, environ 1 %. L'islam, qui est principalement la religion des Tatars de Crimée, réunit moins d'1 % des croyants et le judaïsme moins de 0,5 %.

L’Ukraine dispose d'un patrimoine religieux considérable, parfois très ancien (jusqu'au XVe siècle) et présentant, dans les Carpates, une architecture en bois. Un projet national de recensement et de préservation existe depuis 2005[54].

Cuisine

La cuisine ukrainienne est une part importante de la culture nationale. Des plats spéciaux sont préparés à Pâques ou à Noël. Les Ukrainiens utilisent diverses sortes de sauces, de poissons et de fromages. Le pain est un élément essentiel à tout repas. Le bortsch est une soupe traditionnelle servie en entrée. Elle est à base de betteraves et de légumes (chou, carottes, pommes de terre, oignons ou tomates) et de viande (poulet, porc ou bœuf).

Le varenyky (Вареники) est un plat ukrainien traditionnel populaire et très ancré dans la cuisine ukrainienne. Ressemblant à des raviolis, ils sont cependant plus volumineux et très similaires aux pelmeni russes, aux pierogi polonais voire aux buuz mongols. Leur farce est constituée généralement de pommes de terre, mais il y a de nombreuses déclinaisons : fromages, fraises, cerises, champignons, choux, voire plusieurs combinaisons entre elles.

Le gâteau de Kiev (en ukrainien : торт « Київський ») est à base de noisettes et de meringue.

La horilka est la vodka ukrainienne.

Codes

L'Ukraine a pour codes :

Notes et références

Notes

  1. Crimée et ville de Sébastopol.
  2. Le référendum ayant abouti au rattachement de la Crimée n’a pas été reconnu par une majorité de pays à l'ONU (100 pour la résolution, 11 contre, 58 abstentions).
  3. Avec la Crimée.
  4. Sans la Crimée.
  5. Depuis son indépendance en 1991, l'Ukraine n'a plus de forme longue pour son nom, ce que la Constitution de 1996 a confirmé.
  6. Après la partie européenne de la Russie (4 320 025 km2). Le Kazakhstan, la Turquie, le Danemark (avec le Groenland) et la France (avec la Guyane) sont également plus étendus dans leur ensemble, mais les parties de ces pays situées exclusivement en Europe sont plus petites que l'Ukraine.
  7. Pour mémoire, car cela n'a pas d’incidence sur le mode de fonctionnement de l'ONU, au regard de la population de ces pays, l'addition des populations des 100 pays ayant voté « pour l'invalidité du référendum » représente 33,8 % de la population mondiale, l'addition des populations des 58 pays qui se sont abstenus représente 58,2 % de la population mondiale ; cette observation est essentiellement due au fait que la Chine et l'Inde, pays les plus peuplés du monde, avec chacun environ 1,5 milliard d’habitants, se sont abstenus. Les 11 pays qui ont voté « contre l'invalidité du référendum »  autrement dit « pour sa validité »  représentent quant à eux 4,5 % de la population mondiale : principalement, la Russie, la Biélorussie, la Corée du Nord. Ces pourcentages sont issus de l'article en anglais : United Nations General Assembly Resolution 68/262 dans lequel apparaît le détail des noms des pays concernés par chaque vote ; le solde à 100 % correspond aux 24 pays absents de l'assemblée générale ce jour-là, soit 3,6 % de la population mondiale.
  8. Vers Cherson en Crimée.
  9. La langue des communautés juives d'Europe centrale et orientale (ashkénazes) à partir du Moyen Âge.

Références

  1. Assemblée générale — Soixante-huitième session – 80e séance plénière () – matin : L’Assemblée adopte une résolution soulignant que « le référendum organisé en République autonome de Crimée et dans la ville de Sébastopol le n’a aucune validité ».
  2. « BHL propose un "plan Marshall" pour sauver l'Ukraine » (consulté le ).
  3. (en)State Statistics Service of Ukraine : Service des statistiques de l'état ukrainien. Cliquer en haut à droite sur « ENG » pour accéder au texte en anglais, car le lien donne d’abord accès à un texte en ukrainien.
  4. « PIB (__SUB_LEVEL_SECTION_47__nbsp;US courants) - Ukraine | Data », sur donnees.banquemondiale.org (consulté le )
  5. « PIB, (__SUB_LEVEL_SECTION_47__nbsp;PPA internationaux courants) - Ukraine | Data », sur donnees.banquemondiale.org (consulté le )
  6. « PIB par habitant (__SUB_LEVEL_SECTION_47__nbsp;US courants) - Ukraine | Data », sur donnees.banquemondiale.org (consulté le )
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Annexes

En français

  • Alexandre Choulguine, L'Ukraine et le Cauchemar rouge : les massacres en Ukraine, Paris : Éditions J. Tallandier, 1927. 222 p.
  • Ivan Dziouba, Internationalisme ou russification, Nouvelle optique - Savelli, 1980.
  • Jacques Benoist-Méchin, Ukraine - Le fantôme de l'Europe ; Monaco (Éditions du Rocher, en coédition avec Valmonde), 1991; 153 pages, dont 2 cartes. (ISBN 2-268-01287-5) (réédition d'un texte de 1939, augmenté de documents politiques relatifs à l'histoire des territoires ukrainiens 1917-1939; présentation par Éric Roussel).
  • Valentine Marcadé, L'art d'Ukraine, Éditions L'Âge d'Homme, coll. « Slavica - Écrits sur l'art », , 348 p. (notice BnF no FRBNF37663451).
  • Pierre du Bois de Dunilac, Les Ukrainiens (1848-1920), in Études danubiennes, T.12, no 1, p. 43-57, 1996.
  • Olivier de Laroussilhe, L'Ukraine, Presses universitaires de France, 1998, 2e édition actualisée, 2002.
  • Luc et Tina Pauwels, Histoire d'Ukraine, éd. Yoran Embanner, 2015.
  • Mykola Riabtchouk, De la Petite-Russie à l'Ukraine (traduit par I.Dmytrychin et I. Lebedynski) Préface d'Alain Besançon. L'Harmattan 2003 (ISBN 2-7475-5134-2)
  • Olha Ostriitchouk : Les Ukrainiens face à leur passé, P.I.E. Peter Lang, Bruxelles 2013 (ISBN 978-2-87574-035-9)

En anglais

  • (en) France Mesle, Jacques Vallin, avec la contribution de Vladimir Shkolnikov, Serhii Pyrozhkov, Sergeï Adamets, Mortality and Causes of Death in 20th-century Ukraine, Springer, coll. Demographic Research Monographs, 265 p, 2011.

Articles connexes

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