République autonome de Crimée

La République autonome de Crimée est de jure une subdivision de l'Ukraine créée à la suite de la dislocation de l'URSS et qui de facto n'existe plus depuis son indépendance au sein de la République de Crimée le puis son rattachement une semaine plus tard à la Fédération de Russie en tant que république russe. Cette situation politique est reconnue, hors de Russie, par la Syrie, le Venezuela et l'Afghanistan. Depuis l'expulsion des autorités ukrainiennes hors de la Crimée, la république autonome a formé un gouvernement en exil.

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République autonome de Crimée
(crh) Qırım Muhtar Cumhuriyeti
(ru) Автономная Республика Крым
(uk) Автономна Республіка Крим

1995  2014
(en exil depuis 2014)


Drapeau de la Crimée

Armoiries de la Crimée
Devise Процветание в единстве :
« La prospérité dans l'unité »
Hymne Нивы и горы твои волшебны, Родина :
« Patrie, les champs et les montagnes sont votre magie »
Carte de la République de Crimée au sein de l'Ukraine.
Informations générales
Statut République autonome d'Ukraine
Territoire sous contrôle russe depuis mars 2014 et dont le gouvernement est en exil depuis le 17 mai 2014.
Capitale Simferopol
Kherson (capitale en exil)
Langue(s) Ukrainien, russe, tatar de Crimée
Religion Orthodoxie, sunnisme
Monnaie Karbovanets (UAK ; jusqu'au 2 septembre 1996)
Hryvnia (UAH ; depuis le 2 septembre 1996)
Fuseau horaire UTC+02:00
Démographie
Population 1 907 106 hab.
Superficie
Superficie 26 081 km2

Entités précédentes :

La République autonome de Crimée couvre l'ensemble de la péninsule du même nom à l'exception de la partie nord de la flèche d'Arabat qui se retrouve dans l'oblast de Kherson et de la municipalité de Sébastopol qui se retrouve dans la même situation politique sous le statut russe de ville fédérale. La capitale et plus grande ville de la république autonome est la ville de Simferopol. La République autonome de Crimée et Sébastopol sont regroupés en droit ukrainien dans la zone économique libre de Crimée.

Subdivisions administratives

La République autonome de Crimée compte 25 régions réparties en 14 raions et 11 municipalités qui ont le statut de ville.

Depuis le , date de son rattachement à la Russie, Sébastopol a le statut de ville fédérale russe ; Sébastopol, ne fait donc pas partie de la république autonome de Crimée. Ce statut est cependant contesté par l'Ukraine à qui la ville était rattachée de 1954 à 2014, ainsi que par un grand nombre de pays.

Raïons

1. Bakhtchyssaraï (chef-lieu : Bakhtchissaraï)
2. Bilohirsk (chef-lieu : Belogorsk)
3. Djankoï (chef-lieu : Djankoï)
4. Kirovske (chef-lieu : Kirovske)
5. Krasnohvardiïske (chef-lieu : Krasnohvardiïske)
6. Krasnoperekopsk (chef-lieu : Krasnoperekopsk)
7. Lenine (chef-lieu : Lenine)
8. Nyjnohirskyï (chef-lieu : Nyjnohirskyï)
9. Pervomaïské (chef-lieu : Pervomaïské)
10. Rozdolne (chef-lieu : Rozdolné)
11. Saki (chef-lieu : Saki)
12. Simferopol (chef-lieu : Simferopol)
13. Sovietsky (chef-lieu : Sovietsky)
14. Tchornomorské (chef-lieu : Tchornomorské)

Municipalités

15. Alouchta
16. Armiansk
17. Djankoï
18. Eupatoria
19. Kertch
20. Krasnoperekopsk
21. Saki
22. Simferopol
23. Soudak
24. Théodosie
25. Yalta

Histoire

La République autonome de Crimée (en jaune) et la ville de Sébastopol (en rose) au sein de la péninsule de Crimée avec au nord le reste de l'Ukraine (en vert) et à l'est la Russie (en gris).

Création et tensions

La dislocation de l'URSS le crée des tensions au sein de la population de la péninsule, dans la mesure où celle-ci majoritairement russophone souhaite rester dans le giron de Moscou. Les autorités régionales tentent ainsi de prendre leurs distances avec le gouvernement central de Kiev en proclamant la dissolution de la République socialiste soviétique autonome de Crimée et la création de la République de Crimée le  ; ses propres lois constitutionnelles sont adoptées le 5 mai. Pendant trois ans, une série de mesures autonomistes et pro-russes, amendements de la constitution, création du poste de Président de Crimée, référendum, aboutit à une reprise en main politique de la République par Kiev. Le , le président est suspendu ; la constitution est abrogée peu après avec la dissolution de la République de Crimée et la proclamation de la République autonome de Crimée. Ce statut mis en place par Kiev et les autorités régionales ne sera reconnu par la Russie qu'en 1997.

Néanmoins, le , la constitution en vigueur en Crimée depuis 1995 est remplacée par un nouveau texte restreignant l'autonomie de la péninsule. Il en résulte de nouvelles tensions entre pro-russes et pro-occidentaux, aussi bien en Crimée que sur l'ensemble de l'Ukraine, et qui sont dues notamment au statut de la ville de Sébastopol et aux questions relatives à un éventuel retrait de la flotte russe dans ce port hautement stratégique pour Moscou. De nombreuses inquiétudes apparaissent alors quant aux relations entre la Russie et l'Ukraine[1]. En vertu de cette nouvelle constitution entrée en vigueur en 1999, la République de Crimée est une entité administrative et territoriale autonome à l'intérieur de l'État unitaire d'Ukraine[2]. Elle est autonome sur le plan budgétaire vis-à-vis de l'Ukraine[3]. Sa constitution ne peut être modifiée que par la Rada[2].

Au début des années 2000, la défaite des partis nationalistes et pro-européens à Kiev, permet à la Russie d'augmenter son influence sur l'Ukraine et plus particulièrement sur la Crimée, où Moscou facilite la distribution de passeports russes à la population russophone de la péninsule.

Les tensions sont d'autant plus vives, lorsque le président ukrainien Viktor Iouchtchenko autorise, en prévision de l'exercice Sea Breeze 2006, le débarquement de matériel militaire américain via l'OTAN, le , dans le port de Théodosie, outrepassant ses pouvoirs constitutionnels (une telle décision relevant des prérogatives du parlement).

Passage sous contrôle russe

À la suite de la révolte ukrainienne de 2014, la Rada proclame le l'indépendance de la péninsule vis-à-vis de l'Ukraine[4]. Le , la population de Crimée se prononce lors d'un référendum non reconnu, à une écrasante majorité (contestée) pour un rattachement à la Russie[5]. Le lendemain, le président russe Vladimir Poutine signe un décret reconnaissant formellement l'indépendance de la République de Crimée.

Le , la république et la Russie signent un traité confirmant le rattachement officiel de la république à la Fédération de Russie[6],[7]. La République de Crimée et la ville de Sébastopol deviennent en vertu de cet accord deux sujets fédéraux de la Russie, respectivement république et ville fédérale[8],[9]. Néanmoins, ce rattachement n'est pas reconnu par l'Ukraine et par une très grande majorité de pays, seulement par la Russie, la Biélorussie[10], le Venezuela, l'Afghanistan et la Syrie[11] si bien que la République autonome de Crimée continue d'exister de jure bien que de facto, elle ne contrôle plus le territoire qu'elle revendique. Pour cette raison, un gouvernement en exil de la république autonome de Crimée a été formé.

Références

  1. « Sébastopol : une base navale russe clé en Ukraine (28-02-2014) », Le Monde (consulté le ).
  2. Le statut constitutionnel des régions dans la fédération de Russie et dans d'autres pays européens : Le rôle des autorités législatives régionales..., Kazan, Conseil de l'Europe, coll. « Études et travaux », , 188 p. (ISBN 9287153809), p. 141 et 142
  3. Mathilde Gérard, « Ukraine : pourquoi la Crimée a-t-elle un statut à part ? », 28 février 2014 à 16h48 (mis à jour le 03 mars 2014 à 17h58)
  4. « La Crimée déclare son indépendance de l'Ukraine », Le Point, (lire en ligne)
  5. « En Crimée, 95 % des votants en faveur d'un rattachement à la Russie », Libération, (lire en ligne, consulté le )
  6. « La Crimée signe un accord d'entrée dans la Fédération de Russie (Poutine) », RIA Novosti, (lire en ligne, consulté le )
  7. « Les six dates-clés qui ont fait basculer la Crimée vers la Russie », Yahoo! News, (lire en ligne, consulté le )
  8. « La Crimée et Sébastopol font partie de la Russie (Kremlin) », RIA Novosti, (lire en ligne, consulté le )
  9. « La Crimée est rattachée à la Russie », proclame le Kremlin
  10. (en) « Crimea is part of Russia - President Lukashenko », The Voice of Russia, (lire en ligne, consulté le )
  11. (en) « Breaking With the West, Afghan Leader Supports Russia’s Annexation of Crimea », The New York Times, (lire en ligne, consulté le )

Annexes

Bibliographie

  • Alexandrova, « Le facteur russe dans la politique de sécurité ukrainienne », Politique étrangère, 1994, 59e année, no 1, pp. 49-59
  • Romain Yakemtchouk, « Les conflits de territoires et de frontières dans les États de l'ex-U.R.S.S. », Annuaire français de droit international, vol. 39, 1993, pp. 393-434

Articles connexes

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