Collaboration en Ukraine durant la Seconde Guerre mondiale

La collaboration en Ukraine durant la Seconde Guerre mondiale désigne l'engagement de certains Ukrainiens aux côtés des nazis, avant et pendant la Seconde Guerre mondiale, dès 1930, et se manifeste sous diverses formes, comme de l'assistance et de la coopération dans la lutte contre les communistes, les Polonais et les Juifs.

« Гітлер визволитель - Hitler libérateur », affiche de propagande allemande en langue ukrainienne.

Contexte historique

Les causes

Le collaborationnisme ukrainien s’explique par différents éléments historiques : la première cause en est le rejet du pouvoir soviétique. La collectivisation forcée et violente des terres, la répression, le holodomor (famine, intentionnelle pour certains) firent que les occupants allemands, furent accueillis comme des libérateurs[1].

Un autre aspect renvoie à l'héritage de l'Empire austro-hongrois, dont la Galicie faisait partie jusqu’en 1918. À cette époque, la seule université enseignant l'ukrainien et publiant des ouvrages dans cette langue était située à Lemberg (Lviv en ukrainien ou Lwow en polonais). De nombreux Ukrainiens de Galicie ont étudié l'allemand à l'école et ont servi dans l'armée austro-hongroise. L'arrivée des Allemands est accueillie, par eux, comme un retour à l'ancien régime, plus favorable aux aspirations nationales ukrainiennes, par opposition à l’attitude grand-russe refusant de reconnaître les spécificités de l'Ukraine.

Carte de Galicie dans l'Ukraine.

Dans les pièces du dossier de la commission canadienne contre les crimes de guerre, un des arguments sérieux des raisons du nombre important de volontaires de Galicie dans les rangs des SS est cité comme suit : « Ils s'engagèrent dans cette division, non parce qu'ils aimaient les Allemands, mais parce qu'ils détestaient les Russes et la tyrannie communiste »[Note 1]. En un mois et demi, en 1943, plus de 80 000 volontaires de Galicie[Note 2]. L'importance du collaborationnisme ukrainien[Note 3] reste longtemps un des secrets de l'idéologie soviétique d'après-guerre. Mais, en dépit de cela, les données du commandement allemand et les évaluations des historiens russes s'accordent, en tout cas, sur le nombre des légionnaires ukrainiens qui prirent part à la formation militaire aux côtés des Allemands (Wehrmacht, SS, police) et qui s’élève à 250 000[Note 4],[2],[3].

L’avant-guerre

Bundesarchiv Bild 146-1982-159-21A
Congrès de Nuremberg : Hitler et Röhm

La collaboration des nationalistes ukrainiens avec les forces spéciales nazies commence pratiquement au début de l'année 1930. Des contacts entre l'Organisation militaire ukrainienne (UVO), sont établis par sa division germanique[Quoi ?], commandée par Richard Yari[Note 5], avec le chef des troupes d'assaut Ernst Röhm[Note 6].

Dès 1932, Yari devient président de l'Organisation des nationalistes ukrainiens, sous la direction du NSDAP. L'objectif des nationalistes ukrainiens est de créer et de former une fraction militarisée d'ukrainiens émigrés.

En 1933, Yari et Röhm signent un accord sur les bases duquel les détachements d'assaut nazis (SA) réservent la possibilité d'une formation militaire pour les jeunes combattants des UVO (Organisations militaires ukrainiennes) et OUN (Organisations nationalistes ukrainiennes). En outre, la section ukrainienne des fascistes russes de l'organisation R.O.N.D. est sous la tutelle de l'Abwehr, et ses membres sont intégrés à ce qui deviendra, plus tard, le régiment de combat Brandebourg 800.

En 1938 et à Berlin, sous la direction du colonel Roman Souchko est créé un bureau dont le but principal est l'enregistrement des émigrants ukrainiens et leur surveillance. Durant cette année 1938, au lac de Chiem, près de Berlin-Tegel[Quoi ?], et à Quenzgut au bord du lac Quenz, près de Brandebourg, sont créés, par l'Abwehr, des centres d'entraînement, en vue de la création d'une cinquième colonne. Au sein de celle-ci se trouvent des émigrants politiques ukrainiens, dans le but d'organiser des actions futures sur les territoires de la Pologne et de l'URSS.

En 1939, a lieu la préparation de 250 volontaires ukrainiens dans un camp de formation et d'entraînement, près de Hoher Dachstein. Le recrutement des volontaires ukrainiens est organisé, dans toutes les grandes villes de Pologne, par un comité central ukrainien et un sous-comité adjoint. Dans les camps de réfugiés ukrainiens, dans les villes de Biała Podlaska et de Chełm, des collaborateurs de l'Abwehr mènent leurs interrogatoires en vue du recrutement pour l'école de reconnaissance et de sabotage.

L'Abwehr arme illégalement dès cette époque des groupes de l’OUN et de Volksdeutsche sur le territoire de l’URSS.[réf. nécessaire] Elle leur fournit des armes en contrebande par delà la frontière.

La Seconde Guerre mondiale

Les saboteurs ukrainiens et la préparation de l'invasion de l'URSS

En , avec l'aide de l'Abwehr, la direction de l'OUN lance des groupes de sabotage en vue de réaliser des actions de désobéissance civile à Lviv et en Volhynie. Des groupes de saboteurs de l'OUN font de même dans la région de Włodawa et de Biała Podlaska, en réussissant à neutraliser le NKVD par leurs actions. Dès 1940, l'OUN se scinde en deux tendances : celle, plus radicale, de Stepan Bandera et celle, plus modérée, d'Andry Melnyk. Elles sont désignées respectivement : OUN-B et OUN-M. Les groupes menés par Stepan Bandera et soutenus par les Allemands prirent le dessus sur les groupes plus modérés. Ce sont les hommes de Bandera qui dirigeaient les unités auxiliaires de l'Organisation des nationalistes ukrainiens (OUN-B) qui pénétrèrent en Galicie orientale en avec la Wehrmacht[4].

Un centre de formation a commencé à fonctionner dès 1940, auprès de l'Abwehr de Cracovie. Il prépare des éclaireurs et des saboteurs qu'il recrute parmi les Ukrainiens, les membres de l'OUN-B et de l'OUN-M. Il est scindé en quatre camps ou divisions : deux au sud-est de Cracovie et deux à proximité de Dukla (Дукла). Le centre est camouflé : sous les dehors d'un camp de travail obligatoire, une partie des étudiants sort pour effectuer des travaux agricoles. Dans chacune des divisions sont formés 100 à 300 personnes. Dans le bourg de Dukla, de Kamienitsa Dolna et de Barvinek, sont formés des membres de l'OUN-B. L'Oberleutnant Arendt, le capitaine Wolf et le lieutenant Eggers dirigent l'école. Les agents ukrainiens s'occupent des préparatifs de guerre et apprennent en particulier les méthodes de renseignement, de sabotage et d'organisation de mouvements insurrectionnels. À la fin de leur formation, une partie des agents retourne à leurs anciennes fonctions et est utilisée pour le contre-espionnage. D'autres agents s'occupent de la sécurité des usines (Werkschutz), appuyant l'Ordnungspolizei, sur le territoire de la Pologne, et travaillent avec la police secrète rurale[Note 7] dans des opérations de désarmement de clandestins polonais. Ceux qui arrivent des régions occidentales de l'URSS sont également admis dans un quatrième groupe de formation, en liaison avec le régiment Brandebourg 800 et, après leur formation, se concentrent sur des actions en URSS. Une résidence spéciale leur est assurée, pendant leur transfert, par des relais en Hongrie et en Slovaquie.

Après le début de la deuxième guerre, le centre de formation est supprimé et la plus grande partie de ses agents envoyée à Świętoszów (en allemand : Neuhammer), dans le régiment Brandebourg 800. Tandis que ceux qui restent dans le centre sont transférés dans le commandement et les groupes de l'Abwehr. Vers 1940, à la composition polonaise du régiment Brandebourg 800 s'ajoute la compagnie ukrainienne qui poursuit sa formation militaire à Baden, en Autriche. Par la suite, le bataillon se fond dans celui de Roland. Après le déclenchement de l'offensive allemande, les bataillons Roland et Nachtigall prennent part aux actions militaires dans les territoires occupés de l'URSS.

Les événements de Lviv

La participation du bataillon Nachtigall à la répression et au meurtre de populations civiles, à Lviv, reste une question discutée. Parmi ces actions, il faut tenir compte de l'extermination, du au , d'environ 3 000 activistes soviétiques[5], du pogrom contre les juifs et du Massacre des professeurs de Lwów.

Le , la ville de Lvov fut abandonnée par les forces soviétiques, et dès le l'armée allemande et ses alliés occupèrent Lvov. Avant le départ des Soviétiques, dans les prisons no  1, 2, 4 de Lvov et la prison no  3 de Zlotchev, commencèrent dès le [6], des massacres par fusillade de prisonniers condamnés pour des raisons politiques par le NKVD. La population polonaise fut particulièrement touchée, 2 464 personnes furent fusillées selon des sources soviétiques[7],[8],[9]. Suivant des témoignages récoltés par les Allemands, la majorité des prisonniers des prisons du NKVD étaient des membres de OUN. Mais il y avait parmi eux également des Polonais et des Juifs[10]. Les Ukrainiens accusèrent la population juive locale d'avoir soutenu le régime soviétique en général et surtout d'avoir aidé le NKVD dans son offensive meurtrière contre l'élite ukrainienne[10]. Les Ukrainiens rassemblèrent les Juifs de la ville de Lvov et les obligèrent à enlever les cadavres des victimes du NKVD des fosses communes ou des prisons pour les enterrer. Les Juifs durent ensuite aligner le long des tombes les corps des victimes assassinées avant d'être eux-mêmes abattus[4],[11].

Actions de l'OUN dans les territoires occupés

Au début de la guerre, dans les territoires de l'URSS, les choix d'objectifs suivants se posent pour les membres de l'OUN : « tuer les chefs militaire et politiques », « saboter le fonctionnement de l'administration en répandant de fausses nouvelles, en semant la panique, en démantelant la mobilisation, en attaquant des casernes et des garnisons, les dépôts et les liaisons routières et ferrées, en détruisant les lignes téléphoniques, télégraphiques, les ponts, en plaçant des obstacles sur les routes et en détruisant les moyens de transport. »

Les prisonniers russes doivent être remis à l’administration allemande ou être fusillés. Mais les « politiques », les communistes et les membres du NKVD doivent être tués sur place. Les rapports de l'OUN, qui ont été conservés, démontrent que les ordres donnés à ce sujet sont exécutés avec beaucoup de zèle.

Après l'élargissement du gouvernement général de Pologne, le , le centre régional de l'OUN pour les territoires de l'ouest publie une déclaration dans laquelle il attire l'attention sur ceci : « Les nationalistes ukrainiens prendront une part active au travail social de tous les aspects de la vie nationale. L'OUN ne mènera pas de combat clandestin contre l'Allemagne, en dépit des renseignements provocateurs de saboteurs sur les affaires ukrainiennes. » Par ailleurs un compte-rendu du SD, de fin , signale que les activistes de l'OUN qui se sont trouvés sur le territoire de l'URSS, dans ses frontières d'avant 1939, s'occupaient en même temps de la formation de l'administration et de la police, de l'extermination de communistes et de Juifs et de la propagation de leurs idées. Le compte-rendu de novembre parle de l'attitude négative de la population à l'égard de ces groupes, et du fait que leur action provoque « une attention inutile » et « donne une image négative de la seule autorité possible : celle des nazis ». La plupart des membres actifs de ces groupes sont arrêtés et reconduits dans le gouvernement général. Pour les Allemands, ces actions en 1939 sont prématurées.

Proclamation de l'État Ukrainien

Sceau de l'État ukrainien en 1941.

À l'arrière d'une partie de l'avant-garde allemande, apparaît à Lviv, avec un groupe de partisans, Yaroslav Stetsko (Я. Стецько), premier suppléant de Stepan Bandera, chef de l'OUN(B). C'est à Lviv qu'est proclamé, le , l'État d'Ukraine, après la création d'un rassemblement national Ukrainien. Cet état d'Ukraine planifie, avec la Grande Allemagne, l'instauration d'un nouvel ordre mondial. Stetsko devient le président, premier ministre du gouvernement de ce nouvel état. En , ce gouvernement édicte une déclaration d'indépendance dans laquelle il décrète ce qui suit :

« Le nouvel État d'Ukraine, se fondant sur la pleine souveraineté de son pouvoir, s'inscrit volontairement dans les rangs du nouvel ordre européen qui est fondé par le chef de l'armée allemande et du peuple allemand lui-même : Adolf Hitler, son chef, a commencé la lutte pour l'instauration de ce nouvel ordre. »

Cette indépendance est toutefois de courte durée et Bandera est arrêté et exilé en Allemagne.

L'armée nationale révolutionnaire d'Ukraine (UPA)

Dans le texte de la déclaration d'indépendance, du 30 juin 1941, il est dit que l'armée nationale révolutionnaire d'Ukraine est créée sur le territoire ukrainien et qu'elle combattra plus tard avec son alliée, l'armée allemande, contre l'occupation par Moscou et pour l'État souverain d'Ukraine et le nouvel ordre mondial[12]. Cet Acte propose la création d'une Armée ukrainienne qui « partira en guerre, avec les allemands, et se tiendra à leurs côtés sur tous les fronts, tant que la guerre ne sera pas gagnée ». Dans le mémorandum du , on retrouve cette tendance de l'OUN, favorable aux Allemands.

Le , à Lviv et dans ses environs, se répand la déclaration de la direction régionale de l'OUN, sur la « terre protectrice des ukrainiens », de E. Klimov, signée du pseudonyme Lieutenant Eugène Legenda. Cette déclaration prône la création d'une armée nationale révolutionnaire ukrainienne. Plus loin dans le texte, plusieurs harangues déclarent, encore : « le plus grand rôle, dans la première étape de la guerre vers l'Est, incombe à l'armée allemande. En attendant que les allemands se battent contre Moscou, nous devons créer notre propre armée, puissante, pour, qu'ensuite, nous puissions prendre part au partage du monde et à sa direction. »[13]. Le , dans le centre-ville de Rivne, a lieu la prestation de serment du Premier bataillon de l'armée ukrainienne, du nom de « Kholodna Yara », sous le commandement de C. Katchincky (ancien de l'UPA), connu aussi comme formateur de l'UNRA, à Loutsk, et dans les rangs de plus petites formations, dans différentes régions de la Galicie et de la Volhinie.

À l'automne 1941, ils sont réformés et adjoints comme auxiliaires de police.

La milice populaire ukrainienne

Avec le début de l'opération Barbarossa, l'OUN, pour la libération de territoires par la Wehrmacht, la formation d'un détachement de la milice ukrainienne s'organise. Le , Stetsko, dans sa lettre à Bandera, écrit : « Rassemblons une milice, qui aidera à supprimer les juifs ».

« N° 82 P
Ville de Lvov, le .
Au service de sécurité de l'OUN de Lvov, le père Tabinsky nous informe :
« Notre milice procède maintenant à de nombreuses arrestations de juifs, avec les services allemands. Avant leur liquidation, les Juifs se défendent par tous les moyens, et, en premier lieu, en essayant d'acheter les miliciens. Suivant les informations du père Tabinsky, il y a, parmi nos miliciens, certains qui, pour de l'or ou de l'argent, libèrent des Juifs : ils doivent être arrêtés. Nous n'avons pas de données concrètes, mais nous vous transmettons ceci pour information et utilisation ultérieure.
Gloire à l'Ukraine !
Organisation des nationalistes ukrainiens.
Division principale de la propagande[14]. »

À partir de l'automne 1941, l'OUN se consacre à l'adjonction d'une force de police ukrainienne à ses partisans, à l'ouest, mais aussi, à l'est de l'Ukraine : « La jeunesse nationale ukrainienne doit massivement et volontairement s'inscrire dans les cadres de la police ukrainienne », dans les provinces orientales. Plus exactement, les subdivisions de la police ukrainienne (quatre à six mille hommes) deviennent une composante importante de l'UPA, à l'automne 1943. La milice ukrainienne est très active dans l'extermination des citoyens soviétiques, et surtout des Juifs, des tziganes et des communistes. Ainsi, à la fin de l'automne 1941, ses formations prennent une part active dans l'extermination de 150 à 200 000 Juifs, rien que sur le territoire du Reichskommissariat Ukraine[15]. En 1942, ils continuent à prendre part à l'extermination du peuple juif, mais aussi des polonais (Massacre des polonais en Volhynie), aussi bien à l'ouest qu'à l'est de l'Ukraine[16]. Ils jouent un rôle, également, dans la police des camps de concentration, pour les prisonniers de guerre et les ghettos.

Formation de la police de sûreté

Dans les rangs de l'Armée allemande, il y a des représentants des différents peuples de l'URSS, des collaborateurs ukrainiens (pas parmi les moins nombreux) et, à partir des effectifs de Kiev et de Bucovine sont formés des bataillons de la police de sûreté ukrainienne Schutzmannschaft, dite « Chouma », sous les numéros 109, 114, 115, 116, 117, et 118. Leur rôle principal est la lutte contre les partisans soviétiques.

Le 201e bataillon Schutzmannschaft est créé en , spécialement pour la lutte armée contre les partisans biélorusses et l'extermination des Juifs. Il est commandé par le major Eugène Pobihushchiï (Jewhen Pobihuszczyj (pl) et Roman Choukhevytch commande la première compagnie. À la mi-mars 1942, le bataillon est transféré en Biélorussie, où il est appelé Sous-division de la 201e division de police, qui, avec d'autres brigades et bataillons, est en activité sous le commandement d'Erich von dem Bach-Zelewski (Obergruppfürher SS). D'autres bataillons de protection[Note 8] prennent part à l'extermination de citoyens soviétiques, à Zolotchiv, Ternopil, Sataniv, Vinnytsia, et dans d'autres villes et villages, en Ukraine et en Biélorussie[17],[18],[19].

La police du district de Raïon de Ratne, sous la direction de Logvinski et Seniok, ensemble avec le 15e Schutzbataillon du régiment de police (compagnie Nürnberg) détruit le , le village de Kortelisse. Le village est entièrement incendié et 2 892 habitants (dont 1 620 enfants) sont fusillés . Les villages voisins de Birk, Sabaloty, Borisovka sont également détruits[20].

Le 50e bataillon ukrainien de sûreté prend part, en février-mars 1943, à des opérations sur le territoire biélorusse, contre les partisans[Note 9]. Durant cette opération, 158 localités sont mises à sac et incendiées avec leurs habitants, dont : Ambrase, Anisko, Boula, Jernosek, Kaliout, Konstantin, Paporot, Sokolov[21].

La police ukrainienne du Reichskommissariat Ukraine participe plus d'une fois à ces actions punitives, telles que la liquidation du ghetto de Rivne (Rovno), les fusillades du Massacre de Babi Yar, etc[22],[23].

Les bataillons ukrainiens prennent également part à la surveillance de ghettos et de 150 camps, créés dans l'Ukraine occupée, ainsi qu'à la déportation des Juifs du ghetto de Varsovie, en [24]. À Doubno, le , les policiers ukrainiens fusillent 5 000 Juifs. La police ukrainienne prend part à la liquidation de la population juive de Tchoudniv (500 personnes), le . À Radomychl et à Bila Tserkva, les policiers ukrainiens tuent des enfants juifs[25].

Rien que dans le district de Galicie, on comptait, parmi les policiers ukrainiens, environ 20 000 volontaires. À Lviv, où les ukrainiens ne représentent qu'environ 15 % de la population, les cadres de la police locale ne sont que des Ukrainiens[25],[26]. Le nombre total des bataillons de sûreté se chiffre à 35 000 hommes.

Relations de la population ukrainienne vis-à-vis des collaborateurs et des nazis

Ukrainiens-Allemands en 1941.

Avec l'irruption des forces allemandes et de leurs alliés sur le territoire de l'URSS, dans ses frontières d'avant , les rapports du Sicherheitsdienst (SD) et de services de renseignements de l'OUN constatent un important contraste de comportement des populations. Dans les territoires polonais annexés en 1939, on construit des arcs de triomphe à la gloire des forces allemandes et la plus grande partie de la population accueille les Allemands comme des libérateurs[Note 10]. Dans les petites villes de Galicie orientale la situation se présentait comme suit à l'arrivée des Allemands. Des témoins de la ville de Brzezany, au sud de Zloczow ont décrit ainsi les évènements : « Lorsque les Allemands sont entrés dans la ville, les Ukrainiens étaient en liesse. Des foules de paysans, pour la plupart des jeunes, brandissant des drapeaux jaunes et bleu ornés du trident ukrainien, emplissaient les [...] rues. Ils étaient venus des villages, vêtus du costume national ukrainien et chantant des chansons ukrainiennes ». Dans les prisons et dehors, on a découvert les cadavres des militants ukrainiens tués par le NKVD. « La vision était indescriptible, tout comme la puanteur des cadavres. Ils jonchaient le sol des cachots. D'autres cadavres flottaient dans la rivière, la Zlota Lippa. Les gens accusaient le NKVD et les Juifs. » La suite était prévisible : « La plupart des Juifs qui ont péri à Brzezany ce jour là ont été assassinés à coup de manches de balais sur lequel on avait fixé des clous [...]. Il y avait des rangées de bandits ukrainiens, armés de gros bâtons. Ils ont forcé ces gens, les Juifs, à passer entre les deux rangées et les ont massacrés de sang-froid avec ces bâtons. »[27].

Par contre, dans les localités d'Ukraine restées soviétiques, plus à l'est, rien de semblable ne se produit. L'attitude de la population ukrainienne vis-à-vis des nouveaux arrivants, y varie entre l'apathie et une haine dissimulée. Seuls quelques-uns (qui étaient restés dans des territoires du côté soviétique) des membres de différents partis et formations antibolcheviques datant de 1917-1921, soutiennent, mais faiblement, l'invasion allemande. Au moment où, dans les districts de l'Ukraine occidentale, la population continue à traquer et à capturer, dans les bois, « des opposants, communistes et des Juifs », dans la partie soviétique de l'Ukraine orientale, on fusille des habitants de la région qui aident ou cachent les partisans et les opposants. À l'automne 1941, les responsables locaux du Sicherheitsdienst, compétents dans le Reichskommissariat Ukraine, donnent régulièrement des instructions en vue de la liquidation des groupes et détachements de partisans et d'agents bolcheviques qui s'infiltrent dans l'administration dans des buts de sabotage. Des communiqués du commissaire du Reich parlent de l'arrivée d'une situation plus calme à l'issue des luttes pour le pouvoir, entre les deux tendances, à l’intérieur de l'OUN-B et l'OUN-M[28],[29],[30],[31],[32]. Mais tout n'est pas toujours clair. Si les Juifs n'ont pas été aidés par les Ukrainiens, il y eut presque autant de réticence à aider les Allemands. En l'Einsatzkommando 6 de l'Einsatzgruppe C rapporta :

« « Presque nulle part on ne peut convaincre la population d'agir réellement contre les Juifs. Cela peut s'expliquer par la crainte qu'ont beaucoup de gens d'un retour possible de l'Armée rouge. Nous avons entendu cette inquiétude exprimée à de nombreuses reprises. Des vieillards ont fait remarquer qu'ils avaient déjà vu les Allemands se replier brusquement en 1918. Afin de combattre cette psychose de peur et afin de détruire le mythe (Bann) qui représente les Juifs comme détenant le pouvoir politique (Träger politisher Macht), l'Einsatzkommando 6 a plusieurs fois fait défiler les Juifs à travers la ville avant de les exécuter. Il a également pris soin de faire assister aux exécutions les miliciens ukrainiens ». »[33]. Cette «dévalorisation» des Juifs aux yeux du public n'obtint pas tout l'effet escompté. Au bout de quelques semaines l'Einsatzgruppe C déplorait une fois de plus la répugnance de la population à dénoncer les Juifs réfugiés dans la clandestinité. Les Ukrainiens restaient passifs et paralysés par la « terreur bolchévique ». Seuls les « Allemands ethniques » de la région s'activaient à assister l'Einsatzgruppe dans sa tâche[34]. Il existait au sein des populations civiles slaves en général et ukrainiennes en particulier des conflits émotionnels et des blocages psychologiques qui jouaient dans les deux sens. Les Slaves n'aimaient pas particulièrement leurs voisins juifs et n'éprouvaient pas un besoin irrésistible de les aider. Dans la mesure où ils pouvaient le faire ils furent retenus par la crainte des représailles. Mais en même temps cette population ressentait l'application de la « Solution finale » comme un spectacle déroutant, consternant. Dans son ensemble, elle ne fut guère tentée de participer à des actes d'une si extrême sauvagerie, notamment en pensant aux troupes soviétiques encore si proches et qui pouvaient revenir. En fin de compte, l'interaction de ces facteurs poussa les Slaves à refuser de prendre parti, à se réfugier dans la neutralité. Ils furent peu nombreux à se ranger du côté allemand, et moins encore du côté Juif[35]. Dans la masse des rapports des Einsatzgruppen on ne trouve mention que d'un seul acte en faveur des Juifs : le Sonderkommando 4b annonçait avoir fusillé Senitsa Verchovski, maire de Krementchoug pour avoir « essayé de protéger les Juifs ». À la connaissance de Raul Hilberg il s'agit d'un cas unique. Qui tentait de secourir les Juifs devait agir seul et être exposé, avec sa famille, au risque d'une exécution par les Allemands. Celui que sa conscience poussait à agir ne rencontrait aucun encouragement. Dans tout le territoire occupé les Juifs demandaient secours aux chrétiens mais en vain[36].

Avec l'invasion allemande des territoires de l'Ukraine, c'est-à-dire après le début de la guerre entre l’Allemagne et l'URSS, les organisations indépendantistes ukrainiennes, qui caressent l'espoir d'obtenir l'indépendance de l'État ukrainien, collaborent avec les forces armées allemandes, par différents moyens[Note 11], et durant une période limitée. Ce n'est que vers 1942-43, qu'il apparaîtra que le pouvoir allemand pratique une politique de sujétion économique et politique pire que celle menée auparavant.

De grands espoirs sont fondés sur la déclaration d'indépendance (par les forces de l'OUN) et un gouvernement national ukrainien, avec, à sa tête, Yaroslav Stetsko. Mais cette tentative, malgré des relations loyales avec l'Allemagne, suscite l'hostilité, puis l'indifférence, de cette dernière qui n'en tient pas compte. Dès le , la déclaration d'indépendance de l’état ukrainien est annulée par les Allemands. Stepan Bandera et Yaroslav Stetsko, après avoir refusé de revenir sur leur déclaration, sont arrêtés et déportés dans un camp de concentration, à Oranienburg-Sachsenhausen, en Allemagne[37].

À cette époque (1941-1943), à Babi Yar, sont fusillés 621 membres de l’OUN et, parmi eux, la poétesse ukrainienne Olena Teliha et son mari. Bandera perd son frère dans le camp de concentration. Beaucoup de dirigeants locaux et de villageois sont fusillés par les Allemands, alors qu’ils étaient prêts à collaborer. Ainsi, le premier bourgmestre de Kiev, Alexandre Ogloblina, est arrêté quelques mois après sa prise de fonction, pour cause d'abondante propagande de la culture nationale ukrainienne ; mais aussi Wladimir Bagasia, qui est fusillé durant le Massacre de Babi Yar.

La politique nazie des Allemands d’occupation du territoire est orientée vers l'affaiblissement de tous les facteurs potentiels d'indépendance nationale, qui peuvent devenir les bases de mouvements d'indépendance. Cela apparaît, par exemple, dans l'organisation de l'ensemble de l'enseignement général, dans les quatre niveaux scolaires : le renversement des plus hauts niveaux d'enseignement vers une étroite spécialisation professionnelle pratique, l'élimination des activités culturelles amateurs à l'initiative de la population ukrainienne[Note 12], la fermeture des institutions scientifiques, des musées et bibliothèques, leur pillage, l'infantilisation du niveau de la culture dans la presse, le théâtre, et ailleurs. L'affaiblissement des possibilités de la population est atteint par la faim, par l'ensemble des services médico-sanitaires, par les conditions inhumaines de travail imposées aux ukrainiens envoyés en Allemagne[Note 13], et aux prisonniers de guerre soviétiques. Mais, aussi, par des exécutions massives de différents groupes de populations, pour des prétendus soutiens de mouvements de résistants.

Apparue au début de 1942, l'UPA prend le chemin de la résistance contre un état totalitaire. L'UPA attire dans ses rangs des cadres de l’OUN-B, Polesskoy Cetchi, d'anciens collaborateurs, et, avec le temps, s'affirme comme une force puissante de résistance en Ukraine.

UPA et OUN-B

Le début des discussions et de l'établissement des liens entre les Allemands et l'OUN-UPA a lieu à la fin de 1943. Le , le commandant du 13e corps d'armée de la Wehrmacht observe que : « ces derniers jours, des bandes de nationalistes ont cherché à prendre contact avec les forces armées allemandes » et que « dans les cas où ils ont obtenu, par la discussion, des accords pour mener avec eux des combats exclusivement contre l'Armée rouge et les partisans soviétiques et polonais, on leur a permis d'obtenir une quantité d'arme et de munitions ». Cette méthode est adoptée aussi par le 4e commandement des tankistes, dont ce corps d’armée fait partie. La collaboration des allemands et de l’UPA est aussi confirmée par le rapport des partisans soviétiques.

Au début 1944, dans un communiqué adressé au chef du réseau « Wehrwolf », l’Obergruppenführer SS, Hans Prützmann, signale : « L'UPA envoie systématiquement dans les territoires ennemis occupés les résultats de ces reconnaissances lui sont transmis au Département du Ier groupe d'armée du front sud[38]. ».

À partir de , des détachements de l’UPA, accompagnés d'une partie des divisions SS Galicie, mènent le combat contre les soviétiques et les partisans polonais sur le territoire du district de Galicie.

De mars à mai 1944, à Lviv, des discussions ont lieu entre les représentants de l’OUN, ceux de la police et ceux du service de sécurité du gouverneur-général, à propos des accords sur les modalités pratiques de coopération. Le , une ordonnance du groupe UPA–nord déclare : « Aujourd'hui il subsiste un ennemi au moins. Luttons contre l'impérialisme moscovite, contre les partis, le NKVD et ses valets, qui sont prêts à aider tous les ennemis du peuple ukrainien ! ».

Le , à Lviv, se tient une réunion des commandements Abwehr 101, 102 et 305, du groupe d'armée Sud, durant laquelle il est mis l'accent sur l'importance du fait d'obtenir de l'UPA et de l'OUN des informations intéressantes.

À l'automne 1944, les Allemands libèrent Bandera et Stetsko, avec le groupe des hommes qui avaient été arrêtés auparavant, membres des OUN-B et OUN-M. La presse allemande publie un grand nombre d'articles sur les succès de l’UPA, dans la lutte contre le bolchevisme et appelle les membres de l'UPA « les militants ukrainiens pour la liberté[39] ».

Pour la fourniture d’armement et d’équipement, un pont aérien est organisé, par lequel, dans le rayon d'action de l'OUN–UPA, des hommes de l'OUN et des saboteurs allemands sont échangés.

Les formations militarisées du Troisième Reich

Beaucoup de collaborateurs ukrainiens se retrouvent dans les unités de la Wehrmacht. Plus de 700 collaborateurs servent comme soldats dans la 5e panzerdivision SS « Viking », 1 000 dans la division SS « Frundberg », beaucoup encore dans la 22e division Keitel, la brigade Nora, etc.

Division SS « Galicie »

La 14e division de grenadiers SS Galicie (première division ukrainienne) reçoit ce nom le , après la liquidation de l'insurrection slovaque. Elle est connue actuellement dans la littérature sous son diminutif de « division SS Galicie ». Elle est formée d'Ukrainiens de Galicie au même titre que la 13e division de montagne de la Waffen SS Handschar, la première division SS recrutée parmi des volontaires non-germaniques du district de Galicie du gouvernement-général. La formation de cette division se fait avec l'appui actif de l'Église grecque-catholique ukrainienne avec des chapelains dans le rang des dirigeants. L'excédent de volontaires (entre 80 et 90 000) est autorisé à participer à une formation avec les 5e, 6e, 7e, et 8e régiments de volontaires SS, et avec le 204e bataillon. Par la suite une partie de l'excédent est utilisée pour la création d'autres divisions. Elles seront supprimées à Brody (Ukraine), en . En , deux groupes de combat sont encore formés, orientés vers des actions anti-partisans dans le district de Galicie, en même temps que les régiments SS « Galicie » 4 et 5, déjà actifs dans la région.

Après la période des actions contre les partisans, les divisions se livrent à des crimes de guerre. Le plus connu est la destruction par l'UPA du village polonais de Huta Pieniacka, où, selon diverses estimations, de 500 à 800 habitants innocents perdirent la vie. À la mi-, la première division est anéantie dans les massacres de Brody.

À la fin , une nouvelle division est formée est transférée sur place en Slovaquie pour réprimer l'insurrection ; vers la mi-octobre, elle voit ses effectifs se reformer, au complet, pour pouvoir agir en Slovaquie. Au début 1945, la division est déplacée à la frontière austro-slovaque, où se déroule la lutte contre les partisans yougoslaves. À la mi-mars, la division est désarmée, et doit livrer ses armes aux Allemands, mais la rapide progression de l'Armée Rouge la contraint finalement à avancer vers le front où elle entre en action avec le premier régiment de cavalerie allemand, puis, jusqu'à la capitulation, elle se trouve sous les ordres du 4e corps tankiste des SS. Aux derniers jours d’, la division est nommée la première de l'Armée nationale ukrainienne, bien que du côté allemand, elle porte toujours son nom de Division SS Galicie. Durant la période du 8 au , une partie des membres de la division se rend aux Américains et aux Britanniques.

Événements d'après-guerre

Les divisions composées de militaires ukrainiens, qui sont tombées aux mains des Anglais, sont séparées des Allemands et envoyées dans un camp dans les environs de Rimini, en Italie. À la suite de l'intervention du Vatican, qui estime que les soldats de ces divisions sont de « bons catholiques et de tradition anticommuniste », leur statut est modifié par les Anglais, passant de celui de « prisonniers de guerre » à « personnel ennemi qui s'est rendu ». Au moment de se rendre, les membres de la division affirment qu'ils ne sont pas Ukrainiens, mais Galiciens, et cela donne un motif officiel pour refuser de les livrer, malgré les demandes pressantes et les exigences des Soviétiques[40].

En 1948, dans la zone anglaise d'occupation, le processus de recherche des criminels nazis est arrêté, et toutes les forces sont mises en œuvre pour trouver les « espions et agents soviétiques ».

Le verdict du Tribunal de Nuremberg signifie qu'« il est physiquement impossible de séparer une quelconque partie des SS qui n'aurait pas participé à des actions criminelles ou d'affirmer que n'importe quel membre des SS, ou encore que chacun d'eux est criminel de guerre. Les SS forment une organisation criminelle, mais il faut en exclure tels membres, qui avaient été appelés à faire partie de cette organisation par ordre d'un organe gouvernemental et que, par ailleurs, ils n'avaient pas vraiment le choix et, encore, exclure tels autres qui n'avaient pas accompli de pareils actes criminels. » Le verdict du tribunal de guerre international, quant aux crimes contre la paix, quant aux crimes de guerre, quant aux crimes contre l'humanité, vise l'ensemble des SS, de la Gestapo et des SD[41]. À Nuremberg, encore, sont reconnus criminels les membres et agents SD coupables de crimes de guerre, indépendamment du fait qu'ils fussent des membres techniques des SS ou non. Quatre à huit régiments, formés à l'automne 1944, et encore 204 bataillons de défense, 31 bataillons SD entrés en action en 1944-1945, se trouvaient être sous les ordres des SS et des SD et sont, pour cette raison, formellement inclus dans cette catégorie.

La commission canadienne pour les crimes de guerre, après avoir siégé près de 2 ans, accepte formellement l'absence de responsabilité collective pour les crimes de guerre de la division « Galicie »[Note 14]. Dans le compte-rendu officiel de la commission, les membres de la « SS Galicie » sont mentionnés comme des « réfugiés ayant été victimes de la propagande communiste » ; quant à la raison de leur entrée volontaire dans les rangs des SS, elle est renseignée comme étant une « haine à l'égard de la tyrannie communiste ». D'ailleurs, dans les travaux de nombreux historiens et conservateurs de documents d'archives[Note 15], on montre que la division « était entrée en lutte contre le bolchevisme ».

Pendant toute la durée des travaux de la commission, se manifeste une campagne active des diasporas baltes et ukrainiennes, dont les représentants exigent que ne soient pas examinées les preuves présentées par les pays occidentaux d'Europe et par l'URSS. Ce but est atteint, finalement, par des moyens formalistes et bureaucratiques.

Le , la Commission établit des exigences sévères concernant les preuves matérielles :

  1. La protection de la réputation, dans le cas d'obtention par des moyens confidentiels ;
  2. L'indépendance des traducteurs ;
  3. L'accès à une documentation en original ;
  4. L'accès à des données déjà présentées antérieurement ;
  5. La liberté d'interroger les témoins suivant la pratique juridique canadienne ;
  6. L'enregistrement des interrogatoires de témoins.

Aucune réponse satisfaisante n'est donnée du côté soviétique, avant , à ces exigences de la commission.

Par la suite, la commission prétexte que le temps nécessaire à l'accomplissement de son travail n'est pas suffisant, du fait du trajet à effectuer sur place, à l'endroit où les événements ont eu lieu.

Cette décision, et, plus tard, les entraves à l'étude de dossiers concernant certaines personnes, les principes de la commission concernant l'admission des preuves pouvant être prises en considération, ont fait que le gouvernement canadien s'est exposé, à maintes reprises, à la critique pour l'absence de prise de position responsable dans l'affaire des criminels de guerre nazis[42],[43],[44],[45],[46].

Articles connexes

Liens externes

Sources

  • Raul Hilberg, La destruction des juifs d'Europe, Paris, Gallimard, , 2402 p. (ISBN 978-2-07-030983-2).
  • Saul Friedländer (trad. de l'anglais par P-E Dauzat), Les années d'extermination : l'Allemagne nazie et les Juifs, 1939-1945, Paris, Éditions Points, , 1028 p. (ISBN 978-2-7578-2630-0).
  • Vassili Grossman (trad. de l'anglais par Antony Beevor et Luba Vinogradova), Carnets de guerre : De Moscou à Berlin, 1941-1945 [« A Writer at War »], Paris, Calmann-Lèvy (no 30969), (1re éd. 2005), 512 p., poche (ISBN 978-2-253-12249-4).
  • Michaël Prazan, Einsatzgruppen les commandos de la mort nazis, Paris, Ed. points, coll. « Histoire » (no H464), (1re éd. 2010), 613 p. (ISBN 978-2-7578-2871-7, OCLC 817271120).
  • Édouard Husson, Ian Kershaw et Saul Friedländer, Le nazisme en questions, Paris, Fayard L'Histoire, coll. « Pluriel », , 218 p. (ISBN 978-2-8185-0137-5, OCLC 749782298).
  • Patrick Desbois, Porteur de mémoires : sur les traces de la Shoah par balles, Paris, Flammarion, coll. « Histoire » (no 919), , 325 p. (ISBN 978-2-08-122476-6, OCLC 317588842).
  • Michaël Prazan, L'écriture génocidaire : l'antisémitisme, en style et en discours, de l'affaire Dreyfus au 11 septembre 2001, Paris, Calmann-Lévy, , 350 p. (ISBN 978-2-7021-3565-5, OCLC 232001136).
  • Jean-Charles Szurek (dir.) et Annette Wieviorka (dir.), Juifs et Polonais 1939-2008, Paris, Albin Michel, , 524 p. (ISBN 978-2-226-18705-5, OCLC 804781413).
  • Virginie Symaniec, La construction idéologique slave orientale langues, races et nations dans la Russie du XIXe siècle, Paris, Éd. Pétra, coll. « Sociétés et cultures post-soviétiques en mouvement. », , 633 p. (ISBN 978-2-84743-045-5, ISSN 1954-8796, OCLC 778422047).
  • (ru) Уильямсон Г., СС-инструмент террора, 1999, Смоленск. (SS - instrument de la terreur)
  • (en)Dr John-Paul Himka is professor of Ukrainian and East European history at the University of Alberta. He is currently researching the topic Ukrainians and the Holocaust in History and Memory

Notes et références

Notes

  1. Déclaration du juge Jules Deschênes, le .
  2. 63 000 des environs de Lviv et 19 000 des environs de Cracovie s'engagent dans la Division SS de volontaires Galicie
  3. Comme d'ailleurs du collaborationnisme des autres peuples de l'URSS
  4. . Ceci place les Ukrainiens, par le nombre, au deuxième rang derrière les Russes qui sont plus de 300 000
  5. De son nom complet Richard Franz Marian Yari, ancien officier de l'armée austro-hongroise.
  6. Qui sympathise avec les nationalistes ukrainiens avant son entrée dans le (NSDAP) en 1920 et qui prend en main les cercles étudiants à Munich, ceci directement avec Adolf Hitler lui-même
  7. Geheime Feldpolizei, ou GFP
  8. 202 et 208, formés de galiciens et d'ukrainiens, en Galicie.
  9. opération Nettoyage d'hiver, en allemand Opération Winterzauber, dans le triangle Sebej - Osveia - Polotsk
  10. Dans de nombreux endroits de Galicie, le pouvoir soviétique avait déjà été liquidé avant même l'arrivée des Allemands
  11. de guerre et de renseignement
  12. par exemple, le mouvement d'Édition « Civilisation »
  13. environ 1,5 million de travailleurs
  14. sans examiner d’ailleurs ces matières en fonction de l'endroit de leur accomplissement
  15. y compris les chroniques cinématographiques adressées par Heinrich Himmler aux membres de la division

Références

  1. (ru) Александров К. М., Обреченные на подвиг (K. M. Alexandrov « Condamnés à l’exploit »)
  2. (ru) Гареев М. А. О цифрах старых и новых // Военно-историчесикй журнал 1991. №  4. С. 49 (M.A. Gareïev : des chiffres, les anciens et les nouveaux // Journal de guerre)
  3. (ru) Кирсанов Н. А., Дробязко С. И. Великая Отечественная война 1941—1945 гг.: национальные и добровольческие формирования по разные стороны фронта // Отечественная история. — 2001., — № 6. С. 68 (Kirsanov N A : Grande guerre de 41-45 : formations nationales et bénévoles de différents côtés au front)
  4. Saul Friedländer, Les années d'exterminations, Édition du Seuil, 2008, Traduction par P-E Dauzat, p. 280.
  5. (uk) Дії «Нахтігалю» і «Роланду»// Масловський В. И. З ким і проти кого воювали українські націоналісти в роки Другої світової війни?, 1999. — С.24. (V.I. Maslovskii : Par qui et contre qui ils ont combattu les nationalistes ukrainiens pendant la Seconde Guerre mondiale)
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  7. Нариси з історії політичного терору і тероризму в Україні XIX—XX ст. Інститут історії України НАН України, 2002 раздел XI стр. 589
  8. Права человека в России. Эвакуация тюрем. 1941
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  10. Saul Friedländer, op. cit., p. 279.
  11. John Pol Himka :
  12. (ru) текст акта, опубликованный в газете «Самостійна Україна» (Станиславов) 10 июля 1941 (Texte de l'acte publié dans le journal « Ukraine indépendante » (Ivano-Frankivsk)
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  15. (ru)Международный военный трибунал том III стр.564 свидетельство обвинения США-290 (Документ 3257-PS)(Tribunal de la guerre mondiale, preuves des responsabilités)
  16. (ru)Международный военный трибунал свидетельство обвинения США-494 (Документ 2992-PS)(Tribunal de la guerre mondiale, preuve des responsabilités)
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  42. (en)The failure to convict those charged and the very slow progress being made in investigating and laying charges in other cases led to renewed accusations that the government lacked commitment in its pursuit of Nazi war criminals. This impression was strengthened when the Minister of Justice said that the department wanted to conclude these investigations by March 1994. (L'impossibilité de condamner les inculpés et la lenteur des progrès réalisés dans l'enquête et de porter de nouvelles accusations dans d'autres cas suscitait des accusations à l'égard du gouvernement de ne par respecter ses engagements dans la poursuite des criminels de guerre. Cette impression a été renforcée lorsque le Ministre de la Justice a déclaré vouloir conclure ses enquêtes pour mars 1994) Parliament of Canada #87-3E War Criminals:The Deschênes Commission / Prepared by: Grant Purves Political and Social Affairs Division // Library of Parliament. Parliamenttary Information and Research Service — Revised 16 October 1998.
  43. (en)Margolian, Howard, 2000
  44. (en) Littmann, Sol. Pure Soldiers or Sinister Legion. The Ukrainian 14th Waffen-SS Division, Montréal, 2003. (ISBN 1-55164-218-2)
  45. (en) « War Criminals: The Deschênes Commission (87-3e) », Résumé des travaux du gouvernement canadien et de la justice, Parliamentary Political and Social Affairs Division (consulté le )()
  46. (en) Commission of Inquiry on War Crimes by Honourable Justice Jules Deschênes, Commissioner — Ottawa, Dec. 30, 1986 — p. 252. (Commission d'enquête sur les crimes de guerre par l'honorable juge Jules Deschênes)
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