Viktor Ianoukovytch

Viktor Fedorovytch Ianoukovytch (en ukrainien : Віктор Федорович Янукович ; en russe : Виктор Фёдорович Янукович Viktor Fiodorovitch Ianoukovitch), né le à Ienakiieve (oblast de Donetsk), est un homme d'État ukrainien, président du pays du au .

Viktor Ianoukovytch
Віктор Янукович

Viktor Ianoukovytch en 2013.
Fonctions
Président de l'Ukraine

(3 ans, 11 mois et 28 jours)
Élection 7 février 2010
Premier ministre Ioulia Tymochenko
Mykola Azarov
Serhi Arbouzov (intérim)
Prédécesseur Viktor Iouchtchenko
Successeur Oleksandr Tourtchynov
(intérim)
Petro Porochenko
Premier ministre d'Ukraine

(1 an, 4 mois et 14 jours)
Président Viktor Iouchtchenko
Gouvernement Ianoukovytch II
Législature Ve
Coalition PR-SPU-BNU (2006)
PR-SPU (2006-2007)
PR-SPU-PPPU (2007)
Prédécesseur Iouriï Iekhanourov
Successeur Ioulia Tymochenko
[N 1]
(2 ans, 1 mois et 15 jours)
Président Leonid Koutchma
Gouvernement Ianoukovytch I
Législature IVe
Coalition PR-SDPU(O)-TU-NRU
Prédécesseur Anatoliï Kinakh
Successeur Mykola Azarov (intérim)
Ioulia Tymochenko
Gouverneur de l'oblast de Donetsk

(5 ans, 6 mois et 7 jours)
Prédécesseur Volodymyr Sherban
Successeur Anatoliy Blyzniuk
Biographie
Date de naissance
Lieu de naissance Ienakiieve, RSS d'Ukraine (URSS)
Nationalité Ukrainienne
Parti politique Parti des régions (1997-2014)
Conjoint Lyoudmyla Nastenko
(1971-2017)
Diplômé de Institut polytechnique de Donetsk
Profession Ingénieur mécanicien
Résidence Russie


Premiers ministres d'Ukraine
Présidents d'Ukraine

Membre du Parti des régions, une formation politique pro-russe, il devient Premier ministre de l'Ukraine en 2002. Candidat à l'élection présidentielle de 2004, il doit concéder l'organisation d'un nouveau second tour en raison de la Révolution orange : il perd ce scrutin face à Viktor Iouchtchenko, meneur de la révolution. Il quitte alors la tête du gouvernement.

Les résultats de son parti aux élections législatives de 2006 le conduisent de nouveau au poste de Premier ministre. Redevenu principal dirigeant de l'opposition après le scrutin législatif de l’année suivante, il remporte l'élection présidentielle de 2010 avec 48,95 % des voix face à Ioulia Tymochenko.

Sa présidence est marquée par les accords de Kharkov avec la Russie, par la dégradation de la situation financière de l'Ukraine et, selon ses opposants, par une dérive autoritaire, avec notamment une réforme de la Constitution renforçant les pouvoirs du chef de l’État. En 2014, un violent mouvement de contestation  provoqué par sa décision de suspendre l’accord d'association entre l'Ukraine et l'Union européenne  conduit à son exil en Russie et à sa destitution par le Parlement. Il est ensuite condamné par contumace en Ukraine.

Situation personnelle

Enfance

Né dans la cité ouvrière de Joukovtsy, quartier de Ienakievo, il est le fils de Fedor Vladimirovitch Ianoukovytch (1923-1991), mécanicien dans l’usine métallurgique d'Enakievo, et d'Olga Semionovna Ianoukovitch[1] (1925-1952), infirmière[2]. Il perd sa mère à l'âge de deux ans, et après le remariage de son père, il est élevé tantôt chez sa grand-mère[3], tantôt à l’orphelinat[4]. De 1957 à 1965, il est élève à l'école primaire puis au collège minier de Ienakievo.

Vie privée

En [5] Viktor Ianoukovytch se marie à Lyudmila Oleksandrivna Nastenko, née en 1949[6]. Il a deux fils :

  • Oleksandr, né le [7] à Donetsk, dentiste puis homme d'affaires.
  • Viktor Jr, né le à Ienakiieve[8], étudiant à l'Université nationale de Donetsk, député d'Ukraine de 2006 à 2014 pour le Parti des régions[9], mort en mars 2015 en Sibérie[10].

Études

En 1973, il est diplômé par correspondance du collège des mines d'Ienakiieve, puis, en 1980, diplômé par correspondance de l'Institut polytechnique de Donetsk (spécialité « automobiles et industrie automobile »). Il est diplômé de l'Académie ukrainienne du commerce extérieur (droit international) en 2001. Il est docteur en économie et professeur.

Affaires judiciaires

Le , il est reconnu coupable de vol conformément à l'article 141 partie 2 du code pénal de la république socialiste soviétique d'Ukraine[11]. Condamné à trois ans de prison, il est envoyé dans un camp pour mineurs[12]. Sa peine est réduite à dix-huit mois en raison de l'amnistie décidée en l'honneur du cinquantième anniversaire de la révolution d'octobre. Libéré au bout de six mois pour bonne conduite, il est impliqué dans une rixe à Ienakiieve le . Inculpé au titre de l'article 102 du code pénal de la république socialiste soviétique d'Ukraine (coups et blessures), il est condamné le à deux ans de prison. Il est relâché en . Les sanctions sont annulées en 1973 et effacées en 1978 par la justice soviétique[13]. Une fois devenu homme politique, il qualifiera ses actes d'« erreurs de jeunesse ».

Carrière professionnelle

En 1969, il entre à l’usine métallurgique d'Ienakiieve comme ouvrier métallurgiste[14]. Il est électricien de 1972 à 1973 et mécanicien de 1973 à 1976. Il devient ensuite directeur des transports de la compagnie minière Ordzhonikidzeugol[15].

En 1987, il accède à la fonction de directeur adjoint de la logistique et du transport de l'association industrielle de l'industrie houillère de Donetsk ; en , il en devient directeur. En , il est nommé directeur de Donbastransremont, puis, en 1991, est élu à la tête de la direction de Donbastransremont. Entre janvier et , il est directeur général de l'association industrielle du transport de l'industrie houillière Ukrvuglepromtrans. Il est ensuite nommé directeur général du transport routier de la région de Donetsk.

Parcours politique

Débuts

De 1964 à 1978, il est membre du Komsomol[16]. De 1980 à 1991, il est membre du Parti communiste[17].

D' à , il est vice-gouverneur (vice-président), puis de à [18], premier vice-gouverneur (premier vice-président), et enfin, du au [19], gouverneur (président de l'administration d'État) de la province (oblast) de Donetsk, une région minière de l'Est du pays, proche culturellement et géographiquement de la Russie. Pour ce faire, il bénéficie du soutien de Rinat Akhmetov, milliardaire soutenant le Parti des régions.

En , il est élu député du conseil provincial de Donetsk et, de à , il est président du conseil provincial de Donetsk[20],[21].

Du au , puis du au , il est Premier ministre, nommé par le président Leonid Koutchma. Le , il est élu président du Parti des régions[22].

Élection présidentielle de 2004

Le , considéré comme étant le dauphin du président Leonid Koutchma, il est désigné candidat du Parti des régions à l'élection présidentielle d’octobre et novembre, face notamment à Viktor Iouchtchenko[23]. Au second tour du scrutin, les résultats officiels le donnent élu chef de l’État, mais d’importantes contestations contre des fraudes électorales présumées ont lieu dans les régions de l'Ouest du pays et dans la capitale, Kiev. Pour sortir de l'impasse politique, le président Koutchma fait organiser un nouveau second tour de l’élection présidentielle. Ce nouveau scrutin, qui se tient le , voit la victoire de Viktor Iouchtchenko. Le , Viktor Ianoukovytch démissionne de la tête du gouvernement ; sa démission est acceptée par Leonid Koutchma le .

Premier ministre

Lors des élections législatives du 26 mars 2006, le Parti des régions de Ianoukovytch obtient 33 % des suffrages et obtient ainsi le premier groupe parlementaire à la Verkhovna Rada.

Ianoukovytch souhaite des liens plus forts avec la Russie et que l'Ukraine intègre l'Union européenne (en accord sur ce point avec le président Viktor Iouchtchenko). Néanmoins, Ianoukovytch s'oppose à la candidature de l'Ukraine à l'OTAN. Ianoukovytch défend les intérêts des consortiums d'extraction minière des oblast de Louhansk et de Donetsk.

Le , après quatre mois et demi de tentatives infructueuses pour former une coalition avec le parti pro-occidental de Ioulia Tymochenko, le président Iouchtchenko se résigne à nommer Ianoukovytch au poste de Premier ministre d'un gouvernement de coalition. L'accord signé avec le président Iouchtchenko stipule que l'Ukraine poursuivra ses négociations d'adhésion à l'OTAN et son rapprochement avec l'Union européenne. Cet accord permet d'éviter la dissolution du Parlement et la tenue de nouvelles élections législatives.

Élections législatives de 2007

Le , le président Viktor Iouchtchenko dissout à nouveau le Parlement et la coalition vole en éclats. Les élections législatives anticipées ont lieu le et conduisent à la démission de Viktor Ianoukovytch le , Ioulia Tymochenko étant confirmée au poste de Premier ministre par le Parlement.

Élection présidentielle de 2010

Résultats obtenus au second tour par Viktor Ianoukovytch dans chaque oblast.

Ianoukovytch redevient alors le chef de l'opposition ; depuis 2007 il profite des conflits entre le président et le Premier ministre. Le , lors du premier tour de l'élection présidentielle, il arrive en tête avec 35,32 % des voix, devançant Ioulia Tymochenko (25,05 %) et Viktor Iouchtchenko (5,45 %). Il refuse de participer au débat télévisé contre sa rivale, qui le qualifie de « candidat de la mafia et de la criminalité[24] ».

Le second tour de l'élection a lieu le 7 février. Marqué par un taux de participation important (69,15 %), il est remporté par Viktor Ianoukovytch qui réunit 48,95 % des voix, contre 45,47 % pour Ioulia Tymochenko, dont les proches dénoncent « des fraudes massives ». Le résultat est pourtant jugé « transparent et honnête » par les observateurs de l'OSCE[25].

Président de l’Ukraine

Viktor Ianoukovytch et le président russe Dmitri Medvedev, le , lors de la signature des accords de Kharkov.

Viktor Ianoukovitch prête serment le , devant les membres du Parlement ukrainien, le Conseil suprême[26]. Il dénonce « des dettes colossales, la pauvreté, une économie qui s'effondre, la corruption »[27] et souhaite des relations fortes avec l'Union européenne et la Russie. Il effectue sa première visite officielle à l'étranger à Bruxelles le , où il s'entretient avec le président du Conseil européen, Herman Van Rompuy[28]. Viktor Ianoukovytch se rend en Russie le 5 mars.

Il annonce le soir de son investiture son intention de remplacer Ioulia Tymochenko au poste de Premier ministre. Celle-ci refuse, et défie les partisans du nouveau président en soumettant un vote de confiance au Parlement. Le , son gouvernement tombe après le vote d'une motion de censure. Huit jours plus tard, Mykola Azarov, un proche de Ianoukovytch, est investi par le Parlement.

Signe de rapprochement avec la Russie, le , le président ukrainien signe avec son homologue russe, Dmitri Medvedev, un traité portant d'une part sur le prolongement pour 25 ans du bail de la flotte russe de la mer Noire à Sébastopol en Crimée, et d'autre part sur la diminution du prix du gaz russe livré à l'Ukraine de 30 %[29]. L'opposition proteste violemment contre cet accord lors du vote au Parlement[30]. Le même mois, Viktor Ianoukovytch, contrairement à son prédécesseur Viktor Iouchtchenko, déclare ne pas considérer Holodomor, la famine provoquée dans les années 1930 et qui a fait des millions de victimes ukrainiennes, comme un génocide[31].

Manifestation contre Viktor Ianoukovytch, en 2011 (Paris, Parvis des droits de l'homme).

Le , la Cour constitutionnelle valide la réforme qui revient sur les changements constitutionnels introduits en 2004 : les pouvoirs du président de la République sont ainsi renforcés (possibilité de limogeage sans justification d'un membre du gouvernement ou d'un dirigeant de chaîne de télévision, de faire fi des décisions du gouvernement, etc.) et les prérogatives du Parlement amoindries[32]. Pour l'analyste Victor Tchoumak, « Ianoukovytch ne s'est pas contenté de rétablir le modèle qui existait à l'époque de Koutchma. Il l'a nettement renforcé. Désormais, le président façonne lui-même la verticale de l'exécutif dans son ensemble, et ce système est devenu beaucoup plus facile à contrôler après la “réforme administrative” […] qui a quasiment divisé par deux le nombre de ministères et d'administrations »[33]

Réputé autoritaire et intolérant avec les médias, Viktor Ianoukovytch doit faire face aux critiques de journalistes ukrainiens qui dénoncent régulièrement la censure qu'il exercerait sur eux[34]. Après une année d'exercice du pouvoir, l'ONG américaine Freedom House a rayé l'Ukraine de la liste des pays libres, tandis qu'en Occident, des voix dénoncent un recul des processus démocratiques et des atteintes à la liberté d'expression[35]. L'Ukraine est désormais décrite comme un pays partiellement libre[36],[37].

Sur fond d'accusation de corruption par la justice ukrainienne, l'ancien ministre de l'Économie du gouvernement Tymochenko, Bogdan Danilichine, obtient l'asile politique en République tchèque, tandis que Ioulia Tymochenko est elle-même assignée à résidence[38],[39]. Au total, quinze anciens membres du gouvernement Tymochenko font l'objet de poursuites judiciaires depuis l'arrivée au pouvoir de Ianoukovytch[40]. À partir d', à la suite de la condamnation de Tymochenko à sept ans de prison ferme, les relations entre l'Ukraine et les pays occidentaux se dégradent, ces derniers voyant un motif politique dans cette condamnation[40].

Dans ce contexte de tension entre l'Ukraine et l'Union européenne, Bruxelles a depuis 2011 subordonné la signature d'un accord de libre-échange à plusieurs conditions : la fin des poursuites judiciaires contre les opposants de Ianoukovytch, le respect de l'État de droit et l'indépendance de la justice. En avril 2013, l'ancien ministre de l'Intérieur Iouri Loutsenko est le premier homme politique d'envergure finalement libéré, la détention de Tymochenko restant toutefois le sujet le plus sensible[41].

Protestations populaires et destitution

Viktor Ianoukovytch, la veille de sa destitution, lors de la signature de l'accord de sortie de crise avec l'opposition.

En novembre 2013, Viktor Ianoukovytch décide finalement de refuser l'accord avec l'Union européenne et de « relance[r] un dialogue actif avec Moscou »[42].

Ce refus entraîne d'importantes manifestations pro-européennes à Kiev rassemblant des centaines de milliers de personnes, l'occupation du Maïdan Nézalejnosti et de la mairie, avec comme mot d'ordre la démission du président Ianoukovytch[43]. La légitimité de Viktor Ianoukovitch est d'autant plus remise en cause après la mort de 75 manifestants tués par balle le jeudi [44].

Le , alors que des rumeurs évoquent sa démission, le président déclare, lors d'une dernière allocution télévisée, qu'il refuse de démissionner et évoque un « coup d'État » en faisant un parallèle avec l'arrivée des nazis en Allemagne[45]. Quelques heures plus tard, le Parlement vote sa destitution s'appuyant sur la Constitution qui permet au Parlement de destituer le président élu si ce dernier n'est pas capable d'assurer sa fonction ou s'il abandonne de facto ses fonctions. Le Parlement justifie également cette décision en accusant Viktor Ianoukovytch de violation massive des droits de l'homme[46]. Le Parlement fixe également au la prochaine élection présidentielle par 328 voix sur 450. Oleksandr Tourtchynov assure l'intérim et Ioulia Tymochenko, emprisonnée depuis deux ans et demi, recouvre la liberté[47],[48].

Parallèlement, les manifestants et la presse ont pu entrer dans la Mejyhiria, sa résidence située dans la banlieue de Kiev : celle-ci dévoile le patrimoine considérable de Viktor Ianoukovytch et le train de vie qu'il y menait[49].

Fuite vers la Russie

Viktor Ianoukovytch quitte Kiev dans la nuit du 21 au , probablement en hélicoptère. Il se serait rendu dans la ville de Kharkiv, à l'est de l'Ukraine, où avait lieu un congrès du Parti des régions. Ce rendez-vous était officiellement inscrit dans l'agenda du président. Là-bas, il aurait passé la nuit dans sa résidence présidentielle avant de rejoindre, toujours via son hélicoptère, sa ville natale et son fief politique de Donetsk. Des gardes-frontières indiquent l'avoir aperçu le à l'aéroport de cette ville. Il aurait tenté de fuir l'Ukraine à bord d'un avion privé pour se rendre en Russie. Les gardes-frontières ont constaté que l'avion privé n'était pas en règle et ont refusé de le laisser décoller. Les gardes-frontières précisent également que quelques minutes plus tard, Viktor Ianoukovytch est sorti de l'avion pour se réfugier dans une voiture blindée qui a rapidement quitté l'aéroport. Il serait retourné ensuite brièvement à Donetsk avant de partir en voiture, très tard le soir et sans protection officielle, en direction de la Crimée. Il aurait atteint sa destination le où il aurait délaissé les résidences officielles pour des sanatoriums plus discrets. Inquiet pour sa sécurité suite aux mesures prises à son encontre par le Parlement ukrainien, Viktor Inaoukovytch aurait tenté de gagner l'aéroport de Sébastopol (sud de l'Ukraine) où est stationnée une base navale russe, toujours en Crimée. Il aurait été vu dans cette région pour la dernière fois le à 23 h 50. Il ne serait finalement pas arrivé à Sébastopol, mais se serait arrêté dans une résidence privée où une partie de ses services de sécurité aurait préféré le laisser continuer seul. Ensuite, on perd momentanément la trace de Viktor Ianoukovitch[50].

Viktor Ianoukovytch refait entendre sa voix le dans une déclaration adressée au peuple ukrainien et transmise aux agences russes. Il souligne qu'il demeure toujours le président légitime de l'Ukraine et demande dans le même temps à la Russie de garantir sa sécurité. Sa requête aurait été immédiatement acceptée par la Fédération de Russie où il se serait de toute façon déjà réfugié[51]. Mais ce n'est que le que Viktor Ianoukovytch réapparaît en public. Il donne alors une conférence de presse devant des journalistes russes dans la ville russe de Rostov-sur-le-Don, proche de la frontière ukrainienne. Il explique qu'il a choisi de tenir cette conférence à Rostov-sur-le-Don car il a pu trouver refuge chez un de ses amis vivant dans cette localité. Il indique qu'il considère qu'il n'a pas été renversé, réfute sa destitution qu'il juge illégale, et précise qu'il a finalement été contraint de quitter l'Ukraine contre son gré craignant pour sa vie et la sécurité de sa famille. Il réfute également avoir abandonné ses fonctions en quittant Kiev dans la mesure où il devait se rendre à Kharkiv pour rencontrer des membres du Parti des régions qu'il soutient, comme le stipulait son agenda officiel. Il affirme ne pas avoir donné l'ordre à la police ukrainienne de tirer sur la foule le  : "Je n’ai jamais donné l’ordre à la police de tirer sur la foule. Elle a toujours été désarmée jusqu’à ce qu’on lui tire dessus"[52]. Il souligne que le pouvoir a été pris illégalement à Kiev par "des jeunes nationalistes et profascistes"[53]. Le , quelques jours après cette conférence, Vladimir Poutine, Président de la Fédération de Russie, indique dans sa première déclaration publique depuis la destitution de Ianoukovytch que celui-ci n'a plus d'avenir politique et qu'il le lui a signifié personnellement[54]. Malgré son isolement politique, les déclarations russes sur son absence d'avenir politique et la reconnaissance de sa destitution par la communauté internationale[55], Viktor Ianoukovytch, dans une nouvelle conférence de presse tenue à Rostov-sur-le-Don le , continue de marteler qu'il est toujours le seul président légitime de l'Ukraine et le seul chef des armées et qu'il envisage de revenir dans les meilleurs délais à Kiev, dès que la situation lui permettra. Il qualifie la situation ukrainienne et sa destitution comme une parenthèse dans son mandat[56]. L'une de ses dernières apparitions publiques et médiatiques remonte au à Rostov-sur-le-Don, en territoire russe, où il avait alors donné une conférence de presse[57]. Depuis, il continue de réagir ponctuellement dans cette ville face à des journalistes. Ainsi, le à Rostov-sur-le-Don, Viktor Ianoukovytch accuse les États-Unis, en particulier la CIA, d'être directement impliqués dans les événements en Ukraine, affirmant qu'ils doivent assumer « une part de responsabilité pour le déclenchement de la guerre civile dans ce pays »[58]. Il ajoute que l'Ukraine a un pied dans la guerre civile, à cause de « nationalistes », et qu'elle se dirige « vers la faillite »[59]. Le suivant, il enjoint Kiev de retirer immédiatement ses troupes et ses mercenaires du Sud-Est de l'Ukraine, se considérant toujours comme le président légitime de ce pays[60]. Le , toujours à Rostov-sur-le-Don, il accuse sévèrement les autorités de Kiev et les dirigeants de certains « pays démocratiques » d'être responsables de la mort de nombreux Ukrainiens dans le sud-est du pays après avoir signé un document qui prévoit un règlement pacifique du conflit. Pour lui, la crise ukrainienne a été provoquée par l'Occident[61]. Le , on apprend que Viktor Ianoukovytch a saisi le tribunal de l'Union européenne pour contester la gel de ses actifs et son interdiction de rentrer sur le sol de l'Union européenne. Il juge ces mesures illégitimes au regard des droits de propriété garantis par la Charte des droits fondamentaux de l'Union européenne. Il considère que les décisions qu'il a prises étaient politiquement motivées en tant que président « démocratiquement élu » en Ukraine[62].

Exil et procès

Viktor Ianoukovytch doit faire face aux multiples accusations des nouvelles autorités ukrainiennes qui le recherchent activement pour « meurtres de masse », « abus de pouvoir », « crimes graves » et corruptions multiples, entre autres. En effet, le soit deux jours après sa destitution par le Parlement ukrainien, un mandat d'arrêt est lancé contre lui par la justice ukrainienne pour « meurtres de masse »[63]. Le lendemain, le , le Parlement ukrainien, la Rada, vote à une large majorité le renvoi de Viktor Ianoukovytch devant la Cour pénale internationale (CPI) pour « crimes graves ». Les autorités ukrainiennes ont justifié cette décision par la mort d'une centaine de manifestants face à la police à Kiev. Réagissant à ce vote du Parlement ukrainien, la CPI a toutefois fait savoir qu'elle attendait une requête officielle du pays afin de pouvoir formellement enquêter sur les causes directes de ces morts de civils et déterminer les responsables. Si l'Ukraine a bien signé le traité instituant la CPI en , elle ne l'a jamais ratifié. Ce fait ne devrait toutefois pas l'empêcher de saisir formellement la CPI si elle le souhaite[64]. On apprend qu'en , la procureure générale de la CPI, Fatou Bensouda, « ouvre une enquête préliminaire sur la situation en Ukraine afin de déterminer si les critères nécessaires à l'ouverture d'une enquête (au long cours) sont réunis »[65].

Le , les autorités ukrainiennes demandent officiellement à Interpol de délivrer une notice rouge à l'encontre de Viktor Ianoukovytch pour « abus de pouvoir et meurtre »[66]. Le bureau des affaires légales de l'organisation internationale de police étudie alors la demande pour vérifier sa compatibilité avec ses missions et ses règles[67]. Après un examen attentif de la requête soumise par le ministère de l'Intérieur, le bureau du procureur général et le service de sécurité d'Ukraine le , une commission spéciale d'Interpol décide finalement, le , de délivrer une notice rouge à l'encontre de Viktor Ianoukovytch[68], mais pas sur les motifs d'abus de pouvoir et de meurtre, jugés non conformes aux règles de l'organisation[69]. En effet, la notice rouge émise précise que Viktor Ianoukovytch est recherché pour « malversations financières, soustraction, détournement ou conversion de biens par des manœuvres frauduleuses, commis à grande échelle ou en bande organisée ». Cette notice rouge, diffusée dans les 190 pays membres d'Interpol, doit permettre d'aider les autorités judiciaires ukrainiennes à localiser, faire arrêter et extrader Viktor Ianoukovytch sur la base d'un mandat d'arrêt ou d'une décision judiciaire de l'Ukraine à des fins de jugement dans son pays ou, comme l'a voté le Parlement ukrainien, devant la Cour pénale internationale si cette dernière juge la requête légitime et comme faisant partie de ses prérogatives. Le ministre ukrainien de l'Intérieur, Arsen Avakov, a commenté cette décision : « Aujourd'hui, plusieurs mois après que l'Ukraine eut adressé une requête à Interpol, en , avec des arguments et des explications préparés par le ministère de l'Intérieur, le bureau du procureur général et le service de sécurité d'Ukraine, une commission spéciale d'Interpol en est arrivée à cette décision »[70]. Interpol précise toutefois que la notice rouge n'est pas un mandat d'arrêt international et qu'elle ne peut donc en aucun cas contraindre un de ses États-membres à arrêter Viktor Ianoukovytch. La notice rouge ne sert qu'à alerter les pays qui coopèrent avec Interpol sur le fait qu'un mandat d'arrêt international a été délivré par une autorité judiciaire.

Le , à Sotchi, Vladimir Poutine révèle que Moscou a aidé Viktor Ianoukovytch à fuir l'Ukraine : « Je ne vous cacherai pas que nous l'avons aidé à se réfugier en Crimée, où il a passé plusieurs jours. À cette époque, la Crimée faisait encore partie de l'Ukraine, mais puisque les événements à Kiev évoluaient très vite et de manière tumultueuse, il n'avait aucun intérêt à rentrer à Kiev ». À la demande de Viktor Ianoukovytch, qui souhaitait bénéficier d'un transfert vers la Russie pour des raisons de sécurité, Vladimir Poutine a répondu favorablement : « C'est ce que nous avons fait »[71]. Malgré les demandes des autorités ukrainiennes, la Fédération de Russie a toujours refusé d'extrader Viktor Ianoukovytch et sa famille vers Kiev[72]. Face aux déclarations d'Anton Gerachtchenko, conseiller du ministre des Affaires intérieures de l'Ukraine, indiquant que l'ancien président de l'Ukraine, ainsi que l'ex-Premier ministre Mykola Azarov et l’ancien Procureur général Viktor Pchonka auraient obtenu la citoyenneté russe, le chef du Service fédéral des migrations (SFM) de Russie, Konstantin Romodanovskiy, a simplement indiqué qu'il ne disposait pas d'informations sur le fait que l'ex-président de l'Ukraine ait effectivement obtenu cette citoyenneté[73]. C'est dans ce contexte qu'en le président ukrainien Petro Porochenko annonce avoir signé une loi qui permet de juger son prédécesseur dans le cadre d’un procès par contumace pour différents motifs, notamment pour les massacres perpétrés sur le Maïdan à Kiev[74]. Si en Viktor Ianoukovytch s'était réfugié en territoire russe, on ignore depuis où il se trouve précisément. Une rumeur répandue par la presse russe évoque l'idée qu'il puisse chercher refuge sur le Mont Athos[75]. Ses dernières déclarations publiques depuis le territoire russe remontent à [62].

En , Interpol émet à son encontre une notice rouge[76]. En juillet 2015, Interpol retire le mandat d'arrêt[77].

Le Tribunal de l'Union européenne rejette, en , le recours qu'il avait déposé contre le gel de ses avoirs[78]. Le , le procureur général, Iouri Loutsenko annonce le rapatriement vers l'Ukraine de 1,4 milliard d'euros qu'il a détournés, somme qui sera utilisée pour les aides sociales pour la guerre du Donbass[79].

Le , il est condamné par contumace par un tribunal de Kiev à treize ans de prison pour « haute trahison »[80].

Notes et références

Notes

  1. Le premier vice-Premier ministre, Mykola Azarov, assure l'intérim du 7 au .

Références

  1. « Viktor Yanukovych », sur landofancestors.com
  2. « Янукович Виктор Фёдорович », sur vesti.ru (consulté le ).
  3. Marie Jégo, « Viktor Ianoukovitch, chef de clan et président honni », Le Monde, (lire en ligne).
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  10. Le fils de Viktor Ianoukovytch se noie en Sibérie
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  24. « En Ukraine, la chasse aux électeurs de Serguei Tigipko est ouverte », Euronews, 21 janvier 2010.
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