Fiodor Dostoïevski

Fiodor[1] Mikhaïlovitch Dostoïevski (en russe : Фёдор Михайлович Достоевский[2], [ˈfʲɵdər mʲɪˈxajləvʲɪtɕ dəstɐˈjɛfskʲɪj][3] ) est un écrivain russe, né à Moscou le 30 octobre 1821 ( dans le calendrier grégorien) et mort à Saint-Pétersbourg le 28 janvier 1881 ( dans le calendrier grégorien). Considéré comme l'un des plus grands romanciers russes, il a influencé de nombreux écrivains et philosophes.

« Dostoïevski » redirige ici. Pour les autres significations, voir Dostoïevski (homonymie).

Dans ce nom russe, Mikhaïlovitch est le patronyme et Dostoïevski est le nom de famille.

Fiodor Dostoïevski
Dostoïevski en 1876.
Nom de naissance Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski
Naissance
Moscou
Empire russe
Décès (à 59 ans)
Saint-Pétersbourg
Empire russe
Activité principale
Auteur
Langue d’écriture Russe
Mouvement Réalisme

Œuvres principales

Après une enfance difficile, il fréquente une école d'officiers et se lie avec les mouvements progressistes pétersbourgeois. Arrêté en avril 1849, il est condamné à mort. Après un simulacre d'exécution, il est finalement déporté dans un bagne de Sibérie pendant quatre ans. Redevenu sous-lieutenant, il démissionne de l'armée en 1859 et s'engage complètement dans l'écriture. Épileptique, joueur couvert de dettes et d'un caractère sombre, Dostoïevski fuit ses créanciers et mène une vie d'errance en Europe au cours de laquelle il abandonne toute foi dans le socialisme et devient un patriote convaincu de l'Empire russe.

Écrivain admiré après la publication de Crime et Châtiment (1866) et de L'Idiot (1869), l'auteur publie ensuite ses deux œuvres les plus abouties : Les Démons (1871) et Les Frères Karamazov (1880).

Les romans de Dostoïevski sont parfois qualifiés de « métaphysiques », tant la question angoissée du libre arbitre et de l'existence de Dieu est au cœur de sa réflexion, tout comme la figure du Christ. Ses œuvres ne sont pas des « romans à thèse », mais des romans où s'opposent de façon dialectique des points de vue différents avec des personnages qui se construisent eux-mêmes, au travers de leurs actes et de leurs interactions sociales. Dostoïevski chemine ainsi principalement sur différents thèmes de la nature humaine et de la condition humaine.

Biographie

Jeunesse et formation

D'origine tatare par son ancêtre Aslan Tchereby-Mours, « demeuré en Moscovie après l'éviction de la Horde d'or »[4], Fiodor Mikhaïlovitch Dostoïevski est le second fils de Mikhaïl Andreïevitch Dostoïevski, médecin militaire à l'hôpital des Indigents de Moscou et de Maria Fiodorovna Netchaïev. Le père, alcoolique[5], est d'humeur morose et fait régner une atmosphère insupportable à la maison ; selon l'écrivain : « Mikhaïl Andréiévitch n'aimait pas du tout parler de son père et demandait qu'on ne le questionnât pas sur lui[6]. » En 1827, Mikhaïl Andréiévitch est nommé « assesseur de collège » et obtient ainsi un titre de noblesse héréditaire[7]. Il fait l'acquisition de deux villages, Darovoié et Tchermachnia, en 1831. En 1832, les deux hameaux sont détruits par un incendie. Après la mort de la mère, le 27 février 1837[8], la tante maternelle, Alexandra, joue un grand rôle dans la vie de la famille.

Il lit avec ferveur Shakespeare, Goethe, Victor Hugo et surtout Schiller, auteur déterminant dans sa vocation d'écrivain : « Lorsque j'avais dix ans, je vis à Moscou, une représentation des Brigands de Schiller avec Motchalov, et je vous affirme que l'énorme impression que je subis alors exerça une féconde influence sur mon univers spirituel[9]. »

À l'initiative de son père, qui y voyait probablement les avantages d'une prise en charge financière par l'État de l'éducation de son fils, Fiodor intègre une formation militaire, alors qu'il n'a ni don ni goût pour la vie de soldat[10]. Après en avoir réussi l'examen d'entrée, Fiodor intègre l'École supérieure des Ingénieurs militaires de Saint-Pétersbourg en 1838. Tant bien que mal[11], il effectue sa scolarité dans l'indigence, n'ayant parfois pas de quoi se nourrir, car son oncle (qui l'accueille) refuse de lui envoyer suffisamment d'argent. C'est un élève taciturne, au regard mystérieusement mélancolique, qui ne s'intègre pas bien à l'école. Il méprise le matérialisme et le carriérisme de ses camarades.

Selon une rumeur forgée par un riche voisin, P. P. Hotjaïncev, qui lorgnait les terres du village de Darovoié, Mikhaïl Dostoïevski aurait été tué le 8 juin 1839 par les serfs de Darovoié, excédés par les mauvais traitements que leur faisait subir leur maître[12],[13]. En réalité, il meurt victime d'une crise d'apoplexie, comme le confirme son autopsie. Selon la tradition familiale, la nouvelle de la mort de son père tué par ses serfs est l'occasion d'une crise nerveuse, qui pourrait bien être une première crise d'épilepsie[14]. Cette légende familiale, renforcée par le diagnostic de Freud[15] selon lequel cette attaque épileptique était « une autopunition pour le souhait de mort contre le père haï », est aujourd'hui remise en question par certains ou étudiée sous d'autres angles[16], Dostoïevski ayant probablement eu sa première crise d'épilepsie en 1850 à Omsk[17],[18].

En 1842, Fiodor Dostoïevski est nommé sous-lieutenant et entre en tant que dessinateur au département des plans de campagne de la direction du Génie à Saint-Pétersbourg, emploi qui l'ennuie profondément[19].

Une gloire éphémère

À 22 ans, pendant l'été 1844, il démissionne pour se consacrer à son premier roman, Les Pauvres Gens. Porté aux nues par le poète Nikolaï Nekrassov et l'influent critique Vissarion Belinski, le roman est publié en janvier 1846 et connaît un succès public certain. Dostoïevski se retrouve alors propulsé au rang de « nouveau Gogol » et se pavane dans les cercles mondains de Saint-Pétersbourg[20]. Bientôt, l'élite commence à railler son manque de tenue, son air abattu. Ivan Tourgueniev publie une satire en vers, où il le qualifie de « chevalier à la triste figure » et d'« aimable fanfaron »[21],[22]. C'est lors d'une de ces soirées que l'écrivain connaît vraisemblablement une première crise d'épilepsie (non diagnostiquée comme telle)[23]. Sa disgrâce est accélérée par la publication de ses romans suivants, Le Double et La Logeuse, qui ne rencontrent pas le succès escompté.

Dostoïevski révolutionnaire ?

Depuis décembre 1846 ou janvier 1847[24], il fréquente le Cercle fouriériste de Mikhaïl Petrachevski, un fonctionnaire au ministère des Affaires étrangères, qui combat l'absolutisme de Nicolas Ier. Il n'adhère pas à un système en particulier (ses opinions se seraient progressivement orientées vers un mysticisme slavophile), mais cherche à maintenir une présence dans les milieux intellectuels progressistes pétersbourgeois. Il ne fréquente pas ces cercles pour fomenter de réelles actions révolutionnaires, mais pour discuter d'idées nouvelles et surtout parler de l'avenir de la Russie. Cette même année, il fait sa première crise d'épilepsie, à 26 ans.

La condamnation à mort

En avril 1849, les membres du Cercle de Petrachevski sont arrêtés ; Dostoïevski est emprisonné à la forteresse Pierre-et-Paul. L'empereur Nicolas Ier voit resurgir le spectre de l'insurrection décabriste (ou décembriste), un complot qui s'était propagé dans l'armée et avait abouti à la sanglante émeute du 14 décembre 1825 ( dans le calendrier grégorien). Mikhaïl Dostoïevski est également brièvement arrêté[25]. Après une instruction de plusieurs mois, un procès, une condamnation à mort et un simulacre d'exécution[26] sur la place Semenovski le , l'empereur graciant les prisonniers à l'instant même où ils allaient être fusillés, la condamnation à mort est commuée en exil de plusieurs années et la peine en déportation dans un bagne de Sibérie. Fiodor Dostoïevski voit sa peine commuée en quatre ans de travaux forcés, auxquels s'ajoute l'obligation de servir ensuite comme simple soldat[27]. Leonid Grossman voit dans cet épisode tragique l'origine du revirement idéologique de Dostoïevski, constaté à plusieurs reprises à partir de son séjour au bagne d'Omsk[28],[29].

Le bagne d'Omsk

Le condamné Dostoïevski est mis aux fers. Le convoi part pour la Sibérie le jour de Noël et passe par Tver, Nijni Novgorod, Kazan, Perm et enfin Tobolsk, où il arrive le 9 janvier 1850. Dostoïevski dissuade un de ses compagnons d'infortune de se suicider. À Tobolsk, les prisonniers reçoivent la visite de plusieurs épouses des décabristes condamnés en 1826 qui avaient accompagné leurs maris en exil[30]. Nathalie Fonvizine remet à Dostoïevski une bible dont il ne se séparera jamais[31].

Le 23 janvier 1850, Dostoïevski arrive à Omsk (Souvenirs de la maison des morts)[32]. En sa qualité de noble, certaines punitions et certains mauvais traitements lui sont épargnés[33], ce qui lui vaut d'être détesté par les autres détenus. Les punitions corporelles lui sont épargnées sur l'intervention de M. de Grave, un officier d'origine française ; le médecin du camp le prend en sympathie et lui accorde des séjours à l'infirmerie.

Dans les baraquements, il partage sa vie avec des forçats de droit commun. Il écrit dans sa correspondance : « Je n'ai pas perdu mon temps : j'ai appris à bien connaître le peuple russe, comme peut-être peu le connaissent ». L'intellectuel de salon qu'il était commence alors son évolution : « J'étais coupable, j'en ai pleine conscience… J'ai été condamné légalement et en bonne justice… Ma longue expérience, pénible, douloureuse, m'a rendu ma lucidité… C'est ma croix, je l'ai méritée… Le bagne m'a beaucoup pris et beaucoup inculqué. » Il rencontre au bagne « les hommes les plus richement doués, les plus forts de tout notre peuple… », et se rapproche ainsi du « peuple russe » orthodoxe, rapprochement qui nourrira plus tard son slavophilisme.

Durant sa captivité, Dostoïevski tente d'obtenir qu'on lui épargne les fers. Ses vaines demandes[34] déclenchent l'ironie à Pétersbourg, où l'on raille la faiblesse du « révolutionnaire » Dostoïevski demandant la grâce de l'empereur qu'il voulait abattre…[réf. nécessaire]

Cette période déterminante trouvera écho dans plusieurs passages importants de ses livres ultérieurs, dont l'épilogue de Crime et Châtiment.

Après le bagne

Sa peine se termine le 23 janvier 1854 et il est affecté comme simple soldat dans un régiment de Semipalatinsk en Sibérie[35]. Après deux mois de vie de caserne, Dostoïevski obtient le privilège rarissime de pouvoir habiter en ville. Il fréquente les notables locaux et y fait la connaissance d'un petit fonctionnaire, Alexandre Ivanovich Issaïev, et de sa jeune épouse poitrinaire, Maria Dimitrievna[36]. Trompé par l'intérêt charitable et sans doute purement mondain que lui porte la jeune femme, qu'il prend aussitôt pour de l'amour, Dostoïevski tente de la faire quitter son mari et de l'épouser[37]. Sa condition de banni ne joue pas en sa faveur. L'écrivain entreprend alors toutes sortes de démarches auprès de l'empereur en vue d'obtenir une grâce (la guerre de Crimée vient de commencer). Les milieux littéraires pétersbourgeois se moquent de l'obséquiosité du « révolutionnaire » Dostoïevski[38].

Cependant, la situation personnelle de Dostoïevski s'améliore grandement avec la nomination du baron Wrangel comme procureur de Semipalatinsk. Son ode sur le couronnement lui vaut d'être promu, le , aspirant, premier grade d'officier[39]. Les frasques d'Alexandre Ivanovich Issaïev ont conduit sa famille dans la pauvreté, et Dostoïevski cherche à leur venir en aide. Il parvient à faire nommer Alexandre Ivanovitch comme inspecteur des débits de boissons à mille kilomètres de Semipalatinsk. Mais la situation amoureuse de l'écrivain ne s'améliore pas malgré la mort de l'encombrant mari, car un autre homme lui dispute les faveurs de Maria Dimitrievna.

Après de nombreux atermoiements de sa « fiancée », Dostoïevski épouse enfin Maria Dmitrievna Issaïeva le 15 février 1857. En avril 1857, Dostoïevski est rétabli dans ses titres de noblesse et obtient à nouveau le droit de publier librement[40]. Il recommence à écrire : les Souvenirs de la maison des morts, récit romancé de sa vie au bagne, puis un roman plus léger  car il redoute toujours la censure , Le Bourg de Stépantchikovo et sa population.

En 1859, il obtient sa retraite comme sous-lieutenant et l’autorisation de rentrer vivre à Saint-Pétersbourg, sous la surveillance de la police secrète. Il renoue alors avec les libéraux et fonde avec son frère Mikhaïl une revue modérée et nationaliste, Le Temps, où paraît notamment Souvenirs de la maison des morts. Cette revue est interdite en 1863, car un article publié, à propos de l'insurrection polonaise, est jugé trop contestataire par la censure. Pour la remplacer, les deux frères fondent la revue L'Époque, mais qui rencontre moins de succès. L'arrivée au pouvoir du nouvel empereur Alexandre II en 1855 a amené de nombreuses réformes en Russie : ainsi, le servage est aboli en 1861. Malgré ces ouvertures politiques, on assiste assez vite à l'émergence de mouvements révolutionnaires violents, ce qui inquiète beaucoup Dostoïevski. Il commence déjà à polémiquer de plus en plus sévèrement avec les socialistes[41] qui considèrent l'homme comme raisonnablement et « fondamentalement bon » et que la science le conduit obligatoirement vers la lumière. Dostoïevski raille sa « sainteté la chimie ».

Les années d'errance

Dostoïevski en 1863.

En 1862, il voyage pour la première fois en Europe occidentale, où il rencontre Apollinaria Souslova, qui devient sa maîtresse.

Sa femme Maria Dmitrievna puis son frère Mikhaïl Mikhaïlovitch meurent en 1864. Il commence Les Carnets du sous-sol alors qu'il veille le corps de sa femme défunte. Cette longue nouvelle sert de « laboratoire aux grands romans »[42] : en réponse au roman Que faire ? du révolutionnaire Nikolaï Tchernychevski, il y développe une réflexion théologique sur la place de l'homme moderne et les limites de sa liberté dans la Création.

Il revoit la jeune Apollinaria Souslova, qui refuse sa demande en mariage. Il épouse sa sténographe, la jeune Anna Grigorievna Snitkina, en février 1867. Il est malade, couvert de dettes et doit fournir de quoi vivre à la veuve et aux enfants de son frère qu'il a adoptés. Au printemps 1867, pour échapper à ses créanciers, il voyage en Allemagne, en Suisse (il séjourne à Genève, où il vit la naissance puis la mort quelques semaines plus tard de sa première fille[43]) et en Italie (Milan, Florence), désespéré, tente une nouvelle fois sa chance à la roulette. On trouve des échos de sa passion maladive du jeu dans Le Joueur (1866) et L'Adolescent (1875). Il publie en parallèle son Journal d'un écrivain.

Ces années d'errance et de troubles marquent profondément Dostoïevski. Son aversion pour l'Europe et la démocratie grandit. Selon Dostoïevski, l'égalité démocratique n'efface pas la violence des rapports humains mais l'exacerbe au contraire. En outre, en détruisant Dieu et la monarchie, l'homme crée selon lui un monde dominé par le matérialisme, l'individualisme et l'égoïsme. Sa pensée le conduit alors à revenir dans le giron de l'Église orthodoxe et à développer sous forme de roman une philosophie religieuse orthodoxe[44].

Il s'oppose à la démocratie bourgeoise parce qu'elle donne une place trop importante à l'argent. Il admire en revanche la liberté de la presse, lui qui a souffert de la censure en Russie. De son incarcération en 1849, jusqu'à la publication de Les Frères Karamazov en 1879, Dostoïevski se trouve placé sous la surveillance des services secrets de l'empereur qui révisent son courrier, surveillent ses relations et contrôlent ses bagages aux frontières, et même au-delà.

Politiquement, d'abord fervent occidentaliste, il devient nationaliste et presque chauvin. Il aime le peuple russe avec passion et hait profondément les usuriers qui saignent les pauvres gens. Crime et Châtiment s'ouvre d'ailleurs sur l'assassinat d'une prêteuse sur gage par un étudiant pauvre, et dépeint longuement les milieux très pauvres de Saint-Pétersbourg et les ravages que l'alcoolisme y produit.

La maturité

Portrait par Vassili Perov (1872).

Grâce à l'esprit pratique et à la volonté de son épouse, la situation du ménage s'améliore considérablement. Dostoïevski finit par renoncer au jeu. Son roman Les Démons est inspiré d'un fait divers tragique : l'assassinat par les siens d'un des membres du groupe révolutionnaire de Serge Netchaïev.

Son œuvre romanesque s'achève par Les Frères Karamazov, qu'il publie à l'âge de 59 ans. Cette œuvre incarne l'apogée de Dostoïevski. Le roman synthétise ses deux plus grands thèmes de réflexion : la force irrationnelle de la passion et l'existence de Dieu. Ce livre connaît un succès immense et assoit la place de Dostoïevski parmi les grands écrivains russes. En 1880, son Discours sur Pouchkine, où il évoque sa vision sur le rôle de la Russie dans le monde, fait de lui un héros national acclamé tant par la jeunesse, les femmes russes que par ses anciens ennemis (Ivan Tourgueniev au premier rang).

Ses dernières années restent marquées par des discours enflammés sur l'âme et le peuple russes ainsi que sur la supériorité du « génie russe » sur les autres nations. Il attribue un rôle messianique au peuple russe, seul peuple capable de comprendre tous les autres et d'avoir ses spécificités nationales. Selon lui, le peuple russe a pour mission d'apporter le bonheur à l'humanité.

À la fin de sa vie, Dostoïevski est devenu un fervent croyant et a abandonné l'agnosticisme de ses premières années.

Il succombe à une hémorragie le . Ses obsèques nationales ont lieu le et sont suivies par trente mille personnes[45],[46]. Il est enterré au cimetière Tikhvine à Saint-Pétersbourg.

L'œuvre

Les sources : Dostoïevski lecteur

Avant de devenir écrivain, Dostoïevski est dès l'adolescence un lecteur passionné. On trouve ainsi une évocation du bonheur de la lecture dans Nétotchka Nezvanova. Il a une excellente connaissance de la littérature européenne de son temps. Byron, Balzac, Dickens, Victor Hugo, E. T. A. Hoffmann figurent parmi ses auteurs favoris. Dans ses premières années, il est également volontiers lecteur de romans populaires, notamment des feuilletonistes français Eugène Sue ou Paul de Kock.

Balzac a toutefois une influence déterminante sur l'écrivain russe, qui traduit dès 1844 Eugénie Grandet, dont il s'inspire pour son premier roman, Les Pauvres Gens. Bienstock voit en Balzac une source d'inspiration de Dostoïevski, tant dans la forme (on retrouve dans Les Pauvres Gens des expressions du père de La Comédie humaine) que dans le fond[47].

C'est aussi chez ses prédécesseurs russes Pouchkine et Gogol qu'il puise une part de son inspiration littéraire, notamment le mélange de styles réaliste, grotesque et épique, caractéristique de cette tradition.

Il montre également un grand intérêt pour le théâtre (Racine, Shakespeare, Schiller, Molière en particulier). De fait, ses romans se présentent fréquemment comme des suites de scènes dramatiques presque entièrement dialoguées. On rencontre encore des dispositifs classiques du théâtre tels que le quiproquo ou le témoin caché.

À cette passion pour la lecture s'ajoute celle pour la critique littéraire et le débat d'idées en général. Dans les Souvenirs de la maison des morts, le narrateur relate l'émotion intense qu'il ressent lorsqu'il parvient à se procurer pour la première fois depuis de nombreuses années une revue littéraire. Les allusions à la littérature contemporaine parsèment l'œuvre de Dostoïevski, sous forme de parodie, d'attaque directe ou implicite, notamment contre le romantisme.

Le style romanesque

L'une des caractéristiques les plus frappantes des romans de Dostoïevski est l'outrance des personnages et des situations. On rencontre ainsi des débauchés nihilistes, des femmes fatales, des mères prostituant leurs enfants, des alcooliques invétérés, de nombreux personnages à la limite de la folie (mégalomanie, délire de persécution, sadisme…), mais aussi des « saints » incarnant l'idéal chrétien, tel le starets Zosima (Les Frères Karamazov) ou le prince Mychkine (L'Idiot). Toute une palette de figures se décline allant du personnage démoniaque, comme Rogogine, au fol-en-Christ comme le prince Mychkine. Mais les opposés s'attirent malgré tout et la somme des excès ne peut aboutir qu'à une destruction totale[48]. Les meurtres, les ruines soudaines, les mariages annulés, les maladies mortelles, les suicides se succèdent, parfois à la limite de la vraisemblance. L'intensité de ces scènes est encore relevée par l'utilisation de la narration à la première personne (Le Joueur, L'Adolescent, Humiliés et Offensés entre autres) ou par l'utilisation du dialogue.

Les personnages de Dostoïevski ont en outre la particularité d'évoluer au cours du roman, et souvent radicalement, tel le Raskolnikov de Crime et Châtiment ou Arkadi Dolgorouki dans L'Adolescent. Ce trait marque une profonde rupture avec la tradition littéraire qui privilégie l'unité et la cohérence des personnages et ouvre vers la modernité littéraire.

Une place considérable est dévolue aux dialogues. C'est ainsi que le critique russe Mikhaïl Bakhtine a été amené à définir le concept de dialogisme pour caractériser le style romanesque de Dostoïevski. Le roman dostoïevskien se présente comme une confrontation des points de vue « existentiels » des différents personnages, qui s'expriment dans des styles différents. Le burlesque peut ainsi côtoyer le tragique, et le sentimentalisme le cynisme. Dostoïevski apporte un soin particulier au réalisme des dialogues, en utilisant des expressions populaires, des digressions, des interruptions.

Chacun des personnages se définit par rapport aux autres, par imitation ou par opposition. De nombreux romans (souvent burlesques) sont bâtis sur les relations d'amour et de haine entre deux personnages très semblables ou complémentaires : Le Double, mais aussi Le Bourg de Stépantchikovo et sa population ou L'Éternel Mari. On trouve également de longues scènes impliquant des discussions houleuses avec de nombreux personnages (L'Idiot ou Les Démons). Mais Dostoïevski est également l'un des premiers à présenter des romans sous forme de monologue (Les Carnets du sous-sol, La Douce, L'Adolescent). Même dans ces monologues, le principe dialogique est à l'œuvre : le narrateur s'adresse à un public imaginaire, répond à ses objections, cherche à le séduire ou à le défier.

La confrontation des points de vue entraîne une grande variété des styles, d'une œuvre à l'autre, mais aussi au sein d'un même texte. Des épisodes grotesques ou bouffons sont intercalés au milieu de scènes dramatiques (Le Bourg de Stépantchikovo et sa population), comme dans les pièces de Shakespeare. On notera enfin les caractéristiques propres à la publication sous forme de feuilleton : foisonnement des intrigues, digressions, mais aussi incohérences, caractéristiques que l'on peut retrouver dans d'autres œuvres contemporaines telles que La Maison d'Âpre-Vent de Dickens ou La Foire aux vanités de Thackeray.

La relation de l'Homme au monde

Les thèmes philosophiques, religieux et politiques occupent une place centrale dans l'œuvre de Dostoïevski.

C'est lors de son passage au bagne que se développe la force spirituelle de Dostoïevski. Il ne s'endurcit pas, il ne se révolte pas et accepte les révélations qui lui arrivent peu à peu sur la Russie, le peuple russe, la monarchie russe et la religion. Il écrit dans une correspondance : « Je te jure que je ne perdrai pas espoir et garderai purs mon esprit et mon cœur… Je dois vivre… Ces années ne seront pas stériles. » Au fond de son enfer, il rencontre le Christ, et sa foi renouvelée va désormais le guider dans sa vie privée, dans sa vie d'écrivain et dans sa vie politique : « … il n'est rien de plus beau, de plus profond, de plus sympathique, de plus raisonnable, de plus viril et de plus parfait que le Christ… Désormais, je n'écrirai plus d'âneries. »

Mais cette découverte du Christ n'empêche pas l'écrivain de laisser croyants et athées s'opposer librement dans ses œuvres. À cet égard, Kirilov, personnage des Démons, imagine que Jésus mourant ne s'est pas retrouvé au Paradis : « Les lois de la nature, dit l'ingénieur, ont fait vivre le Christ au milieu du mensonge et mourir pour un mensonge ». Ce qui fait dire à Albert Camus analysant l'œuvre de Dostoïevski, que « Jésus incarne bien tout le drame humain. Il est l'homme parfait, étant celui qui a réalisé la condition la plus absurde. Il n'est pas le Dieu-homme, mais l'homme-dieu. Et comme lui, chacun de nous peut être crucifié et dupé — l'est dans une certaine mesure. »[49]

La question du Christ, et de l'existence de Dieu, est en fait au cœur de sa réflexion, ainsi que Dostoïevski lui-même l'affirme, parlant des Karamazov : « La question principale qui sera poursuivie dans toutes les parties de ce livre est celle même dont j'ai souffert consciemment ou inconsciemment toute ma vie : l'existence de Dieu[50]. »

Dostoïevski penseur

[source insuffisante]

Lorsque l'on cherche à définir la pensée de Dostoïevski, on se heurte d'emblée à une difficulté : son œuvre romanesque comporte très peu d'interventions directes de l'auteur comme on en trouve souvent dans les romans du XIXe siècle. Ce ne sont pas des « romans à thèse », mais des romans où s'opposent de façon dialectique des points de vue différents. Ainsi, dans Les Frères Karamazov, Aliocha le croyant s'oppose à Ivan le sceptique, mais l'auteur fait de chacun un personnage cohérent et touchant. Rien ne serait donc plus trompeur que de prêter à Dostoïevski les opinions de ses personnages. C'est avec la plus grande prudence qu'il faut lire les citations extraites de son œuvre romanesque.

Il existe bien une pensée originale chez Dostoïevski, notamment au vu de son influence sur de nombreux philosophes tels que Nietzsche, André Suarès, Albert Camus, les existentialistes, René Girard, ou encore sur la psychologie. À ce sujet, Freud écrit un article « Dostoïevski et le parricide ».

C'est à travers son œuvre romanesque prise dans son ensemble et non dans les paroles de ses personnages qu'il faut chercher cette pensée, principalement d'ordre ontologique, voire anthropologique.

L'une des idées forces de Dostoïevski est l'existence chez tout être humain d'un besoin inné d'imitation. Le thème de l'imitation est récurrent dans son œuvre, qu'il s'agisse d'un personnage historique (Napoléon Ier dans Crime et Châtiment, James de Rothschild dans L'Adolescent) ou d'un autre personnage romanesque (Le Double, Nétotchka Nezvanova, L'Éternel Mari, etc.). Ce besoin d'imitation porte en lui une tension entre admiration et rivalité qui peut dégénérer en fusion passionnelle comme en haine acharnée. C'est en repérant ce thème dans l'œuvre de Dostoïevski (et d'autres auteurs parmi lesquels Cervantes, Stendhal et Proust) que René Girard élabora son concept de désir mimétique, développé d'abord dans Mensonge romantique et Vérité romanesque (1961), puis dans toute son œuvre. Pour Dostoïevski (comme pour Girard), seule l'imitation du Christ, du fait de sa nature à la fois divine et humaine, sublime et humble, peut déboucher sur une société juste et sans violence.

Selon Dostoïevski, la société démocratique dans laquelle la Russie est brutalement projetée au cours des années 1850 ne fait que rendre les conflits plus violents. Elle promet en effet à chacun un égal droit à la réussite et à la gloire : serfs affranchis, petits fonctionnaires, étudiants pauvres se sentent à égalité avec les nobles ou les grands bourgeois. Inévitablement, les obstacles et les rigidités sociales engendrent alors frustrations et amertume (cf. Les Carnets du sous-sol). C'est d'ailleurs le point de départ du concept de ressentiment chez Nietzsche. Pour le philosophe russe Léon Chestov, Dostoïevski se rapproche de Nietzsche « en ce que leurs œuvres contiennent non pas une réponse mais une question : peuvent-ils encore concevoir quelque espoir, ceux qui ont repoussé la science et la morale ? Autrement dit : la philosophie de la tragédie est-elle possible ? » Léon Chestov avance que les romans métaphysiques de Dostoïevski sont une réponse à La Critique de la raison pure et de la science positive de Kant.

De plus, la proximité de la pensée de Dostoïevski avec l'existentialisme[réf. nécessaire] est telle qu'on a pu le compter parmi les fondateurs de ce courant philosophique, au même titre que Kierkegaard. En effet ses personnages se construisent au travers de leurs rapports dialectiques à autrui, de leurs actes ou de leurs interactions sociales, par imitation ou opposition. Il montre également la part d'angoisse associée au libre arbitre (voir par exemple l'apologue du Grand Inquisiteur dans Les Frères Karamazov).

Enfin, Daniel S. Larangé attire l'attention sur les « détournements » opérés lors de la réception et de la traduction de l'œuvre de Dostoïevski en France, orchestrés notamment par Eugène-Melchior de Vogüé qui en « dénature » le style afin de lui assurer la bienveillance de la critique. Le naturalisme s'est alors empressé de condamner l’œuvre du maître russe. Dès lors, Dostoïevski est seulement connu en France à travers des traductions peu précises ou des adaptations ; des écrivains comme Gide ou Nathalie Sarraute vont l'interpréter à leur manière[51].


Œuvre

Romans

Nouvelles

Chronique

Correspondance

  • Correspondance

Carnets

  • Carnets : éditions Payot et Rivages, Paris, 2005. Extraits des carnets de l'auteur de 1872 à 1881.

Dans l'art

En littérature

À la télévision et au cinéma

Les œuvres de Dostoïevski ont été adaptées ou transposées de très nombreuses fois à l'écran :

Hommages

Notes et références

  1. Aussi Fedor, Fédor ou Théodore, dénomination utilisée par Dostoïevski lui-même. Par exemple lorsqu'il habita à Genève : « M-r Theodore Dostoiewsky, Suisse, Genève, poste restante » (lettre du 28 août 1867 à Apollon Maïkov).
  2. En orthographe précédant la réforme de 1917–1918 : Ѳедоръ Михайловичъ Достоевскій.
  3. Prononciation en russe retranscrite selon la norme API.
  4. Dominique Arban, Dostoïevski, Seuil, 1995, p. 5
  5. Virgil Tănase, Dostoïevski, p. 13.
  6. Grossman 2003, p. 17.
  7. Grossman 2003, p. 20.
  8. La mère meurt d'une forme de tuberculose, plus précisément de phtisie. Fédor Dostoïevski, Les Démons, chronologie, p. 751 (ISBN 2070394166).
  9. Grossman 2003, p. 18.
  10. Grossman 2003, p. 32.
  11. Il doit même redoubler l'année en raison de ses piètres résultats dans les domaines sportifs et militaires.
  12. Virgil Tanase 2012, p. 32.
  13. Andreï Mikhaïlovitch Dostoïevski, Mémoires (19-01-2017).
  14. D'après Grossman 2003, p. 42, qui se réfère à des documents privés de la famille Dostoïevski.
  15. Sigmund Freud, Dostoïevski et la mise à mort du père, dans OCF.P, XVIII, Paris, PUF, 1994, p. 205-225 (ISBN 2 13 046576 5).
  16. Jacques Catteau, Un dossier controversé : Les cas Dostoïevski par Freud (le 19/01/2017), p. 167.
  17. Sophie Ollivier, Regards sur Dostoïevski, Éditions Publibook, , p. 39.
  18. Un crime de sang étouffé par la famille de la victime elle-même pour des raisons économiques - châtier les coupables reviendrait à se priver du capital servile - est pourtant courant et rapporté dans des circonstances très similaires, par exemple, par Alexandre Radichtchev en 1790 déjà, dans son Voyage de Pétersbourg à Moscou.
  19. Constantin Motchoulski, Dostoïevski : l'homme et l'œuvre, Payot, , p. 20.
  20. Grossman 2003, p. 77.
  21. Grossman 2003, p. 78.
  22. Henri Troyat, Dostoïevski, Édition Fayard, 1996, p. 89.
  23. Grossman 2003, p. 79.
  24. Virgil Tanase 2012, p. 54.
  25. La question de l'éventuelle « trahison » et celle de sa collaboration avec les autorités est restée ouverte.
  26. Le simulacre était une procédure assez courante.
  27. Virgil Tanase 2012, p. 71.
  28. Grossman 2003, p. 161.
  29. Plus tardivement, dans sa lettre à Apollon Maïkov du 2 août 1868 ( dans le calendrier grégorien), Dostoïevski reconnaît explicitement avoir « trahi ses anciennes convictions ».
  30. Dostoïevski, Journal d'un écrivain, p. 13, Bibliothèque de la Pléiade.
  31. Virgil Tanase 2012, p. 74.
  32. Épisode relaté dans le cycle romanesque La Lumière des justes d'Henri Troyat.
  33. En particulier, le tatouage sur le front qui l'identifie comme bagnard.
  34. Refus de l'empereur à la suite d'une requête formulée par de Grave datée du 5 avril 1852.
  35. Virgil Tanase 2012, p. 79.
  36. Virgil Tanase 2012, p. 81.
  37. Virgil Tanase 2012, p. 83.
  38. Virgil Tanase 2012, p. 84.
  39. Constantin Motchoulski, Dostoïevski : l'homme et l'œuvre, Payot, , p. 134.
  40. Virgil Tanase 2012, p. 92.
  41. Il écrira plus tard que « le socialiste chrétien est plus dangereux que le socialiste athée » dans Les Frères Karamazov (1877).
  42. Daniel S. Larangé.
  43. Leur fille Sophie est morte à Genève en 1868, âgée de trois mois, et est ensevelie au cimetière des Rois. Fiodor et Anna Dostoïevski eurent encore trois enfants , une fille Lioubov Dostoïevskaïa (en 1869) puis deux fils Fiodor (1871) et Alexeï (1875).
  44. Récit et foi chez Fédor M. Dostoïevski. Contribution narratologique et théologique aux « Notes d'un souterrain » (1864) de Daniel S. Larangé.
  45. Ibid., p. 754.
  46. Selon Jacques Catteau, ce nombre s'élevait à 60 000. (A.G. Dostoïevskaïa, Mémoires d'une vie, préface p. 7.
  47. « Dostoïevski et Balzac. Chronique des lettres françaises », agora.qc.ca.
  48. Daniel S. Larangé, « L'Idiot, au plus haut de la schizophrénie russe », Magazine littéraire vol. 524 no 3, 2012, p. 80-81.
  49. Le Mythe de Sisyphe, Folio essais, p. 145-146.
  50. Le Mythe de Sisyphe, Folio essais, p. 150.
  51. Daniel S. Larangé, « Dostoïevski en France : le naturalisme français à la rencontre du réalisme fantastique russe », Communio Viatorum vol. XLVI no 3, 2004, p. 240-283.
  52. Œuvre écrite à trois mains, Dostoïevski, Nikolaï Nekrassov et Dmitri Grigorovitch.
  53. Texte supprimé par l'auteur dans l'édition de 1860. Source : Fédor Dostoïevski, Récits, chroniques et polémiques, note de Gustave Aucouturier p. 1 689, Bibliothèque de la Pléiade.
  54. « Un été à Baden-Baden », sur lexpress.fr, consulté le 16 juillet 2017.

Voir aussi

Bibliographie

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Sources primaires

  • Fiodor Dostoïevski (trad. du russe par Anne Coldefy-Faucard, préf. Jacques Catteau), Correspondance, t. 1 : 1832-1864, Paris, Bartillat, , 813 p. (ISBN 978-2-84100-176-7).
  • Fiodor Dostoïevski (trad. du russe par Anne Coldefy-Faucard, préf. Jacques Catteau), Correspondance, t. 2 : 1865-1873, Paris, Bartillat, , 908 p. (ISBN 978-2-84100-241-2).
  • Fiodor Dostoïevski (trad. du russe par Anne Coldefy-Faucard, préf. Jacques Catteau), Correspondance, t. 3 : 1874-1881, Paris, Bartillat, , 966 p. (ISBN 978-2-84100-312-9).
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Biographies

  • Serge Persky, La Vie et l'œuvre de Dostoïevsky,
  • Henri Troyat, Dostoïevski, Paris, Fayard, , 446 p.
  • Pierre Pascal, Dostoïevski, l'homme et l'œuvre, L'Âge d'homme, , 370 p.
  • Dominique Arban, Dostoïevski, Paris, Seuil, coll. « écrivain de toujours », , 189 p.
  • Joseph Frank (trad. de l'anglais par Aline Weil), Dostoïevski : les années miraculeuses (1865-1871), Arles, Actes Sud, coll. « Solin », , 768 p. (ISBN 2-7427-1546-0).
  • Leonid Grossman (trad. Michèle Kahn, préf. Michel Parfenov), Dostoïevski, Paris, Parangon, coll. « Biographies », , 520 p. (ISBN 2-84190-096-7).
  • Virgil Tanase, Dostoïevski, Paris, Gallimard, coll. « Folio biographies » (no 92), , 425 p. (ISBN 978-2-07-043902-7).

Études

  • Cinémaction, Dostoïevski à l’écran (dirigé par Michel Estève et André Z. Labarrère), 2017 (ISBN 9782847066739).
  • Cahier de l'Herne, Fiodor Dostoievski (dirigé par Jacques Catteau), 1973 (ISBN 9782851970183).
  • Romano Guardini, L'Univers religieux de Dostoïevski, trad. par Henri Engelmann et Robert Givord, Paris, Seuil, 1947.
  • Louis Allain, Dostoïevski et Dieu. La Morsure du divin, Presses Universitaires de Lille-III, , 120 p. (ISBN 978-2-85939-186-7, lire en ligne)
  • Gabrielle Althen, Dostoïevski. Le meurtre et l'espérance, Paris, Éditions du Cerf, Collection littérature, 2006.
  • Alain Durel, Dostoïevski amoureux, éditions de l'Œuvre, 2013 (ISBN 2204076538).
  • Mikhaïl Bakhtine, La Poétique de Dostoïevski.
  • Nicolas Berdiaev, L'Esprit de Dostoïevski, (1921), éd. St-Michel, Paris et Liège, 1929.
  • Jean-Pierre Brèthes, « D comme Fédor Dostoïevski », dans D'un auteur l'autre, Paris, L'Harmattan, 2009, p. 43–51.
  • Augustin Cabanès, Grands névropathes, t. 3, Paris, Éditions Albin Michel, , 382 p. (lire en ligne), « Dostoïevsky », p. 327-370.
  • Jacques Catteau, La Création littéraire chez Dostoïevski, Paris, Institut d'études slaves, 1978 (ISBN 2-7204-0142-0).
  • Léon Chestov, La Philosophie de la tragédie, Dostoïevski et Nietzsche, Paris, Éditions J. Shiffrin, Éditions de la Pléiade, 1926 ; rééd. Paris, Flammarion, 1966, traduction et préface (Lecture de Chestov) par Boris de Schlœzer ; rééd. Paris, Le Bruit du temps, 2012.
  • John Cowper Powys, Dostoïevski, préface de Marc-Édouard Nabe, Bartillat, Paris, 2001 (ISBN 284100242X).
  • Paul Evdokimov,
    • Dostoïevski et le problème du mal ;
    • Gogol et Dostoïevski ou la Descente aux enfers.
  • László F. Földényi, Dostoïevski lit Hegel en Sibérie et fond en larmes, traduit du hongrois par Natalia Zaremba-Huszsvai et Charles Zaremba, préface de Alberto Manguel, Paris, Actes Sud, collection « Un endroit où aller », 2008.
  • André Gide, Dostoïevski, Paris, Plon, 1923.
  • René Girard, Mensonge romantique et vérité romanesque, Paris, Bernard Grasset, , 351 p. (ISBN 2-01-011849-9).
  • Juliette Hassine, « Correspondance des arts : Rembrandt-Dostoïevski dans l'Europe du vingtième siècle (In memoriam Jo Yoshida) », sur Department Bulletin Paper, (consulté le ) : « S 253-278 ».
  • Alexis Klimov, Dostoïevski ; ou, la connaissance périlleuse / Présentation, choix de textes, bibliographie, par Alexis Klimov, Paris : Seghers, c. 1971.
  • Daniel S. Larangé, Récit et foi chez Fédor M. Dostoïevski. Contribution narratologique et théologique aux « Notes d'un souterrain » (1864), Paris-Turin-Budapest, éd. L'Harmattan, 2002 (Critiques littéraires) (ISBN 2-7475-1845-0).
  • André Levinson, La Vie pathétique de Dostoïevski, éd. Plon, Paris, 1931.
  • Jacques Madaule, Le Christianisme de Dostoïevski, Bloud & Gay, 1939.
  • Vladimir Marinov, La Figure du crime chez Dostoïevski, Paris, Puf, 1990 (ISBN 2-13-043173-9).
  • Nicolas Milochevitch, Dostoïevski penseur, L'Âge d'homme, 1988 (ISBN 2-82-512154-1)
  • Michel Niqueux, Dictionnaire Dostoïevski, Paris, Institut d'études slaves, , 320 p. (ISBN 978-2-7204-0662-1, présentation en ligne)
  • André Suarès, Dostoïevski, Cahiers de la Quinzaine, 1911.

Filmographie

Articles connexes

Liens externes

Livres numériques

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