Exil
L’exil est l'état (social, psychologique, politique...) d'une personne qui a quitté sa patrie volontairement ou sous la contrainte – bannissement, déportation, impossibilité de survivre ou menace d'une persécution – et qui vit dans un pays étranger avec ce que cela implique de difficultés (langue, insertion, identité...) et de sentiment d'éloignement de son pays (nostalgie, déracinement...).
Pour les articles homonymes, voir Exil (homonymie).
« Exilé » redirige ici. Pour le film hong-kongais, voir Exilé (film).
Exil, exilés
Définitions
Du latin ex(s)ilium, littéralement : « hors du sol », de ex (hors de) et de solum (le sol) : « bannissement, lieu d'exil », le terme évolué en vieux français vers le mot « exill » signifiant « détresse, malheur, tourment » et « bannissement »[1]. L'« exilé » est défini par l'Académie Française[2] comme « la personne qui vit en exil » (pour l'adjectif), celui « qui a été condamné, contraint à l'exil ou s'y est déterminé » (pour le substantif).
Le mot exilé est d'usage plus récent que celui d'exil. Dans son Dictionnaire critique de la langue française de 1787, Jean-François Féraud donnait au terme un sens pénal :
- « Exil a la même signification que bannissement, mais il n'a pas le même emploi. Celui-ci est une condamnation faite en Justice ; l'autre est une peine imposée par le Souverain. Dites en de même d'exilé et banni ; de bannir et d'exiler[3]. »
Cependant, en deux siècles, la signification du mot dans le langage courant a évolué. En 1994, l'Académie française retient deux significations dont la première est historique :
- « 1. Adj. Qui a été condamné, contraint à l'exil ou s'y est déterminé ; qui vit en exil. Un peuple exilé, une famille exilée. Un opposant exilé. Par ext. Séparé, éloigné. Il vit exilé au bout du monde, il vit en solitaire. »
- « 2. N. Personne qui vit en exil. Une famille d'exilés. Le retour des exilés »[2].
Tout en faisant la même distinction, le dictionnaire Trésor de la Langue Française informatisé (TLFi) inverse cependant l'ordre de présentation des deux sens du mot « exilé » :
- « 1. Qui, volontairement ou non, a quitté sa patrie » ;
- « 2. Personne que l'on chasse de son pays ou qui choisit de le quitter ».
Le terme désigne plus le fait de mener une vie loin de la mère patrie que le fait d'y avoir été contraint ou le type de contrainte qui y a conduit.
Célèbres et anonymes
La notion d'exilé est passée, durant les XIXe et XXe siècles, de la signification politique ou romantique, présente dans l'histoire et la littérature, des personnalités célèbres en exil à une signification plus anodine, portée par l'anthropologie décrivant un exil ordinaire et sans qualité des millions d'anonymes contraints à la vie en exil.
Exilés célèbres
Pour des raisons historiques, la notion d'exil évoque encore le sort de personnalités célèbres, intellectuels, artistes, dirigeants politiques subissant le bannissement prescrit par des lois d'exil. L'exil est alors une sanction pénale élitiste, permettant de mettre à l'écart l'influence politiquement gênante d'une personne ou d'un groupe sans cependant mettre en péril les privilèges sociaux des membres de l'aristocratie, de l'élite ou de la classe dirigeante à laquelle elle appartient ou risquer de susciter, en raison de sa notoriété, des mobilisations ou soulèvements en sa faveur : typiquement, les tyrans conservant de puissants soutiens dans le pays ainsi que les familles royales lors de l'avènement d'une République relèvent de cette catégorie d'exilés ; en France, la famille Bonaparte de par la loi du , puis Louis-Philippe après la révolution de 1848. On retrouve cela au Brésil, en Turquie, en Italie, en Grèce, en Espagne...
Les exilés pouvant continuer à peser sur la vie politique interne depuis l'étranger, la notion renvoie également à l'activisme politique délocalisé qui prend des formes très diverses (partis à l'étranger, actions clandestines, polices secrètes...) mais dont la plus spectaculaire et de ce fait la plus connue, est celle du gouvernement en exil : groupe politique qui se proclame gouvernement légitime d'un pays, mais qui, pour diverses raisons, n'est pas en mesure d'y exercer son pouvoir et réside dans un autre en attendant de pouvoir retourner au pays reprendre le pouvoir.
Parfois pour des raisons similaires de notoriété et de privilège élitaire, des intellectuels, artistes, écrivains, notables et leaders politiques ont été bannis par substitution à d'autres formes de sanctions pénales. Cependant, si la notion d'exilé évoque des célébrités dont les œuvres sont marquées par l'expérience de l'exil, cela tient davantage à la notoriété de ses œuvres qu'à la spécificité des situations personnelles de leurs auteurs qui, lors des guerres, persécutions, changements de régimes, sont alors logés à la même enseigne de l'exil que beaucoup d'autres compatriotes moins connus. La liste est interminable des exilés célèbres : Mahomet, François-René de Chateaubriand, Gustave Courbet, Fiodor Dostoïevski, Norbert Elias, Sigmund Freud, François Guizot, Victor Hugo, Ovide, Alexandre Soljenitsyne, Léon Trotsky, Émile Zola, Charles de Gaulle, etc.
Exilés anonymes
De multiples facteurs sociaux, au cours des XIXe et XXe siècles, ont réduit le nombre et la portée des lois d'exil contraignant des individualités célèbres de pays riches occidentaux mais aussi accru les phénomènes (guerres coloniales, totalitarismes, génocides, guerres mondiales...) produisant des exodes de masse. Le phénomène de mondialisation des échanges accentue cette tendance[4]. Les significations du mot « exilé » évoluent durant cette période vers une acception plus large. Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, en outre, la proclamation du droit d'asile dans la Déclaration universelle des droits de l'homme (10 décembre 1948, art. 13 & 14) et l'émergence d'un droit du réfugié cadré par la Convention du 28 juillet 1951 relative au statut des réfugiés tend à occulter la notion d'« exilé » derrière celle de « réfugié ». Si celle-ci s'inspire encore dans ses définitions juridiques et jurisprudentielles occidentales à la figure mythique de l'exilé banni ou dissident, dans le monde, plusieurs dizaines de millions d'exilés ordinaires — parfois nommés réfugiés prima facie notamment dans les camps de réfugiés du Haut Commissariat des Nations Unies pour les réfugiés (HCR) — vivent sans être les victimes et bénéficiaires d'une loi d'exil plus ou moins personnalisée ou d'une notoriété qui permet le bannissement plutôt que d'autres sanctions. De ce fait, le mot exilé en est venu à désigner toute personne « Qui, volontairement ou non, a quitté sa patrie » (TLFi), c'est-à-dire vivant durablement à l'étranger, au-delà du simple passage touristique, pour y faire ou y refaire sa vie.
En relation avec le développement des migrations humaines et des réflexions, études et débats publics relatifs à l'immigration, les termes et expressions pour désigner des exilés se sont multipliés. Ces termes correspondent parfois à des catégories juridiques et administratives, parfois à des notions véhiculées par les médias de masse, parfois à des notions d'usage courant : travailleurs migrants, migrants forcés, demandeurs d’asile, réfugiés, déboutés du droit d’asile, sans papiers, irréguliers, clandestins, etc...
Exilé, migrant, réfugié
Dans les travaux de sciences humaines et sociales relatifs à l'exil et aux migrations, trois termes – exilé(s)[5], migrant(s)[6] et réfugié(s)[7] - sont employés souvent avec la même volonté conceptuelle d'englober l'ensemble des catégories sociales existantes pour s'en affranchir, les comparer, les étudier elles-mêmes en tant qu'éléments de construction sociale de la réalité observée.
Migrant et exilé
La notion de migrant évoque davantage le mouvement, le déplacement d'un pays à un autre, la migration étant définie comme « Déplacement d'une population qui passe d'un territoire dans un autre pour s'y établir, définitivement ou temporairement »[8]. Celle d'exilé évoque davantage la dimension anthropologique de la vie sociale au loin, du sentiment de dépaysement, des contraintes sociales, économiques et politiques inhérentes à l’exil[9]. En outre, l’exil implique l’idée de contrainte même lorsque l’exil est volontaire. Plus que la notion de migrant, celle d’exilé laisse entendre que le départ du pays a été subi sans que cela préjuge de la nature ou de l’intensité de la contrainte.
Travailleur migrant
La notion de migrant est fortement associée à l'idée d'une recherche de travail et à un motif de déplacement plus librement consenti que réellement contraint par une persécution ou une impossibilité de survivre. Le Trésor de la Langue Française (TLFi) reflète ce sens très actuel :
« Migrant, -ante, adjectif et substantif (Travailleur) migrant. Individu travaillant dans un pays autre que le sien. Synon. immigré. Faciliter la circulation des travailleurs migrants en créant un passeport de travail (Pt manuel Conseil Eur., 1951, p. 47). Pour la plupart, les migrants sont venus en France dans l'espoir de percevoir des salaires plus élevés que ceux auxquels ils peuvent prétendre dans leur patrie (Giraud-Pamart Nouv. 1974). »
Or ce sens apparaît en une période de l'histoire où s'affaiblit la crédibilité des exilés à faire entendre des motifs de contrainte à leur déplacement[réf. nécessaire][10].
Migrant et réfugié
Une classification de sens commun distingue « migrants » et « réfugiés » : d’un côté ceux qui partent à l’étranger chercher du travail ; de l’autre ceux qui fuient leurs pays en raison de persécutions[11]. Cette dichotomie est fréquemment fausse parce que les processus de persécution commencent le plus souvent par des formes de sanction ou d’exclusion économiques avant de passer à d’autres registres de violence symbolique, matérielle ou physique. Mais la prégnance de cette distinction dans l’espace public et le champ politique justifie de s’interroger sur sa genèse et ses usages[12], ce qui oblige alors à s’en affranchir pour l'étudier. Parler des exilés évite ainsi de préjuger de ce qu’ils sont à l’aune de cette distinction de sens commun ou de la sélection opérée dans le cadre du droit de l'asile, non seulement son origine mais aussi les raisons de son succès, la politique publique qui la met en œuvre, les effets politiques qu’elle produit sur les représentations sociales relatives aux exilés. Éviter d’en préjuger, refuser l’évidence idéologique de ce classement, est une nécessité méthodologique pour apercevoir et plus encore analyser le retournement des politiques du droit d’asile contre les exilés[13].
Catégorie d'exilés
L'étude des diverses catégories de classification des exilés est essentielle à toute sociologie de l'exil tant le passage d'une catégorie à l'autre fait partie intégrante de la condition de vie en exil. L'analyse typologique s'impose en outre parce ce que ce sont souvent les mêmes individus qui sont ainsi désignés à des moments différents de leur vie[14]. En outre, ces catégories correspondent à des constructions sociales souvent orientées politiquement de la réalité sociale[15] mais aussi à des dispositifs intellectuels et juridiques de politiques publiques[16].
Déplacés
Un déplacé est une « Personne contrainte à vivre en dehors de son territoire à cause de la guerre ou d'une oppression politique. Camp de personnes déplacées (Lar. encyclop.). J. C. Flujel rend compte (...) des névroses particulières aux personnes déplacées et à beaucoup d'émigrés (Choisy, Psychanal. 1950, p. 125). Par ces temps (...) de personnes déplacées, d'apatrides (...) la méfiance, le soupçon constant règnent (Arnoux, Solde, 1958, p. 163) »[17]. Ils sont parfois distingués des exilés et des réfugiés pour signaler leur rattachement à un programme international de prise en charge collective de populations[18] et/ou pour souligner le caractère forcé et parfois collectif du déplacement de populations[19].
Déplacés internes
Les déplacés internes sont des personnes forcées de fuir leur domicile tout en restant à l’intérieur de leur pays, notamment en cas de guerre civile ou de partition informelle du pays entre deux parties adverses[20]. Elle provient d'une distinction faite par le HCR entre les « déplacés internes » et les « réfugiés » sur le critère du franchissement d'une frontière internationale qui caractériserait les seconds[21]. Elle apparaît à une époque où les États occidentaux, principaux bailleurs de fonds du HCR, favorisent les formes d'asile éloignées de leurs territoires, y compris à travers la politique d'externalisation de l'asile.
Étranger
Personne « qui n'est pas d'un pays, d'une nation donnée ; qui est d'une autre nationalité ou sans nationalité ; plus largement, qui est d'une communauté géographique différente » d'une part et « qui n'est pas familier (ière) à quelqu'un, qui n'a pas de relation avec lui, qui en est mal connu(e), distant(e) » d'autre part[17]. C'est sans doute la catégorie sociale la plus largement englobante mais si elle ne se superpose que partiellement avec d'autres : on parle ainsi des étrangers de la seconde ou troisième génération pour désigner des descendants de migrants alors même qu'il s'agit de nationaux ; tous les étrangers d'un pays d'accueil ne sont pas des exilés et tous les exilés ne sont pas des étrangers du point de vue du pays d'origine. La notion d'« étranger » souligne une altérité qui dépend de multiples phénomènes culturels (ex.: xénophobie), politiques (ex. nationalisme), et juridiques[22]. En droit, les étrangers font souvent l'objet de régimes distincts de ceux qui s'appliquent aux nationaux, ce qui s'atteste particulièrement dans l'institution historiquement ancienne des camps d'étrangers[23].
Migrant
Dans une acception strictement géographique, le migrant est celui qui se déplace ou s'est déplacé d'un pays à un autre ; il est émigrant du point de vue du pays d'origine et immigrant du point de vue du pays d'accueil et subit les contraintes générales de la vie en exil[24]. Cependant, sous l'effet des transformations culturelles relatives aux phénomènes migratoires, la notion a évolué pour désigner plus spécifiquement les travailleurs migrants comme l'atteste la définition la plus actuelle données par le dictionnaire Trésors de la Langue Française (TLFi) :
« Migrant, -ante, adjectif et substantif(Travailleur) migrant. Individu travaillant dans un pays autre que le sien. Synon. immigré. Faciliter la circulation des travailleurs migrants en créant un passeport de travail (Pt manuel Conseil Eur., 1951, p. 47). Pour la plupart, les migrants sont venus en France dans l'espoir de percevoir des salaires plus élevés que ceux auxquels ils peuvent prétendre dans leur patrie (Giraud-Pamart Nouv. 1974). P. ext., substantif Personne effectuant une migration. Ces migrants [les «vacanciers»] sont de plus en plus nombreux (Belorgey, Gouvern. et admin. Fr., 1967, p. 377). A) Adj. 1951 travailleur migrant (Pt manuel Conseil Eur., p. 47). B. Subst. 1961 «id.» (La Croix, 2 déc. ds GILB. Mots nouv. 1971). Part. prés. de migrer*[17]. »
Migrant économique
C'est une expression qui souligne la dimension actuelle du mot migrant (travailleur migrant) et/ou signale une opposition de sens commun entre migrants et réfugiés ou migrants forcés (les uns se déplaçant de leur plein gré, les autres étant forcés de fuir leurs pays en raison de persécutions ou d'autres contraintes). Cette notion pose le problème de la liberté de choix dans le fait de partir à l'étranger pour y trouver du travail, la contrainte économique pouvant être irréductible d'une part, et politiquement instrumentalisée à des fins de persécutions d'autre part. Dans un contexte de déclin de l'idée de droit d'asile, la notion de migrant économique peut impliquer une disqualification relative de l'exilé comme personne dénuée de la légitimité et des droits liés au statut de réfugié.
Migrant forcé
L'expression relaie le sens géographique du premier mot en focalisant l'attention sur les causes involontaires du déplacement international tout distinguant la personne qui subit ces contraintes à quitter son pays d'un réfugié (statutaire) reconnu au titre de la Convention du 28 juillet 1951 relative au statut des réfugiés restreignant la reconnaissance de celui-ci à certains motifs de persécutions. Par suite de cette distinction implicite, la notion de migrant forcé peut désigner un ensemble plus large incluant les réfugiés statutaires et ajoutant les réfugiés prima facie ainsi que toutes les personnes contraintes de fuir leur pays ou lieu d'habitation qui n'entrent pas dans les deux catégories précédentes. Mais elle peut aussi s'employer, en un sens plus restreint, pour subvertir le sens commun de « migrant » (travailleur migrant) ou de « migrant économique » (libre choix de migrer) pour souligner le caractère tendanciellement contraint de la migration.
Travailleurs migrants
La notion de travailleurs migrants, aujourd'hui presque synonyme de « migrant », renvoie à celle de migration de travail que l'on oppose parfois à la migration pendulaire d'une part et à la migration de peuplement d'autre part. Elle implique un déplacement en vue de trouver du travail pendant quelques jours, semaines, mois ou années dans la région d'arrivée, mais sans que la migration soit forcément pensée comme définitive. Parler de travailleur migrant plutôt que de migrant peut être une façon de mentionner la participation des migrants à la création de richesse dans le pays où ils travaillent ou également aux « droits des travailleurs migrants » reconnus par la Convention internationale sur la protection des droits de tous les travailleurs migrants et des membres de leur famille, entrée en vigueur en 2003 après avoir été ratifiée par vingt États tandis que quinze autres l'ont signé (mais pas encore ratifié)… mais qu'aucun pays riche occidental (notamment Australie, Canada, États-Unis, pays de l'Union européenne…) n'a encore signé.
Expatrié
En un sens originel et minimal, le mot « expatrié » signifie « Qui a quitté sa patrie » mais a longtemps eu le sens d'une personne victime d'un sort peu enviable : « Toutes les couches de la misère humaine, les expatriés, les excommuniés, les déshérités (HUGO, Corresp., 1856, p. 250) »[17]. Cependant, l'usage du mot dans le langage de la diplomatie d'une part et celui de la gestion du personnel des entreprises, organisations publics et associations d'autre part, en fait aujourd'hui une catégorie plus administrative que symbolique, plus technique et moins chargée culturellement ou historiquement que celle d'émigré.
- Demandeurs d’asile est une notion administrative directement liée au développement du droit de l'asile dans la deuxième moitié du XXe siècle et notamment dans le cadre de l'application de la Convention du 28 juillet 1951 relative au statut des réfugiés. Par l'effet de ce traité, les demandeurs d'asile se voient reconnaître un certain nombre de droits ouverts le temps de l'examen de leur demande, notamment la régularité du séjour (principe de non refoulement). Mais ces droits peuvent varier d'un pays à l'autre et d'une époque à l'autre : en France par exemple, la circulaire du 26 septembre 1991[25] interdit aux demandeurs d'asile de travailler, tandis qu'une autre circulaire du 19 décembre 1991 créé les centres d'accueil de demandeurs d'asile (CADA) qui n'accueilleront pourtant jamais plus d'un quart des demandeurs d'asile, laissant les autres dans une situation de régularité juridique de séjour mais sans leur fournir d'hébergement[26].
Réfugié
En un sens historique courant, le mot « réfugié » a une signification plus large que celle qui tend à s'imposer à la fin du XXe siècle : « [Personne] qui a trouvé refuge hors de sa région, de son pays d'origine dans lequel il était menacé (par une catastrophe naturelle, une guerre, des persécutions politiques, raciales, etc.) »[17]. Le sens initial est proche de celui d'exilé ou de migrant forcé. Cependant, les transformations historiques de l'idée de droit d'asile en un droit du réfugié et la définition restrictive donnée du réfugié par la Convention du 28 juillet 1951 relative au statut des réfugiés et le droit de l'asile tel qu'il se développe dans les différents États, conduit aujourd'hui à employer le terme de réfugié en un sens restrictivement juridique qui le réserve à la catégorie des exilés reconnus comme réfugiés au titre de cette convention. En raison de cette évolution, des expressions spécifiant le sens du mot réfugié apparaissent dans le langage des spécialistes du secteur : celle de réfugié prima facie procède du droit d'asile et de l'aide humanitaire, et celle de réfugié statutaire du droit de l'asile.
Réfugié statutaire
L'expression « réfugié statutaire » est une spécification du sens qui tend à s'imposer à la fin du XXe siècle au mot réfugié réduit, par l'effet du développement d'un droit de l'asile restrictif dans les États riches occidentaux, aux rares demandeurs d'asile qui obtiennent un titre de séjour au titre de la Convention du 28 juillet 1951 relative au statut des réfugiés et le droit de l'asile et au terme d'une procédure d'examen individualisé des demandes d'asile. C'est là un signe du succès d'une certaine idéologie du droit d'asile, l'asile dérogatoire procédant d'une définition restrictive du réfugié, d'un examen individuel des demandes d'asile et du rejet de la grande majorité de ces demandes[27].[non neutre] Dans ce contexte historique, l'usage de l'expression peut signifier vrai réfugié ou réfugié reconnu comme tel par opposition aux demandeurs d'asile auxquels la qualité de réfugié n'a pas été reconnue, ces derniers pouvant être :
- des réfugiés qui n'ont pas déposé de demande d'asile ou dont la procédure n'est pas achevée ;
- des personnes alléguant des faits inexacts pour bénéficier du titre de séjour accordé aux réfugiés statutaires ;
- des personnes alléguant des faits exacts mais qui ne suffisent pas à leur donner la qualité de réfugiés.
Réfugié prima facie
La plupart des réfugiés dans le monde pris en charge par des programmes d'action humanitaire notamment financés par le HCR ne font pas l'objet d'un examen individuel de leur situation au regard de l'accueil dont ils bénéficient : en particulier, dans les camps de réfugiés créés par le HCR face aux exodes massifs et soudains de populations (guerres, catastrophes...), les exilés sont dits réfugiés prima facie et accueillis comme tels dans les camps sans examen possible des situations individuelles[28]. Le HCR et, dans son sillage, bon nombre d'organisations humanitaires publiques ou privées fonctionnent de facto avec deux définitions du réfugié : l'une, juridique et restrictive, s'imposant dans les pays riches occidentaux et l'autre, non juridique et extensive, étant utilisée dans les autres pays, pauvres notamment, pour l'accueil des réfugiés. Mais des deux catégories, la seconde est de très loin celle qui désigne la population d'exilés la plus vaste[29].
Déboutés du droit d’asile
Cette expression, d'usage courant dans le secteur des spécialistes du droit de l'asile, est une façon technique de désigner par référence à ce régime juridique plutôt qu'à d'autres critères sociologiques, les personnes dont la demande d'asile a été rejetée. Ces personnes étant, dans la plupart des pays, supposées quitter le territoire national où a été exprimée cette demande, se retrouvent en situation irrégulière si elles s'y maintiennent. Les taux de rejet des demandes d'asile se situant dans la plupart des pays de l'Union Européenne entre 90 % et 100 %[réf. nécessaire], et la plupart des exilés passant par la procédure du droit de l'asile, la population des déboutés du droit d'asile forme un ensemble qui se superpose pour une très large part avec celle des demandeurs d'asile et celle des étrangers en situation irrégulière. La défense des déboutés du droit d'asile clive le milieu de soutien des exilés entre des personnes et organisations qui n'entendent défendre que les demandeurs d'asile et réfugiés statutaires d'une part et celles qui entendent défendre également les déboutés du droit d'asile[30].
Sans-papier, travailleur sans papiers, immigrant sans papier
L'expression substantive ou qualificative de sans papier désigne l'ensemble des étrangers dépourvus de titre de séjour. Tant en langue anglaise qu'en langue française, les institutions internationales et les partisans des droits de ces étrangers[31] préfèrent les termes undocumented worker (« travailleur sans papiers »)[32] ou undocumented immigrant (« immigrant sans papiers »)[33] qui, selon eux, marquent d'une part d'une façon plus exacte et, d'autre part, moins stigmatisante, la situation dans laquelle se trouvent ces personnes. Ce mode d'expression est utilisé aussi pour souligner que les sans papiers ne sont pas pour autant dépourvus de droits, notamment au regard des règles générales de droit public et des protections de la personne humaine au titre des droits humains fondamentaux[34]. L'expression est impropre dans la mesure où les sans-papiers ont toujours au minimum, les papiers de leur pays d'origine.
Clandestins
Le clandestin, en un sens courant, est une personne « qui se soustrait par nécessité aux représentants de l'autorité en place et vit en marge des lois ; qui échappe à la procédure normale. « Passager clandestin (mar.). Celui qui s'embarque en cachette sans papiers ni titres de transport (cf. Cendrars, Bourlinguer, 1948, p. 11). Travailleurs (immigrés) clandestins. Travailleurs ayant passé illégalement une frontière pour trouver du travail. »[17]. En ce qui concerne les exilés, l'expression évoque une vie cachée, comme dans une dimension souterraine de la société, qui ne correspond que rarement à la réalité sociologique de la vie des sans-papiers le plus souvent présents et visibles dans la société d'accueil[35] et pour cette raison certaines organisations (par ex. Amnesty International) évitent d'employer cette expression[36]. Le philosophe Jacques Derrida remarquait ainsi :
« les « sans-papiers » ne sont pas clandestins (...) la plupart d'entre eux travaillent et vivent, ont vécu et travaillé au grand jour pendant des années (...) c'est l'iniquité de la répression gouvernementale à l'égard des « sans-papiers » qui souvent crée de la clandestinité là où il n'y en avait pas[37]. »
Migrants illégaux, irréguliers ou étranger en situation irrégulière
Ces catégories, les deux premières d'usage courant, notamment dans le langage politique, l'autre relevant d'un langage technique juridique, évoque la situation d'un étranger présent sur le territoire national d'un État sans titre de séjour en insistant sur l'infraction au droit qu'implique cette situation et a pour effet implicite de classer l'exilé dans la catégorie plus générale des contrevenants au droit voire délinquants. De ce fait elle comporte une dimension de stigmatisation des étrangers et l'immigration illégale qui peut alimenter des phénomènes de xénophobie. Pour éviter cet effet, la notion de sans papier lui est alors préférée[36] non sans être critiquée par ceux qui lui reprochent de faire de l'exilé, dans cette situation juridique, une victime à qui il manquerait des papiers plutôt qu'un contrevenant au droit. Cette situation juridique, peut advenir de multiples façons (entrée clandestine, maintien sur le territoire au-delà de la période de séjour autorisée, retard ou erreur dans les procédures de régularisation, transformations des régimes juridiques relatifs au séjour, etc.).
Internés, retenus, étrangers détenus
L'internement des exilés est issu d'une tradition coloniale d'internement arbitraire des indigènes comme mode de domination sur les sociétés colonisées[38]. L'internement administratif a été particulièrement utilisé dans les colonies et les métropoles durant les guerres de libération[39]. La notion de retenus qui seraient étrangers par différenciation avec les détenus qui seraient nationaux apparaît avec l'intensification des politiques de répression des migrations et l'inflation du nombre et de la population des « centres de rétention administrative » (en France) ou établissements similaires sous d'autres appellations dans les pays occidentaux[40],[41]. Existant officiellement en France depuis 1981, les « CRA » visent à maintenir les « retenus » sous surveillance pour le temps « strictement nécessaire » à l’organisation de leur départ forcé, et de garantir ainsi « l’effectivité des mesures d’éloignement »[42]. Sur une durée plus courte, la rétention administrative s’est progressivement insérée dans l’ensemble plus vaste formé par les camps d’étrangers qui quadrillent aujourd’hui le territoire de l’Union Européenne et son pourtour, y assurant la mise à l’écart différenciée et complémentaire des migrants[43]. Elle accompagne le phénomène de criminalisation des migrants[44] qui aboutit à une surreprésentation[45] des étrangers dans les prisons européennes[46],[47],[48],[49].
Expulsés
Les expulsés sont des personnes exclues d'un territoire ou d'une communauté. Cette catégorie prend une importance sociale qui augmente dans les sociétés riches occidentales, ainsi que chez leurs voisins, au fur et à mesure que s'intensifient les politiques publiques et se diversifient les modalités policières d'arrestation et d'expulsion des sans-papiers[50]. Dans de nombreux pays, ceux-ci, lorsqu'ils contreviennent au droit, ils peuvent être condamnés à la prison ou à la réclusion puis subir une expulsion ou une interdiction du territoire, sous forme de deuxième peine ou de mesure administrative ; certains parlent alors de « double peine ». Certaines personnes disent que cette expulsion ou interdiction du territoire contrevient au principe de droit pénal non bis in idem, également établi par un protocole à la Convention européenne des droits de l'homme[51]. Dans certains pays, l'autorité de la chose jugée s'oppose à ce que la même infraction suscite un second procès entraînant pour la même personne une seconde condamnation.
Rapatriés ou retournés
On appelle rapatriés des citoyens se trouvant dans un pays étranger, soit temporairement, soit de manière permanente, et contraints de rentrer dans leurs pays pour divers motifs, le plus souvent pour assurer leur sécurité à la suite de catastrophes naturelles, de révoltes ou de guerres qui ne leur permettent plus de séjourner dans leur pays ou région d'adoption dans des conditions normales. Les rapatriés sont une catégorie particulière de réfugiés, en ce sens que leur pays d'accueil est leur patrie, c'est-à-dire le pays dont ils ont la nationalité. Cependant, lorsque le rapatriement procède d'une politique internationale de contrainte au retour et qu'ils n'ont pas choisi librement de retourner dans leur patrie[52], se trouvent être en situation de double exil : ils font partie administrativement de la catégorie des exilés pour les institutions internationales qui les ramènent dans leurs pays et peuvent également se trouver, dans celui-ci, en situation d'exil intérieur faute de pouvoir y envisager une réinsertion sociale[53],[54]. On parle parfois de retournés pour désigner cette catégorie de rapatriés forcés et la catégorie des retournés prend une importance nouvelle au fur et à mesure que les politiques d'expulsion s'intensifient, posant des problèmes nouveaux de réintégration des exilés dans leur pays d'origine[55].
L'accueil
Définition
Les camps d'exilés sont des lieux de regroupement forcé, formels ou informels, ainsi que des établissements d'enfermement, carcéraux ou non, des exilés de diverses catégories (migrants en transit, demandeurs d'asile, sans papiers...) pour éviter leur dispersion, stopper leur transit, dissuader leur migration, leur empêcher l'accès à un ou des territoires nationaux ou encore préparer leur expulsion de ces territoires. Ils se distinguent des camps d'étrangers, des camps de réfugiés et des camps de concentration. Ces camps d'exilés, se multiplient à la fin du XXe siècle, dans et autour des pays riches occidentaux (Europe, Amérique du Nord, Australie...) en relation avec des politiques de maintien à l'écart des étrangers (restriction des visas, expulsions par charters, retournement de l’asile…) et de lutte contre l'immigration clandestine. Le phénomène est particulièrement marqué en Europe[56]. Et, si les formes de regroupement forcé et d’enfermement sont très hétérogènes, ces espaces se ressemblent par leur caractère déshumanisant pour les exilés et la multiplication des violations de droits fondamentaux[57].
Typologie
Certains camps sont fermés, quasi-carcéraux[58], d’autres sont ouverts mais néanmoins contraignants voire incontournables[59]. L’enfermement relève aussi de « zones d’attentes »[60], de « centres de rétention »[42], « d’hébergement » (éventuellement forcé)[61]. Les camps d'exilés relèvent parfois d’une prise en charge humanitaire d’urgence - et sont alors des camps de réfugiés - qui, cependant, peut passer des finalités de solidarité à celles de confinement des exilés[62] et correspondre à des dispositifs non pas humanitaire mais répressifs visant à stopper les mobilités internationales[63]. Comme pour l'action humanitaire, au niveau international, l'action sociale d'hébergement des exilés peut varier dans les finalités politiques qui l'orientent et déterminent ses financements en passant du « logement social » à la mise à l'écart des exilés[64]. Certains lieux sont institutionnalisés tandis que d’autres paraissent plus incertains, improvisés à la hâte à l’occasion d’un afflux de migrants. Le provisoire peut-être durable comme on le constate pour bon nombre de camps de réfugiés dans le monde[65] et particulièrement pour les Palestiniens[66],[67] et les Sahraouis[68], mais il peut être aussi stratégiquement éphémère pour éviter toute focalisation médiatique[69] ou mobilisatrice[70]. Ces sites peuvent être définis juridiquement ou relever de « régimes » d’exception ; refléter une banalisation politique et technocratique de la mise à l’écart des migrants[71] ou bien une extension des « zones grises » de non droit à l’intérieur même des États de droit. Les camps varient aussi au regard des conditions de vie et de respect des droits humains[72][réf. incomplète] : on va des formes d’hôtellerie imposée voire quasi-carcérale… à des camps déjà indignes de l’humanité. Le phénomène de prolifération des camps d'exilés se traduit aussi par une tendance nette en Europe à la surreprésentation des étrangers[73] dans les prisons pour des motifs liés directement ou indirectement aux conditions de séjour[74].
Une identité sociale incertaine
Les jugements portés sur les exilés et leurs récits d'exil ont une importance particulière dans les mondes sociaux qui accueillent les exilés en raison des incertitudes qui pèsent inéluctablement sur l'identité civile et sociale de chacun d'eux. Il s'agit là d'un phénomène anthropologique lié au caractère social et historique de toute identité individuelle : faute de pouvoir se rattacher par leur histoire individuelle, leur territoire de naissance, leur état civil, leur milieu social, leur trajectoire de formation, leur insertion professionnelle, leurs organisations associatives ou politiques d'appartenance... au monde connu par les membres de la société d'accueil, tout exilé y est affecté d'une identité relativement floue dont l'image ne dépend souvent que de son propre discours sur lui-même et ce qui lui est arrivé. De ce fait son récit d'exil peut prendre une grande importance ainsi que les jugements portés sur lui que ce soit par ses proches, les membres d'une diaspora, des employeurs, des militants de solidarité, des administrations, des tribunaux, etc.[75].
Le récit d'exil
Le récit d'exil, tel qu'il s'exprime dans la vie quotidienne mais aussi dans des procédures formalisées destinées à en juger par référence au droit d'asile[76] est souvent un long récit[77], une vie tout entière et son exil, tout ce qu’il a fallu endurer pour se résoudre à quitter sa patrie[78]. Cette ampleur et cette complexité ne tiennent pas seulement à des besoins psychologiques[79] comme celui de verbaliser une expérience choquante pour en atténuer les séquelles traumatiques ou celui d’être reconnu comme victime innocente de l’action d’une autorité ou d’une force qui, au contraire, tentait de fabriquer une culpabilité justifiant la persécution. Les récits s’allongent surtout parce que l’exil est contraint. Or cette contrainte se construit sur plusieurs années. Même l’explication d’un départ hâtif parcourt plusieurs années de vie[80] : soit parce que la situation de l’exilé s’est détériorée insidieusement jusqu’à un stade, subjectivement vécu, de crainte intolérable ; soit parce que le facteur déclencheur aussi prompt soit-il n’économise pas ultérieurement à l’exilé la peine de remonter loin dans le temps pour s’expliquer à lui-même d’abord, et aux autres ensuite, cet étrange basculement de sa vie ; soit enfin parce que la société chaotique qui pousse à l’exil recèle une complexité difficile à maîtriser dans la narration biographique comme dans l’analyse sociologique[81]. Aussi n’est-il pas rare qu’une demande d’asile retrace dix ou vingt années d’une vie et qu’elle enfle, sur quelques années, sous l’accumulation des faits et des craintes et se complique encore dans la tourmente de l’exil[82].
Le jugement de l'exil
Le jugement de l'exil, qui est très souvent un jugement porté sur le récit d'exil, en l'absence d'informations fiables et contrôlées ou de possibilité d'instruction approfondie dans le pays d'origine, porte le plus souvent sur des apparences, celles qui transparaissent des propos et déclarations de l'exilé lui-même. Ce jugement sans contrôle fiable ni preuve incontestable[83] fait généralement appel à des capacités intuitives largement partagées et dont la mobilisation n'implique pas de disposer d'informations contrôlées ni de mettre en œuvre des investigations poussées : l’évaluation de la sincérité, des mérites et de la pertinence des choix d’exil[13].
- Sincérité - La véracité d’un récit autobiographique emporte plus facilement la conviction lorsque le narrateur paraît sincère. C’est moins le contenu du récit qui importe alors que l’attitude de l'auteur. Ce mode d’évaluation est d’autant plus tentant qu’il est, d’une certaine manière, naturel : chacun a eu de multiples occasions de juger de la sincérité d’autrui et peut se convaincre d’y parvenir, au moins dans une certaine mesure. L’évaluation de la sincérité est en outre compatible avec l'absence d'information fiable sur le récit : elle porte sur le comportement, la communication non verbale, l'apparence physique, la rapidité à répondre aux questions, la cohérence des propos... La sincérité peut être corrélée, à tort ou à raison, à la cohérence interne du récit[84] : le fait, par exemple, que deux éléments successifs du récit paraissent s’enchaîner logiquement (ex. : un type de persécution religieuse et les caractéristiques religieuses de l’auteur des persécutions) ou chronologiquement[85]. La sincérité peut être indexée également à l’exhaustivité du récit, en considérant souvent, à tort ou à raison, négativement les « blancs » d’une autobiographie comme ceux d’un curriculum vitæ, en les assimilant à des tentatives de dissimulation ou d’inquiétantes omissions[86].
- Mérites - Cette dimension du jugement est tout aussi « naturelle », c’est-à-dire socialement courante, accessible au profane sans compétence particulière et tout aussi économe que le précédent de données contrôlées sur la réalité biographique de l’exilé. Les seules informations fournies par l’exilé suffisent pour évaluer ses mérites sans éprouver le besoin d’une autre d’instruction puisque la partialité du narrateur jouant en sa faveur prédispose à tenir son récit pour un reflet fidèle de ses propres mérites. Si l’exilé étant alors jugé en tant que victime de persécutions, les résultats de l’évaluation dépendront souvent soit du niveau des souffrances endurées, physiques et éventuellement psychologiques[87], soit du niveau d’engagement militant et de prise de risque dans l’espace public[88]. Cette perception positive des mérites peut cependant se dégrader quand les souffrances et les risques proviennent d’un engagement connoté négativement, typiquement celui d’un auteur de persécutions victime d’un retournement de la conjoncture politique, ou encore celui de terroriste. En effet, l’exilé est évalué, sous l’angle de ses mérites, non seulement comme victime d’un pays d’origine mais aussi comme futur protégé du pays d’accueil et la crainte du chômage comme celle du terrorisme, peuvent peser aussi lourdement qu’implicitement sur cette évaluation des mérites[89].
- Pertinence (des choix) - Tout récit d’exil comporte aussi des « choix », d’abord celui de rester dans son pays, parfois longtemps, de composer avec les risques ou les contraintes, puis celui de partir, d’investir dans la distance ou dans une destination spécifique. Évaluer la pertinence de ces choix peut sembler, à tort ou à raison, facile : des jugements de valeurs et des jugements d’efficacité qui peuvent masquer l’absence de connaissances du terrain, du contexte, de la conjoncture, des contraintes et des risques, des opportunités... Jugement de valeur : lorsque l'évaluateur se demande si le choix de quitter une patrie en danger, un terrain de lutte relève de la vertu ou d’une aspiration à la tranquillité, voire d’une faiblesse ou même d’une désertion... vieux débat qui opposait déjà en France, durant la Seconde Guerre mondiale, les résistants de l’intérieur à ceux de l’extérieur non seulement sous l’angle des mérites mais aussi de l’efficacité. Jugement d’efficacité : lorsque l'évaluateur se demande s’il était vraiment nécessaire de partir si loin pour échapper à une contrainte certes forte mais somme toute localisée : quelques semaines ou quelques mois dans un coin reculé du pays n’auraient-ils pas suffi à faire baisser la tension, à réduire l’actualité de la menace[90] ?
Hospitalité
L'accueil des exilés sollicite le sens de l'hospitalité dans la société d'accueil : « action de recevoir chez soi l’étranger qui se présente »[91]. Le sens de l'hospitalité n’est donc ni aisé ni spontané et requiert un effort car il recèle un danger et une menace[92]. L’arrivée des étrangers provoque une rencontre de cultures différentes mais aussi une ouverture sur le monde. Un large pan de la littérature sociologique et philosophique sur l’hospitalité s’est focalisé sur les exilés. Il s’agissait souvent pour les chercheurs engagés[93], de contrebalancer l'effet des lois visant au contrôle de l’immigration ou les opérations de régularisation d’étrangers en situation irrégulière. L’hospitalité n’est pas l’intégration : la première implique une acceptation de l'étranger tel qu'il est, avec ses différences, son altérité.
Les dispositifs de politiques publiques intervenant dans ce domaine de la vie des exilés sont souvent loin des idéaux d'hospitalité et de finalités d'accueil et d'encadrement qui s'imbriquent de manière inextricable aussi bien dans le cadre national des politiques sociales notamment des établissements d'accueil de travailleurs migrants[94] ou des centres d'accueil de demandeurs d'asile que dans l'espace international des dispositifs humanitaires d'accueil des exilés[95] notamment des camps de réfugiés qui peuvent servir tant à accueillir qu'à mettre à l'écart les exilés[96].
En 2011, la Cimade, une association de défense des étrangers, reprend cette notion en publiant 40 propositions pour inventer une politique d'hospitalité[97] afin de promouvoir un droit universel à la liberté de circulation et d’installation.
Le rejet
Fermeture des frontières
Depuis l'avènement des États-nations, la fermeture des frontières correspond à un phénomène récurrent et variable selon les époques et les pays. Mais à la fin du XXe siècle, il correspond aussi à un phénomène plus spécifique dans les pays riches occidentaux qui tendent, à partir des années 1970, peu après les vagues de décolonisations des décennies précédentes, à restreindre les échanges internationaux de personnes entre ce groupe de pays et les autres par des politiques de restrictions des migrations[98]. Ce phénomène affecte cependant à la fois la politique des frontières géographiques mais aussi la culture politique dans ces pays en ce qui concerne la relation aux étrangers[99].
Frontières externes
Par un paradoxe souvent relevé, depuis un demi-siècle, l’ouverture des frontières aux biens et aux services s’est doublée de leur fermeture à la circulation des personnes. Dans le monde contemporain, et singulièrement dans l’Europe d’aujourd’hui, les frontières n’ont jamais été si perméables s’agissant des capitaux et des produits. L'efficacité de ces frontières et de ces contrôles est néanmoins débattue, celles-ci faisant l'objet de tentatives désespérées de franchissement, quel qu'en soit le coût.
La formation de l'Espace Schengen de libre circulation interne à cet espace pour les citoyens européens s'accompagne de restrictions à celle des citoyens extra-communautaires[100]. Une nasse de peurs et des inquiétudes se resserre autour des « extra communautaires » qui tendent à focaliser les énergies et à rendre possible l’émergence d’une politique européenne de l’extérieure et de l’altérité[101]. Cela entraîne notamment une prolifération des camps d’exilés qui donne à la carte du continent européen et de ses périphéries une figure marquée par l’histoire actuelle de la phobie des exilés et la subordination des voisins dans la fonction répressive de gardien des frontières[102]. Cette focalisation sur ce qu’on peut appeler un gouvernement des frontières a donné lieu à la mise en place de dispositifs allant de législations sans cesse révisées à des espaces de circulation protégés en passant par des lieux d’exception comme les zones d’attente pour personnes en instance, les centres de rétention pour les étrangers et les camps aux marges du territoire européen[103], mais également par des lieux d’accueil qui se multiplient au point d’amener une reconfiguration majeure des anciens foyers d'immigrés. Les frontières de la nation et du territoire semblent n’avoir jamais été aussi essentielles à la construction des identités et à la distinction des altérités.
Frontières internes
Ne voir, cependant, les frontières qu'aux portes des pays ou des continents, c’est n’avoir qu’une vue partielle des formes de démarcation sociales, spatiales et juridiques qui sont à l’œuvre. D’autres frontières séparent les individus et les groupes à l’intérieur même du territoire national : qu’on les qualifie de raciales, d’ethniques ou de religieuses, elles définissent des lignes qui distinguent[104] et parfois discriminent[105]. Pendant longtemps elles se superposaient aux frontières de la citoyenneté, différenciant les nationaux des étrangers. Aujourd’hui, qu’elles concernent les enfants de ces derniers, qui sont désormais nationaux et souvent autochtones, leur visibilité s’impose puisqu’il n’est plus possible d’invoquer la nationalité ou le lieu de naissance pour occulter des inégalités sociales[106], notamment en matière d’emploi ou de logement[107]. Or ces frontières intérieures ne sont pas sans lien avec les frontières extérieures, comme on le voit dans les amalgames entre terrorisme, islamisme et migration qui s’opèrent notamment dans le champ de la politique européenne[108]. En maintes occasions, les commentateurs, les journalistes, les responsables politiques mêlent les deux, certains faisant de l’immigration la cause d’émeutes urbaines[109] qui mettent pourtant en scène des nationaux, d’autres à l’inverse distinguent les étrangers en fonction de leur couleur.
Rejet de l'asile
Le caractère cumulatif des politiques de restriction de l'immigration et de l'asile[110],[111] d'une part et du retour des partis nationalismes xénophobes[112] dans les systèmes politiques européens à la fin du XXe siècle d'autre part, ainsi que les interactions entre l’univers technocratique d'examen des demandes d'asile[113] et l’espace public politique et médiatique en ce qui concerne les exilés entraîne une élévation tendancielle des taux de rejets des demandes d'asile[114] jusqu'aux niveaux proches des 100 % atteints en Europe dans les années 2000[115],[116],[117] et produit des rhétoriques rejet, qui fournissent aux décideurs, du fonctionnaire de guichet jusqu’au ministre en passant par le juge, les raisons politiques qui leur sont nécessaires pour agir dans le sens du rejet[13].
L’incrédulité
La Convention de Genève sur les réfugiés ne prévoit pas d’automaticité dans la reconnaissance du statut de réfugié. Elle définit des critères qui subordonnent implicitement cette reconnaissance à une évaluation du récit d’exil. Or les conditions de procédures et de dotations administratives déjà vues, ne permettent pas aux agents de répondre à la question : s’agit-il d’un vrai réfugié ? Aussi répondent-ils à la seule question traitable : est-ce que cet exilé m’a convaincu ? Et l’inclination à croire ou ne pas croire dépend de facteurs sociaux et psychologiques pour beaucoup sans liens avec le récit évalué (convictions politiques de l’examinateur notamment en matière d’immigration, connaissances sur le pays d’origine, compréhension des conditions sociales d’expression de la requête, interprétation personnelle d’une Convention imprécise aux jurisprudences chaotiques, etc.)[118],[119]. Le sentiment individuel d’objectivité et de justice, auquel peut aspirer l’évaluateur dans chaque décision administrative ou politique, devient de ce fait fortement tributaire des idéologies politiques de l’époque. Et il est alors, pour tous, plus difficile de croire les exilés que de s’en défier. La rhétorique de l’incrédulité s’énonce simplement : je n’y crois pas. Elle est difficilement discutable[120].
L’exclusion
Elle se forme aussi dans la Convention de Genève sur les réfugiés qui prévoit d’exclure tyrans, bourreaux et droits communs fuyant la justice de leurs pays. Elle visait à renforcer la protection des victimes en écartant les auteurs de persécutions (qui conservèrent toujours, il est vrai, le bénéfice du pouvoir discrétionnaire de protection par les États amis). Dans la procédure d’asile ces exclusions sont rares… autant que les aveux spontanés de culpabilité en l’absence desquels il est bien difficile de juger sans investigation, sur de simples soupçons, des faits parfois terribles (génocides, crimes de guerre…). Cependant, la rareté n’est qu’apparente puisque rien ne fait obstacle à des exclusions implicites ; un simple soupçon, précisément, de terrorisme par exemple, peut discréditer une demande d’asile et toutes celles de la même origine. Dans la pratique administrative et juridictionnelle, la rhétorique reste officiellement celle de l’incrédulité, économisant l’exposé d’autres motifs de rejet qui demeurent ainsi implicites[13]. Cette pratique sous-jacente à bon nombre de décisions s’accroît sous l’effet des discours et politiques sécuritaires qui affectent partout en Europe les demandes d’asile[121].
Le déni d’asile
Certaines formes de déni d'asile sont présentes dès l'origine dans les régimes juridiques issus de la Convention de Genève : il en va ainsi de la non reconnaissance des persécutions genrées des femmes comme motif de reconnaissance du caractère de réfugiée[122]. Plus récemment, la notion de demande « manifestement infondée » apparaît dès 1980 dans le langage technocratique pour désigner le moyen procédural de rejeter plus vite encore que d’habitude, sans audition, voire à lecture rapide du récit d’exil. Le HCR conceptualise en 1983[123] cette pratique de rejet déjà bien établie par les États dès la fin des années 1970[124]. Le refus d’entendre une demande ou de permettre qu’elle s’exprime pleinement s’institutionnalise ensuite aux postes frontières, dans les aéroports, aux guichets administratifs et dans les procédures juridictionnelles. Ils gonflent les taux de rejet dans des proportions variables selon les pays : le Royaume-Uni les estime aujourd’hui officiellement à près de 40 %. La notion s’articule ensuite avec celle de « pays sûr », aux multiples déclinaisons – « pays d'origine sûr », « pays tiers sûr » (par exemple de transit), « pays de premier accueil » sûr… – conceptualisée par le HCR en 1989. La publicité des listes de pays sûrs posant des problèmes diplomatiques, elles demeurent souvent officieuses mais facilitent aussi bien et sans plus d’égard les rejets des demandes d’asile concernées ainsi considérées a priori comme « manifestement infondées »[125].
L’externalisation de l'asile
Cette rhétorique peut s'énoncer simplement : d'accord pour accorder l'asile... mais dans d'autres pays, loin du nôtre. Elle s'exprime dans des politiques publiques européennes tendant à pousser les pays limitrophes de l'Union Européenne à développer des procédures d'asile ayant pour effet d'avancer le lieu et le moment des rejets tendanciels de demandes d'asile[126]. Elle s’amorce à la fin de la décennie quatre-vingt-dix avec la notion « d’asile interne » qui signifie qu’une personne pouvant trouver refuge dans une autre partie de sa patrie doit être regardée comme infondée à le chercher dans un autre pays. La même logique inspire le concept de « zones de protection spéciale » élaboré par le HCR afin de concentrer les réfugiés d’une région[127], toutes origines confondues, dans un lieu de regroupement forcé[128]. Le gouvernement britannique ajoutera à cela l'idée de créer des « camps de transit pour le traitement des demandes d’asile » installés dans les pays limitrophes de l'Union européenne et permettant de rejeter les demandes avant l’entrée sur le territoire et de transférer à d’autres États la gestion des camps et de l’expulsion[129]. Le concept italo-allemand de « portails de l’immigration » vise dans la même logique à organiser le « tri » des exilés avant leur accès au territoire européen[130].
Xénophobie
Les exilés sont fréquemment concernés par le phénomène de la xénophobie qui comporte une dimension psychologique (« Hostilité vis-à-vis des étrangers, d'origine sociale, et non pathologique. ») et une dimension sociologique « Préjugé défavorable à l'égard des étrangers. Note : La xénophobie est fondée sur des stéréotypes, généralisations sans fondement, nées de rumeurs, d'incompréhensions, de mœurs différentes »)[131]. Des deux points de vue est souligné le caractère social plus que psychologique des croyances ou émotions xénophobes. Il est possible de donner de la xénophobie la définition suivante : « ensemble des discours et des actes tendant à désigner l’étranger comme un problème, un risque ou une menace pour la société d’accueil et à le tenir à l’écart de cette société, que l’étranger soit au loin et susceptible de venir, ou déjà arrivé dans cette société ou encore depuis longtemps installé »[132]. On peut alors distinguer conceptuellement diverses formes de xénophobie selon leurs origines sociales : xénophobie populaire et xénophobie élitaire[133] par différenciation, dans la sociologie élitiste, entre une minorité gouvernante et une masse gouvernée ; xénophobie contestataire et xénophobie de gouvernement[134], si l’on rapporte le phénomène xénophobe à la distinction usuelle entre « partis de gouvernement » et autres partis ou simplement entre gouvernants et gouvernés. Ces distinctions permettent de s’interroger sur les dynamiques sociales et les relations historiques entre les formes élitaires ou gouvernantes de la xénophobie et ses formes populaires ou contestataires.
Des études sociologiques sur la France[135] l’Autriche[136], l’Espagne[137], la Grèce[138], l’Italie[139] et le Royaume-Uni[140] montrent que la genèse des politiques migratoires des années 1970, qui sont essentiellement antimigratoires, expriment publiquement et politiquement dans la conjoncture permissive et justificatrice ouverte par les chocs pétroliers et le début de la crise économique, des représentations de l'étranger et du nombre d'étrangers comme problème, risque ou menace.
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Voir aussi
Articles connexes
- Aide humanitaire
- Antisémitisme
- Discrimination
- Droit d'asile
- Guerre d'Afghanistan (2001)#L'exil et les réfugiés afghans (cf. aussi insurrection islamiste au Pakistan : en mai 2009, un demi-million de déplacés internes dans la province de Khyber Pakhtunkhwa)
- Histoire de l'immigration
- Immigration
- Nationalisme
- Précarité
- Réfugié
- Xénophobie
- Poexil
Bibliographie
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- Michel Agier, Gérer les indésirables - Des camps de réfugiés au gouvernement humanitaire, Paris, Flammarion, 2008, 350 p.
- Michel Agier, Aux bords du monde, les réfugiés, Paris, Flammarion, 2002, 187 p.
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- Didier Bigo et Elspeth Guild (eds.), Controlling Frontiers of the EU. The Ban-Opticon, London, Ashgate, 2005
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- Dzovinar Kévonian, Geneviève Dreyfus-Armand, Marie-Claude Blanc-Chaléard, Marianne Amar (dir.), La Cimade et l'accueil des réfugiés. Identités, répertoires d'actions et politiques de l'asile, 1939-1994, Paris, Presses universitaires de Paris-Ouest, 2013, 265 p.
- Carolina Kobelinsky et Chowra Makaremi (dir.), Enfermés dehors - Enquêtes sur le confinement des étrangers, Éditions du Croquant, 2009
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- Jean-Michel Palmier, Weimar en exil : Le destin de l'émigration intellectuelle allemande antinazie en Europe et aux États-Unis, 2 vol., Paris, Payot, 1988.
- Sophie Rétif (dir.), Exils – Entretiens, Rennes, L’œil électrique, 2006
- Shmuel Trigano, Le temps de l'exil, Paris, 2001, 113 p.
- Jérôme Valluy, Rejet des exilés - Le grand retournement du droit de l’asile, Éditions du Croquant, coll. « Terra », 2009, 382 p.
- Lutz Winckler, « Exil (littérature de l') », dans Dictionnaire du monde germanique (dir. Élisabeth Décultot, Michel Espagne et Jacques Le Rider), Paris, Bayard, 2007, p. 335-337 (ISBN 9782227476523)
- No 1 de la revue De l'autre côté, consacré à l'exil, Éditions La Fabrique, 2006
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