Jean-Pierre Vincent

Jean-Pierre Vincent, né à Juvisy-sur-Orge (Seine-et-Oise) le et mort le [1] à Mallemort (Bouches du Rhône), est un comédien, metteur en scène et directeur de théâtre français.

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Biographie

Élève au lycée Louis-le-Grand, il rencontre en 1958 au sein du groupe théâtral du lycée, Michel Bataillon, Jérôme Deschamps et Patrice Chéreau. Il joue sa première pièce, Amal et la lettre du roi de Rabindranath Tagore, en 1959, puis s'intéresse à la mise en scène, avec La Cruche cassée de Kleist, et Scènes populaires d'Henri Monnier, en 1963. À partir de cette date, il coanime pendant deux ans la troupe qui se professionnalise, et suit Chéreau à Gennevilliers puis au Théâtre de Sartrouville.

À partir de 1968, il travaille avec le dramaturge Jean Jourdheuil pour se consacrer à la mise en scène dans les centres dramatiques nationaux. Ils montent dans des centres dramatiques nationaux La Noce chez les petits bourgeois de B. Brecht au Théâtre de Bourgogne (1968), Tambours et trompettes de Bertolt Brecht, au Théâtre de la Ville (1969), Le Marquis de Montefosco d’après Le Feudataire de Carlo Goldoni au Grenier de Toulouse (1970), Les Acteurs de bonne foi d’après Marivaux (1970), La Cagnotte d’après Eugène Labiche au Théâtre national de Strasbourg (1971), Capitaine Schelle, Capitaine Eçço (de Serge Rezvani) au Théâtre national populaire (1971). Pendant ces trois ans, il travaille avec Jourdheuil sur le modèle de Brecht, en détournant les pièces pour les clarifier du point de vue de la lutte des classes.

En 1972, ils fondent la Compagnie Vincent-Jourdheuil, Théâtre de l'Espérance, où ils mettent en scène les auteurs allemands tels que Brecht, Büchner et Grabbe. Le Théâtre expérimental populaire (Tex-Pop), installé au Palace clôt en 1975 la collaboration entre Vincent et Jourdheuil.

Jean-Pierre Vincent prend cette année-là la direction du Théâtre national de Strasbourg et y donne une place importante à l'école et à la création expérimentale, tout en travaillant à refonder les conventions collectives qui régissent les liens du TNS avec les collectivités locales et nationales. Dans ses spectacles, il interroge notamment l'histoire française, avec Germinal d'après le roman d'Émile Zola (écrit par Michel Deutsch) (1975), qui questionne notamment le dépérissement de la classe ouvrière, puis Le Misanthrope (1977), Vichy fictions (1980), ou Le Palais de Justice (1981).

Administrateur général de la Comédie-Française de 1983 à 1986, qu'il choisit de quitter de lui-même à l'issue de son mandat de trois ans, estimant que le poste est « le plus difficile en France avec Matignon »[réf. nécessaire]. À partir de 1986, il se consacre à la mise en scène avec Bernard Chartreux et à l'enseignement au Conservatoire national supérieur d'art dramatique de Paris.

Il succède à Patrice Chéreau à la tête du Théâtre Nanterre-Amandiers entre 1990 et 2001, où il convie Stanislas Nordey en résidence avec sa troupe entre 1995 et 1997. Il y créé de nombreux auteurs contemporains, dont Valère Novarina.

En 2001, il fonde la compagnie Studio Libre avec Bernard Chartreux avec lequel il crée plusieurs spectacles aux théâtres nationaux de la Colline et de l’Odéon. Ils participent également au Comité pédagogique de l’École régionale d'acteurs de Cannes, où ils ont mis en scène Pièces de guerre d'Edward Bond, en . En 2007, il traduit et monte à Avignon Le Silence des communistes, treizième présence au Festival depuis 1971, qui évoque l'enracinement populaire de la gauche italienne pendant les belles années du PCI.

Il est membre des conseils d’administration du Festival d'Avignon et du comité directeur du Jeune Théâtre National, ainsi que des CA de l'ENSATT à Lyon, et l'association La Réplique à Marseille.

Il a été l'époux de la comédienne Hélène Vincent  il est le père du réalisateur Thomas Vincent  puis l'époux de Nicole Taché, qui a œuvré dans l'administration de divers théâtres publics et manifestations culturelles. Il meurt le des séquelles de la Covid-19[2].

Mises en scène

1962-1974

1975-1983 Théâtre national de Strasbourg

1983-1986 Comédie-Française

1987-1990

1990-2001 Théâtre Nanterre-Amandiers

Depuis 2002 Studio Libre

Prix et récompenses

  • 1972 : prix du syndicat de la Critique (meilleure création en langue française) pour Capitaine Schelle, Capitaine Eçço de Rezvani
  • 1976 : prix du syndicat de la Critique pour l'ensemble de la saison du TNS
  • 1979 : prix Dominique pour Vichy-Fictions
  • 1980 : prix Georges Lherminier pour Vichy-Fictions
  • 1982 : prix du Syndicat de la critique pour Palais de Justice
  • 1987 : Molière du metteur en scène et du meilleur spectacle, pour Le Mariage de Figaro
  • 1987: Grand Prix du Syndicat de la Critique pour Le Mariage de Figaro
  • 1991 : prix du syndicat de la Critique, meilleure œuvre francophone pour Princesses de Fatima Gallaire
  • 2003 : prix du syndicat de la Critique (meilleure création en langue française) pour Les Prétendants de Jean-Luc Lagarce
  • 2011 : prix Plaisir du théâtre pour Les acteurs de bonne foi de Marivaux

Notes et références

  1. État civil sur le fichier des personnes décédées en France depuis 1970
  2. « Le grand metteur en scène et directeur de théâtre Jean-Pierre Vincent est mort », France Info, (lire en ligne, consulté le ).

Voir aussi

Bibliographie

  • Jean-Pierre Vincent, Le Désordre des vivants, Les Solitaires intempestifs, 2002.
  • André Gunthert, Le Voyage du TNS, 1982.

Liens externes

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