Lycée Louis-le-Grand

Le lycée Louis-le-Grand[1] est un établissement d'enseignement secondaire et supérieur public français. Il est situé le long de l'ancien cardo de Lutèce, au 123 de la rue Saint-Jacques, dans le 5e arrondissement de Paris, en plein cœur du Quartier latin. Son origine remonte au XVIe siècle, puisqu'il fut fondé en 1550 comme collège jésuite dans l'hôtel parisien de Guillaume du Prat, évêque de Clermont (d'où son nom d'origine : collège de Clermont). Il est reconstruit de 1885 à 1888.

Pour les articles homonymes, voir Louis le Grand.

Lycée Louis-le-Grand

Entrée principale du lycée Louis-le-Grand.
Généralités
Création
Pays France
Académie Paris
Coordonnées 48° 50′ 53″ nord, 2° 20′ 40″ est
Adresse 123 rue Saint-Jacques
75005 Paris
Site internet louislegrand.fr
Cadre éducatif
Type Établissement public local d'enseignement (EPLE)
Proviseur Joël Bianco
Proviseure adjointe Stéphanie Vinel (secondaire) - Véléna Brutus (CPGE)
Matricule 0750655 E
Population scolaire 1 800 élèves en moyenne (900 au lycée et 900 en CPGE)
Formation Lycée général (24 classes) et Lycée technologique (3 classes)
CPGE scientifiques, économiques et littéraires
Langues étudiées allemand, anglais, arabe, chinois, espagnol, grec ancien, hébreu, latin, vietnamien et russe
Localisation
Géolocalisation sur la carte : France
Géolocalisation sur la carte : 5e arrondissement de Paris
Géolocalisation sur la carte : Paris

Il a vu passer sur ses bancs trois présidents et neuf Premiers ministres de la Ve République, ainsi que 8 Prix Nobel.

Les élèves du lycée Louis-le-Grand sont souvent appelés des « magnoludoviciens », et l'établissement est couramment désigné sous le sigle LLG.

Histoire

1550-1594 : Collège de la Compagnie de Jésus

Guillaume du Prat, évêque de Clermont, qui avait rencontré Claude Le Jay, au concile de Trente invite les jésuites à ouvrir un collège dans son hôtel parisien (1550). Il soutient financièrement cette fondation d'un don de 6 000 livres en vue d'assurer la subsistance de six « pauvres escholiers ».

Cet hôtel sera la cellule initiale du collège de la Compagnie de Jésus. Toléré par l'Université, mais sans autorisation formelle de sa part, l'établissement reçoit des lettres patentes du roi et ouvre ses portes le . Le succès dépasse rapidement toutes les espérances, les élèves se présentent en nombre important, et il faut agrandir le collège, en achetant et annexant les maisons mitoyennes de la rue Saint-Jacques.

Pourtant, le Collegium Societatis Iesu, que les élèves désignent sous le nom de Collège de Clermont, a rencontré dès sa création de nombreux obstacles.

En effet, par une originalité surprenante à l'époque, le nouveau collège, tout en ayant une orientation pédagogique moderne et adaptée à la demande humaniste de l'époque, a décidé de donner à ses externes un enseignement gratuit. Le résultat est immédiat : on accuse les jésuites de dépeupler les collèges de l'Université de Paris. Dès 1564, le Recteur de l'Université Jean Prévot défend aux pères de rouvrir le collège ; un procès s'engage auquel s'intéresse tout le royaume. En attendant une conclusion qui ne vient pas, les Jésuites reçoivent l'autorisation provisoire d'enseigner : un provisoire qui va durer trente ans et qui va permettre au Collège de Clermont de rayonner d'un éclat toujours plus vif.

1594-1618 : interdiction

En 1594, le roi Henri IV est frappé d'un coup de couteau par Jean Châtel et on découvre que l'auteur de ce geste a été autrefois élève du collège de Clermont. Malgré les vives protestations de Jean Châtel lui-même, les membres du Parlement décident que les jésuites sont responsables de son crime[2]. La Compagnie de Jésus est interdite une première fois, ses membres bannis, leur collège mis sous séquestre, les biens et les meubles vendus.

En 1594, Henri IV installe la Librairie royale au collège de Clermont. Elle y reste jusqu'en 1603.

En 1603, le roi accorde à nouveau aux jésuites la permission de s'établir en France. En 1606, ils reprennent possession de leur collège de la rue Saint-Jacques, mais à condition de ne pas y enseigner. Puis ils reçoivent l'autorisation de donner un cours de théologie par semaine. Enfin, des lettres patentes du accordent au Collège de Clermont le droit de s'engager dans toutes les branches de l'enseignement.

Toujours opposée à la Compagnie de Jésus, l'université de Paris engage une vigoureuse action auprès du Parlement de Paris qui, dans un arrêt du , interdit aux jésuites d'enseigner à Paris : il faudra attendre le pour que soit enfin autorisée, conformément aux lettres patentes de 1610, la réouverture du collège.

1618-1762 : du collège de Clermont au collège Louis-le-Grand

Le Collège de Clermont, extrait du plan de Gomboust, 1652

Dès lors, bénéficiant de la protection officieuse du roi, le Collège de Clermont s'achemine, de 1618 à 1682, vers son apogée. En 1682, le Collège parvient à la consécration suprême. Le Roi-Soleil lui accorde son patronage officiel : l'établissement reçoit le nom de Collegium Ludovici Magni, Collège de Louis le Grand. Dès lors, l'établissement, bien qu'il n'ait encore jamais été agréé par l'Université de Paris, donne un enseignement fort apprécié à plus de 3 000 élèves. Toute l'organisation de l'enseignement secondaire est mise au point à cette époque suivant le Ratio Studiorum des Jésuites, avec la répartition en 6 classes de niveau, le découpage disciplinaire, des cours de physique et de chimie. La musique tient une grande place dans l'éducation des élèves. Marc-Antoine Charpentier compose pour les Jésuites un grand nombre de ses œuvres. Deux tragédies latines sont créées dans la cour du Mans neuf, dans des mises en scène luxueuses, Celse martyr () et David et Jonathas (février 1688).

1700-1873 : l'École des Jeunes de langues à Louis-le-Grand

L’École des Jeunes de langues a été établie en 1669 par Colbert pour former des interprètes en turc, arabe et persan. Elle est rattachée au Collège de Clermont (futur Lycée Louis-le-Grand) en 1700[3], puis absorbée en 1873[4] par l'École spéciale des Langues orientales (fondée en 1795, aujourd'hui Institut national des langues et civilisations orientales[5]).

Le « chef-lieu de l'université »

Armes du collège royal Louis-le-Grand sur un ouvrage de bibliothèque.

L'année 1762 voit la victoire du Parlement de Paris et de l'Université sur Louis le Grand. À la suite de la banqueroute du père Antoine Lavalette, la Compagnie de Jésus, que l'on a rendue responsable des dettes du père, commet en effet l'imprudence de porter l'affaire devant la grande chambre du Parlement de Paris. Le , le Collège de Louis-le-Grand reçoit donc l'avis officiel d'avoir à congédier sans délai maîtres et élèves. Les jésuites sont expulsés et leurs ennemis s'installent triomphalement dans les murs du vieux collège. Le , Louis-le-Grand est consacré chef-lieu de l'université de Paris.

Sceau du Collège Royal de Louis le Grand (1763-1849).

28 collèges de Paris sont rassemblés à Louis le Grand : Collège d'Arras, collège d'Autun, collège de Bayeux,collège de Beauvais (ou Dormans), collège de Boissy, collège des Bons-Enfants, collège de Bourgogne, collège de Cambrai, collège des Cholets,collège de Cornouailles, collège de Dainville, collège des Dix-Huit (ou de Notre-Dame), collège de Fortet, collège de Hubant (ou de l’Ave Maria), collège de Justice, collège de Laon, collège du Mans, collège de Maître Gervais, collège Mignon (ou Grandmont), collège de Narbonne, collège de Presles, collège de Reims, collège Sainte-Barbe, collège Saint-Michel, collège de Séez, collège de Tours, collège de Tréguier, collège du trésorier.

Le collège Saint-Michel fut fondé par les familles Chanac et la famille du marquis de Pompadour[6].

Le roi Louis XV devient le second fondateur du collège : l'établissement obtient de mettre sur son sceau les armes royales, d’azur aux trois fleurs de lys d’or. Sur la grande porte sont désormais sculptées les effigies de Louis XIV et de Louis XV.

Bien qu'il partage avec le Recteur les vastes locaux de la rue Saint-Jacques, le nouveau principal décide d’entreprendre une véritable révolution pédagogique qui va relancer la guerre avec l’université de Paris. En 1766, il institue le concours de l'agrégation, qui est testé d’octobre à décembre à Louis-le-Grand. Allant plus loin encore, il organise dans les locaux du collège royal une École normale, préparant à l’agrégation (et c’est ainsi qu'avant de s'installer rue d’Ulm, l’École normale supérieure fonctionna pendant plus de quatre-vingts ans à Louis-le-Grand).

Une bibliothèque est constituée à partir de 1770 dans les locaux à partir de celle du recteur Jean-Gabriel Petit de Montempuis, des livres qui étaient déjà sur place dans le collège et des bibliothèques des collèges rattachés : l'ensemble forme l'embryon de la future Bibliothèque de la Sorbonne.

Ulcérée par ce nouvel attentat contre ses franchises séculaires, l’université de Paris se déchaîne en une guerre de douze années, avant de rendre les armes en 1778. Pendant ce temps, le collège traverse victorieusement toutes les campagnes menées contre lui devant l’opinion ; le nombre de boursiers passe de 465 en 1781, à 494 en 1788, puis 550 en 1789. À cette époque, les élèves restent au collège pour toute la durée de leurs études : après le baccalauréat, ils ont la possibilité de choisir entre la préparation de l’agrégation, les études de médecine, les études de droit et celles de théologie.

C’est ainsi que le jeune Robespierre, entré en qualité de boursier à l’âge de onze ans, quitta le collège à vingt-trois ans muni de son diplôme d’avocat et récompensé pour ses brillantes études par un prix exceptionnel de 600 livres.

À partir de 1790

Le collège royal Louis-le-Grand vers 1789.

En 1790, la ferveur enflamme les étudiants attributaires d'une bourse d'étude. Cent cinquante d’entre eux courent, volontairement ou non, aux frontières de la « patrie en danger », certains passeront plusieurs années sous les drapeaux de la République, jusque vers 1796. Sous la houlette de son proviseur Jean-François Champagne, un ancien élève d'origine modeste, boursier devenu enseignant, puis proviseur, peut-être dès après la mort en 1794 de Denis Bérardier, grand-maître temporel et député du clergé, et qui restera en fonction jusqu'en 1810, Louis-le-Grand traversera, avec des hauts et des bas, toutes les vicissitudes de cette période, un cas unique en France pour ce type d'établissement.

De 1792 à 1794, une partie des locaux du collège nouvellement rebaptisé collège Égalité est occupée par trois mille soldats, puis par une prison politique où les victimes de la Terreur attendent le départ pour l’échafaud. Les livres sont temporairement transférés au « dépôt Louis-la-Culture » (église Saint-Paul-Saint-Louis) mais reviennent progressivement dès 1796.

Dès le début de la Révolution, tous les collèges de Paris avaient été fermés, à la seule exception du Collège Égalité. En 1797, il devient l'Institut central des boursiers sous le nom de Prytanée français et tout ce qui reste des quarante collèges parisiens de l’Ancien Régime y est regroupé.

En 1801, prenant à son tour le chemin suivi par Louis XIV, Louis XV et Louis XVI, le Premier Consul, Napoléon Bonaparte, rend visite à l'établissement que l’on appelait le Collège de Paris depuis la division du Prytanée en plusieurs collèges en 1800. En 1802, sur proposition du ministre de l’intérieur Jean-Antoine Chaptal, l’établissement reçoit le titre de « lycée de Paris ». Premier établissement en France à recevoir ce titre de lycée, il devient en 1805 le « Lycée impérial ».

Désormais, les appellations vont se modifier au rythme des secousses de l’histoire de France : lycée Louis-le-Grand à la Première Restauration, l’établissement redevient collège royal de Louis le Grand à la Seconde Restauration. La préposition qui semblait faire du collège la propriété exclusive du Roi-Soleil disparaît en 1831.

Quant à la Bibliothèque, elle est déplacée à la Sorbonne à partir de 1823.

Après son introduction en France à partir de 1818 par Francisco Amorós, la gymnastique scolaire est enseignée à Louis-le-Grand à partir de 1829[7].

Les journées de juin 1848 font disparaître à son tour l’adjectif royal puis reparaître le titre de lycée. Un bref moment, élèves et maîtres demandent à la jeune et éphémère République de baptiser leur établissement lycée national. Ils ne sont pas écoutés ; on préfère à cette appellation le nom de lycée Descartes.

Dès 1849, cependant, un arrêté ministériel rétablit l’ancien titre : lycée Louis-le-Grand. Le Second Empire apportera sa petite touche personnelle et fera de l’établissement le lycée impérial Louis-le-Grand. Rebaptisé par l’autorité municipale, de 1870 à 1873, lycée Descartes, l’établissement de la rue Saint-Jacques redevient enfin, et définitivement, lycée Louis-le-Grand en . On peut d'ailleurs noter que les deux nomenclatures Louis le Grand et Louis-le-Grand sont valables.

À la rentrée 1880, notamment à cause du trop grand nombre de nouveaux d'élèves, le lycée est contraint d'installer des baraquements dans sa cour[7].

Ensemble de bâtiments disparates délabrés, situé au milieu d'une zone dense, obligé d'avoir recours à des annexes (petits lycées) qui acquièrent pourtant rapidement leur indépendance scolaire (lycée Michelet de Vanves en 1864 et lycée Michelet de Paris en 1891), le lycée Louis-le-Grand est reconstruit entre 1885 et 1888. Ces travaux permettent aussi d'élargir la rue Saint-Jacques et la rue Cujas adjacentes. La nouvelle façade, due à l'architecte Charles Le Cœur, substitue à l'ancienne porte en chêne cinq grandes ouvertures vitrées[7].

En parallèle, le lycée obtient de la Sorbonne, reconstruite au même moment, le percement de la galerie Gerson, juste en face du lycée, afin d'éviter à ses élèves d'avoir à faire le tour de la rue Saint-Jacques pour gagner l'université. Souhaitant comme bien d'autres établissements éviter l'agitation de la rue, il participe à faire échouer en 1906 un projet de tramway électrique qui devait remonter la rue Saint-Jacques. Encore au début des années 2000, aucun bus n'emprunte le tronçon situé devant le lycée[7].

En mars 1883, réagissant à l'exclusion d'un de leurs camarades, des élèves commettent des actes de vandalisme au sein du lycée (dortoirs saccagés, vitres brisées, etc.). L'affaire est médiatisée dans la presse, les dégâts sont évalués à 20 000 francs et une centaine d'élèves finit par être exclue[8].

Le 23 mars 1918, durant la première Guerre mondiale, un obus lancé par la Grosse Bertha explose dans le lycée Louis-le-Grand situé au no 123 rue Saint-Jacques[9].

Le lycée dans les années 1960

Dans les années 1960, des élèves du lycée Louis-le-Grand participent au mouvement contre la guerre du Vietnam, souvent animé par des fils de résistants. Parmi eux se trouvent deux des principaux leaders du mouvement lycéen de Mai 68, Maurice Najman et Michel Recanati, qui déclenchent des heurts avec l'extrême droite au Quartier latin. Des manifestations et contre-manifestations ont lieu presque quotidiennement. Populaires chez une partie de la jeunesse des lycées du Quartier latin, elles servent à recruter des lycéens. Parmi eux Jean Paul Cruse[10], fils d'un résistant[10], racontera que le Comité Vietnam de Base de Louis-le-Grand, où il est élève avec Antoine de Gaudemar, plus tard cofondateur de Libération, regroupait 150 élèves[10]. Le , l'assemblée générale des Comités d'action lycéens (CAL) a lieu au lycée Louis le Grand.

Après Mai 68, la violence continue dans plusieurs lycées, y compris à Louis-le-Grand. En fait l'année scolaire 1968-1969 a été la plus agitée de cette période, non pas tant en termes de violence, mais plutôt sous forme d'une agitation politique permanente : réunions, édition d'affiches et de tracts, grèves, graffitis omniprésents, comme celui présent à l'entrée de la salle des professeurs : « Salle des chiens de garde de la bourgeoisie ». L'essai École nous t’aimons, école nous te détestons apporte un témoignage direct d’un ancien élève du lycée sur cette période[11]. Le , Le Monde recense 34 militants des CAL exclus en région parisienne et le , Jean Tibéri, député gaulliste, est agressé par des militants du CAL Louis-le-Grand[12],[13]. Le , la police intervient dans le lycée.

Dénomination

Au fil de son histoire, le lycée a porté plusieurs noms : lycée de Paris (1803-1804), lycée impérial (1804-1814), collège royal Louis-le-Grand (1814-1848), lycée Descartes (1848-1849), lycée puis lycée impérial Louis-le-Grand (1849-1870), lycée Descartes (1870-1873) et lycée Louis-le-Grand (depuis 1873)[7].

Le lycée aujourd'hui

Le bâtiment de la cour Victor-Hugo du lycée Louis-le-Grand.

La situation actuelle

Depuis le début du XXe siècle, le lycée Louis-le-Grand a connu d'importants travaux. 1995 marque le début d'une vaste entreprise de rénovation qui donne au lycée son aspect actuel.

Le lycée, actuellement dirigé par Joël Bianco, accueille plus de 1 800 élèves (environ 920 élèves en secondaire et 900 élèves en classes préparatoires (CPGE)). Parmi les classes préparatoires, les classes scientifiques regroupent 60 % des élèves CPGE, tandis que les classes littéraires représentent 25 % et les classes commerciales 15 % des élèves. Presque 10 % des élèves sont de nationalité étrangère (on compte plus de 40 nationalités différentes, en particulier dans les sections du secondaire dites européenne et orientale). Le lycée est également doté d'un internat d'une capacité d'accueil de 339 élèves, garçons et filles, inscrits en classes préparatoires.

Les classes

Le lycée Louis-le-Grand compte une quarantaine de classes, principalement scientifiques ; il y a environ 920 élèves répartis dans 25 classes pour le second cycle et environ 900 étudiants répartis dans 21 classes préparatoires aux grandes écoles.

En seconde, on dénombre sept classes de même niveau, proposant des enseignements d'exploration tels que les sciences économiques et sociales (SES), Littérature et Société, les Méthodes et Pratiques scientifiques (MPS) et l'initiation aux sciences de l'ingénieur (ISI), depuis 2007 ; on trouve en option le grec ancien et le latin. En première et en terminale, il y a chaque fois sept classes scientifiques dont deux à profil sciences de l'ingénieur (SI) (seule une moitié de la classe suit l'option SI), une classe littéraire et une classe technologique scientifique (STI2D : sciences et technologies de l'industrie et du développement durable). À ces deux niveaux, on peut noter des distinctions entre les classes : la S1 est traditionnellement considérée comme une classe « d'élite »[réf. nécessaire] (notamment en mathématiques où les élèves suivent un programme particulièrement poussé) ; la S6, qui va de la seconde à la terminale, est une section européenne. Elle comprend quatre heures d'enseignement renforcé en LV1-Anglais et une heure de SVT en anglais, en plus par semaine[14].

Il existe aussi depuis 2007 une section orientale chinoise dans laquelle entrent de droit tous les élèves qui étudient le chinois en LV2 ou en LV1. Les élèves de cette section sont dispersés sur plusieurs classes et se retrouvent pour les cours de chinois. On distingue un groupe scolaire normal destiné à ceux qui ont démarré l’apprentissage du chinois en 5e et un groupe avancé pour ceux qui ont déjà une bonne pratique de la langue. Les élèves suivent de plus 1 h/semaine de mathématiques en chinois ; cet enseignement est déconnecté des cours habituels de mathématiques. Cela permet d’approfondir l’étude de la langue et de s’initier au vocabulaire scientifique en chinois ; il débouche en terminale sur une épreuve orale optionnelle au baccalauréat que les élèves obtiennent avec la mention « orientale chinoise ».

En ce qui concerne les classes préparatoires aux grandes écoles, le lycée accueille la filière scientifique (en première année quatre MPSI et deux PCSI et en seconde année 5 classes de MP (4 MP* et 1 MP), 3 de PC* et une de PSI*), la filière littéraire (deux lettres supérieures — hypokhâgnes — et deux premières supérieures — khâgnes — A/L classique) et la filière économique ECS (première et deuxième année).

Le musée scientifique

Lors d'une rénovation des locaux dans les années 1970, Pierre Provost, alors professeur agrégé de sciences physiques au lycée, a eu l'idée visionnaire pour l'époque, de préserver l'ancien matériel expérimental des laboratoires de sciences physiques (aussi bien celui qui servait pour les recherches des enseignants que celui qui avait un rôle didactique).

La Maison des Lycéens

Pour promouvoir les clubs, soutenir des actions lycéennes et mettre en place des réunions culturelles et des festivités, une organisation à but non lucratif, la Maison des Lycéens du lycée Louis le Grand ou MDL Louis le Grand, a été mise en place à la rentrée 2013-2014. Cette association, dont le fonctionnement est assuré par les élèves eux mêmes, a pour principal objectif de permettre à ceux qui le souhaitent, qu'ils soient étudiants ou bien membres de la communauté éducative, de concourir à la vie du lycée dans les domaines culturels, sociaux et sportifs, au travers d'actions diverses et variées. La Maison des Lycéens accompagne notamment la création théâtrale au lycée : chaque année, plusieurs pièces sont montées en autonomie par les élèves et présentées à la fin de l'année scolaire dans l'amphithéâtre Patrice Chéreau. Elle travaille souvent de pair avec le Conseil des délégués pour la vie lycéenne du lycée Louis le Grand.

Le Cycle pluridisciplinaire d'études supérieures

Une partie du Cycle pluridisciplinaire d'études supérieures (CPES) de PSL se déroule à Louis-le-Grand[15]. Créé par PSL et le Lycée Henri-IV, le CPES constitue une formation d'excellence unique en France, combinant :

  • le meilleur des classes préparatoires aux grandes écoles : intensité et qualité des cours, encadrement et suivi pédagogique, effectifs limités ;
  • le meilleur des premiers cycles universitaires : apprentissage de l’autonomie, diversité des choix de spécialisation, la formation par la recherche.

Le reste de la formation s'effectue principalement dans les établissements de PSL du quartier Latin : Lycée Henri-IV, École normale supérieure, École des Mines, ESPCI...

Quelques chiffres

Classement du lycée

En 2017, le lycée se classe 6e sur 109 au niveau départemental en termes de qualité d'enseignement, et 18e au niveau national[16]. Le classement s'établit sur trois critères : le taux de réussite au bac, la proportion d'élèves de première qui obtient le baccalauréat en ayant fait les deux dernières années de leur scolarité dans l'établissement, et la valeur ajoutée (calculée à partir de l'origine sociale des élèves, de leur âge et de leurs résultats au diplôme national du brevet)[17].

En 2018, Louis-le-Grand est classé 3e meilleur lycée de France selon le classement annuel du journal Le Figaro[18].

Classement national du lycée
Source 2017 2018 2019 2020 2021
Le Figaro 3e 27e[19]
L'Étudiant
L'Express 12e[20] 12e[21]

Le concours général

Dès la création du concours général en 1744, le lycée Louis-le-Grand y obtient d’excellents résultats. Par exemple, Baudelaire obtint un prix dans la composition de vers latins[réf. nécessaire].

Nombre de lauréats au concours général
20012002200320042005200620072008200920102011201220132014 2015 2016 2017 2018 2019 2020 2021
Nombre de lauréats111316161810211381024211924 17 12 20 28 26 épreuves annulées

Classement des CPGE

Le classement national des classes préparatoires aux grandes écoles (CPGE) se fait en fonction du taux d'admission des élèves dans les grandes écoles.

En 2020, L'Étudiant donnait le classement suivant pour les concours de 2019 :

Filière Élèves admis dans
une grande école*
Taux
d'admission*
Taux moyen
sur 5 ans
Classement
national
Évolution
sur un an
ECS[22] 36 / 41 élèves 88 % 81 % 4e
sur 113
1
Khâgne A/L[23] 24 / 111 élèves 22 % 28 % 9e
sur 33
6
MP / MP*[24] 131 / 208 élèves 63 % 64 % 3e
sur 113
3
PC*[25] 67 / 118 élèves 57 % 64 % 5e
sur 106
1
PSI*[26] 38 / 45 élèves 85 % 85 % 3e
sur 118
1
Source : Classement 2020 des prépas - L'Étudiant (Concours de 2019).
* le taux d'admission dépend des grandes écoles retenues par l'étude. En filières ECE et ECS,
ce sont HEC, ESSEC, et l'ESCP. Pour les khâgnes, ce sont l'ENSAE, l'ENC, les 3 ENS, et 5 écoles
de commerce (HEC, ESSEC, ESCP, EM Lyon et EDHEC). En filières scientifiques, ce sont de 11 à
17 écoles d'ingénieurs qui ont été retenues selon la filière (MP, PC, PSI, PT ou BCPST).

Direction

  • Abbé Gardin du Mesnil (1764-1770)
  • Abbé Poignard (1770-1778)
  • Denis Bérardier (1778-1788)
  • Jean-Louis Romet (1788-1791)
  • Jean-François Champagne (1791-1810)
  • Louis-Joseph Sermand (1810-1815)
  • Louis Gabriel Taillefer (1815-1819)[27].
  • François Christophe Malleval (1819-1823)[28].
  • Nicolas Bertot (1823-1824)
  • Pierre Laurent Laborie (1824-1830)
  • Jules Amable Pierrot-Deseilligny (1830-1845)[29].
  • Jacques Rinn (1845-1853)
  • Bernard Forneron (1853-1856)[30].
  • Jean-Baptiste Antoine Jullien (1856-1864)[31].
  • Frédéric Jules Edmond Didier (1864-1868)
  • Julien Girard (1868-1878)[32] ;
  • Charles Gidel (1878-1892) ;
  • Désiré Blanchet (1892-1895) ;
  • Alexandre Gazeau (1895-1909) ;
  • Georges Ferté (1909-1929) ;
  • Émile Abry (1929-1931) ;
  • Émile Berrod (1931-1938) ;
  • Lucien Chattelun (1938-1941) ;
  • Camille Gibelin (1941-1955) ;
  • Boyé (1942-1944, intérim) ;
  • Raymond Schiltz (1955-1968) ;
  • Albert Praud (1968-1969) ;
  • Paul Deheuvels (1969-1991) ;
  • Yves de Saint-Do (1991-1997) ;
  • Joël Vallat (1997-2012)[33] ;
  • Michel Bouchaud (2012-2015)[34] ;
  • Jean Bastianelli (2015-2020)[35],[36].
  • Joël Bianco (depuis 2020)

Personnalités liées au lycée

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Enseignants

Par ordre alphabétique :

Hommes et femmes de lettres, philosophes

Artistes

Scientifiques

Personnalités politiques

Autres personnalités

Images

Dans la culture populaire

En 2014, une séquence du film Les Trois Frères : Le Retour est tournée au lycée Louis-le-Grand. Didier Bourdon, alors vendeur par correspondance de jouets sexuels, fait croire à son entourage qu'il est professeur de philosophie dans cet établissement. Son frère, Bernard Campan, lui donne rendez-vous après un supposé cours, pensant qu'il travaille réellement là-bas. On y découvre Didier sortir du lycée, après avoir réussi à y rentrer par discrétion, appuyant la supercherie[41].

Notes et références

  1. Aurel Ramat, Le Ramat typographique, éditions Charles Corlet, 1994, 127 pages (ISBN 2-85480-468-6 et 978-2854804683), fournit à la page 63 les exemples suivants : « J’aime Louis le Grand (lui-même) » et « J’aime Louis-le-Grand (le lycée) ».
  2. Copie de l’Édit signé le 7 janvier 1595 par Henri IV à Poitiers, in Charles Sauvestre, Instructions secrètes des Jésuites, p. 164-166, Ed. Dentu, 1878.
  3. Gustave Dupont-Ferrier 1925. Du Collège de Clermont au Lycée Louis-le-Grand (1563-1920), Tome III, p. 354-356.
  4. Gustave Dupont-Ferrier 1925. Du Collège de Clermont au Lycée Louis-le-Grand (1563-1920), Tome III, p. 391-398.
  5. Historique sur le site de l’INALCO.
  6. Pierre-Thomas-Nicolas et Magny Hurtaut, Dictionnaire historique de la ville de Paris et de ses environs, Paris, (lire en ligne), p. 462
  7. Marc Le Cœur, « Les lycées dans la ville: l’exemple parisien (1802-1914) », Histoire de l'éducation, 90 | 2001, p. 131-167.
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Annexes

Bibliographie

  • Victor Chauvin, Histoire des lycées et collèges de Paris : suivie d'un appendice sur les principales institutions libres et d'une notice sur le concours général, Librairie de L. Hachette et Cie, Paris, 1866, p. 11-60, 175-184 (lire en ligne)
  • Du Collège de Clermont au Lycée Louis-le-Grand (1563-1920), Gustave Dupont-Ferrier, Éditions de Boccard, 3 vol., 1921-1925
  • Le lycée Louis le Grand, Maurice Donnay, éditions Gallimard (NRF), collection Collèges et Lycées, 1939
  • Les Heures difficiles de Louis-le-Grand (1939-1945) Témoignages, auto-édité par Hubert Legros, 1997 (ISBN 2-9511994-0-6)
  • Le Lycée Louis-le-Grand, ouvrage collectif, édition Gérard Klopp, 1997 (ISBN 2-906535-06-0)
  • Bruno Frappat, Pouvoir « Mao-spontex » à Louis-le-Grand, Le Monde, , [lire en ligne].
  • Marc-Antoine Charpentier, Catherine Cessac Fayard 2004, Les Jésuites, L'église et le théâtre, chap. VII, p. 207

Articles connexes

Liens externes

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