Raymond Naves

Raymond Naves (né le , mort le ) est un professeur français déporté en Allemagne, mort pour la France au camp d’Auschwitz pour ses idées et pour son action dans la Résistance.

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Biographie

Raymond, Paul, Eugène Naves est né dans le 7e arrondissement de Paris le , fils de François, Paul, Raymond Naves, rédacteur aux Finances et de Marthe, Marie, Victorine Quetineau. Il a vécu sa jeunesse à Toulouse où il passe le baccalauréat. Admis en 1920 au concours d'entrée à l'École normale supérieure, il obtient l'agrégation de lettres en 1923. Par la suite, il devient professeur de littérature française à l'université de Toulouse. Il est engagé dans le parti socialiste, la SFIO ; son père, membre du même parti, avait été conseiller municipal de Toulouse. Au début de la guerre, Raymond Naves est pacifiste, mais il entre assez rapidement dans la Résistance sous les conseils de Paul Dottin. Il devient membre du comité départemental de libération, au sein duquel il est désigné pour devenir le maire provisoire de Toulouse au moment de la Libération. Refusant la clandestinité pour que ses étudiants continuent à bénéficier de ses cours et de son attention, il est arrêté à son domicile par les Allemands le  ; c'est Raymond Badiou, professeur agrégé de mathématiques au lycée de garçons de Toulouse, qui lui succédera. Un lycée de Toulouse porte le nom de Raymond Naves.

En collaboration avec Gustave Lanson, il a publié Les Extraits de Voltaire et Les Philosophies du XVIIIe siècle, le XVIIIe siècle étant son siècle de prédilection. Il éditera la Correspondance de Voltaire et le Dictionnaire philosophique du même Voltaire, avant de s’attaquer à un travail très complet sur Le Prince de Machiavel et L'Anti-Machiavel de Frédéric II.

Puis il écrit le Guide de l’étudiant, guide ayant pour ambition de faire connaître Voltaire aux jeunes. Il écrivit également un recueil de poèmes intitulé Vivaces[1]. Un peu plus tard, il veut écrire L’Aventure de Prométhée, livre en trois volumes. Hélas, il ne peut publier que le premier volume intitulé La Patience. Les deux autres furent détruits, brûlés par la Gestapo.

Il devait occuper le poste de maire de Toulouse à son retour de déportation, qui n'advint jamais[2].

Raymond Naves a eu un fils, Francis, qui, adolescent, a assisté à l'arrestation de son père. Haut fonctionnaire, il a tout abandonné dans les années 1960 pour se consacrer à la peinture.

Références

  1. Recueil réédité en 2014, sur internet, aux éditions thebookedition.com
  2. Destrem et Llabres 1994, p. 148

Bibliographie

  • Louis Destrem et Claude Llabres, Toulouse en noir et blanc : les années de guerre 1939 / 1944, Editions Milan, (ISBN 2-84113-010-X)
  • Toulouse, 1940-1944, par Jean Estèbe, aux éditions Perrin, 1996.
  • Pierre Petremann, Raymond Naves, un humaniste en résistance, Éditions Loubatières, (ISBN 978-2-86266-778-2)

Liens externes

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