Paul Fort
Paul Fort est un poète et dramaturge français[1], né le à Reims (Marne)[2] et mort le à Montlhéry (Essonne).
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Nom de naissance | Jules-Jean-Paul Fort |
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Naissance |
Reims, Marne (France) |
Décès |
Montlhéry, Seine-et-Oise (France) |
Activité principale |
Genres |
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Il est l'auteur d'une œuvre poétique abondante, réunie dans les Ballades françaises, mêlée de symbolisme, de simplicité et de lyrisme, utilisant le plus souvent le verset.
Biographie
Origine et formation
Jules-Jean-Paul Fort naît rue Caqué, à Reims, où son père est agent d'assurances. Il passe sa petite enfance à l’angle de la place Myron Herrick et de la rue du Clou-dans-le-Fer. En 1878, son père conduit sa famille à Paris. Paul Fort suit ses études secondaires au lycée Louis-le-Grand et entre en relations avec Pierre Louÿs et André Gide, tous deux élèves de l'École alsacienne.
Expérience théâtrale
Il fréquente le café Voltaire, quartier-général des poètes symbolistes. Il rédige en 1889 un manifeste en faveur de la création d'un théâtre représentatif de ce groupe, qui rompt avec la scène naturaliste qui prévaut notamment au Théâtre Libre créé par André Antoine en 1887, ce qui motive son expulsion du lycée.
Voulant offrir une scène à Maurice Maeterlinck, dont il admirait les drames, il crée en 1889, avec Lugné-Poe, le Théâtre d'Art qui devint en 1893 le théâtre de l'Œuvre. Ce théâtre participa à révéler au public français les dramaturges nordiques Henrik Ibsen et August Strindberg.
L'avant-guerre
L'aventure théatrale s'étant achevée, il se consacre à la poésie. Il donne ses premiers poèmes au Mercure de France en 1896. Ces poèmes constituent le début des Ballades françaises (17 volumes écrits entre 1922 et 1958). Il entreprend la publication de revues comme Le Livre d'art en 1892 qu'il relancera en 1896 avec Maurice Dumont. Avec ce dernier, il édite L'Épreuve, Journal-Album d'art en 1894.
Il organisa dès 1903, des réunions de lecture poétique tous les mardis à la Closerie des Lilas. En 1905, il lance avec Moréas et Salmon la revue Vers et Prose, qui éditera notamment Guillaume Apollinaire, Max Jacob, Pierre Louÿs. Il la dirige avec Paul Valéry. Pierre Louÿs qui rédige la préface au premier volume, définit les Ballades comme des petits poèmes en vers polymorphes ou en alexandrins familiers, mais qui se plient à la forme normale de la prose et qui exigent (ceci n'est point négligeable) non pas la diction du vers, mais celle de la prose rythmée. Le seul retour, parfois, de la rime et de l'assonance, distingue ce style de la prose lyrique.
Fait commandeur de la Légion d'honneur, il contribua à donner au quartier du Montparnasse, à Paris, sa renommée artistique. En 1920, il y fait venir le jeune peintre japonais Ruytchi Souzouki qu'il a découvert au Brésil[3]. Il fut élu « prince des poètes » en 1912 à la suite d'un referendum organisé par cinq journaux : Gil Blas, Comœdia, La Phalange, Les Loups et Les Nouvelles. 350 auteurs votèrent pour Paul Fort, qui succédait à Verlaine, Mallarmé et Léon Dierx.
En , il conduisit à l'autel sa fille Jeanne, âgée de seize ans, qui épousait le peintre futuriste Gino Severini. Ce dernier eut pour témoins, Guillaume Apollinaire et Marinetti, l'auteur du Manifeste du Futurisme. Néanmoins, Apollinaire, dans une lettre du à Madeleine Pagès, écrit : « J'ai reçu le bulletin lyrique idiot où Paul Fort prince des poètes à la manque, chante les batailles de loin et en un langage vraiment stupide. »
Poète officiel de la Troisième République
Il fut l'un des principaux membres du jury du Prix Jeunesse, créé en 1934. En 1936, candidat à l'Académie française, il retire sa candidature trois mois plus tard[4]. Il est ensuite candidat à l'Académie Goncourt en 1943 face à André Billy, au siège de Pierre Champion, décédé en , il ne sera pas élu même si l'élection de Billy, soumise aux réticences de quelques académiciens, ne fut validée qu'après la Libération[5].
Nommé chevalier de la Légion d'honneur en 1920, il fut promu officier en 1925 puis commandeur en 1953.
Comme Paul Fort est venu s'installer à Nantes durant la seconde guerre mondiale, un petit cercle littéraire se forme autour de lui: Robert de la Croix n'est pas le moins enthousiaste autour du vieux maître toujours coiffé d'un béret rabattu sur l'oreille[6]. A lui seront dédiés les Ballades nantaises. Aussi, après la Libération, quand plusieurs libraires nantais veulent créer une revue littéraire, font-ils appel au jeune marin, Robert de La Croix, saisi par la poésie, le chargeant de la rédaction en chef du nouveau titre: Horizon.
Paul Fort fut présent sur une première liste d'auteurs frappés d'une interdiction de publier par le CNE (Comité national des écrivains, organe de la Résistance intellectuelle) à la fin de la guerre, puis à nouveau sur une liste de gens de lettre publiée au Journal officiel du 26 juin 1946[7].
Il revint officiellement à Reims, en 1954, inaugurer une exposition qui lui était consacrée à la bibliothèque Carnegie.
En 1956, il épousa Germaine Pouget (1893-1980), fille de Léo d'Orfer[8]. Son neveu Robert épousa en 1911 la fille d’Alfred Vallette (1858-1935), directeur du Mercure de France, et de Marguerite Eymery (1860-1953), femme de lettres connue sous le nom de Rachilde. Sa fille Jeanne était l'épouse du peintre italien Gino Severini.
Paul Fort repose à Montlhéry dans sa propriété d'Argenlieu.
Œuvres
- Poésie
- Les Ballades françaises, environ 40 volumes, 1896-1958
- Florilège des ballades françaises, L'amitié par le livre, 1941
- Ballades nantaises, Aux portes du Large, 1947
- Théâtre
- La Petite Bête, comédie en un acte, en prose, Paris, Théâtre d'Art,
- Louis XI, curieux homme, chronique de France en 6 actes, 1921
- Ysabeau, chronique de France en 5 actes, Paris, Théâtre de l'Odéon,
- Le Camp du Drap d'or, chronique de France en 5 actes, 1926
- L'Or, chronique de France, en 3 actes, suivi de Ruggieri, chronique de France, en 1 acte, Paris, Théâtre de l'Odéon,
- Guillaume le Bâtard, ou la Conquête de l'Angleterre, chronique de France en 5 actes, 1928
- L'Assaut de Paris, chronique de France en 4 actes, 1933
- Coups du heurtoir, mystère de Noël en 3 scènes, 1943
- Varia
- Histoire de la poésie française depuis 1850, avec Louis Mandin, 1926
- Mes mémoires : Toute la vie d'un poète (1872-1943), 1944
Quelques-uns de ses poèmes furent mis en musique et chantés par Georges Brassens : La Complainte du petit cheval blanc, La Marine, Comme hier, Si le bon Dieu l'avait voulu.
Le poème La ronde autour du monde a été traduit en italien, et mis en musique par le chanteur istrien Sergio Endrigo. Un texte extrait des Ballades françaises : La Grande Ivresse, a été mis en musique par le compositeur François Weigel en 2009 (commande de la ville de Reims pour le vingtième anniversaire du festival des Flâneries musicales).
Le , Paul Fort enregistre La Voix des Bœufs, La Grande ivresse et La Ronde autour du monde aux Archives de la Parole, documents sonores conservés à la Bibliothèque nationale de France et consultables dans Gallica[9].
Hommages
- André caplet, Cinq Ballades françaises sur des poèmes de Paul Fort (1920)
- 1. Cloche d'aube
- 2. La Ronde
- 3. Notre chaumière en Yvelines
- 4. Songe d'une nuit d'été
- 5. L'Adieu en barque
- L'Hymne à la naissance du matin (d’après Paul Fort), 1920 Plusieurs écoles et collèges français portent son nom, dont un collège dans sa ville natale.
- Une rue du 14e arrondissement de Paris porte son nom, ainsi qu'une salle de spectacle à Nantes sur la place Talensac.
- Georges Brassens, qui mit en musique plusieurs poèmes de Paul Fort, composa également un poème en son hommage : L'Enterrement de Paul Fort.
- Ferdinand Desnos a peint un tableau intitulé Le Poète Paul Fort à la Closerie des Lilas.
- Paul Fort joue son propre rôle dans le film Si Paris nous était conté, de Sacha Guitry, en 1955.
Notes et références
- « Les grandes voix françaises : anthologie des poètes français contemporains Fort, Paul », sur Bibliothèques spécialisées de la Ville de Paris (consulté le )
- Acte de naissance sur geneanet.org.
- « Ruytchi Souzouki, un artiste japonais à Paris », sur deneulin.fr (consulté le )
- Lettres à l'Académie française (préf. Hélène Carrère d'Encausse, éd. Christophe Carlier), Paris, Les Arènes, , 232 p. (ISBN 978-2-35204-102-3), p. 170-173.
- Joseph Marc Bailbé (dir.) et al., Jean de La Varende, écrivain de la fidélité, Université de Rouen, coll. « Centre d'Art, Esthétique et Littérature » (no 174), (ISBN 978-2-87775-737-9, lire en ligne), p.93
- Dans son journal, Paul Léautaud écrit, à la date du 18 avril 1941 : "Il a pris un visage extrêmement curieux, plein d'intérêt, ses traits encore plus accusés. Resté mince. Coiffé d'un béret. Un long pardessus noir à la boutonnière duquel une grosse rosette de la Légion d'honneur. Un pantalon flottant et trop court pour lui." Etc. dans Journal littéraire, tome III, Mercure de France, 1987, p.325.
- « Épuration chez les artistes et des écrivains », Le Monde, (lire en ligne)
- Nécrologie, dans Léon Treich (direction), Almanach des lettres françaises et étrangères, Paris, Georges Crès & Cie, p. 13 — sur remydegourmont.org.
- [Archives de la parole]. , La voix des boeufs ; La grande ivresse ; La ronde autour du monde / Paul Fort, aut. ; Paul Fort, voix, (lire en ligne)
Annexes
Bibliographie
- Georges-Armand Masson, Paul Fort, son œuvre, portrait et autographe : Document pour l'histoire de la littérature française, Paris, éd. du Carnet Critique, 1922, 58 p.
- Georges Delaquys, « Paul Fort », en couverture un portrait de Paul Fort par Bernard Bécan, Les Hommes du jour n°58, Éditions Henri Fabre, 1933.
- Collectif, Hommage à Paul Fort, prince des poètes, Paris, numéro spécial de la revue Flammes vives, 1952.
- Marie-Thérèse Donnay, Le Paul Fort que j'ai connu, Paris, Debresse, 1961.
- Pierre Béarn, Paul Fort, Paris, Seghers, 1965.
- Antoine Antonakis et François Fort, Paul Fort à Montlhéry, ou le Poète est dans le pré, édition du Soleil Natal, 1990.
Liens externes
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- WorldCat Id
- WorldCat
- Poèmes de Paul Fort sur le site de l'école David-Régnier-Paul-Fort
- Notice de Paul Fort (78 tours numérisé) sur le site de la Médiathèque musicale de Paris
- Vidéo de Georges Brassens parlant de Paul Fort en sur le site de l'INA
- Dunes, Colloque Henri Tomasi et la Méditerranée (Marseille, 25-)
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