Comœdia (journal)

Comœdia est un journal culturel de presse écrite français fondé par Henri Desgrange, ayant paru du au et du au comme quotidien, puis du au de façon hebdomadaire[1]. Le titre disparaît après cette date.

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Comœdia

Une du 1er janvier 1909.

Langue Français
Périodicité Quotidienne
Date de fondation 1907
Date du dernier numéro 1944
Ville d’édition Paris

Propriétaire Henri Desgrange
Rédacteur en chef Gaston de Pawlowski
ISSN 1247-6757

Il a eu plusieurs suppléments parmi lesquels :

  • Comœdia illustré (1908-1936), journal artistique bimensuel (qui fusionne avec Le Théâtre)[2] ;
  • Comœdia-journal (1926-1936), quotidien.

Entre 1952 et 1954 paraît ensuite sous le nom de Paris-Comœdia un « hebdomadaire du spectacle » dirigé par Jacques Chabannes.

Histoire du support

C'est Henri Desgrange, l'inventeur du Tour de France et le fondateur du journal L'Auto-Vélo (en 1900), qui finance le lancement du journal Comœdia[3].

Vendu 5 centimes et totalisant quatre pages illustrées, Comœdia a été de 1907 à 1914, puis de 1919 à 1937, le principal quotidien français à ne traiter que d'informations culturelles. Il fut longtemps le seul à mettre en avant les arts et les lettres tous les jours et en une. Sa ligne directrice est la scène (théâtre, spectacle vivant, cinéma, musique, danse) et les arts plastiques.

Venu du monde cycliste, Gaston de Pawlowski souhaitait « susciter la renaissance active et efficace du seul éducateur des foules qui vaille qu'on s'en occupe, je veux dire du Théâtre »[4]. Mais ses colonnes ne négligent pas pour autant l'actualité. Du temps de Pawlowski, un homme curieux de tout et ouvert à la modernité, Comœdia accueille en ses pages l'avant-garde de la critique. Guillaume Apollinaire et André Rouveyre y publient leurs découvertes artistiques.

Avant 1914, le siège est au 27 boulevard Poissonnière.

Le journal participe à l'organisation de plusieurs élections de Miss France dans l'entre-deux-guerres.

Des contributeurs talentueux

Gaston de Pawlowski en fut le rédacteur en chef de 1907 à 1914. Il y fit paraître entre autres des textes littéraires originaux, comme Le Rire jaune de Pierre Mac Orlan, paru en feuilleton en 1913. Puis André Lang, qui avait commencé pigiste en 1912, prend la tête de la rédaction en 1924.

Le supplément bimensuel, vendu 50 centimes, illustré de photographies et de dessins en couleurs est confié dès le 15 décembre 1908 à Maurice de Brunhoff (1861-1937).

René Clair fut dès 1919 directeur du supplément cinéma de Théâtre et Comœdia illustré, tandis que le dramaturge et scénariste Paul Nivoix est rédacteur au journal entre 1920 et 1924.

Pendant la guerre

Durant l’Occupation, Comœdia devient un hebdomadaire sous la direction de René Delange[5], puis bimensuel, à partir de janvier 1944. Tiré en moyenne à 45 000 exemplaires, il bénéficie de plumes de qualité : Marcel Arland dirige la section littéraire à laquelle participent également Henry de Montherlant, Jean Giono, Jean Paulhan, Jacques Audiberti, Jean Cocteau, Colette, Paul Valéry, Paul Claudel, Marcel Jouhandeau ; Pierre du Colombier assure la chronique des arts ; Jean-Louis Barrault y écrit fréquemment ; Arthur Honegger s'occupe de la musique ; on y trouvera aussi la signature de Jean-Paul Sartre qui, tout comme Simone de Beauvoir, entretient des liens amicaux avec Delange[6]. René Delange est un intime du Sonderführer Gerhard Heller, « protecteur » allemand des lettres françaises [7].

À la Libération, le journal fait l'objet d'une enquête mais Delange n'est pas inquiété. Comœdia, dont la publication s'est interrompue le 17 août 1944, ne reparaîtra pourtant pas.

Galerie

Notes

  1. Notice BNF
  2. Le Théâtre et Comœdia illustré entre janvier 1922 et mai 1926.
  3. Jacques Lablaine, L'Auto-Vélo. Le Journal précurseur du Tour de France, L'Harmattan, 2010, p. 140.
  4. Nathalie Léger, in Dictionnaire des lettres françaises : le XXe siècle, Paris, Le Livre de Poche, 1998 - cité par Le Guichet du savoir, en ligne.
  5. O. Gouranton (1997), infra.
  6. (en) Julian Jackson, France : The Dark Years, 1940-1944, Oxford, Oxford University Press, , 660 p., 24 cm (ISBN 978-0-19-820706-1, lire en ligne). Gibert Joseph, Une si douce occupation, Albin Michel, 2017, chap. 8 "Comœdia".
  7. voir Une si douce Occupation... - Simone de Beauvoir et Jean-Paul Sartre (1940-1944), Gilbert Joseph, Albin Michel, 1991.

Voir aussi

Bibliographie

  • 1re Chambre du Tribunal de La Seine. Assignation du 8 novembre 1907.
  • Olivier Gouranton, « Comœdia, un journal sous influences », Des revues sous l'Occupation, numéro spécial de La Revue des revues, no 24, 1997, p. 111-119.

Liens externes

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