Empire carolingien

L'Empire carolingien est le résultat de l'expansion territoriale du Royaume Franc sous l'influence de la dynastie carolingienne pendant le haut Moyen Âge. Il s'étend de l'Europe occidentale à l'Europe centrale.

Pour les articles homonymes, voir Empire romain (homonymie) et Empire d'Occident.

Empire carolingien

800843/924


Monogramme autographe de Charlemagne.
Étendue de l'Empire carolingien en Europe.
Informations générales
Statut Monarchie
Capitale Metz, puis Aix-la-Chapelle
Langue(s) Latin classique, français germanique (francique rhénan)[1]
Religion Christianisme
Monnaie Denier d'argent
Superficie
Superficie 1 200 000 km2 (814)[2],[3]
Histoire et événements
754 Donation de Pépin le Bref, au pape Étienne II par laquelle les États pontificaux sont créés.
768 Début du règne de Charles Ier le Grand, ou Charlemagne
781 Charlemagne impose une monnaie unique (le denier d'argent) à tout le royaume afin de l'unifier.
789 Par le capitulaire Admonitio generalis, Charlemagne décrète la création d'écoles dans chaque évêché et le baptême des enfants avant l'âge d'un an. Mise en place de missi dominici (un comte et un évêque) chargés de recueillir le serment de fidélité au roi et d'inspecter les 300 comtés de l'Empire.
Âge des Vikings, marqué dans l'Empire franc par le siège de Paris puis par les incursions dans ce qui deviendra le duché de Normandie.
800 Charlemagne est couronné empereur à Rome. Adoption du calendrier de l'ère chrétienne.
813 Le concile de Tours ordonne que les prêches soient faits en langue vulgaire et non plus en latin, afin d'être compris par tous.
842 Serments de Strasbourg promulgués entre Charles le Chauve et Louis le Germanique contre leur aîné Lothaire Ier : acte de naissance de la langue française romane.
843 Traité de Verdun : les trois fils de Louis le Pieux se partagent l'Empire, qui est alors dissout en trois royaumes : la Francie occidentale, la Francie médiane, et la Francie orientale (Germanie).
855 Traité de Prüm : division de la Francie médiane de Lothaire Ier entre ses trois fils.
870 Traité de Meerssen : Charles le Chauve et Louis le Germanique se partagent la Lotharingie, le royaume de leur neveu Lothaire II.
877 Promulgation du capitulaire de Quierzy, considéré comme fondateur de la féodalité par l'hérédité des honneurs. Charles le Chauve meurt. Son règne aura été celui de l'apogée artistique de la renaissance carolingienne.
924 Mort de Bérenger Ier, dernier empereur d'Occident couronné.
962 Fondation du Saint-Empire romain germanique
987 Louis V, dernier roi franc carolingien, meurt sans descendance. Élection d'Hugues Capet avec l'appui de l'Église et des Ottoniens. Fondation de la troisième race des rois de France : la dynastie capétienne. Instauration du principe de primogéniture masculine pour la succession au trône.
Empereurs d'Occident
Charles Ier, dit Charlemagne
Louis Ier
Lothaire
Louis II
Charles II
Charles III
Guy
Lambert
Arnulf
Louis III
Bérenger

Amorçé par Pépin le Bref, premier souverain de cette deuxième dynastie des rois de France[4], elle doit cependant son nom à son fils, Carolus Magnus ou Charlemagne, couronné empereur par le pape Léon III en 800.

Cet Empire franc sera partagé entre les petits-fils de Charlemagne, à la suite de la mort de son fils, le roi Louis Ier, dit le Débonnaire, ou Louis le Pieux, et donnera naissance à l'ouest à la Francie occidentale, à l'est à la Francie orientale, et à la Francie médiane au centre et au sud. Objet d'un siècle de luttes entre les Francies occidentale et orientale, la Francie médiane finira démembrée, sa moitié nord, la Lotharingie, se rattachant à la Francie orientale, qui deviendra au prochain changement dynastique le Saint-Empire romain germanique, et sa moitié sud ressuscitant le royaume d'Italie.

L'Empire carolingien prend fin en [5],[6],[7] avec la mort par assassinat[8], le [8],[9], de l'empereur Bérenger Ier de Frioul, petit-fils de Louis le Pieux. Le titre impérial restera vacant jusqu'en , où le couronnement, le , d'Otton Ier par le pape Jean XII[8],[6] donnera naissance au Saint-Empire romain germanique.

Une dynastie puissante en quête de légitimité

Conquêtes

Expansion du Royaume franc.

Au VIIe siècle, les royaumes barbares connaissent une période de crise (l'expansion musulmane en Méditerranée coupe les liens commerciaux) et se morcellent. La sécurité n'est plus assurée par un État déliquescent, celle-ci est alors prise en charge par l'aristocratie[10]. Les puissants accueillent des hommes libres, les éduquant, les protégeant et les nourrissant. L'entrée dans ces groupes se fait par la cérémonie de la recommandation : ces hommes deviennent des guerriers domestiques (vassus) attachés à la personne du senior[11]. Le seigneur doit entretenir cette clientèle par des dons pour entretenir sa fidélité[10],[12]. La monnaie d'or devenant rare du fait de la distension des liens commerciaux avec Byzance (qui perd le contrôle de la Méditerranée occidentale au profit des musulmans) la richesse ne peut provenir que de la guerre : butin ou terres conquises à redistribuer. En l'absence d'expansion territoriale, les liens vassaliques se distendent, donc pour se pérenniser une puissance doit s'étendre.

Conséquences de l'expansion musulmane des VIIe et VIIIe siècles sur les voies commerciales et les royaumes européens.
  • voies commerciales avant la prise de contrôle de la Méditerranée par les musulmans : l'axe rhodanien permet de commercer avec les bassins de la Seine et de la Loire.
  • voies commerciales au VIIIe siècle : le trafic évite la Méditerranée occidentale et passe par l'Adriatique, le , le Rhin et la Meuse.
  • Même si les voies terrestres romaines sont encore utilisables à cette époque, le trafic commercial est essentiellement fluvial (et permet le transfert de marchandises d'un bassin fluvial à l'autre) mais il ne permet que le transport de denrées suffisamment onéreuses pour être rentable[13]. Même si le trafic est faible, ces voies sont capitales pour acquérir de quoi entretenir ses vassaux[14]. Avec la présence musulmane en Méditerranée occidentale les voies commerciales byzantines ne peuvent plus passer que par l'Adriatique. Dès lors l'axe Rhône-Saône-Rhin (ou Seine) est supplanté par l'axe -Rhin-Meuse[14].

    Les Pippinides, une famille austrasienne dont le berceau est situé sur la Meuse, acquièrent un avantage économique qui va leur permettre de mettre sur pied des armées bien plus nombreuses que ses rivales[14]. Le basculement à l'est des voies commerciales réactive les régions riches en minerai de fer lequel était déjà exploité à l'origine de la puissance agricole et militaire des Celtes. Ceci permet de bénéficier d'armes et protections en acier de bonne qualité augmentant leur supériorité militaire. L'outillage agraire s'en trouve amélioré et la productivité augmente. Les Pippinides, en contrôlant plus de 90 grands domaines agricoles de part et d'autre de la Meuse, se sont procuré une puissance sans égale[14]. Ainsi Pépin de Herstal, devient maire du palais d'Austrasie en 679, contrôle la Neustrie en 687 et prend le titre de prince des Francs. Pour conserver ses conquêtes, ses descendants doivent maintenir cette politique expansive pour éviter la dissolution de leur empire naissant. Son fils Charles Martel, issu de sa deuxième épouse, doit ainsi réduire les révoltés neustriens, puis assujettir les Frisons, les Alamans, Bourguignons et les Provençaux[14].

    Parallèlement à cette évolution le Bassin méditerranéen est victime aux VIe et VIIe siècles d'épidémies de peste et de variole récurrentes que les chroniqueurs de l'époque décrivent comme de véritables fléaux. Le bilan est impossible à chiffrer mais, certains historiens le comparent à celui de la peste noire de 1347-1350 : Jacques Le Goff et Jean-Noël Biraben y voient la cause d'un important affaiblissement démographique du sud de l'Europe qui explique en partie le basculement du centre de gravité de l'Occident vers le nord[15].

    L'alliance avec la papauté, un échange de bons procédés

    Au sud de l'Europe, la lutte du pape Grégoire III contre les iconoclastes (querelle des Images) provoque un conflit entre Rome et Byzance. L'empereur Léon III l'Isaurien tente de réduire l’autorité du Saint-Siège et de mettre la main sur les propriétés de l’Église dans les villes de Sicile. Dans ce but, Constantinople envoie une flotte en Italie pour combattre les villes non soumises à ses ordres. L'empereur étend les droits du patriarcat de Constantinople sur toutes les régions (districts) de l’Italie du Sud et ne laisse au pape que la région du Nord, que les Lombards ne cessent d'assaillir. En effet à l'instar des Pippinides, les Lombards bénéficient de la bascule des liens commerciaux vers l'axe Pô - Rhin et ils ne cessent d'étendre leur royaume pour obtenir un butin et des terres à redistribuer pour maintenir les liens vassaliques[10],[16] : ils sont l'autre grande puissance européenne de l'époque et menacent directement la papauté[17].

    Au nord, Charles Martel, le grand-père de Charlemagne, arrête l'expansion musulmane à Poitiers en 732 ; mais il n'est que le maire du palais mérovingien, autrement dit l'intendant principal du roi. Sa puissance est telle qu'il a le pouvoir de fait, mais celui-ci ne se fonde sur aucune hérédité, ni aucun charisme ; c'est pourquoi il ne peut prétendre au titre de roi. Pourtant sa famille, les Pippinides (qui deviendront les Carolingiens) a l'expérience du pouvoir. Après avoir remporté la victoire contre les Arabes à Poitiers, Charles Martel écrit au pape Grégoire III lui annonçant l'heureuse nouvelle[18],[19]. Celle-ci a un très vif retentissement et désigne Charles, notamment aux yeux de la papauté comme le défenseur en Occident de la foi et de l'Église[20]. Charles Martel reçoit le titre de « Très Chrétien » accordé par le pape et auquel ont droit tous ses successeurs.

    Théoriquement le pape est sous la tutelle de l'Empire byzantin de Constantinople, mais l'armée de l'empereur d'Orient est monopolisée par l'expansion musulmane tandis qu'en Italie même, elle menace l'influence de la papauté. Elle ne peut jouer son rôle de protecteur et Rome en profite pour s'émanciper[21]. Alors, le pape sollicite le secours de Charles Martel, pour repousser les Lombards ; il met sous la protection des Francs toutes ses propriétés et leur demande de reconquérir l'Italie. L'Église a intérêt à s'appuyer sur cette dynastie forte pour contrer les menaces islamique, byzantine et lombarde. Le nouveau pape Étienne II, successeur de Zacharie mort en 752, n'a lui non plus pas d'autre choix que de demander l'aide militaire de Pépin contre les Lombards et leur roi Aistulf (ou Astolf) qui menacent Rome. En 750, Pépin le Bref, successeur de Charles Martel comme maire de palais, envoie une délégation franque auprès du pape Zacharie, pour lui demander l'autorisation de mettre fin au règne décadent des Mérovingiens en prenant la couronne à la place de Childéric III. Ce que Zacharie accepte en déclarant que « Mieux vaut appeler roi celui qui possède le pouvoir plutôt que celui qui ne l'a pas »[22]. En novembre 751, Pépin dépose Childéric III, puis se fait élire roi des Francs, à Soissons, en se faisant acclamer par une assemblée d'évêques, de nobles et de leudes (grands du royaume)[22].

    L'évolution de l'empire d'Occident

    En 800, Charlemagne est couronné empereur d'Occident par le pape, après l'avoir secouru contre un complot visant à le déposer. Il rétablit ainsi l'empire d'Occident, qu'on nomma également Empire franc, grâce à l'alliance entre la papauté et sa famille. Les Francs protégeaient en effet l'Église en Gaule depuis Clovis Ier, et Pépin le Bref, père de Charlemagne, était déjà intervenu pour protéger la papauté. Lui-même continue de se nommer roi des Francs et des Lombards, en plus d'empereur romain. L'empereur d'Orient est furieux, mais Charlemagne sera partiellement reconnu un peu plus tard par l'empereur d'Orient[23].

    Joab, neveu du roi David, mène au combat l'armée de son oncle : l'enluminure représente les personnages bibliques comme des cavaliers francs de l'ère carolingienne. Psalterium Aureum, bibliothèque cantonale de Saint-Gall, IXe siècle.

    Cependant, du fait de la faiblesse du commerce et faute de ressources financières suffisantes, Charlemagne est confronté au même problème que ses prédécesseurs : il doit s'étendre en permanence pour entretenir ses vassaux et éviter la dissolution de ses possessions. Pendant tout son règne, il tente de les fidéliser par tous les moyens en leur faisant prêter serment, en leur allouant des terres (seule richesse de l'époque) qu'ils devaient lui restituer à leur mort, et en envoyant des missi dominici surveiller ce qui se tramait à travers son empire[24]. Pour pérenniser son empire naissant, il doit chaque année réunir son armée et la lancer vers de nouvelles conquêtes. En 774, déjà, Charlemagne intervenait en Italie et défaisait Didier, roi des Lombards, qui menaçait de nouveau le pape, et s'emparait de ses États. Par ailleurs, en 774, l'exarchat byzantin de Ravenne n'est tombé que 23 ans plus tôt et c'est donc une région très cultivée qui passe sous domination franque. Une fois seul maître du Royaume franc, il agrandit son royaume vers le nord et l’est (Bavière, Saxe, Frise), vers l’ouest (Bretagne) et vers le sud (nord de l’Èbre en Espagne en 778, établissant des marches). Il fait, à partir de 772, une guerre acharnée aux Saxons, qui, commandés par Witikind, lui opposent une vigoureuse résistance. Il n'achève de les soumettre qu'en 804 ; il en déporte un certain nombre pour prévenir leurs révoltes. Sa lutte contre les peuples païens, dont les Saxons, et leur conversion (forcée de fait) au christianisme a ainsi surtout un caractère d'action politique, lui permettant de pacifier un peuple qui menaçait son empire, et ne constitue pas une guerre menée au nom de la chrétienté[réf. nécessaire].

    Louis le Pieux représenté dans une miniature de l'école de Fulda (826). Liber de laudibus Sanctæ Crucis, par Raban Maur.

    Les pouvoirs que s'arroge Charlemagne sont très vastes : il légifère beaucoup, y compris en matière dogmatique (introduction du Filioque), et il nomme les évêques. Il ne reconnaît aucun pouvoir au-dessus de lui. Il est le défenseur du monde chrétien, et l'organise. Il fait d'Aix-la-Chapelle (Aachen, en Allemagne) sa capitale, où il fonde une école pour les cadres de l'Empire qui y apprennent un minimum d'éducation en matière d'administration, de lecture, de religion. Les grands du royaume y envoient leurs fils y étudier. Il intègre également dans sa suite des hommes de tout l'Empire et de toutes ethnies : Saxons, Lombards, Goths.

    Avant sa mort, suivant la coutume franque, Charlemagne prépare le partage de son empire entre ses fils, sans désigner de successeur au titre d'empereur. Par ce geste, il montre que la restauration de l'Empire était pour lui une construction éphémère, ne devant pas forcément lui survivre. Finalement, se sentant très affaibli et du fait que Louis le Pieux est le seul à survivre, il le nomme coempereur en septembre 813 à Aix-la-Chapelle.

    « Au mois de septembre de cette même année (813), le susdit empereur Charles réunit une grande assemblée du peuple au palais d'Aix. Venant de tout son royaume et empire s'assemblèrent évêques, abbés, comtes, prêtres, diacres et assemblée des Francs auprès de l'empereur à Aix ; et là ils élaborèrent quarante-six chapitres sur ce qui était nécessaire à l'Église de Dieu et au peuple chrétien. Ensuite se tint une assemblée avec les dits évêques, abbés, comtes et nobles du royaume franc, et ils firent de son fils Louis un roi et un empereur. Ce à quoi tous consentirent pareillement, déclarant que cela était justifié ; et cela plut au peuple, et avec le consentement et l'acclamation de tout le peuple, il fit son fils Louis empereur avec lui, et il perpétua l'Empire par la couronne d'or, le peuple acclamant et criant : vive l'empereur Louis ! Et ce fut une grande joie dans le peuple ce jour-là[25]. »

    Mais ce fils survivant s'assurera qu'aucun des autres descendants illégitimes de son père ne puisse interférer sur la succession. Par contre lui-même partagera l'Empire entre ses trois fils.

    Charlemagne avait réussi à maintenir l'unité de l'Empire au prix de guerres incessantes, et d'une surveillance accrue de ses comtes et évêques qu'il assermente. Puissant et bien structuré, l'Empire carolingien présente cependant une faiblesse. En l'absence de guerre, l'État n'est pas assez riche pour entretenir ses vassaux. Louis le Pieux doit ainsi concéder des terres en pleine propriété et non plus à titre d'usufruit viager comme le faisait son père, qui récupérait ainsi ses terres à la mort de ses vassaux[26]. Après Louis le Pieux, les règles de partage équitable des terres entre les héritiers conduisent au morcellement de l'Empire. Quand ses fils s'entre-déchirent pour le partage de l'Empire, ils doivent donner de plus en plus d'indépendance à leurs vassaux pour conserver leur soutien[27]. Par exemple, le roi Charles le Chauve, en promulguant le capitulaire de Quierzy-sur-Oise le 14 ou le , garantit à ses seigneurs la faculté de léguer leurs terres à leurs héritiers[28]. Le pouvoir royal s'affaiblit considérablement et l'Empire se divise en principautés entre lesquelles les communications diminuent[29]. La partie située à l'est de cet empire d'Occident deviendra par la suite le Saint-Empire romain germanique. L'empereur y était élu par les grands princes sans avoir beaucoup de pouvoir sur eux. Le titre d'empereur restera ensuite dans la lignée carolingienne, sans qu'une réelle légitimité ni pouvoir n'y soient associés. Au contraire, ce titre est plutôt un facteur de conflit, lorsque par exemple Lothaire Ier essaye de le faire valoir sur ses frères, et lorsque Charles le Chauve se fait attaquer par Louis le Germanique après son couronnement à Rome. Avec le ralentissement des communications, la culture générale baisse. La fin de règne des Carolingiens voit s'arrêter la production artistique durant trois générations. Il faut attendre le Xe siècle pour que se recréent sous l'impulsion des Ottoniens des États puissants et pérennes en Europe.

    Structuration de l'Empire

    Organisation de l'administration de l'éducation

    Enluminure issue du Sacramentaire de Drogon.

    Le monachisme irlandais et l'instauration de la règle de saint Benoît conduisent à la création de nombreux monastères et écoles dans tout l'Empire, en particulier grâce à Benoît d'Aniane. Ces monastères avec leurs deux écoles intérieure et extérieure, leur bibliothèque et leur scriptorium sont la base de la renaissance carolingienne. Charlemagne prévoit dans son capitulaire Admonitio generalis de 789, « que dans chaque évêché, dans chaque monastère, on enseigne les psaumes, les notes, le chant, le comput, la grammaire et qu'on ait des livres soigneusement corrigés »[30]. Le nombre d'écoles augmente encore après le concile de Mayence de 813 qui ordonne la création d'écoles rurales pour former de jeunes prêtres[30].

    L'Empire est divisé en environ 300 comtés (subdivisés en pagi (pays)) et se structure administrativement : les missi dominici[pas clair], qui vont par deux (un comte et un évêque)[31]. Les directives élaborées à la cour sont communiquées par les capitulaires.

    L’Empire englobe 189 évêchés ou civitates et plus de six cents monastères qui possèdent parfois des biens immenses. Les évêques et les abbés sont désignés directement par l’empereur, parfois sur la recommandation de leur prédécesseur. Ils sont choisis le plus souvent dans la chapelle royale, et le pape n’intervient que dans la nomination des archevêques. Le roi utilise les évêques et les abbés comme un personnel politique expérimenté pour transmettre et exécuter ses ordres. Les charges ecclésiastiques sont pleinement assimilées aux charges publiques, et sont considérées comme des « bénéfices » (les propriétés de l’Église, largement dotées par le roi, font partie du bien public au même titre que le fisc royal). L’Église doit subvenir à l’occasion aux besoins du souverain sous la forme de dons obligatoires. Les terres ecclésiastiques sont gérées par des avocats (advocati), fonctionnaires nommés par les missi ou en tout cas en présence du comte. Ils jouent un rôle judiciaire en raison de l’immunité accordée aux terres ecclésiastiques, qui échappent au pouvoir du comte[réf. nécessaire].

    Uniformisation de l'écriture

    Minuscule Caroline.

    Charlemagne développe l’utilisation de l’écrit comme moyen de diffusion de la connaissance, et particulièrement l’usage de la langue latine. S'appuyant sur les érudits britanniques comme Alcuin, le latin médiéval[32] s'uniformise et incorpore des mots nouveaux (avec des racines grecques ou germaniques) pour servir de langue internationale. Vers 770, la mise au point par des scribes de l'abbaye de Corbis d’une nouvelle écriture, la minuscule caroline permet de gagner en lisibilité car les mots sont séparés les uns des autres, et les lettres sont mieux formées[30],[29]. Des ateliers de copie (scriptoria) se développent dans les abbayes carolingiennes : Saint-Martin de Tours, Corbie, Saint-Riquier… Les connaissances s'échangent dans toute l'Europe. À la fin du VIIIe siècle et au début du IXe, on avait ainsi recopié Hippocrate à Saint-Gall, Pline à Corbie, à Saint-Gall et à Saint-Denis, Dioscoride à l'abbaye de Fleury-sur-Loire, Galien à Fleury-sur-Loire et à Saint-Gall, Columelle à Corbie, Palladius à Saint-Gall et à Saint-Denis, Isidore à Tours, Fleury, Luxeuil et Saint-Gall, Apicius à Tours, Marcellus à Fulda, lui-même recopié dans le Nord-Est de la France au début du IXe siècle, Cassiodore à Tours, Corbie, Saint-Gall, Saint-Denis, Alcuin à Tours, Fleury et Saint-Gall, Vitruve à Jarrow, Fulda et Reichenau[33],[34],[35]

    Uniformisation comptable et monétaire

    En raison d'un commerce déficitaire avec le monde musulman (soit directement, soit via Byzance)[36], et de la diminution des échanges avec le monde méditerranéen due à la perte de contrôle de la Méditerranée par Byzance, la diminution du numéraire en or rend nécessaire l'adoption d'une monnaie frappée avec un minerai plus abondant en Europe que l'or. D'autre part, il faut une monnaie de valeur plus faible adaptée aux transactions[37]. Le développement du commerce autour de la mer du Nord entraîne la frappe de monnaies d'argent par les Frisons et les Anglo-Saxons dès 680[37]. Au début du règne des Pippinides, les différentes parties de l'Empire utilisent des monnaies différentes, ce qui freine les échanges. En 755, Pépin le Bref prend le contrôle de Dorestadt et des ateliers de frappe de monnaie frisons, le roi affirme son monopole à battre monnaie, ordonnant la frappe d'un denier d'argent normalisé, orné de son monogramme[38].

    Denier sous Charlemagne.

    Dans le même esprit, Charlemagne institue par capitulaire, en 794, un système fondé sur une masse d'argent : la livre correspond à un poids de 409 grammes d'argent[39]. Il se fonde sur des monnaies de l'Empire romain : le solidus ou sol et le denier. Une livre vaut 240 deniers. Un sol (un sou) vaut 12 deniers soit un vingtième de livre tournois. Circulent aussi des oboles (1/2 denier) et des pictes (quarts de denier)[39]. Le sol et la livre servent de monnaie de compte : un « sol de farine » est la quantité de farine que l'on peut acheter avec 12 deniers[40]. Cette uniformisation de la monnaie facilite les transactions commerciales à travers l'Empire et donc augmente les échanges entre les différentes régions. Une véritable révolution économique est lancée, l'utilisation de la monnaie s'accélère et est attestée même pour des échanges modestes[41]. Une des implications est qu'il devient rentable de produire des surplus agricoles susceptibles d'être vendus. La voie est ouverte au développement démographique et à la mutation progressive vers une société plus commerçante, artisanale et citadine.

    Les Carolingiens prennent d'autres mesures pour favoriser le commerce : ils entretiennent les routes, favorisent les foires (Charles Martel autorise la création de marchés ruraux dans les vici dès 744[40])… Cependant, ce commerce est étroitement encadré et taxé[42], les prix sont fixés depuis 794 et l'exportation des armes est prohibée. Ceci permet au souverain de récupérer des entrées fiscales et des produits précieux nécessaires à l'entretien de ses vassaux.

    Politique culturelle

    Raban Maur (gauche), présenté par Alcuin (centre), dédicace son œuvre à l'archevêque Otgar de Mayence (droite). Liber de laudibus Sanctae Crucis, manuscrit de Fulda, vers 831-840.

    Sous son règne, on assiste à une renaissance, appelée la « renaissance carolingienne », qui consiste à étudier les héritages de la civilisation antique dans un esprit chrétien.

    Pour stimuler et maintenir les valeurs chrétiennes au sein de son empire, Charlemagne adopte une politique culturelle ambitieuse :

    Conséquences

    En 877, Charles le Chauve meurt. Son règne aura été celui de l'apogée artistique de la renaissance carolingienne. Mais la dissolution de l'Empire s'aggrave, des charges ecclésiastiques sont données à des laïcs par des princes soucieux de récompenser leurs vassaux. L'Église sombre dans une crise plus profonde encore que celle du VIIe siècle[43].

    La renaissance aura au total duré quelques décennies et l'ambitieux programme de rénovation culturelle voulu par Charlemagne n'aura eu qu'une pénétration superficielle de la société. Il touche essentiellement les ecclésiastiques et la haute aristocratie. L'enseignement des prêtres dont Charlemagne avait fait l'une de ses priorités n'a que très partiellement porté ses fruits[44]. Cependant, la conversion de l'Occident au catholicisme est un succès, le paganisme est en net recul, même si l'Église a dû s'adapter et accepter la multiplication du culte des reliques ou des saints, qui entraînent une multiplication des pèlerinages (le pèlerinage de Saint-Jacques-de-Compostelle commence vers l'an 800). Des évolutions économiques et structurelles encore peu visibles sont cependant lancées. L'institution du denier d'argent métamorphose l'économie et bientôt la société, l'Europe entre dans l'âge féodal…

    La féodalité

    Charlemagne embrasse Roland.
    Chanson d'Aspremont, British Library, Lansdowne Ms. 782 fo 22 vo, XIIIe siècle.

    Pour maintenir l'unité de l'Empire, Charlemagne introduit la cérémonie de recommandation qui imposait un serment de vassalité. Il surveille de près ses vassaux qui sont inspectés régulièrement par des missi dominici et sont convoqués annuellement pour partir en campagne. D'autre part, il ne concédait les charges qu'à titre de viager ce qui permettait de récupérer les terres à la mort de son vassal, ce qui lui permet d'éviter la perte progressive de ses possessions et de conserver un moyen de pression sur ses vassaux desquels la jouissance des terres accordées en précaire peut être retiré. Mais son fils Louis le Pieux rompt l'équilibre entre les biens fonciers fiscaux et les biens fonciers accordés en jouissance à la noblesse[45]. Dès lors, il n'est plus assez riche pour entretenir ses vassaux et plus rien ne bride leurs velléités naturelles d'indépendance. De plus, les campagnes militaires deviennent moins fréquentes après 820 et les contrôles par les missi dominici se raréfient et sont de moins en moins efficaces (ils deviennent coûteux à entretenir, sont corruptibles et les voyages à l'époque sont pénibles)[46] : le contrôle des vassaux se fait de plus en plus lâche. D'ailleurs, Charlemagne avait déjà l'habitude de confier les terres en précaire aux fils de ses vassaux à la mort de ceux-ci. Progressivement, la transmission héréditaire devient une habitude et la sensation que la terre et des charges appartiennent au souverain décline. Cet état de faits s'aggrave encore quand les fils de Louis le Pieux s'entre-déchirent pour le pouvoir et doivent concéder de plus en plus d'autonomie à leurs vassaux pour conserver leur soutien[27]

    Partage de l'Empire carolingien au traité de Verdun.

    Le règne de Charles II est symptomatique. Après le partage de Verdun (843) entre les trois fils de Louis le Pieux, Charles le Chauve hérite du royaume des Francs de l'ouest, mais il a besoin du consentement et de l'appui de l'aristocratie pour entrer véritablement en possession de son royaume. Lors d'une assemblée tenue à Coulaines en novembre 843, il leur concède « la jouissance paisible de leur fonction et de leurs biens » et en retour ils lui apportent « aide et conseil »[47]. Il tente de conserver l'autorité impériale par tous les moyens s'adjoignant en particulier le soutien des ecclésiastiques auxquels il concède la possibilité de battre monnaie. Le passage définitif vers la féodalité se fait par le capitulaire de Quierzy-sur-Oise du [28] quand il garantit à ses vassaux la faculté de léguer leurs terres à leur héritier.

    Mutation de la société agricole

    Le cycle annuel des travaux agricoles, Codex 387 de Vienne, v. 800-825.

    À partir de 800, les campagnes militaires se font plus rares et le modèle économique franc basé sur la guerre n'est plus viable[48]. L'agriculture est encore largement inspirée du modèle antique de grands domaines cultivés par des esclaves. Mais ceux-ci ont une productivité faible (car non intéressés aux résultats de leur travail) et sont coûteux en saison morte[48]. Quand vient la paix, nombreux sont les hommes libres qui choisissent de poser les armes pour le travail de la terre plus rentable. Ceux-ci confient leur sécurité à un protecteur contre le ravitaillement de ses troupes ou de sa maison. Certains arrivent à conserver leur indépendance, mais la plupart cèdent leur terre à leur protecteur et deviennent exploitants d'une tenure (ou manse) pour le compte de ce dernier[48]. Dans le sens inverse, les esclaves sont émancipés en serfs gérant une terre et rémunérant leur maître par une partie de leur production ou par des corvées et deviennent plus rentables (cette évolution se fait d'autant mieux que l'Église condamne l'esclavagisme entre chrétiens). La différence entre paysans libres et ceux qui ne le sont pas s'atténue. La frappe de monnaie d'argent depuis plusieurs générations, et son homogénéisation en 781 par Charlemagne est un progrès énorme : plus adapté que l'or qui ne convient que pour des transactions très onéreuses, le denier d'argent permet l'introduction de millions de producteurs et de consommateurs dans le circuit commercial[49]. Le paysan peut revendre des surplus, il est donc intéressé à produire plus que ce qu'il faut pour survivre après avoir reversé une partie de sa production à son seigneur[48]. Il en résulte de nombreux défrichages et une amélioration des techniques : passage de la rotation biennale à l'assolement triennal[50], utilisation de la fumure, apparition du collier d'épaule et du fer à cheval…

    Moulin à eau, miniature anglaise, v. 1200-1250.

    De même les propriétaires terriens ecclésiastiques comme laïcs fournissent des charrues, investissent dans des équipements améliorant la productivité : moulins à eau (en remplacement des meules à bras utilisées tant que la main d'œuvre était servile), pressoirs à huile ou à vin (en remplacement du foulage)[41]… Les rendements passent de 4 pour 1 à 5 ou 6 pour 1[41]. L'utilisation de l'énergie hydraulique plutôt qu'animale ou humaine permet une productivité sans comparaison avec celle disponible dans l'antiquité : chaque meule d'un moulin à eau peut moudre 150 kg de blé à l'heure ce qui correspond au travail de 40 esclaves[51]. Ces progrès dégagent de la main d'œuvre pour d'autres activités. La population est mieux protégée des disettes et par voie de conséquence des épidémies : la mortalité diminue. L'introduction de la monnaie et d'une fiscalité à montant fixe a un autre effet : il devient intéressant d'avoir des enfants car du fait des surplus dégagés ils augmentent la capacité de production agricole et sont moins vus comme des bouches à nourrir. La croissance démographique et l'augmentation de la production agricole s'auto-entretiennent en un cercle vertueux : elles sont la clef du renouveau médiéval. Cette métamorphose se fait progressivement, ses effets sont encore peu visibles au IXe siècle d'autant qu'elle est vite freinée par les invasions et guerres féodales, mais la révolution agricole est en germe et elle se concrétise pleinement quand elles cessent au Xe siècle.

    Croissance des villes

    Scènes de la vie urbaine. Première Bible de Charles le Chauve, 846.

    Les surplus agricoles monnayables engendrent un enrichissement de certains exploitants et dégagent de la main d'œuvre pour l'artisanat ou le commerce : les villes grossissent de nombreux bourgs se créent. Un capitulaire de 743 révèle qu'il n'existe pas de marché dans chaque évêché, cent ans plus tard, Charles le Chauve doit demander à chaque comte de dresser la liste des marchés dans leur comté[49]. La relation commerciale entre villes et campagnes s'accroît et un réseau routier secondaire se crée : la densité du réseau de communication devient à partir du Xe siècle sans commune mesure avec celles des voies romaines qui ne desservent que les grands axes[52]. Si la révolution agricole engendrée par la diffusion de la monnaie, voit ses effets ralentis dans un premier temps par les invasions du IXe siècle, celles-ci ont pour effet paradoxal d'accélérer le processus de réorganisation des grands domaines et de défrichage et de grossir la population urbaine[53].

    Renforcement de l'influence économique et politique des abbayes

    Le développement intense du monachisme avec des règles communes (voir Benoît d'Aniane), l'instauration d'une écriture unique (la caroline) plus lisible, facilitent le transfert des connaissances et préparent la poussée culturelle, technique et démographique du XIe siècle. Dans un premier temps, les désordres occasionnés par incursions vikings, sarrasines ou hongroises et les pillages et guerres privées de la noblesse inhérents au système féodal naissant, freinent considérablement le développement économique et les échanges culturels. De nombreuses charges épiscopales, paroissiales ou abbatiales sont confiées à des laïcs et le clergé sombre dans une crise plus profonde encore qu'au VIIe siècle. Mais le gros travail missionnaire a porté ses fruits et les abbayes qui continuent à avoir un comportement moral irréprochable acquièrent un prestige extraordinaire. La culture ne progresse plus mais, les abbayes conservent leurs scriptoriums et l'acquis culturel carolingien au fond de leurs bibliothèques. Dans le même temps, la dissolution de l’État, renforce les abbayes qui sont le fer de lance économique des royaumes francs. Elles sont de plus en plus nombreuses à réussir à s'affranchir de la tutelle de la noblesse locale et peuvent élire leur propre abbé. Celles-ci s'organisent en ordre religieux autour de Cluny et acquièrent un pouvoir politique et économique de premier ordre : elles sont en mesure au Xe siècle, de discipliner la noblesse par les mouvements de la trêve de Dieu puis de la paix de Dieu[54] et de soutenir la création d’États stables autour des dynasties qui finissent par dominer l'organisation clientéliste qui prévaut dans ce contexte de naissance de la féodalité. En un mot, elles seront les moteurs de la renaissance de l'an mil.

    Acception géographique

    Les terres couvertes par l'Empire carolingien de Charlemagne constituent une acception admissible du terme Occident chrétien médiéval.

    Notes et références

    1. Le français roman (gallo-roman), dans ses déclinaisons de langues d'Oïl et d'Oc, ne commencera son réel développement, en Francies occidentale et médiane qu'au Xe siècle.
    2. Peter Turchin, Thomas D. Hall and Jonathan M. Adams, « East-West Orientation of Historical Empires », Journal of World-Systems Research, vol. 12, no 2, 2006, pp. 219-229.
    3. Rein Taagepera, « Expansion and Contraction Patterns of Large Polities: Context for Russia », International Studies Quarterly, vol. 41, 1997, pp. 475-504.
    4. La première dynastie étant celle des mérovingiens
    5. Dunn 2016, p. 62.
    6. Jeep et al. 2001, s.v.Empire.
    7. Pagden 2008, p. 119.
    8. Bogdan 2015.
    9. Lauer 1910, p. 24.
    10. Michel Balard, Jean-Philippe Genet et Michel Rouche, Le Moyen Âge en Occident, Hachette, 2003, p. 42.
    11. Vassus signifie « jeune homme fort » et a donné en français « vassal » en opposition à Senior qui signifie « vieux » et a donné « seigneur ».
    12. Laurent Vissière, « Le chevalier, un héros laborieux », Historia thématique no 90, juillet 2004 : « La France féodale ».
    13. Philippe Contamine, Marc Bompaire, Stéphane Lebecq, Jean-Luc Sarrazin, L'économie médiévale, Collection U, Armand Colin, 2004, pages 23-26.
    14. Michel Balard, Jean-Philippe Genet et Michel Rouche, Le Moyen Âge en Occident, Hachette, 2003, p. 44-45.
    15. Philippe Contamine, Marc Bompaire, Stéphane Lebecq, Jean-Luc Sarrazin, L'économie médiévale, Collection U, Armand Colin, 2004, pages 46-47.
    16. Aurélie Thomas, Les duchés de Bénévent et de Spolète : de la conquête lombarde au début de l’époque carolingienne, Thèse de l'École nationale des chartes 2006 Site de la Sorbonne et Les Lombards Clionide.
    17. Michel Balard, Jean-Philippe Genet et Michel Rouche, Le Moyen Âge en Occident, Hachette, 2003, p. 46.
    18. Charles Burgaux, Histoire des papes: biographie de tous les souverains pontifes, depuis les débuts de l'ère chrétienne jusqu'à nos jours, 1949, p. 74.
    19. Alexis-François Artaud de Montor, Histoire des souverains pontifes romains, 1851, p. 405.
    20. Laurent Theis, Histoire du Moyen Âge français, Perrin, 1992, page 30.
    21. Jean-Claude Cheynet, L'exarchat de Ravenne et l'Italie byzantine : clio.fr.
    22. Laurent Theis, Histoire du Moyen Âge français, Perrin, 1992, page 32.
    23. Robert Folz, Le couronnement impérial de Charlemagne, chapitre 10.
    24. Michel Balard, Jean-Philippe Genet et Michel Rouche, Le Moyen Âge en Occident, Hachette, 2003, p. 65-66.
    25. Chronicon Moissacense…, no 813, éd. G.H. Pertz, Scriptores, t. 1, M.G.H., Hanovre, 1826, p. 310.
    26. Michel Balard, Jean-Philippe Genet et Michel Rouche, Le Moyen Âge en Occident, p. 66.
    27. Adriaan Vehulst, « La construction carolingienne » tiré de Histoire de la France des origines à nos jours sous la direction de Georges Duby, Larousse, 2007, pages 202-203.
    28. André Larané, An Mil : Féodalité, Église et chevalerie : herodote.net.
    29. Marc Girot, De Charlemagne à la féodalité, Site de l'IUFM de Créteil.
    30. Michel Balard, Jean-Philippe Genet et Michel Rouche, Le Moyen Âge en Occident, p. 69.
    31. Michel Balard, Jean-Philippe Genet et Michel Rouche, Le Moyen Âge en Occident, p. 64-66.
    32. latin médiéval, point d'entrée : succède au latin vulgaire.
    33. Extrait de « Le jardin médiéval », colloque à l'abbaye de saint-Arnoult, éditions Adama, 1988.
    34. « Strabon », Encyclopédie Universelle de la Langue française.
    35. Jean Gimpel, La Révolution industrielle du Moyen Âge, Éditions du Seuil, (ISBN 2-02-054151-3), p. 129-130.
    36. Philippe Norel, L'invention du marché, Seuil, 2004, p. 133.
    37. Philippe Contamine, Marc Bompaire, Stéphane Lebecq, Jean-Luc Sarrazin, L'économie médiévale, p. 68.
    38. Les Carolingiens : Pépin le Bref, sa vie. La mort de Pépin le Bref chrisagde.free.fr.
    39. Laurent Theis, Histoire du Moyen Âge français, Perrin, 1992, page 36.
    40. Michel Balard, Jean-Philippe Genet et Michel Rouche, Le Moyen Âge en Occident, p. 74.
    41. Philippe Contamine, Marc Bompaire, Stéphane Lebecq, Jean-Luc Sarrazin, L'économie médiévale, p. 65-67.
    42. Philippe Norel, L'invention du marché, p. 140.
    43. Jean Dhondt, « Les dernières invasions » tiré de Histoire de la France des origines à nos jours sous la direction de Georges Duby, Larousse, 2007, page 250-251.
    44. Adriaan Vehulst, « La construction carolingienne » tiré de Histoire de la France des origines à nos jours sous la direction de Georges Duby, Larousse, 2007, page 219.
    45. Michel Balard, Jean-Philippe Genet et Michel Rouche, Le Moyen Âge en Occident, Hachette, 2003, p. 72.
    46. Jean-Pierre Morillo, « L'architecture carolingienne », L'Histoire de France, no 8, juillet-août 2007 : « Les premiers Carolingiens », p. 69, Clionide des Francs.
    47. Laurent Theis, Histoire du Moyen Âge Français, p. 46.
    48. Philippe Noirel, L'invention du marché, p. 140.
    49. Jean Dhondt, « Les dernières invasions » tiré de Histoire de la France des origines à nos jours sous la direction de Georges Duby, Larousse, 2007, page 249.
    50. Philippe Contamine, Marc Bompaire, Stéphane Lebecq, Jean-Luc Sarrazin, L'économie médiévale, p. 63-64.
    51. Gimpel 1975, p. 149-150.
    52. Olivier Guyot Janin, Atlas de l'histoire de France : la France médiévale IXe-XVe siècle, Éditions Autrement, Paris, 2005, page 35.
    53. Philippe Contamine, Marc Bompaire, Stéphane Lebecq, Jean-Luc Sarrazin, L'économie médiévale, Collection U, Armand Colin, 2004, pages 94-95.
    54. Laurent Theis, Histoire du Moyen Âge français, p. 74-75.

    Voir aussi

    Bibliographie

    • [Bogdan 2015] Henry Bogdan, Histoire des trois Reich, Paris, Perrin, , 1re éd., 1 vol., 415 p., 14 × 21 cm (ISBN 978-2-262-03237-1, EAN 9782262032371, OCLC 911207706, notice BnF no FRBNF44363350, SUDOC 186140444, présentation en ligne), 1re partie (« La survivance de l'idée d'empire »), chap. 2 (« Aux origines du premier Reich »), introduction.
    • [Dunn 2016] (en) Dennis J. Dunn, A history of Orthodox, Islamic, and Western Christian political values, Basingstoke et New York, Palgrave Macmillan, , 1re éd., 1 vol., XIII-257 p., 21 cm (ISBN 978-3-319-32566-8, OCLC 944473307, DOI 10.1007/978-3-319-32567-5, présentation en ligne), part. I Orthodox, Islamic, and Western civilisations: political values »), chap. 4 (« Western civilisation »), sect. 1 Brief history »).
    • [Garipzanov 2008] (en) Ildar H. Garipzanov, The symbolic language of authority in the Carolingian world (c.-), Leyde et Boston, Brill, coll. « Brill's series on the early Middle ages » (no 16), , 1re éd., 1 vol., XX-392-[16] p., 25 cm (ISBN 978-90-04-16669-1, EAN 9789004166691, OCLC 470964092, notice BnF no FRBNF41354887, DOI 10.1163/ej.9789004166691.i-394, SUDOC 127035443, présentation en ligne).
    • [Jeep et al. 2001] (en) John M. Jeep (éd.), Michael Frassetto, Joan A. Holladay, Edward R. Haymes et Stephanie Cain Van d'Elden (éd. associés), Medieval Germany : an encyclopedia, New York et Londres, Garland, coll. « Garland encyclopedias of the Middle ages » (no 6), (réimpr. Routledge, coll. « Routledge revivals / Routledge encyclopedias of the Middle ages », ), 1re éd., 1 vol., XXXVII-928 p., 29 cm (ISBN 0-8240-7644-3, EAN 9780824076443, OCLC 469985352, notice BnF no FRBNF40046215, SUDOC 05846400X, présentation en ligne), s.v.Empire.
    • [Lauer 1910] Philippe Lauer, Robert Ier et Raoul de Bourgogne, rois de France (-) (thèse de doctorat ès lettres soutenue à la Faculté des lettres de Paris), Paris, H. Champion, coll. « Annales de l'histoire de France à l'époque carolingienne / Bibliothèque de l'École des hautes études. Sciences historiques et philologiques » (no 188), (réimpr. Genève, Slatkine, coll. « Reprints », ), 1re éd., 1 vol., IV-115 p., in-8o (26 cm) (OCLC 490363969, notice BnF no FRBNF30749245, SUDOC 109187628).
    • [Pagden 2008] (en) Anthony Pagden, Worlds at war : the 2,500-year struggle between East and West, Oxford et New York, Oxford University Press, (réimpr. ), 1re éd., 1 vol., XXVI-548 p., 24 cm (ISBN 978-0-19-923743-2 et 978-0-19-956977-9, EAN 9780199237432, OCLC 471005069, notice BnF no FRBNF41265582, SUDOC 133476294, lire en ligne), chap. 4 (« The Curch triumphant »).
    • (en) Jennifer R. Davis, Charlemagne's Practice of Empire, Cambridge, Cambridge University Press, , XIX-531 p. (ISBN 978-1-107-07699-0, présentation en ligne).
    • Robert Folz, Le Souvenir et la légende de Charlemagne dans l'Empire germanique médiéval : études sur le culte liturgique de Charlemagne dans les églises de l'Empire, Paris, Les Belles Lettres, coll. « Publications de l'Université de Dijon » (no VII), , XXIV-624 p. (présentation en ligne), [présentation en ligne].
      Réédition : Robert Folz, Le Souvenir et la légende de Charlemagne dans l'Empire germanique médiéval : études sur le culte liturgique de Charlemagne dans les églises de l'Empire, t. 1 et 2, Genève, Slatkine, , 10-XXIV-624-X-156 p.
    • Robert Folz, Le Couronnement impérial de Charlemagne : 25 décembre 800, Paris, Gallimard, coll. « Trente journées qui ont fait la France » (no 3), , 334 p.
      Réédition : Robert Folz, Le Couronnement impérial de Charlemagne : 25 décembre 800, Paris, Gallimard, coll. « Folio / Histoire » (no 26), , 348 p., poche (ISBN 2-07-032544-X)
      Réédition : Robert Folz (préf. Laurent Theis), Le Couronnement impérial de Charlemagne : 25 décembre 800, Paris, Gallimard, coll. « Les journées qui ont fait la France », , 322 p. (ISBN 978-2-07-012031-4).
    • (en) Matthew Gabriele, An Empire of Memory : The Legend of Charlemagne, the Franks, and Jerusalem before the First Crusade, Oxford / New York, Oxford University Press, , XII-202 p. (ISBN 978-0-19-959144-2, lire en ligne).
    • (en) Peter Godman (dir.) et Roger Collins (dir.), Charlemagne's Heir : New Perspectives on the Reign of Louis the Pious, 814-840, Oxford, Clarendon Press, , XXII-738 p. (ISBN 978-0-19-821994-1, présentation en ligne).
    • Martin Gravel, Distances, rencontres, communications : réaliser l'empire sous Charlemagne et Louis le Pieux, Turnhout, Brepols, coll. « Haut Moyen Âge » (no 15), , 467 p. (ISBN 978-2-503-54554-7, présentation en ligne), [présentation en ligne].
    • Marie-Céline Isaïa, « L'Empire carolingien, préfiguration de l'Europe : du projet historiographique au programme politique », dans L'Empire carolingien, préfiguration de l'Europe : du projet historiographique au programme politique, 2008, [lire en ligne] sur le site HAL-SHS (Hyper Article en Ligne - Sciences de l'Homme et de la Société).
    • (en) Anne Austin Latowsky, Emperor of the World : Charlemagne and the Construction of Imperial Authority, 800-1229, Ithaca (New York), Cornell University Press, , XIV-290 p. (ISBN 978-0-8014-5148-5, présentation en ligne).
    • (en) Rosamond McKitterick, Frankish Kingdoms Under the Carolingians, 751-987, Londres / New York, Longman, , XIV-414 p. (ISBN 0-582-49005-7, présentation en ligne).
    • (en) Rosamond McKitterick (trad. de l'allemand), Charlemagne : The Formation of a European Identity, Cambridge, Cambridge University Press, , XVIII-460 p. (ISBN 978-0-521-88672-7, présentation en ligne).
    • (en) Henry Mayr-Harting, « Charlemagne, the Saxons, and the Imperial Coronation of 800 », The English Historical Review, Oxford, Oxford University Press, vol. 111, no 444, , p. 1113-1133 (JSTOR 575852).
    • Pierre Riché, Les Carolingiens, une famille qui fit l'Europe, Paris, Hachette, coll. « Pluriel », (réimpr. 1997), 490 p. (ISBN 2-01-278851-3, présentation en ligne)
    • Michel Rouche, « Histoire du haut Moyen Âge franc (Ve – XIe siècles) », Revue historique, Paris, Presses universitaires de France, t. 254, , p. 189-214 (lire en ligne).
    • Laurent Theis, Nouvelle histoire de la France médiévale, vol. 2 : L'héritage des Charles : de la mort de Charlemagne aux environs de l'an mil, Paris, Seuil, coll. « Points. Histoire » (no 202), , 280 p. (ISBN 978-2-02-011553-7).
    • (en) Adriaan Verhulst, The Carolingian Economy, Cambridge, Cambridge University Press, coll. « Cambridge Medieval Textbooks », , 160 p. (ISBN 0-521-80869-3 et 0-521-00474-8, présentation en ligne).

    Articles connexes

    • Portail du haut Moyen Âge
    • Portail de l’Europe
    • Portail de l’histoire militaire
    • Portail de la politique
    • Portail de la monarchie
    Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.