Pape

Le pape est l'évêque de Rome et le chef de l'Église catholique. Il est élu après la mort ou la renonciation de son prédécesseur. Selon la tradition catholique, que ne partagent pas les autres confessions chrétiennes, l'autorité du pape se transmet par succession depuis l'apôtre Pierre lui-même, qui l'a reçue directement de Jésus-Christ. Cependant, la façon de concevoir et d'exercer cette autorité a évolué au cours des siècles.

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Pape

Armoiries du pape François.


Titulaire actuel
François
depuis le
(8 ans, 6 mois et 8 jours)

Création Ier siècle
Titre Évêque de Rome;
Vicaire du Christ;
Successeur du Prince des apôtres;
Souverain pontife de l’Église universelle;
Primat d’Italie;
Archevêque et métropolite de la Province de Rome;
Souverain de l’État de la Cité du Vatican;
Serviteur des serviteurs de Dieu
Mandant Conclave
Durée du mandat Élu à vie
Premier titulaire Apôtre Pierre
Résidence officielle Palais du Vatican
Rémunération Aucune
Site internet vatican.va

Liste des papes

Le pape est le monarque du Vatican. Cet État, totalement enclavé dans la ville de Rome en Italie, est le plus petit pays indépendant au monde par sa superficie (0,44 km2) et sa population (800 habitants).

Le pape actuel est Jorge Mario Bergoglio, sous le nom de François, élu le [1],[2]. Succédant à Benoît XVI[3], il est le 266e pape[4].

Étymologie et usage

S'il s'agit de l'appellation la plus populaire de l'évêque de Rome, à l'origine, le terme « pape » n’a rien d’un titre officiel[5] ; il provient du latin ecclésiastique papa qui provient lui-même du grec ancien πάπας (papas), une forme tardive du mot πάππα (pappa), un terme familier et affectueux du langage enfantin qui désigne le père (« papa »)[6]. Cette marque d'affectueuse vénération, déjà présente chez Homère[7], passe en usage dans le christianisme oriental pour honorer les épiscopes puis les évêques[5], voire les prêtres[8].

Apparu en Occident au début du IIIe siècle, le titre est alors progressivement réservé aux évêques locaux, appliqué par exemple aussi bien à Cyprien de Carthage qu'à Augustin d'Hippone[5] mais également à l'évêque d'Alexandrie Héraclas (v. 250) dont les successeurs à la tête de l'Église copte orthodoxe usent encore du titre de nos jours[9].

Représentation d'un pape dans le Liber floridus (1120), BNF.

La première attestation épigraphique d'une application à l'évêque de Rome est relevée dans la catacombe de Saint-Calixte, figurant sur le cubiculum d'un diacre nommé Severus à propos de l'évêque Marcellinus (296 – 304) : « jussu pp [papae] sui Marcellini »[10]. Depuis lors, l'abréviation de « papa » en « PP » devient fréquente puis constante, notamment dans la signature pontificale. Le titre tend alors à devenir spécifique à partir de la fin du IVe siècle mais la précision « Papa urbis Romae (aeternae) » (« Pape de la ville (éternelle) de Rome »), atteste d'un usage encore généralisé à l'ensemble des évêques[5].

Au VIe siècle, le titre papa est utilisé par la chancellerie de Constantinople pour s'adresser à l'évêque romain, un titre dont, à partir du VIIIe siècle, ses successeurs font usage pour se désigner eux-mêmes sans spécification[5]. En 968, le concile de Pavie enjoint l'archevêque Arnulfe II de Milan de renoncer à l'usage de cette titulature qui est exclusivement réservée à partir de la fin du XIe siècle au primat de Rome — « quod hoc unicum est in mundi » (« parce qu'il est unique au monde ») — à la suite du Dictatus papæ de Grégoire VII[5].

Le mot « pontificat » vient de l'un des titres des papes, « souverain pontife », en latin Pontifex maximus, porté par le grand prêtre dans la Rome antique puis jusqu'au VIe siècle par l'empereur de Byzance.

Le pape n'est pas un « chef spirituel » car selon la foi catholique il reçoit sa mission du Christ lui-même, en tant qu'évêque de Rome et successeur de l'apôtre Pierre : veiller et présider à l'unité de tous les diocèses gouvernés par les évêques en communion avec Rome.

Origine

L'évêque de Rome

Le prestige de la position de l'évêque de Rome dans la chrétienté depuis l'Antiquité paléochrétienne[note 1] réside avant tout en la présence des tombeaux de Pierre et de Paul dans cette ville, l'un au Vatican, près de l'ancien cirque de Néron, et l'autre sur la Via Ostiensis, aux portes de Rome. Dans les premiers siècles de notre ère, Rome devient ainsi ville de pèlerinages « ad limina apostolorum » »[note 2]. L'Église romaine a toujours proclamé sa fondation apostolique, sur laquelle elle base son autorité magistérielle dont elle se prévaut et que les titulaires du siège de Rome affirment à la suite de l'évêque Libère (352-366), le premier à utiliser l'expression de « Siège apostolique » (Sedes apostolica)[11].

Depuis 451 (lorsque le pape Léon Ier s'oppose au canon 28 du concile de Chalcédoine qui fait de Rome et de Constantinople des sièges égaux), l'affirmation par les papes de Rome de leur primauté effective et pas seulement honorifique, qui place d'office quiconque la refuse dans la position de schismatique ou d'hérétique, n'est acceptée ni par les Églises d'Orient, ni par les Églises protestantes. Cependant, dans l'Église catholique, cette primauté effective découle ipso facto du fait qu'il est l'évêque de Rome. Ainsi, la seule titulature officielle du pape dans l'Antiquité est le mot « évêque », (sous-entendu : de la ville). Aujourd'hui encore, dans les documents les plus solennels, le pape signe de ce seul titre d'« évêque de l'Église catholique » (comme on le voit au paraphe du pape Paul VI sur toutes les constitutions et les décrets du concile Vatican II : « Ego PAULUS Catholicae Ecclesiae Episcopus », ou bien accompagné de la formule grégorienne : « Ego, N., episcopus, servus servorum Dei »[note 3].

Premiers siècles

Saint Pierre, tempera sur panneau (v. 1400), Musée d'art de Birmingham (Alabama).

La théologie catholique fait remonter la lignée des papes à l'apôtre Pierre. Elle affirme que la primauté de Pierre, qui préside à l'unité de l'Église, a été énoncée par le Christ dans l'Évangile selon Matthieu : « Tu es Pierre, et sur cette pierre je bâtirai mon Église… je te donnerai les clefs du Royaume des cieux » (Mt 16. 18-19).

Au IIe siècle, il existe des manifestations du prestige de la communauté chrétienne de Rome, ainsi qu'en atteste une lettre d'Ignace d'Antioche adressée à cette communauté, évoquant la mémoire des enseignements apostoliques dont elle est détentrice[12]. À la fin du siècle, Irénée de Lyon souligne lui aussi l'importance de cette tradition romaine dans son Contre les hérésies (III, 3, 2). Irénée, dans un texte qui entend combattre les gnostiques, présente le canal de la succession épiscopale comme le garant de la vérité apostolique pour chaque Église et pointe pour son exemplarité Rome, « cette Église très grande, très ancienne et connue de tous, que les deux très glorieux apôtres Pierre et Paul [y] fondèrent et [y] établirent (…) [car] en raison de son origine plus excellente[note 4] doit nécessairement s'accorder [avec elle] toute Église, c'est-à-dire les fidèles de partout, elle en qui toujours, au bénéfice de ces gens de partout[note 5], a été conservée la tradition qui vient des apôtres »[12].

La revendication d'apostolicité de Rome, qui est la seule ville occidentale de l'Empire à le faire, n'est pas contestée, pas plus que ne l'est celle d'autres villes orientales comme Corinthe ou Antioche ; ce n'est pas le cas de la revendication d'autorité et de primauté pontificale auxquelles elle prétend et qui occasionnera nombre de débats, voire de schismes[12].

Émergence du siège de Rome

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L'évêque de Rome, qui se considère comme le successeur de Pierre, revendique la suprématie sur l'Église tout entière et le Premier concile de Nicée (325) affirme, en se référant, dit-il, à un usage déjà constitué, que trois métropolites ont des compétences qui dépassent le cadre de leur province : ceux d’Alexandrie, de Rome et d’Antioche.

Les conciles de Constantinople (381) et de Chalcédoine (451) accordent le même statut de « super métropolite » (ce qui devait devenir la dignité de patriarche) aux sièges de Jérusalem et de Constantinople. Le premier échappe au pouvoir d’Antioche et devient autonome, le second obtient immédiatement un rang après celui de Rome, celui-ci ayant la « primauté d’honneur ». Ce système est calqué sur l’administration civile : Constantinople est la capitale de l'empire d'Orient, Rome se veut son égale en Occident - insistant spécifiquement sur une première place symbolique - tandis qu'Alexandrie demeure une capitale économique. Au même moment, Antioche voit sa circonscription rognée par ses deux voisines (Constantinople et Jérusalem).

Pendant le IVe siècle, le siège de Rome ne prend pas directement part aux principaux débats théologiques. Aux conciles qui débattent des questions doctrinales, l'évêque de Rome envoie toujours des légats, prêtres ou évêques, pour le représenter. Au Ve siècle, notamment lors des grandes querelles christologiques, Rome s'implique davantage. En l'an 451, au concile de Chalcédoine, à la lecture du Tome à Flavien, rédigé par Léon Ier pour définir la foi catholique contre l'hérésie d'Eutychès, toute l'assemblée, debout, acclame le pape au cri de : « Pierre vient de parler par la bouche de Léon ! »

Aux siècles suivants, après la chute de l'Empire d'Occident, Rome gagne en influence, notamment en Occident, alors considéré comme le territoire spécifiquement « patriarcal » du pontife romain. Dans le marasme général (peste à Rome, débordements catastrophiques du Tibre, invasions des Lombards), Grégoire le Grand (590-604) subvient matériellement aux besoins de la population romaine. Plusieurs facteurs favorisent cette évolution : le prestige de Rome, ancienne capitale de l’Empire, et qui le reste dans les esprits longtemps après la fin de l’Empire d'Occident, ainsi que la politique active menée par Grégoire le Grand, instigateur de la conversion des Anglo-Saxons, ou par Léon Ier, dont l'épisode le plus connu est la rencontre avec Attila pour le dissuader d'envahir Rome.

Pouvoir temporel et spirituel

Statut canonique

Drapeau de l'État de la Cité du Vatican.

Le pape, jusqu'en 1870, a été le souverain des États pontificaux. Il est aujourd'hui souverain de l'État de la Cité du Vatican sur lequel il possède la plénitude du pouvoir exécutif, législatif et judiciaire. Cette souveraineté sur un territoire, de dimension réduite, est la garantie d'indépendance de son pouvoir spirituel à l'égard des autres États du monde.

L'élection du pape est la prérogative exclusive du Collège des cardinaux, réunis en conclave (lieu fermé à clé) après la mort ou la renonciation du pape, et selon les dispositions de la constitution Universi Dominici gregis de Jean-Paul II (1996) et le motu proprio Constitutione Apostolica de Benoît XVI (2007). Les cardinaux, eux-mêmes créés par le pontife romain, sont électeurs jusqu'à l'âge de 80 ans. C'est seulement à partir du XIe siècle que l'élection du pape est réservée aux cardinaux, par le Décret du Latran de Nicolas II. Antérieurement, pendant le premier millénaire, l'élection du pontife romain revenait à l'Église de Rome, où se mêlaient des clercs et quelques laïcs.

Le pape est élu à vie, mais garde la prérogative de renoncer à la charge apostolique, très rarement exercée : Célestin V, en 1294, renonce quelques mois après son élection pour terminer sa vie dans un monastère. Grégoire XII, en 1415, fait annoncer sa démission au concile de Constance pour mettre fin au Grand Schisme d'Occident. Enfin, le , Benoît XVI renonce à sa charge pour raisons de santé.

Prérogatives liturgiques

Dans le domaine liturgique, seul le pape peut célébrer de droit à l'autel majeur des quatre basiliques majeures : Saint-Pierre, Saint-Jean-de-Latran (qui est l'église cathédrale de l'évêque de Rome), Saint-Paul-hors-les-Murs et Sainte-Marie-Majeure. Un cardinal peut y célébrer mais il lui faut un mandat d'autorisation, pratique en usage au moins depuis la Renaissance. Au XVIIe siècle, dans un tel cas, on affichait une indulgence papale sur l'un des piliers du ciborium pour le signifier à tous[13].

Mode d'élection

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En termes de droit canonique, le pape est investi de sa charge directement par le Christ et ne tire la légitimité de sa charge ni de la succession des papes précédents, ni même du collège qui l'a élu. Il ne peut donc pas se donner un coadjuteur ni un successeur[14]. En sens inverse, il ne saurait recevoir de mandat impératif du collège des cardinaux qui l'a élu.

La constitution apostolique Universi Dominici gregis de Jean-Paul II () réglemente la procédure à suivre lors de la mort d'un pape (ou lors de sa renonciation)[note 6],[15],[16].

Éligibilité

Le collège électoral est composé des cardinaux âgés de moins de 80 ans. Le pape Paul VI en avait fixé le maximum à 120, nombre que Jean-Paul II a confirmé dans la constitution Universi Dominici gregis.

En pratique, à l'époque moderne, le collège des cardinaux correspond à celui des ecclésiastiques susceptibles d'être élus (le dernier non-cardinal élu pape est Urbain V en 1362), mais cet usage n'est pas une règle. En effet, selon Universi Dominici gregis[17], la seule règle est que la majorité de deux tiers se prononce pour un même nom. La constitution mentionne également qu'il n'est pas nécessaire d'être présent au Vatican pour être élu. Elle n'exige pas non plus que la personne désignée soit cardinal, évêque ou même volontaire. Au contraire, nul cardinal ne peut se déclarer « candidat ». L'élection pontificale ne comporte donc aucune « campagne ».

Si le nouveau pape n'est pas évêque, Universi Dominici gregis prévoit une ordination épiscopale immédiate. Il n'est pas nécessaire d'être prêtre pour être ordonné évêque  ; Ambroise de Milan fut même ordonné évêque alors qu'il n'était que simple catéchumène. Cette ordination immédiate eut lieu en 1831 pour l'élection de Grégoire XVI, qui était prêtre, cardinal mais non évêque. Auparavant, le seul cas connu est Grégoire X (1271). Cette règle sous-entend que l'élu est de sexe masculin, et invalide l'élection d'une femme, qui ne peut être ordonnée au sacerdoce. Elle n'interdit pas en principe l'élection d'un homme marié (de nombreux papes l'ont été) mais contraint l'élu à abandonner sa vie conjugale.

L'élu peut accepter ou refuser son élection. S'il accepte, on lui demande aussitôt sous quel nom de règne il veut être appelé. Ce changement de nom signifie que ses actes ne sont plus ceux d'une personne à titre privé, mais ceux, apostoliques, du souverain pontife.

Élection pontificale

Habemus papam : l'élection de Martin V au concile de Constance (1417). Miniature de la Chronique du concile de Constance de Ulrich de Richental (1483).

Pour procéder à l'élection, les cardinaux se réunissent en conclave. Depuis 1878, cet événement a lieu à la chapelle Sixtine.

Avant chaque scrutin, des bulletins de vote sont distribués aux cardinaux électeurs, puis un tirage au sort désigne parmi eux trois scrutateurs, trois délégués pour recueillir les votes des malades et trois réviseurs. Ce tirage au sort est effectué par le dernier cardinal-diacre.

Débute ensuite le scrutin proprement dit. Les cardinaux électeurs ont à leur disposition des bulletins de vote rectangulaires comportant sur la partie supérieure l'inscription « Eligo in Summum Pontificem ». Chaque cardinal inscrit le nom qu'il choisit dans la partie inférieure. Il se dirige ensuite vers l'autel de la chapelle où est placé un calice recouvert d'un plateau sur lequel il dépose son bulletin plié en deux. Il prononce alors la formule : « Je prends à témoin le Christ Seigneur, qui me jugera, que je donne ma voix à celui que, selon Dieu, je juge devoir être élu », puis fait glisser son bulletin dans le calice.

Dès que tous ont voté, les scrutateurs procèdent au décompte des voix. Une fois dépouillés, les bulletins sont rassemblés à l'aide d'une aiguille le long d'un fil. Si la majorité de deux tiers n'est pas atteinte, les bulletins ainsi que les notes des cardinaux sont brûlés dans le poêle de la chapelle Sixtine et un fumigène ajouté pour donner une fumée noire. Un nouveau scrutin est organisé, aussi souvent que nécessaire jusqu'à l'obtention de la majorité requise.

Dès que la majorité est atteinte, les bulletins de vote et les notes des cardinaux sont alors brûlés dans le poêle de la chapelle de façon à produire une fumée blanche. Le décompte des voix, remis au nuveau pape, est ensuite conservé dans les archives du Vatican, dans une enveloppe scellée qui ne peut être ouverte que par autorisation expresse du pontife. L'élection est annoncée par les mots Habemus papam Nous avons un pape ») à la foule réunie place Saint-Pierre.

Les cardinaux ont l'interdiction de divulguer la moindre information sur le déroulement de l'élection sous peine d’excommunication.

Rémunération et imposition

Le pape François ne reçoit aucune rémunération, contrairement à son prédécesseur[18]. Tous ses frais  qu'il s'agisse de nourriture, loyer, maladie, assistant ou voyage  sont réglés par l'État de la Cité du Vatican. Il ne paie pas d'impôt ni au Vatican, ni dans son pays d'origine[19].

Actes pontificaux

Une bulle d'Urbain VIII, 1637.

La bulle (du latin bulla, le sceau) est un document scellé par une boule de métal (d'où son nom) ou plus simplement par un cachet de cire. Une bulle est un décret en forme solennelle traitant du gouvernement de l'Église et présentant un intérêt public. C'est la forme employée pour convoquer un concile et en publier les décrets.

Le bref apostolique est un acte administratif ainsi nommé en raison de sa brièveté. Il ne comporte ni préambule ni préface. Le bref est d'importance moindre qu'une bulle. Il porte sur une décision ou une déclaration, mais il a en principe un caractère privé. Au sens strict, c'est un document scellé par l'anneau du pêcheur, qui marque l'autorité du pape. Il est scellé de cire rouge, et est souscrit par le secrétaire du pape.

La lettre apostolique s'apparente à une exhortation apostolique pour ce qui est du fond. Dans la forme, elle s'en distingue car elle est adressée à un destinataire particulier, et non à l'ensemble des évêques comme pour une exhortation apostolique ou une encyclique. C'est l'équivalent d'une lettre ouverte publiée par le pape parce qu'elle est d'un intérêt général pour l'Église.

L'encyclique (lettre circulaire) est une lettre adressée par le pape à tous les évêques. Liée à la mission d'enseignement du pape, elle est expose la position officielle de l'Église sur un thème donné. Le plus souvent, elle fait abstraction des questions d'actualité, ce qui lui donne une portée générale. Tout en étant destinée aux évêques, l'encyclique s'adresse en pratique à tous les fidèles de l'Église, ces derniers étant confiés à l'enseignement de leurs évêques respectifs. Sauf précision contraire, elle n'engage pas l'infaillibilité pontificale.

La constitution apostolique (du latin constitutio apostolica) est l'équivalent d'une loi dans le domaine civil. Le qualificatif « apostolique » signifie simplement qu'elle est issue du siège apostolique. Sont désignées ainsi les décisions les plus importantes du souverain pontife concernant la foi, les mœurs et l'administration de l'Église. Elle se présente souvent sous forme de bulle.

Signature

La signature papale prend la forme « NN. PP. x » c'est-à-dire « un tel, Pontifex Primus [premier pontife], numéro tant » (ainsi, Paul VI signait « Paulus PP. VI »), et son nom est fréquemment accompagné dans les inscriptions par les abréviations « Pont. Max » ou « P.M. » — abréviation de l'ancien titre Pontifex Maximus,.

Les bulles, décrets et constitutions du pape sont signés « NN. Episcopus Ecclesia Catholicæ » (« NN. Évêque de l'Église catholique »), alors qu'elles débutent par l'appellation « NN. Episcopus Servus Servorum Dei » (« NN. Évêque, serviteur des serviteurs de Dieu »), ce dernier titre datant de Grégoire Ier le Grand.

D'autres circonstances officielles voient l'usage de titres tels que Summus Pontifex, Sanctissimus Pater (Très Saint Père — cette formule est d'usage en France pour la correspondance adressée au pape), Beatissimus Pater, Sanctissimus Dominus Noster (Notre Très Saint Père), et à l'époque médiévale Domnus [et non Dominus] apostolicus (Seigneur apostolique).

Titres et symboles

Les « clefs de saint Pierre » qui figurent sur les armes pontificales sont un emblème héraldique dont la signification est symbolique et spirituelle, faisant référence à l'Évangile (Matthieu 16,19 : « Je te donnerai les clefs du Royaume des cieux »).

Titres

  • Évêque du diocèse de Rome : Urbis episcopus.
  • Vicaire de Jésus-Christ (Vicarius Christi) : l'appellation est attestée du temps de Gélase Ier, au synode romain du [20]. Au IIe siècle, est également attesté le titre de « vicaire de Pierre », vite tombé dans l'oubli car ecclésiologiquement erroné : d'une part, le pape est le successeur, mais non l'intendant (vicaire) de Pierre ; il est même pleinement « Pierre » à son tour puisqu'il exerce la plénitude du ministère apostolique accordé à Pierre ; d'autre part, le pape rendra compte de ses actes au Christ seul, tout comme Pierre avant lui. C'est pourquoi le titre de « vicaire du Christ » s'est imposé au cours des siècles. Innocent III se proclame en 1214 aussi bien « vicaire du Christ » que « vicaire de Dieu », car la foi catholique déclare en Jésus-Christ Dieu lui-même fait homme[21].
  • Successeur du prince des apôtres (Pierre) : Successor principis apostolorum.
  • Chef suprême de l'Église : Pontifex maximus.
  • Souverain pontife de l'Église : Pontifex maximus.
  • Primat d'Italie : Primatus Italiae.
  • Archevêque métropolite de la Province romaine : Archiepiscopus ac metropolitanus provinciae ecclesiasticae romanae.
  • Souverain de l'État de la Cité du Vatican : Princeps sui iuris civitatis Vaticanae.
  • Serviteur des serviteurs de Dieu : Servus servorum Dei.
  • Patriarche d'Occident : Patriarcha Occidentis (titre abandonné par Benoît XVI en 2006[22]).

Paramentique et insignes

L'anneau du pêcheur, ou anneau piscatorial (en or), représente l'apôtre Pierre en pêcheur tirant son filet de poissons. Cet anneau est utilisé pour sceller les brefs, les constitutions, les décrets et les encycliques. Il est personnel à chaque pontife ; le cardinal camerlingue le brise solennellement immédiatement après la mort ou la renonciation du pape.

La férule crucifère (portant une croix) est un bâton liturgique réservé au pape, qui le tient dans sa main gauche.

Benoît XVI portant la férule créée pour Paul VI.

La soutane blanche est systématiquement portée depuis Pie V, qui l'adopta en hommage à l'habit blanc de l'ordre des Prêcheurs auquel il appartenait. Auparavant, le pape était traditionnellement vêtu de rouge, couleur du sang et du martyre de Jésus-Christ, mais aussi référence à la pourpre impériale romaine.

Sur sa soutane blanche, le pape porte un camail blanc qui couvre les épaules et le haut des bras. Si de nombreux prêtres ou évêques, surtout dans les pays chauds, arborent une soutane blanche, mais d'une coupe et d'une teinte différentes de celle du pape, seul le souverain pontife peut être coiffé de la calotte blanche. La soutane est maintenue par une ceinture blanche moirée et frappée aux armes du pape sur chacun de ses deux pans.

Le pape est chaussé de mules de cuir rouge à l'extérieur des résidences apostoliques et de pantoufles de velours rouges quand il se trouve à l'intérieur. Jusqu'à Benoît XV (1914-1922), celles-ci étaient ornées d'une croix tissée de fil d'or.

Lors de certaines audiences le pontife revêt une mozette rouge, qui est un camail fermé sur la poitrine. Quand il reçoit un chef d'État catholique, une étole est ajoutée au-dessus de la mozette. Une fois par an, durant la semaine in albis semaine en blanc », c'est-à-dire l'octave de Pâques), il revêt une mozette blanche.

Son chapeau est rouge, tout comme son manteau, qui est une pèlerine tombant jusqu'aux pieds. Le pape porte parfois un manteau de coupe classique et de couleur blanche à revers croisés.

Le camauro, bonnet rouge bordé d'hermine, n'est plus en usage depuis Clément XIV, au XVIIIe siècle, mais, jusqu'à Pie XII, on en coiffait les papes pendant leur exposition sur leur lit de mort, dans leur chambre personnelle, avant leur exposition solennelle en habits pontificaux dans la basilique Saint-Pierre. Jean XXIII et Benoît XVI ont épisodiquement porté le camauro.

Jusqu'à Paul VI, qui en abandonna l'usage, le statut pontifical possédait d'autres particularités, dont la tiare pontificale, et jusqu'à Jean-Paul II la sedia gestatoria, désormais remplacée par la papamobile.

Histoire de la papauté

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Jusqu'en 800

À la fin du Ve siècle, Gélase Ier envoya à l'empereur Anastase une lettre dans laquelle il réaffirme que le pouvoir des rois et celui des évêques sont dissociés, et que celui des évêques prévaut.

Au milieu du VIIIe siècle, les papes, lassés d'une part des querelles dogmatiques sans cesse suscitées par la politique césaropapiste des empereurs byzantins, et ne voulant plus, d'autre part, se laisser « enfermer » dans le cadre de la pentarchie qu'ils n'avaient jamais réellement reconnue (car la notion de « pentarchie » réduisait trop le Saint-Siège au rang des autres sièges patriarcaux alors qu'il exerce seul l'autorité de l'apôtre Pierre), rompent avec la tutelle politique de Constantinople. En particulier, le pape Léon III, menacé par les Lombards, n'hésitera pas alors à recourir à la puissance montante des Carolingiens, avec Pépin le Bref puis Charlemagne. La Donation de Constantin, un « faux vrai » document, formalisé à cette époque mais entérinant un pouvoir temporel attesté dans les faits au moins depuis le pontificat du pape Grégoire le Grand (590-604). Ce document faisait croire qu'en quittant la Ville, l'empereur Constantin en aurait remis le pouvoir à l'évêque de Rome, ainsi que le pouvoir (potestas) sur l'Occident. C'est Pépin le Bref qui constitua l'embryon des États pontificaux en 754. En 800, le pape Léon III couronne Charlemagne empereur d'Occident à Rome.

À cette époque, le pape, avec l'appui de l'empereur[23], envoie des missionnaires, notamment dans les îles britanniques ainsi que dans l'est et le nord de l'Europe, afin d'évangéliser les populations païennes[24].

Réforme grégorienne

La réforme grégorienne voit l'affirmation de la « monarchie pontificale » : le pape souverain, chef de l'Église, exerce sur tous ses membres la plénitude du pouvoir (plenitudo potestatis), disposant des glaives spirituel et temporel. Elle révèle aussi la tendance théocratique de la papauté, formulée notamment dans le Dictatus papæ (1075)[25]. Cette « monarchie pontificale » culmine sous Innocent III, l'Église est alors considérée par tous comme une monarchie élective, universelle et absolue, assimilée à la Cité de Dieu sur la terre[26].

Lutte du sacerdoce et de l'Empire

L'histoire de la papauté est inséparable de l'évolution doctrinale de la christologie et de la baisse de puissance des empereurs romains d'Orient. Le pape cherche à affermir son pouvoir spirituel et temporel et à passer du statut de simple évêque de Rome à celui de souverain.

Pendant le Moyen Âge, le pape dut affirmer son pouvoir face à l'empereur et à la croissance des royautés. L'autre problématique concerne la définition de la souveraineté du pontife : doit-elle se limiter aux affaires spirituelles (nomination des évêques et des abbés, définition du dogme) ou bien doit-elle déborder sur la sphère temporelle ? Dans la seconde option, le pape ne peut éviter l'affrontement avec les souverains qui règnent alors en Occident.

Schisme d'Occident

De 1378 à 1418, ce schisme voit coexister et s'affronter deux séries de papes, l'une siégeant à Rome et l'autre à Avignon. Sur le terrain politique, il découle de l'affrontement entre la papauté et les États modernes qui se créent à la fin du Moyen Âge et que la papauté n'a plus les moyens d'assujettir.

Le conciliarisme est un mouvement de réforme qui se développe du XIVe au XVIe siècle et qui voit l'autorité suprême dans l'Église catholique passer des mains du pape à celles du concile œcuménique.

Réforme et concile de Trente

Caricature protestante du XVIe siècle représentant l'Église catholique sous la double apparence du pape et du diable.

La Réforme protestante met en cause l'existence même d'un pape : les protestants reconnaissent l'autorité des Saintes Écritures (Sola scriptura), et non celle du pape.

Le concile de Trente, dix-neuvième concile œcuménique reconnu par l'Église catholique, est convoqué par le pape Paul III en 1542, en réponse aux demandes formulées par Martin Luther[27]. Il débute le et s'étend sur dix-huit ans, sur vingt-cinq sessions, cinq pontificats (Paul III, Jules III, Marcel II, Paul IV et Pie IV) et trois villes.

En réaction à la Réforme protestante, il définit le péché originel, la justification, une autorité de la Bible spécifique au catholicisme et confirme les sept sacrements, le culte des saints et des reliques ainsi que le dogme de la transsubstantiation. Sur le plan disciplinaire, il crée les séminaires diocésains, destinés à former les prêtres. Trente est l'un des conciles les plus importants de l'histoire du catholicisme ; il sera le plus abondamment cité par le concile Vatican II.

Régine Pernoud présente ce concile comme « la coupure entre l'Église médiévale et l'Église des temps classiques »[28].

Modernisme et concile Vatican I

Plus de trois cents ans après le concile de Trente, Pie IX décide de convoquer un concile en 1869. Ce concile, le vingtième, s'ouvre en et est ajourné le à cause de la guerre, reporté sine die du fait de l'invasion de Rome et de l'annexion des États pontificaux.

Vatican I affirme, par l'encyclique Pastor Æternus du , l'infaillibilité pontificale et condamne les « idées nouvelles » issues du Siècle des Lumières.

Concile Vatican II et collégialité

Le pape Jean XXIII crée la surprise en annonçant un « aggiornamento » de l'Église catholique, c'est-à-dire un grand concile destiné à favoriser le dialogue de l'Église avec le monde moderne.

Vatican II s'ouvre le . Parmi les grandes réformes figurent l'ouverture envers les autres religions, la possibilité d'utiliser les langues vernaculaires au côté du latin pour les offices religieux et l'attention de l'Église aux problématiques sociales.

Notes et références

Notes

  1. Voir par exemple la Première épître de Clément, à la fin du Ier siècle.
  2. « ad limina apostolorum » : expression latine signifie, mot à mot, « au seuil des apôtres ». Faire un pèlerinage ad limina apostolorum signifie se rendre à Rome.
  3. « Moi, N., évêque, serviteur des serviteurs de Dieu ».
  4. « ...origine plus excellente » : certains traduisent « de son autorité plus forte ».
  5. « ...au bénéfice de ces gens de partout » : la traduction de ce passage est malaisée et controversée.
  6. La renonciation du pape est prévue dans le droit canon (paragraphe 332 § 2 du Code de Droit Canonique).

Références

  1. « L'archevêque argentin Bergoglio devient le pape François », Le Monde, (consulté le ).
  2. « L'Argentin Jorge Mario Bergoglio devient le nouveau pape François Ier », Le Nouvel Observateur, (consulté le ).
  3. Claire Chartier, « François 1er, pape de la Renaissance ? », L'express.fr, (consulté le ).
  4. Tanguy de l'Espinay et Pasca Dronne, « Le pape François va rendre visite à son prédécesseur Benoît XVI », Le Parisien, (consulté le ).
  5. Philippe Levillain, « Pape », dans Philippe Levillain (dir.), Dictionnaire historique de la Papauté, Fayard, (ISBN 9782213025377), p. 1244.
  6. « Pape », dans Alain Rey (dir.), Dictionnaire historique de la langue française, vol. II, Le Robert, , p. 2552.
  7. Homère, Odyssée, VI, 57.
  8. De nos jours, les Grecs appellent encore « pappas » les simples prêtres de l’Église orthodoxe, mais dans le sens classique de « père », équivalent au titre que l'on donne aux prêtres dans l'Église latine ; cf. Mgr Stéphanos, Ministères et charismes dans l’Église orthodoxe, Desclée de Brouwer, 1988, pp. 33-45 et 105-109.
  9. (en) Lois M. Farag, The Coptic Christian Heritage : History, Faith and Culture, Routledge, , 280 p. (ISBN 978-1-134-66684-3, lire en ligne), p. 3.
  10. Orazio Marucchi, Christian epigraphy, éd. Cambridge University Press, 1912. Retranscription de l'inscription en ligne, p. 207.
  11. Hilaire 2003, p. 22-23.
  12. Hilaire 2003, p. 35.
  13. Cf. Dom Jean Mabillon, « Iter italicum ».
  14. Carlo Fantappiè, Papauté, vacance du siège et "pape émérite". Équivoques à éviter, cité par Sandro Magister, site Chiesa, L'Espresso.
  15. Code de droit canonique (1983) sur le site de la Revue de droit canonique - Strasbourg.
  16. (fr) « Universi dominici gregis », sur vatican.va, Saint-Siège, (consulté le ).
  17. Constitution apostolique Universi Dominici Gregis sur la vacance du siège apostolique et l'élection du pontife romain.
  18. « Vatican : combien gagne le pape François ? », sur Linfo.re, Sainte Clotilde, Antenne Réunion, (consulté le ).
  19. Jacques Pezet, « Quel est le salaire du pape ? », sur liberation.fr, Libération, Paris, (consulté le ).
  20. Claude-Henry Du Bord, Le christianisme : Histoire, courants, cultures, Eyrolles, (lire en ligne), p. 79.
  21. (en) Philip Schaff, History of the Christian Church, Volume 5, C. Scribner's sons, , p. 36.
  22. Benoît XVI renonce au titre de « patriarche d’Occident », devenu « obsolète », article de Zénit, 22 mars 2006, sur le site 44catholique.org44.
  23. Pierre Riché, Les Carolingiens : une famille qui fit l'Europe, Paris, Pluriel, dl 2012, 490 p. (ISBN 978-2-01-279544-0, OCLC 779739843).
  24. Le monde de la Bible, Bayard, numéro hors-série : « Aux origines de la papauté moderne ».
  25. (en) Adrian H. Bredero, Bernard Of Clairvaux, Continuum International Publishing Group, (lire en ligne), p. 153.
  26. Jean François André, Histoire politique de la monarchie pontificale au XIVe siècle, Varon, , 515 p..
  27. Annick Sibué, Luther et la Réforme protestante, Paris, Eyrolles, 2011.
  28. Régine Pernoud, Pour en finir avec le Moyen Âge, éd. Seuil, 1977, p.  159.

Voir aussi

Bibliographie

  • Claude Bressolette, La Papauté, Paris, L'Atelier, 2002, 160 p. (ISBN 978-2708236356).
  • Yves Bruley, Histoire de la papauté, Paris, Perrin, 312 p. (ISBN 978-2262024420).
  • Claudia D'Alberto (dir.), Imago Papae. Le pape en image du Moyen Âge à l'époque contemporaine, Campisano Editore, 2020, 504 p. (ISBN 978-88-85795-51-8).
  • Yves-Marie Hilaire, Michel-Yves Perrin et Michel Rouche, Histoire de la papauté. 2000 ans de mission et de tribulations, Points/Histoire, 2003 (ISBN 2020590069).
  • Philippe Levillain, Dictionnaire historique de la papauté, Fayard,
  • Yvan Loskoutoff, Héraldique et papauté : Moyen Âge-Temps modernes, Publications de l'Université de Rouen et du Havre, 2020, 365 p. (ISBN 979-1024013183).
  • John O'Malley (trad. Isabelle Hoorickx-Raucq), Une histoire des papes, de Pierre à François, Paris, Lessius, 2016, 100 p. (ISBN 978-2872992980).
  • Agostino Paravicini Bagliani, Des papes et des bêtes, Les Belles Lettres, 2018, 480 p.
  • (it)Claudio Rendina, I Papi, Storia e Segreti, Newton Compton, Roma, 1983
  • Thomas Tanase, Histoire de la papauté en Occident, Paris, Gallimard, 592 p. (ISBN 978-2072741784).
  • André Vauchez éd., Histoire du christianisme des origines à nos jours, t. V, Apogée de la papauté et extension de la chrétienté (1054-1274), Desclée, Paris, 1993

Articles connexes

Liens externes

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