Cirque de Caligula et de Néron

Le cirque de Caligula et de Néron (cirque de Néron, Gaianum ou encore cirque du Vatican ; Circus Vaticanus) était situé entre le mont Janicule et le mont Vatican, à la périphérie de Rome, dans la plaine vaticane, le long de la Via Cornelia.

Cirque de Caligula et de Néron
Lieu de construction Regio XIV Transtiberim
Plaine vaticane
Date de construction Milieu du Ier siècle
Ordonné par Caligula
Type de bâtiment Cirque romain
Le plan de Rome ci-dessous est intemporel.
Localisation du cirque dans la Rome antique (en rouge)

Coordonnées 41° 54′ 05″ nord, 12° 27′ 14″ est
Liste des monuments de la Rome antique

Historique

Construction

Sa construction débuta sous le règne de Caligula au Ier siècle de notre ère, vers 40 ap. J.-C., dans ses jardins du Vatican : propriété de sa mère Agrippine sur l'ager Vaticanus, d'où le nom de Cirque du Vatican (Circus Vaticanus).

Il fut terminé par Néron, d'où le nom de Cirque de Caligula et de Néron[réf. souhaitée].

Premières persécutions des Chrétiens

Néron exécutant une martyre chrétienne. Dircé chrétienne dans le cirque de Néron, peinture de Henryk Siemiradzki (1897).

On ne sait pas, si le cirque a été utilisé sous le règne de Néron, en 64 ap. J.-C., lors de la répression de chrétiens accusés d'avoir incendié Rome. Tacite parlant de tortures et exécutions publiques en disant que « Néron prêtait ses jardins pour ce spectacle, et donnait en même temps des jeux au Cirque[1] » sans plus de précision.

Mort de Saint Pierre

L'apôtre Pierre y fut aussi crucifié « la tête en bas » vers 67 - 70. Une tradition immémoriale rapporte que la crucifixion de l'apôtre Pierre, eut lieu inter duas metas entre les deux bornes ») de la spina, c'est-à-dire au centre du cirque et approximativement au pied de l'obélisque du Vatican qui ne se situait pas à l'époque à son emplacement actuel. Il fut enseveli à l'extérieur du cirque au pied du mont Vatican, dans une nécropole située au nord de celui-ci, dont elle était séparée par une route secondaire, la via Cornelia. La tombe fut incorporée plus tard au sein des deux basiliques qui lui furent consacrées : ancienne construction de l'Empereur Constantin et l'actuel édifice.

Abandon puis construction de l'antique basilique vaticane

Cirque privé à l'origine, Vespasien, un des successeurs de Néron, le rend au peuple. Converti en jardins, ceux-ci sont abandonnés à la fin du IIe siècle et donnés en concession à des particuliers pour la construction de tombes (urnes cinéraires pour les sépultures à incinération puis tombes à fosse et sarcophages pour les sépultures à inhumation qui deviennent prédominantes au IIIe siècle) et de mausolées (notamment deux rotondes). L'extension d'un cimetière adjacent au cirque au nord-est se poursuit ainsi jusque dans l'arène[2]

Constantin Ier fait construire la première basilique constantinienne sur les structures encore existantes du cirque, plaçant l'abside de son monument à l'emplacement de la Tombe de saint Pierre, à partir de 324 ap. J.-C.

Aujourd'hui

Au XVe siècle, le monument construit par Constantin Ier menace de tomber en ruine, et les papes décident de le raser pour en construire un nouveau : l'actuelle basilique Saint-Pierre.

La basilique et la place Saint-Pierre sont donc en grande partie construites sur l'ancien site du Circus Vaticanus, toujours à l'emplacement de la sépulture de saint Pierre.

Architecture

Situation approximative du Circus Vaticanus, par rapport à la basilique constantinienne et la basilique actuelle. Une situation plus moderne et plus précise est disponible sur le site de la basilique saint-Pierre. L'obélisque qui se trouvait au centre du cirque de Néron a été déplacé en 1586 au centre de la place Saint-Pierre située devant la basilique.

Sa situation par rapport à la basilique constantinienne a permis d'évaluer qu'il mesurait environ 280 mètres de long et 90 mètres de large. Les interprétations plus récentes le font bien plus long que la basilique[3] : 590 mètres de long et 95 mètres de large[4].

La spina était ornée en son milieu d'un obélisque que Caligula avait fait transporter à Rome en 37 ap. J.-C. sur « le plus admirable de tous les bâtiments qu’on ait jamais vus sur les mers »[5].

En 1586, le pape Sixte-Quint le fit déplacer par Domenico Fontana sur la place Saint-Pierre au Vatican.

Les courses des chars

Le Circus Vaticanus, ainsi que tous les cirques romains, était essentiellement dévolu aux courses de chars qui passionnaient les Romains, chacune des parties adoptant les couleurs d'un équipage.

De six cellules, carceres, s'échappaient de deux à six équipages menés par des cochers, aurigæ - auriges - qui laissaient sur leur gauche l'arête centrale, la spina, pour accomplir plusieurs tours. La fin de la spina était marquée aux deux extrémités par les metæ.

Les équipages originaux étaient les blancs (albata) et les rouges (russata), auxquels s'ajoutèrent bientôt les bleus (veneta) et les verts (prasina) et, pour finir, sous Domitien, les pourpres et les dorés à l'existence éphémère. Le rouge et le bleu étaient les couleurs du Sénat romain et de la noblesse, le blanc et le vert, celles du peuple.

Les courses donnaient lieu au déchaînement de vives passions entre les factions de fautores (supporters) et il n'était pas rare qu'elles finissent en émeutes. Les auriges, initialement des esclaves ou des affranchis, se recrutaient parfois parmi les citoyens, parfois même des sénateurs, voire des empereurs, tant le prestige des vainqueurs était grand. Ainsi, l'empereur Néron ne rechignait pas à concourir, revêtant pour l'occasion les couleurs du peuple.

Voir aussi

Bibliographie

Articles connexes

Notes et références

  1. Tacite, Les Annales, Livre XV, 44.
  2. (it) Antonio Pinelli et Maria Beltramini, La Basilica di San Pietro in Vaticano, Franco Cosimo Panini, , p. 253
  3. (en) Outline of St. Peter's, Old St. Peter's, and Circus of Nero
  4. (it) Hugo Brandenburg, Le prime chiese di Roma IV-VII secolo, Jaca Book, , p. 93
  5. d'après Pline l'Ancien (Histoire naturelle, XXXVI,70)
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