République du Croissant

La République du Croissant est une expression qui désigne, dès la fin du XIXe siècle, le quartier de la presse à Paris, situé entre Réaumur et Opéra, où sont réunis la plupart des grands journaux[1].

Histoire

Le centre de ce quartier est l'intersection entre la rue du Croissant et la rue Montmartre, dans le 2e arrondissement de Paris, où se situe le café du Croissant, où a lieu le l'assassinat de Jean Jaurès, fondateur et directeur de L'Humanité. Les grandes entreprises de presse tentent d'y créer des règles et des usages pour leur développement économique, passant par la délivrance de cartes pour les livreurs et revendeurs de journaux[2].

Non loin de la Bourse et des Grands boulevards, c'est le lieu de la plupart des imprimeries et des salles de rédaction, où se créent des associations d'entrepreneurs de presse et de journalistes, comme l'Association syndicale professionnelle des journalistes républicains français (ASPJRF) d'Edgar Monteil[3]. La presse française a alors le vent en poupe : en 1914, c'est la plus lue au monde, avec un taux de pénétration de 244 exemplaires de quotidiens pour mille habitants[4]. Les grands reporters les plus célèbres du moment se nomment Pierre Giffard, Jules Huret, Gaston Leroux, Pierre Mille et Fernand Xau.

Au tournant du XIXe siècle, quatre grands quotidiens parisiens dominent la scène française : Le Matin, Le Petit Parisien d'Albert Londres et Jean Dupuy, Le Petit Journal et Le Journal.

Aujourd'hui, de nombreux titres et agences de presse demeurent présents dans ce quartier.

Historique

Autres adresses et déménagements

Les principales imprimeries de presse sous le Second Empire[5]

Ensuite, à la Belle Époque, le quartier de la presse recense une centaine d’imprimeries typographiques de dimensions diverses[5].

Les théâtres, opéras, restaurants, et brasseries des environs

La République du Croissant se développe dans une partie de Paris qui est en expansion au XIXe siècle, au-delà de l'enceinte des fermiers généraux, et ouvre de prestigieux restaurants, brasseries, théâtres et opéras :

Le Théâtre national de l'Opéra-Comique s'installe dans la Salle Favart le , dans les jardins de l'Hôtel de Choiseul (Paris), sur un site destiné à la Caisse d'Escompte, puis fusionne en 1801 avec son voisin, le Théâtre Feydeau, s'installe en 1827 juste à côté dans le Théâtre des Nouveautés, Place de la Bourse, puis déménage en 1829 dans la Salle Ventadour. Le , l'assassinat du duc de Berry à la sortie de l'opéra de la rue de Richelieu, en face du Théâtre Louvois, amène Louis XVIII à ordonner sa démolition. L'Opéra Le Peletier lui succède un an après dans les jardins de l'Hôtel Laborde, puis brûle en 1873, un an avant l'ouverture du Palais Garnier.

Côté restauration, les lieux prestigieux de la Place de la Bourse, Café Gobillard, Restaurant Champeaux, Brasserie Gallopin et Café des arcades, essaiment tout autour, avec La sole Marguery sur le boulevard de Bonne-Nouvelle et la Maison Dorée de Casimir Moisson, au 20, Boulevard des Italiens.

Sources

 : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article. Alfred Sirven, Journaux et journalistes: La Presse - La Liberté, avec les portraits des rédacteurs photographiés par Pierre Petit, Cournol, (lire en ligne). 

Références

  1. Passeurs culturels dans le monde des médias et de l'édition en Europe (XIXe et XXe siècles), par Diana Cooper-Richet, Jean-Yves Mollier et A. Silem - (2005), p. 138.
  2. Extrait de la Revue historique, numéros 611 à 612, page 800, par Odile Krakovitch, 1999.
  3. La presse écrite en France au XXe siècle, par Laurent Martin, page 47, éditions Le Livre de poche.
  4. La presse écrite en France au XXe siècle, page 52.
  5. « Le quartier de la presse à Paris » Université Paris I Panthéon-Sorbonne .
  6. "Marinoni: le fondateur de la presse moderne, 1823-1904", par Éric Le Ray, page 164 .
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