Georges Malbrunot

Georges Malbrunot, né le à Montaiguët-en-Forez (Allier), est un journaliste français, spécialiste du Moyen-Orient et du conflit israélo-palestinien. Grand Reporter au Figaro, il est pris en otage pendant plusieurs mois par l'Armée islamique en Irak[1],[2].

Georges Malbrunot

Georges Malbrunot, en 2015.

Naissance
Montaiguët-en-Forez
(Allier, France)
Nationalité Française
Profession Journaliste
Spécialité Géopolitique, Proche-Orient, Moyen-Orient, conflit israélo-palestinien
Médias
Pays France
Média Presse écrite et radio
Fonction principale Correspondant au Moyen-Orient
Presse écrite La Croix, Le Figaro
Radio Europe 1, RTL

Biographie

Formation

En 1986, Georges Malbrunot sort diplômé de l'Institut pratique du journalisme (IPJ).

Carrière

Il aborde le métier en rédigeant des articles pour le journal La Croix au service « politique intérieure »[3].

Il se rend une première fois en Israël en 1987 lors de la Première Intifada.

À partir de 1994, l'année des accords d'Oslo, il s'installe au Proche-Orient et 20 ans durant va sillonner la région en tant que correspondant pour l'AFP, pour des journaux français tels que Le Figaro, La Croix, Ouest-France, ainsi que pour Europe 1 et RTL.

En 2003, à la suite du renversement de Saddam Hussein, il s'installe à Bagdad en Irak.

Le , Georges Malbrunot, son confrère Christian Chesnot, ainsi que le fixeur syrien Mohammed Al-Joundi sont enlevés par l'Armée islamique en Irak alors qu'ils tentaient de se rendre à Nadjaf[4]. Leurs ravisseurs demandent officiellement l'abrogation de la loi française sur les signes religieux dans les écoles publiques. Le , après cent vingt-quatre jours de détention, soit quatre mois plus tard, les deux journalistes français sont libérés. D'après un article de LCI citant le journal The Times la France aurait versé 15 millions de dollars (soit 11,8 millions d'euros) pour leur libération[5].

Le , le président de la République Emmanuel Macron reproche au journaliste d'avoir eu un comportement « irresponsable pour la France, irresponsable pour les intéressés ici, et grave d’un point de vue déontologique », en raison d'un article publié dans le Figaro et relatant un entretien entre le président de la République et Mohammed Raad, le chef du bloc parlementaire du Hezbollah[6]. Le journaliste s'est dit « surpris par la virulence de cette attaque »[7]. Pour L'Obs, la scène est « surréaliste ». Le magazine juge « impossible de ne pas y voir une pression évidente, en tout cas un message tacite envoyé à l’ensemble des médias, une forme très désagréable, et c’est un euphémisme, d’intimidation. »[8] Maya Khadra considère l'échange qui s'est déroulé entre Emmanuel Macron et Georges Malbrunot comme « très révélateur du dénigrement, du mépris qu’a la président Macron à l’égard de toute forme de presse qui défie le système et qui défie même la personne du président. »[9]

Travaux

Après une enquête rapide, Georges Malbrunot publie des articles qui attribuent la mort du journaliste Gilles Jacquier à l'opposition syrienne[10],[11]. Cette enquête est contestée par les confrères et la compagne de Gilles Jacquier, présents sur les lieux, et qui affirment qu'il s'agit d'un crime organisé par le régime syrien, thèse plus tard étayée par de nouveaux témoignages et documents[12],[13],[14],[15],[16].

Condamnation

En , Georges Malbrunot et Christian Chesnot sont condamnés en diffamation par le tribunal correctionnel de Paris, pour avoir accusé dans leur ouvrage Nos très chers émirs la sénatrice Nathalie Goulet d'avoir été rémunérée par le Qatar[17],[18],[19].

Publications

Auteur

Coauteur

  • 2003 L'Irak de Saddam Hussein : portrait total (coécrit avec Christian Chesnot), éd. 1 (ISBN 2-84612-108-7) (notice BnF no FRBNF38945463)
  • 2003 Les années Saddam : révélations exclusives (auteur Saman Abdul Majid avec la collaboration de Christian Chesnot et Georges Malbrunot), éd. Fayard (ISBN 2-213-61751-1) (notice BnF no FRBNF39086606)
  • 2005 Mémoires d'otages : notre contre-enquête (coécrit avec Christian Chesnot)
  • 2008 Les révolutionnaires ne meurent jamais : conversations avec Georges Malbrunot (auteur Georges Habache), éd. Fayard, coll. « Témoignages pour l'histoire » (ISBN 978-2-213-63091-5) (notice BnF no FRBNF41193777)
  • 2010 Dans l'ombre de Ben Laden : révélations de son garde du corps repenti (auteur Nasser Al-Bahri), éd. Michel Lafon (ISBN 978-2-7499-1197-7) (notice BnF no FRBNF42187134)
  • 2013 Qatar, les secrets du coffre-fort (coauteur Christian Chesnot), éd. Michel Lafon.
  • Avec Christian Chesnot, Nos très chers émirs, Paris, Lafon, (ISBN 978-2-7499-2487-8) Janvier 2017 : prix éthique de l'association Anticor[20].

Notes et références

  1. Georges Malbrunot, « Les deux ex-otages français d'Irak sont arrivés en France », sur Le Monde
  2. « Perpétuité pour des ravisseurs de Malbrunot et Chesnot », sur Le Figaro,
  3. « Georges Malbrunot : biographie », Over-blog.
  4. « Otages français en Irak, la version de Mohammed Al-Joundi », RFI, .
  5. « Paris, Rome, Berlin auraient payé une rançon pour leurs otages », LCI.TF1, .
  6. « « Ce que vous avez fait est irresponsable ! » : Macron fait la leçon à un journaliste à Beyrouth », sur L'Obs, (consulté le )
  7. https://www.lci.fr/politique/document-lci-tf1-ce-que-vous-avez-fait-est-grave-au-liban-la-colere-d-emmanuel-macron-contre-un-journaliste-francais-2163426.html
  8. Natacha Tatu, Macron tance un reporter : l’engueulade de trop, nouvelobs.com, 3 septembre 2020
  9. Ce qu'Emmanuel Macron ne comprend décidément pas au Liban, entretien avec Maya Khadra, atlantico.fr, 3 septembre 2020
  10. « Syrie : le rapport de mission de la Ligue arabe », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le ).
  11. « Jacquier : l'enquête française pointe les rebelles syriens », Le Figaro, (lire en ligne, consulté le ).
  12. « Les zones d'ombre autour de la mort de Gilles Jacquier », LExpress.fr, (lire en ligne, consulté le ).
  13. Caroline Poiron, Attentat express. Qui a tué Gilles Jacquier ?, Paris, Seuil, , 300 p. (ISBN 978-2-02-111376-1).
  14. « Caroline Poiron, co-auteur de "Attentat Express : qui a tué Gilles Jacquier ?" », France 24, (lire en ligne, consulté le ).
  15. « Le régime syrien mis en cause dans la mort des journalistes Marie Colvin, Rémi Ochlik et Gilles Jacquier », Le Monde.fr, (lire en ligne, consulté le ).
  16. (en-US) Johnny Dwyer et Ryan Gallagher, « Target: Journalist: How the Assad Regime Tracked and Killed Marie Colvin for Reporting on War Crimes in Syria », sur The Intercept, (consulté le ).
  17. « Une sénatrice fait condamner le livre "Nos très chers émirs" en diffamation », sur Europe 1 avec AFP, .
  18. Yasmine Mousset, Orne. Diffamation : la sénatrice Goulet fait condamner deux auteurs, Ouest-France, 20 septembre 2018.
  19. Eric Mas, Orne : Nathalie Goulet obtient la condamnation de deux journalistes Tendance Ouest, 20 septembre 2018.
  20. Anticor, « La cérémonie 2017 des prix éthiques et des casseroles », sur le site de l'association Anticor, (consulté le ).

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