Géopolitique

La géopolitique (du grec ancien : γῆ / gễ « terre » et πολιτική / politikḗ « politique ») est l'étude des effets de la géographie (humaine et matérielle) sur la politique internationale et les relations internationales. C'est une méthode d'étude de la politique étrangère pour comprendre, expliquer et prédire le comportement politique international à travers les variables géographiques. Il s'agit notamment des études régionales, du climat, de la topographie, de la démographie et des ressources naturelles.

Ne doit pas être confondu avec Géographie politique ou Géostratégie.

Plusieurs définitions en ont été données[1] : étude des « relations entre les facteurs géographiques et les entités politiques » (André-Louis Sanguin) ; « discipline qui essaie d’expliquer la formation et l’action des puissances politiques dans l’espace » (Fondation des études pour la défense nationale) ; « analyse géographique de situations socio-politiques » (Michel Foucher). Historiquement le terme géopolitique désigne les rapports de pouvoir entre États mais le terme s'applique plus généralement à l'étude des rapports de pouvoir dans l'espace quelle qu'en soit l'échelle, y compris donc à une échelle locale[2].

Le terme apparaît pour la première fois chez Gottfried Wilhelm Leibniz dans un manuscrit inédit de 1679[3],[4]. Mais son usage ne se répand qu'en 1889, sous la plume du professeur de science politique et de géographie suédois Rudolf Kjellén dans un article de presse qui évoque les frontières suédoises[5], puis dans son ouvrage Stormakterna (Les grandes puissances)[6], où il écrit : « La géopolitique est la science de l'État comme organisme géographique ou comme entité dans l'espace : c'est-à-dire l'État comme pays, territoire, domaine ou, plus caractéristique, comme règne. Comme science politique, elle observe fermement l'unité étatique et veut contribuer à la compréhension de la nature de l'État. »

C'est en Allemagne que la notion de géopolitique se construit, sous l'impulsion fondatrice de Friedrich Ratzel (1844-1904) puis se développe dans ce pays, mais aussi en Grande-Bretagne et aux États-Unis. Cependant du fait qu'elle a pu servir à légitimer la puissance et l'expansionnisme allemand, ainsi que l'idéologie nazie, cette discipline  fortement connotée dans le contexte de l'immédiat après guerre  est temporairement proscrite, notamment en France. Pourtant, la nécessité pour les décideurs politiques et les citoyens de mieux comprendre les conflits qui les entourent et ainsi d'en comprendre les enjeux a contribué, depuis les années 1980, au renouveau de cette discipline. À ce titre, c'est au cours de la guerre du Viêt Nam puis du conflit qui oppose les Khmers rouges aux Nord-Vietnamiens, que la géopolitique retrouve sa pleine légitimité.

Selon Alexandre Defay, professeur au centre de géostratégie de l'École normale supérieure, « la géopolitique a pour objet l'étude des interactions entre l'espace géographique et les rivalités de pouvoirs qui en découlent. […] elle est le terrain de manœuvre de la puissance locale, régionale ou mondiale »[7]. L'approche géopolitique ne tente pas seulement de décrire et d'analyser des enjeux et conflits « objectifs », elle traite « de conflits relatifs à des territoires représentés, c'est-à-dire des territoires qui — pour ceux qui les habitent, qui les convoitent ou encore qui les décrivent — sont imaginés. »[8] Autrement dit, on peut aller jusqu'à affirmer comme le fait Thierry de Montbrial[9] que la géopolitique est la partie de la géographie politique qui s'occupe des idéologies relatives aux territoires.

Concept

La pratique précède le concept

En tant qu'activité humaine, la géopolitique est pratiquée bien avant que le terme n'apparaisse[10]. Toutes les sociétés, même celles qui ne disposant pas d’État, connaissent des rivalités de pouvoirs et des conflits territoriaux. Selon Alexandre Defay, la naissance de l'Etat est un tournant en ce qu'avec lui, « l'espace acquiert une dimension géopolitique permanente. Désormais, l'espace n'est plus seulement façonné et cloisonné par la diversité du milieu naturel et par celle du peuplement mais aussi par l'exercice de souverainetés étatiques concurrentes. Au regard de ces dernières, l'espace est le théâtre et l'enjeu de leurs rivalités »[11].

Quoique le terme ne soit pas utilisé, des auteurs comme Machiavel ou Clausewitz s'attachent à expliciter des « bonnes pratiques », qui soumettent l'efficacité à la morale, que les dirigeants doivent employer pour comprendre et exploiter des rapports de forces[12]. La géopolitique se fonde alors sur la géographie de la puissance publique ; Napoléon Ier affirmait ainsi que « tout État fait la politique de sa géographie »[13]. Pour Defay, l'Etat fait en réalité la politique de la géographie qu'il perçoit être la sienne, à travers les moyens dont il dispose pour l'appréhender, ainsi que ses idéologies, « faute de quoi cette formule pourrait laisser croire à un déterminisme du milieu sur le politique, piège dans lequel sont tombés plusieurs des premiers théoriciens de la géopolitique »[14].

Contexte de fondation de la géopolitique

Née comme d'autres sciences humaines dans les dernières décennies du XIXe siècle, la discipline est le produit d'un contexte historique particulier[15] : ses débuts résultent d'une composante scientifique (marquée par le scientisme et le darwinisme), d'une composante technologique (les inventions technologiques raccourcissent l'espace, et les enjeux prennent une dimension planétaire), d'une composante politique (exacerbation de l'État-nation et du sentiment national, appétits territoriaux avivés par la question coloniale).

Le terme de géopolitique avancé par le géographe suédois Rudolf Kjellén (1864-1922) reprend des éléments de géographie politique énoncés par le géographe allemand Friedrich Ratzel, considéré comme le père de la Geopolitik allemande. Ratzel analyse l'État en rapport avec sa géographie, son espace, son milieu, les deux sont en interactions. Dans son ouvrage Politische Geographie oder die Geographie der Staaten, des Verkehrs und des Krieges[16], l'État est perçu comme un être vivant. À la suite des analyses de Kjellén et de Friedrich Ratzel, nombre d'universitaires et de militaires vont mettre au point des analyses géopolitiques au service de leur pays.

Histoire

À ses débuts, la pensée géopolitique peut être considérée matérialiste puisqu'elle repose sur le déterminisme géographique, à savoir que le milieu naturel influence le pouvoir des États ainsi que leurs relations. Avec les travaux de Ratzel, elle cherche à découvrir les lois objectives qui régissent la « stratégie mondiale », en comparant l'État à un organisme vivant qui doit lutter pour sa survie, à l'intérieur d'un cadre déterminé. À partir de la guerre froide, émerge une réflexion inspirée du réalisme politique. Ainsi, Saul Cohen (1973) caractérise la géopolitique comme l'étude de la « relation entre le pouvoir politique international et les caractéristiques du cadre géographique ». Pour Samuel Huntington (1996), les conflits du XXIe siècle trouveraient leurs origines dans les oppositions supposées entre les différentes « civilisation » de la planète, et non pas dans les divergences idéologiques ou politiques[17].

L'École allemande : die Geopolitik

Friedrich Ratzel.

La géopolitique allemande – ou Geopolitik – repose sur les approches théoriques de Ratzel (1844-1904), qui donnera naissance à l'École de Berlin. Cette Geopolitik émerge avec la naissance du IIe Reich, dans la deuxième partie du XIXe siècle, qui cherche à se donner une légitimité territoriale et renforcer sa puissance. Elle est fortement influencée par des approches naturalistes ou environnementales comme celle du géographe Carl Ritter, de la pensée hégélienne notamment diffusée par son disciple Ernst Kapp (en), ou encore le darwinisme social passé entre les mains du biologiste philosophe Ernst Haeckel, le père du terme « écologie ».

L'approche géographique de Ratzel, interprétée comme géopolitique, s'applique à démontrer que l'État, thème principal des travaux géopolitiques, est « comme un être vivant qui naît, grandit, atteint son plein développement, puis se dégrade et meurt »[18]. L'État, pour vivre (ou survivre), doit s'étendre et fortifier son territoire. À travers ce prisme, Ratzel défend l'idée que l'Allemagne pour vivre doit devenir un véritable empire et donc posséder un territoire à sa mesure. Pour cela, il faut que le politique mette en place une politique volontariste afin d'accroître la puissance de l'État. Ce dernier a donc besoin pour se développer de territoires, d'un espace, l'espace nourricier, le Lebensraum (terme inventé par Ratzel), l'espace de vie (souvent traduit par espace vital).

Les successeurs de Ratzel mettent cette nouvelle discipline au service du Prince et elle sera appliquée sous le IIIe Reich. Ils proposent au régime nazi une approche cartographique du monde où les « Grands Peuples » (grandes puissances) se partagent la planète en fonction d'alliances et d'une hiérarchie raciale des peuples. Cette Geopolitik active s'inscrit contre l'idée du droit des peuples à disposer d'eux-mêmes émise par la SDN. Parmi les disciples de Ratzel, il faut citer le général bavarois Karl Haushofer (1869-1946) qui affine la notion d'espace de vie et la perception de l'espace dans un but hégémonique. Après la défaite de 1918, il devient l'un des chantres de la puissance allemande. Haushofer prévoit un partage du monde en quatre zones :

  1. une zone paneuropéenne recouvrant l'Afrique et dominant le Moyen-Orient ; dominée par l'Allemagne,
  2. une zone panaméricaine dominée par les États-Unis,
  3. une zone panrusse incluant l'Asie centrale et l'Asie du Sud dominée par la Russie,
  4. une zone panasiatique dominée par le Japon, alliée de l'Allemagne, recouvrant l'Extrême-Orient (Chine), l'Asie du Sud-Est et le Pacifique Nord. Cette partition du monde permet de contrer l'encerclement anglo-saxon.

Cette application par le politique d'une discipline percevant l'État comme un organisme et à but hégémonique est appliquée au cours de la Seconde Guerre mondiale.

À la suite de ses dérives, au sortir de la guerre, la géopolitique tant en Allemagne qu'ailleurs dans le monde est bannie des milieux universitaires et des États-majors, au profit d'autres approches du monde. D'ailleurs, les disciplines géographiques ont renoncé à réutiliser ces approches jusqu'aux années 1970-1980.

L'École anglo-américaine : Théorie du Heartland, Rimland et Sea power

On doit à l'historien hongrois Emil Reich l'apparition du terme en anglais[19] dès 1902, puis en 1904 dans son ouvrage Foundations of Modern Europe[20],[21],[22].

Alfred Thayer Mahan et le sea power

Cette École définit la puissance d'un État (en l'espèce le Royaume-Uni) par la domination des mers ou océans (théorie de l'empire maritime). Alfred Mahan, commentateur de la stratégie navale mondiale et des relations internationales pensait que la prédominance internationale était étroitement liée à la mer tant dans une optique commerciale en temps de paix que du contrôle de cette dernière en temps de guerre. Son travail consiste donc dans l'étude des principes stratégiques historiques régissant le contrôle des mers. Ce dernier s'inspire du travail de Jomini, en se focalisant sur la question des positionnements stratégiques.

Mackinder et le Heartland

Principal contributeur, Halford John Mackinder (1861-1947) conçoit la planète comme un ensemble composé par un océan mondial (9/12e), une île mondiale (2/12e - Afrique, Asie, Europe) et de grandes îles périphériques ou Outlyings Islands (1/12e - Amérique, Australie).

Pour Mackinder, afin de dominer le monde, il faut dominer l'île mondiale et principalement le cœur de cette île, le Heartland, véritable « pivot géographique de l'histoire » (allant de la plaine de l'Europe centrale à la Sibérie occidentale et en direction de la Méditerranée, du Moyen-Orient et de l'Asie du Sud). Ainsi, l'Empire britannique, qui s'est construit sur la domination des océans, doit désormais, pour rester une grande puissance mondiale, s'attacher à se positionner sur terre en maîtrisant les moyens de transport par voie de chemin de fer. L'approche géopolitique anglaise renvoie à cette volonté de domination du monde via le commerce, en contrôlant les mers, puis désormais les terres, se faisant l'héritière directe, non seulement de la géopolitique allemande, mais aussi des premiers navigateurs anglais, comme Walter Raleigh : « Qui tient la mer tient le commerce du monde ; qui tient le commerce tient la richesse ; qui tient la richesse du monde tient le monde lui-même ».

La géopolitique de Mackinder est à replacer dans une perspective de concurrence entre la puissance maritime britannique et la puissance allemande qui, à travers son contrôle de la Mitteleuropa, tend vers le contrôle du heartland (voir Théorie du Heartland).

Nicholas Spykman et le Rimland

Nicholas Spykman peut être considéré comme un disciple critique d'Alfred Mahan et Halford Mackinder. Son travail se fonde sur les mêmes postulats que ceux de Mackinder: L'unité de la politique globale et des mers. Ce dernier étend en outre cette théorie à la dimension aérienne. Spykman tout en adoptant les divisions géographiques de Mackinder renomme certaines:

  • Le Heartland ;
  • Le Rimland ; Les coastlands de Mackinder - qu'il appelle « bord des terres » ou « anneau des terres ». Ce territoire périphérique serait coincé entre le cœur européen (Allemagne, Russie) et les mers contrôlés par les Anglais.

Spykman pense que les États-Unis doivent contrôler les États de ce rimland afin de s'imposer comme puissance entre ces empires européens et ainsi dominer le monde.

L'École américaine a aussi expliqué comment les grands empires d'Asie avaient réussi à se stabiliser dans le temps en se basant seulement sur l'administration très hiérarchisée de l'irrigation dans les territoires ou l'Asie des moussons. C'est la théorie des despotismes orientaux, grande thèse de géopolitique. L'École américaine – ou École de Berkeley - s'est toujours intéressée à la dimension culturelle qui marque l'espace terrestre.

Le retour de la géopolitique américaine se poursuit au XXe siècle avec les thèses de Samuel Huntington dans Le Choc des civilisations.

Montesquieu et la théorie des climats

Montesquieu (1689-1755) dote la théorie des climats d'une force retentissante en l'appliquant au seul domaine politique. Il l'esquisse d'abord dans les Lettres persanes, puis lui donne une place considérable dans De l'esprit des lois :

« Ce sont les différents besoins dans les différents climats, qui ont formé les différentes manières de vivre ; et ces différentes manières de vivre ont formé les diverses sortes de lois »

 Montesquieu, L’Esprit des lois, 3e partie, Livre XIV, chap. X.

Montesquieu évoque l'idée selon laquelle l'Homme est influencé par son climat. Pour lui, le climat tempéré de la France est idéal pour le développement d'un système politique.

Élisée Reclus

Géographe libertaire[23], Élisée Reclus (1830-1905) est considéré comme l'un des précurseurs de la pensée géopolitique française notamment par son ouvrage, Nouvelle Géographie universelle.

Comme Ratzel, il envisage la géographie dans une vision globale, toutefois ce dernier s'oppose à Ratzel car il considère que la géographie n'est pas immuable, elle évolue en fonction de sa dimension sociale. L’École française de géopolitique s'est développée en réponse à la conception allemande de la géopolitique. D'après Yves Lacoste, l'un des ouvrages de Paul Vidal de la Blache (1845-1918), père de l'École française de géographie, La France de l'Est (1917) doit être analysé comme un ouvrage géopolitique dans la mesure où Vidal de la Blache explique les raisons de l'appartenance de l'Alsace et la Lorraine à la France.

Fernand Braudel, Vidal de la Blache et les temps longs

Fernand Braudel en s'inspirant des travaux de Paul Vidal de la Blache (1845-1918) s'emploie à développer une méthode d'analyse historico-géographique. Cette Méthode est incarnée par ses ouvrages La Méditerranée et le monde méditerranéen à l'époque de Philippe II, Grammaire des civilisations, et plus tard par une série d’articles méthodologiques qu’il publie en 1969 dans Écrits sur l'Histoire.

Ces travaux consistant à s'intéresser à des zones particulières sur de longues périodes en se détachant d'événements particuliers considérés comme non pertinents sont à rapprocher des échelles mutiscalaires (diachronie) développées par Yves Lacoste.

Jacques Ancel

Le géographe Jacques Ancel (1882-1943), auteur d'ouvrages sur la question des nationalités dans l'Empire austro-hongrois, s'intéresse aux questions des frontières définies comme des « isobare(s) politique(s), qui fixe(nt), pour un temps, l'équilibre entre deux pressions ; équilibre de masses, équilibre de force »[24], reprenant les travaux d'André Chéradame[25].

S'il existe une géopolitique française, c'est surtout dans la contestation de l'approche géopolitique allemande et de ses légitimations déterministes. Chéradame, dès 1916, condamne les dérives de la Geopolitik allemande dans son ouvrage Le plan pangermaniste démasqué. Le redoutable piège berlinois de la partie nulle. Dans l'entre-deux guerre, l'amiral Raoul Castex (1878-1968) synthétise la stratégie navale dans son ouvrage à portée géopolitique Théories stratégiques(1929).

Il semble toutefois que ces trois directions ne soient pas aussi éloignées les unes des autres. En effet, toutes trois proposent une géopolitique dynamique, active, percevant l'État comme un organisme qui doit vivre ou survivre face à la concurrence d'autres États.

Yves Lacoste

La géopolitique, après avoir été bannie comme savoir scientifique, a retrouvé une nouvelle légitimité d'approche à la suite des différents conflits qui ont émergé dans les années 1970. Par un article qu'il publie dans Le Monde, 8 juin 1972, ayant trait à la guerre du Vietnam, Yves Lacoste propulse le concept de géopolitique sur le devant de la scène[26]. Il est le fondateur de la revue Hérodote, et initiateur du futur Institut français de géopolitique (IFG), dirigé actuellement par Philippe Subra.

Disciple de Lacoste, Pascal Lorot travaille sur les relations entre géopolitique et économie et fonde la géoéconomie.[réf. nécessaire]

Dans son essai[Lequel ?], le géographe et géopolitologue Yves Lacoste dénonce la mainmise des différents États-majors (politique, militaire, financier, économique) sur les savoirs cartographiques et géographiques limités à des perspectives stratégiques. Il souhaite une vulgarisation de l'approche géographique. À la même période, autour d'un cénacle d'enseignants de divers horizons, il lance la revue Hérodote qui se veut une revue de stratégie et de géopolitique. Lacoste définit la nouvelle géopolitique comme « l'étude des interactions entre le politique et le territoire, les rivalités ou les tensions qui trouvent leur origine ou leur développement sur le territoire ».

Concepts, enjeux, thématiques

Représentation, diachronie, diatopie, horogénèse

Dans ses nombreux ouvrages, Yves Lacoste développe trois concepts clefs permettant de conduire une analyse géopolitique[27] : l'étude de la diachronie (évolution à travers le temps), de la diatopie (évolution à travers l'espace) et des représentations.

L'étude de la diachronie est l'analyse d'une situation, d'une culture ou d'une population à travers le temps, y compris sur des temps longs (plusieurs époques). Exemple : l'évolution, l'expansion et le recul des langues et des populations celtiques.

L'étude de la diatopie est l'analyse d'une situation à différentes échelles cartographiques (analyse multiscalaire). On peut ainsi examiner les déplacements, la gestion, la consommation et le coût de l'eau et/ou des carburants partir d'une propriété personnelle (habitation, jardin) jusqu'à la planète Terre en passant par le quartier, la commune, l'agglomération urbaine ou l'espace rural, les divers échelons administratifs, le pays, les unions auxquelles ce pays appartient (Alena, Mercosur, U.E., C.E.I., O.U.A., Asean, OTAN, O.P.E.P., O.C.I. ou l'O.N.U. par exemple).

Le concept de représentation en géopolitique réside dans l'analyse des conceptions que peuvent avoir une personne ou un groupe (par exemple une ethnie ou une confession) par rapport à un sujet. Ainsi, on peut étudier la façon dont ils se perçoivent par rapport à leurs territoires, milieux et ressources et comment ils les gèrent et exploitent, ou encore par rapport au groupe auquel ils appartiennent et par rapport aux autres groupes. À titre d'exemples (pris dans Fragments d'Europe sous la direction de Michel Foucher) la notion de « patriote » est à géométrie très variable : elle est souvent territoriale dans les pays nordiques (on prend soin du territoire, des ressources, du patrimoine) mais plus communautariste dans les pays méditerranéens, latins et slaves (plutôt que soigner le territoire, on s'identifie fortement à son groupe d'origine) et peut aussi être à coloration confessionnelle (comme chez les Bosniens-Herzégovins catholiques donc Croates, orthodoxes donc Serbes ou musulmans donc Bosniaques) ou régionale locale (cas des Kosovars, des Macédoniens, des Moldaves ou des Monténégrins, mais on peut aussi analyser la façon dont se perçoit un Corse par rapport aux autres français, et comment les autres français le perçoivent…). Autre exemple :

Par ailleurs, Michel Foucher développe le concept d'horogenèse, néologisme qui se définit comme une discipline s'intéressant à la genèse des frontières (du grec hôra, le territoire).

Les axes d'analyses

Le terme de géopolitique revêt une connotation stratégique, voire militaire, tandis que le terme de géographie politique fait plutôt référence à l'organisation des États, des régions, des entités administratives, des frontières, et des habitants. On constate que de nos jours la mondialisation et l'effondrement d'un monde bipolaire ont multiplié et complexifié les liens entre toutes les populations de la planète. Depuis une dizaine d'années, les centres universitaires multiplient les sections géopolitiques afin de répondre à une demande croissante d'analyse dite géopolitique.

Par sa recherche des interactions entre les grandes zones du monde (énergie et matières premières, flux de ressources, passages à risques), la géopolitique s'intéresse naturellement à la politique internationale et à ses aspects diplomatiques. Certains auteurs Béatrice Giblin se sont toutefois penchés sur des questions de géopolitique interne.

Dès le début des années 1980 étaient entrevus des risques de marginalisation géopolitique de l'Europe, qui pourraient s'accentuer aujourd'hui si la réaction n'est pas adaptée :

  • liaisons sur l'océan Pacifique prenant le pas sur celles de l'océan Atlantique ;
  • impact de la fonte de la banquise dans l'Arctique sous l'effet du changement climatique, et évolutions structurelles du transport maritime et aérien ;
  • accès aux champs pétrolifères du Moyen-Orient, construction d'oléoducs et de gazoducs, transport pétrolier, pic pétrolier, montée de la consommation de pétrole de la Chine (Géopolitique du pétrole) ;
  • retour du charbon (propre) : Australie, Chine, Canada, etc.

Les enjeux

La géopolitique aborde un grand nombre d'enjeux divers qui sont objets de relations internationales. Elle s'intéresse notamment aux enjeux démographiques, liés à la croissance ou au déclin des populations, ainsi qu'aux grands mouvements de population (flux désordonnés, migrations, etc.). Elle traite par conséquent également des questions liées aux langues et à leurs usages et pérennité, et aux enjeux culturels qui y sont associés.

Les sujets liés aux menaces, nécessairement protéiformes, sont également abordés. La géopolitique s'intéresse ainsi aux menaces terroristes et à leur gestion, aux risques de prolifération nucléaire, à la recherche de la maîtrise des armes de destruction massive, etc.

Elle fait des ressources et de leur accès une des variables clefs des conflits, et se penche donc sur les questions d'accès à l'eau potable et à l'assainissement (Turquie, Syrie, Israël, Asie, Afrique, etc.), aux ressources halieutiques et zones de pêche, aux agroressources et aux usines biochimiques, ainsi qu'aux accès aux ressources naturelles en Afrique, au Moyen-Orient, et, enfin, aux ressources énergétiques.

Les différentes formes d'organisation du territoire sont aussi un objet d'étude majeur. La polarisation et les maillages mondiaux, l'organisation des pôles de compétence économique et technologiques, les imbrications économiques et la fracture numérique sont des sujets privilégiés de la géopolitique moderne.

Les remises en cause internes de l'État, enfin, sont couverts par la discipline. Les régionalismes, les séparatismes, les mouvements d'unification, font l'objet d'analyses permettant de saisir leurs causes et leurs conséquences.

Le détroit d'Ormuz : point de tension géostratégique entre l'Iran, Oman (péninsule de Musandam) et les Émirats arabes unis.

Les facteurs décisifs dans les alliances

La géopolitique s'attache à étudier les différents facteurs qui aboutissent à la constitution des alliances.

La géopolitique s'intéresse aux différents facteurs qui influencent les stratégies :

  • maîtrise globale des mers et/ou de la terre (peuples de la mer, peuples de la terre) : on assiste souvent à des différences de stratégie entre une puissance ou une alliance entre puissances maritimes et une puissance ou une alliance entre puissances continentales, ce facteur influence les autres ;
  • contrôle des points de passage et des moyens de transport : détroits, cols, tunnels, aéroports, ports, gares ;
  • facteurs financiers (impôts, taxes…) ;
  • accès aux ressources naturelles et aux matières premières ;
  • maîtrise des techniques (navigation, aéronautique et espace…) ;
  • types de régimes politiques (démocratie, etc.) ;
  • facteurs culturels, sociologiques et philosophiques ;

Aspects militaires et énergétiques

Les États-Unis ont mis en place depuis la fin des années 1980 une stratégie globale visant à assurer la suprématie de l'armée américaine et des entreprises américaines sur le monde[28]. Elle est structurée autour d'un consortium de grandes entreprises des secteurs de l'informatique et de l'aéronautique, qui a permis de projeter les forces américaines en Irak, lors des deux guerres du Golfe en 1991 et en 2003. Cette stratégie globale concerne maintenant presque tous les secteurs d'activité, et s'appuie sur une utilisation très structurée des technologies de l'information (Internet, réseaux).

L'accès aux ressources pétrolières conduit à définir des stratégies spécifiques (voir géopolitique du pétrole).

On constate ses effets également dans l'alliance que les États-Unis ont réalisée, en réponse au protocole de Kyoto, avec la Chine, l'Inde, le Japon, et l'Australie, visant à développer le charbon propre, et les nouvelles générations de réacteurs nucléaires (réacteurs de génération IV, Integral Fast Reactor (en)).

Aspects linguistiques

La langue est le facteur essentiel de la communication entre les peuples. Plusieurs grandes langues nationales d'Empires sont devenues de grandes langues de communication internationale. Celles qui ont eu le plus d'influence sont, dans l'aire occidentale, dès l'Antiquité le grec ancien, puis le latin ; à partir du XVIIe siècle le français et à partir de 1918 et surtout 1945 l'anglais. Dans le monde actuel, sur 6 000 à 7 000 langues environ reconnues par l'ethnolinguistique, une douzaine sont parlées ensemble en langue première ou seconde par environ les deux tiers de la population mondiale. À côté des six langues de travail de l'ONU, l'anglais, le français, l'espagnol, le russe, le chinois, l'arabe, six autres langues dépassent les 100 millions de locuteurs et ont un poids économique et culturel régional : hindi-ourdou, portugais, indonésien, allemand, japonais, bengali ; sur ces douze langues, les neuf premières sont dominantes dans un sous-continent.

Ce sont sans doute la puissance économique, politique et le rayonnement culturel de la France qui ont permis à la langue française d'être la langue parlée dans les cours européennes au siècle des Lumières (XVIIIe siècle). Le français avait été normalisé et « défendu » dès 1635 par l'Académie française.

De sa clarté et sa précision ont résulté des règles strictes de droit international public, reconnues dans le statut des langues officielles retenues par l'Organisation des Nations unies. Le français est ainsi l'une des six langues officielles reconnues par l'ONU pour les négociations internationales et il continue à jouer un rôle important dans la diplomatie.

Les hégémonies économique du Royaume-Uni au XIXe siècle, puis globale des États-Unis après 1945, ont entrainé ensuite la domination de l'anglais, au point de menacer de plus en plus d'abord les fonctions nobles (sciences, recherche, enseignement supérieur, culture, etc.) puis, selon la linguiste finlandaise Tove Skuttnab-Kangas[29], l'existence même d'un très grand nombre d'autres langues à court, moyen ou long terme selon leur extension.

Plusieurs types de réactions s'observent. Compte tenu du déclin relatif depuis 2000 de l'hégémonie américaine qui reste néanmoins la première, de l'essor du polycentrisme, particulièrement des BRIC (acronyme de Brésil, Russie, Inde, Chine) mais aussi de l'Union européenne (UE) post Brexit, de la nécessité de rapprocher les peuples à l'ère de la crise écologique globale, certains préconisent la diffusion accélérée et la reconnaissance par des organisations internationales de la langue internationale auxiliaire neutre au côté des grandes langues nationales de communication internationale. Déjà en septembre 1922, treize pays de la Société des Nations (SDN), incluant environ la moitié de la population mondiale, avaient recommandé l'utilisation de cette langue internationale auxiliaire Espéranto comme langue de travail additionnelle de l'institution[30], mais le gouvernement français de l'époque avait alors mis son véto de fait. La langue internationale auxiliaire est, selon le secrétaire général adjoint de la SDN, Nitobe Inazō, « de huit à dix fois plus facile que n'importe quelle autre langue »[31]. Elle est facile, c'est-à-dire à la fois simple (petit nombre d'éléments à apprendre), régulière (pas d'exceptions), claire (à quasiment toute variation dans la pensée correspond une variation concomitante dans la langue) et internationale par destination et par création. De plus on observe une valeur propédeutique de l'espéranto : c'est une langue tremplin permettant d'apprendre de 20 à 30 % plus vite les autres langues. La facilité de l'espéranto permet à la fois la communication internationale et à chacun de travailler le plus souvent quand il le souhaite dans la langue de son choix, ce qui accroit l'efficacité générale et la solidarité nécessaires dans le monde qui vient. Son rôle positif a été reconnu par des résolutions de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (Unesco) en 1954 et 1987. Les anglophones de naissance représentent 6 % de la population mondiale et l'équité linguistique serait favorable à la très grande majorité.

La langue est aussi un enjeu crucial pour les relations entre les États avec la constitution de blocs linguistiques intercontinentaux, tels que l’Organisation Internationale de la Francophonie (OIF), la Communauté des pays de langue portugaise (CPLP), l’Union latine, l’Union des pays de langue néerlandaise ou encore le Conseil turcique et dans une plus large mesure, le Commonwealth of Nations. C'est un véritable enjeu de puissance[32].

Les noms des habitants d'un continent, d'un pays ou d'une région sont un aspect relativement invariable de la géographie et de la géopolitique. Pour la précision scientifique et sémantique, on distingue les gentilés se référant à un État et écrits avec une majuscule (par exemple Allemand, Belge, Britannique, Français, Néerlandais ou Suisse) des glottonymes se référant à une langue (écrits avec une minuscule et suivis du suffixe « phone » comme dans anglophone, germanophone, francophone ou néerlandophone) et des gentilés se référant à une région culturelle, géographique ou historique (Anglais, Flamand, Wallon, Bourguignon, Québecois ou Romand).

Dans un contexte de mondialisation, et d'hégémonie linguistique croissante où l'utilisation d'Internet se répand de plus en plus, on peut s'interroger sur la pérennité d'un nombre croissant de langues. Cependant l'attribution d'un nom à une langue est un « enjeu géopolitique » essentiel : ainsi une même langue du point de vue linguistique (c'est-à-dire dont les locuteurs se comprennent spontanément et totalement, sans dictionnaire ni traducteur) peut s'écrire à l'aide d'alphabets différents et/ou porter des noms différents selon les pays (Hindi/Ourdou ou Croate-Bosnien/Monténégrin-Serbe par exemple).

Grands mouvements géopolitiques

La géopolitique vise à dégager des grands mouvements ou tendances lourdes de l'Histoire des relations internationales afin de saisir les grandes orientations stratégiques des différents pays. L'utilisation du recul de l'Histoire permet de percevoir plus facilement les grandes tendances, et les motivations qui ont conduit les États à adopter des stratégies géopolitiques[33] :

Selon Joseph Stiglitz[34] il ne faudrait pas pour autant croire que la terre soit divisée en civilisations opposées comme l'affirme Samuel Huntington : s'il y a bien un « choc des civilisations » sur notre planète mondialisée, il n'est pas tant géographique ou militaire, que social et individuel : c'est à l'intérieur de chaque société, et dans la mentalité de chaque citoyen que se télescopent des visions géopolitiques du monde, des ressources et de l'« autre » héritées de l'Antiquité, du Moyen Âge, du XIXe siècle ou plus modernes, avec les différents modèles familiaux, identitaires, économiques, sociaux et politiques qui en sont issus, et qui se confrontent dans l'arène politique et culturelle, dégénérant parfois en guerres civiles.

Annexes

Articles connexes

Bibliographie

Dictionnaires

  • Antoine Bailly, FERRAS (R), Denise Pumain, dir., 1995, Encyclopédie de Géographie, Economica
  • Aymeric Chauprade, François Thual, 1998, Dictionnaire de Géopolitique. États, Concepts, Auteurs, Paris, Ellipses.
  • Pascal Gauchon (dir.), Dictionnaire de géopolitique et de géoéconomie, Paris, PUF, 2011.
  • Yves Lacoste, dir., 1995, Dictionnaire de géopolitique, Paris, Flammarion.
  • Idem, 2003, De la Géopolitique aux Paysages. Dictionnaire de la Géographie, Paris, Colin.
  • Jacques Lévy, Michel Lussault, dir., (2003) Dictionnaire de la géographie, Paris, Belin.
  • Pascal Lorot (dir.), 2003, Dictionnaire de la mondialisation, Paris, Ellipses.
  • Philippe Moreau Defarges, Introduction à la géopolitique, Paris, Éditions du Seuil, 1994.
  • Idem, 2002, Dictionnaire de Géographie, Colin.
  • Hubert Védrine, Dictionnaire amoureux de la géopolitique, Plon, 2021, 481 p.

Ouvrages généraux

  • Ouvrages anciens :
    • Jacques Ancel, 1936, Géopolitique, Delagrave. 1938, Géographie des frontières, Paris, Gallimard
    • Karl Haushofer, 1932, Wehr-Geopolitik, Berlin, Junker und Dünnhaupt. Ses textes fondamentaux ont été publiés dans la revue Zeitschrift für Geopolitik
    • Rudolf Kjellén, 1905, Stormakterna (les Grandes puissances). 1916, Staten som lifsform (l'État comme forme). 1920, Världspolitiken 1911-1919 (la politique mondiale 1911-1919).
    • Alfred Mahan, 1890, The influence of sea power upon history, 1660-1783, Boston (trad. 1899, Influence de la puissance maritime dans l'histoire, 1660-1783, Paris).
    • Friedrich Ratzel, 1897, Politische Geographie, München, Oldenbourg, (trad. 1988, Géographie politique, Paris, Economica)
    • Nicholas Spykman, 1942, America's strategy in world politics, the United States and the balance of power.
  • Ouvrages récents :
    • Guy Ankerl, Coexisting contemporary civilizations. Arabo-muslim, bharati, chinese, and western. Genève, INUPRESS, 2000 (ISBN 2-88155-004-5)
    • Bertrand Badie, 1995, La fin des territoires. Essai sur le désordre international et sur l'utilité sociale du respect, coll. L'espace du politique, Paris, Fayard
    • C. Bardot (direct.), Histoire, géographie et géopolitique du monde contemporain, collect. Cap Prépas, Pearson Education France, juin 2008
    • Pierre Buhler, 2011, La puissance au XXIe siècle ; les nouvelles définitions du monde, Paris, CNRS Éditions (Prix du meilleur livre géopolitique 2012)
    • Aymeric Chauprade, Constantes et changements dans l'histoire, Ellipses, 2007
    • Aymeric Chauprade, Chronique du choc des civilisations, du 11 septembre au Printemps arabe, éditions Chronique, septembre 2011
    • Paul Claval, 1978, Espace et pouvoir, PUF. 1994, Géopolitique et géostratégie : la pensée politique, l'espace et le territoire au XXe siècle, Paris, Nathan
    • Alexandre Defay, 2005 (4e édition, 2018), La Géopolitique, PUF, coll. « Que sais-je ? », Paris.
    • Marie-Françoise Durand, Jacques Lévy, Denis Retaillé, 1992, Le monde : espaces et systèmes, Paris, Presses FNSP
    • Frédéric Encel, 2009, Horizons géopolitiques, Paris, Éditions du Seuil (ISBN 978-2-02-084799-5)
    • Michel Foucher, 1988, Fronts et frontières : un tour du monde géopolitique, Paris, Fayard
    • Patrice Gourdin, 2010, Géopolitiques, manuel pratique, Paris, Choiseul.
    • Samuel P. Huntington, 1993, The Clash of the Civilization?, Foreign Affairs. 1996, The Clash of Civilizations and the remaking of world order, New York : Simon and Schuster (trad. 1997, Le choc des civilisations, Paris, Odile Jacob).
    • Yves Lacoste, 1976, La géographie, ça sert, d'abord, à faire la guerre, Paris, Éditions la Découverte.
    • Yves Lacoste, 2006, Géopolitique. La longue histoire d'aujourd'hui, Larousse (ISBN 2-03-505421-4)
    • Pascal Lorot, 1995, Histoire de la géopolitique. Paris, Economica. & François Thual, 2002, La géopolitique, Montchrestien
    • Florian Louis, 2014, Les grands théoriciens de la géopolitique, Paris, Puf, 2014.
    • Claude Raffestin, D. Lopreno, Y. Pasteur, 1995, Géopolitique et histoire, Éditions Payot
    • Stéphane Rosière, 2003, Géographie politique et géopolitique, Paris, Ellipses.
    • Criekemans, David, Geopolitiek, 'geografisch geweten' van de buitenlandse politiek?, Garant, Antwerpen/Apeldoorn, 2007.- 848 p.: ill..- (ISBN 90-441-1969-9)
    • Jacques Soppelsa, Lexique de Géopolitique, Dalloz, 1997.
    • Pascal Boniface, Comprendre le monde, Éditions du Moment, 2010.
    • Pascal Boniface, La géopolitique, Éditions Eyrolles, 2011.
    • Pierre Buhler, La puissance au XXIe siècle, les nouvelles définitions du monde, Paris, CNRS Éditions] (1re édition, 2011, 2e édition, coll. Libris, 2014) Présentation du livre

Quelques centres d'analyses et leurs revues

Notes et références

  1. Stéphane Rosière, « Géographie politique, géopolitique et géostratégie: distinctions opératoires », L'information géographique, vol. 65, no 1, , p. 33–42 (DOI 10.3406/ingeo.2001.2732, lire en ligne, consulté le )
  2. Philippe Subra, Géopolitique de l'aménagement du territoire, Paris, A. Colin, dl 2014, cop. 2014, 350 p. (ISBN 978-2-200-28146-5, OCLC 879260078, lire en ligne)
  3. Florian Louis, Les grands théoriciens de la géopolitique, Paris, PUF, coll. « Major », (ISBN 978-2-13-062860-6), p. 13.
  4. André Robinet, L'il a été: destin et liberté. Paris : J. Vrin, 2006, p. 115.
  5. Frédéric Encel, Horizons géopolitiques, 2009, page 36
  6. (sv) Stormakterna : Konturer kring samtidens storpolitik, Stockholm, Hugo Gebers Éditions,
  7. Alexandre Defay, La Géopolitique, Paris, PUF, , p. 4
  8. Op. cit.
  9. in « La question Turque », Politique étrangère, mars 2004, et L'Action et le système du monde, Paris, PUF, 2003
  10. Ali,. Laïdi, Histoire mondiale de la guerre économique, Perrin, dl 2016, ©2016 (ISBN 978-2-262-04310-0 et 2-262-04310-8, OCLC 959958055, lire en ligne)
  11. A. Defay, Op cit p. 4
  12. (en) Marco Cesa, Machiavelli on International Relations, OUP Oxford, (ISBN 978-0-19-165474-9, lire en ligne)
  13. La politique étrangère de la France, textes et documents, Ministère des affaires étrangères, Direction de la presse, de l'information et de la communication, (lire en ligne)
  14. Alexandre Defay, La géopolitique, Presses Universitaires de France, coll. « Que sais-je ? », (ISBN 978-2-13-054612-2, lire en ligne)
  15. A. Defay, op. cit. p. 10
  16. 1897, trad. fra. 1988.
  17. Frédéric Lasserre, « La géopolitique matérialiste, ou la tentation modélisatrice. Survivance contemporaine de vieilles chimères », Revue Belge de Géographie, (lire en ligne, consulté le Date invalide ((date de consultation)).
  18. (de) Politische Geographie, Munich : Oldenbourg, Osnabrück : Zeller, .
  19. (en) Christopher Lloyd GoGwilt, « The Geopolitical Image : Imperialism, Anarchism, and the Hypothesis of Culture in the Formation of Geopolitics », Modernism/modernity, vol. 5, no 3, , p. 49-70 et (en) Christopher Lloyd GoGwilt, The Fiction of Geopolitics : Afterimages of Culture, from Wilkie Collins to Alfred Hitchcock, Stanford, Stanford University Press, (ISBN 978-0-8047-3726-5), p. 35-36.
  20. (en) George Bell, Foundations of Modern Europe, Londres, , 284 p..
  21. (en) « Ivscwavo2018.com - We will tell you how to Make a Perfect Dissertation - Forgotten Technique », sur ivscwavo2018.com (consulté le ).
  22. http://www.pascalvenier.com/recherche/?p=26 l'apparition du terme en anglais et au diplomate Robert Strausz-Hupé sa popularisation
  23. Élisée Reclus, géographe libertaire, Revue Hérodote, no 22, 1981, texte intégral.
  24. Géographie des frontières, 1938
  25. L'Allemagne, la France et la question d'Autriche, 1902
  26. Yves Lacoste, « L'aviation américaine peut provoquer une catastrophe sans toucher directement les digues nord-vietnamiennes », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
  27. Broché, Choiseul; (ISBN 978-2-36159-001-7); 268 pages
  28. L'autre guerre des États-Unis, Éric Denécé et Claude Revel, 2005
  29. (en) Skuttnab-Kangas et al. (dir.),, Linguistic human rights : overcoming linguistic discrimination, Walter de Gruyter, 1995
  30. Robert Phillipson, La domination de l'anglais un défi pour l'Europe, Paris, libre et solidaire, 359 p., p. 255
  31. (en) Nitobe Inazo, « Esperanto as an international auxiliary language. Report of the general Secretariat of the League of nations adopted by the third Assembly, 1922 » [archive], septembre 1922, Genève,
  32. La langue : quelle place dans les relations internationales ? - Les Yeux du Monde.
  33. Yves Lacoste (dir.): Dictionnaire de Géopolitique, Flammarion 1993, (ISBN 2-08-035101-X) et La Légende de la Terre Flammarion 2000 ; Alexandre de Marenches: Atlas géopolitique, Stock 1988, (ISBN 2-2340-2021-2).
  34. Joseph Stiglitz, La Grande Désillusion, Plon 2002 et Livre de Poche, 2003.
  35. « LEPAC », Societe.com (consulté le ).

Annexes

Liens externes

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