Lettres persanes

Lettres persanes est un roman épistolaire de Montesquieu rassemblant la correspondance fictive échangée entre deux voyageurs persans, Usbek et Rica, et leurs amis respectifs restés en Perse[2]. Leur séjour à l’étranger dure neuf ans.

Lettres persanes

Auteur Montesquieu
Pays France
Genre Roman épistolaire
Éditeur Jacques Desbordes
Date de parution 1721[1]

Au XVIIIe siècle, l’Orient et le goût des voyages sont à la mode. Cependant, le roman fut publié au printemps 1721 à Amsterdam, et Montesquieu, par prudence, n’avoua pas qu’il en était l’auteur. Selon lui, le recueil était anonyme, et il se présentait comme simple éditeur, ce qui lui permettait de critiquer la société française sans risquer la censure.

Résumé

Usbeck et Rica (Vignette du titre d'une des premières éditions des Lettres persanes de Montesquieu - 1759)

Usbek, un noble persan riche, quitte Ispahan sous la contrainte pour entreprendre, accompagné de son ami Rica, un long voyage jusqu’à Paris. Il laisse derrière lui les cinq épouses de son sérail (Zachi, Zéphis, Fatmé, Zélis, et Roxane) aux soins d’un certain nombre d’eunuques noirs et d'eunuques blancs. En tenant, au cours de son voyage et de son séjour prolongé à Paris (1712-1720), une correspondance avec des amis rencontrés dans les pays traversés et des mollahs, il dépeint d’un œil faussement naïf – celui qu’une civilisation lointaine pourrait porter sur l’Occident, réduit dès lors lui-même à quelques contrées exotiques – les mœurs, les conditions et la vie de la société française au XVIIIe siècle, la politique en particulier, se terminant par une satire mordante du système de Law[3]. Au fil du temps, divers troubles font surface dans le sérail et, à partir de 1717 (lettre 139 [147]), la situation se détériore : lorsque Usbek ordonne au chef de ses eunuques de sévir, son message arrive trop tard et une révolte entraîne la mort de ses épouses, y compris le suicide par vengeance de Roxane, sa favorite et, semble-t-il, de la plupart des eunuques.

Le dénouement

Le fondateur de la dynastie des Safavides qui régna jusqu’en 1736.

Bien qu’Usbek apprécie la liberté des relations entre hommes et femmes en Occident, il reste, en tant que maître d’un sérail, prisonnier de son passé. Ses femmes jouent le rôle de l’amoureux langoureux et solitaire, et lui celui de maître et d’amant, sans véritable communication et sans révéler grand chose sur leur véritable moi. Le langage d’Usbek avec elles est aussi limité que le leur avec lui. Sachant, par ailleurs, dès son départ, qu’il n’est pas assuré de revenir en Perse, Usbek est aussi déjà désabusé au sujet de leur attitude (lettres 6 et 19 [20]). Le sérail est un vivier avec lequel il prend de plus en plus ses distances, se défiant autant de ses épouses que de ses eunuques (lettre 6).

Tout s’accélère brutalement dans les dernières lettres (139-150 [147-161]), grâce à un soudain retour en arrière de plus de trois ans par rapport aux lettres précédentes. De la lettre 69 (71) à la lettre 139 (147) – chronologiquement : de 1714 à 1720 – pas une seule lettre d’Usbek ne concerne le sérail, qui est passé sous silence des lettres 94 à 143 (et même dans l’édition de 1758, de la lettre supplémentaire 8 (97) à 145). Par ailleurs, toutes les lettres à partir de 126 (132) à 137 (148) sont de Rica, ce qui signifie que, pendant environ quinze mois (du au ), Usbek est totalement silencieux. Bien qu’il ait reçu des lettres pendant ce temps, le lecteur n’en prend connaissance qu’à la dernière série, qui est plus développée après l’ajout des lettres supplémentaires 9-11 (157, 158, 160) de 1758. Dès , Usbek a été informé que « le sérail est dans le désordre » (lettre 63 [65]), mais il ne sévit pas. Lorsque les progrès de l’esprit de rébellion le décident à agir, il est trop tard : le retard dans la transmission des lettres, dont certaines sont perdues, rend le mal sans remède.

Déprimé, Usbek se résigne apparemment, avec peu d’espoir, à la nécessité du retour en Perse. Le , il se lamente : « Je vais rapporter ma tête à mes ennemis » (147 [155]). Toutefois, à la fin de 1720, il se trouve toujours à Paris, car les lettres 134 à 137 (140-145), qui contiennent toute l’histoire du système de Law, sont en fait postérieures à la dernière missive de Roxane (datée du ), qu’il doit déjà avoir reçue – le délai habituel de livraison étant d’environ cinq mois – lorsqu’il écrit sa dernière lettre (lettre supplémentaire 8 et lettre 138 [145 et 146]), en octobre et .

Chronologie

Le texte se décompose comme suit :

  • Lettres 1-21 [1-23] : le voyage d’Ispahan à Paris, qui dure 13 mois (à partir du au ).
  • Lettres 22-89 [24 -92] : Paris sous le règne de Louis XIV, 3 ans en tout (de à ).
  • Lettres 90-137 [93 -143] ou [lettre supplémentaire 8 = 145] : la Régence de Philippe d’Orléans, qui couvre cinq années (de à ).
  • Lettres 138-150 [146 -161] : l’effondrement du sérail d’Ispahan, 3 ans (1717-1720).

Analyse

Portée

Intérieur de harem ou Femme mauresque sortant du bain au sérail de Théodore Chassériau.

Le « regard étranger », dont Montesquieu donne ici un des premiers exemples éloquents, contribue ainsi à alimenter le relativisme culturel, qu’on devait voir ensuite illustré chez d’autres auteurs du XVIIIe siècle. Mais ce roman par lettres vaut aussi en lui-même, en outre par sa peinture des contradictions déchirant le personnage central d’Usbek : partagé entre ses idées modernistes et sa foi musulmane, il se voit sévèrement condamné par la révolte des femmes de son sérail et le suicide de sa favorite, Roxane.

Le lecteur lisant ce roman épistolaire se moque un peu du Persan faisant preuve d’une naïveté à l’égard des modes occidentales. Mais il ne rit pas longtemps, car en continuant sa lecture il se rend compte que c’est de lui que l’on se moque. Car, notamment dans la « Lettre 100 - Rica à Rhédi à Venise », Montesquieu critique les manières de s’habiller des Français, surtout des Parisiens, en utilisant des hyperboles, des antithèses, des métaphores, des accumulations d’exemples... Mais la mode n’est pas son intérêt ; il s’en moque complètement. Si on lit entre les lignes, Montesquieu critique clairement de façon implicite le système monarchique sous lequel il vit. Cette « arme fatale » créée par Richelieu consiste à réunir les trois pouvoirs (législatif, judiciaire et exécutif) sur la tête d’une seule et même personne : le Roi. Dans ce texte, Montesquieu laisse entendre la vulnérabilité et la versatilité des Français face à leur souverain.

Un roman épistolaire

Le seul modèle à l’époque des Lettres persanes.

Montesquieu n’a jamais parlé des Lettres persanes comme d’un roman avant Quelques réflexions sur les Lettres persanes, qui commence ainsi : « Rien n’a plu davantage dans les Lettres persanes, que d’y trouver, sans y penser, une espèce de roman. On en voit le commencement, le progrès, la fin : les divers personnages sont placés dans une chaine qui les lie. » À l’origine, pour la plupart de ses premiers lecteurs, ainsi que pour leur auteur, les Lettres persanes n’étaient pas considérées principalement comme un roman, et encore moins comme un « roman épistolaire », genre sous lequel on le classe souvent aujourd’hui, car à cette époque, ce genre n’était pas encore un genre constitué. En effet, les Lettres persanes ont peu en commun avec le seul modèle de l’époque, les Lettres portugaises de Guilleragues, datant de 1669. En 1721, un recueil de « lettres » aurait été susceptible d’évoquer la récente tradition essentiellement polémique et politique de périodiques, tels que les Lettres historiques (1692-1728), les célèbres Lettres édifiantes et curieuses des jésuites (1703-1776), sans parler des Lettres historiques et galantes d’Anne-Marguerite Dunoyer (1707-1717) qui fournit, sous la forme d’une correspondance entre deux femmes, une chronique de la fin du règne de Louis XIV et du début de la Régence. Les Lettres persanes ont donc permis de confirmer la vogue d’un format déjà établi. C’est, en revanche, à ses nombreuses imitations, comme les Lettres juives (1738) et les Lettres chinoises (1739) de Boyer d’Argens, les Lettres d’une Turque à Paris, écrites à sa sœur (1730) de Poullain de Saint-Foix (rééditées à de nombreuses reprises conjointement avec les Lettres persanes), et peut-être surtout les Lettres d'une Péruvienne de Françoise de Graffigny (1747) – pour ne pas mentionner les romans par lettres de Richardson – qui ont pour effet de transformer, entre 1721 et 1754, les Lettres persanes en « roman épistolaire », d’où cette remarque de Montesquieu dans Mes Pensées : « Mes Lettres persanes ont appris à faire des romans par lettres » (no 1621).

Les lettres sont apparemment toutes datées conformément à un calendrier lunaire qui, comme l’a démontré Robert Shackleton en 1954, correspond en fait au nôtre, par simple substitution de noms musulmans, comme suit : Zilcadé (janvier), Zilhagé (février), Maharram (mars), Saphar (avril), Rebiab (mai), Rebiab II (juin), Gemmadi I (juillet), Gemmadi II (août), Rhégeb (septembre), Chahban (octobre), Rhamazan (novembre), Chalval (décembre).

La structure épistolaire est très souple : dix-neuf correspondants en tout, avec au moins vingt-deux destinataires différents. Usbek et Rica, dominent de loin avec 66 lettres pour le premier et 47 pour le second (sur les 150 lettres originales). Ibben, qui fonctionne davantage comme destinataire que comme correspondant, ne rédige que deux lettres, mais en reçoit 42. De même, une personne non désignée nommément et seulement désignée comme *** – si tant est que c’est toujours la même – reçoit dix-huit lettres et n’en écrit aucune. Il y a même une parfaite anomalie avec une lettre de Hagi Ibbi à Ben Josué (lettre 37 [39]), dont aucun n’est mentionné ailleurs dans le roman.

Commentaire social

Montesquieu, auteur des Lettres persanes.

À Paris, les Perses s’expriment sur une grande variété de sujets allant des institutions gouvernementales aux caricatures de salon. La différence de tempérament entre les deux amis est notable, Usbek étant plus expérimenté et posant beaucoup de questions, tandis que Rica est moins impliqué, tout en étant plus libre et plus attiré par la vie parisienne. Bien que l’action se déroule dans les années de déclin de Louis XIV, on admire encore beaucoup ce qu’il a accompli dans un Paris où les Invalides sont en cours d’achèvement et où cafés et théâtres se multiplient.

Les Perses observent la fonction des parlements, des tribunaux, des organismes religieux (Capucins, Jésuites, etc), les lieux publics et leur fréquentation (les Tuileries, le Palais Royal), les fondations de l’État (l’hôpital des Quinze-Vingts pour les aveugles, les Invalides pour les blessés de guerre). Ils décrivent une culture florissante, où la présence de deux Perses devient rapidement un phénomène populaire, grâce à la prolifération d’imprimés (lettre 28 [30]). Le café – où ont lieu les débats : lettre 34 [36] – s’est imposé comme une institution publique, comme l’étaient déjà le théâtre et l’opéra. Il y a encore des gens assez fous pour rechercher à leurs propres frais la pierre philosophale tandis que le colporteur de ragots et la presse périodique commencent à jouer un rôle dans la vie quotidienne. Sont décrits aussi des institutions (les universités, l’Académie française, les sciences, la bulle Unigenitus), des groupes sociaux (les dandys, les coquettes) et des personnages archétypiques (le chanteur d’opéra, le vieux guerrier, le roué, et ainsi de suite).

Pour sa part, Usbek est troublé par les contrastes religieux. Bien qu’il ne pense jamais à abjurer l’islam et que certains aspects du christianisme, comme la Trinité ou la communion, le troublent, il écrit à d’austères autorités pour s’enquérir, par exemple, pourquoi certains aliments sont considérés comme impurs (lettres 15-17 [16-18]). Il assimile également les deux religions, et même toutes les religions, eu égard à leur utilité sociale.

Certaines séquences de lettres dues à un seul auteur permettent de développer un sujet particulier plus en détail. Ainsi, les lettres d’Usbek 11-14 à Mirza sur les Troglodytes, les lettres 109-118 (113-122) de Usbek à Rhédi sur la démographie, les lettres 128 à 132 (134-138) de Rica sur sa visite à la bibliothèque Saint-Victor. Y sont esquissées des analyses qui seront plus tard développées dans De l'esprit des lois sur de nombreux sujets tels que les types de pouvoirs, l’influence du climat et la critique de la colonisation.

Thèmes clefs

Sources

Le château de La Brède, où Montesquieu rédigea la majeure partie de son œuvre et qui abrite sa bibliothèque.

Les sources de Montesquieu sont légion, car il ne fait aucun doute qu’elles incluent jusqu’à ses lectures et conversations, qui sont modifiées au cours de la rédaction de l’œuvre. Montesquieu tire la majorité de ses connaissances – qui sont loin d’être superficielles – sur la Perse de l’ouvrage Voyages en Perse de Jean Chardin, dont il possédait l’édition en deux volumes de 1707 et dont il acquit l’édition complète en 10 volumes en 1720. Il puisa aussi, dans une moindre mesure, dans les nombreuses œuvres qui garnissaient sa vaste bibliothèque, dont les Voyages de Jean-Baptiste Tavernier et Paul Rycaut. Concernant la France au XVIIIe siècle et Paris, ses seules sources sont ses propres expériences, avec des conversations (notamment la conversation avec un Chinois nommé Hoange dont il garda les notes) et anecdotes le concernant.

Divers aspects des Lettres sont sans aucun doute redevables à des modèles particuliers, dont le plus important est le très célèbre, à l’époque, Espion du Grand-Seigneur, et ses relations secrètes envoyées au divan de Constantinople, et découvertes à Paris, pendant le règne, de Louis le Grand (1684) de Giovanni Paolo Marana[4], même si les personnages de Montesquieu sont persans et non turcs. Les Lettres persanes se démarquent cependant nettement de la plupart des autres écrits à caractère oriental par le peu d’influence qu’ont sur elles les Mille et une nuits d’Antoine Galland et le Coran.

Histoire et réception

Publication

Frontispice des ouvrages imprimés sous le nom de « Pierre Marteau ».

Pour éviter la censure ou les poursuites, le roman constitué de 150 lettres est publié sans nom d’auteur en à Amsterdam par l’éditeur Jacques Desbordes, dont l’activité est alors gérée par sa veuve, Susanne de Caux, sous le pseudonyme de « Pierre Marteau » et le faux lieu de publication de Cologne. Appelé édition A, ce texte sert de référence à l’édition critique de 2004 des Œuvres complètes de Montesquieu de la fondation Voltaire. Une deuxième édition (B) est imprimée par le même éditeur, plus tard, la même année, sans raison évidente, pour laquelle il n’existe jusqu’ici aucune explication entièrement satisfaisante, comprenant curieusement trois nouvelles lettres et amputée de treize originales. Les éditions plus tardives du vivant de l’auteur (c’est-à-dire jusqu’en 1755) dérivent toutes des éditions A et B.

L’édition de 1758, préparée par le fils de Montesquieu, comprend huit nouvelles lettres (donnant pour lors un total de 161) et le court essai de l’auteur Quelques réflexions sur les Lettres persanes. Elle est utilisée pour les éditions suivantes jusqu’aux Œuvres complètes de 2004, qui reviennent à l’édition originale en incluant les nouvelles lettres marquées « supplémentaires » et, entre parenthèses, le système de numérotation de 1758.

Histoire critique

Les Lettres persanes connaissent un succès immédiat et sont souvent imitées, mais sont diversement interprétées au fil du temps. Le livre est vite traduit en anglais (1722) et en allemand (1759), et adapté ou plagié. C'est ainsi que paraissent les Lettres juives en 1738 et les Lettres chinoises en 1739 de Boyer d’Argens, les Lettres d’une Péruvienne en 1747 de Françoise de Graffigny[5].

Jusqu’au milieu du XXe siècle, c’est l'esprit « Régence » des Lettres persanes qui est largement admiré, ainsi que la caricature dans la tradition classique de La Bruyère, Pascal et Fontenelle. L’idée de rattacher celles-ci au genre romanesque revient à Montesquieu le premier. Le côté persan du roman tend à être considéré comme un décor fantaisiste, le véritable intérêt de l’œuvre résidant dans ses impressions « orientales » factices de la société française, avec sa satire et sa critique politiques et religieuses.

Une nouvelle ère d’études basées sur de meilleurs textes et des perspectives renouvelées s’ouvre dans les années 1950. L’édition richement annotée par Paul Vernière et la recherche de Robert Shackleton sur la chronologie musulmane jouent un rôle particulièrement important ; les études de Roger Laufer, Pauline Kra et Roger Mercier mettent également l’accent sur la nouvelle unité de l’œuvre et intégré le sérail dans son sens global. D’autres suivent qui se penchent sur les ramifications de la forme épistolaire, la structure et la signification du sérail, les contradictions d’Usbek. À partir d’environ 1970, c’est la religion (Kra) et surtout la politique (Ehrard, Goulemot, Benrekassa) qui prédominent dans les études des Lettres persanes, avec un retour progressif au rôle du sérail avec toutes ses femmes et ses eunuques (Delon, Grosrichard, Singerman, Spector, Véquaud) et au clivage culturel entre l’Orient et l’Occident.

Adaptations cinématographiques

Une adaptation cinématographique des Lettres persanes est réalisée en 1968 par Jean Rouch et s’intitule Petit à petit : lettres persanes. Ce dernier décide en 1977 de réaliser un court métrage de 40 minutes appelé Ispahan : lettre persane.

Notes et références

Références

  1. Larousse, Encyclopédia Larousse en ligne : Lettres persanes
  2. « Lettre persane (Montesquieu) Bernard Blier », sur Bibliothèques spécialisées de la Ville de Paris (consulté le )
  3. En effet dans la lettre 142, Law est représenté sous les traits d'un bonimenteur qui est le fils du dieu du vent, Éole, et qui prend le bon argent des simples habitants de la Bétique, c'est-à-dire de la France, et qui leur donne en échange des outres pleines de vent avant de disparaître dans les airs en laissant la population ruinée dans une consternation inexprimable.
  4. On peut également citer comme antécédents: ''Amusements sérieux et comiques (1696) de Charles Dufresny, Lettre écrite par un Sicilien à un de ses amis (1700) de Charles Cotolendi, Réflexions morales, satiriques et comiques sur les mœurs de notre siècle (1711,1716) de Jean-Frédéric Bernard
  5. Silvia Montorsi, « Philosophe et bon Sauvage : L'Étranger et le combat des Lumières dans la France du XVIIIe siècle », Thèse, 2016-2017, p. 28 (lire en ligne, consulté le )

Bibliographie

Bien que les manuscrits à partir desquels les éditions A et B ont été réalisées n’aient pas survécu, il existe des « cahiers de corrections » à la Bibliothèque nationale de France (n. a. fr. 14365). Ils ont été transcrits dans leur intégralité dans la Revue Montesquieu no 6 (2002), par Edgar Mass, Jean-Paul Schneider, Catherine Volpilhac-Auger Revue Montesquieu n°6 (2002). Sur l'interprétation à en donner, voir l'article de Madeleine Laurain-Portemer dans le même volume et l'introduction aux Lettres persanes, Oxford, Voltaire Foundation, 2004 (voir ci-dessous).

Éditions modernes

  • Imprimerie nationale, 1926, extrait de "Biobibliographie de Louis Jou" par André Feuille. Bois gravés de Louis Jou.
  • Antoine Adam, Genève, Droz, 1954, rééd. 1965.
  • Jean Starobinski, Paris, Gallimard « Folio », 1973, réimp. 2003.
  • Paul Vernière, Paris, Classiques Garnier, 1960, réimp. 1965, 1975, 1992 ; édition révisée par Catherine Volpilhac-Auger, Livre de Poche classique, 2005.
  • Cecil Courtney, Philip Stewart, Catherine Volpilhac-Auger, Pauline Kra, Edgar Mass, Didier Masseau, Œuvres complètes, Oxford, Voltaire Foundation, vol. I, 2004.
  • Philip Stewart, Paris, Classiques Garnier, 2013. Texte de la première édition de 1721.

Études critiques

  • Louis Desgraves, Chronologie critique de la vie et des œuvres de Montesquieu, Paris, Champion, 1998, p. 36-94.
  • Jean Ehrard, « La Signification politique des Lettres persanes », Archives des Lettres Modernes, 116, 1970, p. 33-50 ; réimp. : L’Invention littéraire au siècle des Lumières : fictions, idées, société, Paris, PUF, 1997, p. 17-32.
  • Jean Goldzink, Montesquieu et les passions, Paris, Presses universitaires de France, 2001, 127 p., (ISBN 9782130517085).
  • Jean Goulemot, « Questions sur la signification politique des Lettres persanes », Approches des Lumières, Paris, Klincksieck, 1974, p. 213-225.
  • Jean Goulemot, « Vision du devenir historique et formes de la révolution dans les Lettres persanes », Dix-Huitième Siècle, 21, 1989, p. 13-22.
  • Alain Grosrichard, Structure du sérail : la fiction du despotisme asiatique dans l’Occident classique, Paris, Seuil, 1979.
  • (en) Josué Harari, « The Eunuch’s Tale : Montesquieu’s imaginary of despotism », Scenarios of the Imaginary, Ithaca, Cornell University Press, 1987, p. 67-101.
  • (en) Pauline Kra, « Religion in Montesquieu’s Lettres persanes », Studies on Voltaire and the Eighteenth Century, 72, 1970.
  • Roger Laufer, « La Réussite romanesque et la signification des Lettres persanes », Revue d’Histoire Littéraire de la France, 61, 1961, p. 188-203; réimp. Style rococo, style des Lumières, Paris, Seuil, 1963.
  • (en) Mary McAlpin, « Between Men for All Eternity : feminocentrism in Montesquieu’s Lettres persanes », Eighteenth-Century Life 24 (2000), p. 45-61.
  • Christophe Martin (éd.), Les "Lettres persanes" de Montesquieu, PUPS, 2013.
  • (de) Edgar Mass, Literatur und Zensur in der frühen Aufklärung : Produktion, Distribution und Rezeption der « Lettres persanes », Frankfurt am Main: Klostermann, 1981.
  • Roger Mercier, « Le roman dans les Lettres persanes: structure et signification », Revue des sciences humaines 107 (1962), p. 345-56.
  • Christophe Martin (éd.), Les "Lettres persanes" de Montesquieu, Paris, Presses de l'université de Paris-Sorbonne, 2013.
  • Laetitia Perret, "Les Lettres persanes à l’école : éditions scolaires et parascolaires de 2000 à 2010", Site Montesquieu, "Lectures critiques", 2011:
  • Marie-Emmanuelle Plagnol-Diéval, « Pour un lecteur éclairé : les leçons persanes de Montesquieu », Rue Descartes, no 84, , p. 97-109 (lire en ligne)
  • Sylvie Romanowski, « La quête du savoir dans les Lettres persanes », Eighteenth-Century Fiction 3 (1991), p. 93-111.
  • Jean Rousset, « Une forme littéraire : le roman par lettres », Forme et signification, Paris, José Corti, 1962, p. 65-103.
  • Darach Sanfey, « L'attribution de la lettre CXLIV des Lettres persanes », Travaux de littérature, VI, 1993, p. 173-192.
  • Jean Pierre Schneider, « Les Jeux du sens dans les Lettres persanes : temps du roman et temps de l’histoire », Revue Montesquieu, 4, 2000, p. 127-159 http://montesquieu.ens-lyon.fr/spip.php?article326.
  • Alan Singerman, « Réflexions sur une métaphore : le sérail dans les Lettres persanes », Studies on Voltaire and the Eighteenth Century, 185, 1980, p. 181-198.
  • Céline Spector, Montesquieu, « Lettres persanes », de l’anthropologie à la politique, Paris, PUF, 1997.
  • Philip Stewart, « Toujours Usbek », Eighteenth-Century Fiction, 11, 1999, p. 141-150.
  • Philip Stewart (éd.), Les "Lettres persanes" en leur temps, Paris, Classiques Garnier, 2013.
  • (en) Aram Vartanian, « Eroticism and politics in the Lettres persanes », Romanic Review, 60, 1969, p. 23-33.
  • Laurent Versini, Le Roman épistolaire, Paris, PUF, 1979, p. 40-46.

Liens externes

  • Portail de la littérature française
  • Portail des Lumières
  • Portail de l’Iran et du monde iranien
Cet article est issu de Wikipedia. Le texte est sous licence Creative Commons - Attribution - Partage dans les Mêmes. Des conditions supplémentaires peuvent s'appliquer aux fichiers multimédias.