Anne-Marguerite Petit du Noyer

Anne-Marguerite du Noyer[1], née Petit le à Nîmes et morte en 1719, est une journaliste et une femme de lettres française. Elle était surtout connue au XVIIIe siècle par « sa vie aventureuse et mouvementée, dont ses Mémoires donnent une impression probablement déformée, et par une œuvre vaguement romanesque, les Lettres Historiques et Galantes[2] ».

Pour les articles homonymes, voir Dunoyer.

Anne-Marguerite du Noyer

Anne-Marguerite Petit du Noyer.

Naissance 12 juin 1663
Nîmes, France
Décès 1719
Médias
Presse écrite De la quintessence des nouvelles

Biographie

Anne-Marguerite Petit est aussi appelée Mme du Noyer ou Mme Dunoyer. Elle est issue d'une famille bourgeoise calviniste.

Sa mère, Catherine Cotton étant morte peu après sa naissance, Anne-Marguerite fut placée chez sa tante maternelle, Mme Saporta, qui l'adopta à la suite de l'abandon de son père, Jacques Petit. Cette dernière l'éleva dans la religion protestante à Orange et lui donna une éducation très soignée. Après la révocation de l'Édit de Nantes, elle résista à toutes les tentatives de conversion et dut fuir une première fois la France sous un déguisement le . Après maintes aventures qu'elle rapporta dans ses Mémoires, elle trouva refuge auprès de son oncle paternel, à La Haye. Mais, Gaspard Cotton, son oncle maternel, riche protestant converti, lui enjoignit, quant à lui, de rentrer en France. Là, elle découvrit que pendant son absence sa tante Saporta avait abjuré entre les mains de son parent, le célèbre père La Chaise. Elle tenta de fuir une seconde fois en emmenant sa tante, mais elles furent arrêtées à Dieppe[3].

C'est en partie à cause de sa confession protestante qu'elle eut une vie assez mouvementée. Toutefois, cela n'explique que partiellement ses nombreux déplacements en Europe durant toute sa vie. Elle séjourna souvent à Avignon, ville qu'elle appréciait beaucoup et dont elle a laissé des descriptions enthousiastes. Son protestantisme, loin d'être rigide, lui fit apprécier la liberté des mœurs de cette enclave pontificale : « Outre ceux du pays, il y a toujours ici quantité d'étrangers que la curiosité attire et que l'agrément retient. Enfin, il y a ici quantité de femmes de condition ; le sang y est chaud et l'occupation la plus sérieuse dans ce pays c'est de chercher à plaire ; l'amour n'y est point malfaisant ; on ne connaît ni jalousie, ni désespoir ; les maris même pour la plupart sont traitables là-dessus et laissent à leur femmes la liberté qu'ils prennent eux-mêmes »[4].

Elle est la mère d'Olympe du Noyer, ou « Pimpette », née à Nîmes en 1692, dont François-Marie Arouet tombe amoureux à La Haye en 1713[5].

Œuvres

  • De la quintessence des nouvelles
  • Mémoires
  • Lettres Historiques et Galantes, Pierre Marteau, Cologne, 1707.
  • « Reports (Some Scandalous) from Eighteenth-Century France », éd. et trad. de Nancy O'CONNOR, New England Review, 28, 2, 2007, p. 109-124 (trad. d’extraits de quelques lettres des Lettres historiques et galantes d’Anne-Marguerite Petit Dunoyer).


Biblioraphie

Télévision

Dans la série Les aventures du jeune Voltaire de 2021, elle est jouée par Stéphane Bissot[6].

Notes et références

  1. https://data.bnf.fr/fr/12081486/anne-marguerite_du_noyer/ Notice BNF Anne-Marguerite Du Noyer (1663-1719)
  2. Suzanna Van Dijk, Traces de femmes. Présence féminine dans le journalisme français du XVIIIe siècle, Holland University Press, Amsterdam & Maarssen, 1988, p.  85
  3. Eugène Haag, La France protestante: ou, Vies des protestants français qui se sont fait un nom dans l'histoire depuis les premiers temps de la réformation jusqu'à la reconnaissance du principe de la liberté des cultes par l'Assemblée nationale; ouvrage précède d'une notice historique sur le protestantisme en France suivi de pièces justificatives et rédigé sur des documents en grande partie inédits, t. VIII, Paris, Joël Cherbuliez, 1858 Books-google en ligne
  4. Anne Bourret-Porée, Demeures secrètes du vieil Avignon, Éd. Équinoxe, Barbentane, 2000, p. 15.
  5. Anne Soprani, article « Noyer, Catherine Olympe Petit du », dans Jean Goulemot, André Magnan et Didier Masseau (dir.), Inventaire Voltaire, Paris, Gallimard, 1995, p. 976-977.
  6. AlloCine, « Les Aventures du jeune Voltaire » (consulté le )
  • Suzanna Van Dijk, Traces de femmes. Présence féminine dans le journalisme français du XVIIIe siècle, Holland University Press, Amsterdam & Maarssen, 1988 (ISBN 9030210184)
  • Evelyne Sullerot, Histoire de la presse féminine en France, des origines à 1848, préf. de Jacques Godechot, Librairie Armand Colin, 1966.
  • Serge Velay (dir.), Michel Boissard et Catherine Bernié-Boissard, Petit dictionnaire des écrivains du Gard, Nîmes, Alcide, , 255 p. (présentation en ligne), p. 188-189

Liens externes

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