Bétique

La province romaine de Bétique ou « La Bétique » (latin : Hispania Baetica) couvre le sud de l'actuelle Espagne, et correspond à peu près à l’actuelle Andalousie. Elle est issue de l'ancienne Hispanie ultérieure, et tire son nom du Baetis, nom latin du fleuve Guadalquivir.

D'après l'Encyclopédie de Diderot et d'Alembert, le géographe Strabon affirme que cette province était peuplée par les Turdetani et les Turdules, sans préciser quelles étaient leurs différences[1].

C’est une province sénatoriale administrée par un ancien préteur, dont la capitale est Corduba (Cordoue).

Voir l’Hispanie ultérieure pour la période précédant l’ère chrétienne.

Bétique sous l’Empire romain

La Bétique dans l'Empire romain, vers 120.

Cette province est prospère, grâce à son agriculture, à la facilité de navigation sur le Baetis ou Betis, ancien nom du fleuve Guadalquivir et surtout ses ports facilement aménageables, ainsi qu'à ses mines de plomb et d'argent de la sierra Morena et du Rio Tinto. Elle exporte du blé, du vin, des salaisons, du garum, de l'huile d’olive réputée, emballée dans les célèbres amphores espagnoles.

La présence romaine y est ancienne, et la romanisation profonde se manifeste par ses nombreuses villes (175, dont 9 colonies, du temps de Pline[2]) dont la plupart existent encore aujourd'hui :

En 69, l'empereur Othon agrège la province de Maurétanie tingitane (autour du nord du Maroc) à la province de Bétique[4].

Au Ier siècle, Vespasien accorde le droit latin à tous les municipes d’Espagne et crée une assemblée provinciale pour la Bétique qui se réunit une fois par an pour célébrer le culte impérial et discuter l’administration de la province.

La Bétique reste en marge de troubles politiques et des menaces barbares qui touchent l’Empire romain à partir de 161, sauf vers 180, lorsque des Maures révoltés traversent le détroit de Gibraltar, et ravagent la province dépourvue de troupes en tant que province sénatoriale. Le légat Aufidius Victorinus rétablit la situation.

Invasions du Ve siècle

En 408, l’invasion des Vandales, des Suèves et des Alains bouleverse l’Espagne. L’Espagne est partagée par ses envahisseurs par tirage au sort : la Bétique est accordée aux Vandales Silings. Ils en sont chassés en 417 par les Wisigoths au service de l’Empire. Les survivants se rallient aux Vandales Hasdings en Galice.

  • En 419, les Vandales et les Alains reviennent de Galice en Bétique, sans rencontrer de résistance romaine
  • En 425, les Vandales construisent une flotte méditerranéenne et attaquent les îles Baléares, puis en 428 ils s’emparent de Séville et du port de Carthagène en Espagne
  • En 429, les Vandales et les Alains conduits par leur roi Genséric traversent le détroit de Gibraltar pour se répandre en Afrique du Nord. Le vide ainsi créé est occupé temporairement par les Suèves, puis par les Wisigoths, qui fondent un royaume stable.

Voir l’histoire des Wisigoths pour la période suivante.

Épisode byzantin

Perte des territoires byzantins en Hispanie au cours du VIe siècle.

En 554, le soutien apporté par les Byzantins lors d’une querelle de succession entre prétendants wisigoths permet à Justinien Ier de reprendre le contrôle de la Bétique. Ce retour au sein de l’Empire d’Orient sera de courte durée, les successeurs de Justinien Ier n’ont pas les moyens de se maintenir : le roi wisigoth Sisebuth récupère une partie de la Bétique en 614-615, et Swinthila met fin à cette présence romaine en 624[5].

Notes et références

  1. Les Turdétains
  2. Pline l'Ancien, L'Histoire naturelle, III, 3
  3. Livre III
  4. (en) Candela L. Hernández et al., Human genomic diversity where the Mediterranean joins the Atlantic, Molecular Biology and Evolution, msz288, 9 décembre 2019
  5. Eugène Rosseeuw Saint-Hilaire, Histoire d'Espagne depuis les premiers temps historiques jusqu'à la mort de Ferdinand VII, Volume 1, Furne et Cie, (lire en ligne)

Voir aussi

Bibliographie

  • Raymond Thouvenot, Essai sur la province romaine de Bétique, Paris, De Boccard, 1940, 748 p.
  • Helal Ouriachen, El Housin, 2009, La ciudad bética durante la Antigüedad Tardía. Persistencias y mutaciones locales en relación con la realidad urbana del Mediterraneo y del Atlántico, Tesis doctoral, Universidad de Granada, Granada.

Articles connexes

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