Corse

La Corse (en corse et en italien : Corsica ; en ligure : Còrsega) est une île située en mer Méditerranée et une collectivité territoriale unique française.

« Île de Beauté » redirige ici. Pour le navire, voir Île de Beauté (ferry).

Pour les articles homonymes, voir Corse (homonymie).

Corse

Blason

Drapeau de la Corse

Logo de la collectivité de Corse.
Administration
Pays France
Statut Collectivité territoriale unique
Préfecture Ajaccio
Circonscriptions départementales Haute-Corse (2B)
Corse-du-Sud (2A)
Arrondissements 5
Cantons 26
Communes 360
Président du Conseil exécutif Gilles Simeoni (FaC)
Présidente de l’Assemblée Marie-Antoinette Maupertuis (FaC)
Assemblée délibérante Assemblée de Corse
Préfet Pascal Lelarge
Démographie
Gentilé Corse(s)
Population 338 554 hab. (2018)
Densité 39 hab./km2
Langues régionales Corse et bonifacien
Géographie
Coordonnées 42° 09′ 00″ nord, 9° 05′ 00″ est
Superficie 872 200 ha = 8 722 km2
Divers
Monnaie Euro
Fuseau horaire +1 (HNEC, heure d'hiver)
+2 (HAEC, heure d’été)
Domaine internet .corsica
Indicatif téléphonique 33
Code ISO 3166-2 FR-COR
Site web www.isula.corsica
Localisation

    Quatrième île de la mer Méditerranée par sa superficie, la Corse a été rattachée durant près de quatre siècles à la république de Gênes avant une brève indépendance comme royaume de Corse du au mois de . En 1755, elle adopte la première constitution démocratique de l'histoire moderne et donne pour la première fois en partie le droit de vote aux femmes. Le , elle est cédée par la République de Gênes à la France, bien que Gênes n'ait qu'une emprise limitée sur l'île depuis la déclaration d'indépendance de la République corse en 1755. Elle est conquise militairement par le Royaume de France lors de la bataille de Ponte-Novo, le .

    Département unique à la création des départements en 1790, la Corse est divisée en deux en 1793 avec la création des départements du Golo et du Liamone. Elle redevient partiellement indépendante sous protectorat britannique de 1794 à 1796 avec la création du Royaume anglo-corse. En 1796 la Corse est définitivement française puis réunifiée en 1811 en un unique département, puis de nouveau divisée en 1975 avec la création des départements de Haute-Corse et de Corse-du-Sud. La région Corse est créée en 1982 (en tant que collectivité) et acquiert en 1991, à la suite des revendications locales, un statut de collectivité à statut particulier dénommée « collectivité territoriale de Corse ».

    Enfin, depuis le , en application de la loi portant sur la nouvelle organisation territoriale de la République du , la Corse est une collectivité à statut particulier au sens de l’article 72 de la Constitution, de type collectivité territoriale unique, dénommée « collectivité de Corse » et instituée en lieu et place de la collectivité territoriale de Corse et des départements de Corse-du-Sud et de Haute-Corse (en tant que collectivités). Les circonscriptions administratives départementales de Corse-du-Sud et de Haute-Corse, territoires d'exercice des compétences de l'État, restent inchangées, avec les préfectures respectivement à Ajaccio et Bastia.

    La Corse compte 350 273 habitants en 2021 d'après les estimations de l'Insee bien que le dernier nombre officiel soit de 338 550 habitants en date du . Cette faible démographie fait de l'île le territoire le moins peuplé de la France métropolitaine.

    Toponymie : « Corsica » et « Cyrnos »

    Bien des légendes existent sur l'origine du nom donné à l'île de Corse. Parmi les plus tenaces, celle qui veut que les Grecs l'aient appelée Kallistê (en grec ancien Καλλίστη : « la plus belle ») et dont on sait maintenant qu'elle est fausse[N 1].

    Des historiens ont écrit :

    • « De vieux auteurs l'assurent et, dans la légende qu'ils nous ont transmise, une réalité précise apparaît sans doute. Une femme de la côte de Ligurie, voyant une génisse s'éloigner à la nage et revenir fort grasse, s'avisa de suivre l'animal dans son étrange et longue course. Sur le récit qu'elle fit de la terre inconnue qu'elle venait de découvrir, les Liguriens y firent passer beaucoup de leurs compagnons. Cette femme s'appelait Corsa, d'où vint le nom de Corse. C'est la légende éponyme que nous retrouvons à l'origine de toutes les cités antiques ; mais elle est de formation récente, car le premier nom de l'île est Cyrnos et non pas Corsica.
    La difficulté n'était point pour embarrasser les vieux chroniqueurs, grands amateurs de merveilleux et habitués à ne douter de rien. Il y a d'autres légendes, et plus prestigieuses, sinon moins fantaisistes. Un fils d'Héraclès, Cyrnos, aurait colonisé la Corse en lui donnant son nom. Giovanni della Grossa croit que la Corse a été peuplée par un chevalier troyen, appelé Corso ou Cor, et une nièce de Didon, nommée Sica, que Corso a bâti les villes de l'île et leur a donné les noms de ses fils et de son neveu, Aiazzo, Alero, Marino, Nebbino. C'est ainsi que la Grande-Bretagne a eu son Brut, la France son Francus et que la Corse a son Corso, neveu d'Enée »[1].
    • « L'île de Corse, nommée Cyrnos par les Grecs, était baignée au nord par la mer de Ligurie (Ligusticum mare), à l'est par la mer Tyrrhénienne, au sud par le détroit Taphros ou Gallicum qui la séparait de la Sardaigne (Sardinia), à l'ouest par la mer Ibérique »[2].
    Plus loin, dans son étude sur l'occupation de l'île, Xavier Poli écrit : « L'unique texte sur lequel nous pouvons nous appuyer, pour avancer que les Libyens ont occupé la Corse, est tiré de la Phocide de Pausanias, qui écrivait au IIe siècle de notre ère : « À peu de distance de la Sardaigne il est une île appelée par les Grecs Cyrnos et par les Libyens qui l'habitent Corsica ». Une partie non minime de la population, écrasée dans une sédition, passa de cette île dans celle de Sardaigne et se tailla dans la montagne un territoire où elle s'établit. Les Sardes nomment ces émigrés du nom qu'ils ont apporté de leur pays, Corses »[3].
    « La légende est plus précise, Sardus fils d'Hercule et fondateur mythique de la Sardaigne aurait eu un frère Cyrnos. À la tête d'une nombreuse armée de Libyens, l'un et l'autre auraient quitté l'Afrique pour venir s'installer, le premier en Sardaigne, le second en Corse, donnant leurs noms aux deux îles »[2].
    Selon Ptolémée « L'île de Cyrnos, qui est aussi appelée Corsica (variantes : Corsa, Corsi, Corsia), est bornée au nord et à l'ouest par la mer de Ligurie, à l'est par la mer Tyrrhénienne, au sud par la mer qui la sépare de l'île de Sardaigne... »[2].
    Et Xavier Poli de conclure : « C'est de Chalcis, principale ville de l'Eubée, que partit la plus ancienne colonie que la Grèce envoya vers l'Occident ; elle alla fonder Cumes entre le XIe et VIIIe siècles av. J.-C.. Nous savons qu'un des points du territoire de Carystos, une des plus jolies villes de l'Eubée, portait le nom de Cyrnos. Il semblerait donc vraisemblable que Corsica fut baptisée Cyrnos par les colons de Cumes ; mais il convient aussi de dire que Cyrnos est un nom propre d'homme que nous trouvons dans Hérodote et dans Stobée »[2].
    • Pour sa part, dans son ouvrage Histoire de la Corse depuis les temps les plus anciens jusqu'à nos jours édité en 1839, Camille De Friess-Colonna exprime ainsi : « Aucun historien n'a jusqu'à ce jour donné une étymologie satisfaisante des noms de Cyrnos et de Corse. Les uns assurent que Cyrnos était un fils d'Hercule, qui donna son nom au pays que nous connaissons. Les autres, et Samuel Bochard est de ce nombre, prétendent que le nom de Cyrne voulant dire, en langue phénicienne, couvert de forêts, ce nom dut être imposé à la Corse d'aujourd'hui par les voyageurs phéniciens, qui furent frappés de la richesse de ses forêts.
    Quant au nom de Corse, il y a également des historiens qui veulent qu'il ait été donné à la Corse par Corsus, fils d'Hercule ; Bochart le fait dériver d'un mot phénicien, qui voudrait dire cornue, nom qui lui aurait été imposé à cause des nombreux promontoires qui s'avancent en pointe dans la mer, et des pics élevés qu'on aperçoit de loin, avant de l'atteindre. Filippini rapporte deux versions, que nous croyons devoir transcrire ici, pour faire voir jusqu'où peut aller la manie des étymologies. Voici la première : une femme de Ligurie, appelée Corsica, ayant suivi un taureau qui se rendait à la nage dans une terre inconnue, fut rejointe par ses parents, qui, étant arrivés sur ses traces dans un pays de très belle apparence, et où les pâturages étaient excellents, s'y établirent et appelèrent ce pays Corsica, du nom de la femme qui les y avait attirés. La seconde est qu'un neveu d'Énée appelé Corsus, ayant enlevé une nièce de Didon, appelée Sica, s'enfuit dans l'île à laquelle il donna le nom de Corsica. »[4],[5].

    « L'île de Cyrnos, que les Romains appellent Corsica, est un pays affreux à habiter, vu la nature âpre du sol et le manque presque absolu de routes praticables, qui fait que les populations confinées dans les montagnes et réduites à vivre de brigandages, sont plus sauvages que les bêtes fauves. C'est ce qu'on peut, du reste, vérifier sans quitter Rome, car il arrive souvent que les généraux romains fassent des descentes dans l'île, attaquent à l'improviste quelques-unes des forteresses de ces barbares et enlèvent ainsi un grand nombre d'esclaves ; on peut alors observer de près la physionomie étrange de ces hommes farouches comme les bêtes des bois ou abrutis comme les bestiaux, qui ne supportent pas de vivre dans la servitude, ou qui, s'ils se résignent à ne pas mourir, lassent par leur apathie et leur insensibilité les maîtres qui les ont achetés, jusqu'à leur faire regretter le peu d'argent qu'ils leur ont coûté. Il y a cependant certaines portions de l'île, qui sont à la rigueur habitables, et où l'on trouve même quelques petites villes, telles que Blésinon, Charax, Eniconiæ et Vapanes. »

     Strabon, liv. V, ch. II, 7. - Traduction d'Amédée Tardieu

    Géographie

    Carte géographique de la Corse.
    Photo satellite de la Corse (NASA).

    Elle mesure 180 km de long du nord au sud et 82 km dans sa plus grande largeur. Sa superficie est de 8 680 km2.

    Site et situation

    La Corse est située dans le bassin occidental de la mer Méditerranée, entre 11 km à 13 km au nord de la Sardaigne, à 83 km à l'ouest de la Toscane et à 171 km au sud-est de Menton, sur la Côte d'Azur. Île plutôt boisée et montagneuse, sa côte méridionale est formée de hautes falaises (Bonifacio).

    Marine de Lavasina, à Brando (Brando).
    Vue du village de Speloncato (Tuani).

    La distance la plus courte entre la France continentale et l'île, du cap Martin (Alpes-Maritimes) à la pointe de la Revellata (près de Calvi), est de 164 km. L'île est située à 83 km de l'Italie continentale et à 27 km des îles de l'archipel toscan (Capraia).

    Faisant partie de la région géographique italienne, la Corse se situe avec la Sardaigne sur une microplaque continentale. C'est au cours de l'Oligo-Miocène (au milieu du Cénozoïque entre environ 22 à 25 millions d'années) que le bloc corso-sarde et la lanière continentale s'écartent progressivement du bloc ibérique, ouvrant derrière eux le bassin provençal, la mer d'Alboran, le bassin algérien et la mer Tyrrhénienne[7]. La dynamique cesse avec le blocage de l'arc contre les domaines externes, apulien et africain[8],[9].

    La distance[10] entre le point nord (île de la Giraglia) et le point sud (îles Lavezzi) de la Corse est de 184 kilomètres[11],[8]. Elle est de 83 kilomètres entre les extrémités est (Alistro) et ouest (île de Gargalo).

    Ci-après les principales villes et bourgs de l'île :

    Nom corseNom français
    AiacciuAjaccio
    AleriaAléria
    BastìaBastia
    BunifaziuBonifacio
    CalviCalvi
    CervioniCervione
    CortiCorte
    Lìsula[12],[13]L'Île-Rousse
    PortivechjuPorto-Vecchio
    PrupiàPropriano
    RuglianuRogliano
    San FiurenzuSaint-Florent
    SartèSartène
    VicuVico

    Climat

    Le climat de la corse littorale est dit méditerranéen d'après la classification de Köppen. Dans l'intérieur des terres et dans les principaux massifs montagneux le climat va de montagnard à alpin du fait de la topographie insulaire accidentée.

    Environnement

    Le golfe de Porto, patrimoine mondial de l'UNESCO.

    Bien que de nombreuses espèces endémiques aient disparu lors de la Préhistoire ou peu après, comparativement au continent et aux îles bretonnes, la Corse bénéficie d'un environnement relativement préservé, tant sur terre que sur la côte et en mer.

    L'île abrite un parc marin international, des réserves naturelles (de Scandola, Finocchiarola, Biguglia, Cerbicale, Bouches de Bonifacio et Tre Padule de Suartone) et le parc naturel régional de Corse, et des zones communautaires pour les oiseaux. Un observatoire conservatoire des insectes de Corse vise à conserver les espèces patrimoniales et de la biodiversité ordinaire.

    Le risque d'incendie constitue une menace pour la biodiversité, alors que (en 2006) plus de 50 % des dégâts découleraient de 12 % des mises à feu liées aux pratiques d'entretien de pâturages ou chemins et zones de chasse. 15 % des incendies seraient dus à la foudre, mais n'étant responsables que de 1 % des destructions (en surface). Durant la canicule de 2003, près de 20 000 ha ont brûlé avec environ 500 mises à feu[14], le problème des incendies pourrait croître avec le réchauffement climatique. La forêt couvre 402 000 hectares en Corse.

    En 1972, s'est déroulé l'affaire des boues rouges, impliquant la société italienne Montedison qui déversa du dioxyde de titane au large du Cap Corse et qui provoqua des boues rouges[15].

    L'Assemblée de Corse (loi du ) bénéficie d'une compétence particulière en environnement, avec un Office de l'environnement de la Corse[16] et un observatoire de l'environnement.

    À la suite de l'adoption du SDAGE le par l'Assemblée de Corse pour la période 2016-2021, le comité de bassin et la collectivité territoriale de Corse indiquent dans un communiqué commun que « la Corse affiche le meilleur score de rivières en bon état en France » mais que « certains habitants ruraux attendent encore une eau potable de qualité et un assainissement performant »[17].

    Régulièrement, d'importantes concentrations de déchets plastiques flottant en mer parfois estimées à plusieurs milliers de tonnes se forment dans le canal de Corse avant d'être dispersées par les courants[18].

    Pollutions

    En 2021, alors que une enquête déterminant les causes de la pollution, vraisemblablement liée au dégazage illégal d'un navire, les plages du Sud ont été touchées par cette pollution. Des navires spécialisés de la marine nationale ont effectué le repêchage de plus de 3 tonnes d'hydrocarbures en mer[19].

    Histoire

    Préhistoire

    Dans son étude sur la Corse, de ses origines à l'expulsion des Sarrasins[2], Xavier Poli se propose de remonter aux sources, de réunir tous les textes des écrivains grecs et romains, et toutes les inscriptions intéressant la Sardinia en général, et la Corsica en particulier. Il commence son ouvrage avec ces propos :

    « Les savantes recherches du capitaine Ferton, du commandant Caziot, des docteurs Deperet et Caujolle, du professeur Testut nous font faire connaissance avec le squelette de l'homme de ces temps reculés et posent des bases sûres à une question qui ne peut manquer de passionner les esprits que l'histoire de la Corse intéresse.

    La race néolithique corse aurait été d'assez grande taille. Par son crâne allongé et sous-dolichocéphale, par la ligne âpre et assez saillante de son fémur incarné, par son tibia remarquablement platycnémique, le squelette retrouvé présente les caractères principaux de la race néolithique de l'Europe occidentale.

    Cet homme, ajoute M. Ferton, utilisait pour la confection de ses armes et de ses outils, non seulement les roches du pays : le silex, le quartz et diverses roches des terrains granitiques, mais aussi les os d'animaux, et une roche étrangère à la Corse, l'obsidienne, qu'il devait recevoir du Monte-Arci, en Sardaigne. ... Les relations de commerce entretenues à Bonifacio, avec les peuplades de la Sardaigne, l'emploi coûteux qu'on y faisait de l'obsidienne, bien que le silex du pays, d'égale valeur, fût connu et utilisé, permettent de supposer que le Bonifacien des temps néolithiques était un immigré venu de la Sardaigne, peut-être originaire de l'Afrique. »

    Et de poursuivre : « La conclusion du capitaine Ferton serait sans réplique s'il était prouvé, après de sérieuses recherches, que l'obsidienne ne se trouve pas en Corse où l'on constate des roches d'origine volcanique. »

    La fréquentation de l'île par des hommes est estimée à -10 000. Vers -6500 la présence humaine sur l'ensemble de l'île laisse des traces a avec la Dame de Bonifacio, et au Cap Corse à Pietracorbara. La civillisation proto-corse débute en -5000, elle est issue de peuplements dont l'origine reste encore incertaine. La Corse aurait à cette époque connu l'influence et le peuplement de Ligures et d'Ibères. Certains évoquent également la présence possible de populations venues d'Afrique du Nord (Libyques) durant cette période. En -1500/-1300 la civilisation torréenne débute et les Korsi développent la construction de statues-menhirs (Filitosa) et de tours.

    Au VIIe siècle av. J.-C., les Étrusques s'installent en Corse

    En , les Étrusques, installés en Toscane en -780, commercent avec les Vanacini, peuplade du Cap Corse qui travaillaient le fer et cultivaient la vigne et le blé. Près de cinquante ans plus tard, en , les Carthaginois installent des comptoirs en Corse, commerçant avec Cagnano. En , C'est au tour des Phocéens de s'établir en fondant Alalia, la cité du sel (actuelle Aléria). Trente ans plus tard, en , les Étrusques de Toscane alliés aux Carthaginois chassent les Phocéens de la Corse après une longue bataille navale où les Phocéens perdent environ soixante de leurs navires. Cette bataille marque l'effondrement de la thalassocratie phocéenne. Les Corses utilisent l'alphabet qu'ils apportent.

    Au Ve siècle av. J.-C., les Grecs s'installent en Corse

    En , les Syracusains de Sicile menés par Gélon chassent les Étrusques. Apelles, amiral de Syracuse, fonde Syracusenus Portus (actuel Porto-Vecchio). En , Denys (Dionysos) Ier, tyran de Syracuse et successeur de Gélon, décide d'anéantir les prétentions puniques sur toute la mer Tyrrhénienne. Pour cela il occupe les petites îles, les points forts de la côte orientale et fait de Syracusenus Portus une base avancée dont il se sert pour surveiller les régions alentour. Un siècle après (), les Carthaginois, appuyés par des mercenaires torréens servant déjà dans les rangs de l'armée depuis le Ve siècle av. J.-C., chassent les Syracusains.

    Au IIIe siècle av. J.-C., les Romains conquièrent la Corse

    En , à la suite d'une décision prise cinq ans plus tôt au début de la Première guerre punique, les Romains entreprennent la conquête de la Corse. À la tête d'une importante flotte, Lucius Cornelius Scipio, surprend Alalia de nuit. À l'époque, il semblerait que la cité était libre, peuplée à la fois d'Étrusques et de Carthaginois. Scipion la brûle et la rebaptise Aleria.

    En , lors d'une seconde expédition romaine menée par Tiberius Gracchus, la Corse est réunie à la Sardaigne et devient la province romaine de Corse-Sardaigne. Les Corses traités en vaincus et non en « libérés » s'insurgent. Trois ans après, une cinquième expédition romaine en Corse est dirigée par Spurius Carvilius Maximus Ruga. D'après les Annales romaines, un jeune Romain nommé Cristinus aurait donné la victoire à Carvilius en . En , nouvelle révolte. Cette période de guerre se termine en avec la « paix romaine ».

    La cité de Mariana (au sud de l'actuelle Bastia) est fondée en 105 avant J.C.

    Sources

    Lorsqu'ils évoquent la Corse, les écrivains antiques sont unanimes à y représenter l'homme  à l'image de la nature qui l'environne  comme hostile[20] :

    « L'île de Cyrnos est connue des Romains sous le nom de Corsica. La vie y est partout misérable, la terre n'est que rocs, la plus grande partie du pays totalement impénétrable. Aussi les bandits qui occupent ces montagnes et vivent de rapines sont-ils plus sauvages que des bêtes fauves. Parfois les généraux romains y font des incursions, et après les avoir vaincus ramènent de très nombreux esclaves, et Rome voit alors avec stupéfaction à quel point ils tiennent du fauve et de la bête d'élevage. En effet, ils se laissent mourir par dégoût de la vie, ou excèdent à tel point leur propriétaire par leur apathie et leur insensibilité qu'ils lui font regretter son achat, si peu qu'il ait dépensé. Il y a cependant certaines portions de l'île qui sont, à la rigueur, habitables, et où l'on trouve même quelque petites villes, telles que Blésinon, Charax, Eniconiae et Vapanes »

     Strabon, Géographie, V, II, 7

    Haut Moyen Âge

    Le port de Bonifacio.

    En 455, l'invasion des Vandales, qui ont conquis l'Afrique romaine, marque la fin de l'occupation romaine. Apparaissent également les premières épidémies de malaria. Sous la domination vandale (455-534), la Corse sert de lieu de relégation pour les évêques d'Afrique hostiles aux Vandales qui sont exilés dans l'île pour couper du bois destiné aux constructions navales[21].

    Pendant l'avril 534, les troupes byzantines[N 2] du général Bélisaire, conquérant du royaume vandale d'Afrique, chassent les Vandales des îles de la Méditerranée occidentale, dont la Corse. Cette victoire byzantine commence l'occupation byzantine de l'île.

    En 550, les Ostrogoths du roi Totila, en guerre contre l'Empire byzantin, font plusieurs incursions dans l'île.

    Durant la période 585-590, l'île est intégrée à l'exarchat de Carthage.

    Le pape Grégoire le Grand s'oppose à la politique de l'empereur byzantin Maurice Ier en Corse et Italie en 590, l'empereur étant hostile au rapprochement entre la Papauté et les Lombards[22].

    Les Lombards envahissent l'île en 725 et la prennent ainsi aux byzantins. Les Lombards auraient introduit dans l'île la faide, un système de vengeance privée d'origine germanique à l'origine de la vendetta[23],[24].

    Vers le milieu du VIIIe siècle les Lombards partent, l'Empire byzantin, qui ne contrôle que la côte de l'île, en récupère le nord; dans le même temps les Sarrasins s'emparent du sud[25].

    La légende du prince romain Ugo Colonna se situe en 771, il aurait été envoyé sur l'île par le pape Étienne III avec 1 000 fantassins et 200 cavaliers, et aurait expulsé les Sarrasins du « roi Negolone » après trente ans de lutte. Dans la même année, les garnisons de l'empereur romain d'Orient « Caballino » perdent définitivement la Corse du Nord au profit des Francs soutenus par les papes.

    En 774, le roi des Francs Charlemagne, devenu roi des Lombards, cède la Corse à la papauté. Si la papauté a théoriquement la suzeraineté de l'île, elle n'a pas les moyens d'en assurer la défense.

    L'année 806 marque une nouvelle incursion sarrasine : une flotte commandée par le comte franc de Gênes, Adhémar[26],[27] est envoyée par Pépin d'Italie pour défendre l'île. C'est de cette expédition victorieuse contre les Sarrasins que les Génois faisaient remonter leurs droits à la souveraineté sur la Corse.

    En 807 a lieu une incursion de musulmans venus d'Espagne ; ils sont délogés par un certain Burchard, un connétable envoyé par Charlemagne. Une bataille navale a lieu aux alentours de Porto-Vecchio coûtant treize navires et des milliers de morts aux envahisseurs.

    L'Annaliste de Saint Bertin de Sithiu écrit que, en 809, les « Maures, partis d'Espagne, envahissent la Corse, et le samedi de Pâques détruisent une cité où ils ne laissent survivre que son évêque et quelques vieillards et infirmes ». Cette cité pourrait être Aléria.

    L'empereur d'Occident Louis le Pieux, l'un des fils de Charlemagne, envoie en Corse son fils Lothaire en 825, puis en 828, le comte Boniface II de Toscane, pour en chasser les Maures. Ce dernier, après avoir reconquis la quasi-totalité de l'île, pourchasse les Maures jusqu'en Afrique. C'est lui qui a fondé Bonifacio en 830.

    À cette époque, les moustiques anophèles ayant été introduits dans les lagunes de l'île et véhiculant la malaria[28], les Corses fuient les côtes et rejoignent la montagne, d'autres s'embarquent pour l'Italie. Une bonne partie d'entre eux sont accueillis à la fin du IXe siècle par le pape Léon IV (845-857), qui les installe dans la ville fortifiée de Porto, à quelques centaines de mètres du port ensablé d'Ostie, à l'embouchure du Tibre[29].

    En 846 : Abu Abbas Muhammad I, émir aghlabide d'Afrique, envahit le sud de l'Italie et pille Rome. Le sud de l'Italie, la Sicile, la Sardaigne et la Corse passent sous contrôle des Aghlabides.

    Avec l'appui des Fatimides, les Siciliens se révoltent et renversent l'État des Aghlabides en 909. Ils déclarent leur obéissance aux Fatimides. L'état des Aghlabides subsistera seulement sur l’île de Malte.

    L'année 1014 marque la dernière incursion sarrasine de l'émir Abu Hosein Mogehid, battu par une flotte pisano-génoise.

    Période de Pise, d'Aragon et de Gênes

    Depuis le Xe siècle les marquis Obertenghi détiennent probablement des droits sur la Corse en raison de leur titre de comte de la cité de Luni à laquelle l'île est rattachée. Le pape cède la Corse, moyennant une redevance annuelle de cinquante livres, monnaie de Lucques, à la république de Pise[30].En 1018, les marquis de Massa arrivent en Corse[31].

    En 1077, Grégoire VII tente de reconquérir la Corse par son vicaire Landolfo, évêque de Pise. Il le charge de réorganiser les diocèses de l'île. De 1077 à 1092, dans le cadre de la réforme ecclésiastique, un maillage religieux du territoire par un réseau de pièves est mis en place.

    Puis, en 1091, le pape Urbain II inféode la Corse à l'un des successeurs de ce dernier, Daiberto. Urbain II nomme alors archevêque Daibertus évêque de Pise, en 1092, il devient métropolitain-suzerain des six diocèses corses : Nebbio, Mariana, Accia, Sagone, Ajaccio et Aléria.

    En 1095, le marquis Ugo apparaît avec le titre de marquis de Corse et exerce une autorité sur toute l'île[32], il meurt sans doute peu après 1124, sans descendance directe[32].

    Le catholicisme influe sur la Corse: la cathédrale de Mariana est en consacrée en 1119. Sous l'influence de l'Église, les morts jusque-là enterrés aux bords des routes, sont inhumés autour et dans les églises à partir de 1130. Puis, en 1133, les évêchés sont séparés en deux groupes (un pour Gênes et un pour Pise), Gênes obtient à cette occasion du pape Innocent II les diocèses de Nebbio, Mariana, Accia, Pise conservant Sagone, Ajaccio et Aléria.

    La période entre 1150 et 1250 environ, marque la naissance des seigneuries : profitant du déclin de l'autorité du marquis de Massa, l'aristocratie locale s'approprie leurs droits. Les premières fortifications privées sont construites durant cette même période où les Génois s'installent à Bonifacio, en 1195 plus précisément.

    En 1268, Sinucello Della Rocca, dit « Giudice della Rocca » ou de Cinarca, est maître de toute la Corse sauf le Cap Corse et Bonifacio, avec l'aide de Pise, Gênes porte alors la guerre en Balagne et s'installe à Calvi, édifiant une citadelle. Cette guerre conduira à la bataille navale de la MeloriaEnrico Da Mare (fils d'Ansaldo, cosseigneur de Rogliano, amiral de Gênes) défait la marine pisane en 1284. Cette même année la Corse et toute la Ligurie deviennent la propriété de Gênes qui devient dominante en Méditerranée : Pise est évincée.

    Le pape Boniface VIII crée le royaume de Sardaigne et de Corse, concédé en zone inféodée à la couronne d'Aragon, ceci en 1297.

    L'année 1336 marque la mort de Jean Avogari (fils d'Oberto) ; son fief est donc partagé entre ses fils : Brando à Piero, Nonza à Lucchino et Canari à André.

    De 1347 à 1348, la peste noire qui touche toute l'Europe ne laisse en Corse que le tiers des habitants, aux dires du chroniqueur florentin Giovanni Villani[1].

    En 1348, survient la mort de Galeotto Da Mare (dit Giachetto, arrière-petit-fils d'Ansaldo) ; son fief est partagé entre ses enfants : Babiano a tout sauf Centuri pour Crescione ; Morsiglia va à Nicolas (fils de Crescione) mais il est peu après aussi seigneur de Centuri ; Pino va à Bartolomeo (frère de Crescione).

    Sambucucciu d'Alandu dirige une révolte populaire en 1358, il chasse de leurs fiefs les seigneurs, qui sont remplacés par des Caporali. Tous les châteaux sont démolis, à part 6 dont ceux de Nonza et San Colombano. Le peuple s'administre et les communes émancipées s'unissent en une confédération de la Terra del Comune, opposée au Cap Corse et à la Terra dei Signori. Le territoire compris entre Brando et Aléria, Corte et la mer, libéré, s'allie à la république de Gênes en 1359.

    L'année 1363 a été marquée par la persécution des Ghjuvannali. 20 000 personnes sont excommuniées.

    • 1372 : l'Aragon réalise ses droits sur la Corse. Il aide Arrigo Della Rocca, descendant de Giudice, comte de Corse. Gênes inféode l'île à des gentilshommes génois. Arrigo s'entend avec eux pour fonder la société de la Maona et être gouverneur de la Rocca.
    • 1378 : 27 août, Gênes afferma l'île à une société industrielle et financière, composée de six membres et désignée sous le nom de « Maona ».
    • 1383 : fondation de Bastia par Gênes.
    • 1394 : Arrigo Della Rocca chasse tous les seigneurs de leurs châteaux et se déclara seigneur de l'île tout entière pour former la principauté italienne de Corse, au même titre que les autres régions-états d'Italie.
    • 1397 : Arrigo, maître de presque toute la Corse durant douze ans, est vaincu par Gênes et les Corses qui se soulèvent contre lui.
    • 1401 : mort du comte de Corse Arrigo Della Rocca. Son fils passe dans le camp de Gênes car il s'aperçoit des intentions d'invasion étrangère, sur la Corse en particulier, de la France et du royaume d'Aragon.
    • 1420 : intervention, avec sa flotte, du roi Alphonse V d'Aragon. Vincentello d'Istria prend Bastia, échoue après son siège à Bonifacio dont la population subira la famine, et ne peut conserver longtemps Calvi. Le roi d'Aragon veut conquérir les îles italiennes de Corse, de Sardaigne et de Sicile.
    • 1430 : rejetant la tutelle de Vincentello, les caporali de Terra del Comune proclament Simon 1er da Mare, frère d'Urbain, gouverneur général de la Corse. Ce dernier d'abord battu à Biguglia, bloque Vincentello dans Bastia en 1433.
    • 1434 : le comte et vice-roi de Corse Vincentello d'Istria est décapité à Gênes sur demande du peuple corse qu'il aura affamé dans sa tyrannie et ses guerres.
    • 1434 : Simon Ier Da Mare se retrouve comte de Corse, mais ne règne durant quelques années que sur les deux tiers de l'île, malgré l'appui de Gênes, des Caporali et de son fils Carlo.
    • 1439 : mort de Simon 1er da Mare.
    • 1453 : à la demande des Corses, l'île est gérée par l'Office de Saint Georges avec l'assentiment du pape. La domination génoise devient fondée en droit.
    • 1454 : le château de Petralerata est cédé à l'Office de Saint Georges par son occupant, Carlo di Luciano, suivant une convention ratifiée par l'Office le 13 février.
    • 1455 : après la prise de Constantinople par les Turcs en 1453, les Barbaresques commencent à razzier les côtes (ils le feront durant environ trois siècles). Les villages côtiers commencent à être abandonnés. Pour rassurer les populations, Gênes impose la construction de tours littorales aux frais des pievi et communautés pour protéger la population de l'île qui subit des razzias des maures.
    • 1457 : Gênes conçoit le projet de construire une forteresse à Ajaccio.
    • 1460 : devant la Cortès catalane, Jean d'Aragon jure l'union perpétuelle de la Sicile et de la Sardaigne à la couronne. Il n'est plus question de la Corse. C'est la reconnaissance tacite de la souveraineté génoise.
    • 1464 : Francesco Maletta vient prendre possession de la Corse au nom du duc de Milan ; Polo della Rocca et les seigneurs du Cap Corse lui font leur soumission.
    • 1481 : Rinuccio di Leca soulève le peuple et offre la Corse à Appiano IV, seigneur de Piombino, qui envoie immédiatement son frère Gherardo, comte de Montegna, sur l'île où on l'acclame comte de Corse.
    • 1483 : De nombreux personnages corses prêtent serment de fidélité devant Matteo de Flisco, capitaine général de l'île de Corse, représentant de l'Office de Saint Georges[33].
    • 1492 : la citadelle d'Ajaccio est en construction. Le 2 mai 1492, Alfonso d'Ornano à qui ont été confiés les travaux, écrit aux Protecteurs de San-Giorgio que les murailles de la ville étaient assez avancées pour « couper les jambes à toute espèce d'ennemis »[1].
    • 1511 : toute l'île passe sous le contrôle direct de Gênes
    • 1515 : mort en exil à Rome du dernier comte de Corse, Giovan Paolo di Leca
    • 1525 : début d'une période d'épidémie de peste qui dure quatre ans[34].
    • 1540 : les capucins vinrent pour la première fois dans l'île ; ils y bâtirent six monastères, à Bastia, à Brando, à Luri, en Balagne, dans le Nebbio et en Casinca.
    Les Génois conduits par Giovanni d'Oria et la flotte du prince Andrea Doria son oncle, capturent à Girolata Dragut, amiral turc et l'un des corsaires les plus célèbres de l'Empire ottoman, avec neuf galères ou galiotes.
    L'Office de Saint Georges permet aux Niolins de rentrer dans leur pays, à condition qu'ils n'y bâtiraient que des maisons très basses[34].
    • 1541 : Dragut racheta sa liberté, puis, avec une flotte plus considérable que la première fois, il pilla et brûla Castellare, en Casinca, Monticello, en Balagne, Sarla, (dans le Delà des Monts), ainsi que beaucoup d'autres villages qu'il rencontra sur son passage[34].
    • 1544 : l'Office de Saint Georges fait fortifier en toute hâte Calvi où il transporte la résidence du gouverneur Niccolò Imperiale.
    • 1545 : un certain nombre de familles prises dans toutes les localités de l'île, vont établir à Portovecchio et au Niolo.
    • 1547 : 3 septembre, Jacopo da Mare renouvelle tous les engagements pris par son aïeul envers l'Office de Saint Georges[33].
    • 1551 : Sampiero Corso occupe la Corse avec les Turcs pour le compte de la France
    • 1553 : Paul de La Barthe de Thermes commande les troupes envoyées par le roi Henri II pour conquérir la Corse avec l'aide de Sampiero Corso et les condottiere italiens Pierre Strozzi et Giordano Orsini. Ils se sont alliés aux Turcs commandés par Dragut qui ravagent Bonifacio, et le Cap Corse. Le corsaire turc Acarèse base ses galiotes dans l'anse d'Agnellu et occupe durant plusieurs années le pays d'Ersa. Les Génois interviendront et les chasseront.
    • 1559 : traité du Cateau-Cambrésis. La Corse est rendue à Gênes
    • 1563 : le pape Pie IV réunit le diocèse d'Accia à celui de Mariana. Il supprime Accia.
    • 1569 : Gênes dote l'île de « Statuts civils et criminels » (en vigueur presque jusqu'en 1789).
    • 1571 : octobre - Ambroise de Negroni et quatre felouques cap-corsines construites à Santa Severa participent à la victoire de Lépante (les Ottomans perdent leur légendaire invincibilité et 117 navires).
    • 1573 : le drapeau de la Corse apparaît pour la première fois. Dans un atlas des possessions de Philippe II roi d'Espagne avec des armoiries pour chaque province qu'il établit en 1573, le géographe italien Mainaldi Galerati décide d'y faire figurer la Corse. Comme il n'en connaît pas les armes, il décide d'y mettre une tête de maure[35].
    • 1579 : épidémie de peste à Gênes et en Corse.
    • 1583 à 1590 : famine et misère en Corse. Les Barbaresques razzient toutes les côtes de l'île. Des personnes sont enlevées, 76 villages sont ruinés ou abandonnés dans le sud, 21 dans le nord. Gènes ne parvient pas à cette période à protéger entièrement l'île car affaiblie par les guerres européennes.
    • 1594 : parution de la première histoire de la Corse
    • 1676 : 14 mars, arrivent des exilés Grecs à qui les Génois accordent le territoire de Paomia pour protéger les Chrétiens d'Orient.
    • 1715 : les Corses obtiennent l'interdiction des armes moyennant une imposition supplémentaire de deux seini par feu
    • 1725 : naissance de Pascal Paoli.
    • 1726 : Alessandro Saluzzo est élu gouverneur.
    • 1728 : Felice Pinelli qui lui succède, surexcite les Corses par sa maladresse et sa rigueur.

    La grande révolte des Corses et l’avènement de la république Corse (1729-1769)

    • 1729 : premier soulèvement des Corses contre Gênes à la suite de mauvaises récoltes et de nouvelles taxes
    • 1730 : juin, arrivées du nouveau gouverneur Giovanni Francesco Gropallo, et du commissaire Camillo Doria chargé des pleins pouvoirs militaires.
    • 1730 : en décembre, consulte de Saint-Pancrace et rébellion des Corses contre Gênes ; la Corse déclare son indépendance
    • 1731 : à la demande de Gênes, des troupes impériales commandées par le baron de Wachtendonck arrivent en Corse.
    • 1732 : 14 janvier, le colonel de Vins avec six cents soldats allemands tente d'occuper Calenzana et subit une lourde défaite
    • 1732 : 26 mars, Paolo Battista Rivarola est nommé commissaire général
    • 1732 : 7 avril, Le prince de Wurtemberg arrive à Calvi avec de nouvelles troupes allemandes.
    • 1732 : paix de Corte qui ne sera pas respectée.
    • 1733 : Wachtendonck et les dernières troupes allemandes quittent la Corse
    • 1733 : juillet, Paolo Geronimo Pallavicini commissaire général en remplacement de Rivarola
    • 1733 : deuxième soulèvement des Corses contre Gênes.
    • 1734 : début septembre, Ugo Fieschi et Pier Maria Giustiniani, sénateurs, sont nommés commissaires généraux, en remplacement de Pallavicini. Ils s'annoncent comme messagers de paix
    • 1735 : 30 janvier, adoption d'un règlement qui entérine la première déclaration d'indépendance de la Corse par la consulta d'Orezza (la "consulte" de Sébastien Costa)
    • 1735 : 2 mai, Gênes envoie un commissaire général pour l'Au-delà des monts, Ottavio Grimaldi. Felice Pinelli revient en Corse comme commissaire général de l'En-deçà des monts.
    • 1736 : fin janvier, arrive le commissaire général Rivarola.
    • 1736 : un aventurier, Théodore de Neuhoff, ex-espion en Écosse pour étudier le rétablissement des Stuart, devient roi des Corses.
    • 1737 : 10 novembre à Fontainebleau, convention entre la France et Gênes pour l'envoi de troupes en Corse.
    • 1737 : décembre, le marquis Giovan Battista de Mari est nommé commissaire général en remplacement de Rivarola.
    • 1738 : février, Louis de Frétat, comte de Boissieux, maréchal de camp, chef du corps expéditionnaire français arrive en Corse. Il vient négocier, suivant les ordres reçus, et refuse d'ouvrir les hostilités comme le lui demandent les Génois.
    • 1738 : 24 septembre, Frédéric de Neuhoff, neveu du roi Théodore, débarque à Ajaccio et Sagone pour tenter de soulever la Corse occidentale.
    • 1738 : 18 octobre, ratification à Fontainebleau, entre la France et Gênes, d'un Règlement de gouvernement de la Corse.
    • 1738 : 14 décembre, les Français qui se dirigent vers le Borgu, sont attaqués. Le détachement installé dans le village réussit à se dégager. Ils battent en retraite avec des pertes.
    • 1739 : 13 janvier, le lieutenant-général Jean-Baptiste-François des Marets, marquis de Maillebois, reçoit les instructions pour aller commander l'armée du Roi en Corse, en remplacement de Boissieux malade (il meurt dans la nuit du 1er au 2 février).
    • 1739 : avril, Maillebois organise en Balagne, des compagnies de volontaires corses au service de la France. Ces compagnies constituent les premiers noyaux du futur régiment Royal-Corse.
    • 1739 : mai, les pieve de Casinca, Ampugnani, Campulori, ainsi que Corte et le Nebbiu, fournissent des compagnies de volontaires corses à Maillebois, qui disposera avec les six bataillons d'infanterie, des hussards et de l'artillerie débarqués à Bastia, d'une armée de 16 bataillons à 510 hommes chacun, deux escadrons de hussards à 100 hommes et 60 miquelets. Avec les troupes génoises, les effectifs s'élèvent à dix ou onze mille soldats.
    • 1739 : décembre, l'île est en grande partie soumise. Les troupes françaises commencent à réembarquer.
    • 1740 : juin, le marquis Domenico Maria Spinola, ancien doge, est nommé commissaire général en remplacement de Giovan Battista de'Mari.
    • 1740 : 3 octobre, Frédéric de Neuhoff qui s'est soumis, et sa suite quittent la Corse.
    • 1741 : fin juin, publication du dénombrement de la population commandé par Maillebois (promu maréchal le 11 février) : la Corse compte 339 paroisses, 427 villages, 26 854 feux, 120 389 habitants
    • 1741 : 6 septembre, les dernières troupes françaises quittent Calvi pour Antibes.
      Le bombardement de Bastia lors de la Guerre de Succession d'Autriche en 1745.
    • 1742 : pour faire face à une agitation naissante, les Génois envoient de nouvelles troupes sur l'île.
    • 1743 : 1er février, Théodore réapparaît à bord d'un vaisseau anglais devant L'Île-Rousse.
    • 1743 : 22 février, mort à Bastia du commissaire Spinola. Gian Benedetto Speroni prend la suppléance.
    • 1743 : 28 février, Théodore est dans le golfe d'Ajaccio avec cinq navires anglais. L'escadre attaque un navire espagnol placé sous la protection des canons génois. Il compte s'emparer d'Ajaccio. Ses partisans commencent le blocus de la ville que la population est autorisée à quitter. La flotte anglaise en repartira le 5 mars.
    • 1743 : dans la nuit du 16 au 17 mars, le Folkestone dépose Théodore à l'embouchure de l'Arno en Toscane. Le roi a quitté la Corse pour toujours.
    • 1747 : seconde intervention française : le commandement supérieur est exercé par le colonel Choiseul-Beaupré ; il est renforcé en 1748 par le marquis de Cursay, colonel du régiment de Tournaisis.

    Le Gouvernement de Pascal Paoli (1755-1769) | République Corse

    • 1755 : avril, au couvent San Francescu de Caccia, la Cunsulta de Caccia, assemblée de députés convoqués par Pascal Paoli, jette les bases de la Constitution de la future Corse indépendante.
    • 1755 : 14 juillet, Pascal Paoli est proclamé général de la Nation par la consulte de Casabianca.
    • 1755 : Constitution corse, initiée par Pascal Paoli, elle est souvent considérée comme la première constitution démocratique de l'histoire moderne.
    • 1756 : novembre, troisième intervention française. Six bataillons français débarquent en Corse, commandés par le marquis de Castries qui installe son QG à Calvi. Il sera remplacé par le comte de Vaux (1757-59).
    • 1764 : quatrième intervention française sous le commandement supérieur de Marbeuf (1764).
    • 1765 : ouverture de l'Université de Corse.
    • 1767 : Choiseul refuse la donation de l'île proposée par la République de Gênes.
    • 1768 : le 15 mai, Choiseul négocie un traité qui comporte un transfert de souveraineté mais aussi un article par lequel le Roi s'engage à conserver sous son autorité et administration toutes les parties de la Corse qui seront occupées par les troupes françaises jusqu'à ce que la République en demande à la France la restitution[36].
    • 1768 : 15 mai, par le traité de Versailles Gênes cède provisoirement l'administration de la Corse, que dans les faits elle ne contrôle plus, à la France. Louis XV, qui refuse à dessein de reconnaître la République corse comme légitime, envoie son armée dans le but de prendre possession de l'île.
    • 1768 : 18 mai, le marquis de Chauvelin reçoit le commandement des troupes françaises.
    • 1768 : 15 août, Louis XV proclame officiellement la réunion de la Corse à la France[37].
    • 1768 : 9 octobre, les troupes paolistes mettent en déroute l'armée française à Borgo.
    • 1769 : 20 février, De Vaux est nommé commandant en chef des troupes françaises en Corse.
    • 1769 : 9 mai, les troupes de Pascal Paoli perdent la bataille de Ponte-Novo. La Corse passe sous administration française. Des philosophes des Lumières, tels que Rousseau et Voltaire, s'indignent de l'injustice de cette guerre qui vient détruire une nation démocratique.

    La Corse française

    Napoléon Ier.
    • 1769 : 13 juin, Pascal Paoli quitte la Corse pour la Grande-Bretagne.
    • 1769 : 15 août, naissance de Napoléon Bonaparte à Ajaccio.
    • 1769 : Fermeture de l'université de Corte par Louis XV.
    • 1773 : Marbeuf, noble breton, commandant en chef des troupes françaises et gouverneur de l'île, accorde aux Grecs le droit de s'installer à Cargèse
    • 1774 : Niolo, Talcini et Vallerustie se soulèvent. La ferme répression du général Narbonne saccage le Niolo, et six cents Corses sont envoyés au terrible bagne de Toulon.
    • 1786 : Une enfant de Corbara, Marthe Franceschini, enlevée par des pirates en 1778, attire le Sultan alawite du Maroc. Elle deviendra Davia et « impératrice » du Maroc.
    • 1789 : avril, la Corse compte 11 juridictions royales (Aiacciu, Aleria, Bastia, Bonifaziu, Calvi et Balagna, Capicorsu, Corti, A Porta d'Ampugnani, Nebbiu, Sartè, Vicu) et 65 pievi.
    • 1789 : 30 novembre, le décret de réunion de la Corse à la France est adopté par l'Assemblée nationale constituante, sur la proposition de Christophe Saliceti, à la suite de la lecture des lettres de la commune de Bastia et d'habitants d'Ajaccio, réitérant les cahiers de doléances.
    • 1789 : 22 décembre, la Constituante divise la France en 83 départements.
    • 1790 : 21 janvier, dernière réaction des Génois avec une lettre de protestation du doge Pallavicini lue à l'Assemblée nationale. Les anciennes communautés ou paroisses prennent le nom de communes.
    • 1790 : 26 février, par décret la Corse qui était divisée en onze juridictions royales (Aiacciu, Aleria, Bastia, Bonifaziu, Calvi et Balagna, Capicorsu, Corti, A Porta d'Ampugnani, Nebbiu, Sartè et Vicu), est partagée en neuf districts (ex-juridictions) : Bastia, Oletta, A Porta, Cervioni, Corti, l'Isula Rossa, Aiacciu, Tallà et Vicu. Le district est partagé en cantons (ex-pievi), le canton en communes. Le Conseil supérieur, créé en 1768, est supprimé.
    • 1790 : 4 mars, lettres patentes du roi sur le décret du 26 février : « L'île de Corse ne formera provisoirement qu'un seul département. L'assemblée des électeurs se tiendra dans la pieve d'Orezza ».
    • 1790 : 7 juillet, l'Assemblée nationale décide que la Corse n'aura qu'un seul évêque comme les autres départements. Le siège est fixé à Bastia. La Corse comptait auparavant cinq diocèses : Aiacciu, Aleria, Bastia, Mariana et Nebbiu.
    • 1790 : 14 juillet, après avoir été accueilli à Paris, Paoli amnistié rentre en Corse via Macinaggio avec le commandement militaire insulaire.
    • 1790 : 24 septembre, Bastia est choisi provisoirement comme chef-lieu du département, avec possibilité pour le Conseil de se réunir ailleurs suivant les besoins.
    • 1790 : 30 septembre au 14 octobre, à Bastia, première session du premier Conseil général chargé de l'administration du département. Pasquale Paoli est élu président à l'unanimité.
    • 1791 : 27 mai, le département de la Corse obtient six députés pour la prochaine législature.
    • 1791 : 28 juin, l'Assemblée nationale confirme la décision du Directoire du département concernant le transfert du gouvernement de l'île à Corti et fixe le siège provisoire de l'évêché à Aiacciu.
    • 1791 : septembre, les élections envoient à l'Assemblée nationale législative les candidats désignés par Pascal Paoli dont Marius Peraldi et Pozzo di Borgo.
    • 1791 : 29 septembre, en vertu du décret de la Constitution du 18 juin, l'Assemblée fixe le chef-lieu du département à Corti et le siège de l'évêché à Aiacciu.
    • 1791 : 1er juillet, décret de la Convention : « 8° L'île de Corse sera divisée en deux départements, l'un en deçà et l'autre en delà des monts ; le Comité de division fera sans délai son rapport sur l'emplacement des chefs-lieux et sur la division en districts et en cantons ».
    • 1792 : 8-9 avril, pendant les fêtes de Pâques, à Ajaccio, affrontements entre des soldats la garde nationale qui viennent d'élire Napoléon Bonaparte lieutenant-colonel en second, et des habitants d'Ajaccio.
    • 1792 : septembre, Pascal Paoli malade n'ayant pu présider aux opérations électorales, ses candidats à la Convention nationale sont battus par les partisans de la France : Christophe Saliceti, Angelo Chiappe, Luigi Casabianca et le vicaire épiscopal Multedo.
    • 1793 : 11 août, séparation de la Corse en deux départements, le Liamone (chef-lieu : Aiacciu, districts : Aiacciu, Vicu et Sartè), et le Golo (chef-lieu : Bastia, districts : Bastia, Calvi et Corti).
    • 1794 : Horrifié par la Terreur, Pascal Paoli négocie avec les Anglais pour la création d'un Royaume Corse sous la protection de la Grande-Bretagne, après en avoir chassé les Français. Hood aide Paoli à occuper Saint-Florent, Patrimonio, Bastia, Calvi. Mais Hood saccage Centuri et Macinaggio. Les Anglais chassent les Français. Dernier bastion français, Calvi se rendra le 20 août. Mise en place du Royaume de Corse (communément appelé royaume anglo-corse) avec le vice-roi Gilbert Elliot[38].
    • 1796 : les troupes françaises reprennent l'île qui a été évacuée par les Britanniques.
    • 1796 : la Corse compte 150 000 habitants.
    • 1797 ; le rétablissement des lois contre le clergé provoque en Castagniccia l'insurrection de « La Crucetta » écrasée par le général Vaubois. Le général Augustin Giafferi, 80 ans, chef des insurgés, est fusillé à Bastia.
    • 1801 : tous les diocèses corses sont incorporés au diocèse d'Ajaccio. Le général Joseph Morand est chargé de pacifier l'île.
    • 1804 : Napoléon Bonaparte devient empereur des Français.
    • 1805 : Décret de sur-séance qui accorde un délai pour l'emploi de la langue française dans les actes publics en Corse, région de langue italienne jusqu'en 1858.
    • 1807 : février, mort de Pascal Paoli à Londres.
    • 1808 : à Isolaccio, dans le Fiumorbo le général Joseph Morand fait arrêter 167 hommes, en fusille 9 et envoie au bagne de Toulon les autres[39].
    • 1811 : Golo et Liamone sont réunis, le département de Corse est restauré avec Ajaccio pour chef-lieu.
    • 1812 : Chaque paroisse ouvre un cimetière, les morts ne sont plus inhumés dans les églises.
    • 1814 : Napoléon Ier abdique ; il devient souverain de l'île d'Elbe. Les Anglais occupent un mois durant Bastia, Calvi, Ajaccio, Bonifacio. Napoléon de retour au pouvoir à Paris, puis battu à nouveau en juin 1815 à Waterloo par l'Europe coalisée, est déporté, cette fois sur l'île de Sainte-Hélène.
    • 1815 : Le marquis de Rivière fut appelé, en novembre, au commandement de la 23e division militaire (la Corse). « Sa prudence et sa fermeté » dissipèrent les troubles insurrectionnels qui désolaient cette île[40].
    • 1816 : mille Fium'Orbais s'insurgent contre Louis XVIII anti-bonapartiste ; 8 000 soldats ne peuvent les soumettre. Le général Amédée Willot réconcilie tout le monde.
    • 1821 : Napoléon Bonaparte meurt à Sainte-Hélène.
    • 1830 : les cantons ne portent plus les noms des anciennes pieves mais ceux des chefs-lieux.
    • 1840 : voyage de Prosper Mérimée dans l'île.
    • 1849 : 10 août, nomination du premier « Monsieur Corse » de l'histoire de l'île. Louis-Napoléon Bonaparte alors président de la République donne mission à Jacques Pierre Abbatucci (futur garde des Sceaux) de faire un rapport sur les besoins de la Corse, et le charge du suivi des dossiers relatifs à l'Île auprès des différents ministères concernés.

    Le coup d'État du 2 décembre 1851 de Napoléon III est largement soutenu en Corse, département catholique, conservateur et monarchiste ; elle fait même partie des quatre départements où aucun opposant n'est arrêté[41].

    • 1859 : 4 août, la Cour de cassation réaffirme que la langue française est la seule langue officielle en Corse[42], l'italien étant jusqu'alors la langue la plus utilisée dans l'île[réf. nécessaire]. La langue italienne est désormais interdite dans l'administration[réf. nécessaire] (la langue corse n'étant pas encore écrite et considérée comme une forme de l'italien.)
    • 1880 : construction du gouvernail de la Corse par le génie militaire à Bonifacio ; il s'agissait d'un site de surveillance du port[43].
    • 1881 : la Corse compte 273 000 habitants.
    • 1890 : en l'espace d'un siècle la population de l'île a presque doublé.
    • 1918 : avec 9800 ( réf. site Mémoire des hommes regroupant toutes les fiches des "morts pour la France") au terme de quatre ans de guerre, la Corse est l'un des départements qui paye, proportionnellement à sa population, le plus lourd tribut en vies humaines, le département se situe au 31e rang métropolitain (entre la Haute-Saône et la Meuse) avec un taux de mortalité de 3,6 % (décès dûs à la guerre par rapport à la population)
    • 1921 : le 15 mai à 2 heures, le paquebot délabré Rion venant de Constantinople, arrive dans la baie d'Ajaccio avec à son bord 3 422 réfugiés Russes. Après une mise en quarantaine sanitaire, les passagers débarquent. Certains restent définitivement, faisant souche sur l'île.
    • 1939 : interdiction du journal A Muvra, considéré comme pro-italien.

    La Première Guerre mondiale

    Monument aux morts à Marignana (Sevidentro).

    48 000 hommes sont mobilisés en Corse, outre les 9 000 hommes déjà sous les drapeaux au moment où le conflit éclate. Ce chiffre relativement élevé s'explique par le fait que l'île a le statut de « place forte », qui permet l'enrôlement dans l'armée territoriale et dans sa réserve de soldats plus âgés (37 ans au minimum et 48 ans au maximum). La mission de l'infanterie territoriale est la protection des côtes et places fortes, et non l'engagement en première ligne. Toutefois, dans la confusion des premiers mois de guerre, certains soldats plus âgés sont envoyés sur le front continental, ce qui engendre en avril 1915 des protestations à l'Assemblée nationale.

    La mobilisation des conscrits corses obéissait à des règles plus sévères que celles en vigueur en France continentale, ainsi que le déclara le Premier ministre Michel Rocard devant l'Assemblée nationale, lors de la séance de questions au gouvernement du [45].

    Selon Sébastien Ottavi, agrégé d'histoire au lycée Fesch d'Ajaccio, ce nombre est situé dans « une fourchette de 12 000 à 15 000 tués », dont 10 000 morts natifs de Corse. Jean-Paul Pellegrinetti et Georges Ravis-Giordani estiment que le nombre de Corses morts au cours de cette guerre est compris entre 10 000 et 12 000 soldats insulaires[46]. Le nombre officiel de Corses morts pour la France est de 9 751[N 3].

    Ces chiffres ramènent la proportion de pertes chez les Corses à « un pourcentage un peu supérieur à celui enregistré au niveau national, soit 18,2 % contre 16,8 % »[47].

    Parmi les combattants corses de la Marne, de Verdun et d'autres batailles meurtrières, se sont illustrés : le 173e régiment de ligne « Aio Zitelli », le général Grossetti et les aviateurs Jean Casale et Jean-Paul Ambrogi.

    L'arrivée irrégulière des bateaux entraîne de graves problèmes de ravitaillement : pain, sucre, pétrole sont rationnés. La pénurie est aggravée par l'hébergement de 2 000 prisonniers de guerre allemands, cantonnés dans les couvents et pénitenciers, puis utilisés comme main-d'œuvre dans les campagnes. De plus, la Corse devient une terre d'asile pour les réfugiés (4 000 Serbes et Syriens). Pour subvenir aux besoins de la population, les terres abandonnées à la friche sont remises en culture suivant les pratiques traditionnelles. En septembre 1918, la grippe espagnole ravage certains villages et oblige le préfet à prendre des mesures pour limiter l'épidémie (cercueil plombé, ensevelissement profond).

    L'armistice de 1918 est accueilli dans l'allégresse et l'anxiété du retour des blessés. Des souscriptions locales permettront d'élever dans chaque village des monuments en l'honneur des morts. En 1933, la Borne de la Terre sacrée est inaugurée à Ajaccio. Ces pertes humaines affecteront durablement la vitalité de l'île, ce qui accentuera le déclin économique.

    La Seconde Guerre mondiale

    Monument aux morts à Bigorno (Costera).
    • 1941 : à la demande de l'Italie, l'armée allemande regroupe les prisonniers de guerre corses dans des camps spéciaux : le Stalag VB et l'Oflag VC.
    • novembre 1942 - septembre 1943 : la Corse est occupée par les troupes italo-allemandes. À partir de novembre 1942, 80 000 soldats italiens envahissent la Corse.
    • 14 décembre 42 : La mission secrète Pearl Harbour débarque par le sous-marin Casabianca en baie de Topiti (Piana).
    • mars 1943 : Fred Scamaroni, prisonnier à la Citadelle d'Ajaccio, se suicide afin de ne pas livrer ses compagnons sous la torture.
    • août 1943 : exécution de Pierre Griffi le 18 août et de Jean Nicoli le 31 août à Bastia.
    •  : à la suite de la chute du régime fasciste à Rome, les troupes allemandes occupent l'île.
    • au  : la population se soulève, les Italiens (80 000 soldats) rallient les partisans locaux (1 000 combattants) et environ 4 000 soldats français pour combattre la Wehrmacht. Ajaccio devient la première ville française à être libérée. Plus de 700 soldats italiens auront été tués, mais les troupes italiennes laissent à l'armée française l'honneur d'entrer en premier à Bastia.
    •  : 13 000 Allemands fuient l'île, repoussés vers la mer.
    •  : le général de Gaulle proclame à Ajaccio : « Nous devons sur le champ tirer la leçon de la page d'histoire que vient d'écrire la Corse française.... La Corse a la fortune et l'honneur d'être le premier morceau libéré de la France. Ce qu'elle a fait éclater de ses sentiments et de sa volonté, à la lumière de sa libération, démontre que ce sont les sentiments et la volonté de la Nation tout entière. »[48]
    • 1944 : l'île devient une base importante - surnommée l'USS Corsica, le « porte-avion » - pour la poursuite des opérations en Italie puis pour le débarquement en Provence (août 1944).
    • 1944 : l'armée américaine éradique le paludisme, présent en Corse depuis le XIIIe siècle, par épandages de DDT.[réf. nécessaire]
    • 1945 : procès contre les irrédentistes. Condamnation de Petru Rocca à 15 ans de prison pour collaborationnisme.

    La Corse contemporaine

    La Corse voit s'installer au milieu des années 1950 des "villages de toile" au bord des plages, dès 1949 à Calvi puis en 1955 à Porto-Vecchio pour le Club Polynésie et Propriano pour le "Club Corsaire", sur le modèle des villages magiques fondés pour les lectrices du magazine Elle et qui font connaitre les paysages et le potentiel touristique de l'Italie du sud auprès de la clientèle des jeunes touristes français.

    Peu après, la création du Mouvement du 29 novembre 1959, contre la vie chère et l'abandon du chemin de fer, marque une nouvelle ère de la Corse contemporaine, soucieuse d'assurer un développement harmonieux et d'échapper à la désertification.

    Ce Mouvement du 29 novembre obtient par des manifestations l'abandon rapide du projet de site d'expérimentation nucléaire à l'Argentella annoncé en mai 1960 par le Premier ministre Michel Debré puis en automne 1961 un statut fiscal pour les petites entreprise mais maintient le 13 décembre 1961 son mot d'ordre de grève générale des Corses.

    C'est seulement au début des années soixante que s'amorce une remontée démographique[49], tandis que la dépopulation précédente s'était révélée moins forte que dans le Lot, la Creuse, la Corrèze ou l'Ariège [49]. Entre 1962 et 1975, les naissances l'emportent sur décès de 5100 [49] et les arrivées du continent sur les départs de 2900 [49] , l'apport principal étant les 43000 personnes venues hors de métropole, avec un nombre des étrangers passé de 7 000 à 30 000 : la Corse est celle des régions françaises qui en accueille le plus [49].

    L'économie vit une douzaine d'années de transformation rapide dans la décennie qui suit. Environ 30000 emplois sont créés de 1962 à 1975, soit une progression de 59 % [49] et le trafic de marchandises double, à plus de 1 million de tonnes [49]. L'agriculture en est le coeur: le nombre d'exploitations a diminué de 40 %, au même rythme que la moyenne nationale de 45 %[49], mais la surface agricole moyenne a augmenté de près de 35 %, avec dans la plaine d'Aléria, où le DDT des Américains a éradiqué la malaria entre 1943 et 1945, et où le maquis est défriché à partir de 1957 pour implanter des vergers d'agrumes et du vignoble[49]. C'est l'émergence de grandes exploitations à capitaux importants, en monoculture intensive, employant une main-d'œuvre principalement nord-africaine[49]. En 20 ans, la production annuelle de vin décuple pour atteindre vers 1977 les 2 millions d'hectolitres[49] alors que la surface vinicole a seulement quintuplé[49], à 28 000 hectares dont 17 000 sur le littoral[49], causant une surproduction dont pâtissent les vins de qualité du vignoble traditionnel (Cap Corse, Nebbio, Sartène, Figari, Ajaccio, etc[49]), qui ne pèse plus que 5 % de la production agricole corse[49].

    La récolte de clémentines, exportée à 85% malgré les risques de dépréciation des prix de vente, causés par une solide concurrence internationale[49], notamment espagnole, grimpe d'une tonne seulement en 1955 à 20800 tonnes en 1977 puis 30000 tonnes en 1979[49] mais ne pèse toujours que 4,5 % de la production agricole corse[49]. Les autres vergers se limitent à 2000 hectares dont 800 de pêchers et de nectariniers[49].

    Le cheptel corse chute de 40% en deux décennies, passant de 440 000 têtes en 1955 à 270 000 en 1978[49]. Il est divisé par deux pour les moutons, tombant de 217 000 à 131 000 têtes[49], et par quatre pour les chèvres (de 145 000 à 46 000)[49], sans que le reste compense: de 37 000 à 43 000 têtes pour les bovins et de 40 000 à 49 000 côtés porcs[49].

    La baisse est beaucoup moins forte mais réelle pour les fournisseurs des fromageries de Roquefort[49], qui n'achètent plus en 1978 que la moitié des 86000 hectolitres de lait de brebis corses[49] alors que c'était plus de 90 % des 98000 hectolitres de 1962 [49].

    • 1957 : création de le SETCO (Société pour l'Équipement Touristique de la Corse) afin de favoriser la réalisation de complexes touristiques (hôtels, villages de vacances, etc.). Création de la SOMIVAC (Société pour la mise en valeur agricole de la Corse). 90 % des terres ayant été promises auparavant aux paysans corses seront réservées aux rapatriés d'Algérie. La Corse en accueille 6 000 environ avant 1962 et, on l'a vu, 8 000 après [49].
    • 1957 : arrivée massive de rapatriés d'Algérie (jusqu'en 1965); attribution de vastes terres agricoles aux agriculteurs pieds-noirs rapatriés, au détriment des agriculteurs locaux.
    • 1959 : fondation du Mouvement du 29 novembre.
    • 1960 : en avril, le gouvernement Debré décide de créer un centre d'expérimentations nucléaires souterraines dans les mines désaffectées de l'Argentella, au sud de Calvi : manifestation de protestation unanime. Le Gouvernement recule. Les essais nucléaires, qui ne peuvent plus se faire en Algérie, se feront désormais en Polynésie.
    • de 1965 à mi-1970 : radicalisation des revendications d'abord régionalistes puis autonomistes et enfin nationalistes. L'île est dans un état d'isolement et de retards techniques considérables : peu de routes, des communications difficiles et coûteuses avec le continent, des installations sanitaires médiocres, une carte scolaire déplorable, pas d'université.
    • 1970 : la Corse est administrativement détachée de Provence-Côte d'Azur et devient la 22e région métropolitaine (décret du 9 janvier 1970).
    • 1972 : « affaire des boues rouges » de la Montedison, déversements de produits toxiques au large du Cap Corse. Après diverses manifestations, un commando clandestin dynamitera le navire pollueur.
    • 1975, 21 août : « affaire d'Aléria » : une douzaine d'hommes armés de fusils de chasse, représentée par le docteur Edmond Simeoni, occupe la ferme d'un viticulteur rapatrié accusé d'être mêlé à un scandale financier. En réaction, 1 200 gendarmes et CRS, des blindés et hélicoptères cernent les bâtiments. Bilan : deux gardes mobiles tués et un militant gravement blessé. Cet événement tragique est considéré comme l'acte de renaissance du nationalisme corse.
    • 1975 : à la suite de cette affaire, entre le 23 et le 26 août, des manifestations nocturnes ont lieu à Bastia. Michel Poniatowski, ministre de l'Intérieur, envoie les blindés sur Bastia. La ville connaît alors des scènes de guerre civile faisant un mort du côté des forces de l'ordre. C'est le début d'une longue période de troubles dont l'île n'émergera qu'au début du XXIe siècle. La loi du 15 mai 1975 portant réorganisation de la Corse divise l'île en deux départements.
    • 1976 : le 5 mai, au cours d'une nuit bleue création du FLNC réclamant la reconnaissance des droits nationaux du peuple corse, le droit à l'autodétermination et un pouvoir populaire démocratique en Corse.
    • 1976 : mise en place de la « bidépartementalisation » : l'île est organisée en deux départements, la Haute-Corse et la Corse-du-Sud.
    • 1981 : ouverture de l'Université de Corse Pascal-Paoli à Corte.
    • 1981 : naissance du premier média audiovisuel indépendant de Corse, radio Alta Frequenza, à Ajaccio.
    • 1982 : les lois du 2 mars et 30 juillet donnent un statut particulier à la région corse et la première assemblée de Corse est élue au suffrage universel direct le 8 août. Les nationalistes jugent ces mesures insuffisantes, le FLNC reprend ses actions.
    • 1989 : entre mars et avril, la Corse est paralysée par une grève des fonctionnaires sans précédent, visant à dénoncer, entre autres, la cherté de la vie sur l'île.
    • 1989-1990 : Le mouvement nationaliste connaît ses premières divisions internes qui aboutissent à des scissions.
    • 1991 : statut Pierre Joxe voté, l'assemblée de Corse dispose de compétences élargies, et en particulier d'un Conseil exécutif.
    • 1992 : aux élections territoriales, les nationalistes (toutes tendances confondues : Corsica Nazione, MPA, etc.) dépassent 25 % des voix.
    • 1992 : le 5 mai, catastrophe de Furiani.
    • 1995/1996 : les deux principales branches issues du FLNC de l'époque, le FLNC Canal Historique et le FLNC-Canal Habituel, se livrent à des règlements de comptes « fratricides » qui font plus d'une quinzaine de morts.
    • 1996 : Plusieurs centaines de militants du FLNC Canal Historique tiennent une conférence de presse à Tralonca pour annoncer un cessez-le-feu. Cette manifestation, qui ressemble plus à une démonstration de force qu'à un message pacifique, en raison de l'arsenal présent (lance-roquettes, fusil d'assaut, etc.) et du nombre impressionnant de militants, provoque l'incompréhension et la stupéfaction générale. Jean-Louis Debré, le ministre de l'Intérieur de l'époque, sera par la suite critiqué pour avoir laissé faire et écarté du « dossier corse » par le gouvernement.
    • 1998 : assassinat du préfet Claude Érignac.
    • 1999 : affaire des paillotes. La paillote « Chez Francis », construite illégalement, est incendiée tout aussi illégalement par les gendarmes du GPS au cours d'une action clandestine sur ordre du préfet Bernard Bonnet.
    • 2000 : en août, le premier ministre Lionel Jospin propose un nouveau statut pour la Corse connu sous le nom de « processus de Matignon » qui est voté par l'Assemblée nationale le 4 décembre.
    • 2002 : loi élargissant à nouveau les compétences de la collectivité territoriale de Corse et lui confiant notamment de nouvelles responsabilités dans des domaines tels la gestion des ports et aéroports, la carte des formations ou la préservation des monuments historiques.
    • 2003 : 6 juillet : rejet par une majorité d'électeurs habitant sur l'île du projet de collectivité unique. Marquant une victoire des républicains anti-nationalistes conduits par Émile Zuccarelli, ce référendum est, selon ces derniers, un tournant décisif dans l'histoire politique récente avec l'arrêt provisoire des réformes institutionnelles.
    • 2007 : lors de l'élection présidentielle, la Corse est l'une des régions de France qui votent le plus massivement en faveur de Nicolas Sarkozy (plus de 61 % des voix), candidat élu.
    • 2008 : 12 janvier: à la suite d'une manifestation nationaliste, ceux-ci, qui devaient initialement se diriger vers la préfecture, occupent l'Assemblée territoriale corse pendant près de trois heures (s'ensuit un incendie qui ravage des bureaux dont celui du président de l'Assemblée).
    • 2009 : le Plan d'aménagement et de développement durable de la Corse (PADDUC) initié par la majorité UMP de l'Assemblée de Corse suscite la polémique sur l'île. Accusé, entre autres, d'être basé sur le tout-tourisme, de ne pas respecter assez l'environnement et d'empêcher le développement de l'agriculture, le projet rencontre une vive opposition. Il est finalement repoussé, et figure parmi les enjeux des élections territoriales de 2010.
    • 2010 : la gauche, menée par Paul Giacobbi, remporte pour la première fois depuis 24 ans les élections territoriales. Les nationalistes, toute tendances confondues (Femu a Corsica, autonomiste, et Corsica Libera, indépendantiste), atteignent le score historique 36 % des voix et se positionnent au centre du débat politique. Dans les mois qui suivent, l'Assemblée de Corse jette les bases d'une nouvelle politique foncière et évoque des mesures qui devront s'insérer dans un nouveau statut de la Corse, que l'Assemblée devra négocier avec l'État. La gauche y est majoritairement favorable, tout comme les partis nationalistes. La gauche républicaine aujourd'hui minoritaire, y reste hostile. La droite, elle, s'abstient. Le débat institutionnel est relancé.
    • 2012 : novembre : à la suite des assassinats de l'avocat Antoine Sollacaro et du Président de la Chambre de Commerce de Corse-du-Sud Jacques Nacer, le gouvernement français reconnait pour la première fois l'existence d'une mafia en Corse, et promet des mesures judiciaires spécifiques.
    • 2013-2014: L'Assemblée de Corse vote plusieurs propositions allant dans le sens d'une nouvelle évolution institutionnelle et d'une autonomie élargie pour la Corse. Le 17 mai 2013, au terme d'un vote largement majoritaire (36 voix sur 51, soit 70 % des votants), elle vote l'adoption d'un statut de coofficialité pour la langue corse, assorti d'un programme de revitalisation linguistique. L'opinion corse, de son côté, est quasi unanimement favorable au bilinguisme et à la réintroduction de la langue (90 % des personnes interrogées, selon un sondage Opinion of Corsica publié en avril 2013)[50]. Le 27 septembre de la même année, les élus corses se prononcent pour une nouvelle évolution des institutions de l'île par le biais de l'inscription d'une mention spécifique à la Corse dans la Constitution (à 46 voix sur 51)[51]. Le 25 avril 2014, à l'issue d'un vote majoritaire de 29 voix sur 51, les conseillers territoriaux proposent l'adoption d'un statut de résident permanent d'au moins cinq ans pour devenir propriétaire dans l'île afin de contrer la flambée des prix et la spéculation foncière et immobilière[52]. Le 31 octobre, un nouveau PADDUC (initié cette fois-ci par la majorité territoriale de gauche), est adopté par l'Assemblée de Corse. Plus consensuel que le précédent, le projet fait cependant l'objet de longues et intenses discussions. Le texte est adopté à une large majorité, voté par 38 élus sur 51. Et enfin, le 12 décembre 2014, l'Assemblée de Corse adopte à 42 voix sur 51 un projet de réforme institutionnelle visant à faire de la Corse une collectivité unique, projet qui prévoit notamment la fusion de la Collectivité territoriale de Corse et des deux conseils départementaux (Haute Corse et Corse du Sud). À la suite de ces nouvelles propositions, un timide dialogue s'ouvre à nouveau entre les élus corses et le gouvernement français. S'il est ouvert sur la question de la collectivité unique (le Ministre de l'Intérieur d'alors, Bernard Cazeneuve, donne son feu vert au projet à l'occasion d'une visite dans l'ile début 2015[53]), le gouvernement se montre cependant beaucoup plus réticent concernant les autres propositions.
    • 2014 : 25 juin : dans un communiqué envoyé à la presse locale, le FLNC annonce l'abandon de la lutte armée. L'organisation déclare « sans préalable et sans équivoque aucune » avoir décidé « unilatéralement d'enclencher un processus de démilitarisation et une sortie progressive de la clandestinité » et estime qu'il est temps « de passer à une phase nouvelle : celle de la construction d'une force politique pour gouverner la Corse et la conduire à l'indépendance »[54]. L'annonce est historique, et accueillie positivement par la classe politique insulaire qui y voit le début d'une nouvelle ère dans les rapports politiques en Corse.
    • 2015 : 1er juillet : l’Assemblée nationale adopte le projet de collectivité unique pour la Corse, voté un an plus tôt par les élus corses. L'entrée en vigueur de ce nouveau statut pour l'île est prévue pour le 1er janvier 2018.
    • 2015 : 13 décembre : Victoire des nationalistes à l'issue du second tour des élections territoriales, la liste unie "Pè a Corsica" (fusion des autonomistes de Femu a Corsica et des indépendantistes de Corsica Libera) menée par Gilles Simeoni arrive en tête avec plus de 35 % des voix. Pour la première fois depuis la création de la Collectivité territoriale de Corse les nationalistes accèdent aux responsabilités territoriales.
    • 2017 : 10 décembre : La coalition nationaliste Pè a Corsica est réélue à une large majorité (plus de 56 % des voix) à l'issue du second tour des élections territoriales (ces élections ont lieu seulement deux ans après celles de 2015, en raison de la mise en place de la Collectivité unique au 1er janvier 2018). Pour la première fois une force politique obtient la majorité absolue à l'Assemblée de Corse. Forts de cette victoire, les nationalistes espèrent l'ouverture d'un dialogue avec l'État en vue d'une véritable autonomie pour la Corse et d'une solution politique globale[55].
    • 2018 : 1er janvier : Entrée en vigueur officielle de la collectivité unique, baptisée Collectivité de Corse.

    Politique

    La vie politique est dominée jusqu'à la Seconde guerre mondiale par le Parti radical (centre-gauche) de Adolphe Landry et l'Alliance démocratique (droite) de François Pietri. Le Parti communiste de Corse vient bouleverser cette situation à la Libération, tirant un prestige considérable de son action dans la résistance et, dès la fin de l'année 1943, dispose d'une influence politique majeure sur l'île. Il est à la tête de la préfecture et administre 260 municipalités sur 320, tandis que ses militants sont près de 10 000 en 1946. Le général de Gaulle décide alors de reprendre la main et favorise le retour en grâce des anciennes gloires politiques insulaires, dont notamment Paul Giacobbi, qui sera élu premier président du conseil départemental de l'après-guerre[56]. L'influence communiste décline progressivement par la suite, notamment en raison de son soutien à l'indépendance de l'Algérie alors que de nombreux colons corses étaient installés dans ce pays et envoyaient de l'argent à leurs proches restés sur l'ile[56].

    Les partis nationalistes, opposés à une économie uniquement axée sur le tourisme, réalisent une percée historique aux élections territoriales de mars 2010.

    Le , l'avocat Gilles Simeoni devient le premier maire nationaliste de Bastia. Lors des territoriales de décembre 2015, il est élu président de la Collectivité territoriale de Corse, grâce à l'alliance Pè a Corsica entre les autonomistes  auxquels il appartient  (Femu a Corsica) et les indépendantistes (Corsica libera).

    Administration

    Administration avant la Révolution française

    Avant que soit voté à l'Assemblée nationale constituante « L'Île de Corse est déclarée partie intégrante de l'empire français » le , l'île, sous domination italienne (Rome, Pise, Gênes), était divisée en diocèses, pievi (paroisses), communautés et fiefs. Elles étaient administrées par des évêques, piévans ou coévêques, des caporali (tribuns) et des seigneurs locaux (jusqu'en 1641).

    Le , les communautés et paroisses deviennent des communes par la loi d'organisation municipale votée par la Constituante.

    Administration de 1789 à 1982

    Lorsque les circonscriptions d'action régionale (CAR), équivalent des régions actuelles, sont organisées en 1960, la Corse fait partie de la CAR de Provence-Côte d'Azur-Corse. Elle en est détachée par un décret de 1970[57]. En 1974, la Corse devient l'un des vingt-deux établissements publics régionaux et est dotée d'un conseil régional et d'un comité économique régional.

    En 1975, en application de la loi du 25 mai[58], la Corse est divisée en deux départements, la Corse du Sud, avec Ajaccio pour chef-lieu, et la Haute-Corse, avec Bastia pour chef-lieu.

    Administration depuis 1982

    La Corse constitue la Collectivité territoriale de Corse (CTC), statut particulier institué en vertu de la loi du . Cette loi a substitué ce nouveau statut de collectivité territoriale de la République, qui lui confère plus de pouvoir, à l'ancien statut de région.

    La Corse est donc dotée d'une organisation institutionnelle originale, unique en France métropolitaine, mais comparable à celle de la plupart des autres régions européennes largement décentralisées, également comparable à celle des collectivités régies par l'article 73 de la Constitution française. Le statut de la Corse est ainsi très proche de celui de la Martinique, toutes les deux administrées par une collectivité territoriale comprenant un Conseil exécutif, une assemblée et un conseil consultatif. La spécificité de la Corse dans la République a en effet été reconnue par le pouvoir national puis traduite dans plusieurs réformes statutaires (1982, 1991, 2002 et 2015) à partir d'un double fondement : favoriser l'expression du débat politique dans le cadre d'une démocratie locale rénovée, permettre la recherche de solutions adaptées aux problèmes insulaires à travers l'octroi de compétences étendues en matière d'identité et de développement.

    Ainsi la collectivité territoriale de Corse apparaît à l'avant-garde de la « République décentralisée » : par ses responsabilités accrues mais aussi une organisation rationalisée et des moyens plus importants, parmi lesquels le statut fiscal.

    La fonction de président du conseil exécutif est la plus haute fonction de la collectivité territoriale de Corse il exerce le pouvoir exécutif, détenu dans les autres régions par le président du conseil régional.

    La collectivité territoriale de Corse comprend trois organes :

    Au 1er janvier 2018, elle fusionne avec les deux conseils départementaux pour former la Collectivité unique de Corse, dotée des mêmes organes que la CTC.

    Démographie

    La Corse comptait 294 118 habitants au [59] et 302 966 au .

    Au , l'INSEE recense une population légale 2009 de 305 674 habitants[60].

    Au , l'INSEE recense une population légale 2011 de 323 092 habitants,

    Au , l'INSEE recense une population légale 2016 de 330 455 habitants, soit une forte croissance depuis 30 ans, mais comparable à la Sardaigne, cinq fois plus peuplée avec 1,66 million d'habitants, et moins peuplée que les Baléares (1,11 million) ou la Sicile (5 millions). La Corse est donc la 4e île la plus peuplée de Méditerranée occidentale, dont les habitants insulaires sont près de 9 millions. La Corse est aussi la 4e île française la plus peuplée après la Réunion (près de 850 000 habitants en 2015), la Guadeloupe (plus de 400 000 habitants en 2015), la Martinique (environ 380 000 habitants en 2015), et devant la Polynésie française (près de 280 000 habitants en 2015), la Nouvelle-Calédonie (près de 270 000 habitants en 2015) et Mayotte (environ 230 000 habitants en 2015).

    Immigration

    En 2009, la Corse comptait 28 961 immigrés (nés étrangers à l'étranger) soit 9,5 %[61], dont 13 319 nés au Maghreb soit 4,3%, sur une population de 305 674.

    31,2 % des nouveau-nés en 2011 en Corse, soit 962 sur 3 084, ont au moins un parent né à l'étranger (quelle que soit sa nationalité), soit la plus forte proportion après la région Île-de-France (46,3 %) et la région Provence-Alpes-Côte d'Azur (32,6 %)[62]. Parmi ces nouveau-nés, 17,6 % ont un père né au Maghreb, soit la plus forte proportion au niveau des régions, devant les régions Provence-Alpes-Côte d'Azur (14,9 %), Languedoc-Roussillon (14,1 %) et Île-de-France (13,1 %)[63].

    Résidents étrangers

    Au , on recensait en Corse 33 526 étrangers[64] déclarés sur une population totale de 327 283 habitants[65], soit 10,24 % de la population.

    Pays de naissance Population
    Maroc 10 566
    Portugal 8 179
    Italie 3 962
    Tunisie 2 052
    Algérie 1 335
    Espagne 737
    Turquie 22
    Autres pays de l'Union Européenne 4 147
    Autres pays d'Europe 673
    Autres pays d'Afrique 696
    Autres pays (Asie, Amérique, Océanie) 1 157
    Total 33 526

    Économie

    Présentation

    La Corse possède une population active d'environ 122 300 habitants au , en hausse de 13 000 en 7 ans (2007). Le secteur primaire rassemble 5,30 % des actifs, le secondaire 15,30 %, et le tertiaire 79,40 %. Le taux des chercheurs d'emplois sur la population active était de 10,6 % en 2002 et relativement stable.

    Le PIB par habitant 24 232 euros en 2008 et de 26 554 euros en 2012, soit de 18 % inférieur à la moyenne nationale, en rattrapage de 3 % en 4 ans.

    L'économie corse se caractérise par la faiblesse du tissu productif et la surreprésentation du secteur tertiaire, notamment non marchand et public. La deuxième caractéristique majeure concerne les structures de production : il s'agit en très grande partie de très petites entreprises avec peu ou pas de salariés. D'un autre côté, on trouve les plus grosses structures dans la grande distribution ou dans le secteur du BTP soumis aux commandes publiques. À ceci s'ajoute une population faiblement active et vieillissante. Le secteur tertiaire, premier employeur de l'île, est marqué par la prépondérance du secteur public (fonction publique d'État et collectivités territoriales).

    Près de 20 % des habitants vivent dans la pauvreté[66].

    Le secteur primaire

    Chèvres corses en Corse.

    L'agriculture reste le secteur productif le plus important malgré sa faible part dans le PIB. On ne peut comprendre la situation actuelle sans connaître un minimum l'histoire agraire de l'île. Les systèmes vivriers traditionnels disparaissent au début du vingtième siècle sous la pression conjuguée de la concurrence des céréales des pays exportateurs et de tarifs douaniers défavorables. Les systèmes originels se basaient sur la culture des céréales dans les coteaux aménagés en terrasses avec jachère biennale, voire sur la culture sur brûlis en cas de crise alimentaire, de cultures d'appoint jardinées (jardins, vignes, vergers) et d'un élevage pastoral alliant terres de plaine d'hivernage et d'altitude l'été avec village de montagne (Niolo, Alta Rocca, Asco, etc.). Certaines régions remplacent les cultures de céréales par celles de châtaigniers.

    La brebis corse est une composante essentielle de cette agriculture vivrière de montagne grâce à sa rusticité et ses aptitudes mixtes en lait, viande et laine. À partir de la fin du XIXe siècle, l'arrivée des industriels laitiers de la filière roquefort sur l'île bouleverse cette économie et fait passer progressivement ses éleveurs dans l'ère industrielle[67].

    L'autre composante est la chèvre corse, une race autochtone élevée en isolement des autres races, inscrite officiellement comme race caprine en 2003. Les produits laitiers corses sont usuellement des transformations fermières de lait cru de brebis et de chèvre.

    Au tournant de 1945, l'intérieur est ruiné, en pleine déprise rurale et agricole. Les propriétaires fonciers ont bien souvent émigré. À 10 ans d'intervalle se produisent deux phénomènes qui vont redessiner le paysage agricole actuel : la mise en valeur de la plaine orientale et la reconquête de l'intérieur par l'agriculture et l'élevage pastoral.

    Face au marasme ambiant et aux première agitations (en 1950 la Corse compte environ 150 000 habitants, soit son minimum démographique) le gouvernement entreprend de drainer la vaste plaine orientale, terre d'hivernage des bergers et de leurs brebis. Il s'agit d'y installer une agriculture « moderne » au sens des lois Pisani, c'est-à-dire industrialisée. À l'origine conçue pour les Corses, cette politique vient à propos pour accueillir les pieds-noirs de retour d'Algérie. C'est l'origine d'une agriculture essentiellement orientée vers les cultures permanentes (vignes, agrumes, kiwis, fruitiers), exercée au sein de grosses structures, à fort capital, grandes SAU, employeuse de main d'œuvre salariée souvent d'origine marocaine. Cette agriculture a connu des cycles : vins de table, kiwis, agrumes mais connaît des difficultés répétitives, du fait de la forte capitalisation nécessaire et à l'endettement important des entrepreneurs agricoles. Si les performances se sont améliorées, l'avenir reste incertain car ces exploitations ont du mal à honorer leur « en-cours ».

    Au contraire, l'intérieur a connu une certaine reprise agricole dans les années 1970 en liaison avec le slogan « campà in paese » (« vivre au pays »). Il s'agit au contraire de structures paysannes (peu d'investissements) d'élevages de petits ruminants de races rustiques organisés en systèmes de types pastoraux : surfaces vastes pour pallier le manque de productivité fourragère à l'hectare, résultats techniques modestes (« moyens » ou « médiocres » selon les standards de certains types d'agriculture), grande stabilité.

    D'autres secteurs agricoles connaissent une belle croissance, tels la « castanéiculture » et l'« oléiculture » (terminologie administrative). S'y ajoutent souvent une production-transformation fermière en vente directe pour valoriser la main-d'œuvre familiale : fromages, carcasses d'agneaux et de cabris, huile d'olive, viande de veau, salaisons, miels. C'est un secteur en pleine évolution et organisation qui milite et démarche pour une reconnaissance du terme « fermier » et des appellations agricoles corses mais qui doit faire face à des problèmes de maîtrise du foncier, de manque de repreneurs, de difficultés financières et de mises aux normes européennes des ateliers de transformation agroalimentaire.

    Dans ce cadre, dans les années 1990 et 2000, la brebis corse connaît un renouveau grâce à l'intégration de lait dans le cahier des charges d'appellations d'origine contrôlées de fromage fermier de Corse comme le brocciu et d'autres[68].

    Fromage corse dans un marché corse.

    La viticulture associée la vinification en cave particulière combine des caractéristiques hybrides : forte capitalisation mais orientation vers une production labellisée. Ceci n'empêche pas que de vastes zones de l'intérieur soient devenues presque vides d'habitants[69] et que certains villages n'aient plus assez de résidents permanents pour constituer un conseil municipal[réf. nécessaire].

    Le secteur secondaire

    Le vieux-port de Bastia.

    L'industrie, comme partout en Europe, a un effet d'entrainement fort pour l'économie, avec 4 à 6 emplois tertiaires induits par chaque emploi industriel local, d'où l'importance cruciale de ce tissu pour développer l'emploi en Corse.

    Le secteur industriel est surtout développé dans le BTP qui dépend pour ses carnets de commande : des marchés publics de routes et de grands bâtiments pour les plus grosses entreprises et une demande locale de résidences et de maisons très diversifiée ou touristique pour les PME et TPE de 0 à 3 salariés. Les industries agro-alimentaires, dites IAA, se développent aussi grâce à leur appui sur des entreprises de transformation des céréales, vignes, laits, fromages, viandes, huiles, poissons, produits de façon locale.

    Parmi les nombreuses entreprises faisant des produits de qualité, on peut citer sans être exhaustif, le secteur des eaux minérales (Saint Georges, Zilia, Orezza), des boissons (notamment la brasserie Pietra qui développe outre les bières, les sodas et limonades ; on peut aussi citer Torra), de la biscuiterie produisant selon des recettes locales, la conserverie de Casatorra, soupes de poissons, tripes et plats cuisinés corses, de la charcuterie de type corse (sans aucune garantie sur l'origine de la matière première) mais aussi des fromageries et laiteries semi-industrielles.

    D'autres ressources sont exploitées mais de façon plus marginale (bois, lauze, pierres ornementales ou de construction).

    La Corse est la plus développée des régions françaises en énergies renouvelables. L'énergie utilisée est pour 25 % d'origine hydraulique (7 centrales EDF pour 136 MW), mais aussi d'origine thermique (303 MW, à Vazzio et Luciana). L'éolien se développe fortement avec un énorme potentiel, et notamment les fermes éoliennes du Cap Corse (3 fermes éoliennes pour 18 MW), l'une des zones les plus venteuses de l'île. Plusieurs fermes photovoltaïques ont vu le jour un peu partout dans l'île (Balagne, Cortenais dont celle sur le site de Pascialone à Poggio-di-Venaco). 93 % de l'énergie est aujourd'hui produite par EDF et EDF EN, qui ont investi en Corse près d'un milliard d'euros de leurs ressources entre 2006 et 2012, pour développer et moderniser le parc de production.

    Le secteur tertiaire

    Vue du port de plaisance d'Ajaccio.

    Le tertiaire privé marchand est marqué par une très forte saisonnalité liée à la quasi monoactivité touristique. Un grand nombre d'emplois offerts sont peu qualifiés et saisonniers. Avec le commerce, c'est pourtant le secteur qui est le plus dynamique ; mais il se cantonne souvent aux secteurs non délocalisables ou non concurrentiels. L'activité du secteur touristique cependant tend à s'étendre en arrière et pré-saison[70]. Le tourisme d'affaire[71] ainsi que le tourisme international ou thématique (sportif, gastronomique...)[72] permettent de réguler les flux économiques sur l'ensemble de l'année.

    Fiscalité

    La Corse bénéficie depuis le Consulat d'un régime fiscal dérogatoire motivé par son insularité et son développement moindre par rapport à la France continentale. La dernière mesure législative qui régit le statut fiscal particulier de l'Île de Beauté date de 1994.

    Des avantages fiscaux dont bénéficient les entreprises touchent notamment à l'impôt sur les sociétés dans les zones franches, et à la taxe professionnelle, réduite sur toute l'île.

    Les particuliers bénéficient d'avantages en matière de TVA, de taxe foncière sur les propriétés non bâties (pour préserver certains secteurs de l'île), de TIPP. Ils sont par ailleurs exonérés totalement de droits de succession (avantage limité à partir du 1er janvier 2012). Toutefois sur ce dernier point, il est bon de préciser qu'en France continentale, 95 % des héritiers sont « de fait » également exonérés de droits de succession[73].

    L'État reverse au profit des collectivités le manque à gagner sur les taxes locales. Le coût brut est réduit : le manque à gagner en matière de recette fiscale du fait de ce statut dérogatoire était de 230 millions d'euros en 2004.

    Depuis 1976, la Corse bénéficie également du concept de continuité territoriale. Elle a bénéficié de subventions au titre des fonds structurels européens relevant de l'objectif 1 (qui concerne les régions dont le PIB est inférieur à 75 % de la moyenne européenne).

    La Corse, qui ne fabriquait pas de produits manufacturés, était, par exception, autorisée à en importer hors taxe d'Italie ; pour éviter que l'île serve d'entrée aux produits italiens sans taxe, on a donc taxé les exportations vers la France continentale. En revanche, les produits agricoles corses étaient vendus en France continentale hors taxe[74].

    Criminalité

    La Corse est la région française ayant structurellement le taux d'homicide le plus élevé. Au cours de l'année 2010, 682 homicides volontaires ont été commis en France[75], dont 28 en Corse[76][source insuffisante]. Le taux d'homicide volontaire s'établit ainsi à un pour 10 800 habitants sur l'île, contre un pour 95 000 habitants sur le continent.

    En avril 2014, avec 371 personnes tuées depuis près de trente ans, le taux de meurtre par habitant en Corse est devenu plus élevé qu'en Sicile (région pourtant berceau de la mafia) et le plus élevé d'Europe. C'est aussi la région de France où le plus de représentants de l'Administration (maires, préfets…) ont été victimes d’assassinat, 11 au total[77].

    L'emprise de la criminalité organisée sur l'économie et la société corse présente des similitudes avec les mafias du sud de l'Italie. Toutefois l'île ne présente pas de structures mafieuses pérennes[78]. La spécificité corse se caractérise par l'existence de groupes criminels à la durée de vie limitée, se disputant pendant plusieurs années le contrôle de l'économie de micro-régions (par exemple la Balagne, la région ajaccienne ou le Valinco) au travers d'activités légales et illégales. Le phénomène du racket est présent, mais reste difficile à quantifier.

    Les divers groupes disparaissent avec la mort de leurs fondateurs, contrairement aux clans mafieux italiens dont la structure perdure à travers les générations. Leurs héritiers se dispersent en sous-groupes, s'allient avec d’anciens groupes rivaux, ou font face à l'apparition de nouvelles bandes[79].

    Transports

    Transport ferroviaire

    La Corse possède un réseau ferroviaire de deux lignes seulement : Bastia - Ajaccio - L'Île-Rousse - Ponte-Leccia servant d'interconnexion entre les 2 lignes. Ce réseau est géré par les CFC (Chemins de fer de la Corse) et est à voie métrique.

    Transport maritime

    Le Pascal Lota de la compagnie Corsica Ferries à Ajaccio.
    Le Jean Nicoli de Corsica Linea à Porto-Vecchio.
    Le Girolata de La Méridionale à Ajaccio.
    Le Moby Zazà de Moby Lines à Bastia.

    Les liaisons maritimes entre la Corse et le continent européen sont assurées toute l'année grâce aux ports :

    • de Bastia (51,2 % du trafic passagers en Corse en 2011 et (2022 ferme nice)
    • d'Ajaccio (26,5 % du trafic passagers de la Corse en 2011)
    • de Porto Vecchio (9 % du trafic passagers de la Corse en 2011)
    • de Île Rousse (8,2 % du trafic passagers de la Corse en 2011)
    • de Bonifacio italie (5,4 % du trafic passagers de la Corse en 2011)
    • de Propriano (2,2 % du trafic passagers de la Corse en 2011)

    qui relient l'île à :

    • Marseille (Corsica Linea et La Méridionale vers et depuis Bastia, Ajaccio, L'Île-Rousse, Porto-Vecchio et Propriano)
    • Toulon (Corsica Ferries vers et depuis Bastia, Ajaccio, L'Île-Rousse et Porto-Vecchio)
    • Nice (Corsica Ferries et Moby Lines vers et depuis Bastia)
    • Savone (Italie - Corsica Ferries vers et depuis Bastia et Porto-Vecchio)
    • Gênes (Italie - Moby Lines vers et depuis Bastia)
    • Livourne (Italie - Corsica Ferries et Moby Lines vers et depuis Bastia)

    par les compagnies de transport maritime :

    • Corsica Ferries, entreprise privée franco-italienne, appartenant à la famille Lota,
    • Corsica Linea, marseille entreprise privée détenue par un consortium d'entrepreneurs corses, succédant à la SNCM depuis 2016,
    • La Méridionale, marseille société du groupe STEF-TFE,
    • BluNavy, entreprise privée italienne,
    • Moby Lines, groupe Onorato

    Transport aérien

    Les liaisons aériennes sont notamment assurées par deux compagnies aériennes, Air France et Air Corsica, qui proposent des liaisons régulières. D'avril à octobre, et surtout pendant l'été, de nombreuses liaisons de charters relient sans escale la Corse à de grandes villes européennes.

    La Corse possède quatre aéroports :

    Transport en commun

    Le manque de transport en commun rend les habitants dépendants de leur voiture[66].

    Cyclisme

    Le réseau Grande Traversée 20 (GT20, en corse, « A traversata Maiò »), est un itinéraire cyclable qui lie Bastia au Nord à Bonifacio à la pointe Sud en 12 étapes[80]

    Culture

    Langue corse

    Les montagnes corses vues d'avion.

    À l'époque romaine, les habitants de l'île parlaient un latin encore très proche de celui du continent. Pour schématiser : on retiendra que la langue corse est une langue issue du bas latin et du toscan médiéval. Certaines variétés de la langue corse sont parmi les langues les plus proches de l'italien standard, car elles ont été largement influencées par le toscan (lui-même à la base de l'italien). Ceci fait que l'intercompréhension avec les Italiens est excellente mais que quelqu'un parlant corse comprend difficilement des langues locales comme le calabrais, le vénitien ou même le piémontais -et vice-versa. L'hymne corse « Dio vi salvi Regina » est d'ailleurs écrit en italien standard et chanté en corse sans que de grandes modifications soient perceptibles entre l'écrit et l'oral ; la seule différence est que le -o italien devient un -u latin en corse (même dans le titre qui est parfois «Dìu vi salvi Regina»). Ce phénomène de l'interchangeabilité du -u et du -o n'est cependant pas un phénomène proprement corse puisqu'on le retrouve en sicilien, en calabrais, en occitan et en catalan. Toutefois, les variétés de la langue corse dites « taravaise » ou « sartenaise » sont plus éloignées du toscan, mais nettement plus proches des langues sicilienne ou galluraise.

    La langue corse actuelle a été influencée selon les micro-régions de l'île par le toscan, au nord, tandis que l'extrême sud restait soumis à l'influence du bas latin. Cela se révèle notamment dans la forme des pluriels masculins (issus du neutre latin dans l'extrême sud) et dans la forme initiale de termes restés proches du latin tels u casgiu pour le fromage directement issu de caseus en latin[N 4]. Les linguistes décrivent ces différentes variétés comme une forme de polynomie. Les différentes variétés sont intercommunicantes mais variées.

    La langue corse est le véhicule de la culture corse, riche de ses chants, ses polyphonies, ses proverbes, et de ses expressions.

    Elle est l'objet de nombreuses revendications concernant sa protection et son enseignement. L'État affiche une volonté politique de promouvoir l'enseignement de la langue et de la culture corse. Il a mis en place un enseignement facultatif d'un maximum de deux heures par semaine, géré par les professeurs des écoles dans le primaire. Ces mesures sont vues par certains comme trop faibles, comparées à ce qui est fait en Espagne pour le catalan, le basque et le galicien par exemple. En 2011, la majorité de gauche au pouvoir a annoncé dans l'enceinte de l'Assemblée son intention d'aller vers un statut officiel de la langue corse, qui pourrait permettre sa réintroduction généralisée dans la société, à l'instar de ce qui a été fait en Catalogne espagnole. Cette officialisation passe cependant par une révision de la Constitution[81], qui est rejetée par l'Académie française[82].

    De fait, la langue corse est considérée par l'Unesco comme une langue en voie de disparition, de même que 90 % des langues de la planète. On estime d'ailleurs depuis 2006 que la langue corse - ainsi que certaines langues italiennes tels que le sicilien, le calabrais, le vénitien - est l'une des plus proches du bas-latin tel qu'il fut parlé à l'aube du Moyen Âge[réf. nécessaire].

    Une grande partie des patronymes corses se retrouvent en Italie, le plus souvent parce qu'ils sont issus d’une « traduction » ou « italianisation » datant de l’époque de l’administration pisane ou génoise (qui utilisaient déjà le toscan comme langue officielle)[83]. À l'inverse, d'autres patronymes proviennent directement de la péninsule. C'est le cas, notamment de Benigni, patronyme qui trouve son origine en Toscane.

    Autrefois langue orale, la langue corse est actuellement codifiée et structurée par l'université de Corse et défendue par de nombreuses associations insulaires. Elle doit son statut de langue au fait paradoxal que la Corse fait partie de la France, ce qui lui vaut d'être séparée des autres dialectes italiens. En Italie, les dialectes régionaux n'ont aucun statut officiel.

    Autres langues parlées en Corse

    Chants et polyphonie

    Cinéma en langue corse

    En 2004 sort Le Silence, un film dramatique réalisé par Orso Miret. L'histoire d'un Corse de la diaspora qui vient passer ses vacances d'été sur l'Île de Beauté avec sa compagne enceinte de trois mois, il va être l'unique témoin d'un meurtre.

    De 2006 à 2014, la série télévisée Mafiosa créée par Hugues Pagan est diffusée sur Canal+.

    En 2007, Robin Renucci réalise Sempre vivu !son premier long-métrage en Corse dans le village de Olmi-Cappella. Le film est tourné en langue corse et raconte des petites histoires et confrontations entre villageois (paisani).

    En 2008 sort Un prophète, un film français réalisé par Jacques Audiard. Présenté en compétition officielle lors du Festival de Cannes 2009, il y a obtenu le Grand prix du jury. Quelques mois plus tard, il reçoit le Prix Louis-Delluc. Lors de la cérémonie des César du cinéma 2010, il gagne neuf récompenses dont celles du meilleur film et du meilleur réalisateur. Il est sorti en salles le et a comptabilisé 1 249 000 entrées[84]. Le film est tourné en partie en langue corse.

    En 2011 sort I Tercani, un film français tourné entièrement en langue corse, réalisé par Magà Ettori et présenté en avant-première mondiale à Florence lors des 50 Giorni di Cinema Internazionale a Firenze[85],[86]. Conseiller cinéma auprès du Conseil Économique Social et Culturel Corse[87] (CESCC), réalisateur et président de l'Institut Régional du Cinéma et de l'Audiovisuel - Corse (IRCA)[88], Magà Ettori est considéré comme le chef de file du Cinéma Corse Néo Contemporain[89].

    En 2013, le réalisateur Thierry de Peretti coécrit et réalise le film Les Apaches présenté à la quinzaine des réalisateurs au Festival de Cannes 2013. Ce drame est basé sur un fait divers, l'assassinat d'un jeune issu de l'immigration à Porto-Vecchio, sur fond de dérive mafieuse.

    En 2017, Thierry de Peretti réalise Une vie violente qui raconte les affrontements entre bandes nationalistes corses rivales dans les années 1990. Le film est sélectionné dans le cadre de la Semaine de la critique au Festival de Cannes 2017. Le film est tourné en partie en langue corse.

    Le Cinéma corse néo contemporain est le nom du mouvement cinématographique qui fait son apparition en Corse en 2008. La principale caractéristique de ce courant est de présenter le quotidien en l'état, en adoptant une position moyenne entre scénario, réalité et documentaire et en se servant à la fois de gens de la rue et d'acteurs professionnels pour apporter un maximum de réalisme et de véracité[90].

    Écrivains en langue française

    Écrivains en langue corse

    Écrivains en langue italienne

    Il existe des écrivains en langue corse, notamment depuis le XIXe siècle, alors que jusqu'alors il avait plutôt existé une littérature corse en italien très importante. L'italien en Corse comme dans les autres régions italiennes était la langue écrite par les lettrés et cela jusqu'à la conquête française.

    Écrivains en langue corse et en français

    • Prete Gentili (Anghjulu-stefanu), de Calacuccia (avec Pascura, un recueil de contes et proverbes)
    • Marta Renucci Cristofini
    • Antoine Trojani, d'Asco, a écrit de nombreux livres en corse et en français dont une histoire du « Sage d'Asco ».
    • Pierre Rossi

    Poètes

    Écrivains non corses ayant écrit à propos de la Corse

    Religion

    Christianisme

    La religion dominante de la Corse est le catholicisme où 91,7 % des habitants se déclarent catholiques. Le diocèse d'Ajaccio comprenait en 2015, 434 paroisses, et 71 prêtres[92].

    Un pèlerinage important a lieu, à chaque 8 septembre, à Notre-Dame de Pancheraccia[93] où la Vierge Marie apparut à une enfant perdue et assoiffée au XVIIIe siècle.

    À l'instar des gardes suisses, il exista aussi une Garde corse pour le Vatican. De nos jours, la liturgie est célébrée en français bien que des offices y soient aussi menés ponctuellement en latin ; en outre, la réalisation d'un missel en corse est à l'étude. Plusieurs archiconfréries contribuent aussi à la vie catholique de l'île. Sainte Dévote est la sainte patronne de l'île.

    Croyances et superstitions

    Les croyances populaires en Corse sont encore aujourd'hui très largement imprégnée de cultures et coutumes païennes, probablement héritières de cultes antérieurs au christianisme. La pratique de l'Ochju (rituel consistant à chasser le mauvais œil), et le mazzérisme en sont les exemples les plus célèbres.

    Le mazzérisme

    Le mazzérisme est un don hypothétique de prophétie funèbre exercé la nuit par des individus pendant la période des rêves. Au cours de cette activité, le mazzeru part chasser et tuer des animaux. On le surnomme « le Chasseur d'âmes » ou encore « le Messager de la Mort ». Certains auteurs estiment que le mazzérisme est une invention de romanciers et n'a jamais existé en Corse[94].

    Les jours des morts

    Le 1er novembre sont célébrés « I Santi » (Les Saints), jour de recueillement où les cimetières s’animent vivement afin d'honorer les ancêtres et d'établir un contact avec les morts. Pour repousser les ténèbres et ouvrir la voie aux défunts, on recouvre les tombes de fleurs et de bougies.

    Pendant la nuit de la Toussaint, on sonne les cloches pour réveiller les morts ; ceux-ci sont alors supposés revenir là où ils ont vécu. La coutume veut qu’on ajoute un couvert pour le défunt et qu'avant d'aller dormir, on pose sur la table ou au rebord de la fenêtre, un pain et de l’eau, ou bien du lait et des châtaignes. À Bonifacio, on laisse en offrande le célèbre « Pane di i morti » (Pain des Morts). La négligence de ces rituels déclencherait la colère des défunts, qui en conséquence perturberaient allègrement les familles en provoquant une tourmente nommée « a timpesta di i morti » (la tempête des morts).

    Franc-maçonnerie

    Les plus anciennes loges de Corse datent de 1902 (l'Étoile de Cyrnos), puis de 1903 (l'Émancipation Ajaccienne). Au début de la seconde guerre mondiale la franc-maçonnerie a pratiquement disparu de Corse. À partir des années 1970, elle reprend force et vigueur.[réf. nécessaire] Dans une interview donnée à un magazine local, René Lotta, un haut dignitaire de la Grande Loge nationale française (GLNF) affirme même qu'un Corse sur 100 serait franc-maçon[95].

    Internet

    La Corse fait partie des 75 régions, villes ou territoires dans le monde à disposer de son propre domaine de premier niveau. .corsica est une extension internet (au même titre que .fr, ou .com) qui s’adresse aux institutions, entreprises, associations et personnes souhaitant mettre en avant leur attachement à la Corse dans leurs communications sur internet. L'extension .corsica peut être utilisée pour leur site web et leur adresse électronique. Cette extension internet est commercialisée depuis septembre 2015. En France, seules quatre régions ou territoires ont obtenu de l'Internet Corporation for Assigned Names and Numbers (ICANN), l'organisme de régulation mondiale, la possibilité d'exploiter leur propre extension internet : la Corse (.corsica), la Bretagne (.bzh), l'Alsace (.alsace) et Paris (.paris).

    Gastronomie

    La gastronomie corse est étroitement liée aux principaux produits du terroir : la culture des oliviers, de la vigne, de la châtaigne et des agrumes, la charcuterie de porc, le lait et le fromage de brebis, comme celui de chèvre.

    C'est traditionnellement une cuisine de montagnards même si les produits de la pêche sont devenus plus importants, essentiellement grâce à la disparition du paludisme des côtes et à la tradition corse d'ostréiculture et de mytiliculture héritée des Romains.

    Il existe en Corse deux types d'huiles d'olive. L'une est plus verte ; elle est produite en décembre et janvier, à partir d'oliviers jeunes et d'olives en début de maturation. L'autre est une huile jaune, propre à la culture corse ; elle est faite à partir des olives ramassées sous des arbres centenaires vers le mois de mai.

    Objets publicitaires pour le "Cap Corse Mattei".

    Parmi les spécialités, il faut noter :

    • les boissons alcoolisées, dont :
      • le Cap Corse, qui est un apéritif à base de vin et d'une plante médicinale, le quinquina. Les marques les plus connues sont le Cap Corse Mattei et le Cap Corse Damiani
      • le Pastis Dami ;
      • les digestifs : eau de vie, liqueur de myrte, de châtaigne, de cédrat, d'arbouse, etc.
      • la bière corse à la châtaigne : la Pietra ;
      • le whisky corse P&M ;
      • les vins rouges ou blancs regroupés sous la dénomination vin de Corse (AOC) ;
    • la charcuterie corse : le prisuttu, la coppa, le lonzu, le figatellu, la salciccia, u salamu ;
    • les fromages corses : le Bastilicacciu, le Calinzanincu, le Niulincu, le Sartinesu, le Venachese, la tomme corse ;
    • le brocciu, fromage frais de brebis ;
    • les beignets (fritelli dans le Nord de l'île, friteddi dans le Sud) de brocciu (fromage de lait caillé de brebis) ;
    • le migliacciu, préparation salée à base de fromage de chèvre ou de brebis ;
    • les sardines à la bastiaise ;
    • la pulenda, une polenta de farine de châtaigne ;
    • les nicci, crêpes à base de farine de châtaigne ;
    • le cabri en sauce (avec sa polenta de farine de châtaigne) ;
    • le civet de sanglier ;
    • les canistrelli, biscuits parfumés au citron, à l'anis, à la châtaigne, à l'amande, au vin, ou nature ;
    • les oliose, biscuits à l'huile d'olive (Balagne)
    • la tourte de farine de châtaigne, les falculelle, le fiadone ou le pastizzu, les crustulle ;
    • le pestu : sauce au basilic se mariant avec divers ingrédients selon les régions de Corse ;
    • l'anciulata est un chausson rectangle de pâte brisée fourré au confit d'oignons poivré
    • les aubergines farcies : demi-aubergines farcies de viande hachée et d'ail, gratinées au four et servies avec une sauce tomate et basilic, aubergines à la bonifacienne.
    • les miels AOC de Corse.

    Au temps des Romains, « les Corses se nourrissent principalement de lait, de viande et de miel. Nous sommes dans un pays de simple culture... Le miel corse que les matrones romaines utilisaient pour faire disparaître les taches de rousseur devait être fourni, au lieu et place de la monnaie, pour le paiement des impôts »[2].

    Sport

    • Le football est un sport populaire et très bien représenté en ligue professionnelle par rapport au poids démographique et économique de l'île. Pour la saison 2020-2021, le club de l'AC Ajaccio est le porte-drapeau du football corse, évoluant en Ligue 2. C'est le premier club corse à avoir joué en Ligue 1 (1967) et le seul club à avoir réalisé cinq podiums dans un championnat professionnel (1967, 2002, 2011, 2018 et 2020). En National, évolue le club du SC Bastia, club le plus titré de l'île (Coupe de France en 1981 et une finale de Coupe UEFA en 1978). Le FC Bastia-Borgo évolue également en National. Le GFC Ajaccio évolue en National 2 lors de la saison 2020-2021. La principale rivalité sur l'île oppose le SCB à l'ACA, les deux clubs ayant un long passé en Ligue 1 (20 derbys en L1 entre les deux équipes). En National 3 enfin, nous retrouvons la réserve professionnelle de l'ACA, ainsi que Corte, Furiani et le Gallia Lucciana.
    • En rugby à XV, un club (SC Bastia XV) évoluait en championnat national de fédérale 1 mais des raisons financières les ont relégués en fédérale3. Les autres clubs sont situés en Balagne (le CRAB XV Lumio), à Bastia (Bastia XV, Casinca XV), à Lucciana (RC Lucciana), Porto-Vecchio (ASPV XV et RCOPV XV) Ajaccio (RCA), à Ventiseri, à Propriano (Alta-Rocca XV) et à Corte. Henry Savary occupe actuellement le siège de président, André Giammarchi le poste de vice-président et Fabrice Orsini est secrétaire général. Le comité régional présente au niveau national des sélections corses dans toutes les catégories de jeunes, ainsi qu'en féminines.
    • En handball masculin, le GFC Ajaccio Handball évolue en Nationale 2 et le club du HB Corte en Nationale 3. En handball féminin, le Handball Ajaccio Club évolue en Nationale 2.
    • En volley-ball, le GFC Ajaccio accède en 2007 à la PRO A ; vainqueur de la Coupe de France en 2016 et 2017.
    • En basket-ball masculin, l'Étoile Filante Olympique de Bastia évolua en Nationale 4 de 1995 à 2002, année d'accession en Nationale 3, où il restera jusqu'en 2005. Le club de Vescovato passa plusieurs saisons dans les championnats nationaux, sa dernière saison fut celle de 2012-2013. En basket-ball féminin, Furiani Basket Club, évolue en Nationale 3.
    • En compétition automobile, le Tour de Corse est un des plus grands rendez-vous des rallyes sur asphalte. De plus, les pilotes corses sont réputés rapides à l'image d'Yves Loubet, Pierre Orsini (Pierrot) triple vainqueur du Tour de Corse, Patrick Bernardini ou encore Paulu-Battistu Halter.
    • Il y a aussi 4 stations de ski sur l'île : Asco-Stagnu, le Val d'Ese, le col de Vergio et Ghisoni-Capanelle.
    • L'absence de grandes vagues due au fait que la Corse se situe en Méditerranée, ainsi que le vent fort et régulier en fait un lieu idéal pour la pratique de la voile comme la planche à voile et le kitesurf. La baie de Figari s'est imposée comme un spot incontournable de l'île dans ce domaine.
    • En voile, le Festival Nautic & Music regroupe plusieurs compétitions nautiques. Le Tour de Corse à la voile en équipage rassemble plusieurs dizaines de bateaux à la mi-octobre. Le Club de Voile de Bonifacio organise la régate de catamarans de sport lors du Raid des Bouches de Bonifacio. Il organise également le Défi Inter-Iles (mi-septembre), compétition de windsurf entre la Corse et la Sardaigne.
    • En cyclisme, il existe un Tour de Corse cycliste. À noter que le tour de France 2013 est parti de Corse pour la première fois.
    • En futsal, la Corse est présente depuis 2008 au sein de l'Union nationale des clubs de futsal (UNCFs), deux de ses clubs (Bastia Agglo Futsal et l'USJ Furiani Futsal) sont présents dans les championnats nationaux pour la saison 2018-2019, la ligue corse a un club européen après sa troisième année d'existence. Il y a plus de 15 clubs en 2009, et 300 licenciés.
    • Sentier de grande randonnée 20.

    Sportifs professionnels

    Vue du port de commerce de Porto-Vecchio.


    Notes et références

    Notes

    1. Le nom grec de la Corse dans l'Antiquité étant Κυρνός ou Κυρνή : « Kurnos » ou « Kurnè ». Lire Corsica Classa et Non, les Grecs ne l'appelaient pas Kallisté d'Olivier Jehasse.
    2. Formées principalement de mercenaires barbares, notamment hérules et huns.
    3. Sur la borne de la Terre sacrée érigée en 1936 sur la plage de Vignola - route des Sanguinaires à Ajaccio, il est indiqué 48 000 morts corses.
    4. Le mot « fromage » vient du latin « caseus formaticus » ; le français et l'italien avec fromage et formaggio ont utilisé la deuxième partie du mot ; d'autres langues ont utilisé la première : queso en espagnol, queijo en portugais, cheese en anglais, Käse en allemand.

    Références

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    3. Phocide, 1. X, c. VII, §8 ; éd. Didot-Dindorf. Deinceps sûnt insulte Gymnesiœ ; prope lias Busus ac potentissima Sardinia et amabilis in mari Cyrnus, quam quidem indigense homines Corsicam appellant ; silvis autem tantum quantum illa abunat nulla. Dyonisii, Orbis descriptio, v. 457-460. (en note de bas de page).
    4. Camille De Friess-Colonna : L'Univers ou Histoire et Description de tous les Peuples - Histoire de la Corse depuis les temps les plus anciens jusqu'à nos jours in Île de Sardaigne par M. le chevalier G. de Gregory - Paris Firmin Didot Frères, Éditeurs 1839.
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    44. « Je veux qu'à travers ma réponse, chacun, là-bas, sache que le Gouvernement connaît l'histoire, sait la souffrance de cette terre, et notamment que, pendant la guerre de 1914-1918, à la différence de la Seconde Guerre mondiale, les critères de mobilisation n'étaient pas les mêmes sur tout le territoire : la Corse fut la seule à voir mobiliser jusqu'aux pères de six enfants. Elle y a perdu, par millier d'habitants, deux fois plus de ses fils que n'importe quel département de la France continentale, et elle ne s'en est pas remise du point de vue de l'activité agricole. »[44].
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    Voir aussi

    Bibliographie

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    • Silio Scalfati, La Corse médiévale, Ajaccio, Éditions Alain Piazzola
    • Antoine Claude Pasquin dit Valery, Voyages en Corse, à l'île d'Elbe et en Sardaigne, Paris, Librairie de L. Bourgeois-Maze, , 425 p. - Tome I lire en ligne sur Gallica.
    • Michel Vergé-Franceschi, Histoire de Corse, la pays de la grandeur, Éditions du Félin,
    • Provence-Alpes-Côte d'azur : Corse, Guide de tourisme industriel et technique, Monuments, étapes et curiosités, Paris, Électricité de France et Éditions Solar (Groupe de la cité), , 151 p. (ISBN 2-263-01872-7)
      Collection EDF – La France contemporaine. Préface de Bernard Bosson, ministre de l'Équipement, des Transports et du Tourisme
    • Francescu-Maria Perfettini, Histoire de Corse : Le point de vue corse, Yoran, , 378 p. (ISBN 978-2-36747-008-5)
    • Corse Corsica - pp. 4-18, pp. 20-24, pp. 37-59 - 142 photos - Vie du rail - n° 1536 - 28 mars 1976

    Articles connexes

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