Catalan

Le catalan (en catalan : català), est une langue romane[2], parlée par environ 10 millions de personnes[N 1] dans la partie orientale de l'Espagne (la Catalogne, la Communauté valencienne  localement nommé « valencien » , aux Îles Baléares, et dans la Frange d'Aragon), en Andorre et, dans une moindre proportion, en France (la majeure partie des Pyrénées-Orientales) et en Italie (la ville d'Alghero en Sardaigne). Il est issu du latin vulgaire introduit au IIe siècle av. J.-C. par les colons romains au nord-est de la péninsule Ibérique et au sud de la Gaule narbonnaise[3],[4]. Il fait partie des langues occitano-romanes mais partage des caractéristiques, notamment morphologiques et syntaxiques, avec les langues ibéro-romanes, tandis que ses traits phonétiques et une partie de son lexique le rapprochent du groupe gallo-roman. Il est tout particulièrement proche de l’occitan, surtout sa forme languedocienne avec laquelle il partage une même origine et une tradition littéraire ancienne[5].

Pour les articles homonymes, voir Catalan (homonymie) et Catala.

Catalan
Català
Pays Espagne, France, Andorre, Italie
Région Catalogne, Pays valencien, Îles Baléares, Pyrénées-Orientales, Franja de Ponent, El Carxe, l'Alguer.
Nombre de locuteurs L1 : 4 079 420

L2 : 5 150 000[1]

Typologie SVO, flexionnelle, accusative, syllabique (controversé), à accent d'intensité
Écriture Alphabet latin et alphabet catalan (d)
Classification par famille
Statut officiel
Langue officielle Andorre
Catalogne
Îles Baléares
Communauté valencienne
Alghero (langue minoritaire)
Pyrénées-Orientales (langue minoritaire)
Régi par Institut d'Estudis Catalans
Acadèmia Valenciana de la Llengua
Codes de langue
ISO 639-1 ca
ISO 639-2 cat
ISO 639-3 cat
IETF ca
Linguasphere 51-AAA-e
WALS ctl
Glottolog stan1289
Échantillon
Article premier de la Déclaration universelle des droits de l'homme (voir le texte en français)

Article 1

Tots els éssers humans neixen lliures i iguals en dignitat i en drets. Són dotats de raó i de consciència i han de comportar-se fraternalment els uns amb els altres.
Carte

Le catalan en Europe.

Depuis 1993, il est la seule langue officielle de la principauté d'Andorre. Depuis la transition démocratique espagnole et la mise en place de l'État des autonomies (autonomies régionales), le catalan est reconnu comme langue officielle au même titre que l’espagnol dans les principaux territoires d'Espagne où elle est parlée.

Le catalan est constitué de divers dialectes (on en a recensé jusqu'à 21), qui restent néanmoins très proches et largement intercompréhensibles. On distingue traditionnellement deux grands blocs dialectaux : le bloc oriental d'une part, qui comprend le catalan central, parlé à Barcelone et à Gérone, les catalans insulaires, parlé dans les îles Baléares (mallorquin, menorquin, eivissenc) et le roussillonnais, parlé dans les Pyrénées-Orientales ; et d'autre part le bloc occidental, regroupant le catalan nord-occidental, parlé dans les régions occidentales de Catalogne ainsi qu'en Andorre, et le valencien.

La langue catalane dispose de deux principaux standards : le standard général contrôlé par l'Institut d'Estudis Catalans, basé sur l'orthographe et les normes établies par le grammairien Pompeu Fabra (1868-1948), et celui régi par l'Académie valencienne de la langue, limité à la Communauté valencienne et qui prend pour base les Normes de Castelló, établies en 1932, reprenant les normes de Fabra mais adaptées aux principaux traits distinctifs des modalités valenciennes.

Classification

Le catalan appartient à la branche romane occidentale (en) des langues indo-européennes. Son classement plus précis au sein des langues romanes est néanmoins variable selon les sources consultées et n'est pas exempt de débats voire de polémiques. Ainsi, il est extrêmement proche de l'occitan (du groupe gallo-roman, selon la classification traditionnelle) et partage également des traits importants avec le castillan (langue ibéro-romane).

Le catalan fait son apparition au sein de la famille polyphylétique gallo-romane (sens géographique) et le catalan littéraire du XIIe siècle est profondément influencé par la langue des troubadours, sorte de koinè d'occitan alors connue sous la dénomination de « provençal » ou « limousin »[6]. Toutefois, il reçoit à partir du XVe siècle une forte influence ibéro-romane accrue pour des raisons politiques (union de la Couronne de Castille et de la Couronne d'Aragon). Dans Gramàtica del català contemporani (2002)[7], le catalan est classé dans les langues romanes occidentales, comme un intermédiaire entre les groupes gallo-roman et ibéro-roman. D'autres études récentes classent le catalan dans le diasystème occitan, c'est-à-dire comme une langue par élaboration incluse dans l'occitan, qui serait ainsi une langue par distance.

Certaines positions, en particulier au sein de l'école linguistique occitane, tendent à inclure le catalan comme dialecte de l'occitan, sur la base d'une similitude générale et d'une tradition littéraire communes. Certains pères de la romanistique, comme Wilhelm Meyer-Lübke ou Friedrich Christian Diez, incluaient ainsi le catalan comme élément de l'ensemble occitan[8],[9],[10],[11] ; d'ailleurs, il est à noter que l'ancien catalan utilisait bien le terme oc (souvent écrit hoc) pour marquer l'affirmation, et non pas le si castillan qui n'a intégré la langue catalane que tardivement, remplaçant alors progressivement l'usage du oc[12],[13]. Le catalan est donc bien initialement, stricto sensu, une langue occitane (une langue d'oc).

Du côté catalan, la séparation entre l'occitan et le catalan est admise dès le premier congrès international de la langue catalane en 1906[14] puis entérinée officiellement depuis la proclamation solennelle de 1934 dans le manifeste Desviacions en els conceptes de llengua i de pàtria[15]. Le catalan, auparavant perçu comme l'un des rameaux de la langue d'oc par les poètes de la Renaixença qui adhérèrent pleinement au Félibrige, est dès lors majoritairement représenté comme une langue distincte. Palestra, dans son ouvrage Centenari de la Renaixença catalana, considère les pays catalans comme pays d'oc en 1933[16].

Toutefois, il existe encore dans les pays catalans un mouvement extrêmement minoritaire militant pour l'inscription du catalan dans une grande langue occitano-romane et défendant une conception nationaliste panoccitane[17],[18]. Par ailleurs, les théories « panoccitanistes » sont parfois mises à profit par les secteurs blavéristes (anticatalanistes valenciens), qui appuient leur argumentaire sur la prétendue contradiction des linguistes catalans, lesquels refusent au valencien ce qu'ils ont eux-mêmes appliqué précédemment au catalan par rapport à l'occitan et renvoient valencien et catalan à un sous-ensemble d'une langue plus large, prétendant les mettre ainsi sur un pied d'égalité[19],[20],[21]. D'autres blavéristes ont également développé l'argumentation selon laquelle le catalan (au sens restreint de langue de Catalogne) serait un dialecte de l'occitan, mais non le valencien[22].

Caractéristiques

La langue catalane présente des traits (communs ou différentiels) qui la caractérisent au sein des langues romanes. Les caractéristiques présentées ci-dessous sont quelques-unes des importantes évolutions historiques du latin dans la consolidation du catalan.

Vocalisme

Trait commun avec le groupe gallo-roman :

  • Chute des voyelles atones finales à l'exception de -A (MURU-, FLORE- → mur [muɾ], flor [flɔ]/[flɔɾ] ; occitan mur [myɾ]/[myʁ], flor [flu] ; français mur [myʁ], fleur [flœʁ]) ; ce trait l'oppose au groupe ibéro-roman, qui conserve les voyelles finales à l'exception de -E (muro mais flor en castillan et en portugais) ou italo-roman qui les conserve toutes (muro, fiore en italien)[5]. Derrière certains groupes consonantiques, la syncope est compensée par l'ajout d'un e final épenthétique (amuï en français standard moderne) : TEMPLU > temple.

Trait commun avec l'occitan :

  • Importance des diphtongues et nombreux mots monosyllabiques ([aj] rai, [ej] rei, [aw] cau, [ew] beu, [ow] pou, etc.)

Trait commun avec le groupe ibéro-roman :

  • Conservation du u latin[23] (catalan oriental lluna [ˈʎunə], catalan occidental lluna [ˈʎuna] ; ce trait l'oppose au gallo-roman : occitan luna [ˈlynɔ], français lune [lyn]). Dans le catalan parlé au Capcir, le u prend en revanche la même prononciation que dans de nombreux parlers occitans [ˈʎønə].

Traits qui l'opposent partiellement à l'occitan :

  • Réduction de la diphtongue AU en o ouvert [ɔ] (CAULIS, PAUCU- → col, poc ; occitan : caul, pauc) et de AI en e fermé. Ces formes existent toutefois dans certaines variétés de gascon.
  • Existence de mots proparoxytons (accentués sur l'antépénultième syllabe), bien que peu nombreux (principalement des mots savants et certaines formes verbales) ; trait commun avec le castillan[24]. L'occitan niçard et l'aranais ont seuls maintenu d'anciens proparoxytons.

Trait caractéristique du sud de l'ensemble roman occidental (languedocien méridional et groupe ibéro-roman) :

  • Le groupe -ACT- devient -ET (LACTE-, FACTU- → *lleit, *feitllet, fet ; castillan : leche, hecho).

Trait commun avec le portugais :

  • Absence de diphtongue (maintien de la prononciation ouverte) des voyelles toniques Ĕ et Ŏ (voyelles brèves en latin) du latin vulgaire[5] : [ɛ] et [ɔ] respectivement (TERRA → terra [ˈtɛrə]/[ˈtɛra/ɛ] ; FOCU- → foc [ˈfɔk]). Ce trait l’oppose au castillan (qui diphtongue dans tous les cas) et au français (qui diphtongue dans le cas où la syllabe finale est ouverte). En occitan le phénomène est affecté de nombreuses variations dialectales.

Consonantisme

Trait commun à la plupart des langues romanes modernes :

  • Fricatisation de C et G devant E ou I : /k/ + [e], [i], [j]*[ts][s] ; CAELU- → cel [ˈsɛɫ] (occitan : cèl [ˈsɛɫ] ; castillan : cielo [ˈθjelo]/[ˈsjelo] ; français : ciel [ˈsjɛl] ; portugais : céu [ˈsɛw] ; italien cielo ['tʃɛlo] ; roumain cer ['tʃer]) ; /g/ + [e], [i], [j][dʒ][ʒ]/[dʒ] ; GELU- → gel [ˈʒɛɫ]/[ˈdʒɛɫ][dʒ][ʒ]/[dʒ] ; GELU- → gel [ˈʒɛɫ]/[ˈdʒɛɫ] (occitan : gèl [ˈdʒɛɫ]).

Trait commun avec le domaine roman occidental :

  • Voisement des occlusives sourdes intervocaliques[5],[25] : -P-, -T- et -C- > -b-, -d-, -g- (CAPRA, CATENA, SECURU- → cabra, cadena, segur ; castillan : cabra, cadena, seguro ; italien [roman oriental] : capra, catena, sicuro)

Traits communs avec le gallo-roman :

  • Maintien des groupes initiaux PL-, CL-, FL- (PLICARE, CLAVE-, FLAMMA- → plegar, clau, flama ; occitan identique ; français : « plier », « clef », « flamme »). Ce trait l'oppose au groupe ibéro-roman (castillan : llegar, llave, llama ; portugais : chegar, chave, chama)[N 2].
  • Liaison et voisement des consonnes sourdes finales lorsque le premier phonème du mot suivant est une voyelle ou une consonne sonore, par exemple (prononciation en valencien général) : els homes [eɫs] + [ˈɔmes][eɫˈzɔmes] ; peix bo [ˈpe(j)ʃ] + [ˈbɔ][ˈpe(j)ʒˈβɔ] ; blat bord [ˈblat] + [ˈboɾt][ˈbladˈboɾt].

Traits communs avec l'occitan :

  • Chute du -N intervocalique devenu final à la suite de l'apocope de la voyelle finale (PANE-, VINU- → pa, vi) ; trait absent du gascon et du provençal[26]. À la différence du languedocien toutefois, les pluriels conservent cette consonne (sauf en roussillonais) : pans, vins.
  • Dévoisement des consonnes sonores finales : verd [t], àrab [p].
  • Chute de r final (sauf en valencien), notamment dans les infinitifs. Ce trait est commun à l’ensemble du domaine occitan. Seul le valencien et le vivaro-alpin ont maintenu ce trait archaïque.
  • Chute de /z/ et /s/ intervocaliques prétoniques (RATIONEM, RECIPERE, COQUINAM, SPATIUM, SERVITIUM, VICINUS > raó, rebre, cuina, espai, servei[N 3], veí ; castillan razón, recibir, cocina, espacio, servicio, vecino ; occitan général rason, recebre, cosina, espaci, servici, vesin mais ce trait existe partiellement en provençal maritime, en niçard (coina et espai).

Traits spécifiques :

  • Le -D- intervocalique devenu final donne -u : PEDE →peu
  • En position finale, -CE, -CI →-u (CRUCE- →creu)
  • Vocalisation en -u [w] des terminaisons en -TIS des flexions verbales de deuxième personne du pluriel : MIRATIS → miratzmiraumirau/mireu.

Nombreuses palatalisations (que l'on retrouve de façon éparse dans les autres langues romanes) :

  • Palatalisation de L- initial (LUNA, LEGE → lluna, llei), trait commun avec l'astur-léonais[N 4].
  • Palatalisation de -is- [jʃ]/[ʃ] issu de -X-, SC- (COXA, PISCE- → cuixa, peix). On retrouve ce trait en gascon (où la palatale résultante est notée sh) et dans le parler de Foix (languedocien de transition vers le gascon).
  • /j/*[dʒ][ʒ]/[dʒ] ; IACTARE → gitar [ʒiˈta]/[dʒiˈta(ɾ)].
  • -ly-, -ll-, -c'l-, -t'l-ll [ʎ] ; MULIERE- → muller ; CABALLU- → cavall ; AURICULA → *oric'laorella ; UETULU- → *vet'luvell. On retrouve ce trait en occitan, hormis dans les cas où le groupe s'est retrouvé en position finale, où il a donné [l] (noté lh dans tous les cas : cavalh, vièlh, aurelha > [kaˈβal], [ˈbjɛl], [awˈɾeʎo]). Dans certains cas comme villavila, la géminée s'est simplifiée.
  • -nn-, -ni-, -gn-ny [ɲ] ; ANNU- → any, LIGNA → llenya (comme en castillan : año, leña, ainsi qu'en occitan dans le cas où le groupe est resté intérieur : lenha [ˈleɲo] mais an [ˈan]).

D'autres traits que l'on retrouve de façon éparse dans le domaine roman sont :

  • Réduction des groupes consonnantiques -MB-, -ND→ -m-, -n- (CAMBA, CUMBA, MANDARE, BINDA> cama, coma, manar, bena), comme en gascon et en languedocien méridional.
  • Présence de géminées[N 5] : setmana [mm], cotna [nn], bitllet [ʎʎ], guatla [ɫɫ], intel·ligent [ɫɫ]>[ɫ]. À l'exception de [ʎʎ], qui est particulier au catalan, on ne retrouve ces géminées que dans une partie de l’occitan et dans les variétés italiques.

Morphologie

Au niveau morphologique on peut relever :

  • Marque des pluriels masculins par le suffixe -os derrière consonne[5] (phénomène d'origine médiévale, à l'origine, le morphème était -es comme en occitan général).
  • Multiplicités des formes et de combinaisons de pronoms personnels[5].
  • Existence d'un pronom objet neutre ho[5] (comme en occitan).
  • Contraction de combinaisons « préposition + article » (comme en portugais, français, italien et en occitan) : a + el/els → al/als ; de + el/els → del/dels ; per + el/els → pel/pels[5]. Les formes contractées al/als, del/dels, pel/pels (per+el) sont identiques en languedocien et en catalan.
  • Existence, comme en italien, en occitan et en français, de pronoms personnels et adverbiaux hi et en[5].
  • Restes d'accord entre le participe-passé et l'auxiliaire dans les temps composés[5].
  • Existence d'un couple ésser/estar, analogue au castillan[5]. Les usages sont néanmoins très variables selon les dialectes.
  • Les substantifs catalans sont, à de rares exceptions près, issus de l'accusatif latin[5], comme dans les autres langues romanes occidentales. Le pluriel est par conséquent marqué par s. Il existe des cas de constructions de pluriels analogiques[5].
  • Les formes réduites des possessifs mon/ma/mos/mes, ton/ta/tos/tes et son/sa/sos/ses sont archaïques ou dialectales (valencien, notamment central, nord-occidental) et ont été supplantées par les formes avec article el meu, el teu, el seu, etc[5].
  • Maintien des formes des trois degrés de démonstratifs : aquest/est, aqueix/eix, aquell[5].
  • En Catalogne, le couple prépositionnel per (cause) / per a (but) est réduit à per, ce qui n’est pas sans poser de problème d'usage à l'écrit[5]. L'opposition est maintenue avec vitalité en valencien[27].

Morphologie verbale

Il existe trois groupes de verbes en catalan : -ar, -er/-re et -ir, les deux derniers présentant de grandes irrégularités. Les deux principaux groupes productifs sont le premier groupe (-ar) et les verbes du troisième groupe dits inchoatifs (terminaisons de troisième personne en -eix [ˈeʃ]/[ˈejʃ]). Le deuxième groupe rassemble moins de 100 verbes[5].

Sauf très localement, le seul auxiliaire employé dans l’actualité est haver. En catalan médiéval, on trouve néanmoins ésser dans les constructions pronominales et avec certains verbes intransitifs[5], comme en français et en occitan.

La construction d'ascendance médiévale « anar + infinitif », propre au catalan, a pratiquement supplanté les formes de passé-simple issues du parfait latin[5]. Le passé-simple est néanmoins maintenu en baléare et partiellement en valencien, notamment central.

Dans l’actualité, il existe d'importantes divergences dialectales dans la morphologie verbale de la langue, et cela n'est pas sans poser de problèmes de compatibilité notamment dans le cas du valencien[28].

Citons en exemple les terminaisons de la première personne du singulier au présent de l'indicatif :

  • Absence de terminaison (cant), forme ancienne propre du catalan, conservée en baléare et alguérois.
  • o (canto), prononcé [u] en central et [o] en nord-occidental, en Catalogne.
  • e > [e] (cante) en valencien.
  • i (canti) en roussillonnais.

En valencien, ce sont les formes du subjonctif imparfait en -ra qui se sont imposées, sous doute sous l'influence du castillan, contre les formes en -és, semble-t-il plus étymologiques.

Syntaxe

Le catalan se caractérise, comme le castillan bien que de façon moins prononcée, par la grande liberté de l'ordre syntaxique et pratique facilement l'inversion du sujet[5]. L'usage de la préposition a devant les compléments personnels, comme en castillan, n'est pas normatif mais est présent localement et dans des documents anciens[5].

L'adjectif qualificatif est généralement placé après le substantif mais peut néanmoins être devant avec une valeur stylistique[5].

Lexique

Une caractéristique importante du catalan au niveau lexical, qui le différencie nettement du groupe ibéro-roman, est un fond lexical ancien gallo-roman, qui le rapproche fondamentalement de l'occitan. Pour de nombreux termes de la vie courante, le catalan retient des formes latines modernes, là où le castillan et le portugais utilisent des formes plus archaïques[5].

On remarque que lorsque le catalan partage un étymon avec les langues ibériques, on retrouve en général le même en occitan[5].

Le lexique catalan inclut de nombreux arabismes, issus des contacts séculaires entre la Catalogne et Al Andalus, particulièrement dans les parlers occidentaux et notamment en valencien[5]. Bon nombre d’arabismes et mozarabismes ont été transmis par l'intermédiaire de l’aragonais.

De nombreux termes adaptés du latin ou du grec ancien ont été introduits dans la littérature catalane par Raymond Lulle (1232-1315)[5].

Les deux blocs dialectaux du catalan, basés sur le traitement différencié des voyelles atones, présentent également un lexique spécifique[5]. Nombreux sont les cas où un terme généralisé en valencien différent du terme oriental se retrouve également dans les zones méridionales et occidentales du bloc occidental (en particulier dans la frange d'Aragon).

Le catalan insulaire présente de nombreux archaïsmes.

Le valencien, notamment sa variante centrale[29], mais également le parler de la Frange d'Aragon sont marqués par un important taux d'emprunts au castillan (hasta au lieu de fins, abuelo pour avi, etc.). Les variantes catalanes n'en sont néanmoins pas démunies[N 6], mais la politique de normalisation linguistique très volontariste de la Generalitat a permis de faire reculer certains hispanismes très anciens, notamment dans les grandes zones urbaines[30]. Bien souvent, la variante autochtone et l'emprunt persistent dans les usages comme synonymes.

Orthographe

Un des critères fondamentaux (mais pas absolu) de l’orthographe catalane moderne, proposée par l’Institut d’Estudis Catalans, essentiellement sur les recommandations de Pompeu Fabra, est le respect de l’étymologie (voir Fabra 1917 et Segarra 1985), à condition qu’elle soit en accord avec la prononciation majoritaire. Ceci explique l’existence de la double graphie  g/j  pour le son [ʒ] suivi d’un  e  : general, jerarquia ; ou le maintien des groupes consonantiques mpt et mpc : redemptor, redempció ; ou encore la distinction entre q et c pour le son [k] : quatre, evacuar ; le -d de àcid, òxid, solitud ; le -g de pròleg, antropòfag ; le -b de corb courbe », « corbeau »), de club ; etc.

Histoire

Chronologie

Carte chronologique montrant le développement et l'évolution des langues parlées dans la péninsule ibérique de l'an 1000 à nos jours.
Les Homilies d'Organyà (XIIe siècle), premières traces écrites du catalan.
Décret d'Interdiction Officielle de la Langue Catalane.

Alphabet

Le catalan utilise l'alphabet latin enrichi de digrammes, de signes diacritiques (accent aigu, accent grave, point médian dans le digramme l·l (appelé : ela geminada), cédille sous c, tréma) et de lettres diacritiques (u après g et q, i devant x et g). Il existe de nombreuses diphtongues, représentées par des paires de voyelles.

L'alphabet est le suivant :

a (à), b, c (ç), d, e (é, è), f, g (gu, ig), h, i (í, ï), j, k, l (ll, l·l), m, n (ny), o (ó, ò), p, q (qu), r (rr), s (ss), t (tg, tj, tx), u (ú, ü), v, w, x (ix), z

Les lettres entre parenthèses sont les variantes possibles (avec diacritiques, dans des digrammes…), qui ne comptent pas comme lettres indépendantes. On classe les voyelles portant un accent aigu après les simples et avant celles portant l'accent grave, puis le tréma.

Prononciation

Chaque mot renferme une voyelle tonique. Une syllabe contenant une voyelle accentuée graphiquement est tonique. Si le mot ne contient pas d'accent graphique, la syllabe tonique est celle contenant la dernière voyelle dans le cas des mots terminés par une consonne sauf s, et celle contenant l'avant-dernière voyelle dans les autres cas (mots terminés par une voyelle ou s).

Voici la prononciation générale du catalan centrée sur les principales différences par rapport au français (il existe néanmoins de nombreuses variantes dialectales pour la prononciation des voyelles atones) :

  • s dur, c devant e ou i, ou s sont prononcés chuintés, plus sifflants qu'en français, comme en castillan ou en occitan standards.
  • u prononcé comme ou en français. Exemples : vingut (venu) [biŋ'gut] ou [viŋ'gut], bufar (souffler) [bu'fa(ɾ)].
  • o est prononcé [o] ou [ɔ] lorsqu'il est tonique. Dans les autres cas, il est prononcé généralement [u] en dialecte oriental (comme u), sauf en majorquin où, comme en occidental, il est prononcé [o]. Il existe toutefois des exceptions. S'il porte l'accent aigu, il est tonique et prononcé [o] et s'il porte l'accent grave, il est tonique et prononcé [ɔ]
  • e est prononcé [e] ou [ɛ] lorsqu'il est tonique. S'il porte l'accent aigu il est tonique et prononcé [e] et s'il porte l'accent grave il est tonique et prononcé [ɛ]. Dans certains cas toutefois, è est prononcé [e] en dialecte occidental et [ə] (tonique) en baléare. S'il est atone, e il se prononce [e] en dialecte occidental et [ə] en oriental.
  • a est prononcé [a] en dialecte occidental. Il est prononcé [a] lorsqu'il est tonique et [ə] dans les autres cas en dialecte central. Dans une bonne partie du domaine nord-occidental, a atone final est prononcé [ɛ] lorsqu'il marque le féminin[33].
  • h : toujours muet, même après un c dans certains noms propres. Par exemple dans Bosch ['bɔsk].
  • l : sauf entre voyelles, généralement plus vélaire qu'en français, proche du « l sombre[Quoi ?] » anglais ou du l dur russe. Par exemple : central [sən'tɾaɫ]/[sen'tɾaɫ], altre ['aɫtɾə]/['aɫtɾe] (amuï en valencien dans ce dernier cas : ['atɾe]).
  • ll prononcé comme une consonne spirante latérale palatale voisée ʎ ; ce phonème tend dans certains dialectes à disparaître au profit de j (voir yodisation)
  • tll : l palatal doublé : batlle (maire) ['baʎʎə].
  • l·l (l géminé) : double l, souvent simplifié en [l] dans le langage parlé. Exemples : col·lega (collègue) [kul'lɛɣə], intel·ligent [intəlli'ʒen].
  • m et n n'entraînent pas de nasalisation de la voyelle située devant et sont toujours prononcés (sauf exceptions), à la différence du français : món (monde) [mon], rampa (rampe) ['rampə].
  • ny (n palatal) : comme le gn français, le nh portugais ou occitan ou le ñ castillan : juny (juin) [ʒuɲ], Catalunya (Catalogne) [kətə'luɲə], Perpinyà (Perpignan) [pərpi'ɲa].
  • r : battu entre deux voyelles, ou précédé d'une consonne et suivi d'une voyelle (ɾ). Exemples : pera (poire) ['pɛɾə] crema ['kɾemə]. Le r est roulé dans les autres cas –entre deux voyelles, on utilise le digramme rr– (r). Exemples : ruïna [ru'inə], Perpinyà [pərpi'ɲa], torre (tour) ['torə]. Cette prononciation rejoint celle du castillan et celle traditionnelle de l'occitan. En position finale, il est le plus souvent ammuï (sauf en valencien).
  • b, d et g sont dévoisés et prononcés [p], [t], [k] en position finale.
  • ig : se prononce tch en fin de mot dans la plupart des dialectes. Exemples : puig (montagne) [putʃ], mig (demi) [mitʃ], sauf exception : càstig (châtiment) ['kastik].
  • x : se prononce souvent [ʃ] (comme ch français), parfois [tʃ] (surtout à l'initiale) : caixa (caisse) ['kaʃə] (oriental). Il est prononcé [ks] dans certains cas : fixar [fi'ksa].
  • ai, au, ei, eu, oi, ou sont des diphtongues en catalan, ne pas confondre avec les « fausses diphtongues » du français : peu (pied) [pɛw], rei (roi) [rej], taula (table) ['tawlə], bou (bœuf) [bɔw].

La prononciation reste indicative, on observe de nombreuses variations dans le traitement des voyelles atones.

Dialectologie

Les dialectes du catalan.

La dialectologie de la langue catalane est l'étude des propriétés dialectales du catalan.

En raison de l'existence d'un continuum linguistique et de larges zones de transition, hormis dans le cas des situations insulaires, la division de la langue en dialectes selon des frontières précises est malaisée. Aucun dialecte identifié n'est totalement uniforme et chacun peut être divisé en différents sous-dialectes. De même, dans les zones de dialecte constitutif on trouve des dialectes de transition vers les langues voisines, comme le bénasquais, vers l'aragonais, ou le capcinois (ca), vers l'occitan.

Selon les propositions faites par Manuel Milà i Fontanals 1861, le domaine linguistique du catalan est traditionnellement articulé en deux grands blocs verticaux, le bloc oriental et le bloc occidental, division basée sur un traitement différencié du vocalisme atone[34],[35].

Certains dialectes ont disparu, comme le minorquin de Bordj El Kiffan (en Algérie), ou le catalan de la bourgeoisie et des classes supérieures des principales villes de Sardaigne, de Sicile, ou de Naples, dont il reste certaines traces dans leurs parlers respectifs, sarde, sicilien et napolitain. De la même manière on trouve des influences du valencien de Murcie (ca), également éteint, dans l'actuel parler murcien.

Un cas remarquable de dialecte du catalan est le catalan salat, résultat de l’interférence entre dialectes non frontaliers en raison de l'émigration, à l'époque moderne, de Majorquins au sud du domaine valencien.

Les phonèmes pertinents en catalan connaissent d'importantes variations dialectales. Une caractéristique générale est, comme dans la plupart des langues romanes et à la différence du castillan, la distinction [o]/[ɔ] et [e]/[ɛ] en position tonique[5].

Une importante caractéristique dialectale de la langue catalane est l'instabilité du vocalisme atone. Dans le bloc oriental, notamment en catalan central et roussillonnais, ce phénomène s'est manifesté de façon extrême par la réduction de [a]/[e] et [o]/[u] en [ə]/[u]. Ailleurs, on observe de nombreux phénomènes de simplification harmonisation vocalique :

  • [a] final atone devient [ɛ] autour de Lérida et Fraga[33].
  • Diverses harmonisations en valencien méridional.

Au niveau vocalique, le catalan se caractérise également, comme le portugais et à la différence du français et surtout du castillan, par l'absence de diphtongaison de e et o brefs latins toniques[5].

/v/ labiodental se maintient en valencien (sauf en apitxat), en baléare, et ponctuellement autour de la Conca de Barberà et de la Ribera d'Ebre. Ailleurs, le bêtacisme, commun au castillan, s'est imposé[36].

Le résultat de ĭ et ē toniques latins est également intéressant[37],[38] :

  • [e] en occidental (hors zones de transition vers le central)
  • [ɛ] en central
  • [ə] en baléare (sauf l'ouest d'Ibiza et l'est de Minorque[39])
  • [e] fermé en roussillonnais.

Statut et diffusion

Langues maternelles en Catalogne (2008).

Interdit en public sous Franco (discours, documents, livres, théâtre…[40]), il souffrit d'une sévère censure dans la diffusion de ses écrits, en particulier dans la première phase du régime franquiste (environ jusqu'en 1960). Depuis la nouvelle constitution espagnole de 1978, cette langue est redevenue officielle en Catalogne, aux Îles Baléares et dans la Communauté valencienne (sous la dénomination de valencien) à égalité avec le castillan (et l'aranais, variété de gascon, au Val d'Aran). On trouve en Catalogne une abondante littérature rédigée en catalan, issue d'auteurs catalanophones ou de traductions. De même, la signalisation routière est en catalan, seulement doublée en castillan sur les axes autoroutiers.

Dans les universités catalanes, la grande majorité des cours sont donnés en catalan. La plupart des thèses sont également soutenues en catalan. D'autres sont soutenues en castillan et une part non négligeable en anglais, toujours selon la base du volontariat du candidat.

Malgré son statut officiel, le catalan est toutefois peu utilisé dans le système de justice local, 8% seulement des jugements rendus en Catalogne étant rédigés dans cette langue[41].

Bien qu'il soit reconnu comme langue régionale par le Conseil Général des Pyrénées-Orientales[42] depuis 2007, le catalan n'est pas reconnu officiellement en France, où la seule langue officielle est le français, en vertu de l'article 2 de la Constitution française modifié par la loi constitutionnelle du , qui proclame : La langue de la République est le français.

TV3 (1983), La télévision est diffusée en catalan.

La télévision (CCRTV) est diffusée en catalan sur TV3 depuis 1981 ainsi que sur d'autres canaux publics : en analogique sur Canal33 (ca), chaîne culturelle et sportive, et K3/300 chaîne infantile et séries, mais sur la TDT (TNT), K3 (ca) et 300 (ca) sont séparées et s'y rajoute une chaîne d'information continue 3/24, une chaîne pour enfants et adolescents Canal Super3 (ca), une chaîne interactive ainsi qu’Esport 3 chaîne de sports. À Valence, il existe aussi Canal 9, Punt 2, et en Andorre, Andorra TV. S'y rajoutent des chaînes privées comme Flaix TV (ca), Pirineus TV, Barcelona TV (ca), 8tv (ca), Urbe TV, Canal Català (ca), 25 tv (ca) ou encore Localia (ca). De très nombreuses radios sont émises en catalan : publiques catalanes (Catalunya Ràdio, Catalunya Música, Catalunya Informació, iCat FM) ou espagnole (Ràdio 4), ou privées (RAC 1, RAC 105 (ca)), Flaix FM, Flaixbac, etc.). Tous ces programmes sont disponibles en Roussillon et Cerdagne où s'y rajoute une chaîne de radio Ràdio Arrels de Perpignan qui émet depuis 1981 (plus ancienne radio française à émettre exclusivement dans une langue autre que le français). Presse en catalan: La Vanguardia, El Periódico de Catalunya, Avui, El Punt, Ara et Diari de Girona.

Niveau de connaissance de la langue catalane

(% de la population âgée de 15 ans et plus).
Territoire Parler Comprendre Lire Écrire
Catalogne 84,7 97,4 90,5 62,3
Communauté valencienne 57,5 78,1 54,9 32,5
Îles Baléares 74,6 93,1 79,6 46,9
Pyrénées-Orientales 37,1 65,3 31,4 10,6
Andorre 78,9 96,0 89,7 61,1
Franja de Ponant 88,8 98,5 72,9 30,3
Alguer 67,6 89,9 50,9 28,4

Usage social

(% de la population âgée de 15 ans et plus).
Territoire Chez soi Dans la rue
Catalogne 45 51
Communauté valencienne 37 32
Îles Baléares 44 41
Pyrénées-Orientales 1 1
Andorre 38 51
Franja de Ponant 70 61
Alguer 8 4

Langue maternelle

[43],[44],[45],[46]
Territoire Personnes Pourcentage
Catalogne 2 813 000 38,5 %
Communauté valencienne 1 047 000 21,1 %
Îles Baléares 392 000 36,1 %
Andorre 26 000 33,8 %
Franja de Ponant 33 000 70,2 %
Pyrénées-Orientales 35 000 8,5 %
Alguer 8 000 20 %
TOTAL 4 353 000 31,2 %

Usage international de la langue

Un magasin du grand bazar d'Istanbul affiche que l'on parle catalan dans cette boutique.

Une demande de reconnaissance du catalan comme langue officielle a été effectuée par le gouvernement espagnol en 2004 auprès de la Commission européenne[N 7].

Depuis , le catalan figure parmi les langues de diffusion des textes basiques de l'Union européenne et le droit d'en faire usage auprès de certaines administrations de l'Union est reconnu depuis 2006[47].

La Charte en faveur du catalan

Quelques mots français d'origine catalane

  • Abricot (albercoc), lui-même de l'arabe al-barkuk, entré par le Roussillon.
  • Aubergine (albergínia) lui-même emprunté à l'arabe (al-bâdindjân), qui l'avait pris au perse, lequel l'avait pris à l'Inde.
  • Bandoulière (bandolera), mot catalan.
  • Baraque (barraca), terme catalan transmis par l'intermédiaire de l'occitan.
  • Espadrille (espardenya), terme catalan transmis par l'intermédiaire de l'occitan.
  • Mousse (marine) (mosso), ou de l'occitan, lui-même emprunté au castillan mozo.
  • Sardane (sardana), de cerdana, danse cerdane, de la Cerdagne.

Comparaisons lexicales

Comparaisons lexicales de 24 mots et verbes. Les mots en gras sont des mots avec origine commune[49][50]
Français Catalan Occitan Sarde Italien Espagnol Portugais Roumain
cousincosícosinfradilicuginoprimoprimovăr
frèregermàfrairefradifratellohermanoirmãofrate
neveunebotnebotnebodinipotesobrinosobrinhonepot
étéestiuestiuberanuestateverano, estío[51]verão, estio[51]vară
soirvespreser, vèspreseruseratarde-noche[52]tarde, serão[52]seară
matinmatímatinmangianumattinamañanamanhã, matinadimineață
poêlepaellapadenapaellapadellasarténfrigideira, fritadeiratigaie
litllitlièch, lèitletulettocama, (lecho)cama, leitopat
oiseauocell, pardalaucèlpilloniuccelloave, pájaroave, pássaropasăre
chiengos, cagos, canhcanicaneperro, (can)cão, cachorrocâine
pruneprunaprunaprunaprugnaciruelaameixaprună
beurremantegaburreburru, butiruburromantequilla, mantecamanteigaunt
morceau, piècetrostròç, petaçarrogupezzopedazo, trozo[53]pedaço, bocadobucată
grisgrisgriscanugrigiogris, pardo[54]cinza, grisgri
chaudcalentcaudcallenticaldocalientequentecald
tropmassatròptroputroppodemasiadodemais, demasiadoprea
vouloirvolervolerbolli(ri)volerequererquerera voi
prendreprendrepren(dr)e, prendrepigaiprenderetomarapanhar, levara prinde, a lua
prierpregarpregarpregaipregarerezar/rogarorar, rezar,pregara se ruga
demanderdemanar/demandardemandardimandai, preguntaidomandarepedir, preguntarpedir, perguntara cere, a întreba
cherchercercar, buscarcercarcircaicercarebuscarprocurar, buscara cerceta, a căuta
arriverarribararribararribaiarrivarellegarchegara ajunge
parlerparlarparlarchistionnai, fueddaiparlarehablarfalara vorbi
mangermenjarmanjarpappaimangiarecomer (manyar en lunfardo; papear en argot)comer (papar en argot), manjara mânca
Verbes en catalan et espagnol avec des significations différentes[55]
Latin Catalan Espagnol
accostare« approcher »acostar« rapprocher »acostar« mettre au lit »
levare« soulever »llevar« enlever;
se réveiller »
llevar« prendre »
trahere« tirer, entraîner »traure« enlever »traer« apporter »
circare« faire le tour »cercar« rechercher »cercar« clôturer »
collocare« ranger »colgar« enterrer »colgar« pendre »
mulier« femme »muller« femme, épouse »mujer« femme (humain de sexe féminin + épouse) »

Nombres

  • 1: u / un (masc.) - una (fem.)
  • 2: dos (masc.) - dues (fem.)
  • 3: tres
  • 4: quatre
  • 5: cinc
  • 6: sis
  • 7: set
  • 8: vuit (huit en valencien)
  • 9: nou
  • 10: deu

Notes et références

Notes

  1. Les estimations du nombre de locuteurs varient entre 9,1 et 13,5 millions, chiffre donné par la Généralité de Catalogne.
  2. L'aragonais conserve également ces groupes initiaux : plegar, clau, flama.
  3. On trouve néanmoins la variante servici notamment en valencien.
  4. certains ont voulu voir dans ce trait commun la marque d'un ancien substrat ibère.
  5. Leur maintien ou réalisation reste néanmoins variable dans les divers dialectes.
  6. Par exemple l'hispanisme después après »), au lieu du després étymologique, se retrouve largement dans les modalités du catalan parlés en Espagne.
  7. Un argument fréquemment retenu en faveur de cette reconnaissance est le nombre de locuteurs : environ 10 millions de personnes pour le catalan en Europe, soit beaucoup plus que le danois, le maltais ou l'estonien et autant, par exemple, que le suédois.

Références

  1. (en) « Catalan language », sur ethnologue.com (consulté le ).
  2. (en) « Catalan language », sur Encyclopædia Britannica (consulté le ).
  3. Ferrando Francés et Amorós 2011, p. 43
  4. Sanchis Guarner 2009, p. 254
  5. (ca) Entrée « català » de la Gran Enciclopèdia Catalana
  6. Ferrando Francés et Amorós 2011, p. 61-63
  7. Gramàtica del català contemporani, Joan Solà, Maria-Rosa Lloret, Joan Mascaró, Manuel Pérez de Saldanya (dir.), Editorial Empúries, 2002.
  8. (ca) Xavier Lamuela, Estandardització i establiment de les llengües, Barcelone, Edicions 62, 1994.
  9. Pierre Bec (1995) La langue occitane, coll. Que sais-je?, Paris, Presses universitaires de France [1re ed. 1963]
  10. (en) Normalization and Encoding of Occitan, Multext-Cataloc, sur le site de l'Université de Provence Aix-Marseille I.
  11. (ca) Lluís Fornés, L'occitanòfila valenciana - Euphemia Llorente.
  12. http://rene.merle.charles.antonin.over-blog.com/article-catalan-occitan-la-il-lusio-occitana-83216485.html
  13. Manifest, maig del 1934
  14. (ca) Palestra, Centenari de la Renaixença catalana, 1833-1933, Barcelone, (ASIN B005I7OWB8)
  15. Lluís Fornés, La Valéncia (sic) occitana, Valence, Ajuntament de València, 1995.
  16. Flor 2010, p. 89, 489
  17. (ca) http://www.idiomavalencia.com/docs/var/catalaoccita.htm (site militant blavériste, écrit en graphie non normalisée)
  18. http://www.oc-valencia.org/1.html (écrit en graphie non normalisée)
  19. Flor 2010, p. 531
  20. Flor 2010, p. 527, 598
  21. Veny 2008, p. 35
  22. Bec 1973, p. 28
  23. L’aragonais fait exception dans le roman occidental en maintenant les consonnes sourdes latines
  24. Bec 1973, p. 44.
  25. (ca) Joan Solà, Lingüística i normativa, Barcelone, Editorial Empúries, , 141 p. (ISBN 84-7596-244-0), p. 127-138
  26. Veny 2002, p. 90-95
  27. (ca) Francesc Llopis i Rodrigo, El lèxic del valencià central : Un estudi de disponibilitat lèxica, Valence, Universitat de València, , 740 p. (ISBN 978-84-370-7225-8)
  28. Veny 2002, p. 36.
  29. (es) Evolución de la enseñanza
  30. (ca) Manifest, maig del 1934[PDF].
  31. Veny 2008, p. 40
  32. Veny 2002, p. 17-19.
  33. Sanchis Guarner 2009, p. 163
  34. Veny 2008, p. 51
  35. Sanchis Guarner 2009, p. 63
  36. Veny 2008, p. 21-22
  37. (ca) Lluís-Anton Baulenas, Manual de llengua catalana, Barcelona, GEA Edicions, , p. 59
  38. (ca) Toni Soler, Història de Catalunya, éd. Columna, , 246 p. (ISBN 84-8300-642-1), p. 232, discours Franco 1939 : « Tened por segurro, catalanes, que vuestro lenguaje, en el uso privado y familiar, no será perseguido. »
  39. Raphaëlle Rérolle (Barcelone, envoyée spéciale), « En Catalogne, les écoles négligent l’enseignement du castillan », Le Monde.fr, (ISSN 1950-6244, lire en ligne, consulté le )
  40. « Charte en faveur du Catalan », Conseil Général des Pyrénées-Orientales
  41. Red Cruscat del Instituto de Estudios Catalanes
  42. « Tv3 - Telediario: La salud del catalán - YouTube », sur youtube.com
  43. « Institut d'Estadística de Catalunya », sur idescat.cat
  44. « www.noticies.cat », sur noticies.cat
  45. Ferrando Francés et Amorós 2011, p. 480
  46. http://www.cg66.fr/culture/patrimoine_catalanite/catalanite/charte.html
  47. Jud 1925.
  48. Colón 1993, p. 33–35.
  49. Le portugais et l'espagnol ont estiagem et estiaje, respectivement, pour « sècheresse », « saison sèche » ou « bas niveaux d'eau ».
  50. Le portugais et l'espagnol ont véspera et víspera, respectivement, pour « veille ».
  51. L'espagnol a aussi le mot trozo, et c'est en fait un emprunt du catalan tros. Colón 1993, p. 39. Le portugais a troço, mais à part le fait d'être aussi un emprunt, il a un sens très différent : « truc », « machin », « gadget ».
  52. L'espagnol moderne a aussi gris, mais c'est un emprunt moderne à l'occitan. Le mot original était pardo, qui signifie « rougeâtre », « orangeâtre » ou « ocre »(es) Rosa Gallego et Juan Carlos Sanz, Diccionario Akal del color, Akal, , 1042 p. (ISBN 978-84-460-1083-8, lire en ligne)
  53. Moll 1958, p. 47.

Voir aussi

Bibliographie

  • (ca) Gramàtica normativa valenciana, Valence, Acadèmia Valenciana de la Llengua, (réimpr. 2), 1re éd., 408 p. (ISBN 978-84-482-4422-4)
  • Pierre Bec, La langue occitane, Paris, PUF, coll. « Que sais-je ? », , 3e éd. (1re éd. 1963), 127 p., p. 28
  • (ca) Joan Coromines, Max Cahner, Josep Gulsoy, Diccionari etimològic i complementari de la llengua catalana, Curial Edicions Catalanes, Barcelone, 1980-1991
  • (es) Germà Colón, El español y el catalán, juntos y en contraste, Editorial Ariel, Barcelone, 1989, p. 36-37
  • Pompeu Fabra, Grammaire catalane, Les Belles Lettres, Paris, 1946 (réimpr. 1984), 2e  éd. (1re  éd. 1941), 132 p. (ISBN 2-251-37400-0)
  • (ca) Antoni Ferrando Francés et Miquel Nicolàs Amorós, Història de la llengua catalana, Barcelone, Editorial UOC, , 2e éd., 552 p. (ISBN 978-84-9788-380-1, lire en ligne)
  • (ca) Vicent Flor, L'anticatalanisme al País Valencià : Identitat i reproducció social del discurs del "Blaverisme", Valence, Universitat de València, , 672 p. (ISBN 978-84-370-7648-5, lire en ligne)
  • (ca) Manuel Sanchis Guarner (préf. Antoni Ferrando), La llengua dels valencians, Valence, Tres i Quatre, , 24e éd. (1re éd. 1933), 394 p. (ISBN 978-84-7502-082-2)
  • (ca) Torres i Pla (dir.), Enrico Chessa, Joaquim Sorolla et Joan-Albert Villaverde, Llengua i societat als territoris de parla catalana a l'inici del segle XXI : L'Alguer, Andorra, Catalunya, Catalunya Nord, la Franja, Illes Balears i Comunitat Valenciana, Barcelone, Generalitat de Catalunya, coll. « Estudis, núm 12 », , 1re éd., 226 p. (ISBN 978-84-393-7515-9)
  • (ca) Joan Veny, Els parlars catalans : Síntesi de dialectologia, Palma de Majorque, editorial Moll, , 13e éd. (1re éd. 1982), 173 p. (ISBN 84-273-1038-2)
  • (ca) Joan Veny, Petit atles lingüístic del domini català, Barcelone, Institut d'Estudis Catalans, , 244 p. (ISBN 978-84-7283-942-7)

Articles connexes

Liens externes

Ressources linguistiques

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