Consonne occlusive
Une consonne occlusive, momentanée, ou, plus concisément, une occlusive, en phonétique articulatoire, est une consonne dont le mode d'articulation fait intervenir un blocage complet de l'écoulement de l'air au niveau de la bouche, du pharynx ou de la glotte, suivi d'un relâchement soudain de ce blocage[1].
Dans le cas de consonnes orales, l'écoulement de l'air est complètement arrêté (phase d'occlusion) et provoque donc une différence de pression entre l'amont et l'aval du lieu d'articulation. C'est essentiellement lors du relâchement du blocage (phase de désocclusion) que le son est produit. Dans le cas de consonnes nasales, l'air continue en revanche de s'écouler par la cavité nasale, et le son est produit tout au long du blocage.
Types de désocclusion
Il existe des occlusives sans phase de désocclusion (ou « sans relâchement ») : on parle souvent d'« implosives », bien que ce terme renvoie aussi à un autre concept (les consonnes injectives). L'API les note par le symbole de l'occlusive suivi de [ ̚]. La réalisation implosive d'une occlusive est normale devant une autre occlusive et n'est pas un phonème différent mais un simple allophone. Donc, apte peut être transcrit [ap̚t]. Certaines langues, comme le cantonais, le malais et le vietnamien, utilisent cependant des implosives en fin de syllabe.
Les désocclusions sont possibles aussi pour la nasale et la latérale.
Occlusives du français
Le français contient les occlusives suivantes :
Liste des occlusives pulmoniques de l'API
- Apicales
- Bilabiales : les deux lèvres prennent fermement contact l'une contre l'autre.
- Labio-dentales : la lèvre supérieure prend contact avec les dents de la mâchoire inférieure et inversement.
- Labiale-vélaires : les deux lèvres prennent contact l’une contre l’autre et le dos de la langue prend contact avec le palais.
- Dentales, alvéolaires, post-alvéolaires : la langue prend contact avec la partie postérieure des dents de la mâchoire supérieure et/ou le bourrelet formé par les alvéoles.
- Rétroflexes : la langue est retournée et sa pointe ou sa face intérieure prend appui sur un point de la partie antérieure du palais.
- Dorsales
- Palatales : la pointe de la langue est dirigée vers le bas et s'appuie contre la face interne des dents inférieures, alors que le dos de la langue prend contact avec le palais « dur ».
- Labio-vélaires : le dos de la langue prend contact avec le palais et les lèvres sont arrondies.
- Vélaires : alors que la pointe de la langue est appuyée contre la face interne des dents du bas, le dos de celle-ci prend contact avec le palais « mou », appelé aussi voile du palais (velum).
- Uvulaires : pendant que la pointe de la langue est appuyée vers la face interne des dents du bas, le dos de celle-ci, relevé loin vers l'arrière, prend contact avec le palais mou au niveau de la luette.
- Autres
- Pharyngales
- Épiglottales
- [ʡ] (orale non voisée)
- Glottales : elle est produite soit par l'ouverture soudaine de la glotte sous la poussée de l'air interne, soit par la fermeture brutale du passage de l'air au niveau de la glotte.
- [ʔ] (orale non voisée)
Occlusives non pulmoniques
- Clics (flux vélaire) ;
- éjectives et injectives (flux glottal).
Remarque sur la terminologie
Les consonnes occlusives orales sont parfois nommées plosives; ce terme est plus utilisé couramment en anglais[2].
Notes et références
- Derivery, Nicole., La phonétique du français, Paris, Seuil, , 62 p. (ISBN 2-02-029876-7 et 9782020298766, OCLC 37891478, lire en ligne)
- « Prononciation du français », FLORAL-PFC, (lire en ligne, consulté le )