Bernard Cazeneuve
Bernard Cazeneuve, né le à Senlis (Oise), est un homme d'État français. Membre du Parti socialiste, il est Premier ministre du au .
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Bernard Cazeneuve | ||
Bernard Cazeneuve en 2018. | ||
Fonctions | ||
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Premier ministre français | ||
– (5 mois et 9 jours) |
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Président | François Hollande | |
Gouvernement | Cazeneuve | |
Législature | XIVe (Cinquième République) | |
Coalition | Majorité présidentielle PS - PRG - PÉ |
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Prédécesseur | Manuel Valls | |
Successeur | Édouard Philippe | |
Ministre de l'Intérieur | ||
– (2 ans, 8 mois et 4 jours) |
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Président | François Hollande | |
Premier ministre | Manuel Valls | |
Gouvernement | Valls I et II | |
Prédécesseur | Manuel Valls | |
Successeur | Bruno Le Roux | |
Ministre délégué au Budget | ||
– (1 an et 12 jours) |
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Président | François Hollande | |
Premier ministre | Jean-Marc Ayrault | |
Ministre | Pierre Moscovici | |
Gouvernement | Ayrault II | |
Prédécesseur | Jérôme Cahuzac | |
Successeur | Christian Eckert (secrétaire d'État) | |
Ministre délégué aux Affaires européennes | ||
– (10 mois et 3 jours) |
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Président | François Hollande | |
Premier ministre | Jean-Marc Ayrault | |
Ministre | Laurent Fabius | |
Gouvernement | Ayrault I et II | |
Prédécesseur | Jean Leonetti | |
Successeur | Thierry Repentin | |
Député français | ||
– (4 jours) |
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Circonscription | 4e de la Manche | |
Législature | XIVe (Cinquième République) | |
Groupe politique | NI | |
Prédécesseur | Geneviève Gosselin-Fleury | |
Successeur | Sonia Krimi | |
– (1 mois et 1 jour) |
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Élection | 10 juin 2012 | |
Circonscription | 4e de la Manche | |
Législature | XIVe (Cinquième République) | |
Groupe politique | SRC | |
Prédécesseur | Claude Gatignol | |
Successeur | Geneviève Gosselin-Fleury | |
– (4 ans, 11 mois et 27 jours) |
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Élection | 17 juin 2007 | |
Circonscription | 5e de la Manche | |
Législature | XIIIe (Cinquième République) | |
Groupe politique | SRC | |
Prédécesseur | Jean Lemière | |
Successeur | André Rouxel | |
– (5 ans et 6 jours) |
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Élection | 1er juin 1997 | |
Circonscription | 5e de la Manche | |
Législature | XIe (Cinquième République) | |
Groupe politique | SOC | |
Prédécesseur | Yves Bonnet | |
Successeur | Jean Lemière | |
Premier vice-président du conseil régional de Basse-Normandie | ||
– (3 ans et 3 mois) |
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Élection | 28 mars 2004 | |
Président | Philippe Duron | |
Successeur | Laurent Beauvais | |
Maire de Cherbourg-Octeville | ||
– (11 ans, 2 mois et 29 jours) |
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Élection | ||
Réélection | ||
Prédécesseur | Jean-Pierre Godefroy | |
Successeur | Jean-Michel Houllegatte | |
Maire d'Octeville | ||
– (4 ans, 8 mois et 18 jours) |
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Élection | ||
Prédécesseur | André Poirier | |
Successeur | Fusion avec Cherbourg | |
Conseiller général de la Manche | ||
– (3 ans, 10 mois et 1 jour) |
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Élection | 27 mars 1994 | |
Circonscription | Canton de Cherbourg-Octeville-Sud-Ouest | |
Président | Pierre Aguiton | |
Prédécesseur | Georges Jourdam | |
Successeur | Michel Lerenard | |
Biographie | ||
Nom de naissance | Bernard Guy Georges Cazeneuve | |
Date de naissance | ||
Lieu de naissance | Senlis (France) | |
Nationalité | Français | |
Parti politique | PRG (1985-1987) PS (depuis 1987) |
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Diplômé de | IEP de Bordeaux | |
Profession | Juriste Avocat |
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Maires de Cherbourg-Octeville Premiers ministres français |
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Il est député de la Manche entre 1997 et 2017, maire d'Octeville de 1995 à 2000 puis de Cherbourg-Octeville de 2001 à 2012, et président de la communauté urbaine de Cherbourg de 2008 à 2012.
En 2012, il est nommé ministre délégué aux Affaires européennes dans le gouvernement Ayrault. L'année suivante, il devient ministre délégué au Budget, à la suite de la démission de Jérôme Cahuzac. Ministre de l'Intérieur dans les gouvernements Valls I et II (2014-2016), il est confronté à une vague inédite de terrorisme islamiste.
À la fin de l'année 2016, il remplace Manuel Valls, démissionnaire pour se présenter à la primaire socialiste, comme Premier ministre. Il prend ses fonctions dans un contexte de campagne pour l'élection présidentielle de 2017 et doit notamment faire face à un mouvement social en Guyane. Il démissionne à la suite de l'élection, remportée par Emmanuel Macron, et rejoint comme associé le cabinet d'avocat August Debouzy. Avec cinq mois passés à Matignon, il est le chef de gouvernement le plus éphémère de la Ve République.
Éléments personnels
Origines et famille
Bernard Guy Georges Cazeneuve est le fils de pieds-noirs d'Algérie, Gérard Cazeneuve, instituteur dans le quartier de Châteauneuf, dans la commune d’El Biar, près d’Alger, puis à Senlis (Oise), et Danièle Varailhon[1], « marxistes et de gauche[2] ». Son père était responsable du Parti socialiste dans l'Oise.
Bernard Cazeneuve se marie le 12 août 1995 à Véronique Beau, directrice d’une maison d’édition pour enfants, avec laquelle il a deux enfants : Nathan et Mona[1]. Après une séparation qui a duré trois ans et un divorce, au début du quinquennat de François Hollande, ils se remarient le 12 août 2015[3],[4],[5],[6].
Carrière avant la politique
Il entame une carrière de juriste à la Banque populaire, avant d'intégrer les cabinets ministériels. Il devient ainsi conseiller technique au cabinet de Thierry de Beaucé, secrétaire d'État chargé des Relations culturelles internationales en 1991, puis chef de cabinet d'Alain Vivien, secrétaire d'État chargé des Affaires étrangères, en 1992, et de Charles Josselin, secrétaire d'État à la Mer, en 1993[7]. À cette date, il est nommé secrétaire général du Conseil supérieur de la navigation de plaisance et des sports nautiques[8].
Parcours politique
Débuts
Lors de ses études à l'Institut d'études politiques de Bordeaux, Bernard Cazeneuve dirige la fédération du mouvement des Jeunes radicaux de gauche de Gironde, créé en 1983. Il est membre du bureau national du Mouvement des radicaux de gauche (MRG) de 1985 à 1987[9]. Par la suite, il adhère au Parti socialiste.
Implantation dans la Manche (1994-2012)
Homme d'appareil, proche du courant fabiusien, il est « parachuté » en 1994 dans le canton de Cherbourg-Sud-Ouest pour mettre fin aux divisions socialistes locales, qui avaient fait perdre la mairie du chef-lieu en 1989. Élu conseiller général, il reprend la mairie d'Octeville à la droite l'année suivante et devient député de la cinquième circonscription de la Manche en .
Il mène campagne pour le « Grand Cherbourg », qui doit conduire à la fusion des six communes de l'agglomération cherbourgeoise. Le référendum local aboutit à la réunion de Cherbourg et Octeville. En 2001, un an après la création de la nouvelle commune, il en devient le maire, devançant la liste RPR conduite par Jean Lemière. Son ascension est interrompue par la perte de son mandat de député au profit de ce dernier aux élections législatives de 2002.
Élu juge titulaire à la Haute Cour de justice et à la Cour de justice de la République pour la durée de son premier mandat de parlementaire, il poursuit en parallèle une carrière juridique, étant inscrit à partir de 2003 au barreau de Cherbourg-Octeville. Au milieu des années 2000[10], il rejoint, en qualité d’avocat non associé, l'équipe « public, réglementaire et concurrence » du cabinet parisien de droit des affaires August Debouzy[11],[12].
En 2004, François Hollande doit le convaincre de prendre la tête de la liste manchoise de l'élection régionale en Basse-Normandie après la défection de Jean-Pierre Godefroy. Mais, fervent partisan de l'énergie nucléaire, dans un département où sont implantés la centrale nucléaire de Flamanville, l'usine de retraitement de la Hague et l'arsenal de Cherbourg, ses prises de position, notamment en faveur de l'implantation de l'EPR dans le Cotentin, confirment le divorce des socialistes avec les Verts, qui s'unissent aux Radicaux de gauche pour le premier tour[13]. Élu conseiller régional, il est, sous la présidence de Philippe Duron, premier vice-président du conseil régional. Il défend le « non » au référendum sur le traité constitutionnel européen en 2005.
Il se présente aux élections législatives de 2007, à l’issue desquelles il retrouve son siège de député face au sortant UMP de la 5e circonscription de la Manche, Jean Lemière, ayant obtenu 59 % des suffrages exprimés[14]. Il démissionne alors de son mandat régional.
Face à une droite divisée, il conduit en 2008 une liste d'union de la gauche qui l’emporte au premier tour des élections municipales à Cherbourg-Octeville, ce qui lui permet d’être réélu maire par le nouveau conseil municipal[15]. Dans la foulée, il prend la présidence de la communauté urbaine de Cherbourg en avril suivant. Il poursuit son souhait d'accentuer le caractère maritime de Cherbourg-Octeville, à travers l'organisation de festivités nautiques (courses internationales de voile), et d'engager la revitalisation de la ville unifiée par une opération de rénovation urbaine autour des quartiers des Bassins et des Provinces, alliant projets commerciaux, culturels et urbains (aménagement urbain et rénovation de l'habitat social)[16].
N'ayant soutenu aucun candidat lors de la primaire citoyenne de 2011, il est désigné comme l'un des quatre porte-parole de François Hollande, candidat socialiste à l’élection présidentielle de 2012. Il prend dès lors de l'ampleur dans les médias[17], et s'occupe des questions industrielles et du dossier nucléaire[18], jouant un rôle important dans la poursuite, sans remise en cause, du chantier EPR à Flamanville et du retraitement des déchets nucléaires à l'usine de la Hague[19],[17].
Ministre délégué aux Affaires européennes (2012-2013)
Évoqué parmi les ministrables, notamment pour le portefeuille de la Défense, il est nommé le 16 mai 2012 ministre délégué aux Affaires européennes, auprès de Laurent Fabius. Il est largement réélu député avec 55,39 % au premier tour dans la quatrième circonscription de la Manche lors des élections législatives de 2012, avec sa première adjointe à la mairie de Cherbourg-Octeville, Geneviève Gosselin-Fleury, comme suppléante. Celle-ci le remplace à l'Assemblée nationale à compter du . Il abandonne le 23 juin la tête de la mairie de Cherbourg-Octeville à Jean-Michel Houllegatte et la présidence de la communauté urbaine de Cherbourg au maire de Tourlaville, André Rouxel.
Il a pour tâche de défendre en 2012 le pacte budgétaire européen[20] face aux objections des parlementaires socialistes qu'il reçoit chacun jusqu'à l'adoption à l'Assemblée nationale[17],[21].
Ministre délégué au Budget (2013-2014)
Le 19 mars 2013, à la suite de la démission de Jérôme Cahuzac, accusé de fraude fiscale, il est nommé ministre délégué au Budget et est remplacé aux Affaires européennes par le ministre délégué à la Formation professionnelle et à l'Apprentissage, Thierry Repentin[22],[23].
Il affirme vouloir poursuivre la politique de réduction des déficits publics pour économiser cinq milliards d'euros sur le budget de l'État en 2014[24]. En octobre 2013, il intervient personnellement pour enterrer un amendement étendant le champ de la taxe sur les transactions financières aux opérations de trading à haute fréquence, un des engagements de campagne du candidat François Hollande[25]. Il propose aussi l'amendement relevant la TVA applicable aux activités équestres de 7 à 20 %. Surnommée l'« équitaxe », cette mesure entraîne de vives réactions des professionnels et des amateurs du monde du cheval en France[26].
Ministre de l'Intérieur (2014-2016)
Le 2 avril 2014, il est nommé ministre de l'Intérieur au sein du gouvernement Valls I.
Lors du vote au Sénat du projet de loi contre le terrorisme, le ministre de l'Intérieur a introduit un amendement permettant à l'autorité administrative d'exiger des moteurs de recherche (Google, etc.) qu'ils déréférencent des sites, sans intervention du juge. Le projet de loi prévoyait initialement uniquement la possibilité de demander aux fournisseurs d'accès à Internet le blocage de ces sites. Le Point critique cet amendement qui limite un fondement de la démocratie rappelant que « les libertés fondamentales doivent être limitées par la justice, pas par l'exécutif »[27]. Mediapart estime que l'« apologie du terrorisme » est une notion « floue et malléable »[28],[29].
À partir de janvier 2015, il est confronté à une série d’attentats islamistes.
En juillet 2015, il propose une réforme sur le droit des étrangers qui est adoptée en janvier 2016. En août 2016, il précise les conditions d'accueil des migrants en omettant toute référence aux notions d'immigration régulière ou d'immigration illégale[30].
Il est chargé de mettre en place l’état d’urgence décrété par le chef du gouvernement le et prolongé de trois mois au-delà des 12 jours légaux définis par la loi de 1955, soit jusqu’au . Ces mesures prises dans le cadre de la lutte contre le terrorisme sont condamnées par les experts de l'ONU qui jugent que celles-ci imposent des « restrictions excessives et disproportionnées sur les libertés fondamentales »[31]. Le , le tribunal administratif de Melun prononce une première condamnation de l’État pour assignation à résidence infondée, estimant que « le ministre de l’intérieur a entaché l’arrêté […] d’illégalité fautive engageant la responsabilité de l’État »[32]. En juin 2016, il annonce la prolongation de l'autorisation pour les policiers à être armés en permanence, y compris hors service et sur la base du volontariat[33].
À la suite de l'attentat du 14 juillet 2016 à Nice, qui cause la mort de 86 personnes, le ministre de l'Intérieur et sa gestion sont critiqués par des médias, l'opposition et par une policière niçoise[34],[35],[36]. Quelques jours après l'attentat, Libération publie une enquête dans laquelle des journalistes affirment que « contrairement à ce qu’a affirmé le ministère de l’Intérieur, l’entrée du périmètre piéton de la promenade des Anglais n’était pas protégée par la police nationale le 14 juillet au soir[37]. » Après que le ministre dément toute faille dans le dispositif de protection, le journal réitère ses critiques, dénonçant « les arrangements avec la réalité, l’absence de transparence et donc de responsabilité des services de l’État[38] ». Le dispositif de sécurité mis en place par le ministère de l'Intérieur est également jugé insuffisant par Christian Estrosi, président de la région PACA[39]. En décembre 2016, Mediapart affirme que le conducteur du camion a pu à onze reprises, le 13 juillet 2016, circuler sur la promenade des Anglais sans être inquiété par la police municipale qui l'avait pourtant filmé à chaque fois[40],[41].
Alors que le bilan des attentats islamistes en France entre janvier 2015 et juillet 2016 atteint 250 morts, l'opposition fustige les mauvais résultats des mesures mises en place, qu'elle estime insuffisantes pour empêcher d'autres actes de terrorisme. Bernard Cazeneuve dénonce de son côté l'instrumentalisation du terrorisme à des fins politiciennes[42].
Premier ministre (2016-2017)
Le , Bernard Cazeneuve est nommé Premier ministre par François Hollande. Il succède à Manuel Valls, à la suite de la démission de ce dernier qui se présente à la primaire citoyenne de 2017. Son séjour à l'hôtel Matignon est le plus court de la Cinquième République, la formation du gouvernement suivant étant prévue pour après l'investiture du successeur de François Hollande[43]. De ce fait, il bat le record du plus bref passage à Matignon (il s’agissait avant lui d’Édith Cresson). Il est l'une des six personnalités à avoir participé à l'ensemble des gouvernements durant la présidence de François Hollande[44].
En mars 2017, lors du mouvement social en Guyane, il propose de signer un pacte d'avenir pour le département de la Guyane. Il envoie une délégation de ministres dans le département dont la ministre des Outre-mer Ericka Bareigts. Après le refus du Premier ministre d'établir un plan d'urgence de 2,5 milliards d'euros début avril, un accord est finalement signé le 21 avril et le gouvernement Cazeneuve finit par débloquer un milliard d'euros pour financer plusieurs projets.
Le gouvernement démissionne au soir du et expédie les affaires courantes, en attendant la nomination d'un nouveau gouvernement après la prise de fonction du nouveau président de la République, Emmanuel Macron[45],[46],[47]. La passation de pouvoir avec son successeur Édouard Philippe intervient le [48].
Il est le Premier ministre ayant eu le plus recours aux ordonnances en rapportant le nombre d’ordonnances au temps passé à Matignon[49].
Après Matignon (depuis 2017)
Un mois après son départ de Matignon, il retrouve automatiquement son mandat de député à l’Assemblée nationale, comme les autres députés nommés au gouvernement. Il conserve son mandat quatre jours, jusqu’à la fin de la XIVe législature, alors que l’Assemblée ne se réunit plus. Lors des élections législatives, ne se représentant pas, il fait campagne pour les candidats du PS[50],[51].
Bernard Cazeneuve annonce en qu'il reprend sa carrière d'avocat en réintégrant le cabinet d'avocats d'affaires August Debouzy à Paris, où il exerce au sein du département « contentieux, arbitrage, pénal des affaires »[52]. Ce cabinet compte parmi ses clients ArcelorMittal, Volkswagen, Microsoft, Orange, Dassault Systèmes, la SNCF et Nike[53]. Selon le journaliste Vincent Jauvert, « jamais, au cours de la Ve République, un Premier ministre n'avait rejoint aussi vite le privé » ; en l'occurrence, « immédiatement après avoir quitté ses fonctions », les négociations d'embauche ayant débuté avant son départ de Matignon[54]. Il obtient pour cela l'aval de la Haute Autorité pour la transparence de la vie publique (HATVP), qui émet cependant des réserves limitant son champ d'action jusqu'au 15 mai 2020 : il lui est ainsi interdit, entre autres, de « réaliser des prestations, de quelque nature que ce soit, pour l'ensemble des administrations d'État sur lesquelles il avait autorité en tant que Premier ministre », soit « quasiment toutes » selon Vincent Jauvert[54]. Ce dernier souligne par ailleurs que peu avant de quitter Matignon et une semaine après avoir demandé l'autorisation de rejoindre August Debouzy, Bernard Cazeneuve « a cosigné un décret d'application de la loi Sapin 2 sur les lobbies, qui concerne notamment les avocats d'affaires », qui s'est avéré « beaucoup moins rigoureux que les députés socialistes ne l'espéraient » et a fait l'objet de vives critiques de la HATVP pour ses « exigences extrêmement réduites » ; Gilles August, créateur d'August Debouzy, est par ailleurs l'un des fondateurs de l'Association des avocats lobbyistes, et indique sur sa fiche LinkedIn que son cabinet propose des services en matière de lobbying[54]. Bernard Cazeneuve assure ne pas avoir pris part à la rédaction de ce décret qu'il a signé, et assure n'avoir jamais pratiqué de lobbying au sein d'August Debouzy auprès d'une administration ; le cabinet affirme par ailleurs avoir cessé ses activités de lobbying[54].
Bernard Cazeneuve est depuis fin 2018 président du Club des juristes[55], think tank réunissant une quarantaine de personnalités du monde des affaires et du droit[56].
Il est régulièrement présenté à partir de 2018 comme le seul recours possible pour le PS en vue de l’élection présidentielle de 2022[57]. Ils indiquent en que François Hollande a renoncé à se présenter pour le soutenir[58]. En septembre de la même année, il annonce son retour à la vie politique et présente un plan pour l'avenir du PS lors des journées parlementaires du parti, organisées à Avignon[59],[60]. Il est notamment soutenu par le Parti radical de gauche[61]. Lors de la Fête de la rose à Frangy-en-Bresse de septembre 2020, Bernard Cazeneuve annonce qu'il ne sera pas candidat à l'élection présidentielle de 2022 : « La gauche a besoin d’ambition, elle n’a pas besoin d’ambitieux supplémentaires ». Il explique sa volonté de soutenir un candidat socialiste[62].
En 2018, Bernard Cazeneuve assure un cours aux étudiants en master de la spécialité sécurité et défense de l'école d'affaires publiques de Sciences Po Paris[63]. En 2019, il devient président du conseil d'administration de l’Institut d'études politiques de Bordeaux, où il a été étudiant[64]. Il parraine la promotion 2020-2021 de l'École de formation professionnelle des barreaux de la cour d'appel de Paris. Le , à l’occasion de la rentrée solennelle de la promotion, il prononce un discours au Palais des Congrès de Paris devant les 1 881 nouveaux élèves-avocats[réf. nécessaire].
En novembre 2020, il est reconduit à la présidence du conseil d'administration de l'Institut d'études politiques de Bordeaux. Cependant, sa réélection ne se fait pas sans heurts : plusieurs élus étudiants et enseignants s'opposent à la candidature de l'ancien Premier ministre, auquel ils reprochent ses propos sur l'islamo-gauchisme à l'université et les controverses entourant les morts de Rémi Fraisse et d'Adama Traoré au cours d'interventions policières lorsqu'il était encore ministre de l'Intérieur[65].
Détail des mandats et fonctions
Au gouvernement
À l’Assemblée nationale
- – : député de la cinquième circonscription de la Manche
- – : député de la cinquième circonscription de la Manche
- – : député de la quatrième circonscription de la Manche
- – : député de la quatrième circonscription de la Manche
Au niveau local
- – : conseiller général de la Manche, élu dans le canton de Cherbourg-Sud-Ouest
- – : maire d'Octeville
- – : deuxième adjoint au maire de Cherbourg-Octeville, chargé des affaires portuaires et de l'ancien territoire d'Octeville
- – : maire de Cherbourg-Octeville
- – : premier vice-président du conseil régional de Basse-Normandie, chargé du développement économique, de la politique maritime et du tourisme
- – : premier vice-président de la communauté urbaine de Cherbourg
- – : président de la communauté urbaine de Cherbourg
- – : conseiller municipal de Cherbourg-Octeville
Autres
- – : juge titulaire de la Cour de justice de la République et de la Haute Cour de justice
- Président du Club des juristes [66],[67], un cercle de réflexion réunissant une quarantaine de juristes et hommes d'affaires[68].
Distinctions
Décorations
- Commandeur de la Légion d'honneur (décret du du président Emmanuel Macron[69])
- Croix de grand commandeur de l'ordre du Mérite ( par le président Joachim Gauck, remise le 27 janvier par le ministre Thomas de Maizière[70])
- Grand officier de l'ordre du Mérite de la République italienne[71].
Prix
- Prix Diálogo 2016 (amitié franco-espagnole)[72].
Ouvrages
- Bernard Cazeneuve (préf. Erik Orsenna), Première manche : Chronique politique et littéraire, Cherbourg, Isoète, , 126 p. (ISBN 978-2-905385-49-9).
- Bernard Cazeneuve, La Politique retrouvée, Cherbourg, Isoète, , 118 p. (ISBN 978-2-905385-57-4).
- Bernard Cazeneuve, La Responsabilité du fait des produits en France et en Europe, Paris, Dunod, coll. « Fonctions de l'entreprise », , 213 p. (ISBN 978-2-10-048354-9).
- Bernard Cazeneuve, Karachi : L'enquête impossible, Paris, Calmann-Lévy, coll. « Documents, Actualités, Société », , 240 p. (ISBN 978-2-7021-4219-6).
- Bernard Cazeneuve, Chaque jour compte, 150 jours à Matignon, Stock, 2017.
- Bernard Cazeneuve, À l'épreuve de la violence : Beauvau 2014-2015, Stock, 2019.
Notes et références
- Jacques Lafitte et Stephen Taylor, Qui est qui en France, Lafitte, , p. 495.
- Manuel Gomez, « C’est le fils d’un instituteur rapatrié d’Algérie en 1962 », sur notrejournal.info, .
- Émilie Cabot, « Véronique Cazeneuve, la discrète femme du Premier ministre », sur parismatch.com,
- Jean-Louis Beaucarnot, Le dico des politiques, Archipel, , p. 34.
- Selon Bernard Cazeneuve lui-même, le jour aurait été choisi « le même jour que la première fois, pour ne pas avoir à fêter deux anniversaires de mariage », cf. Catherine Nay, « Ce que Cazeneuve n'a pas écrit dans son livre », Le Journal du dimanche, no 3694, , p. 10.
- Marcelo Wesfreid, « Bernard Cazeneuve s'est remarié cet été », sur lexpress.fr, .
- « Arrêté du 18 mars 1993 portant cessation de fonctions au cabinet du secrétaire d’État », Journal officiel no 69 du 23 mars 1993 page 4504
- « Arrêté du 18 mars 1993 portant nomination au Conseil supérieur de la navigation de plaisance et des sports nautiques », Journal officiel no 69 du 23 mars 1993 page 4505.
- L'Exécutif en France, Compagnie européenne d'Editions et Publications périodiques, , p. 173.
- Entre 2006 et 2008 selon la biographie sur le site du ministère des Affaires étrangères, entre 2005 et 2007 selon l'intéressé (source : Ariane Chemin, « Gilles August et associés, un cabinet très politique », Le Monde, 21 décembre 2012).
- Vincent Nouzille, La République du copinage, éd. Fayard, 2011
- Le JDD, « La nouvelle vie de Bernard Cazeneuve », sur lejdd.fr (consulté le )
- Pierre-Yves Lautrou, « Une campagne pas si tranquille », L'Express, 23 février 2004
- « Résultats des élections législatives 2007 », sur interieur.gouv.fr, (consulté le ).
- « Résultats des élections municipales 2008 : Cherbourg-Octeville (50100 - Manche) », sur lexpress.fr, (consulté le ).
- « Cherbourg : les réseaux d'influence - Bernard Cazeneuve », Les Echos, 14 mai 2008
- « Bernard Cazeneuve, un ex-"noniste" au budget », Le Monde.fr, 19 mars 2013.
- Renaud Czarnes, « Cazeneuve, éminence grise dans la lumière », Les Echos, 30 mars 2012.
- « Bernard Cazeneuve porte-parole de François Hollande », lamanchelibre.fr, 16 novembre 2011.
- Europe: les contradictions du ministre Bernard Cazeneuve, L'Humanité 30 septembre 2012
- Solenn de Royer, « Bernard Cazeneuve, ministre sous pression », Le Figaro, 1er octobre 2012.
- « Communiqué de la Présidence de la République ».
- RTL, « Jérôme Cahuzac, ministre du Budget, a démissionné », sur rtl.fr, (consulté le ).
- Jean-Baptiste Garat, « Bernard Cazeneuve au défi de trouver les économies », lefigaro.fr, 19 mars 2013.
- Taxe tobin: de "l'ennemi de la finance" au refus de taxer la spéculation, itinéraire d'un reniement, Grégory Raymond, Le à HuffPost, 22 octobre 2013
- Gérard Bon, « Les professionnels de l'équitation défilent contre la TVA à 20% », sur tempsreel.nouvelobs.com, (consulté le ).
- La petite combine de Cazeneuve pour censurer Google, Le Point, 28 octobre 2014
- « Censurer la Toile au nom du danger terroriste », mediapart.fr, 29 octobre 2014.
- « La police dira à Google les sites qu'il doit censurer ! », numerama.com, 16 octobre 2014.
- La circulaire passée sous silence qui supprime la notion d'immigration illégale, Alexis Théas, lefigaro.fr, 12/08/2016
- État d'urgence en France: des "restrictions excessives" selon l'ONU, 7sur7.be, 19 janvier 16
- « Halim Abdelmalek, symbole des assignations à résidence infondées, obtient la condamnation de l’État », Le Monde, (lire en ligne, consulté le )
- lefigaro.fr, « Le port d'arme hors service pour les policiers restera autorisé après l'état d'urgence », sur Le Figaro (consulté le ).
- Samuel Laurent, Pierre Breteau, Marie Boscher, « Sécurité à Nice : les questions en suspens après l’attentat du 14 juillet », sur Le Monde, (consulté le ).
- Klhoé Dominguez, « Sécurité à Nice : Bernard Cazeneuve sous pression », sur Paris Match, (consulté le ).
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- Grégoire Biseau, Sylvain Mouillard, Willy Le Devin, Ismaël Halissat, « Sécurité à Nice. 370 mètres de questions », sur Libération, (consulté le ).
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- Caroline Politi, « Attentat de Nice: 5 questions sur le bras de fer entre Bernard Cazeneuve et Sandra Bertin », sur 20 minutes, (consulté le ).
- Ellen Salvi et Matthieu Suc, « Attentat de Nice: le terroriste a pu procéder à onze repérages », sur Mediapart, (consulté le ).
- Charlotte Cieslinski, « 11 repérages effectués avant l'attentat de Nice : "la vidéosurveillance est un échec" », sur L'Obs, .
- État d'urgence : «250 morts en 18 mois», fustige Fillon qui cherche un responsable, leparisien.fr, 20 juillet 2016
- « Bernard Cazeneuve nommé premier ministre », Le Monde, .
- Cédric Pietralunga, « François Hollande procède à un remaniement a minima », sur lemonde.fr, (consulté le ).
- BFMTV, « Le gouvernement Cazeneuve a officiellement démissionné », sur BFM TV (consulté le ).
- « Le gouvernement Cazeneuve a officiellement démissionné », sur L'Opinion (consulté le )
- « Qui pilote le gouvernement d’ici à la passation de pouvoir avec Macron ? », sur leparisien.fr, .
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Voir aussi
Articles connexes
Liens externes
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