Police nationale (France)

En France, la Police nationale est une police d'État. Elle est rattachée au ministère de l'Intérieur. Les policiers titulaires et stagiaires qui la composent sont des fonctionnaires de l'État.

Pour les autres articles nationaux ou selon les autres juridictions, voir Police nationale.

Police nationale

Logo de la Police nationale.

Devise : « "Pro patria vigilant" ou "Pour la patrie, ils veillent"[1] »

Situation
Région France
Création 14 août 1941
Type corps constitué
Siège 11, rue des Saussaies,
75008 Paris
Coordonnées 48° 52′ 17″ N, 2° 19′ 04″ E
Langue français
Budget 11,1 milliards d’euros (2020)[2]
Organisation
Membres Interpol, Europol
Effectifs 149 058 (2020)
Ministre Gérald Darmanin
Directeur général Frédéric Veaux
(depuis le )
Préfet de police de Paris Didier Lallement
(depuis le )
Préfet de police des Bouches-du-Rhône Frédérique Camilleri
(depuis le )
Organisations affiliées Ministère de l’Intérieur

Site web www.police-nationale.interieur.gouv.fr
Géolocalisation sur la carte : Paris
Géolocalisation sur la carte : Île-de-France
Géolocalisation sur la carte : France

Elle naît le , sous le régime de Vichy, par un décret signé par Pétain, texte d'application de la loi du 23 avril 1941[3],[4] portant création de la Police nationale.

Ses missions annoncées sont la défense des institutions et des intérêts nationaux et le maintien de l'ordre public. Elle agit en coopération avec d'autres forces de police française, notamment les polices municipales, ainsi qu'avec la Gendarmerie nationale.

Ses fonctionnaires sont répartis en trois corps et son effectif est aussi composé de personnels de la police technique et scientifique ainsi que de personnels administratifs. La Police nationale est dirigée par un directeur général de la Police nationale assisté d'un DGPN adjoint et la totalité du territoire français est placé sous sa juridiction. Le numéro d'appel d'urgence de la Police nationale est le 17, numéro partagé avec la Gendarmerie nationale. Les appels au 17 "Police-secours" sont ainsi traités par l'une ou l'autre force de l'ordre en fonction de la localisation de l'appelant.

Missions et fondement

La déclaration des droits de l'homme et du citoyen de 1789 affirme par son deuxième article que la sûreté fait partie des droits inaliénables et imprescriptibles de l'homme et par son douzième que la garantie des droits de l'homme et du citoyen nécessite une force publique instituée pour l'avantage de tous et non pour l'utilité particulière de ceux auxquels elle est confiée[5]. Il est donc obligatoire pour la République française de se doter d'une force publique instituée[6].

Une définition des missions de la Police nationale est donnée par le Code de déontologie de la Police nationale et de la Gendarmerie nationale[7] : « La Police nationale et la Gendarmerie nationale ont pour mission d'assurer la défense des institutions et des intérêts nationaux, le maintien de la paix et de l'ordre public, la protection des personnes et des biens. »

Du grec politeía, signifiant « art de gouverner la cité »[8], la Police applique la loi pénale votée par le Parlement et les règlements qui précisent la loi ; elle est placée sous l'autorité des pouvoirs publics en place.

La Police remplit trois missions prioritaires et fondamentales : la protection des personnes et des biens ; la police judiciaire ; le renseignement et l'information[9]. Son activité se répartit selon cinq axes : assurer la sécurité des personnes, des biens et des institutions, maîtriser les flux migratoires et lutter contre l’immigration illégale, lutter contre la criminalité organisée, la grande délinquance et la drogue, protéger le pays contre la menace extérieure et le terrorisme et maintenir l'ordre public[10].

La force publique française comprend la Police nationale (créée en 1941 par la fusion des polices municipales de l'époque), la Gendarmerie nationale (créée en 1791 à partir de l'ancienne maréchaussée[11]) et les polices municipales actuelles[12].

Différences entre Police nationale et Gendarmerie nationale

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Il y a des différences de statut entre la Police nationale et la Gendarmerie. On peut noter, le statut : les policiers nationaux sont des fonctionnaires (civils) à la différence des gendarmes qui sont considérés sous statut militaire[13]. Les militaires en général après 1 an de service ont la possibilité de joindre la gendarmerie[13].

Leur zone géographique d'exercice est sensiblement différente : si les deux forces ont compétence sur l'ensemble du territoire, la Police nationale exerce essentiellement dans les grandes villes et leur périphérie quand la Gendarmerie nationale officie quant à elle en zone rurale et périurbaine[14].

Par cette répartition géographique du territoire, près de 46 % des faits liés à la délinquance et à la criminalité du pays sont ainsi constatés et gérés par la Police nationale, 14% par la préfecture de Police de Paris (en ZPN : zone police nationale, hors contravention routière) contre 40 % par la Gendarmerie (en ZGN : zone gendarmerie nationale).

Le gendarme est, en tant que militaire, soumis à une obligation permanente de disponibilité, d'où l'obligation de vivre en caserne, contrairement au policier, qui se loge librement[15]. Les uniformes, les équipements et les grades des deux institutions leur sont propres.

À noter que les compétences judiciaires des policiers et des gendarmes, comme leur assermentation, leur permettent de constater toute infraction, tout délit et crime, dans les domaines les plus variés : rural, environnemental, en matière d'urbanisme, de constructions, arrêtés préfectoraux et municipaux pour tout secteur d'activité, fiscal, comptable, douanier…

Finalement la majorité des missions des deux forces est similaire. Ces dernières s'adaptent évidemment aux problématiques rencontrées qui peuvent largement différer en fonction de leur lieu d'exercice respectif (urbain, péri-urbain ou rural).

Historique

La Police nationale est créée par l'acte dit loi du portant organisation générale des services de police en France, publié au Journal officiel de l'État français du [16]. La loi étatise les polices municipales des communes de 10 000 habitants[17]. Antérieurement, seules quelques communes avaient vu leur police étatisée[18] : Lyon et six communes de son agglomération[N 1] en [N 2], cinq communes[N 3] en [N 4], Marseille en , Toulon et La Seyne en [N 5], Nice en [N 6], Strasbourg, Metz et Mulhouse en [N 7], Alger en [N 8], dix-neuf communes de Seine-et-Marne[N 9] et 161 communes de Seine-et-Oise[N 10] en [N 11], Oran, Constantine, Bône et quatre autres communes d'Algérie française[N 12] en [N 13], et Toulouse en [N 14].

La Police nationale est depuis 2006 dotée d'un Service historique de la Police nationale[37]. Il anime les activités de recherches historiques internes à l’institution et organise la conservation du patrimoine de la Police nationale[38].

Devise et saint patron

Le décret no 2002-313 du 26 février 2002 fixe l’attribution d’un drapeau au « ministère de l'Intérieur - Police nationale »[39]. Sa devise : « Pro patria vigilant » : « Ils veillent pour la Patrie ».

Dans son expression latine, cette maxime qui se rattache à la longue histoire de la Police française, symbolise la mission de ses agents.

« Ils veillent » : verbe qui rappelle tout d’abord la mission première de saint Martin, choisi comme patron des policiers de France le 26 avril 1993[40]. Le 22 mars 1993, la Conférence des évêques de France approuvait la proposition qui lui était faite de choisir Martin de Tours, comme saint patron des policiers (cette décision était entérinée le 26 avril de la même année par le ministre de l’Intérieur Charles Pasqua).

Origine et étymologie

Le mot politeía (πολιτεία) est dérivé d'un autre mot grec : polis (πόλις) , signifiant la « cité »[41]. Au Moyen Âge, il garde le seul sens « d'administration », et au XVIIe siècle « administration veillant au respect des lois pour la sécurité publique »[41].

L'appellation « Police nationale » fut donnée à une administration pour la première fois sous le régime de Vichy par la loi du 23 avril 1941[42]. Cette loi place les polices municipales sous l'autorité des préfets au lieu des maires (sauf pour la police parisienne déjà sous autorité de l'État depuis Colbert et Gabriel Nicolas de La Reynie). Les structures de la police sont alors chamboulées et ses diverses missions clairement identifiées : police judiciaire, renseignements généraux (RG) et sécurité publique. Le territoire est divisé sur trois échelles : la région est associée au préfet de région, le district (un département) au préfet, la circonscription au commissaire.

Cette organisation sera conservée par les IVe et Ve Républiques.

Cette administration est remplacée en 1944 par la Sûreté nationale et, finalement, la loi du 10 juillet 1966 crée l'actuelle Police nationale incluant la préfecture de police de Paris (créée par la loi du 10 juillet 1964)[43].

Du milieu du XXe siècle à 1984, la Police nationale a participé à l'aide médicale urgente avec sa composante police-secours, tâche maintenant dévolue aux sapeurs-pompiers. Toutefois, les CRS participent toujours aux secours en montagne[44] et participent à la surveillance des plages en tant que maîtres-nageurs sauveteurs, bien que le nombre de fonctionnaires chargés de cette fonction ait diminué[45].

XIIIe siècle

En 1254, Louis IX (Saint Louis) transforme le guet royal[46] en police (ou milice bourgeoise) ; le guet est alors dirigé par le chevalier du guet[N 15], qui est assisté de vingt sergents à cheval et de vingt-six à pied. Ce corps de sécurité est chargé d’assurer la sécurité à Paris, pendant la nuit. Ses membres sont des citoyens « de corvée ». Sa devise est Vigilat ut quiescant[N 16],[47],[48].

XIVe siècle

En 1306 Philippe le Bel crée les commissaires examinateurs au Châtelet, ceux-ci sont également magistrats, ils portent la longue robe, symbole du plein pouvoir judiciaire, ils sont chargés de lutter contre la criminalité dans Paris[48].

XVIe siècle

En 1526, le lieutenant criminel de robe courte (la robe courte est symbole du pouvoir judiciaire limité, ne s'appliquant qu'à sa mission) est créé pour lutter contre les mendiants, vagabonds et autres marginaux. Il est assisté par des commissaires examinateurs[48]. En 1559, le roi Henri II multiplie par huit les effectifs du corps de guet royal, qui sont maintenant 208 hommes et 32 officiers. En 1563, le Guet royal n'appartient plus aux nobles, et quatre lieutenants sont nommés pour assister le chevalier du guet[47].

XVIIe siècle

En 1667, Nicolas de La Reynie est nommé lieutenant général de police par édit royal (de mars 1667 à janvier 1697), les hommes du guet royal sont rémunérés[47].

XVIIIe siècle

En 1733, le chevalier du guet décède, pour cette même raison, son office est provisoirement supprimé. Il sera rétabli en 1765 après la fusion du guet dans une nouvelle unité à caractère militaire : la garde de Paris. Pendant la Révolution, la garde de Paris est absorbée par la Garde nationale. Celle-ci est forte de 2 154 fantassins et 180 cavaliers[47]. En 1789, la commune de Paris procède à l'élection d'une municipalité qui crée elle-même, le 25 juillet, un comité provisoire de police[48]. Le 14 juillet, tous les maires sont nommés Lieutenant général de Police[48]. Le Directoire crée le ministère de la Police générale[48]. En 1791 des officiers de la paix (commissaires en uniformes) sont créés dans tous les quartiers de Paris, ils étaient porteurs dans leur fonction d'un petit bâton blanc sur lequel étaient gravés les mots « Force à la Loi » et dont la pomme s'ornait du dessin d'un œil ouvert, symbole de la vigilance, et la Gendarmerie nationale est créée[48],[47]. En 1796 des commissaires de police sont instaurés dans toutes les villes de plus de 5 000 habitants[48]. En 1799, et ce jusqu'à 1815, la Police impériale de Napoléon est garante de la sécurité civile. Son principal objectif est d'étouffer toute velléité de rébellion contre le pouvoir central, et fait construire une préfecture de police à Paris. Un commissaire de police est nommé par le gouvernement dans toutes les villes de plus de 5 000 habitants, deux dans celles de 10 000, et un de plus par chaque tranche de 10 000 habitants, jusqu'à 100 000 où là, un commissaire général est nommé. Tous sont sous les ordres d'un préfet (trois seulement se succèdent sous le Consulat et l'Empire) ou sous-préfet. Dans les petites villes et dans les campagnes, la sécurité est assurée par la Gendarmerie nationale ou les Gardes champêtres. Ce système sera ensuite appliqué dans tous les pays conquis par l'Empire[48],[47]. La loi du 28 pluviôse an VIII organise également la création de la préfecture de police de paris, héritière de la lieutenance de police, son préfet aura pour principale charge d’empêcher une éventuelle rébellion[48].

XIXe siècle

À gauche, un gardien de la paix publique, à droite, des marins vers 1914/1915.

Par l'article 16 de la loi du 28 pluviôse an VIII  17 février 1800  éditée par un préfet de police de Paris, une garde municipale se substitue le 14 octobre 1802 à la Garde nationale[47]. En 1815, lors de la Restauration monarchique, les structures policières sont placées sous l'autorité des municipalités[48]. Le Ministère de la Police générale est alors, en 1818, réduit au rang d'une simple direction du ministère de l'Intérieur[48]. Malgré tout, Paris conserve sa préfecture de police, le préfet est néanmoins placé sous l'autorité directe du roi[48]. En 1829, le corps des sergents de ville est créé, ils sont la première force de police patrouillant en uniforme au monde, et leur création répond à une hausse de la criminalité due à une situation économique et sociale désastreuse. Il y a 3 sergents de ville par arrondissement, ils sont placés sous les ordres d'un officier de la paix, et assistent les autres forces de police dans la capitale. Leur uniforme se compose d'une redingote en drap bleu roi, aux boutons aux armes de la Ville, d'un pantalon et d'un gilet bleu, ainsi qu'un chapeau muni d'une cocarde blanche, ils utilisent une canne noire à pomme blanche aux armes de la Ville et, pour les rondes de nuit, un ceinturon noir avec un sabre[48],[47],[49]. Après la chute de Louis-Philippe en 1848, le corps des sergents de ville est dissous en raison de leur action contre les journaux d'opposition[48]. Le corps des sergents de ville est rétabli en 1848 par une ordonnance de Louis-Napoléon Bonaparte[48]. Cette même année, les gardiens de Paris sont créés[47]. En 1870, les sergents de ville changent de nom ; ils deviennent des gardiens de la Paix publique, leur uniforme est modifié. Sous la Troisième République, les pouvoirs de police sont répartis entre les maires et les préfets selon le nombre d'habitants (pour moins de 5 000 habitants, le maire est la police. Il peut recruter des gardes champêtres, et pour les affaires graves, doit recourir à la Gendarmerie nationale. Entre 5 000 et 40 000 habitants, un commissaire de police, sous les ordres du maire mais nommé et géré par la direction de la sûreté générale du ministère de l'Intérieur, dirige la police municipale. Pour plus de 40 000 habitants, la police municipale est organisée par décret du président de la République[48].). À partir de 1882, et jusqu'à 1910, la police scientifique et technique se développe, un premier criminel est confondu grâce à ce procédé en 1902[50],[48].

Les brigades du Tigre

Le 30 décembre 1907 Clemenceau (dit « le premier flic de France ») crée 12 brigades régionales de police mobile (future police judiciaire) dites « brigades du Tigre » (« le Tigre » était le surnom de Clemenceau), à l’initiative de Célestin Hennion, directeur de la Sûreté générale[51].

Collaboration policière sous le régime de Vichy
Camion « Police - FFI », exposé lors du 60e anniversaire de la Libération de Paris.

Sous le régime de Vichy, la Police ne prête plus serment à la République, mais au régime de Pétain[52]. Elle procède à des arrestations arbitraires de Juifs, de communistes et de résistants supposés[53]. Sous l'occupation allemande, la Police dispose d'une certaine autonomie, à condition de rendre des comptes aux autorités allemandes[54] : on peut donc dire que la Police sert les autorités allemandes. Lors de la Libération de Paris, la Police, les FFI, les autres brigades de résistants français et étrangers coopèrent[54].

Depuis la fin de la Seconde Guerre mondiale

À la Libération, la direction générale de la sûreté nationale est rétablie[48]. En 1966, la Police nationale, qui rassemble du personnel de la sûreté nationale et de la préfecture de police de Paris est créée[48]. Les CRS voient le jour des cendres des GMR, les Groupes mobiles de réserve. Les secteurs en Zone Police nationale (ZPN, auparavant ZPE) sont plus nombreux : depuis 1941, les commissariats de Sécurité publique (ex Polices urbaines) se développent dans les villes de plus de 10 000 habitants et les secteurs ZPN existants s'agrandissent dans leurs alentours et ce, jusque dans les années 1980. Un effet inverse se manifeste pour les petites ZPN depuis les années 2000 en augmentant cependant les superficies des grandes. En effet, depuis 2001, sauf au cas par cas, le seuil de 20 000 habitants est la base pour transformer une Zone Gendarmerie nationale (ZGN) en ZPN, avec, là aussi, dans une bien moindre mesure, quelques cas particuliers. Les premières femmes policières apparaissent en 1966[48] en civil dans le judiciaire puis en uniforme en 1979 en sécurité publique.

Véhicule avec ancienne sérigraphie noir et blanc, exposé au salon de l'Automobile 2012.

Organisation de la Police nationale

Patrouille pédestre d'un trinôme de policiers.
Policiers en sécurisation d'un accès lors d'une manifestation.
Fourgon de police contrôlant un automobiliste.

La Police nationale dépend du ministère de l'Intérieur dont elle constitue une des directions, la direction générale de la Police nationale. Elle est dirigée par un directeur général, et comprend plusieurs services actifs, placés sous son autorité directe.

Recherche, assistance, intervention, dissuasion (RAID)

Le RAID est l'unité d'élite de la Police nationale, principale composante de la force d'intervention de la Police nationale (FIPN) [55]. Fondé en 1985, par Robert Broussard et Ange Mancini notamment. L'unité participe sur l'ensemble du territoire national à la lutte contre toutes les formes de criminalité et de grand banditisme. Le RAID est appelé à intervenir à l'occasion d'événements graves, nécessitant l’utilisation de techniques et de moyens spécifiques pour neutraliser un ou plusieurs individus dangereux, par la négociation ou l'usage de la force[56].

Son rôle est notamment d'agir dans les situations de crise, du type prise d'otages, retranchement de forcenés ou arrestation de malfaiteurs à haut risque, et également de contribuer à la lutte antiterroriste en apportant son concours aux autres services spécialisés, afin de mener des opérations de filature, d'observation, de renseignement et d'arrestations d'individus ou de groupes susceptibles de se livrer à des actions terroristes sur le territoire français[55].

Détachement central interministériel d'intervention technique (DCI-IT)

Cette unité spécialisée est compétente en cas de menace ou d'attaque NRBCe et intervient notamment en appui du RAID dans ce contexte.

Binôme de policiers sur un site dit "sensible" de Paris durant l'état d'urgence en mars 2016.

Service d’information et de communication de la Police nationale (SICoP)

Le service d’information et de communication de la Police nationale est à la fois chargé de la communication interne et externe de la Police, mais aussi de la présence de la Police nationale lors de grands événements, et de salons[57].

Délégation aux victimes (DAV)

La Délégation aux victimes a pour mission d'améliorer la prise en compte des victimes[58].

Unité de coordination de la sécurité dans les transports en commun (UCSTC)

L’unité de coordination de la sécurité dans les transports en commun a pour objectif de coordonner l’action de l’ensemble des services de police, de gendarmerie et des services de police ferroviaire des transporteurs (SNCF, RATP…) concourant à la sécurité dans les transports en commun. Elle doit coordonner les actions des forces de l'ordre dans les transports, ainsi que les informations police/transporteurs[59].

Unité de coordination des grands événements (UCGE)

Elle se charge d'assurer la sécurité lors des grands événements.

Unité de coordination des forces mobiles (UCFM)

Elle se charge d'assurer la coordination des unités de force mobile (CRS, EGM).

Centre d'information de la Police nationale (CIPN)

Ce service a pour mission de transmettre les informations au cabinet du directeur général de la Police nationale et d'assurer la coordination en cas de crise.

Service national des données de voyage (SNDV)

Le SNDV est créée suite à l’arrêté du 16 décembre 2019[60],[61]

Celui-ci stipule : « Le SNDV exercera pour le compte des ministres de la défense, de l’intérieur et du ministre chargé des douanes, avec l’appui des services du ministre chargé des transports ».

Les préfectures de police

Agents de la préfecture de police de Paris portant la fourragère rouge sur leur tenue de cérémonie.

Pour l'agglomération parisienne, constituée de Paris et des départements de la petite couronne, c'est-à-dire les Hauts-de-Seine, la Seine-Saint-Denis et le Val-de-Marne, c'est la préfecture de police de Paris (PP) qui est compétente[62]. Placée sous l'autorité du préfet de police[62], elle assure avec ses propres directions et services les mêmes missions de sécurité intérieure (police de proximité, police judiciaire, renseignement…) que la direction générale de la Police nationale mais dans la compétence géographique précitée[63]. Bien que les fonctionnaires de police affectés dans les directions de la PP appartiennent aux corps de la Police nationale, le directeur général de la Police nationale n'a aucune autorité sur les services de la PP. En effet, le préfet de police en dispose exclusivement et ce dernier relève directement de l'autorité du ministre de l'Intérieur[62]. Il s'agit d'une situation unique en France, eu égard au statut particulier de la préfecture de Police.

En 2012, a été créée une préfecture de police des Bouches-du-Rhône dont le siège est à Marseille et qui est compétente pour les questions de sécurité sur le territoire du département des Bouches-du-Rhône, mais ses prérogatives ne sont pas aussi étendues que celles du préfet de police à Paris[64]. En effet, les directions et services de police implantés dans le ressort des Bouches-du-Rhône sont rattachés organiquement à la direction générale de la Police nationale. Le préfet de police des Bouches-du-Rhône dispose d'une simple autorité fonctionnelle sur ces derniers pour exercer ses missions.

Les directions et services actifs

La direction des ressources et des compétences de la Police nationale (DRCPN)

Cette direction transversale est l'équivalent d'une direction des ressources humaines et des moyens.

Contrôle de la Police nationale

Les policiers peuvent parfois commettre des erreurs ou des fautes professionnelles. Dans ce cadre, c'est l'inspection générale de la Police nationale qui peut être saisie. Elle effectue les enquêtes qui lui sont confiées par les autorités administratives et judiciaires. Elle dispose d'une centaine d'enquêteurs, policiers chevronnés. Elle enquête aussi sur les policiers municipaux.

Il existe aussi des services de contrôle interne à certaines directions — y compris dans les directions actives de la préfecture de police de Paris, généralement saisis pour des affaires de moindre envergure ou ne présentant pas une sensibilité particulière (ex : personnalités).

Ressources humaines et différents personnels de la Police nationale

Effectifs généraux de la Police nationale

Voici un tableau représentant le nombre de fonctionnaires de police de 2005 à 2011

Catégorie d’emplois2005200620072008200920102011
Personnels administratifs[65]12 19912 25712 37612 84512 84212 89012 723
Personnels techniques[65]3 2853 4703 7483 7283 8363 9243 936
Ouvriers d’État[65]837791754754731696673
Fonctionnaires des corps de commandement et de conception et de direction[65]15 23114 44713 59012 89512 35312 05711 809
Fonctionnaires de corps d'encadrement et d'application (CEA)103 273105 060105 475105 185104 517103 561101 655
Personnels scientifiques[65]9961 1681 2011 2681 4791 6081 723
Policiers Adjoints (PA)[65]12 17011 22611 0709 6539 16510 16512 340
Total[65]147 727148 855148 355146 328144 922144 900144 858

Grades de la Police nationale

Les policiers adjoints et les cadets de la République

Un policier adjoint est un agent contractuel de droit public[66]. Il assiste les fonctionnaires de police dans leurs missions de prévention et de répression de la délinquance, de surveillance générale et d’assistance aux victimes ainsi que dans diverses autres missions plus spécifiques (administratives, techniques ou logistiques)[66].

Contractuel, il est doté d'un uniforme et d’une arme de service (avec une crosse bleue). Il détient aussi la qualité d'agent de police judiciaire adjoint à l'article 21/1°ter du Code de procédure pénale[67]. Il concourt à l’accueil du public dans les commissariats et patrouille dans les circonscriptions de sécurité publique[66], en compagnie de fonctionnaires de police. Il peut dresser des procès-verbaux de contravention au Code de la route et rend compte à l'autorité hiérarchique des infractions à la loi pénale dont il a connaissance[66]. En tenue d'uniforme, il porte des épaulettes de couleur bleu cobalt.

Il est considéré par la loi comme une personne dépositaire de l'autorité publique au même titre qu'un fonctionnaire de police.

Les policiers adjoints reçoivent une formation initiale de douze semaines dans une école nationale de police[68]. Il leur est permis au bout d'un an de contrat de pouvoir passer le concours interne de gardien de la paix[68]. Le contrat d'un policier adjoint est un contrat à durée déterminée de 3 ans renouvelable une fois (soit 6 ans au maximum)[68].

Un cadet de la République est un policier adjoint qui bénéficie d'une formation plus longue afin de préparer le concours de gardien de la paix. Leur formation, d'une durée de un an, comporte des cours en école de Police mais aussi en lycée professionnel et des stages en commissariat. Ils peuvent passer le concours interne de gardien de la paix à la fin de leur année de formation. Leur uniforme est différent de celui des policiers adjoints et des fonctionnaires de police.

Grades

Le corps d’encadrement et d’application de la Police nationale comprend quatre grades (gardien de la paix [dont sous-brigadier], brigadier, brigadier-chef, major)[69]. « Sous-brigadier » est une distinction dans le grade de gardien de la paix, qui a atteint environ douze années d'ancienneté dans ce grade -en ayant atteint le sixième échelon.

Les gardiens de la paix et les gradés

Galons du corps d'encadrement et d'application de la Police nationale.

Les missions du gardien de la paix sont variées et changent selon son service d'affectation ; malgré tout, ses principales missions restent d'assurer la sécurité des personnes, des biens et des institutions, de maintenir l'ordre public, de lutter contre l'immigration illégale, la délinquance / criminalité et la lutte contre le terrorisme[70]. La formation initiale du gardien de la paix est d'une durée de 12 mois[71]. Après une formation initiale réussie en école de police, l'élève est nommé gardien de la paix stagiaire ; il effectuera ensuite une période de « stage » sur le terrain d'une durée de 12 mois, à l'issue duquel il sera titularisé[71] s'il ne révèle aucune inaptitude.

Après trois années de titularisation, et la réussite d'un examen professionnel, le gardien de la paix peut accéder au grade de brigadier de police ; il pourra ensuite devenir brigadier-chef de police , puis major de police[70] et éventuellement accéder à l'emploi de major responsable d'une unité locale de police (RULP) en fin de carrière. Au bout de deux ans de titularisation, il lui est également possible de suivre la formation pour devenir Officier de Police Judiciaire (d'une durée de cinq mois et sanctionnée par un examen final), qualification qui confère le grade de brigadier de police.

Au bout de quatre ans de titularisation, le gardien de la paix a la possibilité de passer les concours internes d'officier de police ou de commissaire de police.

Grades

En France, le corps de commandement de la police nationale comprend trois grades[69] : capitaine (appellation de « lieutenant » au cours des quatre premières années de service dans le corps), commandant et commandant divisionnaire.

Les effectifs du corps de commandement sont environ de 8 000 personnes, en 2021.

Les officiers de police

L’officier de police est un cadre de la Police nationale qui commande l’action des gardiens de la paix et des gradés (les membres du corps d'encadrement et d'application en général) et est responsable de la sécurité sur le secteur qui lui est attribué[72]. L'officier assure le commandement opérationnel des services. Il seconde ou supplée les commissaires de police dans l’exercice de leurs fonctions et dirige certains services. L'officier peut également exercer des fonctions d'expertise supérieure en matière de police et de sécurité intérieure. Il officie dans des directions variées chargées de missions d’investigation, de renseignement, d'ordre public ou encore de lutte contre l'immigration illégale[72]. Il est officier de police judiciaire : il dirige les enquêtes qui lui sont confiées et encadre l’activité d’un groupe opérationnel ou d’une unité spécialisée. Doté d’un uniforme, il exerce en tenue ou en civil selon la nature de ses missions. L'officier de police est formé à l'École nationale supérieure de la police[73] située à Cannes-Écluse. La formation initiale dure 18 mois composée de 12 mois d'enseignement[73] et de 6 mois de stages[73]. L'officier de police peut être recruté en concours externe, à bac + 3 au minimum[74], ou en concours interne au bout de quatre ans de titularisation[75] ,[70]. Si le concours est ouvert aux titulaires de diplômes sanctionnant trois années d'études supérieures, la majorité des candidats est titulaire d'un master 2 (bac + 5).

Grades

Galons du corps de conception et de direction de la Police nationale.
Galons des emplois de direction de la Police nationale.

En France, le corps de conception et de direction de la Police nationale comprend trois grades[69] : commissaire de police, commissaire divisionnaire de police et commissaire général de police (décret du 16 juin 2016 publié le 18 juin au journal officiel).

Les commissaires de police

Cadre supérieur voire dirigeant de la Police nationale, le commissaire de police dirige un service (commissariat, service de police judiciaire, service de renseignement, école de police, etc.) et l’ensemble du personnel qui y est affecté[76],[77]. Ses missions : diriger des équipes de policiers, gérer un budget, piloter des opérations, coordonner et suivre l’action de ses enquêteurs[76],[78].

Ils déterminent les actions à mener pour atteindre les objectifs définis par le ministre. Ils sont les interlocuteurs privilégiés des autorités locales en matière de sécurité. Ils sont officiers de police judiciaire (OPJ).

On peut devenir commissaire de police par concours interne, après quatre années de service justifiées[79], ou par concours externe, avec un master[79]. Les commissaires sont formés à l'École nationale supérieure de la police située à Saint-Cyr-au-Mont-d'Or[80]. La formation dure deux ans ; elle alterne formations en école et stages en services actifs[81].

Les effectifs budgétaires des commissaires de police sont d'environ 1 700 postes.

Grilles des salaires du corps d'encadrement et d'application au 1er janvier 2020

Statut Salaire mensuel net région parisienne[82]
Stagiaire 1 400 €
Gardien de la paix de 2 092 € à 2 732 €
Brigadier de 2 369 € à 2 856 €
Brigadier-chef de 2 712 € à 3 027 
Major (et major à l'échelon exceptionnel) de 2 889  à 3 233 
Responsable d'une unité locale de police (RULP) de 3 391  à 3 533 

Police technique et scientifique (PTS)

Ces personnels sont répartis en trois corps selon le niveau d'études, de responsabilité et de rémunération :

  • les agents spécialisés de la police technique et scientifique (catégorie C) ;
  • les techniciens de la police technique et scientifique (catégorie B) ;
  • les ingénieurs de la police technique et scientifique (catégorie A).

Réservistes de la Police nationale

La réserve de la Police nationale a été instaurée par la loi pour la sécurité intérieure du 18 mars 2003[83], elle est accessible à l'ensemble des citoyens âgés de 18 à 65 ans[84] (elle était avant, réservée aux policiers à la retraite). Elle permet à des citoyens d'accomplir des missions de police, rémunérées. Ceux-ci ne peuvent travailler qu'un maximum de 90 jours par an[85].

En 2021, la Police nationale dispose d'une réserve civile contractuelle d'environ 5000 personnels[86].

Années de services nécessaires pour un départ à la retraite des fonctionnaires

Pour un fonctionnaire des services publics, de catégorie active, le fonctionnaire, avant son départ à la retraite doit justifier x années de services publics :

Au 1er juillet 2011 Au 1er janvier 2012 Au 1er janvier 2013 Au 1er janvier 2014 Au 1er janvier 2015
15 ans et 4 mois[87] 15 ans et 9 mois[87] 16 ans et 2 mois[87] 16 ans et 7 mois[87] 17 ans[87]

Il existe cependant des exceptions, comme les travailleurs handicapés ou les parents d'enfants atteints d'une invalidité.

Moyens

Armement

Les personnels actifs sont dotés individuellement d'un pistolet semi-automatique Sig Sauer SP 2022 calibre 9 mm parabellum (munition classée en catégorie B), de deux chargeurs de 15 cartouches, d'une paire de menottes et d'un gilet pare-balles. Les policiers sont responsables de leur arme de service, qu'ils peuvent conserver en-dehors du service. Ils peuvent aussi disposer d'un tonfa[88] et/ou d'un bâton télescopique s'ils sont habilités.

Parmi les armements collectifs et selon les services, les policiers habilités peuvent également être équipés de pistolets à impulsion électrique Taser X-26[88], de lanceurs de balles de défense B&T LL06[88], de lanceurs de grenades modèle « Cougar », de fusils à pompe calibre 12 de marque Benelli, de pistolets-mitrailleurs HK UMP9 et de fusils d'assaut HK G36 avec lunettes de visée.

Véhicules

La Police nationale est équipée de véhicules sérigraphiés, et d'autres banalisés. De plus, il existe aussi différents types de véhicules selon les services et leur localisation. La police nationale dispose aussi de moyen plus spéciaux : bateaux (par ex pour la brigade fluviale de Paris), dépanneuse, etc. Les brigades de police aéronautique (appartenant à la PAF) disposent d'aéronefs et de drones.

En 2010, la police s'équipe de 265 systèmes embarquées de lecture automatisée des plaques d'immatriculation, abrégés LAPI. Ce matériel est installé dans la rampe de Gyrophare sur des véhicules de patrouille répartis sur le territoire national. Le but de ce matériel est de détecter les véhicules volés ou sous surveillance. Depuis 2010, aucun autre achat n'a été effectué, le matériel est démonté des véhicules réformés et remontés sur des véhicules neufs[89].

Depuis 2011, les délinquants et criminels peuvent voir leurs véhicules confisqués par la justice qui les confie à la Police nationale ou à la Gendarmerie nationale. En 2014, la Police utilisait 246 voitures saisies[90].

En 2014, la Police comptait 28 190 véhicules dont 1 700 scooters et 3 100 motos. Le renouvellement des véhicules pose toutefois problème, notamment pour la période 2015-2017 où 10 896 ont besoin d'être renouvelés mais le budget de 30 millions d'euros annuels alloués aux véhicules ne permet d'en remplacer que 4 100[90].

En France, la société Gruau prépare les véhicules de série en véhicules adaptés aux services de police.

En 2020, plusieurs achats sont effectués pour le compte de la Gendarmerie et de la Police dans le cadre du renouvellement du parc. Le Ministère de l'intérieur annonce un investissement de 400 millions d'euros pour remplacer et verdir à terme près de 15 000 véhicules du parc de ministère, dont la Gendarmerie fait partie. Police nationale et Gendarmerie se partagent à partir de fin 2020 des livraisons de 1002 Renault Zoe - pour les véhicules de liaison[91], et 1263 Peugeot 5008 pour les véhicules de patrouille et d'intervention[92].

Tenue

Policier en tenue classique ainsi que des policiers CSI en tenue de maintien de l'ordre

La tenue de service général (SG) actuelle a été adoptée en 2006 en remplacement de l'ancienne tenue qui datait du milieu des années 1980.

Elle comporte une paire de rangers, un pantalon de type treillis bleu (en version été et hiver), un polo blanc cassé (manches courtes ou manches longues), un pull bleu avec une bande horizontale blanche, une veste mi-saison bleue, un blouson chaud bleu, un k-way bleu et une casquette souple bleue siglée POLICE. La tenue comporte en outre des gants de service général et des équipements hiver : tour de cou et bonnet polaire siglé POLICE.

Il existe différents modèles de gilets pare-balle en dotation (housses noires ou bleues) qui peuvent se porter soit en port dissimulé soit en port apparent.

La tenue d'honneur comporte un pantalon bleu (coupe droite) ou une jupe bleue, une chemise blanche, cravate noire et casquette rigide avec couvre-casquette blanc. La veste mi-saison ou le blouson chaud peuvent être portés avec la tenue d'honneur. Les membres du corps de conception et de direction et ceux du corps de commandement portent une vareuse. Les boutons portés sur les couvre-chefs et la vareuse sont blancs pour les membres du corps de conception et de direction et pour ceux du corps de commandement et ils sont argent pour les autres.

Il existe également d'autres tenues plus spécifiques pour certaines unités : combinaison (notamment pour les BAC / CDI / CSI et les maîtres-chien), tenue de maintien de l'ordre (notamment pour les CRS / CI / BTC et la police ferroviaire), tenue motocycliste, tenue de circulation, etc.

Les différentes qualifications judiciaires

En application du Code de procédure pénale, la police judiciaire s'exerce sous la direction du procureur de la République, la surveillance du procureur général et le contrôle de la chambre de l'instruction. Lorsqu'un juge d'instruction est saisi, les policiers conduisent leurs investigations sous son autorité, sur commission rogatoire.

Chaque personnel actif de la Police nationale obtient à l'issue de sa scolarité une qualification judiciaire en fonction de son grade :

  • agent de police judiciaire adjoint à l'article 21/1°ter du Code de procédure pénale pour les policiers adjoints[93] ainsi que pour les réservistes qui ne sont pas d'anciens policiers ;
  • agent de police judiciaire adjoint à l'article 21/1° du Code de procédure pénale pour les fonctionnaires membres du corps d'encadrement et d'application ne remplissant pas les conditions fixées par l'article 20 ;
  • agent de police judiciaire à l'article 20-1 du Code de procédure pénale pour les réservistes anciens policiers (sous certaines conditions) ;
  • agent de police judiciaire à l'article 20 du Code de procédure pénale pour les membres du corps d'encadrement et d'application[94] ;
  • officier de police judiciaire à l'article 16 du Code de procédure pénale pour certains membres du corps d'encadrement et d'application ayant réussi l'examen de qualification OPJ, les officiers de police ainsi que les commissaires de police[95].

À noter que des commissaires de police, de même que certains officiers de police, représentent également le parquet dans les procédures contraventionnelles (des quatre premières classes), en tant qu'officier du ministère public (OMP), sous l'autorité du procureur de la République. À ce titre, ils sont donc amenés à exercer des fonctions de magistrat[96] de l'ordre judiciaire.

Des formations internes permettent d'acquérir, par la suite, une qualification judiciaire supérieure. C'est ainsi que les gardiens de la paix et les gradés du corps d'encadrement et d'application peuvent devenir officiers de police judiciaire en cas de succès à l'examen de qualification OPJ.

Il faut de plus distinguer la qualification judiciaire de l'habilitation à l'exercer, la première étant accordée par une commission après réussite à un examen et confirmée par arrêté du ministre de l'Intérieur et du ministre de la Justice, et la seconde accordée par le procureur général près la cour d'appel et uniquement si le fonctionnaire travaille dans un service judiciaire (DCPJ, commissariats…), pouvant être temporairement retirée, notamment en cas de mutation dans un service ne nécessitant pas cette qualification.

Blessés et morts en service dans la Police nationale

En France, il n'existe aucune archive officielle, ni aucun répertoire commun concernant le nombre de policiers/gendarmes/douaniers décédés en service.

En revanche le nombre de blessés est comptabilisé.

La Police nationale a compté cinq morts et 35 suicides au 1er décembre 2018 depuis le premier janvier de cette même année. En 2019, 59 policiers se sont suicidés. La PN a décompté près de 30 policiers suicidés en 2020.

Un site internet[97], tenu par un ancien policier, recense une liste non officielle et non exhaustive du nombre de policiers (Police nationale et Police municipale) décédés en service depuis 1970.

D'après les données du ministère de l’intérieur communiquées en 2021, le nombre de policiers morts en service est en nette baisse depuis les années 1980. En effet, 36 policiers sont morts en mission dans les années 2010, contre 88 dans les années 1980[98].

Victimes du devoir

Une victime du devoir est une distinction honorifique française attribuée par décret du président de la République, parue au Journal officiel à un membre de la fonction publique ou assimilé ayant trouvé la mort dans l'exercice de ses fonctions[99],[100].

Récompenses

Voir aussi

Bibliographie

  • [Aubert et Petit 1980] Jacques Aubert et Raphaël Petit, La police en France : service public, Paris, Berger-Levrault, coll. « L'Administration nouvelle », , 1re éd., 1 vol., 316 p., 21 cm (EAN 9782701303932, OCLC 417414492, notice BnF no FRBNF36601563, SUDOC 000485845, lire en ligne).
  • [Bauer et Soullez 2011] Alain Bauer et Christophe Soullez, Les politiques publiques de sécurité, Paris, Presses Universitaires de France, coll. « Que sais-je ? » (no 3923), , 1re éd., 1 vol., 126 p., 18 cm (ISBN 978-2-13-059109-2, EAN 9782130591092, OCLC 780260122, notice BnF no FRBNF42505665, SUDOC 154939080, présentation en ligne, lire en ligne).
  • [Berlière 2009] Jean-Marc Berlière, « La loi du portant organisation générale des services de police en France », Criminocorpus. Revue hypermédia : histoire de la justice, des crimes et des peines, no : « Histoire de la police », , articles (lire en ligne, consulté le ).
  • [Berlière 2008] Jean-Marc Berlière, « Les pouvoirs de police : attributs du pouvoir municipal ou de l'État ? », Criminocorpus. Revue hypermédia : histoire de la justice, des crimes et des peines, no : « Histoire de la police », , articles (lire en ligne, consulté le ).
  • Lucienne Bui-Trong, La Police dans la société française, Paris, PUF, , 246 p. (ISBN 2-13-053294-2)
    Plaidoyer pour une institution souvent mal comprise ; constat dès 2003 d'une police sur-qualifiée ; chiffres concernant les réductions d'effectifs de 1995 à 2005 tous grades confondus.
  • [Prieur 2002] Florent Prieur, « Une ville en ordre : l'étatisation de la police lyonnaise (-) », Histoire urbaine, no 6, , p. 87-113 (DOI 10.3917/rhu.006.0087, résumé, lire en ligne, consulté le )
  • Jean Tulard, Histoire et dictionnaire de la Police : du Moyen Âge à nos jours, Paris, Robert Laffont, , 1059 p. (ISBN 2-221-08573-6)
    Essentiellement l'histoire de la Police et de la Gendarmerie en France
  • Christian Chevandier, Policiers dans la ville. Une histoire des gardiens de la paix, Paris, Gallimard, , 1008 p.
    Plus que l'histoire d'un corps, c'est celle de l'institution tout entière à travers ceux qui la composent
  • Sous la direction de Bruno Fuligni, Dans les secrets de la Police : quatre siècles d'histoire, de crimes et de faits divers dans les archives de la Préfecture de police, Paris, L'Iconoclaste, , 330 p. (ISBN 978-2-913366-20-6)
    Histoire de grandes affaires policières fondée sur des archives de la Préfecture de Police.
  • Daniel Casanova, Les polices françaises, des origines à nos jours, Éditions ETAI, 2012 – l'ouvrage passe en revue les grandes missions, de la police administrative à la police judiciaire, du maintien de l'ordre au contre-espionnage, du renseignement au contrôle des frontières (160 p.).
  • Gaël Blanc, Pourquoi la Police souffre ? Enquête au sein des C.R.S. et autres unités, Les Éditions Baudelaire, 2017, 204 p. (ISBN 9791020314031).
  • Vincent Milliot (dir.), Emmanuel Blanchard, Vincent Denis et Arnaud Dominique Houte, Histoire des polices : Des guerres de religions à nos jours, Paris, Belin, , 680 p. (ISBN 978-2410011432).

Avant

Depuis

Articles connexes

Liens externes

Notes et références

Notes

  1. La Guillotière, La Croix-Rousse, Vaise, Caluire, Oullins et Sainte-Foy[19].
  2. Par la loi du [20],[21],[22].
  3. Saint-Rambert, Villeurbanne, Vaux, Bron et Vénissieux.
  4. Par décret du [23].
  5. Par la loi du [24],[25],[26].
  6. Par la loi du [24],[27],[28].
  7. Par décret du [24],[29].
  8. Par la loi du [24],[30].
  9. Annet-sur-Marne, Claye-Souilly, Courtry, Le Pin, Mitry-Mory, Villeparisis, Villevaudé, Brou-sur-Chantereine, Champs-sur-Marne, Chelles, Dampmart, Lagny-sur-Marne, Montévrain, Noisiel, Saint-Thibault, Thorigny-sur-Marne, Torcy et Vaires-sur-Marne[31].
  10. Roissy-en-France, Le Thillay, Montmorency, Andilly, Deuil, Enghien-les-Bains, Groslay, Margency, Montmagny, Soisy-sous-Montmorency, Saint-Gratien, Pontoise, Saint-Ouen-l'Aumône, Le Raincy, Clichy-sous-Bois, Coubron, Gagny, Gournay-sur-Marne, Livry-Gargan, Montfermeil, Neuilly-Plaisance, Neuilly-sur-Marne, Noisy-le-Grand, Vaujours, Taverny, Beauchamp, Eaubonne, Franconville, Montlignon, Le Plessis-Bouchard, Saint-Leu-la-Forêt, Saint-Prix, Argenteuil, Bezons, Carrières-sur-Seine, Cormeilles-en-Parisis, La Frette-sur-Seine, Herblay, Houilles, Montigny-lès-Cormeilles, Sannois, Maisons-Laffitte, Achères, Le Mesnil-le-Roi, Sartrouville, Marly-le-Roi, Bougival, La Celle-Saint-Cloud, Rennemoulin, Rueil-Malmaison, Saint-Nom-la-Bretèche, Villepreux, Palaiseau, Bièvres, Bures-sur-Yvette, Igny, Orsay, Verrières-le-Buisson, Poissy, Andrésy, Carrières-sous-Poissy, Chanteloup-les-Vignes, Conflans-Sainte-Honorine, Médan, Triel-sur-Seine, Verneuil-sur-Seine, Vernouillet, Villennes-sur-Seine, Saint-Germain-en-Laye.
  11. Par décret-loi du [24],[32],[33].
  12. El-Biar, Hussein-Dey, Maison-Carrée et Saint-Eugène.
  13. Par la loi du [24],[34].
  14. Par la loi du [35],[36].
  15. Un membre de la noblesse.
  16. Ce qui signifie « Il veille afin que les habitants se reposent »
  17. Également utilisées dans la Gendarmerie nationale

Références

  1. Police nationale - Une force d'action et de protection au service de tous.
  2. https://www.legifrance.gouv.fr/affichTexte.do?cidTexte=LEGITEXT000039755275&dateTexte=20200105
  3. Ministère de l'Intérieur, « Histoire », sur https://www.police-nationale.interieur.gouv.fr/Presentation-generale/Histoire (consulté le ).
  4. « Loi du 23 avril 1941 portant organisation générale des services de police en France », https://criminocorpus.org, (lire en ligne, consulté le ).
  5. DDHC, Ministère de la Justice, les textes fondamentaux.
  6. Présentation générale des missions de la Police nationale, Ministère de l'Intérieur.
  7. Code de la sécurité intérieure, art. R.434-2.
  8. Étymologie du mot police.
  9. Les missions de la police.
  10. Les 5 axes des missions de la Police.
  11. Histoire de la Gendarmerie nationale.
  12. Formation de la force publique en France.
  13. Statut des gendarmes.
  14. Distribution des zones d'affectation police/gendarmerie.
  15. Habitat du gendarme.
  16. Berlière 2008.
  17. Berlière 2008, § 14.
  18. Bauer et Soullez 2011, chap. 1er, IV.
  19. L. du , art. 1er.
  20. Aubert et Petit 1980, p. 91.
  21. Berlière 2009, § 19.
  22. L. du .
  23. Prieur 2002, § 43.
  24. Aubert et Petit 1980, p. 92.
  25. Berlière 2009, § 142.
  26. L. du .
  27. Berlière 2009, § 143.
  28. L. du .
  29. Berlière 2009, § 144.
  30. L. du .
  31. D.-L. du , art. 1er.
  32. Berlière 2009, § 145.
  33. D.-L. du .
  34. L. du .
  35. Berlière 2009, § 146.
  36. L. du .
  37. Décret visant à la création du Service historique de la Police nationale.
  38. Service historique de la Police nationale.
  39. Décret no 2002-313 du 26 février 2002.
  40. St Martin, le patron des policiers.
  41. Les textes de réflexion, p. 72, Adopter une lecture critique : étymologie du mot police.
  42. Loi du 23 avril 1941.
  43. Loi no 64-707 du 10 juillet 1964 portant réorganisation de la région parisienne.
  44. CRS et sauvetage en montagne.
  45. « Les CRS ne sont plus sauveteurs en été », Sud Ouest, 15 novembre 2012.
  46. Organisation chargée de protéger un bourg créée par Clotaire II vers 584.
  47. Histoire de la Police.
  48. Histoire de la Police par le ministère de l'Intérieur.
  49. Arrêté préfectoral de 1829.
  50. Histoire de la police technique et scientifique.
  51. Les brigades du Tigre.
  52. Le serment sous le régime de Vichy.
  53. Police sous Vichy.
  54. La Police sous l'occupation.
  55. Le RAID, ministère de l'Intérieur.
  56. Missions du RAID.
  57. Service d’information et de communication de la Police
  58. Délégation aux victimes.
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  63. Les fonctions de la Préf. de Police de Paris.
  64. Préfecture des Bouches-du-Rhône.
  65. Cour des comptes, « Rapport de la cour des comptes sur la Police et la Gendarmerie nationales : dépenses de rémunération et temps de travail » [PDF], , p. 17.
  66. ADS – Le statut des Adjoints de Sécurité.
  67. Article 21/1°ter du Code de procédure pénale.
  68. Formation de l'Adjoint de Sécurité.
  69. Grades et galons de la Police nationale.
  70. Les missions du gardien de la paix.
  71. Formation des gardiens de la paix.
  72. L'officier de police.
  73. École nationale supérieure de police.
  74. Ministère de l'Intérieur, « Devenir officier en concours externe ».
  75. Ministère de l'Intérieur, « Devenir officier en concours interne ».
  76. Le rôle du commissaire.
  77. Le commissaire de police et sa fonction.
  78. Les commissaires - École nationale supérieure de police.
  79. Conditions d'accès concours de commissaire de police.
  80. Localisation de l’École nationale supérieure de police.
  81. Ministère de l'Intérieur, « Devenir commissaire de police ».
  82. Missions et rémunérations
  83. loi pour la sécurité intérieure du 18 mars 2003.
  84. La réserve de la police.
  85. Réserve et police, les citoyens.
  86. https://www.lexpress.fr/actualite/societe/en-plein-beauvau-de-la-securite-les-pistes-de-darmanin-pour-renover-la-police_2143517.html
  87. Départs à la retraite pour les fonctionnaires des services publics.
  88. Armement individuel des agents.
  89. « a) La Police, gendarmerie : quelle stratégie d'investissement ? - Rapport d'information n° 91 (2013-2014) de M. Jean-Vincent PLACÉ, fait au nom de la commission des finances », .
  90. Patrick Coquidé, « La Police n'a plus les moyens d'acheter de nouvelles voitures », .
  91. « Renault Zoé : 1 000 véhicules pour la police et la gendarmerie », .
  92. « PSA : Policiers et gendarmes rouleront désormais en Peugeot 5008 », .
  93. Article 21 du Code de procédure pénale.
  94. Article 20 du Code de procédure pénale.
  95. Article 16 du Code de procédure pénale.
  96. Article 2 du décret no 2005-939 du 2 août 2005 portant statut particulier du corps de conception et de direction de la Police nationale.
  97. « Victime du devoir », Mémorial en ligne des policiers français morts en service (consulté le ).
  98. « Malgré les drames récents, on compte 2,5 fois moins de policiers morts en mission qu’il y a 40 ans », Le Monde.fr, (lire en ligne)
  99. Definition de « victimes du devoir ».
  100. « Victime », définition sur CNRTL.
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